- Titre :
- BIOFIL, N° 72 - Septembre / Octobre 2010 - Bulletin N° 72
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/09/2010
- Année de publication :
- 2010
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements
L'homéopathie en élevage : Une démarche globale
Marie-Christine FAVÉ, Auteur
L'homéopathie est courante en santé humaine, et se développe aussi de plus en plus en élevage. Au travers d'un exemple, l'article explique que la démarche thérapeutique consiste à rechercher le bon remède qui correspond à un malade donné à un moment donné, on l'appelle le similimum. L'homéopathie repose sur trois principes décrits dans l'article : la loi de la similitude, l'infinitésimalité, et l'individualité. Afin de trouver le bon remède, l'homéopathe doit tout d'abord recueillir les symptômes, puis les hiérarchiser. De nos jours, le complexisme est de plus en plus utilisé. Cela consiste à faire des mélanges de remèdes homéopathiques qui ont une action sur une fonction ou un syndrôme précis lié ou non à une pathologie. Il convient d'être attentif aux doses et aux fréquences d'absorption d'un remède, sans quoi il pourrait devenir nocif. L'action d'un remède repose sur l'existence d'énergie pure, qui peut déstabiliser un organisme s'il est inadapté.
Pratiques homéopathiques : Boiron mène l'enquête
Gaëlle POYADE, Auteur
Le laboratoire Boiron est bien connu en santé humaine, mais sa gamme vétérinaire peine à s'imposer parmi les agriculteurs, même en bio. Pour en comprendre les raisons, le fabricant a mené une enquête auprès de 100 éleveurs. Parmi eux, 60 % utilisent l'homéopathie : on remarque qu'ils représentent quasiment tous les éleveurs caprins et qu'ils sont plus nombreux en bovins lait qu'en allaitants. Environ un quart des éleveurs bio, depuis plus de 5 ans, n'utilise que l'homéopathie. En effet celle-ci est sans résidus, n'oblige à aucun délai d'attente avant commercialisation, n'a pas d'effets secondaires et le nombre de traitements n'est pas limité. Les utilisateurs sont adeptes pour l'essentiel des produits en lien avec la reproduction et le fonctionnement de la mamelle. En général, ils ont recours aux gammes de santé humaine pour soigner leurs animaux, principalement disponibles en granules. Toutefois, des contraintes de durée et d'administration, ainsi qu'un manque de connaissance sont signalés par les agriculteurs qui, pour 40 % d'entre eux, souhaiteraient bénéficier d'une formation.
Laurent Hazard, généticien à l'INRA
Marie MASSENET, Auteur
Laurent Hazard, directeur de recherche à l'INRA de Toulouse, coordonne le projet Diverba qui vise à trouver des mélanges de semences fourragères pérennes, productives et adaptées afin d'améliorer les prairies. Il explique, dans cet article, la façon dont il est arrivé à travailler sur Diverba et ce que cela change dans son travail de généticien. Pour réintroduire la biodiversité dans les prairies sud-aveyronnaises, il faut disposer de semences très diverses, introuvables sur le marché. La tâche d'Estelle Gressier, responsable du programme Diverba, est de multiplier plus de 140 sortes de graines fourragères, qui seront examinées et testées sur plusieurs années par les agriculteurs, pour pouvoir ensuite entrer dans la composition de leurs prairies.
Poussée des conversions : Une croissance sans précédent
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
L'Agence Bio a enregistré 3345 nouvelles structures agricoles bio entre janvier et juillet 2010, soit 30 % de nouveaux arrivants. A ce rythme, l'objectif du Grenelle de l'environnement de 6 % de surfaces bio pourrait bien être atteint en 2012. Il est néanmoins nécessaire de conserver cette dynamique. Lors du Grand Conseil d'Orientation de l'Agence Bio, le 28 septembre 2010, Bruno Le Maire a annoncé l'ajout de 6 millions d'euros à l'enveloppe pour le financement des conversions de 2010, soit un montant total de 10 millions d'euros, auquel se rajoutent les aides des Agences de l'Eau pour les zones de captage.
