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Auteur Frédérique ROSE |
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Diversifier ses productions : Des vignerons tentent l'aventure
Frédérique ROSE, AuteurComplémentarité de revenus, envie de diversité, besoin de s'ouvrir à autre chose, anticiper les aléas... Les motivations pour développer un atelier autre que la production de raisins et de vin ne manquent pas. Dans cet article, trois viticulteurs bio partagent leurs expériences de diversification. Dans les Pyrénées-Orientales, Jacques de Chancel cultive et cueille des plantes aromatiques et médicinales. Certifiée Demeter, 95 % de la récolte est transformée en huiles essentielles et hydrolats, puis vendue en direct, représentant 5 % du temps de travail et du chiffre d'affaires. En Indre-et-Loire, Sylvain et Nicolas Grosbois ont repris la ferme familiale. Celle-ci a, peu à peu, évolué avec les convictions des deux frères : conversion à l'agriculture biologique, puis certification Demeter, retour de l'animal avec dix vaches Black Angus et des cochons Longué, diversification avec du maraîchage, des chênes truffiers, des ruches et de la transformation à la ferme. Dans le Lot, la famille Meakin est installée, depuis 1993, sur le domaine de Merchien. Aux côtés des vignes, de l'orge brassicole est cultivée et transformée en bière depuis 2012. Cette activité secondaire représente désormais 40 % du chiffre d'affaires du domaine.
Favoriser la biodiversité : De la nourriture et des abris dabord !
Frédérique ROSE, AuteurLors dune conférence organisée dans le cadre du Sival 2023, lentomologiste Johanna Villenave-Chasset a fait le point sur les services rendus par la biodiversité en arboriculture : décomposition de la matière organique, santé du système racinaire, prédation et parasitisme de ravageurs, pollinisation Des études internationales indiquent clairement que plus il y a de biodiversité, plus le rendement est important. La France compte plus de 1 000 espèces dabeilles, Apis mellifera est donc loin dêtre la seule à assurer la pollinisation. Les arboriculteurs connaissent aussi souvent le rôle déterminant de nombreux insectes auxiliaires (chrysopes, syrphes, coccinelles, carabes ) et d'autres animaux (chauves-souris, mésanges ). Une étude Inrae montre dailleurs quà lautomne, 30 % des pucerons cendrés ailés sont piégés grâce aux araignées, si ces dernières sont bien présentes dans la parcelle. Il est donc important de semer des bandes fleuries afin de favoriser le développement de ces insectes auxiliaires. Il est possible de débuter simplement avec un semis de féverole. Ensuite, il est recommandé de varier les dates de semis et les types de plantes pour avoir des fleurs plus tôt et plus longtemps dans lannée. Une bande fleurie tous les 3 ou 4 inter-rangs est déjà efficace. Il est préférable de semer des jachères mellifères (ex : sainfoin fétuque - trèfle), plutôt que des mélanges horticoles. Lexemple de Pascal Pineau a ensuite été développé, durant cette conférence. Il cultive 240 ha de pommiers et de poiriers, dont 30 % sont en bio, et cherche à maximiser la biodiversité sur ses parcelles. Pour cela, il réalise notamment deux semis de bandes fleuries par an : un au printemps et un à lautomne.
Fertilité des parcelles : Quel impact de la réduction du travail du sol ?
Frédérique ROSE, AuteurDepuis 2021, le CTIFL de Balandran étudie leffet, sur la fertilité des parcelles, de différentes techniques de réduction du travail du sol, associées ou non à des apports de matière organique. Trois techniques de travail du sol ont ainsi été comparées, en 2021 et 2022, sur une culture de melon conduite en agriculture biologique : le labour (réalisé à 25-30 cm de profondeur), le strip-till (passage dune dent sur le rang de plantation à une profondeur de 20-25 cm) et le passage dun Actisol en surface (à moins de 10 cm de profondeur). Pour chacune de ces techniques, un effet amendement a aussi été testé, en comparant un témoin (sans amendement organique) avec un apport de déchets verts (30 t/ha enfouis à lautomne). Des engrais verts ont aussi été implantés, de fin octobre à début mars. Plusieurs mesures ont été réalisées sur la culture (rendement, état sanitaire, présence dadventices ) et sur le sol (vers de terre, structure, décomposition de la matière organique...). Les premiers résultats montrent quen matière de rendement commercial, aucune différence na été observée lors de la récolte des melons précoces. Toutefois, des différences significatives sont apparues en fin de saison, avec un meilleur rendement sur les parcelles labourées, suivies par la modalité strip-till, puis par la modalité Actisol. Cet essai va se poursuivre les prochaines années, car les résultats obtenus les premières années peuvent évoluer (effets bénéfiques possibles, sur le long terme, de la réduction du travail du sol). En 2023, ces différentes modalités sont testées sur chou-fleur, une espèce plus vigoureuse et avec un enracinement plus important.
Frédéric Chaudière, président de lAOC Ventoux
Frédérique ROSE, AuteurFrédéric Chaudière gère, avec son frère, le Château Pesquié, un domaine viticole familial 100 % bio de 95 ha, situé dans lAOC Ventoux. En juillet 2020, il a été élu président de cette appellation. Cette aire dappellation regroupe 56 000 ha de vignes, répartis sur 50 communes du département du Vaucluse. 15 % des surfaces sont actuellement cultivées en bio. Dans cet interview, Frédéric Chaudière explique que léquipe AOC Ventoux sest lancée dans des démarches dengagement environnemental à l'horizon 2030. Cette aventure a débuté en 2020, avecune grande consultation auprès des acteurs de lappellation, durant laquelle il leur a été demandé comment ils envisageaient lévolution du vignoble de lappellation dici 2030. Après plusieurs réunions de concertation, lAOC Ventoux incite tous les vignerons à rentrer dans une démarche de progrès, ainsi quà sinscrire dans la démarche 4 pour 1000, tout en réduisant leurs émissions de gaz à effet de serre de 30 %. Lappellation souhaite aussi protéger le vivant (faune et flore) et veut, pour cela, tripler les surfaces enherbées. Un forum sur cette thématique, organisé en février 2022, a regroupé une centaine de participants. Un stagiaire doit aussi faire un inventaire des pratiques liées aux couverts végétaux, puis essayer de développer un réseau local de production de semences destinées aux couverts végétaux. Par ailleurs, une chargée de mission climat a été embauchée, afin de réaliser des inventaires de biodiversité et de sensibiliser les vignerons à ce sujet.
Millésime Bio : Où en est-on avec le vrac bio ?
Frédérique ROSE, AuteurÀ loccasion de sa 30ème édition, Millésime Bio, le Mondial du vin biologique et des autres boissons alcoolisées bio, sest ouvert au marché du vrac. Alors que des difficultés économiques touchent ce segment, une conférence a fait le point sur ce marché et sur les pistes pour rebondir. Globalement, le marché du vin connaît des difficultés et, dans ce contexte, le bio est aussi touché. Après deux années de mauvaises récoltes, la récolte 2022 a été bonne, ce qui a engendré une offre de vin bio importante en 2023. De plus, les surfaces converties en bio ces dernières années donnent maintenant tout leur potentiel. Lenjeu pour la filière est donc de réussir à faire le dos rond durant quelques années et à sorganiser collectivement. Lexport est le levier ciblé par la plupart des opérateurs. Tous rappellent que la Scandinavie a été lun des premiers pays à tirer le marché du vin bio. Or, pendant longtemps, faute de volume, les metteurs en marché français nont pas répondu à cette demande. Lenjeu est maintenant de se rendre visible, puisque la filière est en capacité dassurer un approvisionnement régulier. LAsie, avec la Corée du Sud et la Chine, représente aussi un marché intéressant. Il est préférable, pour les producteurs qui souhaitent aller vers le marché de lexport, de demander conseil aux cabinets de courtage ou aux négociants afin de connaître les clés et les profils de ces marchés. Concernant la certification, il faut aussi obtenir les équivalences : Nop pour les États-Unis, Jas pour le Japon, Bourgeon pour la Suisse Concernant le marché du vrac, il faut quil se professionnalise et qu'il améliore la qualité de ses services.
Nicolas Despagne : « Pour une biodynamie de fond »
Frédérique ROSE, AuteurVigneron à Maison-Blanche (domaine de 40 ha, dont 32 ha de vigne, en Gironde), Nicolas Despagne se définit comme praticien de la biodynamie. Sa priorité est de maintenir les équilibres vivants, à la vigne et au chai. Ceci se traduit par la mise en place de différentes pratiques. Une dynamisation de compost Maria Thun est apportée avant le solstice dhiver, la préparation 500 est appliquée en début de végétation pour stimuler la pousse de la vigne et la 501 est appliquée autour du solstice dété pour encourager la fructification. Le domaine ne possède, en revanche, pas les ressources humaines et financières pour préparer et appliquer des tisanes sur leurs 32 ha, ce que regrette Nicolas Despagne, car cela pourrait aider à diminuer les doses de cuivre. Ce viticulteur se donne, toutefois, les moyens de mettre en place une biodynamie de fond, plus que dintervention. Il cherche à favoriser la biodiversité et à retrouver la présence animale sur le domaine. Quatre kilomètres de haies ont ainsi été plantés. Les animaux trouvent aussi de plus en plus leur place, avec deux bufs, des volailles, et un troupeau de quinze moutons, lhiver. À la cave, le vigneron ne sautorise que des sulfites et à faible dose.
Parcours de vignerons : Domaine Cadeillac Bertrand Henry ; Domaine de lAnchois Stéphan Buffille
Frédérique ROSE, Auteur ; Willy KIEZER, AuteurCet article détaille les pratiques de deux domaines viticoles biologiques français. Le premier se situe en Haute-Garonne. Bertrand Henry a créé le domaine de Cadeillac dans un secteur où la culture de la vigne avait été abandonnée. Il sest installé en 2005, en achetant et en plantant progressivement ses parcelles. Il gère maintenant 15 ha. Seul vigneron installé dans la région, sans conseillers viticoles ni pairs avec qui échanger, il a vite cherché à être le plus autonome possible. Après de sérieux soucis de santé, il est passé en bio (son domaine est certifié bio depuis 2018). Il met également en uvre des pratiques biodynamiques. Il poursuit lobjectif daméliorer constamment la qualité de ses raisins et de ses vins. Pour cela, il est retourné aux vendanges manuelles, il a développé la traction animale, renforcé la biodiversité sur son domaine Il souhaite aussi vendre son vin le plus localement possible. Le second domaine, le Domaine de lAnchois (7,5 ha de vignes et 5 ha doliviers ; certifié bio depuis 2007 et Demeter depuis 2020), est basé dans les Bouches-du-Rhône, à quelques kilomètres de la Méditerranée, sur les rives de létang de Berre. Au départ, Stéphan Buffille cultivait des oliviers, des figuiers et faisait du maraîchage. En 2015, il change de production, en plantant, de manière échelonnée, plusieurs parcelles de vignes avec des cépages anciens, résistants à la sécheresse et à loïdium. Il a ainsi misé sur loriginalité et la distinction, avec des cépages aromatiques peu cultivés. Son premier millésime a été pressé en 2019. Ce vigneron a choisi de confectionner des vins naturels, en fermentation spontanée, sans aucun intrant, hormis quelques sulfites. Il poursuit aussi l'objectif de limiter le travail du sol et de bien nourrir la terre.
Philippe Gérard, président de France Vin Bio
Frédérique ROSE, AuteurDepuis novembre 2022, Philippe Gérard, négociant 100 % bio chez Biovidis, est le nouveau président de France Vin Bio. Cette association nationale interprofessionnelle des vins bio regroupe lAssociation des Champagnes Biologiques, Vignerons Bio Nouvelle-Aquitaine, Sudvinbio, Sud Est Vin Bio, Loire Vin Bio et Interbio Nouvelle-Aquitaine. Plusieurs thèmes sont abordés, tout au long de linterview de Philippe Gérard : le travail de communication sur les vins bio mené par France Vin Bio avec lAgence BIO et le financement de cette campagne de communication (négociation avec les interprofessions régionales) ; le positionnement de France Vin Bio vis-à-vis du label Haute Valeur Environnementale (HVE) ; les projets à lancer au sein de France Vin Bio (fédérer les Bourguignons et les Alsaciens, qui ne sont actuellement pas présents au sein de lassociation, et lancer un projet autour du réemploi des bouteilles) ; létat actuel du marché du vin (consommation de vin bio et non bio en baisse) et les leviers pour inciter les consommateurs à faire un arbitrage en faveur des vins bio. En complément de cet article, un encart fait le point sur lavancée concernant le renouvellement de lapprobation dutilisation du cuivre pour traiter la vigne, à travers les propos de Stéphane Becquet, conseiller au sein de Vignerons Bio Nouvelle-Aquitaine.
Projet Basic : Pour réduire lusage du cuivre
Frédérique ROSE, AuteurLe projet Basic (Bas Intrants Cuivre), financé par le plan Ecophyto de 2019 à 2022, a cherché à caractériser le cuivre dans les sols viticoles et à explorer les solutions mises en uvre par les viticulteurs bio pour réduire son utilisation. Lanalyse de 92 échantillons de sols viticoles bio a permis de constater quil ny avait pas de différences significatives entre les teneurs en cuivre des sols bio (médiane à 91 mg/kg) et celles des autres sols viticoles (médiane nationale à 100 mg/kg). Les fortes teneurs en cuivre sont, en effet, plutôt dues à lhistorique des traitements phytosanitaires mis en place depuis le début du XXème siècle. Une relation croissante a dailleurs été mise en évidence entre lâge de la parcelle et sa teneur en cuivre. Par ailleurs, seule la forme ionique du cuivre Cu2+ libre présente un risque de toxicité pour lenvironnement. Les autres formes de cuivre forment des complexes et ne sont pas absorbables par les organismes vivants. La teneur en Cu2+ libre dépend fortement du pH et de la teneur en matière organique (MO) du sol : plus un sol est acide et pauvre en MO, plus le cuivre sera présent sous forme de Cu2+. Jouer sur ces deux facteurs est donc un levier important pour réduire la biodisponibilité du cuivre. Par ailleurs, des enquêtes ont été menées, en 2020 et 2021 (deux années avec des pressions en mildiou contrastées), auprès dune quarantaine de viticulteurs bio répartis sur toute la France. Les résultats montrent que les quantités de cuivre pulvérisées sont similaires entre les zones climatiques continentales et océaniques. De plus, la dose totale de cuivre appliquée dépend du nombre de passages (la dose de cuivre utilisée par traitement est stable). Enfin, pour limiter lutilisation du cuivre, le premier levier est de bien positionner son traitement, avec un matériel bien réglé et une bouillie de qualité. Il est aussi recommandé de combiner des leviers : PNPP, variétés résistantes, gestion de lenherbement et de la vigueur de la vigne
Qualité microbiologique des sols : La biodynamie sort du lot
Frédérique ROSE, AuteurDans le cadre du projet Ecovitisol, un suivi de la qualité microbiologique de 150 parcelles viticoles, conduites à proportion égale en conventionnel, en bio et en biodynamie, a été réalisé entre 2019 et 2020. La biomasse et la diversité microbienne de chaque parcelle ont ainsi pu être évaluées. Lionel Ranjard, directeur de recherche à lUMR Agroécologie d'Inrae Dijon et membre du projet Ecovitisol, est interviewé sur les principaux résultats de ce projet. La majorité des sols viticoles sont vivants, mais 20 à 25 % sont dans un état critique. Chaque mode de production a des marges de progrès : des sols avec une qualité microbiologique non satisfaisante ont été trouvés pour chaque mode de production. Ecovitisol a aussi confirmé que lenherbement (temporaire ou permanent), les apports en matière organique et les restitutions de sarments sont bénéfiques pour la qualité microbiologique des sols ; et quau contraire, le travail du sol a des effets délétères. Autre fait marquant : 54 % des parcelles en biodynamie ont un bon état biologique, contre 44 % des parcelles bio et 35 % des parcelles conventionnelles. Cette différence pourrait être expliquée par les pratiques spécifiques à la biodynamie (préparations biodynamiques) et par le fait que les vignerons en biodynamie gagnent en compétences (plus dobservations, de techniques, déléments de réflexion ). Lionel Ranjard déplore dailleurs le manque détudes scientifiques robustes sur les effets des pratiques biodynamiques.
