2006 sera, en France, la première année de mise en oeuvre de la réforme de la PAC dont les agriculteurs ne voulaient pas. Quelle est la situation de l'agriculture ? Quelles sont ses perspectives à moyen et long terme ? C'est à ces questions que tente de répondre ce rapport de l'Institut Montaigne, qui regroupe les principaux groupes industriels français. En premier, ce document rappelle et explique la fragilité actuelle de l'agriculture. Ensuite, des propositions sont formulées, dont l'installation d'un système d'assurance pour les risques de mauvaises récoltes, le maintien d'un système d'intervention garantissant un prix plancher simultanément à la décroissance des prix d'intervention. Il préconise aussi d'encadrer les pratiques commerciales, dont celles des prix abusivement bas, de renforcer le contrôle des pratiques anticoncurrentielles dans la grande distribution en France (60 % des produits alimentaires sont commercialisés par cinq enseignes) et en Europe, mais aussi à l'international. Selon ce rapport, pour l'avenir, l'agriculture est appelée à se différencier entre agriculture de masse pour des productions banalisées et agriculture de marque, de terroir (avec une simplification de signes de qualité) tandis que deux principes devraient cohabiter : celui du pollueur-payeur, mais aussi celui du dépollueur-bénéficiaire. Dans les raisons d'espérer mentionnées par ce rapport figurent la recherche (biotechnologies et OGM), la biomasse avec tous les usages non alimentaires, en particulier les biocarburants, et le stockage du carbone, la fourniture des services non marchands en lien avec les collectivités territoriales (les territoires abandonnés par l'agriculture peuvent coûter très cher en prévention-risques sanitaires, surveillance-risque d'incendie). Enfin, compte-tenu de l'expansion démographique mondiale face à une disponibilité limitée des ressources en eau et terre, les perspectives de renchérissement des prix sont loin d'être négligeables, affirme le rapport.