Aquitaine : La sélection participative, tout un programme !
Myriam GOULETTE, Auteur
Le projet de recherche européen Solibam regroupe 23 organisations, issues de 10 pays européens et 2 pays africains, et un centre de recherche international, et dispose d'un budget de 7,7 millions d'euros. Le 16 septembre 2010, Véronique Chable, ingénieur de recherche en génétique végétale à l'INRA de Rennes, en présentait le cadre (lors de la visite annuelle de la plateforme d'expérimentation sur les variétés paysannes d'Agrobio Périgord au Change (24)). Ce projet vise à la création de variétés rustiques en agriculture bio et à faibles intrants en associant à la fois la recherche scientifique et la sélection participative. Ces recherches concerneront trois familles de plantes : les céréales, les légumineuses et les potagères, et concerneront également les pratiques culturales. Enfin, l'aspect législatif est également visé, un des objectifs du programme étant la proposition d'un cadre réglementaire pour les variétés populations.
Languedoc-Roussillon : Concurrences sur le bassin méditerranéen
Martine COSSERAT, Auteur
La seconde édition du Medfel, à Perpignan (66), en mai 2010, a confirmé la hausse des conversions en vergers dans le Roussillon, et donc l'augmentation à venir de l'offre sur le marché français. L'article fait le point sur les tendances passées et à venir au niveau des trois plus gros producteurs du bassin méditerranéen. Si les surfaces italiennes diminuent, celles de l'Espagne et de la France sont en nette progression. Néanmoins, les prix ont tendance à baisser, la différence entre le bio et le non bio n'ayant jamais été aussi faible. Alors que les exploitations espagnoles sont très spécialisées (concombres et tomates sous serre en Andalousie), la production française est plutôt diversifiée (provenant souvent d'exploitations en polycultures), ce qui lui confère une certaine solidité face à la conjoncture économique. La consommation française s'élève à 523 millions d'euros, dont 65 % d'importation, contre 20 % d'exportation. On peut enfin noter que la part des achats pour la restauration collective, bien que minime, a doublé entre 2008 et 2009.
Un parcours bio hors circuit
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
Récit de l'installation de Xavier Dupuis en culture de légumineuses, céréales et légumes, sur une surface de 115 hectares dans la vallée de la Seine, sur les communes de Flins et des Mureaux. Abritant 8 captages d'eau, ce site était sélectionné pour l'installation d'un circuit de Formule 1. Finalement racheté par l'Agence des Espaces Verts de la Région Île-de-France, il a été mis en fermage. L'agriculteur projette une rotation sur 7 ans. Restant pluri-actif pour le moment, il fera appel à des entreprises pour certains travaux. La société dans laquelle il travaille, Vivrao, écoulera ses légumes pour l'approvisionnement de la restauration collective. Il a également pour projet de monter une petite unité de transformation pour laver et éplucher ses légumes. Ses céréales seront vendues à une coopérative proche. De nombreuses initiatives se mettent en place pour développer la production bio en Île-de-France. En 2010, 40 % des futurs jeunes agriculteurs en stages préalables à l'installation ont un projet bio.
Salon Bio Zone de Mûr-de-Bretagne : Dacian Ciolos salue les efforts de la bio
Frédéric RIPOCHE, Auteur
Dacian Ciolos, Commissaire européen à l'agriculture et au développement rural, a inauguré, le 11 septembre 2010, la foire Bio Zone dans les Côtes d'Armor. Cette visite lui a permis de rappeler sa vision de la future PAC (pour laquelle une proposition législative est prévue pour l'été 2011, et le vote en 2013). Son vu est de construire une agriculture européenne économiquement forte, qui respecte l'environnement, et créatrice d'emplois. Resté discret sur le sujet des OGM, il précise néanmoins que producteurs et consommateurs restent libres de leurs choix. Concernant la bio, des mesures apparaîtront dans les 1er et 2ème piliers. Les Etats membres pourront choisir de soutenir ce système de production. Il a également évoqué la mise en place d'un logo européen pour la vente directe et précisé sa position sur le cahier des charges sur la vinification bio, préférant des conditions plus ambitieuses par rapport aux teneurs en sulfites. Enfin, une rencontre à huis clos a permis à la profession de discuter avec lui du système de certification participative, ainsi que de la création d'une organisation européenne de producteurs bio (Enofo).