Rencontres du Reneta : « Les espaces-test sont des outils clés pour linstallation agricole »
Frédérique ROSE, AuteurA loccasion des 13èmes rencontres nationales du Reneta (Réseau national des espaces-test agricoles), qui se sont tenues en juin 2023, 170 membres et partenaires de ce réseau se sont réunis pour échanger sur les plus-values des dispositifs de portage dactivités agricoles. Ce réseau compte 81 membres, dont notamment 65 espaces-test en fonctionnement et 13 à létat de projet. Beaucoup dintercommunalités ont récemment rejoint Reneta, signe que le portage dactivités est un véritable levier pour déployer linstallation agricole. La très grande majorité des sites du réseau sont conduits en agriculture biologique. Être en bio est une réelle demande pour les porteurs de projets, qui ne sont souvent pas issus du milieu agricole. Certains espaces-test sont permanents, mais le portage dactivités directement sur le lieu de linstallation (portage juridique, social et administratif) se développe de plus en plus. La plupart des porteurs de projets sont en maraîchage (les investissements sont moindres et les terres assez accessibles). En grandes cultures, laccès au foncier reste un problème et, en élevage, la question des moyens de production (notamment du troupeau) reste complexe à gérer. Entre 75 et 80 % des porteurs de projets sinstallent à lissue des périodes de test, et ces installations sont plus consolidées et plus fiables comparées à celles qui nont pas bénéficié de portage. Par ailleurs, il sera désormais possible denvisager le métier dagriculteur sous une autre forme, puisque le décret n°2023-366 du 13 mai 2023 modifie la définition dun agriculteur actif : les Scop et les Scic sont maintenant reconnues comme statuts possibles pour être agriculteur (ces statuts juridiques peuvent maintenant permettre de bénéficier de la Pac).
Stockage des légumes : Lécoconstruction fait gagner des watts !
Frédérique ROSE, AuteurCertains maraîchers mettent en place des chambres froides ou des cellules de conditionnement écoconstruites. Deux producteurs bio, lun dans le Vaucluse et lautre en Alsace, témoignent : les résultats sont là, avec des légumes stockés dans de bonnes conditions et une baisse de la facture délectricité. La Durette est une ferme pilote de 4 ha, en agroforesterie, basée à Avignon. Elle est accompagnée par le Grab. Les trois associés ont ressenti le besoin dinvestir dans des outils de stockage performants et adaptés à leurs besoins. En 2020, le Geres (ONG internationale agissant pour la solidarité climatique) a conduit une étude technique et thermique. Afin de trouver un compromis pour stocker les 45 fruits et légumes différents de la ferme, selon leurs volumes, leurs besoins en température et en hygrométrie, léthylène et les odeurs quils produisent, le Geres a opté pour la construction de quatre chambres froides. LApte (Association pour la promotion des techniques écologiques) a choisi une ossature en bois, un parement OSB de 15 mm et des cloisons isolées en balles de riz. En 2022, un chantier dinsertion a permis de construire ces chambres froides, qui sont maintenant opérationnelles. Maurice Meyer, en Alsace, a autoconstruit son premier frigo en murs de paille en 2002, puis un stockage pour ses pommes de terre en 2010. Il explique les matériaux quil a utilisés et chiffre léconomie réalisée grâce à lautoconstruction. Marc Glass, chargé de projet en efficacité énergétique au Geres, apporte aussi plusieurs préconisations pour ne pas consommer trop délectricité : ne pas faire tourner les chambres froides quand elles sont quasiment vides ; laisser les portes fermées pour ne pas réchauffer les parois ; entreposer les fruits et légumes une nuit dehors avant de les stocker pour les refroidir naturellement
Toxicité du cuivre : Certains sols sont plus exposés
Frédérique ROSE, AuteurPlusieurs projets de recherche se sont penchés sur la question de la contamination des sols par le cuivre. Si les fortes concentrations se trouvent dans les horizons de surface, on sait aussi que les sols acides sont les plus problématiques. C'est notamment ce qu'a pu montrer le projet européen Coppereplace, associant des partenaires français, espagnols et portugais. Ces derniers ont suivi l'écotoxicité du cuivre dans dix sols viticoles : cinq avec des gradients différents d'acidité, cinq autres avec des gradients différents de teneur en matière organique. Les risques de lixiviation, l'impact sur la croissance des plantes et sur la communauté bactérienne (toxicité plus forte) se sont avérés plus élevés en sols acides. Aucune tendance n'a pu être dégagée en lien avec la teneur en matière organique, sauf dans les sols très riches (taux de matière organique > 10 %) pour lesquels la reproduction des vers de terre est affectée. A partir de ces études, une grille de doses seuils à partir desquelles le cuivre est toxique en fonction du type de sol a pu être construite.
Utilisation des PNPP : Sinspirer de la biodynamie pour améliorer ses pratiques ?
Frédérique ROSE, AuteurInrae de Colmar porte le projet VitiREPERE PNPP (préparations naturelles peu préoccupantes). Débuté en 2023 et financé par Ecophyto 2022-2025, il a pour objectif de valoriser les pratiques et les connaissances des vignerons sur lutilisation de PNPP (dont les préparations biodynamiques) en viticulture. Pour cela, ce projet se base sur la méthode de recherche-action participative REPERE, et mobilise à la fois des sciences humaines et la biologie. Il sappuie aussi sur un réseau de vignerons biodynamiques, par le biais d'un partenariat avec Biodynamie recherche et le Syndicat international de vignerons en culture biodynamique. Les partenaires du projet souhaitent aussi mobiliser des vignerons conventionnels et biologiques qui utilisent des PNPP. Au total, le projet devrait impliquer une quinzaine de groupes de viticulteurs, constitués chacun de 15-20 vignerons, répartis sur le territoire national. Les vignerons seront dabord interrogés individuellement sur les PNPP quils utilisent : Lesquelles ? Pourquoi celles-là ? A quel moment les appliquent-ils ? Dans quelles conditions ? Comment sont-elles préparées ? Doù viennent-elles ? Avec quels résultats ? Ils discuteront et débattrons ensuite ensemble sur les PNPP lors dateliers, afin de mettre en évidence les points communs, les désaccords et les différences dutilisation. Ces différents points seront ensuite étayés et mis en résonance avec la littérature scientifique.
Vinitech-Sifel : Faire le point sur les enjeux de la bio
Frédérique ROSE, AuteurLa 23ème édition du Vinitech-Sifel, qui s'est tenue à Bordeaux en 2022, a rassemblé plus de 850 exposants et 42 000 visiteurs. Les 70 conférences organisées durant cet évènement ont permis aux vignerons bio de trouver de nombreuses informations, que ce soit sur les alternatives au cuivre, les vins sans sulfites ajoutés, lempreinte carbone du désherbage mécanique Le marché du vin bio a également été lun des sujets phares de ce salon. Anne Hubert, de Vignerons bio Nouvelle-Aquitaine, a rappelé que la région connaît un pic de conversions (comme celui déjà rencontré en 2009-2012). En 2021, les surfaces en conversion représentaient 56 % des 32 528 ha conduits en bio dans cette région. Sur les 1 947 vignerons engagés en bio, 78 % sont indépendants et 22 % sont coopérateurs. En lien avec les interprofessions, Vignerons bio Nouvelle-Aquitaine a tenté de se projeter sur le dernier des nouveaux volumes de vins bio rentrant sur le marché. Globalement, comme les volumes de vins bio augmentent fortement, la concurrence pour trouver des débouchés samplifie. Toutefois, comme les nouveaux arrivants ont plutôt des vignobles compris entre 5 et 20 ha, il est probable que ces viticulteurs aient déjà trouvé des circuits de distribution et quils ne vendent pas trop de vin en vrac (marché peu porteur). Il est donc possible de supposer que ces nouveaux volumes ne seront pas sans destination, ni sans acheteurs potentiels. Certains intervenants aux conférences soulignent aussi le fait que les viticulteurs doivent travailler avec soin leurs ventes et professionnaliser leur commercialisation. Un encart est également réservé à la gestion de la flavescence dorée en Nouvelle-Aquitaine : cette région a retenu la stratégie denrayement (et non déradication), suite à la parution du nouveau règlement européen dexécution 2022/1 630.
Adel Bakache, expert en pulvérisation : « En savoir plus sur le lien entre pulvérisation et efficacité biologique »
Frédérique ROSE, AuteurAdel Bakache est conseiller en agroéquipement et en viticulture de précision à la Chambre dagriculture de Gironde. La qualité de la pulvérisation est au cur de son métier. En plus des formations et des conseils quil dispense, il développe des projets sur ce sujet. Dans cette interview, il présente le projet EvalPulvé, qui porte sur le développement dune nouvelle méthode pour mesurer la qualité de la pulvérisation. La pulvérisation est souvent testée à laide de papiers hydrosensibles ; or, ces papiers présentent plusieurs inconvénients : résultats biaisés en fonction de lendroit où ils sont placés dans la vigne ; leur utilisation ne couvre pas lintégralité du feuillage et ne permet pas de connaître la quantité de produit déposé sur les feuilles Le projet EvalPulvé a imaginé un système qui repose sur la pulvérisation de fluorescéine sur la vigne. Des échantillons de vigne traitée sont ensuite prélevés, puis placés dans un boîtier noir. Un éclairage UV révèle, en fluo, les parties traitées (le fluo, plus ou moins intense, permet aussi dévaluer la quantité de produit déposé). Une photo est alors prise à laide dun smartphone pour conserver une trace. Loutil est toujours en cours de développement et sera commercialisé aux conseillers, voire aux viticulteurs sils le souhaitent. Il existe néanmoins un frein important à l'utilisation de cette méthode en bio : la fluorescéine nest pas autorisée en bio (ce sujet est en cours de discussion avec les autorités). Au cours de cette interview, Adel Bakache livre également des conseils spécifiques aux vignerons bio. Il insiste notamment sur le fait que le volume de produit pulvérisé ne doit pas être inférieur à 200 L/ha afin daméliorer la couverture par le produit et déviter que les gouttelettes ne sévaporent avant datteindre la végétation.
Avant de parler travail du sol : Parlons sol !
Frédérique ROSE, AuteurEn viticulture, comme pour la majorité des cultures, la bonne santé du sol est un préalable indispensable à la bonne santé des végétaux. Dans cet article, deux experts, Thibaut Déplanche, agronome conseil à Célesta-Lab, et Maxime Christen, conseiller en accompagnement agro-systémique, font le tour des principes fondamentaux à connaître et à prendre en compte pour la gestion des sols dans les vignes. L'enjeu est d'assurer une bonne structure pour permettre un bon fonctionnement biologique. C'est, en particulier, la porosité du sol, favorable à la circulation de l'eau, de l'air, des racines et de la faune, qui permet aux différents éléments minéraux et biologiques d'être disponibles pour la culture. Pour évaluer son sol, plusieurs techniques existent. La réalisation d'une fosse en est une intéressante. Outre l'utilisation de matériels de travail du sol adaptés, le choix du couvert végétal est important.
Champagne : La filière bio se structure
Frédérique ROSE, AuteurDepuis 2019, lAssociation des champagnes biologiques et Bio en Grand Est se mobilisent pour développer la filière champagne bio (actions financées par lAgence de leau Seine Normandie). De 2019 à 2021, une première série dactions a permis de sensibiliser les producteurs à la viticulture biologique et de lever les freins à la conversion. Pour cela, des demi-journées de rencontres ont été organisées chez des viticulteurs bio. Ces journées ont été fructueuses puisquelles ont abouti à des passages en bio. Lengagement des coopératives dans la filière a également été un levier important pour favoriser les conversions. Une deuxième série dactions est prévue pour la période 2022-2024, avec un nombre de partenaires encore plus important, dont lenseignement agricole. Pour la suite, cette deuxième phase sera plus axée sur laval, notamment sur le positionnement et le marché (pour faire face à laugmentation de loffre en champagnes bio), et sur la gestion de la mixité pour les coopératives viticoles. Lobjectif est aussi de pérenniser les conversions et de réfléchir aux moyens de sadapter au changement climatique. Pour favoriser le développement de la filière bio, des contacts doivent être pris avec des entreprises de travaux agricoles, des courtiers...
Christophe Riou, directeur général de lIFV : « Obtenir des références pour les systèmes bio »
Frédérique ROSE, AuteurAprès de nombreuses années passées au sein de lInstitut Français de la Vigne et du Vin (IFV), Christophe Riou a été nommé directeur général de cet Institut, en octobre 2021. Dans cette interview, il revient sur la place de la viticulture et de la vinification biologiques au sein de lIFV. Cet institut technique a élaboré un nouveau programme scientifique pluriannuel (2022-2027), nommé Cap 2027, axé sur quatre principaux défis : la production de plants et linnovation variétale, la gestion du dépérissement et des risques sanitaires émergents, la protection durable et la transition agroécologique, le pilotage de la production, ainsi que les attentes des consommateurs et la qualité des vins. Comme la bio est un enjeu transversal, présent dans ces quatre axes, lIFV a recruté, pour la première fois, un référent national viticole bio : Nicolas Constant. Ce dernier a travaillé pendant vingt ans à Sudvinbio. Il est maintenant chargé de suivre les différents projets dexpérimentation liés à la bio (notamment sur la réduction des doses de cuivre, les couverts végétaux et lentretien du sol), deffectuer un travail danimation pour faire remonter les informations entre les différents partenaires, et de faire le lien entre les commissions scientifiques et professionnelles. LIFV a aussi décidé quun système bio serait étudié et comparé dans lensemble de ses travaux de recherche. Au cours de cette interview, Christophe Riou revient aussi sur le Label bas carbone, qui est en cours de création pour la filière viticole.
Contaminations croisées en chai mixte : Vigilance sur les matériaux et les techniques
Frédérique ROSE, AuteurDans le cadre du projet Qualvinbio, lIFV et Vignerons Bio Nouvelle-Aquitaine travaillent sur les contaminations des vins bio par des pesticides de synthèse. Ils étudient notamment les risques de contaminations croisées lors de la mise en commun déquipements dans les caves mixtes (bio et conventionnelles). Dans un premier temps, des expériences en laboratoire ont été réalisées pour tester laptitude des résidus à adhérer à différents matériaux (poreux ou absorbants) utilisés au chai, à savoir : linox, le bois, lépoxy, le PVC, le polypropylène et le caoutchouc dont des coupons ont été mis dans des vins dopés avec des substances actives. En moyenne, après avoir retiré les coupons, une diminution de 52 % de la concentration en substances actives (résidus) a été enregistrée dans les vins, ce qui laisse présager une absorption des molécules par les matériaux. Des différences entre les matériaux ont été constatées : une plus forte diminution de la concentration a été enregistrée dans le vin en contact avec le caoutchouc et le PVC, puis avec le bois et lépoxy, puis avec le polypropylène. Le relargage de résidus dans des vins bio par ces matériaux « contaminés » a aussi été testé. Des différences entre les matériaux ont, là encore, été constatées : les vins bio qui ont vieilli dans des coupons en PVC et en caoutchouc présentent de plus fortes concentrations en molécules (résidus). Un effet des différentes molécules (utilisées pour mimer les résidus) a également été enregistré. Dautres essais ont été menés au moment de la filtration, du transfert et dans les barriques. Pour évaluer la contamination réelle par les matériaux en chai mixte, 216 molécules actives vont également être analysées sur une trentaine déchantillons de vins issus dune dizaine de domaines.
