- Titre :
- BIOFIL, N° 87 - Mai / Juin 2013 - Bulletin N° 87
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/05/2013
- Année de publication :
- 2013
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements
Evolution dans le monde et en Europe : La bio poursuit sa croissance
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
Toujours en progression, les surfaces conduites en agriculture biologique dans le monde couvraient 37,2 millions d'hectares en 2011, soit 0,98 % des terres cultivées, dont 26 % sont en Europe. C'est en Chine, en Inde et en Espagne que le plus de surfaces ont été converties entre 2010 et 2011, grâce notamment à la mise en place de plans de développement ou de nouvelles réglementations. En Europe, les surfaces bio ont progressé de 5,6 % entre 2010 et 2011, reflétant une dynamique globalement positive mais très variée d'un pays à l'autre. Celle-ci est encouragée par les politiques publiques mises en place. D'un point de vue économique, la filière bio résiste à la crise, avec notamment une progression de 5 % du marché français.
Pays-de-la-Loire : « La levée de la Loire » déploie ses salons
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
Réunis au sein de l'Association Interprofessionnelle des Vins Bio du Val de Loire (AIVB-VL), les vignerons bio des bords de Loire, de Nantes au Forez, multiplient l'organisation de salons spécifiques à leurs produits. La deuxième édition du salon « La levée de la Loire » notamment s'est tenue à Angers en février 2013, en même temps que le salon officiel des vins de Loire, accueillant 400 visiteurs professionnels. Dans les années à venir, ce salon devrait s'expatrier à Paris ou encore à l'étranger (Belgique, Suède) pour mieux faire connaître les vins bio issus des différents terroirs de la Loire.
Alsace : Bio Rhi'n active les liens transfrontaliers
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
En 2013, s'achève le programme Bio Rhi'n qui, pendant quatre ans, s'est attelé à « améliorer les performances économiques des exploitations biologiques dans le Rhin-supérieur ». Ce projet transfrontalier franco-allemand concernait l'Alsace et les deux länder Bade-Wurtenberg et Rhénanie-Palatinat, régions dans lesquelles 73 exploitations ont été suivies en production viticole, de polyculture-élevage, de lait de montagne, de bovins allaitants et de grandes cultures. Les résultats économiques ont permis de montrer le dynamisme et la compétitivité de ces exploitations biologiques. Le réseau transfrontalier créé devrait perdurer et facilitera ainsi les échanges de savoir-faire et les liens commerciaux.
Languedoc-Roussillon : L'Aude construit une filière agroécologique
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
Dans l'Aude, département touché par la crise viticole ayant entraîné de nombreux arrachages de vignes, le Civam bio se mobilise pour revaloriser ces terres abandonnées. L'idée est d'y développer la production de céréales à destination de la meunerie, en rotation avec des cultures de sainfoin et luzerne destinées à l'élevage. Dans ce contexte, le projet « Flor de Pèira, farines bio sur meules de pierre » a permis de réaliser un état des lieux de la filière boulangerie bio locale et de la développer. Même s'il reste des freins à lever, notamment en termes de financements, la filière se met en place, avec l'installation de paysans-meuniers, de boulangers et de céréaliers bio. Cette démarche est cohérente avec la volonté du Ministère de l'Agriculture de développer l'agroécologie.
L'Inra et l'Itab, ensemble, pour faire progresser la bio
BIOFIL, Auteur
Suite à sa qualification en tant qu'institut technique agricole, l'Itab a signé un accord de partenariat avec l'Inra, le 27 février 2013. D'une durée de cinq ans, celui-ci donne un cadre à l'organisation des échanges, la concertation et la coopération entre les deux structures, facilitant la co-construction de projets de recherche-expérimentation en bio et la mutualisation des moyens. Depuis 2000, l'Inra finance des projets consacrés à l'agriculture biologique dans le cadre du programme AgriBio.
8e séminaire international de l'Agence Bio : L'année de tous les plans
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
Le 8ème séminaire international de l'Agence Bio, qui s'est tenu, le 28 février 2013, à l'occasion du Salon de l'Agriculture, a permis de faire le point sur les défis que devra relever la filière biologique. En effet, l'année 2013 est une année charnière aussi bien au niveau français (« Ambition bio 2017 ») qu'européen (refonte de la réglementation bio, élaboration d'un plan d'action sous fond de réforme de la Pac). Dans cet article, les orientations prises pour le développement de la bio sont présentées et commentées notamment par le président de l'Agence Bio, le ministre de l'Agriculture et le chef de l'Unité agriculture bio de la DG Agri. En encart, la vision de la FAO est également exposée.