Fonds Avenir Bio : Soutien à 28 programmes d'action
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
Le fonds Avenir Bio, destiné à la structuration des filières et financé par le ministère de l'Agriculture, est doté d'un montant de 3 millions d'euros par an, pendant 5 ans. Il a soutenu 28 programmes d'actions en 2008 et 2009. L'objectif est de faire coïncider au maximum l'offre et la demande en optimisant les circuits de collecte et de commercialisation. D'après Elisabeth Mercier, directrice de l'Agence Bio, tous les opérateurs ne profitent pas directement de ce fonds, mais ils profitent indirectement de la dynamique. Il s'agit de lier de façon équilibrée tous les maillons de la filière, de l'amont à l'aval. Trois exemples de projets retenus sont présentés : Bio Loire Océan (association pour la commercialisation de fruits et légumes), Pronatura (société de vente de fruits et légumes) et Sojadoc (association d'opérateurs du Sud-Ouest pour la valorisation de soja d'alimentation humaine).
Les enjeux environnementaux de la bio : Atouts d'un système exemplaire
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
Le Réseau Mixte Technologique - Développement de l'agriculture biologique (RMT Devab) vise à démontrer les atouts de la bio pour la protection durable de l'environnement. Experts et acteurs locaux se sont rencontrés, le 1er octobre 2010, dans l'enceinte du ministère de l'Environnement, afin de faire le point sur les travaux en cours. Tous les travaux convergent dans le même sens : les pratiques bio offrent de meilleurs résultats que les autres systèmes, sur les plans de la fertilité des sols, de la qualité des eaux, des émissions de GES (Gaz à effet de serre) par hectare. Néanmoins, les émissions de GES par unité de produit ne sont pas optimales et doivent être améliorées. Par ailleurs, les études montrent que les systèmes les moins polluants sont les systèmes les plus économes en énergie (aliment, engrais, carburant, électricité). L'approche de la bio est en train d'évoluer, elle passe d'une approche individuelle à une démarche collective, et elle est de plus en plus préconisée par les acteurs territoriaux (agences de l'eau, parcs naturels régionaux, collectivités territoriales, conservatoires
). Un outil multi-partenarial a, par exemple, été mis en place par le GABNOR (Groupement des agriculteurs biologiques du Nord Pas-de-Calais), pour évaluer l'intérêt de la bio dans les zones de captage. A noter que les pratiques bio et conventionnelles ne doivent pas être opposées, l'approche globale des systèmes bio doit tirer vers le haut l'agriculture entière.
Les clés de la réussite
Jean-Martial POUPEAU, Auteur
La commission bio d'Interbev, en partenariat avec Brio, a organisé une conférence sur le développement des ventes de viande bio, au Space, le 16 septembre 2010. Cet article présente Bio Direct, la plus importante organisation de producteurs de porcs bio de France, et Unebio, qui met sur le marché la viande bovine produite par 12 groupements de producteurs. Pour faire face à la concurrence, Bio Direct se démarque en communiquant sur un cahier des charges strict respecté par ses éleveurs. Par ailleurs, afin de démontrer la meilleure qualité de la viande bio, un programme sera mis en uvre par la commission bio d'Interbev sur les pertes en cuisson des viandes. L'organisation et la planification en amont sont, pour ces deux structures, essentielles pour garantir la vente de toutes les pièces en bio. Elles permettent en effet d'orienter la viande sur le marché et d'alimenter les différents segments de marché dans chaque circuit de distribution (GMS, boucherie, RHD
). Le discours de la filière bio aux distributeurs est différent de celui des autres filières : elle souhaite garder la maîtrise du prix final, et en garantir la stabilité, quelle que soit la situation du marché.