Elevage Vu à Tech&Bio et au Space 2021 ; Cultures spécialisées Vu à Tech&Bio
Frédéric RIPOCHE, Auteur ; Frédérique ROSE, AuteurCes deux articles détaillent des nouveautés présentées lors des éditions 2021 des salons professionnels Tech&Bio et Space. Trois des nouveautés sont des matériels et des intrants plutôt dédiés à lélevage : 1 - Le constructeur allemand Güttler a présenté son nouveau combiné de semis utilisable pour les cultures fourragères, le Green Master Direct ; 2 Lentreprise Pertinent, basée près de Pau, propose différentes éco-solutions utilisables en bio pour gérer des insectes problématiques en élevage (ténébrions, mouches, poux rouges ) ; 3 Le fabricant daliments MiXscience se prépare à proposer des aliments pour poules pondeuses à partir de matières agricoles 100 % bio ou C2. Les cinq autres nouveautés présentées concernant les cultures spécialisées : 1 La société grenobloise Selvert offre un panel de préparations naturelles peu préoccupantes (PNPP) utilisables en bio, aux propriétés fongicides, bactéricides, acaricides ou insecticides ; 2 Le constructeur Busa présente loutil Gymf, des modules de désherbage mécanique à houes rotatives étoilées pour la vigne et les vergers ; 3 La société CBC Biogard a mis au point Biootwin L, un diffuseur de phéromones fabriqué à partir de polymères biosourcés biodégradables ; 4 Lentreprise Sumi Agro, en partenariat avec la société Fyteko, propose le biostimulant Nurspray qui prévient les risques de stress hydrique de la vigne et des fruitiers ; 5 - Lentreprise Terranis, en partenariat avec lICV, présente loutil daide à la décision Oenoview qui permet d'envisager des vendanges sélectives et doptimiser les apports en intrants.
Eric Giraud-Héraud : directeur de recherche Inrae et directeur scientifique à lISVV
Frédérique ROSE, AuteurEric Giraud-Héraud est économiste, directeur de recherche Inrae et directeur scientifique à lISVV (lInstitut des sciences de la vigne et du vin). Ses recherches portent sur le consentement à payer du consommateur, notamment vis-à-vis du vin. Dans cette interview, il répond aux questions suivantes : Quest-ce que le consentement à payer des consommateurs ? Comment lévaluer ? Les consommateurs sont-ils prêts à payer les vins bio plus chers ? Pouvez-vous présenter quelques résultats de vos travaux ? Identifiez-vous des risques pouvant limiter la croissance du marché des vins bio ? Quelles concurrences sont à craindre ? Est-ce que les consommateurs estiment que la bio ne va pas assez loin ? A travers ses réponses, Eric Giraud-Héraud alerte la filière bio sur quelques points. Il explique également que « la filière bio doit répondre aux effets de halo » (concept marketing) : le consommateur met derrière le label AB beaucoup dattentes et de croyances, notamment sur laspect santé. Il est important que la filière bio les prenne en compte pour ne pas décevoir les consommateurs.
Erosion, ombrage Le Sud-Ouest expérimente face aux modifications du climat
Frédérique ROSE, AuteurLe projet Vitisad, porté par lIFV Sud-Ouest, cherche à promouvoir ladaptation au changement climatique de la vigne, grâce à des expérimentations menées de part et dautre des Pyrénées. Ces essais portent notamment sur la gestion des couverts végétaux et sur les filets dombrage. Côté espagnol, les vignobles subissent de manière plus forte des étés secs. Les vignerons nont ainsi pas lhabitude dimplanter des couverts en raison de la concurrence hydrique quils occasionnent. Un travail du sol (15 à 30 cm) est réalisé sur la plupart des vignes, deux à six fois par an, ce qui engendre de gros risques dérosion dans les parcelles en pente. Linstitut basque de recherche et de développement agricole a mené plusieurs expérimentations sur les couverts végétaux, afin de limiter ces risques. Grâce à linstallation de boîtes Gerlach, les scientifiques ont évalué que les vignes nues perdaient 3 970 kg/ha de sol, tandis que les sols couverts ne perdaient que 1 434 kg/ha (seuil acceptable puisque le sol a la capacité de reconstituer cette quantité). Parallèlement, l'IFV Sud-Ouest a testé des filets dombrage (50 et 75 % dombrage) pour essayer de diminuer la température (des températures supérieures à 35 °C ont des impacts négatifs sur la photosynthèse de la vigne). Résultats : latténuation du rayonnement est franche lors des journées chaudes. En revanche, les jours frais, la température est plus importante dans les parcelles avec filets que dans les parcelles témoins. Des essais avec des filets blancs sont en cours pour essayer de contrer ce phénomène.
EthicDrinks : Pour un monde du vin moins polluant
Frédérique ROSE, AuteurCamille et Mickaël Alborghetti ont fondé lentreprise EthicDrinks, en 2019. Cette société, spécialisée dans la commercialisation de vins engagés pour lenvironnement, travaille sur la réduction de lempreinte carbone de laval de la filière. Pour cela, elle a élaboré un cahier des charges précis et le plus « vert » possible : zéro plastique, pas de capsule, pas détiquette adhésive, utilisation de colle végétale ou naturelle, logistique verte (train en France et en Europe, voilier-cargot pour lexport, camion roulant au bio-éthanol issu de marc de raisin pour les petits trajets ). Elle sengage aussi à mesurer, à limiter et à compenser ses émissions de CO2. Pour cela, elle se fait accompagner et certifier par Toovalu (en 2020, la société a émis 128 t de CO2 et en a compensé 300 t). Elle sengage également auprès dONG en faveur de la protection de lenvironnement (5 % des ventes sont notamment reversés à Sea Shepherd qui protège les océans). EthicDrinks ne commercialise que des vins ayant un label environnemental : 95 % des vins sont bio. Lentreprise accepte les vins HVE, mais demande surtout ce label pour les vins en conversion (sinon, le vin nest pas reconnu comme doté dun label environnemental).
Flavescence dorée : De léradication à lenrayement ?
Frédérique ROSE, AuteurLa réglementation encadrant les stratégies de lutte contre la flavescence dorée (FD) devrait évoluer. Un règlement européen denrayement de la FD est, en effet, en préparation et devrait compléter le RCE 2016-2031 relatif aux mesures de protection contre les organismes nuisibles aux végétaux. Ce nouveau règlement denrayement prévoit dadapter les mesures de lutte contre les organismes nuisibles largement présents sur le territoire de lUnion Européenne, et pour lesquels les objectifs déradication ne sont plus réalisables. Le projet de règlement définit des zones où la maladie ne peut plus être éradiquée. Ces zones sont entourées de zones tampon, dune largeur dau moins 2,5 km, où les mesures de gestion seront renforcées afin déviter la propagation de la maladie dans les zones indemnes. Ainsi, parmi les zones de lutte obligatoire actuelles, certaines resteront avec un objectif déradication, et dautres deviendront des zones basées sur une stratégie denrayement. Cet article est accompagné de deux encarts. Le premier est dédié au projet Risca, qui a étudié, de 2019 à 2021, linfluence des friches viticoles et des vignes ensauvagées sur la gestion de la flavescence dorée. Le second apporte des informations sur une méthode de surveillance efficace de la flavescence dorée : la surveillance déléguée à un Gdon (Groupement de défense contre les organismes nuisibles). Les vignerons et lÉtat (via la Fredon) financent des professionnels, salariés du Gdon, pour effectuer cette surveillance. Cette organisation est illustrée par le Gdon du Gaillacois, dans le Tarn.
Glu, application du pyrèthre en soirée De nouvelles pistes pour maîtriser la cicadelle de la flavescence dorée
Frédérique ROSE, AuteurDepuis plusieurs années, Sudvinbio cherche des solutions utilisables en agriculture biologique pour lutter contre la cicadelle de la flavescence dorée. Létude du cycle de développement et du comportement de ce ravageur a montré que les larves de cicadelle montent et descendent sur le tronc de la vigne au début de leur vie. En 2021, Sudvinbio a testé des bandes de glu, qui entourent les ceps, pour intercepter les larves lors de leur migration sur le tronc. Lessai est très convaincant, mais cette technique demeure, pour linstant, chronophage et fatigante au moment de linstallation. Sudvinbio a également cherché à optimiser les traitements au pyrèthre naturel, en jouant sur la qualité de la pulvérisation et le moment de la journée où est réalisé le traitement. Des essais effectués également en 2021 ont montré que les traitements réalisés le soir étaient 25 % plus efficaces que ceux effectués le matin. Des essais en laboratoire ont permis danalyser la cinétique de dégradation du pyrèthre. Cette cinétique est la même le matin que le soir : la différence defficacité nest donc pas expliquée par la photosensibilité du produit. Cette différence pourrait donc plutôt dépendre du ravageur : est-ce que la sensibilité de la cicadelle au traitement augmenterait le soir ?
Jean-Marc Touzard, directeur de recherche Inrae à Montpellier
Frédérique ROSE, AuteurJean-Marc Touzard est directeur de recherche à Inrae et directeur de lUnité mixte de recherche (UMR) Innovation à Montpellier. Dans cette interview, il répond à la question « Jusquoù reconcevoir la bio pour faire face au changement climatique ? ». Ce chercheur travaille, en effet, depuis plusieurs années, sur ladaptation de la viticulture au changement climatique, notamment via le projet Laccave qui a pris fin en 2021. Ce projet étudiait les adaptations possibles de la vigne et du vin face aux modifications climatiques, ainsi que des pistes pour atténuer le changement climatique. Au départ, la viticulture bio nétait pas prise en compte en tant que telle. Mais, très vite, les viticulteurs bio se sont démarqués de leurs homologues conventionnels : ils étaient plus concernés par les enjeux climatiques et mettaient en place plus de techniques dadaptation. Ils sintéressent aussi plus à la résilience de leurs exploitations (en sinterrogeant sur les interactions entre la vigne et son milieu), sont très présents dans leurs parcelles et savent être réactifs. En revanche, les viticulteurs bio, qui sont plus adeptes des vins natures, ne sont pas forcément prêts à mettre en uvre une nologie corrective pour gérer les degrés trop forts en alcool et les acidités trop faibles. Ils se questionnent aussi sur la place de lirrigation et des nouvelles technologies (robots) dans leur système. En parallèle de cet article, un encart est réservé aux Climathon qui ont regroupé des élus, des vignerons, des chercheurs et des citoyens pour construire un plan daction pour sadapter au changement climatique.
Plants de vigne bio : Expérimenter pour lever les blocages
Frédérique ROSE, AuteurEn 2036, les vignerons bio seront obligés de planter des plants de vigne biologiques, et ce, sans dérogation possible. La filière se mobilise pour lever les principaux freins à la production de plants bio, à savoir la lutte contre le mildiou sur les jeunes plants et la lutte contre la flavescence dorée sur les vignes mères de porte-greffes. Cet article évoque plusieurs pistes de recherche pour lever ces deux freins. Il questionne également dautres points, dont la localisation et le besoin de terres bio des pépinières biologiques. Il faudra, en effet, que les parcelles soient certifiées bio et respectent un certain délai de retour (rotation des cultures). La mixité bio/non bio est envisageable, mais lInao préfère éviter lalternance de systèmes biologique et conventionnel sur une même parcelle. Pour répondre à cette problématique de localisation et de mixité, il est aussi envisageable de faire évoluer le métier de « pépiniériste » en « spécialiste du surgreffage ». Les pépiniéristes pourraient, par exemple, livrer des plants de porte-greffes aux vignerons qui les installeraient dans leurs parcelles. Les pépiniéristes enverraient ensuite leurs équipes pour greffer ces plants directement sur place. Cet article est aussi accompagné dun encart sur le projet Casdar Pepvitibio (2022-2025), qui est dédié à la production de plants de vigne bio. Les membres du projet travaillent sur : la lutte contre la cicadelle de la flavescence dorée sur les vignes mères de porte-greffes ; les différentes possibilités de gestion du mildiou ; lamélioration de la pulvérisation en pépinière ; lutilisation de paraffine (pour le greffage) ; la prévention des problèmes racinaires des porte-greffes ; le désherbage mécanique des plants.
Protection physique contre ravageurs, maladies : Imaginer des systèmes en rupture ?
Frédérique ROSE, AuteurEn viticulture, de nombreuses méthodes de lutte physique sont en cours de développement pour lutter contre les ravageurs. Elles représentent de véritables alternatives aux traitements phytosanitaires. Quelle est leur efficacité ? Quelle adaptabilité possible et pour quels vignobles ? Cet article répond à ces questions pour trois nouvelles technologies : des bâches (Viti-Tunnel), des flashs UVC et un aspirateur à cicadelles. Le dispositif Viti-Tunnel est développé par la société Mo.Del. Dès que le capteur du dispositif détecte de la pluie, des bras déploient des bâches en polyane au-dessus du rang de vigne afin de former un toit. Leau de pluie sécoule entre chaque bâche, au niveau de linter-rang. Les bâches se réenroulent lorsque le capteur ne détecte plus de gouttes durant quatre minutes. Ce dispositif, encore en cours de développement, est testé, depuis 2019, sur dix propriétés girondines. La protection contre le mildiou obtenue avec Viti-Tunnel (sans autre traitement) est, pour linstant, identique, voire meilleure, que celle obtenue avec les interventions phytosanitaires des vignerons. Ce système permettrait également de lutter contre le gel, voire contre la grêle. Le travail du sol reste possible malgré ce dispositif, mais il demande quelques adaptations. Le coût serait de 15 à 20 le mètre linéaire. UV Boosting propose une technologie reposant sur des panneaux envoyant des flashs UVC pour stimuler les défenses des plantes. Le projet Casdar Oidiuv a permis de tester les effets de ce traitement sur loïdium. 25 autres sites ont testé ses effets contre le mildiou. Des essais ont aussi été menés en Suisse. Certains résultats sont bons, dautres sont plus mitigés. Pour finir, le projet Vacuum Bug a testé laspirateur à cicadelles de la flavescence dorée. Les résultats sont en cours de traitement.
Renouvellement de lapprobation du cuivre : « La priorité : gérer laccumulation dans les sols »
Frédérique ROSE, AuteurLe cuivre doit être réapprouvé fin décembre 2025. Matthias Weidenauer, consultant, est mandaté par la Task force cuivre pour uvrer à la réapprobation du cuivre (Union Copper Task Force - EUCuTF) au niveau européen. Il note une grande avancée en 2021, avec ladaptation des guides dévaluation de lEfsa (prise en compte de la courbe en U pour la relation dose/effet négatif, prise en compte de la biodisponibilité du métal). Aujourd'hui, réglementairement, le cuivre est approuvé comme substance active candidate à la substitution. Il nest pas classé cancérigène, mutagène ou reprotoxique, mais persistant, bioassimilable et toxique. Cependant, cette évaluation ne semble pas appropriée pour le cuivre et la Task force uvre pour que le cuivre ne soit plus considéré comme candidat à la substitution. De plus, depuis 2003, la Task force cuivre réalise une étude, en Allemagne, pour évaluer limpact du cuivre sur les vers de terre. Les résultats montrent qu'il ny a pas deffets négatifs avec des doses de 4 et 8 kg/ha, mais que la perte pourrait être conséquente pour diverses espèces avec une forte dose de 40 kg/ha. Des essais sont également menés pour protéger les sols de laccumulation avec limplantation de couverts végétaux adaptés permettant dextraire le cuivre. Pour Matthias Weidenauer, trouver des solutions pour éviter laccumulation de cuivre dans les sols est la priorité. La Task force remet aussi en cause le risque estimé pour le travailleur (seuils de toxicité incohérents, pas de transferts par la peau observés...). Globalement, la Task force cuivre est optimiste pour le renouvellement de lapprobation de la substance.
