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ALPES DE HAUTE PROVENCE |
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Dossier : Les trésors de la laine
Jérôme GOUST, Auteur ; Marie-Thérèse CHAUPIN, Auteur ; Olivia BERTRAND, Auteur ; ET AL., AuteurConsidérée comme un déchet depuis qu'elle a été remplacée par le polyester, la laine est pourtant une matière première industrielle dont on se servait encore largement, il y a trente ans. Aujourd'hui, cette ressource n'est plus valorisée, faute d'outils de production, et les savoir-faire risqueraient de se perdre s'il n'y avait pas des personnes passionnées et motivées qui agissent pour redonner, à la laine, sa place de matière première essentielle et précieuse. Ce dossier présente des travaux mis en uvre pour réhabiliter des savoir-faire artisanaux et pour relocaliser l'industrie de la laine : - Le mouton et sa laine : Toute une histoire ! ; - Valoriser la laine, précieuse matière : Une dynamique européenne ; - Ardelaine et Chantemerle : Deux projets historiques ; - La laine : Comment faire filière ? ; - Timoléon Resneau : « Le tondeur, premier maillon de la récolte » ; - Églantine Mauchien : De l'estive à l'aiguille ; - Filature de Niaux : Reprise et maintien d'un outil de production.
Philippe Camburet, président de la Fnab : « Lutter contre le discrédit porté sur la bio » ; Colloque Fnab : Les enjeux cruciaux de la fertilité des sols ; Colloque Fnab sur la fertilité des sols : Trois témoignages : vers le plus d'autonomie possible
Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurÀ loccasion de lassemblée générale et du colloque de la Fnab des 18 et 19 avril 2023, son président est revenu sur les grands défis de la bio aujourdhui : continuer à développer lAB, rassurer les consommateurs sur ses garanties, accompagner les producteurs bio les plus touchés par la crise, ou encore le défi de la fertilité des sols et du bouclage des cycles. Cest ainsi quont été présentés, à loccasion du colloque, les résultats dune étude prospective, commanditée par lÉtat, sur lestimation des besoins actuels et futurs de lagriculture bio en fertilisants organiques. Quen est-il notamment du déficit en fertilisants organiques utilisables en AB (UAB) ? Cette étude a répertorié et cartographié les gisements UAB de MAFOR (matières fertilisantes organiques dorigines résiduaires ou renouvelables, regroupant celles dorigines animales, forestières, urbaines déchets verts ou tri alimentaire à la source - et industrielles). À ce jour, les Mafor mobilisables en AB pourraient couvrir « entre 90 % et 150 % des besoins nets en azote efficace des cultures bio conduites en France », mais en mobilisant des ressources issues du conventionnel. De plus, le volet prospectif de létude montre, quel que soit le scénario retenu : - que lazote reste le facteur limitant majeur ; - que, dans la majorité des scénarii étudiés, les effluents délevages conventionnels restent une ressource prépondérante ; - que les déséquilibres observés à léchelle nationale sont encore plus criants au niveau régional. Il y a donc un enjeu majeur à travailler sur ces questions de fertilité du sol. Si le défi est dimportance, des solutions sont déjà à luvre, comme le montrent les témoignages de 3 producteurs bio sur leurs pratiques en la matière : arrêt du travail du sol ou du compostage, développement des légumineuses, augmentation de la diversité cultivée, introduction de lélevage
Le renouveau des blés paysans
Aurélie SÉCHERET, AuteurDepuis quelques décennies, grâce aux initiatives d'agriculteurs et d'agricultrices, des variétés anciennes de blés ont réapparu dans les campagnes du sud-est de la France. Dans le territoire du Lubéron, paysans, meuniers, boulangers, chercheurs et consommateurs se sont associés, depuis 2019, pour relocaliser une filière complète produisant blés, farines et pains. Cet article met en lumière comment la réappropriation des semences anciennes (et rustiques) et des savoir-faire paysans permettrait de sortir des semences industrielles, très dépendantes des intrants, tout en sécurisant un rendement correct, en favorisant la biodiversité et en s'adaptant au changement climatique (résistance au manque d'eau).
