A partir de cette page vous pouvez :
Nouvelle recherche |
- Titre :
- BIODYNAMIS, N° 94 - Eté 2016 - Bulletin N° 94
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/07/2016
- Année de publication :
- 2016
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements


L'achillée millefeuille
Gauthier BAUDOIN, Auteur
Plante discrète, l'achillée millefeuille (Achillea millefolium L.) se trouve essentiellement dans les talus, bords de chemins et zones de friches. Son habitat est lié à l'agriculture et à l'activité humaine, et c'est aujourd'hui dans les pâturages extensifs et les prairies, plutôt en sols secs, qu'on la retrouve le plus. Elle peut prendre différentes formes en fonction des conditions environnantes (sol, lumière, chaleur) et parfois même se réduire à un simple tapis au-dessus du sol, dans les pâturages maigres où tout est rasé par les animaux. Par contre, dans les emplacements plus ombragés, elle peut atteindre et dépasser la hauteur du genou. Son inflorescence est composée d'une multitude de capitules qui sont elles-mêmes des fleurs composées, réunies pour former une unité supérieure. En tant que préparation biodynamique dans le compost, elle apporte une action vivifiante et rafraîchissante. Ses fleurs sont aussi utilisées pour élaborer, mélangées à d'autres plantes, des tisanes aux vertus anticryptogamiques.


La question des semences hybrides
François DELMOND, Auteur
L'auteur, fondateur de l'entreprise Germinance et animateur d'un réseau de producteurs de semences bio et biodynamiques, fait le point sur la situation actuelle concernant l'apparition, ces dernières années, des hybrides, OGM et CMS dans nos assiettes. C'est chez les maïs que les hybrides ont été cultivés pour la première fois, dans le Sud-Ouest de la France, après la seconde guerre mondiale. Aujourd'hui, quasiment 100 % des tournesols cultivés en France sont des hybrides, et plus de 95 % pour les colzas. Les différentes techniques et méthodes d'obtention des variétés hybrides F1 sont présentées. Chez les espèces potagères, les variétés hybrides ont progressivement remplacé les variétés populations, à partir des années 1960 et jusque dans les années 2000. Ces variétés intéressent surtout la grande distribution et l'industrie agroalimentaire en quête d'homogénéité, certains agriculteurs souhaitant mécaniser leurs pratiques, soucieux d'avoir des plantes se développant toutes à la même vitesse, mais, surtout, ce sont de gros intérêts financiers pour les obtenteurs (ceux qui créent les variétés), car ces variétés doivent être rachetées chaque année par les agriculteurs. Les inconvénients de ces variétés sont majeurs, comme l'explique l'auteur : sensibilité aux maladies, plus faibles teneurs en nutriments, baisse de l'énergie vitale de la plante... Il estime la part des hybrides dans notre consommation de légumes frais à plus de 60 %, y compris en bio. Il n'est pas facile de les éviter, donc, mais quelques conseils peuvent être utiles au jardinier et au consommateur.


Des abeilles à Berlin
Thierry BORDAGE, Auteur
Le Jardin des Princesses, à Berlin, a vu le jour en 2009 sur l'ancien no man's land du mur, au cœur de la ville. Ancien terrain vague, devenu en 50 ans une véritable décharge, il s'est métamorphosé grâce à l'association de riverains et d’écologistes. Il est le jardin des Berlinois en recherche d'autres façons de produire des légumes et de vivre ensemble en milieu urbain. Menacé de fermeture, il a été sauvé grâce à une forte mobilisation citoyenne en 2012. La terre y étant très polluée, tous les légumes y sont cultivés en bacs, en pots, en sacs... C'est aussi un lieu d'éducation à l'écologie et au jardinage, au recyclage (des vélos, entre autres...) et à l'éco-construction à partir de matériaux de récupération. Des évènements culturels et des rencontres artistiques y sont programmés, ainsi que des débats autour de la citoyenneté. L'article propose de découvrir cet endroit, son atmosphère, ses activités, mais aussi un personnage, Heinz Risse, à l'origine d'un projet d'installation d'abeilles au cœur du jardin. Après avoir rapporté le tronc habité d'une colonie d'abeilles qu'il avait à la campagne, cet apiculteur a ensuite développé un rucher pédagogique, qu'il conduit en biodynamie. Ce rucher est comme une sentinelle de l'environnement, objet d'observation de la mortalité des colonies d'abeilles, de leurs difficultés de reproduction, de leur comportement..., mais aussi objet d'émerveillement pour des adultes et des enfants qui les découvrent pour la première fois, parfois avec une réelle prise de conscience de l'union entre l'homme et la nature.


L'orge
Joël ACREMANT, Auteur
Très utilisée pour l'alimentation dans l'Antiquité chez les Grecs, mais aussi au Tibet, ou encore en Afrique du Nord, l'orge est actuellement assez peu employée en cuisine en France, même si elle est la troisième céréale la plus cultivée. Sa composition est proche de celle du blé, mais elle s'en distingue par sa richesse en fibres et possède d'intéressantes propriétés pour la santé : elle limite l'assimilation du cholestérol, modère la vitesse de digestion des glucides et régule la digestion, notamment en stimulant la microflore intestinale. La tisane et le jus d'herbe d'orge figurent parmi les préparations qu'il est possible d'élaborer pour en tirer toutes les vertus médicinales. Les façons de transformer et de consommer l'orge varient d'un pays à l'autre. Trois recettes à base d'orge sont proposées.


Claude Monziès : une part de l'histoire de la biodynamie française
FAMILLE MONZIÈS, Auteur
Claude Monziès a été l'un des pionniers de la biodynamie en France. Né en 1928 en région parisienne, il découvre le monde paysan et se prend d'intérêt pour la terre lors d'un séjour en Auvergne. Avec Xavier Florin, il suit une formation d'introduction à la biodynamie, puis fait avec lui le projet de développer l'agriculture biodynamique en France. Grâce au soutien moral et financier d'un grand nombre de personnes, Claude Monziès crée le Domaine de l'Ormoy (18), 120 ha de prairies et de bois, lieu d'accueil pour la biodynamie et l'anthroposophie. C'est en 1960 que les activités démarrent. De nombreux colloques et séminaires s'y sont déroulés, stimulant la dynamique d'essaimage des fermes biodynamiques sur le territoire. L'article retrace l'histoire de cet homme, de son engagement et des nombreuses actions qu'il a initiées, avec d'autres précurseurs (Dominique Bouchet, Thomas Kuhn...), pour expérimenter, défendre et transmettre la biodynamie : organisation de colloques, de formations, vice-présidence de Nature & Progrès, fondation de la première école d'agriculture biodynamique en France, etc. Claude Monziès aura fortement marqué les esprits de ceux qui ont croisé sa route, comme le montrent les témoignages présentés (Pierre Masson, Michel Barrere, Michel Leclaire).