Devenir un éleveur bio : Faire sa « conversion psychologique »
Jean-Martial POUPEAU, Auteur
Brio a organisé une rencontre, au Space, sur les clés de la réussite d'une conversion en élevage bio. Les participants au débat ont unanimement reconnu l'importance de la conversion psychologique de l'éleveur. Il faut d'abord accepter de ne plus raisonner en terme de volume de production, mais plutôt d'adapter sa production à ses conditions pédoclimatiques, de favoriser l'autonomie alimentaire, et la réduction des intrants. Par ailleurs, un accompagnement individuel (par un GAB, un groupement de producteurs
) et une ouverture sur l'extérieur (accueil de public, participation à des réunions
) sont essentiels. Certaines coopératives mettent en place des systèmes de parrainage pour épauler les éleveurs en conversion. Il faut en effet accepter de faire évoluer ses techniques de production.
Le point avec Certipaq : L'actualité des semences et plants utilisables en bio
G. LEREBOURG, Auteur
En production biologique, l'agriculteur doit utiliser des semences ou du matériel de reproduction végétative biologiques, dans la mesure où le type variétal recherché est disponible en bio. Dans le cas inverse, il doit privilégier l'utilisation de semences ou de matériel en conversion (C2). En cas de non disponibilité, il peut faire une demande de dérogation sur le site www.semences-biologiques.org. Dans tous les cas, notons que l'utilisation de semences traitées est interdite en bio, sauf en cas d'obligation réglementaire (raisons phytosanitaires). Par ailleurs, les plants de légumes, qui ne sont pas considérés comme du matériel de reproduction végétative, doivent également être biologiques. Il existe une liste des espèces « hors dérogations », pour lesquelles aucune dérogation n'est permise, et, au contraire, une liste des espèces qui bénéficient d'une autorisation générale, étant reconnues non disponibles en bio. Les conditions qui encadrent les dérogations pour les plants de fraisiers viennent d'être revues. Elles sont précisées en détail dans l'article.
Dynamique locale : Correns, plus bio village de France
Frédéric RIPOCHE, Auteur
La cave coopérative des vignerons bio de Correns, unique cave 100 % bio dans le Var, regroupe 32 producteurs et produit en moyenne 7 500 hl de vin, soit, en volume : vin rosé (60 %), vin blanc (30 %) et vin rouge (10 %). Les vignerons de la commune ont démarré leur conversion à l'agriculture biologique dès 1995 sous l'impulsion de la Mairie. Même si Correns bénéficie de conditions favorables aux pratiques biologiques (qualité des sols, climat qui la préserve de certaines attaques d'insectes prédateurs), la volonté politique a été essentielle à ce projet. La dynamique de conversion collective a permis aux producteurs de faire face aux critiques, et leur a donné le courage de persévérer dans ce système de production peu reconnu alors. Ce premier village bio de France sert maintenant d'exemple et incite d'autres domaines du département à se convertir. D'autant plus que les vins produits sont régulièrement primés dans les concours. D'autres productions complètent le projet bio de la commune (élevage, céréales, maraîchage, plantes aromatiques et médicinales) qui abrite également une coopérative oléicole 100 % bio.
La caméline : Une petite graine qui a tout d'une grande
Jean-Martial POUPEAU, Auteur
La caméline est un oléagineux de la famille des crucifères qui a presque disparu du paysage agricole. Il s'agit pourtant d'une plante rustique qui présente des avantages au niveau de sa production (résistance aux attaques de certains ravageurs, bonne concurrence face aux adventices, cultivable sur sols séchants et sans fertilisation) et du stockage de ses graines. Elle est très souvent semée en association soit pour servir de tuteur (lentilles...), soit pour concurrencer les adventices en culture de colza car elle présente des vertus allélopathiques. L'article compare ses modalités de culture dans trois régions : en terres superficielles de Poitou-Charentes, en argilo-calcaires d'Aquitaine, et en terre profonde d'Anjou. Riche en oméga 3, l'huile de caméline dispose de qualités nutritionnelles indéniables, mais cette caractéristique la rend également fragile. Par ailleurs, son goût prononcé et sa mauvaise réaction à la cuisson la cantonnent à un marché de niche.
