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Diversification : plus de cultures dans lalimentation humaine
Claire BIENVENU, Auteur ; Tiphaine TERRES, AuteurDaniel Durand a repris, avec sa compagne, Réjane, lexploitation avicole conventionnelle de ses parents, en 1980 : la ferme du Rouillon, en Loire-Atlantique. Petit à petit, ils ont transformé le système de production pour le diversifier. Pour cela, ils ont commencé, dans les années 90, à réfléchir à la production dénergie (bois et cultures destinées à la fabrication dhuiles de carburant végétales - tournesol et colza -) avec le Civam 44. Ils sont passés en bio en 2000 et ont poursuivi la réflexion sur leur système de production. Cest avec le groupe Civam quils découvrent, en 2010, le « Scénario Afterres 2050 ». Ce dernier agit comme un électrochoc pour Daniel Durand : la résilience de sa ferme passera par laugmentation des surfaces dédiées à lalimentation humaine. Au début, 100 % des cultures végétales produites sur la ferme étaient destinées aux poulets de chair ; maintenant, 70 % des surfaces sont à destination de lalimentation humaine (même si la ferme produit toujours 5 à 6 000 poulets de chair). Le couple a ainsi introduit de nouvelles cultures dans son assolement, en sappuyant sur trois critères principaux : le temps de travail, la rentabilité économique et la facilité de commercialisation. Ils cultivent maintenant du chanvre, du maïs + haricot, du blé panifiable, du triticale + pois, du triticale + féverole, du sarrasin, du tournesol et du colza. Par le biais de la Cuma Innov 44, ils ont investi dans un trieur optique et une table densimétrique afin dêtre plus autonomes pour nettoyer et trier ces différentes cultures.
Conduite d'un élevage de Gauloises au cur de la Bresse
Ce mémoire a été réalisé suite à un stage sur "La Ferme Biodélices", en polyculture-élevage, à Saint-Julien-sur-Veyle, dans l'Ain, dans le cadre de la Licence Professionnelle "Agriculture Biologique Conseil et Développement" (ABCD). Régulièrement, des patrimoines locaux vivants se perdent et ne pourront jamais être transmis aux générations futures. "La Ferme Biodélices" a un esprit qui repose sur la sauvegarde d'espèces animales et végétales, dans le cadre d'une agriculture biologique, diversifiée et créatrice d'activités. Le souhait est de continuer à faire perdurer la race de poules emblématique la Gauloise de Bresse. Cette race mixte, qui peut se présenter sous trois couleurs différentes, permet de valoriser à la fois les ufs et la chair des animaux. Les Gauloises Noires et Grises sont deux races qui ont quasiment disparu de la Bresse, contrairement à la Blanche qui est élevée pour sa chair (poulets et chapons de Bresse). La problématique du stage est la suivante : Quelle conduite d'élevage adopter pour l'agrandissement de l'atelier avicole afin de sauvegarder et de valoriser l'ensemble des 600 Gauloises, envisagé au cur du berceau Bressan ? Ce mémoire présente les points suivants : historique, étude, sélection, contraintes et maladies, production et valorisation (en termes de rentabilité).
Dossier du mois : Commerce alimentaire : Des chemins tortueux jusquà notre assiette
Elsa CASALEGNO, Auteur ; Elisa OUDIN, AuteurLa guerre en Ukraine a mis en évidence la forte prédominance de quelques grands groupes sur le commerce alimentaire mondial et les faiblesses de ce système. Limpact de cette guerre tient au fait que les belligérants sont des fournisseurs majeurs de blé, d'orge, de tournesol et de maïs. Sajoutent à cela les conséquences de ce conflit sur le coût des énergies. Ceci amène à une flambée des prix et à des risques de pénuries, dautant plus que le commerce alimentaire est devenu mondial. Dans ce système, les denrées, devenues sources de spéculation, font des kilomètres à travers la planète avant darriver par cargos géants dans nos ports, puis dans nos assiettes. Connaître lorigine des produits que lon consomme devient souvent quasi impossible, surtout avec un étiquetage aux mentions obligatoires très parcellaires. Le but ? Tirer les prix vers le bas et répondre aux demandes de lagroalimentaire et de la grande distribution qui veulent des produits standardisés et peu chers. Ce système, opaque, est aussi plus à risques en termes de fraudes. En plus de présenter les coulisses du marché mondial des denrées alimentaires, ce dossier fait des focus sur certains produits de base comme le blé ; les huiles de tournesol, de colza, de palme ; le poulet ; le sucre ; la viande de buf ; le lait ; les tomates fraîches ; le cacao et le café : origine, traçabilité, qualité selon lexistence de signes de qualité ou non, part de production et de consommation en France, risque de pénurie ou dinflation suite à la guerre ou au changement climatique . Pour faire face à ces risques de chocs, la souveraineté alimentaire devient un enjeu majeur. Certains présentent alors le productivisme agricole comme la solution, quitte à faire fi des questions environnementales ou de santé. Dautres dénoncent le lobbying de lagrochimie qui cherche à « instrumentaliser la guerre » à son bénéfice. Stocker, réguler pour sadapter aux crises, réduire les importations, favoriser les filières plus modestes, mieux tracées et rémunérant mieux les producteurs sont les moteurs dune autre approche, basée sur une résilience alimentaire réfléchie à léchelle des territoires, à partir daliments locaux diversifiés.