Salon Sitevi : Projets et nouveautés à explorer
Frédérique ROSE, AuteurLédition 2021 du Sitevi (salon professionnel destiné à la filière viti-vinicole) sest tenue du 30 novembre au 3 décembre et a rassemblé 51 000 visiteurs de 61 pays. Lévènement a favorisé les échanges, notamment autour de la gestion des ravageurs. Par exemple, la société UV Boosting a présenté sa gamme Hélios qui vise à renforcer les plantes avec des flashs UVc pour quelles puissent lutter contre les ravageurs (solution préventive). La stimulation de la vigne par ces flashs permet, en effet, de maintenir la vigne en état dalerte : la vigne réagit alors en produisant des composés liés à sa défense contre les pathogènes. Le concepteur de pulvérisateurs Berthoud propose une fonctionnalité de coupure de tronçon lors de la pulvérisation, ce qui permet déviter de pulvériser aux mêmes endroits, tout en facilitant la conduite pour les chauffeurs. De son côté, la société Greenshield expérimente le traitement par motifs pour diminuer la quantité de produits phytosanitaires utilisée (pulvérisation sur 18 m, puis non pulvérisation pendant 6 m, avant de pulvériser de nouveau pendant 18 m, etc., en décalant les espaces non pulvérisés dun rang à lautre). Cette même société met en place des systèmes de surveillance, dont une application pour mobile et tablette qui permet de remplir, en temps réel et de façon géolocalisée, létat sanitaire des vignes (mildiou et oïdium). Des robots étaient également présentés au salon, dont Jo, le robot chenillard de Naïïo technologies adapté aux vignes à haute densité, et Traxx, lenjambeur monorang autonome dExxact Robotics.
Tech&Bio viticulture en Ardèche : Le changement climatique au cur des débats ; Entretien de lenherbement : Témoignages sur les alternatives
Frédérique ROSE, AuteurUne journée Tech&Bio viticulture, organisée le 7 juillet 2022, dans le vignoble de Cornas (Ardèche), a rassemblé 180 personnes. Plusieurs thématiques ont été abordées lors de cet évènement, dont le changement climatique et lentretien de lenherbement. Les conséquences et les solutions pour faire face au changement climatique ont été évoquées dès la première intervention. Des projections climatiques, basées sur le scénario SSP5 8.5 du GIEC (scénario le plus pessimiste, que nous sommes malheureusement en train de suivre), ont permis de quantifier les évolutions climatiques dans la vallée du Rhône en matière de température, de jours de forte chaleur, de jours de gel et de précipitations. Globalement, il faudra faire face à des précocités croissantes, des risques de gel accru, des vendanges avancées et des besoins en eau plus importants. Il faudra aussi protéger la vigne lors des fortes chaleurs. Plusieurs leviers, pour aider la vigne et anticiper ces changements, sont détaillés (couverts végétaux, localisation et aménagement des parcelles, filets dombrage ). Lors de cette journée technique, le sujet de la gestion de lenherbement a plutôt été évoqué au cours dateliers. Lécopâturage, le désherbage électrique et lenherbement permanent ont été au cur des discussions.
Vins sans sulfites ajoutés : Quelles sont leurs caractéristiques sensorielles ?
Frédérique ROSE, AuteurEn 2021, 35,7 % des vignerons bio ont élaboré une cuvée sans sulfites ajoutés. Les vins sans sulfites ajoutés ont des profils différents et permettent aux viticulteurs détoffer leur gamme en proposant un nouveau produit. Ces différences restent toutefois à caractériser et à approfondir. Peut-on caractériser les vins sans sulfites à la dégustation ? Cet article fait le point, en se basant sur les conseils de trois nologues qui accompagnent des domaines en agriculture biologique : Stéphane Becquet de Vignerons bio Nouvelle-Aquitaine, Julien Meffre dICV Provence, et Mathieu Huguet de lentreprise Sadon Huguet. Par ailleurs, le projet de recherche Vins de Bordeaux sans sulfites, débuté en 2018 et porté par lunité de recherche nologique de lUniversité de Bordeaux, a pour objectif de définir scientifiquement, grâce à des analyses sensorielles et à d'autres outils de dégustation, ce quil se passe dans ces vins. Un encart présente les principaux résultats obtenus.
Agrinichoirs : Réinstaller les oiseaux dans les vignes et les vergers
Frédérique ROSE, AuteurPremier prix de la catégorie intrants et services au concours des Technovations, lors de lédition 2021 du salon Tech&Bio, la société Agrinichoirs propose une prestation dinstallation de nichoirs dans les vignes et les vergers. En général, sept nichoirs à mésanges sont installés par hectare, ainsi que sept à chauves-souris. Le service inclut également une géolocalisation des nichoirs, ainsi quun suivi annuel. Lors de sa première année dactivité, en 2016, Agrinichoirs a installé 40 nichoirs et a observé un taux doccupation de 45 %. En 2021, la société en a installé environ 9 000, sur 350 parcelles appartenant à 150 producteurs, dont les deux tiers en bio. Brice Le Maire, fondateur de la société et ancien salarié dAgribiodrôme, rappelle que le taux doccupation des nichoirs est variable et dépend beaucoup de lenvironnement. En général, ce taux augmente chaque année sur une même parcelle et peut atteindre jusquà 90 %. Brice Le Maire vise également la montée en compétence des producteurs, en leur apprenant à mieux connaître et observer les oiseaux, à les repérer dans les parcelles et à faire le lien avec la régulation des ravageurs.
Ceol dAgreenculture : Nouveau robot autonome
Frédérique ROSE, AuteurAu printemps 2021, une dizaine de vignerons, basés dans un secteur allant du Val de Loire au Lot-et-Garonne, ont testé le robot autonome Ceol dans leurs parcelles. Ce robot est issu de quatre générations de prototypes développés par lentreprise toulousaine Agreenculture. Ceol est doté dun groupe hydrogène hybride avec un moteur diesel et des batteries, ce qui lui confère une autonomie de 15 à 24 heures. Lentreprise estime quil consomme 3 à 5 fois moins de gasoil quun tracteur classique (comme il est léger, il a besoin de moins dénergie pour se déplacer). Ce robot est doté dun attelage trois points et dun cadre porte-outil sur lequel peuvent sattacher des lames interceps, des disques émotteurs ou encore des doigts de binage en étoile. Par ailleurs, le fabricant italien Nobili a adapté un broyeur doté de bords sensibles pour garantir la sécurité. Le prix de ce robot, autour de 50 000 à 55 000 , est plus accessible que celui dautres robots autonomes. Ceci sexplique par le fait quil ne fonctionne pas quavec des batteries et quAgreenculture a développé ses propres technologies (l'entreprise na donc pas besoin de les acheter). Le lancement commercial de ce robot est prévu pour début 2022.
Cuivre et soufre vs pesticides de synthèse : Leurs goûts et toxicités dans le vin
Frédérique ROSE, AuteurGilles-Eric Séralini (chercheur) et Jérôme Douzelet (artisan cuisinier, auteur et conférencier) ont cherché à mettre en évidence le goût et la toxicité des pesticides de synthèse dans les vins. Le cuivre et le soufre ont également été examinés. Dans une première expérience, 16 couples de vins ont été analysés afin de détecter les résidus de 250 pesticides. Un couple de vins étant composé dun vin bio et dun vin conventionnel produits la même année, sur le même terroir, avec le même cépage. Au total, 98 % des vins conventionnels présentent des résidus de pesticides (dont 11 récurrents), alors quun seul vin bio en contenait des traces. Un deuxième test a ensuite été réalisé en proposant des dégustations à laveugle à 71 professionnels des métiers de bouche. Ces derniers ont dégusté : les vins de chaque couple, des verres contenant uniquement de leau ainsi que des verres deau, dans lesquels les 11 pesticides ont été dilués à la même concentration que celle retrouvée dans les vins. 77 % des testeurs ont préféré les vins bio. 85 % arrivent à identifier au moins un pesticide et 58 % arrivent à tous les percevoir dans les verres deau. 57 % ont détectés les goûts des pesticides dans les vins. Le même type d'expérience a été réalisé avec du cuivre : 12 testeurs sur 30 lont reconnu à lodeur dans le verre contenant le mélange deau et de cuivre, et tous lont détecté au goût (eau + cuivre), ainsi que dans un vin. Pour les sulfites, tous lont détecté à lodeur et au goût (dans les verres deau et dans les vins).
Fabrice Chaudier, consultant à Vins et Ventes : « Prendre en compte le prix de vente au consommateur »
Frédérique ROSE, AuteurFabrice Chaudier est consultant accompagnateur auprès de vignerons. Spécialiste des marchés viticoles, il livre, dans une interview, son analyse sur la viticulture biologique. Il répond notamment aux questions suivantes : Comment est reconnu le label bio par les consommateurs de vins ? Comment voyez-vous la dynamique de la viticulture bio ? Quels sont les circuits de distribution les plus pertinents ? Comment développer lexport ? Comment doit se positionner la bio au niveau des prix ? Comment éviter la conventionnalisation du bio ? Fabrice Chaudier apporte également son point de vue sur les attentes des consommateurs vis-à-vis de la bio : pour lui, ces derniers comprennent petit à petit que la bio porte des valeurs, notamment sur lenvironnement et la santé. Mais, ils attendent aussi que la bio aille plus loin, particulièrement sur les notions déquitable, dauthenticité, ainsi que dachat responsable et citoyen.
Gestion des gaz dissous : Trouver le bon équilibre
Frédérique ROSE, AuteurAvec la diminution des doses de sulfites, la rigueur est de mise dans la gestion de lO2 et du CO2 pour les vins bio. Cette rigueur est, en effet, nécessaire pour prévenir des déviances organoleptiques : risques doxydation, de réduction et de défaut de couleur. Cependant, tout dépend des cépages, du type délevage, de la matrice du vin et de sa teneur en polyphénols antioxydants. Lapport doxygène est surtout utilisé en rouge, mais il peut aussi être utilisé sur des blancs qui ont du mal à aller jusquau bout de leur fermentation alcoolique comme, par exemple, le chenin ou le melon de bourgogne. Ces apports de dioxygène se réalisent lors de la fermentation, de lélevage en barrique et au niveau de lobturateur des bouteilles. Cette méthode peut, en revanche, détériorer les vins si un apport massif dO2 est réalisé à dautres stades (ex : lors de la réception de la vendange, des transferts, du pompage, de la filtration, de la mise en bouteille..). En complément de ce descriptif, Christian Binner, vigneron bio en Alsace, explique la manière dont il oxygène ses blancs.
Optimiser la fertilité des sols : Rencontres de lagronomie et de la biodynamie
Claire KACHKOUCH SOUSSI, Auteur ; Frédérique ROSE, AuteurDominique Massenot, conseiller à Amisol, présente des pistes (alliant agronomie et biodynamie) pour obtenir et maintenir une fertilité des sols satisfaisante en viticulture. Ainsi, afin dintensifier la vie microbienne, il est important dapporter de lazote facile à mobiliser mais aussi de lénergie rapide. Pour cela, il est possible de cultiver des engrais verts. L'apport de fumure dorigine animale, comportant de la paille, est aussi important que cette fumure. Elle permettra aussi de stimuler la formation dhumus. Les éléments minéraux, type silice, calcium, sont également importants pour catalyser certaines réactions de la vigne. Des préparations biodynamiques (silice de corne, décoction de plantes ) vont stimuler la croissance ou, au contraire, atténuer un excès de vitalité, régulant ainsi des déséquilibres et limitant certaines maladies
Paul Fouassier, secrétaire national viticulture à la Fnab
Frédérique ROSE, AuteurPaul Fouassier, viticulteur bio à Sancerre (Cher), est également secrétaire national viticulture à la FNAB (Fédération nationale de lagriculture biologique), depuis mars 2021. Dans cette interview, il explique quil est très investi, aux côtés des salariés de la FNAB, pour défendre le lissage du cuivre. Le lissage des doses est à la fois nécessaire pour les viticulteurs bio, afin quils puissent gérer correctement le mildiou dans leurs vignes, mais également pour les pépiniéristes, afin quils puissent avancer dans la production de plants bio (lun des autres enjeux de la filière viticole biologique). La FNAB et son réseau portent notamment le projet Basic (Bas Intrants Cuivre) qui vise à étudier limpact de différentes concentrations de cuivre sur les sols et la biodiversité. Paul Fouassier explique également que la crise sanitaire a eu de fortes répercussions sur les vignerons. Ces derniers ont bien souvent vendu moins de vin, ce qui entraîne des problèmes financiers pour un certain nombre dentre eux. Le gel sest ajouté à cela et a touché plus de 60 départements en avril 2021. La FNAB a dailleurs créé une commission spéciale sur le gel, en arboriculture et en viticulture, afin de travailler sur différents leviers permettant de contrer ses effets : taille plus tardive avec une pré-taille, variétés ou cépages plus résistants au gel, implantation de couverts végétaux, de haies, de bosquets
Rentabilité des vins bio en Gironde : « Repenser sa stratégie commerciale est primordial »
Frédérique ROSE, AuteurDepuis 2014, le Cerfrance Gironde mène un observatoire auprès de vignerons bio. Léchantillon est composé dune quarantaine de producteurs qui cultivent, en moyenne, une vingtaine dhectares. Ces vignerons peuvent être répartis en trois groupes selon les circuits de commercialisation quils utilisent : les vignerons qui livrent à une coopérative (une petite dizaine) ; ceux qui vendent en vrac-négoce (une douzaine) ; ceux qui commercialisent en bouteilles (une bonne vingtaine). Globalement, le cabinet de conseil et dexpertise comptable met en évidence que, même si la bio est bien valorisée (selon les marchés, le cours des vins bio peut atteindre le double de celui du vin conventionnel), elle nest pas toujours garante de meilleurs revenus. Les vignerons bio tournent, en général, autour dun SMIC. Par rapport au conventionnel, les charges en bio sont lourdes (particulièrement en main duvre) et les rendements souvent inférieurs. Les vignerons coopérateurs sen sortent globalement bien, au vu des prix payés par les caves coopératives qui couvrent bien leur coût de production. Cependant, avoir des rendements élevés reste déterminant. Les vignerons vendant en bouteilles sen sortent mieux si le prix de leurs bouteilles est dau moins 6,80 TTC. Pour les vendeurs en vrac, les marges de manuvre ne sont pas très importantes et le cours du vin bio en vrac couvre tout juste les coûts de revient.