Le raisin de table : Produire les meilleures grappes
Jean-Luc PETIT, Auteur
Le raisin de table bio est très prisé. Cultivé par 313 producteurs, sur 364 ha en 2009, il représente 0,9 % du vignoble français. La vigne est une espèce rustique, qui a peu de besoins. Néanmoins, il est nécessaire d'ajuster son alimentation hydrique et les apports de fertilisation organique pour une production optimale. De plus, comme pour toute culture pérenne, le choix du matériel végétal est déterminant. L'article décrit les grandes caractéristiques des 7 porte-greffes les plus utilisés, et des 14 variétés les plus connues qui présentent un intérêt commercial. Enfin, des conseils sont donnés pour optimiser les conditions de plantation (orientation, préparation du terrain, mode de conduite, tuteurage, arrosage), pour bien choisir le système d'irrigation (protection anti gel
), pour réaliser correctement les opérations en vert (ébourgeonnage, palissage, relevage, effeuillage après la floraison, rognage ou écimage), ainsi que pour bien gérer la protection phytosanitaire du raisin de table.
Production d'échalote : Une culture délicate mais maîtrisée
Gaëlle POYADE, Auteur
Les trois quarts de la production bio française d'échalotes sont produits dans le Finistère. Cette culture est assez peu courante, car les risques phytosanitaires sont très élevés. Ainsi, toutes les variétés sont sensibles au mildiou. Certains producteurs appliquent de la bouillie bordelaise en préventif, mais des essais de la Chambre d'agriculture du Finistère montrent l'inefficacité du cuivre sur le mildiou. Par contre, la préparation des plants permet de limiter le risque : mise de côté des plants à l'aspect malade, trempage des plants dans une eau à 42 - 44 °C. L'échalote est également sensible à la pourriture blanche et à la fusariose. Par ailleurs, au moment de la conservation, les bulbes peuvent perdre de la fermeté et revêtir des amas noirs de Botrytis alii. Les bulbes peuvent alors être traités par thermothérapie. D'autres bactérioses peuvent entraîner une pourriture molle marron clair. Etant donné le risque phytosanitaire, il est primordial d'observer des rotations longues, d'au moins 5 ans. Pour éviter l'excès d'azote, les meilleurs précédents sont la moutarde blanche, le chou d'automne, l'artichaut ou les céréales. La récolte des échalotes nécessite beaucoup de main d'uvre (110 h/ha estimées pour la plantation, 200 h/ha pour l'arrachage, le ramassage et le stockage).
BRF, Bois Raméal Fragmenté : Aux arbres citoyens
Marie-Claire HAGUET, Auteur
Le bois raméal fragmenté (BRF), par sa réduction en copeaux, permet de mettre en place une pédogénèse accélérée par rapport à celle qui se passe en milieu forestier. La fragmentation détruit des barrières physico-chimiques et permet aux microorganismes de dégrader le bois. Le BRF augmente la richesse du sol, mais aussi la stabilité des agrégats. Il permet donc de diminuer les pertes en eau vers l'atmosphère. Les mécanismes d'absorption des ions NPK et l'impact sur les émissions de dioxyde d'azote sont encore à déterminer. La distribution de BRF se fait au niveau de plateformes, souvent gérées par des collectivités territoriales. Il apparaît qu'il est difficile de faire coïncider l'offre et la demande. Certaines plateformes ont alors mis en place un atelier de compostage, de manière à garantir la ressource, mais la qualité devient plus incertaine. Il est, pour les chercheurs, important de replanter des arbres pour mettre en route cette filière. En effet, après une dizaine d'années d'implantation, une haie peut produire entre 4 et 8 m3 de bois par km et par an. Le retour de la trogne est d'ailleurs revendiqué. Les progrès actuels de la mécanisation et le développement d'outils pour l'entretien des haies pourront faciliter le retour des haies.
