Thésaurus
Documents disponibles dans cette catégorie (12)
Ajouter à la sélection Affiner la recherche
Etendre la recherche sur niveau(x) vers le bas
Plantes cultivées : "Il faut penser les nouvelles technologies génomiques avec une approche politique globale"
Valérie PÉAN, AuteurDepuis les années 2000, se sont développées les NTG (Nouvelles Techniques Génomiques), et notamment le CRISPR-Cas9, encore appelées « OGM cachés ». Dans le même temps, les critiques fusent, identiques à celles qui existaient 20 ou 30 ans auparavant à propos des OGM, sur le modèle économique et ses effets de concentration ou ses conséquences sur la biodiversité, sur la traçabilité de ces nouvelles variétés et sur linformation du consommateur. La question porte surtout sur la réglementation à laquelle doivent être soumises les plantes issues de ces technologies. Bernard Chevassus-au-Louis, qui a piloté lavis de lacadémie des technologies sur le sujet, avis rendu public le 15 février 2023, est interrogé sur cette thématique.
Dossier : Plus de recherche bio ? Ça ne va pas de soi !
Stéphanie FUCHS, Auteur ; Aline LÜSCHER, AuteurCe dossier est consacré à la recherche en agriculture biologique en Suisse. Cette dernière repose essentiellement sur le FiBL, un institut de recherche privé, reconnu dutilité publique et soutenu par des fonds publics. Elle repose également sur Agroscope, la HAFL et lEPFZ, des instituts de recherche publics sur lagriculture et lalimentation. En plus des fonds publics alloués par la Confédération suisse, la recherche est aussi directement financée par les producteurs et les productrices bio, puisquils reversent des contributions à Bio Suisse pour le développement de lagriculture biologique. Parallèlement, pour répondre au mieux aux besoins du terrain, les chercheurs suisses sappuient de plus en plus sur la recherche participative « on farm ». Les frontières entre la recherche fondamentale et appliquée sont ainsi de plus en plus ténues et perméables. De plus, le Forum national de la recherche bio (FNRB) a été créé en 2015 par Bio Suisse, afin de favoriser les échanges entre les différents organismes de recherche, notamment entre le FiBL et Agroscope, et de faciliter laccès aux résultats de recherche. Ce Forum a également pour objectif didentifier les besoins de toutes les parties et de planifier les recherches.
Recherche : Est-elle toujours à notre service ?
Fabienne MALEYSSON, AuteurAlors que les travaux des chercheurs ont un impact concret pour chacun, larticle questionne les modalités de financement de la recherche, en France ou encore en Europe. Qui décide de ce qui doit être financé ou pas ? Selon quelles priorités ? Quid des moyens financiers de la recherche, de leur attribution ou encore des liens entre privé/public ? Alors que les moyens alloués à la recherche publique sont largement insuffisants, que la Cour des comptes indiquait déjà, en 2013, que les documents issus du ministère de la recherche ne permettaient pas « de rapprocher priorités scientifiques et programmes budgétaires », certains constats viennent encore sajouter. Le financement sur projet, maintenant généralisé, aboutit à une perte énorme de moyens, de temps et dargent, amenant à démotiver les chercheurs qui doivent toujours passer plus de temps à trouver des financements quà faire de la recherche. Par ailleurs, certains domaines de recherche sont les parents pauvres, notamment létude des risques (santé, environnement...) par rapport aux études sur les innovations. Ce déséquilibre est fortement lié au poids des partenariats privé-public, qui sont très fortement favorables au monde de lentreprise, ce dernier décidant dans certains cas, de ce qui est financé ou pas, sans contrôle par le politique. Le crédit dimpôt-Recherche illustre, à son niveau, cette dérive, ce dispositif permettant aux entreprises de financer des projets parfois à lintérêt douteux pour la société. Dans ce contexte, la voix des citoyens nest que très peu prise en compte, alors que ce sont les premiers intéressés. Pourtant, une meilleure communication entre société et monde de la science semble nécessaire, ne serait-ce que pour « restaurer la confiance dans la parole scientifique ».
Des débats sur les OGM trop ambitieux ?
Jean-Marc BUREAU, AuteurLa région angevine est le siège de nombreuses entités de production et de recherche sur les semences, dont certaines s'intéressent de près aux OGM (comme le GEVES). Des associations critiques sur les OGM, regroupées en collectif, ont cherché à organiser des débats entre la société civile et ces entités. Un cadre de débats a été fixé entre le Collectif et l'Inra pour « témoigner de l'intérêt des citoyens pour la recherche publique et de la volonté de l'Inra ( ) de répondre aux interrogations de la société et de favoriser le dialogue entre l'ensemble des acteurs concernés par la recherche ». L'article s'intéresse au deuxième débat qui a eu lieu le 24 janvier dernier, sur le thème « Grandes cultures et alimentations : pourquoi la recherche utilise-t-elle les biotechnologies ? ». De l'avis des participants, si le débat fut « loyal », il n'a toutefois pas été aisé de dialoguer sereinement. L'Inra a, quant à lui, regretté que les professionnels de la semence aient refusé de participer.