Salon Tech&Bio : Echanger sur les sujets de fond
Frédérique ROSE, AuteurLors de lédition 2021 du salon Tech&Bio à Bourg-Lès-Valence, les discussions en matière de viticulture ont notamment beaucoup tourné autour des alternatives au cuivre et des épandages par drone. Le portail Ecophyto-Pic (centre de ressources en ligne sur la protection intégrée des cultures) a notamment été présenté lors dune conférence sur les alternatives au cuivre. Pour linstant, les solutions recensées compatibles avec la bio ne peuvent se substituer au cuivre, mais peuvent permettre de réduire les doses de cuivre utilisées. Par ailleurs, le cadre réglementaire limite les recherches dalternatives. Les principaux résultats du projet AltFongi Biocontrôle, qui est piloté par la Chambre dagriculture de Gironde, ont aussi été présentés. Entre 2018 et 2020, différents produits phytosanitaires ont été testés sur des micro-parcelles. Lassociation de petites doses de cuivre, dhuile essentielle dorange et de phosphites (qui ne sont pas autorisés en bio) a assuré une protection équivalente à la référence cuivre. Les tisanes Salix et Arvense (de la société Biovitis) ont eu des résultats intermédiaires, et les SDP testés nont pas montré une efficacité suffisante. Les pulvérisations par drone suscitent également beaucoup dintérêt, mais la législation française limite leur utilisation à des situations d'expérimentation. Pour le reste, lépandage aérien est interdit en France et les engins de plus de 25 kg ne sont pas autorisés à voler. Un encart porte aussi sur la société Akinao qui, via le projet Folivarde, a développé un fongicide à base dune plante (linule visqueuse) contre le mildiou.
Tester le chitosane : Une aide possible dans la gestion des Bretts
Frédérique ROSE, AuteurLe chitosane, autorisé en nologie depuis 2011 et en bio depuis 2018, est un nouvel outil pour aider à gérer Brettanomyces bruxellensis en vinification. Cest une alternative possible à lutilisation de sulfites. Ces derniers posent des problèmes de tolérance (certaines souches de Bretts deviennent tolérantes aux sulfites) et dallergie. Le chitosane est un polysaccharide. Il est disponible sous forme de poudre, bien souvent insoluble (il est donc important de bien le répartir dans tout le volume de vin), et il est utilisé à une dose comprise entre 4 et 10 g/hL. Le chitosane présente des avantages non négligeables : il est non-allergène et provient dune source renouvelable (il est obtenu par désacétylation de la chitine qui se trouve dans les champignons filamenteux, les champignons supérieurs et dans la cuticule des crustacés). Il présente aussi lintérêt, pour le vigneron, de ne pas avoir de mention à renseigner sur létiquette des vins suite à son utilisation. En revanche, son prix est supérieur au soufre et il na pas deffet antioxydant (contrairement aux sulfites). Son mode daction commence à être mieux connu, et des recherches sont en cours pour évaluer son efficacité et pour déterminer ses conditions dutilisation optimales. Des essais sont notamment réalisés dans le cadre du projet Chitowine.
Vu à Innov-Agri ; Vu au Space ; Vu au Tech&Bio 2021
Gilles HARDY, Auteur ; Frédéric RIPOCHE, Auteur ; Frédérique ROSE, Auteur ; ET AL., AuteurCet article décrit plusieurs innovations (utilisables en bio) présentées lors de différents salons professionnels qui se tenus à lautomne 2021. Les cinq premières nouveautés ont été exposées à Innov-Agri et sont des matériels destinés aux grandes cultures : broyeur, fissurateur, déchaumeur et deux outils combinés. Les nouveautés suivantes ont été présentées au Space. Ce sont, soit des matériels délevage (refroidisseur de lait économe, application pour ventiler les bâtiments délevage, nid pour porcelets en maternité libre), soit des intrants (biostimulant pour les sols, asséchant bactérien, seau à lécher à lail, biostimulants pour monogastriques et ruminants, différents compléments alimentaires). Pour finir, les dernières nouveautés ont été observées au salon Tech&Bio. Il sagit dintrants, de matériels ou de prestations développés pour des cultures spécialisées (fongicide contre le mildiou et les monilioses, brumisateur de serres, filet dombrage pour serres, convecteur à air chaud mobile pour lutter contre le gel, blanchiment de serre par drone, gamme de filets paragrêle/ombrage/anti-pluie pour la vigne, stimulateur de défense des plantes) ou de matériels destinés au désherbage mécanique en grandes cultures (bineuse, fraise rotative, faucheuse-andaineuse, écimeuse-préfaneuse, roto-étrille, rouleau, houe rotative).
4e Forum international de la robotique agricole : Toujours plus dinnovations
Frédérique ROSE, AuteurLa quatrième édition du Fira (Forum international de la robotique agricole) sest tenue les 10 et 11 décembre 2019, à Toulouse. Elle a été organisée, pour la première fois, par Gofar, lassociation qui regroupe Naïo technologies, Axema et Robagri. Ce forum a rassemblé près de 850 participants, originaires de 42 pays, ainsi quune vingtaine de fabricants et autant de fournisseurs. Bien que les besoins diffèrent suivant les pays et les filières, le monde agricole semble être prêt à accepter la robotique. La bio peut bénéficier de certaines des innovations, présentées à cette occasion. Quatre dentre elles sont plus amplement détaillées dans l'article : Reflet du Monde a créé un drone qui réalise des lâchers de trichogrammes, des semis de couverts végétaux et la pulvérisation de traitements ; Elatec sest associé avec Rhoban System pour concevoir e-Tract, la version robot du tracteur électrique Tractelect ; Naïo technologies sest associé à Greenshield pour perfectionner son robot de désherbage (Dino) et développe la technique laser pour lutter contre les ravageurs ; Meropy a conçu SentiV, un robot capable de déceler et de cartographier les bioagresseurs et les besoins en azote des céréales. Un encart est réservé au projet européen Romi : il consiste à développer un robot de désherbage à faible coût (5 000 ) dont les plans seront en open source.
Achillée millefeuille et camomille matricaire : Comprendre ce que les plantes ont à dire
Frédérique ROSE, AuteurJean-Michel Florin est botaniste, formateur au Mouvement de lagriculture biodynamique (MABD) et co-directeur de la section agricole du Goetheanum. Dans cet article, il revient sur lapproche des plantes selon la vision goethéenne développée par Rudolf Steiner. Après avoir expliqué la nécessité de ressentir et dobserver une plante avant de s'intéresser à son fonctionnement, il développe en quoi les caractéristiques de lachillée millefeuille et de la camomille matricaire peuvent être favorables à la vigne. Lachillée millefeuille peut en effet laider à supporter de grandes chaleurs, à mobiliser le soufre et à assimiler la potasse. La camomille matricaire est associée au métabolisme du calcium, à la régulation des processus azotés et peut aider la vigne à supporter une période dintense luminosité et de sécheresse.
Contaminations fortuites des vins bio : La filière se mobilise sur un dossier délicat
Frédérique ROSE, AuteurLes vins bio peuvent être contaminés fortuitement par des molécules issues de pesticides de synthèse. Comme les techniques danalyses sont de plus en plus performantes et que les limites de quantification des molécules gagnent en précision, ces résidus sont de mieux en mieux détectés. Cette présence doit néanmoins rester la plus faible possible et toute la filière bio se mobilise pour accompagner les producteurs. Plusieurs projets de recherche sont notamment en cours pour déterminer plus précisément lorigine de ces résidus. Magali Grinbaum, de lIFV Rhône-Méditerranée, coordonne plusieurs de ces projets. Elle explique que, pour linstant, les différents essais nont pas permis davoir des résultats précis, mais seulement décarter certaines pistes. Néanmoins, les explications les plus probantes sont : les contaminations croisées (dérives des parcelles voisines traitées en conventionnel), la rémanence des produits, les contaminations au sein dateliers mixtes (matériel insuffisamment nettoyé lors du transport durant les vendanges, durant la filtration, lélevage, le stockage, la mise en bouteille ), la décomposition de molécules issues dengrais foliaires ou encore les sous-produits de distillerie utilisés comme amendement (ex : vinasse conventionnelle).
Coût de production des raisins bio : Entre surcoût et rentabilité
Frédérique ROSE, AuteurLe 27 novembre 2019, au Sitevi à Montpellier, Anne Claire Durel a présenté les résultats dune étude menée par le centre de gestion Cerfrance Gard sur les coûts économiques de la production de raisins biologiques. Il faut noter que les coûts en bio et en conventionnel sont difficiles à comparer car il faudrait quils soient calculés sur une même exploitation avec un même millésime, ce qui nest pas possible. Néanmoins, cette étude des coûts, basée sur 624 exploitations viticoles, dont 31 en AB, met en avant un surcoût global en bio de 800 à 1000 /ha (main duvre beaucoup plus importante, engrais et amendements organiques onéreux, poste phytosanitaire proche des conventionnels en matière de coûts, amortissement lié aux outils de travail du sol ), sans compter les dépenses de certification. Par ailleurs, une baisse de rendement den moyenne 20 % a été observée durant la conversion. Pour être rentable, il est donc important que le prix du vin bio compense ces différents surcoûts de production et cette baisse de rendement. Anne Claire Durel encourage dailleurs les producteurs bio à ne pas avoir honte du prix de leurs vins.
Covid-19 : Quel impact pour la filière vin bio ?
Frédérique ROSE, AuteurDurant lété 2020, qui faisait suite àun premier confinement puis à la réouverture des restaurants et de certaines frontières, Vitisbio a fait le tour des vignobles pour faire le point sur limpact de la crise Covid-19 sur la filière vin bio. Il est difficile de définir précisément les impacts économiques de cette crise car les situations dépendent fortement des circuits de commercialisation des vignerons. Toutefois, comme la majorité des vins bio français sont vendus en direct et en CHR (cafés-hôtels-restaurants), beaucoup de vignerons bio se retrouvent en difficulté. Dans cet article, les témoignages de différents producteurs, installés dans diverses régions viticoles, illustrent la diversité des situations. Un point est également effectué sur les enquêtes réalisées par Loire Vin Bio, Interbio Occitanie et SudVinBio auprès de leurs adhérents. Des initiatives mises en place par des associations de producteurs pour soutenir les vignerons sont également détaillées. Enfin, le plan de distillation de crise est évoqué : il semblerait que la filière vin bio ne réalisera pas de demande spécifique. Cet article est également accompagné dun encart sur la baisse des rendements en 2020 qui provoque également des difficultés chez les vignerons.
Dossier : Maladies et ravageurs sous abris : Rechercher l'efficacité
Frédérique ROSE, Auteur ; Cécile MARCUS, AuteurA travers ce dossier, chercheurs et agriculteurs font le point sur la protection des cultures maraîchères sous abris en AB. Quels sont les bioagresseurs les plus préoccupants ? Quelles sont les solutions qui fonctionnent ? Quelles sont les dernières innovations ? Comme l'expose Catherine Mazollier, responsable de l'équipe maraîchage du Grab d'Avignon, les maraîchers doivent faire face à de nombreux ravageurs et maladies, comme les pucerons, les acariens, le mildiou... et cela touche de nombreuses cultures. Parmi les moyens de lutte mobilisables, la sélection variétale reste un réel enjeu, mais il faut auparavant s'assurer de la disponibilité des semences souhaitées en bio. La protection des cultures implique généralement de combiner auxiliaires et traitements homologués pour lesquels les références sont encore assez peu nombreuses. Au Grab, plusieurs pistes autour de la biodiversité fonctionnelle sont étudiées. Au Ctifl de Carquefou, c'est l'utilisation de plantes de service avec lâchers précoces d'auxiliaires qui est testée pour lutter contre les pucerons en culture d'aubergines sous abri froid. Les résultats de cette expérimentation, réalisée dans le cadre du programme Reguleg et qui prendra fin en 2020, sont encourageants. Les agriculteurs aussi sont porteurs d'expérimentations et d'innovations, comme Cyril Fournier, en Gironde, et Jacky Schmidt, dans le Haut-Rhin, qui témoignent dans ce dossier.
Dossier : Parcours de vignerons
Claire KACHKOUCH SOUSSI, Auteur ; Frédérique ROSE, AuteurLes vignerons biologiques ajustent sans cesse leurs pratiques pour obtenir des raisins de qualité. Ce dossier détaille les pratiques de deux domaines biologiques français. Dans les Bouches-du-Rhône, le Domaine Grand Boise est situé au cur dun massif forestier méditerranéen riche en biodiversité. Il est composé de 40 ha (dont 33 plantés en vigne), est géré en biodynamie et associe viticulture, sylviculture, élevage et restauration-hébergement. Jean Simonet est à sa tête depuis 2012. Ses principaux objectifs sont de restructurer le vignoble et de faire face au manque deau. Au chai, il essaye doptimiser la fabrication du rosé et de mettre en avant le rouge de Provence. Il valorise ses vins en AOC côtes-de-provence Sainte-Victoire (80 %) et côtes-de-provence (20 %). Noëlla Morantin est, quant à elle, localisée à Pouillé, dans le Loir-et-Cher. Elle sest installée en 2009 et a acquis des vignes conduites en bio depuis 1991. Son domaine comprend 6 ha et elle achète les raisins produits par deux voisins bio sur 3 ha. Son domaine est tourné essentiellement vers le blanc : 75 % de sauvignon (du romorantin est en cours de plantation). Elle produit aussi un peu de rouge : gamay et cabernet sauvignon (en cours darrachage). Ses crédos sont lautonomie de son domaine, des vins de qualité et les plus naturels possible. Son système repose sur une bonne gestion de lherbe, une fertilisation minimale et une taille Guyot Poussard.
Gestion de lherbe : Anticiper et trouver le compromis
Frédérique ROSE, AuteurLa gestion de lenherbement en viticulture biologique est complexe et chronophage. Selon Christophe Gaviglio, ingénieur dexpérimentation à lIFV en charge de la mécanisation du vignoble, la grande problématique reste le ratio temps passé - efficacité. Certains viticulteurs font le choix de limiter leurs surfaces pour quelles restent compatibles avec un tracteur, un outil et un chauffeur ; tandis que dautres sagrandissent en se posant la question daugmenter les équipements et les salariés. Une des pistes pour concilier ce ratio est de mettre en place des systèmes plus simples (voire non spécifiques) et de combiner des opérations pour optimiser le temps de travail. Bernard Bagy, vigneron bio qui cultive 11 ha dans le Haut-Rhin, témoigne sur sa gestion de lenherbement : construction dun outil de travail du sol pour ses vignes en terrasses, choix des outils, nombre de passages, installation dengrais verts en hiver En parallèle de cet article, un encart décrit un outil de désherbage interceps électrique développé par la société suisse Zasso et New Holland.
Gestion de l'herbe : Des moutons à la rescousse
Frédérique ROSE, AuteurDans les vignes, la gestion de lherbe en hiver par le pâturage de moutons redevient dactualité. En 2019, la Chambre dagriculture des Pays de la Loire a mené un essai de pâturage sur 70 ares, dans le Muscadet, sur un domaine en première année de conversion bio. Lobjectif était que le pâturage permette au vigneron de décaler, voire de supprimer le premier passage dentretien du sol. Pour cela, huit brebis de race Ouessant (appartenant à un prestataire de services), ont été introduites à partir du 22 février. Malgré la préférence des brebis pour certaines espèces, la parcelle a été bien pâturée (rang et inter-rang), et le premier travail du sol a été décalé de 10-15 jours. Dans le Var, cette technique traditionnelle a décliné à partir des années 60. Actuellement, 23 éleveurs font pâturer leurs brebis sur 4 500 ha de vignes. La vigne couvre en moyenne 40 % des besoins dun troupeau sur la période hivernale, ce qui implique davoir dautres ressources fourragères à côté. En 2016, la Chambre dagriculture du Var sest associée avec le Cerpam pour déposer le projet Vitipasto. Son objectif était de mettre en évidence la résilience des systèmes agro-pastoraux, de recréer un dialogue entre éleveurs et vignerons, et de proposer des outils daccompagnement, tout en répondant aux questions juridiques et réglementaires.