Huiles essentielles en renfort
Aino ADRIAENS, AuteurSuite au lancement, en 2009, du programme zéro phyto pour tous les espaces verts de la Ville de Lausanne (Suisse), Paolo Fornara, chef d'équipe au Service des parcs et domaines de la Ville, a dû développer des alternatives aux produits de synthèse. Il a commencé par préparer des extraits fermentés, des tisanes et des décoctions de plantes, pour soigner les plantes. Les préparations à base de plantes fraîches ou sèches ne parvenaient pas, cependant, à repousser certains ravageurs et certaines maladies cryptogamiques et sont surtout utilisées à titre préventif. Pour les soins curatifs, Paolo utilise des huiles essentielles, en pulvérisation et avec sobriété, contre les maladies fongiques et comme insectifuge et insecticide. Pour le traitement des arbres, d'autres techniques d'application d'huiles essentielles existent ; la perfusion dans le tronc et le badigeonnage, techniques présentées par Jean-Yves Meignen, responsable des jardins à l'Abbaye de Valsaintes (04). Sous serre, l'usage de diffuseurs d'huiles essentielles est également efficace pour lutter contre les maladies et les ravageurs, comme en témoigne Michel Bovy, contre-maître au Service des parcs et domaines de Lausanne, en complément d'extraits de plantes et en combinaison avec d'autres techniques de lutte biologique (pièges à phéromones, prédateurs naturels/auxiliaires). Une recette de base de traitement antifongique ou insectifuge est fournie dans un encart.
Mobilisation d'un réseau d'acteurs pour accompagner la transition climatique
Didier JAMMES, Auteur ; Johanna MANTEAU, Auteur ; Patricia HEUZE, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS (40 Rue de Malte, 75 011, FRANCE) : FNAB (Fédération Nationale d'Agriculture Biologique) | 2022Lancé en 2019, le projet national Réseau Bio Climat, porté par la FNAB et soutenu par le dispositif Mobilisation Collective pour le Développement Rural (MCDR) du Réseau Rural National, avait pour objectif de favoriser la diminution des émissions de gaz à effet de serre et ladaptation au changement climatique des exploitations agricoles et des territoires. Avec l'aide de 11 partenaires et de 2 experts, le projet Réseau Bio Climat a accompagné des agriculteurs et des collectivités vers la résilience climatique durant trois ans, sur 6 territoires. Les actions s'articulaient autour de trois axes de travail, pour concrétiser la transition agricole et climatique à différentes échelles, via la formalisation et le suivi de trois réseaux : un réseau de parcelles pour stocker du carbone dans les sols et pour améliorer leur fertilité ; un réseau de fermes pour renforcer la capacité dadaptation du système de production ; un réseau de collectivités locales engagées en faveur de la transition agricole et climatique. Cette publication fournit le bilan de ces travaux.
Un pressoir mobile pour valoriser des variétés fruitières anciennes
Léo RAYMOND, Auteur ; Marc DHENIN, Auteur ; Davide FABBRI, AuteurÀ l'initiative de Davide Fabbri, co-président de l'association des agriculteurs du Parc naturel régional des Préalpes d'Azur, une démarche collective de recherche de variétés anciennes d'arbres fruitiers, visant à leur conservation et à leur valorisation, a vu le jour dans deux vallées des Parcs naturels régionaux des Préalpes d'Azur et du Verdon. Si l'objectif initial était de mettre à disposition des habitants un pressoir mobile pour leur permettre de valoriser les fruits des nombreux vergers familiaux et/ou abandonnés de la région, l'intérêt de travailler aussi sur la préservation des variétés anciennes, ainsi retrouvées sur le territoire, a rapidement fait sens.
Végét'Alpes
Coralie GABORIAU, AuteurLancé en janvier 2021, Végét'Alpes est un projet LEADER, issu d'une rencontre entre Agribio 05, l'ADDET 05, le laboratoire Acanthis et le Jardin du Lautaret. Il a pour objectifs d'accompagner techniquement les producteurs et les porteurs de projets en PPAM bio et de pérenniser la filière, pour répondre à la demande des entreprises et des distilleries, dans les départements des Hautes-Alpes (05) et des Alpes-de-Haute-Provence (04). Dans le cadre de ce projet, un cycle de formation de 5 jours a eu lieu en 2021, à l'issue duquel les producteurs ont eu l'opportunité de chiffrer leurs projets d'installation ou de diversification. Des visites de fermes et d'entreprises du secteur, ainsi que des journées techniques, ont permis aux producteurs de découvrir comment mener leurs itinéraires techniques, en alternant théorie et discussions sur le terrain. Le programme se poursuit jusqu'en décembre 2022.
Dossier : Produire des petits fruits : De grands défis bien valorisés
Marion COISNE, Auteur ; Tanguy DHELIN, AuteurEn agriculture biologique, la production de petits fruits est relativement bien valorisée. Possible sur de petites surfaces, cela peut être un atelier de diversification intéressant, mais la demande importante motive aussi les installations spécialisées. Dans un premier article, Jean-Luc Petit, conseiller et formateur en arboriculture biologique, fait le point sur cette filière. Avec l'Itab, il va rééditer le guide "Fruits rouges en agriculture biologique". Principale évolution depuis la première édition de 1991 : la présence de Drosophila suzukii en France, mouche qui est devenue la préoccupation première des producteurs. Un autre article de ce dossier est d'ailleurs consacré aux différentes méthodes de lutte à combiner pour y faire face. La lutte contre le Phytophthora et la bonne gestion de la fertilisation sont également abordées. Côté filière, la demande est en plein boom, aussi bien pour une consommation en frais que pour des produits transformés à la ferme ou en industries. Pour clore ce dossier, deux producteurs témoignent : Jean-Luc et Gilles Rimbaud, dans les Alpes-de-Haute-Provence, et la famille Lucas, dans l'Oise.