Dossier : Volailles de chair : Les leviers pour traverser les turbulences
Frédéric RIPOCHE, AuteurLa filière volailles de chair bio est malmenée par les hausses des coûts alimentaires, énergétiques et par la grippe aviaire. Tour dhorizon auprès déleveurs, de fabricants daliments, d'un accouveur et d'un vétérinaire et identification de leviers permettant de passer ces turbulences. Concernant la grippe aviaire, pour faire face aux conséquences économiques, plusieurs acteurs se sont engagées : lÉtat a versé une aide aux éleveurs ; les coopératives ont proposé des reports de factures, et des prêts-relais ont pu être mis en place avec les banques. Sur le volet sanitaire, les éleveurs prônent des mises à labri sur parcours réduits plutôt que des confinements. Dominique Balloy, vétérinaire du groupe dexperts sur la grippe aviaire, souhaiterait la mise en place de vrais plans de surveillance vétérinaire, adaptés à chaque zone selon les risques et les espèces, avec des claustrations proportionnées selon les risques. Pour lui, les sorties sur parcours réduits ont aussi du sens tant quil ny a pas de foyer détecté pour les poulets, les dindes et les pintades, mais cest moins évident pour les palmipèdes, plus sensibles et plus excréteurs. Les fabricants daliments ont également été fortement impactés par la grippe aviaire, avec une forte réduction de leur activité en 2022. De plus, le prix de laliment a augmenté de 20 % et, ceci, dans un contexte où lévolution de la demande ne va pas dans le bon sens, ce qui est source dinquiétude. Heureusement, pour lun de ces fabricants, lEspagne a permis un relais de croissance. Un accouveur (Couvoir Hubert) témoigne : il a aussi été fortement impacté, de façon indirecte, par la grippe aviaire, avec une activité réduite de moitié. Sa crainte est de ne pas toucher daides comme il est hors de la zone Influenza. Pour Benoit Drouin, éleveur de volailles de chair bio et vice-président du Synalaf, concernant les hausses de prix des matières premières, chacun doit réfléchir à sa part de marge et à la répartition de la valeur au sein de la filière. Pour faire face aux baisses de vente de 15 %, la production devrait également être un peu réduite dans les élevages. Enfin, pour certains acteurs, le consommateur doit également payer le juste prix et arbitrer entre ses loisirs et son alimentation.
J'élèverais bien des poules !
Cette nouvelle édition du livre paru en 2012 sous le même nom fournit des conseils pour créer son élevage familial de poules bio : les races à privilégier (ufs, chair, "belles poules"), les conditions daccueil optimales, la nourriture, la prévention concernant les soins contre les maladies ou les attaques de prédateurs. Cet ouvrage apporte également des précisions techniques sur la conception du poulailler, en tenant particulièrement compte du bien-être animal, pour des poules en bonne santé.
Pintades, poulets, poulardes et chapons : Volailles agroforestières : dehors à tout prix !
Claire KACHKOUCH SOUSSI, AuteurEn 2001, Nicolas et Anne-Catherine Petit s'installent à la Ferme En Coton, près d'Auch, dans le Gers. Ils gèrent aujourd'hui un élevage de volailles sur des parcours agroforestiers en atelier principal, complété par des ateliers porcs noirs, agneaux et poules pondeuses. 5 autres hectares sont prêtés à un paysan boulanger et à une maraîchère. Le fonctionnement de l'atelier de volailles, la ration, labattage et la découpe (en Cuma), ainsi que la commercialisation sont détaillés.