Filière porc : Système U lance une gamme U Bio
Anne-Françoise ROGER, Auteur
Le distributeur Système U lance, en 2013, une nouvelle gamme de produits à base de viande de porc sous sa marque U bio. Tous les maillons de la filière - groupements d'éleveurs, entreprises charcutières, fournisseurs et coopératives - sont associés dans cette initiative et ont signé un partenariat à l'occasion du Salon de l'Agriculture. La gamme de produits proposée devrait permettre de valoriser l'ensemble de la carcasse, l'équilibre-matière étant essentiel pour la rémunération des producteurs. Les règles de rémunération ont d'ailleurs été négociées avant la signature du contrat. 600 tonnes de produits finis à base de viande de porc devraient être concernées chaque année. En encart, Serge Papin, PDG de Système U, exprime sa volonté de signer des partenariats similaires avec d'autres filières de l'agriculture biologique.
Circuits courts en Angleterre : Des idées plein les paniers
Gaëlle POYADE, Auteur
Cordiale est un programme de coopération transmanche, cofinancé dans le cadre des fonds européens InterReg. Dans ce contexte, des membres du Civam 29 et de l'Amap du Bout du Monde (Crozon - Finistère) se sont rendus en Angleterre à la rencontre de producteurs biologiques maîtrisant la vente directe : - la ferme Five Penny et 51 micro-fermes voisines disposent d'une grange commune pour la transformation de leurs productions et d'une camionnette qui sert à la restauration rapide ; - l'entreprise Love Local Food vend les produits de 37 fermes et artisans du Devon sur des marchés, via des paniers et dans des magasins de producteurs ; - Riverford Organic Farms qui, avec ses 500 hectares et 40 autres agriculteurs bio d'Angleterre et d'Espagne, livre 40 000 paniers/semaine. Dans le Dorset, des agriculteurs de la région qui vendent leurs produits sous une marque locale se sont associés avec des entreprises de transformation sur cette même marque.
Le point avec Bureau Veritas Guide de lecture : les dernières modifications
Gilles BILLON, Auteur
Cet article présente les principales modifications du Guide de lecture des règlements (CE) n°834/2007 et 889/2008, validées par le Comité National de l'Agriculture Biologique le 19 décembre 2012. Celles-ci concernent la mixité bio/non-bio en cultures, interdite pour des mêmes variétés ou des variétés différentes non-distinguables, et le lien au sol des élevages de monogastriques. Désormais, 20 % des aliments doivent provenir de l'exploitation elle-même lorsque cela est possible, c'est-à-dire si l'exploitation dispose de surfaces suffisantes et de conditions pédoclimatiques adaptées.
Salon Biofach de Nuremberg : La Roumanie, pays à l'honneur
Marie BOURDAIS, Auteur ;
Cindy BERTHOMIEU, Auteur ;
Kévin LODETTI, Auteur ;
ET AL., Auteur
En 2013, la Roumanie était le pays à l'honneur du salon international Biofach. Depuis l'adhésion du pays à l'Union Européenne en 2007, la production biologique y a connu un véritable essor, avec comme productions principales : les céréales (35 %), la cueillette (31 %), les oléoprotéagineux (18 %) et les prairies (15 %). En 2012, 350 000 hectares et plus de 26 600 fermes étaient certifiés bio, avec une progression annuelle d'environ 20 %. Ce développement a été permis grâce au soutien de l'État et aux aides de l'Europe, pourtant jugées mal réparties, selon l'association de producteurs Bio Romania, avec une aide identique pour toutes les fermes de plus de 100 hectares, pénalisant les très grandes exploitations bio de plusieurs centaines d'hectares et limitant les conversions de ces dernières. L'article s'interroge sur les conversions opportunistes qui pourraient découler d'un changement dans ce domaine. Ainsi, 90 % des opérateurs certifiés seraient de petites exploitations vivrières. 17 organismes certificateurs contrôlent les fermes biologiques roumaines, dont Ecocert, l'un des plus importants.