Haies, arbres, enherbement, gîtes : Faire le plein de biodiversité
Frédérique ROSE, AuteurLe projet Viti-Biodiv, porté par la LPO et la CAB des Pays de la Loire, entre 2017 et 2019, sest intéressé à la biodiversité dans les vignes conduites en agriculture bio. Nathalie Dallemagne de la CAB et Benoit Marchadour de la LPO reviennent sur les enseignements des diagnostics agro-écologiques menés. La présence darbres au sein dune vigne permet daugmenter le volume racinaire dans le sol. Les échanges gazeux sen trouvent favorisés, améliorant la fertilité du sol. Lenherbement spontané ou les broussailles constituent des espaces riches en espèces et des corridors pour la biodiversité. Pour en savoir plus, un guide technique est téléchargeable sur www.biopaysdelaloire.fr. Jérémy Ménard, vigneron bio à Rablay-sur-Layon, dans le Maine-et-Loire, explique ses propres pratiques et sa gestion de lenherbement (roulage de lherbe, broyage, gestion du cavaillon, etc). Il opère une alternance de gestion de linter-rang dans une même parcelle.
Homéopathie, isothérapie, vie du sol Une approche globale pour la vitalité de la vigne
Frédérique ROSE, AuteurLa Coordination agrobiologique des Pays de la Loire (Cab) a mis en place un essai pour tester lefficacité de lhoméopathie, de lisothérapie et des poivres (ces trois types de remèdes sont plus précisément définis dans larticle) sur certains ravageurs de la vigne : le mildiou, les cochylis et le cigarier. Pour mener à bien cet essai, cinq vignerons en biodynamie ont mis à disposition une parcelle dun hectare. Sur chacune, trois modalités ont été testées. La modalité Témoin reprend les traitements habituels du vigneron (cuivre, soufre, biodynamie et bio-insecticide si nécessaire). Sur la modalité Vigne, le vigneron effectue ses traitements habituels et ajoute des remèdes disothérapie et des poivres. La modalité Vigne + Sol reprend la modalité Vigne qui est complétée par différents apports destinés au sol (compost, poudre de roche volcanique, bore ). Lobjectif est davoir une approche globale et de voir comment la vigne répond aux soins quand on soccupe aussi du sol. Au cours des cinq années d'essais, de nombreuses mesures ont été effectuées sur le développement des ravageurs, sur la vitalité de la vigne et de nombreuses analyses de sol ont été réalisées. Des résultats encourageants ont été obtenus pour mieux gérer le mildiou, les cochylis et le cigarier avec ces méthodes. Très souvent, les meilleurs résultats étaient observés sur la modalité Vigne + Sol. Les analyses de sol confirment dailleurs les bienfaits des apports réalisés sur cette modalité.
Laurent Cassy, président des Vignerons Bio Nouvelle-Aquitaine
Frédérique ROSE, AuteurLaurent Cassy est un viticulteur et un céréalier bio basé en Gironde. En 2019, il a été élu président des Vignerons Bio Nouvelle-Aquitaine. Cette association regroupe 300 adhérents et a pour objectif de défendre les vignerons bio de cette région et de promouvoir leurs vins. Elle a notamment comme missions deffectuer une veille juridique (notamment sur lévolution du cahier des charges bio), danticiper les marchés en cherchant de nouveaux débouchés stables et de renforcer le conseil technique. Pour ce dernier point, elle réunit plusieurs réseaux : Fnab, Chambres dagriculture, conseil privé L'association Vignerons Bio Nouvelle-Aquitaine est également impliquée dans plusieurs programmes de recherche en lien avec la réduction des intrants en nologie et travaille en collaboration avec lIFV, luniversité de Bordeaux et lITAB. Dans cette interview, Laurent Cassy commence par détailler les différentes missions de cette association. Il explique ensuite comment se porte le marché des vins bio en Nouvelle-Aquitaine, apporte des informations sur les marchés à approfondir dans les années à venir et aborde le sujet du cuivre. En complément de cette interview, un encart décrit son exploitation. Cette dernière est composée de 51 ha de vignes et de 24 ha de grandes cultures.
Millésime Bio, La Levée de la Loire, Demeter Les vins bio à lassaut des marchés
Frédérique ROSE, Auteur ; Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurAvec des surfaces viticoles bio en hausse en 2019, les salons professionnels attirent dailleurs de nombreux viticulteurs bio en quête de nouveaux débouchés. Pour sa 27ème édition (janvier 2020), les chiffres de fréquentation du salon international des vins bio (Millésime bio) sont toujours en hausse : 1 300 exposants et 6 850 visiteurs (les visiteurs étrangers sont en hausse de 8 %). Ce salon a dailleurs investi un million deuros dans du nouveau mobilier et une formule 4.0 : plateforme digitale interactive exposant/visiteur pour prendre des rendez-vous, possibilité de récupérer des cartes de visite électroniques, géolocalisation des exposants. Lespace dédié aux autres boissons alcoolisées a aussi été agrandi (un encart est réservé à lune dentre elles : un pétillant à base de sève de bouleau). Deux exposants (Céline Barbaud, Domaine des Favards, et Olivier Martin, président de la cave coopérative dIrouleguy) et un visiteur (Filip De Wit, caviste) expliquent les objectifs de leur participation à ce salon. Dautres salons ont un succès grandissant. Entre La Levée de la Loire, Demeter International, Madavin aux Greniers St-Jean, Les Anonymes, Les Pénitentes, Salon Salon, Vins bio au fil de leau, La Dive Bouteille, plus dun millier de producteurs ont exposé entre le 31 janvier et le 4 février. Un viticulteur, Michel Delhommeau (EARL Les vignes St-Vincent), fidèle à la Levée de la Loire, explique en quoi ce salon est indispensable pour diversifier ses débouchés. Un encart est également réservé à la nouvelle charte Vin méthode Nature.
Nouvelle-Aquitaine : Focus sur les légumes dindustrie
Frédérique ROSE, AuteurLe colloque « Légumes biologiques de transformation, quels facteurs de réussite ? », organisé par Bio Nouvelle-Aquitaine, a réuni plus dune centaine de participants, le 23 janvier 2020, à Sabres, dans les Landes. Il a été loccasion déchanger sur la fertilité des sols, la fertilisation et la gestion des plantes alcaloïdes (notamment le datura et la morelle). Plusieurs acteurs de la filière ont constaté que le marché avait atteint un palier en Nouvelle-Aquitaine, avec moins de demande et plus de concurrence (notamment avec la Bretagne et la Normandie pour la carotte de conservation). Toutefois, la demande reste croissante pour un certain nombre de légumes. Comme les industriels recherchent de plus en plus de produits bio, français et locaux, la Fnab a déposé un nouveau logo de commerce équitable Nord-Nord : le logo bio français équitable. Il repose sur un contrat tripartite (producteurs, industriels et distributeurs) et a été construit en collaboration avec Picard. Il définit le volume à apporter sur plusieurs années et spécifie le prix dachat (qui est basé sur le prix de revient de lagriculteur et qui est révisé annuellement). La sortie dune première gamme est prévue pour mars 2020. Au niveau technique, les acteurs ont également évoqué la difficulté à trouver de la main duvre pour le désherbage, la disponibilité de la fertilisation organique, lincidence de la nouvelle réglementation, ainsi que la volatilité des prix.
Outils d'aide à la décision : Réduire les traitements et les passages
Frédérique ROSE, AuteurLe 7 juillet 2020, un webinaire a porté sur le thème « Comment les stations météo et les outils daide à la décision contribuent à optimiser les traitements et baisser les IFT ? ». A cette occasion, Eric Maille, conseiller viticole à Agrobio Périgord, a présenté les résultats dune expérimentation portant sur ce thème, qui a été initiée en 2016 et réalisée sur quatre campagnes. Cette expérimentation a comparé trois modalités, sur quatre domaines viticoles du groupe Ecophyto : un témoin non traité, les pratiques habituelles du vigneron et les pratiques selon les préconisations dun outil daide à la décision (OAD) relié à une station météo. Bilan, le recours à lOAD a permis déconomiser entre deux et six traitements suivant les années. Outre léconomie des traitements, la diminution du nombre de passages a permis aux vignerons de se dégager du temps pour soccuper dautres tâches (ex : la commercialisation). Jacques Carroget, vigneron en biodynamie en Loire-Atlantique, fait, quant à lui, partie dun groupe de huit viticulteurs (bio et conventionnels) qui souhaite investir dans trois stations météo au sein dune Cuma.
Plants de vigne bio : Le dossier avance
Frédérique ROSE, AuteurComment avoir des plants de vigne bio disponibles en 2035 ? La Fnab avait lancé la réflexion, en organisant un colloque sur ce sujet en janvier 2019. Depuis, les professionnels du secteur se sont emparés de la problématique. La Fédération française de la pépinière viticole a notamment créé une commission technique nationale chargée daborder les problèmes rencontrés par les pépiniéristes, avec un sous-groupe plants de vigne bio. Ce dernier a commencé par réaliser un état des lieux des pratiques françaises et européennes. La prochaine étape est de déposer un dossier Casdar avec la Chambre dagriculture du Var, afin dexpérimenter de nouvelles pratiques pour trouver des alternatives aux impasses techniques actuelles (ex : gestion du mildiou et de la flavescence dorée, alternatives aux paraffines hormonées pour le greffage). Du côté des vignerons, un comité de pilotage a été créé sur le bassin du Val de Loire et de la région Centre-Val de Loire. Il est animé par Bio Centre, la Cab des Pays de la Loire et un conseiller du Gabbto (groupement des agriculteurs bio de Touraine). Ce groupe réalise des actions de sensibilisation sur limportance de la qualité du matériel végétal auprès des vignerons. Il organise également des visites chez des pépiniéristes pour mieux appréhender leurs problématiques et mène des réflexions autour des porte-greffes.
Pour des vins avec peu dintrants : Rechercher un raisin équilibré
Frédérique ROSE, AuteurLe congrès du Mouvement de l'Agriculture Bio-Dynamique (MABD) sest déroulé les 10 et 11 mars 2020, à Corte (Corse). À cette occasion, Jacques Fourès, consultant en biodynamie, est revenu sur limportance des pratiques agronomiques et biodynamiques pour produire un raisin équilibré et de qualité. Il a notamment insisté sur l'importance de tenir compte du cycle de lazote pour éviter un déficit azoté dans les moûts et ne pas retarder la maturité. Des apports azotés peuvent être effectués à laide de compost et dengrais verts, à condition de réaliser ces interventions au bon moment et davoir un faible rapport C/N. Les vignerons peuvent également favoriser un développement équilibré de la vigne à laide de préparations, notamment les préparations 500 et 501 (leurs utilisations et leurs effets sont détaillés par Jacques Fourès). Cet agronome sattache aussi à présenter limportance des mycorhizes. Selon lui, dans un sol vivant, les racines peuvent échanger jusquà trois tonnes de sucre par hectare et par an avec des champignons. Elles reçoivent en échange des éléments minéraux, ce qui a pour effet de limiter les carences. Jacques Fourès revient également sur lintérêt de sentourer de forces animales (cheval pour la traction, mouton pour pâturer, compost de fumier ) pour freiner et équilibrer lardeur de la vigne.
Profil de sol à la fourche bêche : Savoir le réaliser et linterpréter
Frédérique ROSE, AuteurLe diagnostic à la fourche bêche est un outil simple et rapide pour évaluer la qualité et le fonctionnement de son sol. Vincent Masson, de la société de conseil et de distribution Biodynamie Services, décrit les grands principes de ce diagnostic et présente quelques questions fondamentales à se poser lorsque lon étudie un sol. Avant de se concentrer sur le sol lui-même, il est nécessaire dobserver la parcelle (diversité du couvert végétal...). Il est ensuite possible dextraire des mottes de terre à laide dune fourche bêche, à la fois dans les passages de roues du tracteur et en dehors de ces passages (il est important de choisir des zones avec des flores comparables). La manière dont les mottes sextraient apporte des informations : résistance pour les racines, bloc compact ou émietté... Les mottes peuvent ensuite être observées selon trois parties : superficielle (0-12 cm), médiane (12-25 cm) et profonde (25-40 cm). Il convient ensuite de faire appel aux sens : regarder la couleur, repérer la présence de vers de terre, de résidus de matière organique, apprécier la structure du sol via la forme des agrégats (aération du sol), évaluer la porosité (en cassant des mottes), la santé du sol (en sentant la terre), sa texture (test du boudin de terre), son humidité Un encart décrit un autre test : le test bêche. Ce dernier, développé par lIsara, permet ainsi un diagnostic de létat structural du sol.
Régler son pulvérisateur : Pour des traitements plus efficaces
Frédérique ROSE, AuteurLa qualité de la pulvérisation en production bio, comme pour la production conventionnelle, garantit à la fois lefficacité du traitement et la réduction des doses de produit utilisé. Les conditions météorologiques sont un premier paramètre impactant : lhygrométrie joue sur la vitesse dévaporation des gouttes (en conditions chaudes et sèches, elles auront une durée de vie moins longue) et le vent entraîne des dérives. Du point de vue du matériel, il est essentiel de vérifier la vitesse davancement du tracteur et le volume pulvérisé à lhectare. Il est également important de calculer la dose de produit phytosanitaire en fonction de la surface implantée et non de la surface cadastrale (la différence peut parfois être importante). Un volume deau suffisant est nécessaire pour que la bouillie ait une couverture optimale : ce volume est à adapter au pulvérisateur en réalisant des tests ou en se fiant à des abaques. La taille des gouttes pulvérisées a également son importance : plus elles sont petites, plus elles couvrent de surface. Il est aussi possible de mesurer plusieurs paramètres pour vérifier la qualité de la pulvérisation : les tachymètres mesurent la vitesse de la prise de force, les anémomètres mesurent la force de la ventilation et les manomètres mesurent la pression. Linstallation de filtres sur les buses permet de les protéger, mais ne dispense en aucun cas dun lavage méticuleux après chaque utilisation.
Se protéger de l'hoplocampe du pommier : Les huiles essentielles en test
Marion COISNE, Auteur ; Frédérique ROSE, AuteurEn bio, il nexiste pas dinsecticide homologué contre lhoplocampe du pommier. Cependant, même si tel était le cas, ce ravageur est présent lorsque les pollinisateurs sont actifs, ce qui rend la lutte directe par insecticide dautant plus délicate. Dans le cadre du programme européen Api-Tree (2017-2020), porté par lINRA, le Grab a effectué des essais pour évaluer lintérêt de trois huiles essentielles comme répulsifs : celle dachillée millefeuille, une étude canadienne ayant montré son efficacité en 2017, celle dylang-ylang et celle destragon, car elles contiennent respectivement de l'alpha-farnesene et de la beta-ocimene (molécules synthétisées par les pommes déjà affectées par une larve dhoplocampe). En 2018, des tubes diffusant ces huiles essentielles ont été disposés dans des vergers. Aucune différence significative na été observée avec les témoins. En 2019, lhuile essentielle dachillée millefeuille et un mélange dalpha-farnesene et de beta-ocimene ont chacun été associés à une pâte biodégradable et déposés dans les vergers. Là non plus, aucune différence significative na été observée. Le piégeage massif reste le moyen de lutte le plus efficace en bio. Un encart est dailleurs réservé à une étude menée par le Centre de Recherche Agronomique de Wallonie (CRA-W) sur le piégeage massif : faisabilité, pénibilité et rentabilité de la technique.