Viande bio et bien-être animal
Anne DENIS, AuteurLe respect du bien-être animal dans les élevages est une préoccupation de plus en plus importante pour les consommateurs. A travers cet article, l'auteur apporte quelques éclairages, illustrés par des comparaisons sur les conditions d'élevage des poulets, des cochons et des bovins dans les élevages conventionnels et sous les labels Agriculture Biologique ou Label Rouge avec les mentions "plein air" et "en liberté". Pour l'auteur, les productions "standards" ou "sous certification de conformité" s'apparentent à de la maltraitance (claustration, surpopulation...). En revanche, les exigences des labels permettent d'améliorer grandement la vie des animaux. Toutefois, que ce soit pour le label Agriculture Biologique ou le Label Rouge, des améliorations sont encore possibles, même si le respect du bien-être animal est déjà bien pris en compte.
Health and welfare in organic livestock production systems - a systematic mapping of current knowledge
Magdalena Presto ÅKERFELDT, Auteur ; Stefan GUNNARSSON, Auteur ; Isabel BLANCO-PENEDO, Auteur ; ET AL., AuteurCette étude, réalisée par des chercheurs suédois, a pour objectif de dresser un état des lieux de la santé et du bien-être des animaux dans les élevages biologiques. Pour cela, une méta-analyse a été conduite sur 166 publications scientifiques, publiées entre 2008 et 2020, afin détudier la prévalence des maladies et des effets comportementaux chez les bovins, les ovins, les porcins, les poules pondeuses et les poulets de chair biologiques. Les résultats nont pas permis de mettre en avant de différences sur le bien-être animal, dans les élevages biologiques comparés aux élevages conventionnels. Néanmoins, le statut du bien-être des animaux est généralement bon en agriculture biologique, si lon se base sur la définition de la santé et du bien-être des animaux établie par l'OIE (Organisation mondiale de la santé animale). Par ailleurs, les normes biologiques offrent un cadre permettant une intégration élevée du bien-être animal. Cependant, les systèmes biologiques sont confrontés à plusieurs défis en matière de santé animale. Dans les élevages laitiers bio, les principaux problèmes de santé sont similaires à ceux des fermes conventionnelles : la gestion des mammites et des boiteries. Dans les élevages ovins bio, les principaux problèmes de santé concernent la gestion des parasites, des mammites, ainsi que la mortalité des agneaux. Les élevages porcins bio sont confrontés à des mortalités de porcelets, des affections respiratoires, des parasites et des problèmes de pattes. Dans les élevages de poules pondeuses bio, les principaux problèmes rencontrés sont le picage, le cannibalisme et la gestion des parasites. Dans les élevages de poulets de chair bio, les problèmes concernent plutôt les dermatites au niveau des pattes, des jarrets et de la poitrine.
Methodologies to Assess the Bioactivity of an Herbal Extract on Immunity, Health, Welfare and Production Performance in the Chicken: The Case of Melissa officinalis L. Extract
Angélique TRAVEL, Auteur ; Angélique PETIT, Auteur ; Laurence GUILLOTEAU, AuteurLes extraits de plantes contenant des composés bioactifs renforçant l'immunité pourraient contribuer à réduire l'utilisation dantimicrobiens dans les élevages. Dans cette étude, une méthodologie a été développée pour évaluer la capacité dun extrait de plantes à renforcer les défenses immunitaires innées des poulets de chair, notamment afin de lutter contre l'inflammation et le stress oxydatif. Cette méthodologie a été appliquée à l'extrait de Melissa officinalis L. (MEL), reconnu pour ses propriétés antioxydantes et anti-inflammatoires. Différentes méthodes ont été utilisées pour : 1 - garantir la qualité de l'extrait de MEL et sa capacité à stimuler le système immunitaire inné ; 2 - évaluer la pertinence d'un modèle (ex vivo) pour mimer les problèmes inflammatoires et liés au stress oxydatif ; 3 analyser (ex vivo) les effets d'une alimentation supplémentée en extraits de MEL sur l'inflammation et le stress oxydatif du poulet ; 4 évaluer les effets (in vivo) de l'extrait de MEL sur l'équilibre redox, la santé, le bien-être et les performances de poulets exposés, au départ, à des conditions non optimales. La qualité des préparations d'extraits de MEL, évaluée par la quantification de l'acide rosmarinique (AR), a révélé des concentrations variables d'AR suivant les extraits. Ces dernières restent néanmoins stables durant trois mois dans les aliments supplémentés en extraits de MEL. L'incubation de cet extrait avec des cellules de poulet a montré une activation métabolique et une capacité de la MEL à stimuler les fonctions immunitaires. Elle a aussi induit une cytotoxicité à des concentrations élevées. Le modèle ex vivo d'inflammation a également mis en évidence des propriétés antioxydantes et anti-inflammatoires des cellules sanguines de poulets nourris à l'extrait de MEL. Les essais in vivo ont, quant à eux, validé les effets bénéfiques de l'extrait de MEL sur l'équilibre redox et sur les performances zootechniques des poulets pendant leur phase de croissance.