Dossier : PPAM
Myriam GOULETTE, Auteur
Voie de diversification, les plantes à parfum, aromatiques et médicinales (PPAM) se développent peu à peu dans les fermes françaises, avec 12,3 % des surfaces de PPAM certifiées bio, soit 4 616 hectares. Si, aujourd'hui, les petites surfaces et les circuits courts sont porteurs pour les PPAM bio, il reste beaucoup à faire du côté des circuits longs, malgré une demande importante en matières premières françaises, innovantes et de qualité. Présents lors du forum professionnel organisé par le Cpparm au Pont-du-Gard, de nombreux acteurs de la filière, témoignent, dans ce dossier, de la contradiction des marchés et du développement de la contractualisation. Le projet de filière longue, Sud Aroma Bio, est notamment présenté. Deux producteurs, installés respectivement dans le Gard et le Lot-et-Garonne, présentent, dans la suite de ce dossier, leurs productions et leurs méthodes de travail (itinéraires techniques, transformation à la ferme, circuits de commercialisation), avec un zoom sur la difficile étape du désherbage. Claude-Alain Carron, de la station de recherche Agroscope de Changins-Wädenswil ACW en Suisse, apporte également son expertise et, après avoir donné les axes de recherche de sa structure, décrit les critères déterminant la qualité d'une PPAM. Ceux-ci sont dépendants du type de produit transformé : huile essentielle, tisane
Enfin, étroitement liée à ces questions de qualité, la réglementation en PPAM est abordée, avec des évolutions vers de plus en plus de contraintes qui inquiètent petits et gros producteurs.
La luzerne, un précédent exceptionnel : Comment optimiser ses qualités ?
Jean-Martial POUPEAU, Auteur
La luzerne est de plus en plus cultivée comme tête de rotation dans les systèmes céréaliers biologiques. Toutefois, pour bénéficier au mieux de ses qualités de précédent (amélioration de la structure des sols, réduction des adventices, fourniture d'azote
), quelques conditions sont à respecter. Si elle est généralement implantée pour une durée de trois ans, certains producteurs se contentent de la garder deux ans, avec des résultats tout à fait satisfaisants. Par ailleurs, elle est presque toujours suivie d'un blé d'hiver avant la mise en place de rotations diverses et variées. La destruction de la luzerne est une étape clé afin d'éviter d'avoir une terre creuse et une faim d'azote pour les cultures suivantes. Quelques stratégies de désherbage mécanique sont également présentées, la propreté de la luzerne étant importante pour le rendement et la propreté des cultures suivantes.
Stratégie de rotations : Après une luzerne, l'intérêt du blé d'hiver remis en cause
Jean-Martial POUPEAU, Auteur
Même si la luzerne est un excellent précédent à blé d'hiver et qu'elle est majoritairement utilisée en tant que telle dans les rotations, des essais menés par Arvalis-Institut du Végétal viennent de démontrer que le blé d'hiver n'est pas la culture qui valorise le mieux les fournitures d'azote d'une luzerne. En effet, 70 % de l'azote minéralisé est disponible pendant les 5 à 6 mois qui suivent la destruction de la luzerne alors que le blé d'hiver n'en a besoin qu'à partir du mois de mars. Ainsi, les chercheurs préconisent des cultures à besoins précoces comme le colza, ou une destruction de la luzerne au printemps, avant l'implantation d'une céréale de printemps ou d'un maïs. Ces travaux ouvrent la voie à de nouvelles réflexions sur l'optimisation des successions culturales.
Diversification : La tentation des petits fruits
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
Les petits fruits ont le vent en poupe et de nombreux producteurs se tournent vers cette voie de diversification, comme l'a montré le succès de la conférence consacrée à cette production au Sival, à Angers. Toutefois, il ne faut pas perdre de vue que ces cultures sont très chronophages et nécessitent une forte valeur ajoutée pour une production durable. A travers son expérience, Jean-Luc Thibault, producteur de petits fruits bio depuis 1998 dans le Maine-et-Loire, décrit les points clés de la production de petits fruits : temps et coûts de main-d'uvre, choix variétal et plantation, gestion de l'enherbement, fertilisation, gestion des maladies et ravageurs, qualité recherchée en fonction des circuits de vente.
Journée Ctifl - Itab : Les expérimentations en cours
Myriam GOULETTE, Auteur
A l'occasion d'une journée organisée au Ctifl de Lanxade, en partenariat avec l'Itab, certains résultats de recherche intéressants pour l'arboriculture biologique ont été présentés. La lutte contre le campagnol provençal, notamment, a fait l'objet de plusieurs expérimentations : pièges Topcat®, barrières de piégeage Stanby®, système de lutte Rodenator®. En vergers de pommiers, ce sont les effets d'un mélange variétal sur la tavelure, l'oïdium et le puceron cendré qui ont été mesurés, avec une efficacité essentiellement contre la tavelure. La pulvérisation d'infra-doses de sucre a montré son intérêt comme moyen de régulation du carpocapse en pommiers, mais pas comme moyen de lutte. Courant 2013, une convention devrait être signée entre le Ctifl et l'Itab afin de renforcer la collaboration entre les deux instituts.