Dossier : Controverse science/société
Claire SABBAGH, Auteur ; Jean-Luc PUJOL, Auteur ; Marc BARBIER, Auteur ; ET AL., AuteurLa controverse scientifique est un moteur pour l'avancée scientifique, mais elle peut aussi être une source de problèmes aigus de communication lorsqu'elle concerne la société. Dans ce dossier, les mécanismes de la controverse scientifique sont étudiés, notamment à travers l'expérience de cinq acteurs de l'Inra qui y sont parfois confrontés. Claire Sabbagh, codirectrice de la Délégation à l'expertise, à la prospective et aux études de l'Inra, est organisatrice d'expertises collectives qui, en s'appuyant sur des connaissances scientifiques pluridisciplinaires, peuvent mettre à jour certaines controverses. Jean-Luc Pujol, de la Mission d'anticipation Recherche/Société de l'Inra, apporte son expérience sur le débat public des nanotechnologies en 2009 et 2010 et s'exprime sur la difficulté de débattre avec un public non informé ou mal informé. Marc Barbier, directeur de l'unité Inra Sciences en Société, a co-organisé une « formation à la controverse » destinée aux ingénieurs. Pierre-Benoît Joly, sociologue, clarifie les débats sur la sociologie des controverses autour de trois thèses. Jean-François Launay, directeur de la communication de l'Inra, s'appuie sur l'exemple des OGM pour illustrer la fragile frontière entre controverse scientifique et polémique.
Dossier : Semences et dépendances
Véronique LEON, Auteur ; Yves MANGUY, Auteur ; Guy KASTLER, Auteur ; ET AL., AuteurCe dossier consacré aux semences à la ferme ou aux semences paysannes témoigne de la démarche d'agriculteurs ou d'éleveurs soucieux de se réapproprier l'acte fondateur de l'agriculture : la sélection des souches à ressemer ou reproduire. Producteurs de potagères (Biau Germe, p. IV) ou de céréales (p. IV et V), éleveurs (p.VII), tous sont ou seront confrontés aux normes et lois encadrant la reproduction végétale et animale, les conduisant soit à passer par le semencier, soit à lui verser des royalties, soit à utiliser des taureaux certifiés (à partir de 2015). Guy Kastler profite du dossier pour donner la vision de la Confédération paysanne sur le type de recherche agricole publique nécessaire (co-construite avec et pour les paysans) (p.VI). Dans le dernier article, l'auteur estime nécessaire que des paysans et des citoyens se mobilisent contre ces lois qu'il juge injustes.
Internationales : Burkina Faso : L'appel à l'aide du chercheur Jean-Didier Zongo
Véronique LEON, AuteurEnseignant chercheur en génétique et amélioration des plantes traditionnelles africaines au Burkina Faso, Jean-Didier Zongo se bat contre l'introduction de plantes transgéniques dans son pays, et notamment du coton. Le coton GM y a en effet été introduit il y a trois ans et occupe aujourd'hui 70% des emblavements de coton, avec de nombreux problèmes à la clé : qualité en baisse, rendements décevants par rapport aux attentes, cherté de la semence... et peut-être empoisonnements de bétail nourri aux tiges de coton GM. L'article évoque les conditions précaires dans lesquelles travaillent ces chercheurs « hors normes » et en appelle à la solidarité.
Les politiques publiques des sciences de l'environnement et des technologies à l'épreuve du développement durable
L'auteur présente son analyse sur les conséquences d'une recherche publique non dédiée à la compréhension du fonctionnement des écosystèmes mais plutôt axée sur le développement d'un progrès supposé à travers l'innovation technique. Or, considérer que la technologie est la solution à tout, même aux problèmes qu'elle génère en termes d'environnement ou de santé publique, amène à deux effets majeurs : des financements publics ne permettant pas d'avancées majeures et le maintien de la vision que l'environnement, la biodiversité sont des contraintes et non des atouts. Favoriser par un financement public pertinent, la recherche sur le fonctionnement de la biosphère ou des écosystèmes permettrait d'apporter à la sphère économique et technique les connaissances nécessaires pour développer des innovations techniques faisant de l'environnement un atout. C'est l'approche que promeut l'agriculture écologiquement intensive, basée sur le développement de techniques agricoles inspirées du fonctionnement des écosystèmes. Ainsi, un financement public d'une recherche centrée sur l'environnement et non sur la technologie, cette dernière étant du ressort des entreprises, serait la base d'un vrai développement durable.