Le portrait du mois : Deux fermes en une
Antoine BESNARD, AuteurCorinne Fesneau, avec son compagnon Jérémy Salmon, sest installée, en mai 2020, en Ille-et-Vilaine, sur la ferme familiale de 30 hectares de SAU : une transmission avec dimportants changements. En effet, la ferme de ses parents était dans un GAEC qui comptait plusieurs productions et accueillait des génisses et un atelier Poulets de Janzé. Avec lapproche de la retraite des parents et le souhait de rester vivre sur la ferme, ce jeune couple, après avoir cherché sa voie, a décidé de rependre la ferme, mais en changeant de production principale (même si latelier volailles est conservé), avec linstallation, en bio, dun atelier de production de lait de chèvre avec transformation et vente directe. Tout cela demandait donc de sortir du GAEC, de trouver des solutions pour le foncier, toutes les terres étant en location, de lancer la conversion, ainsi que les travaux pour accueillir le nouvel atelier et le troupeau caprin. Ce dernier provient dune autre exploitation du même département, dans laquelle Jérémy a travaillé pendant deux ans et dont le propriétaire, Patrick, partait aussi à la retraite mais voulait rester sur sa ferme. Cest ainsi que le troupeau de race alpine a changé dexploitation, alors que Patrick travaillait à transmettre aussi ses débouchés, à savoir trois marchés hebdomadaires et quelques magasins à la ferme. Linstallation de Corinne et de Jérémy est, au final, une double transmission, associée à une conversion. Un vrai challenge rendu plus facile par la volonté des futurs retraités de transmettre et de soutenir le projet de ce couple, qui déjà envisage daccueillir un salarié ou un associé pour faire face à la charge de travail.
Règlementation biologique : Des évolutions à partir du 1er janvier 2021 pour les élevages monogastriques
Fabrice ROCHE, Auteur ; Tiffany MASSALVE, Auteur ; Dominique PLASSARD, Auteur ; ET AL., AuteurCet article fait le point sur lévolution de la réglementation biologique pour les élevages de monogastriques. Ainsi, depuis le 1er janvier 2021, les effluents délevages industriels ne sont plus autorisés sur les terres biologiques ; les fabricants de fertilisants disposent dun an pour vendre leurs stocks de fertilisants qui en contiennent et les producteurs de 2 ans pour les utiliser. Parmi les évolutions applicables au 1er janvier 2022, figurent : linterdiction de lintroduction de poulettes âgées de moins de 18 semaines non certifiées bio ; des changements dans les densités danimaux et les conditions de logement en élevage avicole, avec compartimentation des lots ; lobligation, dès le plus jeune âge des poulettes, dun accès continu, en journée, à un espace plein air ; le passage à un lien au sol de 30 % ; des formulations alimentaires 100% bio, avec maintien de la dérogation, jusquen 2025, des 5% dalimentation non bio pour les seuls porcs de moins de 35 kg et pour les jeunes volailles de moins de 18 semaines. Sil est prévu des périodes transitoires pour permettre aux éleveurs de sadapter, se posent de nombreuses questions relatives aux : coûts dadaptation des bâtiments ; performances technico-économiques des élevages avec le passage à des formulations 100 % bio, notamment en poules pondeuses ; valorisation des parcours pour répondre, au moins en partie, au surcoût de production lié au 100 % bio. Dautres interrogations concernent : la dépendance alimentaire, avec une demande accrue en protéines végétales biologiques, mais avec des surfaces de production insuffisantes en France et une concurrence avec lalimentation humaine ; les alternatives possibles au soja. La recherche, notamment au niveau européen, se poursuit.
Résultats technico-économiques 2020 : Enquête réalisée auprès des aviculteurs de Bretagne, Nouvelle-Aquitaine et Hauts-de-France
AGRICULTURES & TERRITOIRES - CHAMBRES D'AGRICULTURE DE BRETAGNE, Auteur ; CHAMBRE RÉGIONALE D'AGRICULTURE DE NOUVELLE-AQUITAINE, Auteur ; CHAMBRE RÉGIONALE D'AGRICULTURE DES HAUTS-DE-FRANCE, Auteur | RENNES CEDEX (Chambre Régionale d'Agriculture de Bretagne - Rond-point Maurice Le Lannou - ZAC Atalante-Champeaux, CS 74223, 35 042, FRANCE) : AGRICULTURES & TERRITOIRES - CHAMBRES D'AGRICULTURE DE BRETAGNE | 2021Cette fiche fait suite à des enquêtes, réalisées en 2020, auprès de producteurs avicoles de Bretagne, de Nouvelle-Aquitaine et des Hauts-de-France. Elle présente les résultats technico-économiques moyens obtenus par les producteurs enquêtés (poids vif moyen, indice de consommation, pourcentage de pertes, pourcentage de saisies, marge PA/m2/lot, charges variables/m2/lot, nombre de lots par an et marge brute m2/an), pour les poulets bio et pour plusieurs catégories de volailles conventionnelles (poulets, pintades et dindes).