Fiche technique élevage ovin : Graines germées
Lutilisation de graines germées dans lalimentation des ovins permet dobtenir un aliment appétant, avec un bon équilibre énergie/protéine et un effet mécanique intéressant pour la rumination, tout en réduisant d'un tiers la consommation de grains par les animaux. La technique à suivre, pour faire germer les graines, est assez simple : elles doivent tout dabord être trempées 24 h dans leau, puis être égouttées dans un bac perforé durant 48 h, avant dêtre étalées sur des plateaux de germination durant 2 à 6 jours. Les graines germées peuvent ensuite être distribuées aux animaux. La germination présente lavantage de faire évoluer de manière intéressante les valeurs alimentaires des grains : les teneurs en vitamines et en minéraux disponibles augmentent car la germination active des enzymes qui permettent dobtenir des molécules plus petites et plus facilement assimilables. Il est possible dutiliser des graines germées en élevage bio, à condition que la plantule ne dépasse pas 1 cm (sinon les graines sont considérées comme un fourrage hydroponique hors-sol). Cette fiche détaille les avantages et les inconvénients des graines germées, apporte des références sur leurs valeurs alimentaires, et explique, étape par étape, la méthode employée au GAEC du Pré des poiriers dans les Alpes-de-Haute-Provence.
Du geste au savoir... Paroles de maraîchers
Rémy BACHER, AuteurLes maraîchers bio, comme tous les agriculteurs, possèdent de nombreux savoirs, qui s'enrichissent par leurs expériences, leurs rencontres, ou encore leurs formations. Le collectif SEMBio - pour Savoirs Écologiques Maraîchers Bio - a souhaité mettre en évidence ces savoirs. Pour ce faire, il s'est appuyé sur l'outil vidéo à travers une approche innovante "d'auto-confrontation". Ainsi, plusieurs vidéos mettant en images les gestes et les paroles de maraîchers de Lorraine, du Sud de l'Isère et du Lubéron ont été réalisées. Elles sont disponibles sur une plateforme web animée par l'Itab (https://wiki.itab-lab.fr/espacemaraichage/?presentation).
Impact économique des magasins de producteurs en Luberon
Julie LOMBION, Auteur ; Laurick COLLEWET, Auteur ; Yuna CHIFFOLEAU, Auteur ; ET AL., Auteur | PARIS (6 Rue de la Rochefoucauld, 75 009, FRANCE) : TRAME (Association nationale de développement agricole et rural) | 2021En 2018, dans le cadre du projet multi-partenarial MAGPRO « clés de réussite et impacts territoriaux des magasins de producteurs », financé par le Casdar, Inrae de Montpellier - UMR Innovation a développé une méthodologie de mesure de limpact économique des magasins de producteurs. Elle consiste à mesurer l'« effet multiplicateur de lachat local », d'après l'observation de la redistribution locale de l'argent mis en circulation après une dépense dans un magasin de producteurs. Trame et Inrae - UMR Innovation, en collaboration avec le Réseau des magasins et le RMT Alimentation locale, ont mené cette étude sur 5 magasins de producteurs du Luberon : - Unis Verts Paysans, à Forcalquier (04) ; - Luberon Paysan, à La Tour dAigues (84) ; - Naturellement Paysan, à Coustellet-Maubec (84) ; - Côté Champs de Provence, à La Brillanne (04) ; - La Belle Ferme, à Manosque (04).
Journée technique PPAM Bio 04
Sarah PARENT, Auteur ; Marine PLANCQUAERT, AuteurUne journée technique sur les PPAM bio sest tenue, le 4 juin 2021, dans les Alpes-de-Haute-Provence. Cette journée a été organisée par les Chambres dagriculture des Alpes-de-Haute-Provence, du Vaucluse et de PACA. Elle a été loccasion de faire un point sur les enjeux techniques et réglementaires de la filière grâce à trois conférences. La première était consacrée à la diversification au sein de la filière PPAM : en lavande et lavandin, la surproduction et linstabilité des filières longues suscitent des réflexions chez les producteurs, tandis que la demande pour dautres PPAM (thym, romarin, sarriette ) semble croître. La deuxième conférence portait sur la réglementation et la production de semences et plants de PPAM bio. La dernière conférence présentait la filière Plants sains : cette dernière assure la production de plants exempts de toutes maladies grâce à la régénération de plants dits « grands-mères » en laboratoire par multiplication In Vitro. En parallèle de ces conférences, des démonstrations de matériels de désherbage mécanique ont été organisées : bineuse spéciale lavande-lavandin, deux bineuses à fraises rotatives, deux machines à disques interceps et trois broyeurs inter-rang.