Désherbage thermique : Une alternative qui gaze
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
En agriculture biologique, le désherbage thermique peut apporter sa contribution aux itinéraires techniques en maraîchage et cultures légumières. Afin d'en optimiser l'efficacité, il doit être intégré dans une stratégie globale de gestion des adventices, comme en témoignent plusieurs agriculteurs. Consistant en un choc thermique sur les plantules qui conduit à leur dépérissement, les passages de désherbage thermique peuvent être effectués avant la levée de la culture, en plein, ou après, avec une application localisée. Côté constructeurs, les avantages pour l'agriculteur sont multiples : pas de retournement du sol, réchauffement du sol
Côté prix, il existe une grande variabilité en fonction des besoins et des méthodes de chacun.
Champagne Georges-Laval : Tout en sobriété, pour la qualité
Frédéric RIPOCHE, Auteur
Vigneron sur le domaine familial, conduit en bio depuis 1971, Vincent Laval produit du champagne en limitant au maximum les intrants, en modérant les rendements, en vinifiant au plus juste, et ce, dans l'objectif de produire des vins purs et élégants. Dans cet article, il décrit ses pratiques, de la vigne à la bouteille. Malgré sa recherche d'une minimisation de l'impact sur l'environnement, il estime que le cahier des charges ne doit pas se durcir (baisse des doses de cuivre autorisées en réflexion au niveau européen) pour permettre aux vignerons bio de faire face lors des années climatiques difficiles. Au sein de l'AOC Champagne, seulement près de 1 % des surfaces sont certifiées bio.
Nouveautés Matériels
Jean-Martial POUPEAU, Auteur
Cette rubrique présente quatre innovations en matériel agricole utilisable en agriculture biologique : - la bineuse VCO Intelli de Kongskilde, équipée d'un système permettant un relevage automatique des éléments dans les bordures ou pointes et d'un système de guidage par caméra optique ; - le site internet www.infloweb.fr, élaboré par le Cetiom et ses partenaires, qui présente les principales adventices des cultures et des méthodes de lutte, y compris applicables en agriculture biologique ; - Botector, un nouveau produit anti-botrytis, à base de champignons antagonistes ; - une épampreuse électrique et électroportative mise au point par la société Infaco.
Désherbage mécanique en grandes cultures : Gagner en confort et facilité d'utilisation
Jean-Martial POUPEAU, Auteur
Les céréaliers, biologiques et conventionnels, sont demandeurs de matériels leur permettant de gagner en confort et en facilité d'utilisation. Cet article présente un tour d'horizon des innovations plébiscitées et présentées lors du SIMA : - les systèmes de guidage des bineuses, notamment par caméra, par doigts palpeurs ou encore par suivi de trace, ce dernier étant encore peu répandu ; - le réglage hydraulique de l'inclinaison des dents de herse étrille, permettant une adaptation de l'outil à l'hétérogénéité des terres et à la densité des adventices ; - les bineuses frontales permettant une visibilité du chauffeur sur son outil et donc une meilleure précision à moindre coût ; - un nouveau diamètre de doigts rotatifs, de 29 cm de diamètre, adaptés à des inter-rangs de 35 à 50 cm ; - l'élargissement de la gamme de bineuses proposée et une nouvelle houe rotative. En encart, Olivier Bouilloux, référent technique grandes cultures au Sedarb, s'exprime sur la place que prend l'innovation du matériel en agriculture biologique, place qui fait parfois débat. Selon lui, aucune technologie de désherbage mécanique ne remplacera la stratégie globale de gestion de l'exploitation et l'importance de la rotation, de la réussite d'une luzerne avant céréales, etc.
Santé animale et solutions alternatives : Gilles Grosmond : « Faire équipe avec le vivant »
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
A l'occasion de la sortie de son livre « Santé animale et solutions alternatives », Gilles Grosmond est interviewé sur les points forts développés dans son approche de la santé en élevage. Pour ce vétérinaire, l'essentiel est la prévention et le respect du bien-être animal. Offrir à l'animal les conditions nécessaires à son bien-être non seulement limite les problèmes de santé, mais permet à ce dernier d'exprimer au mieux son potentiel de production. Pour y arriver, il faut en particulier prendre en compte la qualité de l'eau, de l'air, des bâtiments d'élevage et l'alimentation. Des soins, en médecine alternative, pour stimuler par exemple l'immunité, complètent la démarche. Mais, le principal reste la prévention, point que développe l'auteur dans son ouvrage.