Santé des volailles : Bien observer pour ne pas se laisser voler dans les plumes
Cécile RICHARD, AuteurA partir de conseils formulés par un vétérinaire avicole et de retours dexpériences déleveurs, cet article revient sur les points-clés, entre observation et bonnes pratiques délevage, qui permettent, notamment en bio, d'avoir des poules en bonne santé. Ainsi, des conditions délevage correctes sont essentielles : veiller à labreuvement qui doit être en quantité suffisante et de qualité, à lalimentation (de qualité, équilibrée, adaptée aux besoins, dune granulométrie adaptée) ou encore à lhabitat, avec une température, une ventilation ou encore une humidité des bâtiments à surveiller et à réguler. Autre élément-clé : lobservation régulière des animaux. Quantifier les consommations (deau et daliments) ou encore la mortalité est important. Peser les poules une fois par semaine ou suivre les courbes de ponte peut être aussi un moyen pour détecter plus tôt un problème de santé et pour réagir. Lobservation des déjections, de létat du plumage ou encore du comportement des volailles est tout aussi important. Bref, observer, prévenir plutôt que guérir.
2013-2019 : Des fermes bio de plus en plus spécialisées ?
Sébastien JULLIARD, AuteurLObservatoire de la production bio en Bretagne est géré par la FRAB. Chaque année, une étude thématique est produite à partir de ses données. En 2020, elle a porté sur lévolution de la bio en Bretagne entre 2013 et 2019, période où la bio a fortement progressé. Historiquement, la Bretagne est une région avec des modèles agricoles très spécialisés. Lanalyse des données montre que les modèles bretons biologiques dérogent un peu à cette règle, même sils néchappent pas à la spécialisation : en 2019, 15 % des fermes bretonnes bio ne sont pas spécialisées (spécialisées au sens de lAgreste, cest-à-dire que 2/3 du chiffre daffaires provient du même atelier). Cette proportion a légèrement augmenté puisque ces systèmes ne représentaient que 10 % des fermes bretonnes bio en 2007. Par ailleurs, le cheptel breton de monogastriques a doublé entre 2013 et 2019, ainsi que le cheptel laitier. Le cheptel moyen des fermes a lui aussi augmenté en poulets de chair (x 2,75), en caprins (+ 60 %) et en porcins (+ 40 %). Les filières qui se sont le moins développées sont les ovins et les bovins allaitants.
Dossier : Alimentation 100 % bio des monogastriques : Un défi avec encore des freins à lever
Frédéric RIPOCHE, AuteurPour les monogastriques bio, une alimentation 100 % bio sera bientôt la règle, à lentrée en application du nouveau règlement européen, avec encore une dérogation jusquen 2025 pour les jeunes animaux. Les acteurs de ces filières se sont emparés de cette question depuis longtemps : les avancées sont nombreuses, certains ont même passé le cap du 100 % bio, mais les défis restent nombreux. Quid des performances ? Quels défis techniques ou organisations pour les fabricants ? Quelles sources de protéines et quelle origine géographique pour ces dernières ?... En s'appuyant sur des témoignages de responsables, de fabricants ou encore déleveurs, ce dossier fait le tour de la situation. Les solutions mises en place, ou en cours de test, sont diverses et elles apportent plus de cohérence face aux demandes sociétales. Il faut aussi tenir compte du défi dun approvisionnement local, France tout au moins. Le 100 % bio fait bouger les lignes. Il sous-entend notamment une grande diversité de matières premières bio, en lien avec les assolements, au lieu du seul soja. Il amène aussi à repenser les logiques délevage, notamment en pondeuses : il ne faut peut-être pas chercher à faire comme « avant » et envisager des repères délevage différents (pic de ponte à des âges différents, par exemple, ou des souches de pondeuses plus rustiques), dautant plus quil faudra tenir compte des nouvelles règles du futur cahier des charges en termes daccès à lextérieur et de parcours pour les monogastriques.