Station météo et outils daide à la décision : Réduire les IFT avec Optivitis
Frédérique ROSE, AuteurDe 2016 à 2018, Agrobio Périgord a réalisé des essais sur quatre domaines bio, afin de tester des outils daide à la décision (OAD) connectés à des stations météo. Ces essais ont été réalisés en lien avec Promété (un fournisseur de stations météo et dOAD). Les vignerons participant aux tests avaient en moyenne réussi à baisser leur IFT de 30 %. Suite à ces résultats encourageants, Agrobio Périgord a déposé le projet Optivitis. Ce projet est financé par la région Nouvelle-Aquitaine pour une durée de trois ans. Son objectif est de déployer dix stations météo sur le vignoble de Dordogne et de former 80 viticulteurs à lutilisation dOAD connectés à ces stations. Ces dernières fournissent des données météo en temps réel (pluie, vent, température, hygrométrie ), ainsi que des prévisions à 14 jours. En fonction de ces données et des données techniques saisies par le vigneron (mode de conduite, cépage, date et dose de traitement ), lOAD est capable de prévenir si le vignoble nest plus couvert par les traitements et propose une fenêtre de temps pour procéder à la pulvérisation. Début 2020, une cinquantaine de vignerons bio et non bio étaient mobilisés sur ce projet. Cependant, Optivitis a pris du retard en raison de la situation sanitaire.
Vignerons du monde : Chakana : Facundo Bonamaizon : Guidé par la Croix du Sud
Frédérique ROSE, AuteurDepuis 2010, Facundo Bonamaizon est à la tête du domaine Chakana, situé en Argentine, dans la province de Mendoza. Les 110 ha de ce domaine sont divisés en trois sites : 80 ha à Agrelo et deux sites de 13 et 17 ha du côté de Paraje Altamira. Dans tous les cas, les vignes sont cultivées sur des plaines à pente très faible (moins de 1 %) et sont conduites en bio ou en biodynamie. A son arrivée sur le domaine, Facundo Bonamaizon, ingénieur agronome de formation, a revu entièrement les itinéraires techniques afin de mettre en place une approche plus globale. Ses principales préoccupations sont la gestion de leau (le domaine reçoit seulement 200 à 300 mm de précipitations par an), les fourmis coupeuses de feuilles, lenrichissement des sols et le maintien de la biodiversité. Le domaine Chakana produit, chaque année, 600 000 bouteilles (5 % du raisin vinifié est acheté), dont 80 % sont exportées dans plus de 29 pays. Le reste est vendu en Argentine, principalement via la vente directe en ligne.
Vu au Sival
Frédérique ROSE, Auteur ; Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurCet article décrit plusieurs entreprises et leurs produits (ou innovations) vus au Sival en janvier 2020 : Adi Carbures (spécialiste des pièces doutils en carbure de tungstène) présente ses nouvelles pièces résistantes ; Agronutrition a homologué trois nouveaux biofertilisants (solutions bactériennes pour activer la vie du sol) ; Belchim a homologué un nouveau produit contre le botrytis sur vigne ; Boisselet met en avant un nouveau servo-moteur et un porte-outil enjambeur dédiés à la viticulture ; CLM présente un prototype de pulvérisateur confiné ; CMF travaille sur lefficience énergétique des serres et propose des équipements pour gagner jusquà quatre degrés la nuit ; Ecodyn a effectué plusieurs adaptations sur son semoir viticole à engrais verts et ses pulvérisateurs destinés à la viticulture ; If Tech a imaginé un outil pour faciliter la mise en place dufs de chrysopes dans les cultures ; Scatair présente sa gamme de petits matériels pour maraîchers bio, et notamment sa table de distribution surélevée pour semoir multibuses ; La Sellerie Percheronne a conçu des colliers légers, ouvrables et réglables pour la traction animale ; Solemat a adapté son porte-outil pour disques émotteurs utilisé dans la vigne ; Upness présente quatre nouvelles références dintrants naturels pour régénérer les sols ; Vitimeca a conçu trois outils de désherbage mécanique pour la traction asine.
Vu au Space ; Vu au Tech&Bio ; Vu au Tech&Bio et Sitevi
Frédéric RIPOCHE, Auteur ; Frédérique ROSE, Auteur ; Alex SICILIANO, AuteurCet article décrit plusieurs innovations utilisables en bio et exposées à l'occasion des éditions 2019 de divers salons. Les treize premières nouveautés présentées ont été observées au Space ou à Tech&Bio : gamme daliments et compléments pour animaux d'élevage, biostimulants, conservateurs pour lensilage, équipements pour les FAF, extrudeur de lin, asséchants pour litière, attrape-mouche pour salle de traite. Les neuf autres nouveautés décrites ont été observées au Sitevi, ainsi quà Tech&Bio. Elles concernent des cultures spécialisées, et plus particulièrement la viticulture : pose de confusion sexuelle par drone dans les vergers, lutte contre le gel dans les vignes (chaufferette antigel, câble antigel et piquet connecté), ondes sonores pour protéger la vigne, bâtiment viticole (chai semi-enterré), tracteurs (pont avant suspendu, quatre roues directionnelles), station météo, cuve pour la fermentation.
Yves Dietrich, président de la commission vin bio de lInao
Frédérique ROSE, AuteurYves Dietrich est un vigneron alsacien, en bio depuis 1999 et en biodynamie depuis 2003. Il est également le président de la commission vin bio de lInao, depuis sa création en 2007. Ses objectifs sont de faire remonter les problématiques rencontrées par les producteurs des différentes régions viticoles, de les traiter, et surtout, de ne pas laisser des viticulteurs dans des impasses. Pour Yves Dietrich, lInao et la commission vin bio sont des lieux privilégiés où les professionnels ont la main. Dans cette interview, il explique plus particulièrement pourquoi une commission vin bio a été créée, ainsi que son fonctionnement. Il décrit les sujets quelle a traités en 2020 et, parmi ces différents sujets, en quoi la question de lacidité volatile est particulièrement compliquée à gérer et pourquoi le dossier sur les vins nature avance doucement. Yves Dietrich aborde également le sujet du cuivre : il explique comment la commission interpelle les instances sur les règles dutilisation et les ZNT. Pour finir, il effectue un point sur lutilisation de ce métal en tant quengrais foliaire.
Biomédé : Des plantes pour capter le cuivre du sol
Frédérique ROSE, AuteurLudovic Vincent a fondé Biomédé, une société qui propose d'aider les viticulteurs à diminuer les concentrations de cuivre dans leur sol grâce à l'implantation de mélanges de plantes capables de stocker des métaux dans leur biomasse. En fonction des parcelles contaminées, Biomédé fait varier la quantité de chaque plante. Les résultats des essais conduits jusqu'à présent montrent que, grâce à ce procédé, il est possible de passer de 400 ppm (soit 400 mg du Cu/kg de sol) à 100 ppm, l'objectif étant d'atteindre 50 ppm. L'objectif consiste également à améliorer les capacités d'extraction des plantes (indigènes, non hybrides et non OGM) par la sélection naturelle.
Cave coopérative des Vignerons de la voie dHéraclès : Préserver les sols et la biodiversité
Frédérique ROSE, AuteurLa cave coopérative dHéraclès, située dans le Gard, regroupe 68 viticulteurs coopérateurs, dont 90 % sont en bio. La cave est engagée dans un GIEE visant à protéger leau, la biodiversité et lenvironnement. Silvan Coste et son père, avec 80 ha de vignes bio, en font partie et expliquent comment ils maintiennent leurs rendements tout en préservant les sols. Pour atteindre leurs objectifs, les viticulteurs travaillent linterrang afin de maîtriser la pousse de lherbe. La fertilisation est très réfléchie et adaptée aux cépages. Lirrigation est un plus, notamment pour les jeunes plantations. En parallèle, Silvan Coste sest lancé dans le compostage à la ferme. Il reçoit 900 t de déchets verts locaux, provenant de la déchetterie. Une société spécialisée assure un suivi, retourne et crible le compost pour 4 000 . Au bout du compte, le viticulteur obtient 400 t déléments fins qui lui permettent de couvrir 30 ha et ainsi d'améliorer la structure du sol, bien que cet amendement ne remplace pas la fertilisation. Philippe Delmas, autre coopérateur bio de la cave, expérimente les engrais verts. Depuis trois ans, muni dun semoir adapté, il sème, vers novembre, dans les interrangs de ses vignes, un mélange de légumineuses, céréales et brassicacées, en favorisant ce qui est produit sur lexploitation (féverole et orge). En mai, lengrais vert est roulé et les plantes restent au sol, en paillage. Pour Philippe Delmas, cette couverture du sol favorise la vie microbienne.
Chauffage des serres : Un compromis loin de faire consensus
Frédérique ROSE, AuteurLa délibération du Cnab (Comité national de lagriculture biologique de lInao) du 11 juillet 2019 sur l'encadrement du chauffage des serres suscite de nombreux commentaires. Le compromis stipule que la commercialisation, au stade de la production, des légumes d'été bio est interdite entre le 21 décembre et le 30 avril. Ce compromis limite aussi fortement le recours au chauffage, avec notamment lobligation dutiliser uniquement des énergies renouvelables. Cette décision ne fait pas lunanimité. Pour la Fnab, la Confédération paysanne ou lAgence Bio, ce choix illustre la volonté de respecter une bio éthique, durable, qui responsabilise aussi distributeurs et consommateurs. En revanche, pour la FNSEA, l'APCA, Légumes de France, Felcoop et Coop de France, la décision du Cnab est décevante, notamment concernant les dates de non-production quils souhaitaient limiter au 1er avril et non au 30 avril, afin de ne pas pénaliser les exploitants. Selon eux, cette date a été choisie arbitrairement et pénalisera les productions de début de saison, qui seront probablement remplacées par des produits importés. Ce collectif pense aussi que ces mesures vont freiner la conversion.
Chauffage des serres : À la recherche du compromis
Frédérique ROSE, AuteurLe chauffage des serres en agriculture biologique est un sujet sensible et qui divise. De ce fait, le vote du Comité national de lagriculture biologique (Cnab) concernant lencadrement de ces pratiques a de nouveau été reporté. Dans le nouveau règlement européen qui entrera en vigueur au 1er janvier 2021, le chauffage des serres restera toléré. Mais la question de la compatibilité avec la bio se pose, spécialement au niveau de trois fondamentaux : le respect des cycles naturels, de la saisonnalité et de lusage responsable dénergie. En parallèle, certains acteurs français craignent la concurrence européenne en cas dinterdiction de production en serre chauffée en France. Pour la Fnab et le Synabio, cet argument ne tient pas puisquactuellement les légumes importés ne proviennent pas de serres chauffées et que lutilisation de ces serres en France entraînerait au contraire une concurrence aux productions de saison. George Guézénoc (président de la commission bio du Cerafel) indique que le chauffage des serres diminue la pression fongique, et, par conséquent, lutilisation de traitements, mais quil faut tout de même faire attention aux dérives pour respecter les valeurs de la bio.
Colloque plants bio : Ouvrir le débat
Frédérique ROSE, AuteurA linitiative de la Fnab et de la Coordination agrobiologique des Pays de la Loire, le colloque sur les plants de vigne bio de janvier 2019 a réuni une centaine de participants (viticulteurs, pépiniéristes, techniciens, représentants des administrations). Actuellement, la majorité des plants sont issus du conventionnel et beaucoup de viticulteurs se contentent de ce système puisquil faut trois ans avant que le plant ne rentre en production (soit le temps dune conversion). Toutefois, avec la révision du règlement bio, ils auront pour obligation de se fournir en plants bio dici 2035. Lobjectif de ce colloque était que tous les acteurs concernés par ce changement échangent sur leurs contraintes respectives. De nombreuses questions ont ainsi été soulevées : Quelle est la définition dun plant de vigne bio ? Quels sont les critères de qualité attendus ? Faut-il continuer la multiplication clonale ou revenir à la sélection massale ? Quelle réglementation spécifique compatible avec les normes techniques et sanitaires en vigueur ? Globalement, les blocages réglementaires concernent principalement la gestion de la flavescence dorée, notamment pour les pépiniéristes et les viticulteurs en périmètre de lutte obligatoire (PLO). Un autre verrou est la dose de cuivre à respecter, plus problématique en pépinière. Le Cnab, via sa commission semences et plants, a déjà travaillé sur ce sujet et a pu apporter quelques propositions pour un futur cahier des charges spécifique à la production de plants de vigne bio.
Cuivre : Mesurer limpact sur les micro-organismes
Frédérique ROSE, AuteurLa société Lallemand a mené des essais, en lien avec le groupe ICV, pour déterminer si le cuivre influe sur le métabolisme et les performances fermentaires des micro-organismes au cours de la vinification. Pour cela, des tests ont été effectués sur des moûts synthétiques, des moûts réels et des vins. Les résultats montrent quen présence dune très forte concentration de cuivre (entre 15 et 30 mg/L de cuivre sur moût réel), certaines levures démarrent leur fermentation plus lentement. Lorsque les concentrations en cuivre augmentent, lacidité volatile a également tendance à augmenter, ce qui signifie que le cuivre impacte le métabolisme des levures. Concernant la qualité des vins, les résultats montrent que laugmentation de la concentration en cuivre a un impact négatif sur certains composés aromatiques dintérêt (ex : esther, phényléthanol). Néanmoins, le cuivre ne doit pas être considéré comme le seul facteur impactant les performances fermentaires des micro-organismes : pH, SO2, température, alcool, résidus de pesticides influencent également.
Culture du poivron chez Michel Tamisier, dans le Vaucluse : Un itinéraire bien rodé
Frédérique ROSE, AuteurMichel Tamisier, maraîcher bio dans le Vaucluse, partage litinéraire technique de sa culture de poivron. Chaque année, il achète 2 000 plants quil greffe et produit en moyenne sur 1 200 m² sous serre. Le greffage, plus le choix de la variété Almuden, sont faits dans lobjectif de sécuriser la production. Pour la plantation, Michel sarrange pour quaucune solanacée ne soit produite au même endroit à moins de 5-6 ans dintervalle. Lengrais vert est broyé en août-septembre et lirrigation est maintenue pendant lhiver pour garder un niveau d'humidité satisfaisant. En janvier-février, le travail du sol est achevé et les poivrons sont plantés fin mars, tous les 40 cm, dans un premier temps dans des petits tunnels en raison des nuits encore froides. Une fois les tunnels enlevés, laspersion complète larrosage au goutte-à-goutte pour aider le poivron à sancrer. Des cannes sont plantées tous les deux mètres et les plantes attachées au fur et à mesure pour une conduite en buisson. Les bourgeons situés en dessous des principales branches sont retirés. Contre les pucerons, Michel Tamisier utilise des auxiliaires Aphidius lâchés dès lenlèvement du tunnel (vers le 15 avril) et toutes les semaines jusquà la momification des pucerons. Pour le reste, la culture nest pas trop touchée, mais Michel Tamisier a tout de même mis en place des bandes fleuries qui permettent dhéberger les auxiliaires. La récolte commence mi-juin.
Développer la filière noisette : Un élan malgré les difficultés
Frédérique ROSE, AuteurLa production de noisettes bio en France est faible avec une demande pourtant très forte. Selon lAgence BIO, elle représente 345 ha, dont 192 ha en conversion. Un élan est présent. Ainsi, en Nouvelle-Aquitaine, une augmentation de 23 % du nombre des producteurs a été relevée entre 2017 et 2018 dans la région. Avec pour objectif de développer la filière, un groupe de travail a été lancé en 2018, regroupant producteurs, porteurs de projets, coopératives, transformateurs et metteurs en marché. Un des problèmes majeurs à lheure actuelle est le balanin. Ce ravageur, lié à 80 % des pertes, est toujours non maîtrisé malgré de nombreuses expérimentations (nématodes entomopathogènes, pièges, spinosad, quassia...) menées par lassociation nationale des producteurs de noisettes (ANPN). L'ANPN travaille, depuis quatre ans, avec un entomologiste à la recherche dun produit de biocontrôle. Les essais continuent en 2019 (perturbateurs olfactifs, glu sur le tronc, implantation de strates herbacées, utilisation de phéromones, etc.). Fabrice Dessagne, producteur bio, présente son exploitation et témoigne de lirrégularité des attaques de balanin. Pour tenter de lutter, il entoure son verger de variétés sauvages et favorise des coques dures (variété ou apport de décoction de prêle), plus difficilement percées par le ravageur.