Economies de carburant : Consommer moins ou mieux ?
Marie MASSENET, Auteur
Selon une étude de l'Ademe, le fioul représente 20 % de la consommation finale d'énergie sur les fermes, dans à peu près tous les systèmes de production. Différentes pistes sont proposées pour diminuer ce poste. Tout d'abord, le banc d'essai mobile permet de tester les moteurs et de déterminer le régime du moteur pour lequel la consommation est moindre. Malheureusement il n'y a que 5 bancs d'essais qui circulent en France. Les stages à la conduite souple permettent aussi d'optimiser sa conduite pour limiter la consommation de carburant. Le fonctionnement de l'exploitation peut être adapté pour diminuer l'utilisation du tracteur (réaliser un labour moins profond, favoriser le pâturage, rationaliser les déplacements, réorganiser ses livraisons,
). Enfin, la production d'huile végétale sur l'exploitation et son utilisation comme carburant peuvent limiter les frais de fioul. Elle ne doit néanmoins pas mettre en péril l'autonomie alimentaire de l'exploitation.
Des confitures sans sucres ajoutés
Marie-Laëtitia MELLIAND, Auteur
Naturgie fabrique toute une gamme d'épicerie bio, sucrée et salée grâce à l'outil de transformation et au savoir-faire traditionnel de Favols, entreprise du Lot-et-Garonne fondée en 1966, qu'elle a rachetée en 2005. Tous les produits biologiques Naturgie à base de fruits ou de légumes sont fabriqués grâce à un procédé exclusif qui conserve les arômes et les vitamines : la cuisson sous vide à basse température. Par ailleurs, l'index glycémique est abaissé au maximum, en supprimant sucres ajoutés et additifs des préparations à base de fruits. L'originalité est de mise (certaines confitures intègrent des légumes dans leur recette), et une attention est portée sur chaque élément de l'emballage (verre recyclé à 70 %, étiquettes en papier recyclé à 80 %, encre à l'eau, moins d'acier dans le couvercle
). Si les pommes et les prunes viennent en frais du Sud-Ouest de la France, les autres matières premières sont achetées congelées et/ou pré-transformées et arrivent d'Espagne, d'Italie ou des pays de l'Est.
Synabio, syndicat des transformateurs bio : Etiquette HVE : risque de confusion
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
Cet article porte sur deux points liés à l'actualité des activités du Synabio, syndicat des transformateurs bio. En premier lieu, le Synabio dénonce les risques de confusion que pourrait amener l'étiquetage HVE « Haute Qualité Environnementale ». Notamment la certification bio, très contrôlée, porte sur l'ensemble du produit, alors que la HVE ne porte que sur le maillon « exploitation ». Sont ensuite présentées les actions du Synabio qui visent à sécuriser la filière bio dans son ensemble, ces actions portant par exemple sur le nouvel étiquetage européen, la révision des règles d'usage de la marque AB, le développement de la démarche globale « Bio entreprise durable » ou encore l'étude de la qualité des produits. L'ensemble vise à valoriser au mieux les aliments bio.
Dossier Certification
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur ;
Jean-Martial POUPEAU, Auteur
Ce dossier porte sur la certification en agriculture biologique. Cette question prend actuellement une importance particulière dans un contexte d'augmentation des acteurs en bio, augmentation qui amène plus de travail pour les organismes de certification (OC). Ainsi, ce dossier compte six articles abordant chacun des aspects différents. Le premier porte sur le fonctionnement des OC, en particulier ceux actifs en France, leurs obligations et leur stratégie face au développement de la filière bio. Suivent trois articles de témoignages d'anciens et d'actuels contrôleurs ou auditeurs. Un autre article fait un comparatif des tarifs entre OC et détaille les aides publiques à la certification. Enfin, un article sur le turn-over des contrôleurs (causes et réponses des OC) conclut ce dossier.