Semences : une histoire politique : Amélioration des plantes, agriculture et alimentation en France depuis la Seconde Guerre mondiale
Christophe BONNEUIL, Auteur ; Frédéric THOMAS, Auteur ; Olivier PETITJEAN, Auteur | PARIS (38 Rue Saint-Sabin, 75 011, FRANCE) : ÉDITIONS CHARLES LÉOPOLD MAYER | 2012Depuis quelques années, la contestation des organismes génétiquement modifiés (OGM) a jeté en pleine lumière des questions qui, jusque-là, n'avaient guère mobilisé l'opinion publique. D'où proviennent les variétés de légumes, de fruits et de céréales que nous consommons ? Est-il légitime qu'elles fassent l'objet de formes restrictives de propriété intellectuelle ? Le "progrès" passe-t-il nécessairement par l'homogénéisation génétique des plantes cultivées au détriment de la biodiversité ? L'agriculture industrielle ne rend-elle pas les paysans dépendants des grandes firmes semencières et agrochimiques ? Ce livre propose une histoire de l'amélioration des plantes en France depuis la Seconde Guerre mondiale. Cette histoire montre l'imbrication étroite des aspects scientifiques, juridiques, économiques, idéologiques et sociaux. Elle révèle comment certains choix particuliers ont été faits dans le passé et présente les multiples voies alternatives qui s'ouvrent aujourd'hui en matière de sélection variétale : agricultures écologiques, semences paysannes... autant de moyens qui permettent d'"innover autrement". Christophe Bonneuil est historien des sciences au CNRS. Il travaille sur les transformations des rapports entre science, nature et société de l'âge de Darwin à aujourd'hui. Chargé de recherche à l'IRD, Frédéric Thomas travaille sur l'histoire de l'amélioration des plantes, le droit international de la biodiversité et la gestion des ressources génétiques dans le monde.
Actualité : OGM : La recherche publique en procès
Lisa GIACHINO, AuteurL'article est extrait d'un numéro "Spécial OGM" de L'âge de faire (n° 58, novembre 2011). Le 29 septembre 2011, a eu lieu le procès des 60 faucheurs volontaires de vignes de l'essai Inra de Colmar. Au cours de ce procès, les faucheurs et leurs témoins ont questionné les priorités définies par l'Inra parmi ses axes de recherche. Christophe Bonneuil, historien des sciences au CNRS, a déclaré : « La France finance 19 fois moins de recherches agrologique et biologique que le Danemark ! ( ) nos chercheurs ne sont pas concurrentiels ». Christian Vélot a renchéri sur la dangerosité de l'essai de court noué : « Cette vigne [était] un véritable réservoir à virus recombinants ». Le verdict est tombé le 14 octobre 2011 : six faucheurs, considérés comme récidivistes, ont écopé de 1 200 euros d'amendes, et les 54 autres ont été condamnés à deux mois de prison avec sursis.
Un avis du Comité commun d'éthique pour la recherche agronomique (extraits). Biocarburants liquides et finalités de la recherche
Le 19 mars 2010, a été publié un avis du comité consultatif commun d'éthique pour la recherche agronomique qui porte sur le défi alimentaire et celui de la valorisation non alimentaire des productions agricoles, et plus particulièrement sur le cas des biocarburants liquides. L'INRA et le CIRAD ont, en effet, saisi le Comité sur la question de l'assurance que leurs recherches sur les bioénergies et la production agricole qui peut en résulter ne se font pas au détriment des recherches sur la sécurité alimentaire et la production agricole nécessaire à l'alimentation. La réponse du Comité a, selon le Courrier de l'environnement de l'INRA, largement dépassé le seul cadre des biocarburants. La recherche publique est lancée dans une course à l'innovation qui se doit d'être rentable. Il faut alors revisiter l'éthos de la recherche agronomique et de la recherche pour le développement. Les recommandations du Comité ne portent pas tant sur une recherche éthiquement correcte, mais sur une vigilance éthique à tenir dans la démarche scientifique. Le Comité recommande notamment de se réapproprier le sens de la recherche finalisée, de développer, dans les institutions et chez les chercheurs, le sens de la responsabilité de la recherche ou de clarifier les aspects éthiques au moment de la formulation de la question de recherche et du projet.
17 avril : sensibiliser, interpeller, rappeler à l'ordre...
Visites de semenciers dans le Béarn ou dans l'Aveyron, débats publics avec des chercheurs à Dijon ou à Bordeaux, mises en scène dans les supermarchés, lettres et pétitions aux députés : telles sont quelques-unes des actions qui ont eu lieu en France le 17 avril et qui sont relatées brièvement dans cet article.