Végét'Alpes, un projet ambitieux pour le développement de la filière PPAM dans les Alpes du Sud
Coralie GABORIAU, AuteurLancé en janvier 2021, le projet LEADER Végét'Alpes (2021-2022) vise à développer la filière PPAM dans les Hautes-Alpes et dans le nord des Alpes-de-Haute-Provence. L'identification d'espèces créatrices de valeur ajoutée, la mise en place d'essais de culture, la construction d'itinéraires techniques, des tests de procédés de transformation... sont au programme des actions entreprises pour aider au développement global de la filière. Le projet s'adresse aux agriculteurs qui souhaitent diversifier leurs productions, aux producteurs de PPAM bio ou en conversion, aux porteurs de projets en PPAM, aux cueilleurs et aux transformateurs. Des journées techniques, des formations et des événementiels sont prévus. Quatre partenaires travaillent ensemble sur ce projet : Agribio 05, ADDET 05, Acanthis Laboratoire et le Jardin du Lautaret (CNRS et Université de Grenoble).
Comment les éleveurs ovins viande bio des Hautes-Alpes et Alpes-de-Haute-Provence perçoivent-ils la valorisation de leurs agneaux ?
Pauline Touat, stagiaire à Agribio 05 (Les Agriculteurs BIO des Hautes-Alpes) en juin et juillet 2020, a élaboré un questionnaire en ligne et réalisé des entretiens téléphoniques autour de la valorisation des agneaux bio dans les Hautes-Alpes et les Alpes-de-Haute-Provence. Lobjectif était de savoir comment les éleveurs ovins viande bio de ce territoire percevaient cette valorisation. Au total, 75 éleveurs ont été interrogés. Ces derniers ont globalement des exploitations de petite taille. Ils engraissent majoritairement leurs agneaux à lherbe avec une finition en bergerie, effectuent en moyenne deux agnelages par an et commercialisent leurs agneaux via la vente directe ou la vente en coopérative. La plupart dentre eux (65%) sont plutôt satisfaits de la valorisation de leurs agneaux. Ils soulèvent néanmoins le peu de différence de prix entre le bio et le conventionnel, avec des prix de vente trop bas en bio et une demande en agneaux bio assez faible sur le territoire. Cette enquête met également en avant un besoin important en suivi technique des exploitations, tant au niveau alimentaire que sanitaire, ainsi quune méconnaissance des éleveurs de leurs coûts de production. Elle a également permis de recueillir des propositions dactions à mettre en uvre et de lancer une dynamique autour du GIEE Agneau Bio.
Du fromage et des yaourts bio
Damien HARDY, AuteurInstallés en AB, depuis 2009, dans les Alpes-de-Haute-Provence, Florentin Schaal et Céline Drouin, éleveurs d'ovins lait de race Lacaune, ont mis en place un système simple et performant. Avec un troupeau de 80 mères en monotraite, dont le renouvellement est assuré par achat extérieur, ils produisent 18 000 litres de lait par an quils transforment en fromages et yaourts, avec laide de deux salariés à temps partiel. Ils commercialisent en magasins de producteurs, sur des marchés, en AMAP ou encore auprès de restaurants. A leur installation sur une ferme en location comptant une bergerie, un tunnel, 30 hectares fauchables et 225 ha de parcours, ce couple a fait le choix dinvestir a minima. Leur logique est dassocier performance et simplicité. Les agneaux, nés vers la mi-février, restent avec leur mère jusquà labattage, mi-avril. Découpés dans latelier de la ferme, ils sont vendus en colis à 15 le kilo. Quelques cochons sont aussi engraissés avec le petit-lait. Les parcours sont réservés aux femelles après tarissement. En lactation, elles reçoivent du foin de luzerne, de lorge et du maïs achetés, mais aussi de la luzerne ou du sainfoin autoproduits, et sortent sur le parc de détente ou sur les prairies temporaires. Les fromages sont vendus, en moyenne, à 25 le kilo, soit une valorisation du lait à 6,10 le litre, contre une moyenne de 4,5 observée auprès d'autres éleveurs de la région. A ce jour, ce couple ne veut rien changer à leur système qui leur permet de bien vivre avec un petit troupeau.