Dossier : L'enherbement au vignoble : Jusqu'où l'envisager ?
Frédérique ROSE, AuteurLa gestion de l'enherbement dans les vignobles est l'objet d'une multitude de pratiques, dépendantes notamment des objectifs propres du vigneron. Les enjeux à avoir en tête sont présentés dans ce dossier par Christophe Gaviglio, de l'IFV Sud-Ouest. Il s'agit notamment, pour les viticulteurs, de trouver le meilleur compromis entre temps de travail et efficacité. Cela peut passer, par exemple, par une simplification des outils utilisés (outils polyvalents, guidage des tracteurs ). De nombreux essais portent par ailleurs sur le choix de couverts végétaux pour l'enherbement les plus adaptés possible, avec des espèces concurrentielles pour les adventices mais pas pour la vigne. Les essais menés avec différents types de couverts et un enherbement total montrent une baisse de vigueur de la vigne, avec cependant un objectif de rendement atteint dans 70 % des cas, en lien probablement avec une concurrence azotée trop forte. A l'ATV 49, des espèces couvrantes ont également été mises à l'essai : plantain corne de cerf, piloselle, saponaire des rochers, thym longicaulis... Si certaines sont intéressantes, les essais nécessitent d'être poursuivis, et le paillage du rang, par exemple avec de la paille de blé et de miscanthus, représente aussi une alternative à creuser. Trois vignerons, en Alsace, Gironde et Maine-et-Loire, présentent leurs différentes stratégies et pratiques.
Dossier : Légumes de plein champ : Faire face au boom de la demande
Frédérique ROSE, Auteur ; Jean-Martial POUPEAU, Auteur ; Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurLe marché des légumes de plein champ biologiques fait face à une demande croissante, notamment de la part des transformateurs, que l'offre peine encore à couvrir. Dans un tel contexte, il convient de rester prudent afin d'assurer un développement pérenne de la filière : gestion de l'arrivée massive de nouveaux volumes, accompagnement des agriculteurs, etc. Dans ce dossier, Mathieu Conseil, responsable du pôle maraîchage et légumes de l'Itab, revient sur les grands sujets d'actualité de la filière. Pour assurer la maîtrise du développement de la filière, la planification est un outil primordial. Côté technique, les principales difficultés à redouter sont celles liées au climat et à ses variations extrêmes, point sur lequel l'agriculteur n'a pas de prise. Par ailleurs, des améliorations sont à noter du côté de l'accompagnement technique, de la disponibilité en semences bio et de l'agroéquipement, même si de nombreux progrès sont encore possibles. Dans la suite de ce dossier, deux producteurs témoignent : - François-Xavier Durand, céréalier dans les Landes, qui a commencé à cultiver des légumes de plein champ bio en 2010 ; - Didier Leprêtre, installé dans le Cher, sur 171 hectares, et fournisseur de légumes bio de plein champ pour le groupe D'Aucy depuis 2008. Du côté des transformateurs, le groupe Uniproledi, dans le Lot-et-Garonne, présente son fonctionnement et le développement de sa filière bio. Un encart présente l'assistant de récolte automatisé et évolutif développé par un agriculteur de Seine-et-Marne et la start-up Ponchon.
Dossier : Parcours techniques
Frédérique ROSE, Auteur ; Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur ; Cécile MARCUS, AuteurCe dossier présente 4 domaines viticoles bio et leurs pratiques visant à améliorer en permanence la qualité du raisin, mais aussi à régénérer le sol, à favoriser la biodiversité, à trouver des alternatives, etc. : - Les Crouzettes : Christian Vigne : Oser l'herbe ! ; Christian Vigne, dans le Gard, a commencé la conversion de ses vignes en 2009. Progressivement, il a appris à observer son domaine pour l'améliorer et a notamment complètement revu sa façon de concevoir la présence de l'herbe dans ses vignes ; - Château de Bois-Brinçon : Géraldine et Xavier Cailleau : "Nos vins reflètent nos terroirs variés" ; en bio depuis 2006, dans le Maine-et-Loire, Géraldine et Xavier Cailleau pratiquent la biodynamie depuis 10 ans sur 24 ha de vignes et cherchent à valoriser la biodiversité locale ; - Aquitaine : Franck et Véronique Terral : Raviver un vignoble prometteur ; Ce jeune couple a acquis, en 2006, en Gironde, le domaine du Château Moulin de Peyronin, un domaine converti à l'AB depuis 1975, puis 5 ha en conventionnel qu'ils ont convertis en 2011 ; - Quinta do Monte Xisto : João Nicolau de Almeida & fils ; Au nord-est du Portugal, la région du Douro présente un climat et un sol particulièrement rudes. C'est là que João Nicolau de Almeida, dans les années 1990, a acquis petit à petit des terres et a créé son domaine viticole.
Dossier : Parcours techniques
Claire KACHKOUCH SOUSSI, Auteur ; Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur ; Frédérique ROSE, AuteurLes vignerons doivent sans cesse ajuster leurs pratiques pour obtenir un raisin de qualité. Ce dossier détaille les stratégies et choix mis en uvre par deux domaines viticoles bio et une par cave coopérative pour y parvenir. Dans le Gaillacois (Tarn), Alain Rotier et Francis Marre cultivent 35 ha de vignes sur un plateau à 200 m daltitude, avec un climat à tendance océanique et une influence méditerranéenne. Ils sont passés en bio en 2009 et sont bien installés dans leurs pratiques, ce qui ne les empêche pas de relever de nouveaux défis pour augmenter la cohérence de leur système. La gestion de lenherbement, du mildiou et des bioagresseurs sont au cur de leurs préoccupations. Dans le Gard, la cave coopérative Héraclès parie sur le bio depuis plus de 20 ans. Elle est devenue le leader du vin bio en vrac, avec une large part sans sulfites. Lors des vendanges 2018, elle a inauguré un nouveau chai ultra-moderne baptisé « Temple de la bio ». Jean-Fred Coste, le président de cette cave coopérative, revendique à la fois qualité, hygiène, innovation et anticipation. En Espagne, Josep Maria Albet i Noya est investi dans la bio depuis 1978. Avec son fils, il dirige un domaine de 72 ha de vignes tout en gérant à côté 8 ha de cultures et 127 ha de bois. Le domaine viticole emploie 26 personnes réparties entre la vigne, le chai et la commercialisation. Josep Maria Albet i Noya nhésite pas à sengager dans de nombreux projets de recherche. Il participe notamment à la création de cépages résistants à la sécheresse et aux maladies.
Dossier : Produire des fruits : A la recherche d'alternatives !
Frédérique ROSE, Auteur ; Alex SICILIANO, AuteurPour répondre à la demande croissante des consommateurs en fruits bio, acteurs de la recherche et du développement se mobilisent face à un enjeu fort : innover pour faire face aux maladies, ravageurs et aléas climatiques tout en trouvant des alternatives aux produits phytosanitaires. A travers un tour d'horizon de la filière, Claude-Eric Parveaud, référent arboriculture à l'Itab et expérimentateur en arboriculture et viticulture au Grab, souligne les principaux risques techniques que la filière doit affronter. Plusieurs projets sont en cours, aux échelles européenne et nationale, par exemple sur les stratégies de contrôle sans pesticides des ravageurs du pommier, sur la création variétale de pommiers adaptés à la bio, ou encore sur des alternatives au travail du sol. Du côté de lInra de Gotheron, cest la reconception des vergers qui est à létude avec un objectif zéro phyto. Cest ainsi un verger circulaire, associant pommiers, arbres fruitiers à noyau et autres fruitiers, zones de biodiversité dont une mare au centre , et une haie double multi-strates en périphérie, qui a été implanté en 2018. Deux arboriculteurs bio partagent leurs pratiques à travers des témoignages : - Bruno Payan, dans les Alpes-de-Haute-Provence, qui utilise des engrais verts dans ses 20 ha doliviers ; - Jean-Yves Fillatre, dans la Manche, très impliqué dans la sélection participative en pommiers avec lassociation Novafruits et qui introduit des animaux dans ses vergers (volailles, porcs).
Extraits végétaux : Comprendre leur fonctionnement
Frédérique ROSE, AuteurEn viticulture biologique et biodynamique, les extraits végétaux sont de plus en plus utilisés, notamment contre le mildiou. Ils présentent lintérêt davoir une forte biodégradabilité et, comme ils sont composés de nombreuses molécules, ils ninduisent pas de résistance chez les ravageurs. Les préparations à la ferme sont plus ou moins efficaces comparées à des produits formulés, mais elles permettent de gagner en autonomie et de se réapproprier un savoir botanique. De plus, leur toxicité est faible à nulle. Il est encore compliqué de comprendre leurs modes daction. Par exemple, il est difficile de savoir si un extrait végétal a un effet fongique, fongistatique ou de stimulation des défenses. De nombreuses questions restent également à résoudre sur leur utilisation (durée de laction, effet de la dilution, quelle synergie avec le cuivre ). Dans tous les cas, les extraits végétaux sont conseillés par rapport à lutilisation dune molécule. Cest ce qua illustré lune des expériences du Grab dAvignon en 2003 : une tisane de saule à 0.14 µmol/L a le même effet contre le mildiou quune solution à 7 mmol/L dacide salicylique. Les chimistes parlent dun effet « quenching » : une stimulation liée à un ensemble de molécules.
Flavescence dorée : De nouvelles pistes de recherche
Frédérique ROSE, AuteurÀ ce jour, trois leviers sont connus pour se protéger contre la Flavescence dorée (FD) en viticulture : limplantation de ceps indemnes, larrachage des pieds symptomatiques et lapplication des traitements obligatoires. Au-delà des vignes cultivées, des réservoirs possibles comme les vignes abandonnées ou les repousses de porte-greffes nécessitent aussi dêtre surveillés, car le risque de contamination est élevé. En Aquitaine, larrêté national de 2013, qui stipule quen cas de maladie, le pied doit être arraché, est appliqué à la lettre et beaucoup de cas sont recensés dans les vignes abandonnées. Au bord de la Garonne, un groupe de travail a repéré des larves sur 6 à 80 % des vignes sauvages ou abandonnées selon les sites. Les repousses de vigne pouvant se trouver sur des terrains privés, les particuliers y sont sensibilisés. Le projet Risca tente dévaluer comment les cicadelles se déplacent, de la friche à la culture, afin dadapter une protection phytosanitaire. Une autre voie étudiée est de rendre la cicadelle « inoffensive » en lempêchant de transmettre le phytoplasme à lorigine de la maladie (action sur l'ARN de la cicadelle). Dautres pistes de recherche sont en cours, comme la confusion vibratoire pour empêcher les cicadelles de communiquer, ou encore la sensibilité variétale. Face au temps que représente la prospection dans les vignes, lécole dagronomie de Purpan travaille à lutilisation de caméras multi-spectrales pour détecter les symptômes.
Journées techniques intrants de lItab : Focus sur les substances naturelles
Frédérique ROSE, AuteurLes Snub (substances naturelles à usage biostimulant) et les biostimulants sont deux intrants utilisés en bio mais à ne pas confondre. Ils sont rattachés à la réglementation des matières fertilisantes et supports de culture. Cependant, leurs compositions, leurs utilisations et leurs réglementations diffèrent et évoluent. Une Snub ne peut notamment pas contenir de micro-organismes, contrairement aux biostimulants. Du côté de la protection phytosanitaire, 20 substances de base ont été approuvées par la Commission Européenne. Au total, 16 sont désormais utilisables en bio. Dautres substances naturelles sont en cours d'homologation.
Medfel : Une place à côté des autres labels
Frédérique ROSE, AuteurSur la 11ème édition du Medfel, salon international de la filière fruits et légumes, la filière bio a continué sa percée, tout comme dautres démarches de qualité telles que le zéro résidus de pesticides (ZRP). Le ZRP, basé sur une obligation de résultats, semble trop focalisé sur l'aspect santé en négligeant l'environnemental. Il pourrait cependant être associé à la bio ou aux produits en conversion bio. Blue Whale, premier exportateur français de pommes, est impliqué dans les deux démarches. Alain Vialaret, directeur général de la structure, affirme que les deux démarches ne sont pas opposées et que chacune a ses consommateurs potentiels. Pour la commercialisation des pommes bio, la société a créé lassociation Élément Terre bio, dont le cahier des charges impose notamment certaines variétés afin de garantir une bonne qualité gustative aux consommateurs. Par ailleurs, lentreprise Téranéo, coopérative de fruits et légumes, teste le traitement des pêches et des nectarines bio à leau chaude, dont les résultats indiquent une conservation allongée de 3 à 4 jours.
Micro-doses de sucre : Quel effet contre Tuta absoluta ?
Frédérique ROSE, AuteurTuta absoluta est un ravageur de la tomate. Des moyens de lutte existent, comme la confusion sexuelle, lintroduction dauxiliaires, la mise en place de filets... mais la lutte contre linsecte doit encore être renforcée. Dans le projet Casdar Sweet, coordonné par Innophyt, cest leffet de micro-doses de sucre comme activateurs de défenses de la plante qui a été testé, notamment contre Tuta absoluta. Selon les premiers résultats, la stratégie optimale semble être : saccharose 1 g/l + fructose 1 g/l en complément du traitement Bt ; une piste intéressante pour affiner la protection contre ce ravageur.
Millésime bio : Le cuivre au cur des débats
Frédérique ROSE, AuteurLors du salon Millésime bio, la problématique du cuivre a alimenté les échanges durant plusieurs conférences et différents points de vue sont ressortis. Jacques Carroget, viticulteur dans le Muscadet et secrétaire général viticulture FNAB, insiste sur les conclusions de lEsco (Expertise scientifique collective) menée par lINRA : pour linstant, il nest pas possible de se passer du cuivre même si les doses ont cependant été largement réduites. Il ressort également de cette étude que des alternatives sont déjà bien utilisées par les viticulteurs, et ce depuis plusieurs années. Michel Gendrier, viticulteur dans le Loir-et-Cher, aborde la piste des cépages résistants, ainsi que le risque de contournement des résistances et de leur spécificité parfois sur une seule maladie. Patrick Guiraud, président de Sudvinbio, confirme que les vignerons utilisent tous les moyens mis à leur disposition pour lutter contre le mildiou. Il sinterroge également sur les taux de cuivre dans le sol : sont-ils si élevés ? Lun des objectifs du plan cuivre de la FNAB est dailleurs de réaliser des analyses de sol à grande échelle pour évaluer la teneur en cuivre réelle des sols viticoles. Eric Chantelot, directeur de lIFV Rhône-Méditerranée et expert national Ecophyto, rappelle que lEfsa a identifié des risques pour la santé des travailleurs dans l'utilisation du cuivre et que cela peut induire le port obligatoire dEPI (équipement de protection individuel phytosanitaire) en post-délai de rentrée.
Monilioses sur fruits à noyau : Connaître la maladie pour sen protéger
Frédérique ROSE, AuteurLa Journée technique fruits bio du Ctifl et de lItab sest tenue le 28 mars 2019. Les monilioses sur fruits à noyau, qui sont encore un problème majeur en bio, ont notamment été abordées. Des recherches, réalisées en Espagne sur pêches et nectarines, montrent que les infections se passent au verger (très peu lors du conditionnement) mais que les pertes ne sont visibles que post-récolte. Les conidies responsables de la maladie semblent se répartir dans un rayon de 1 mètre des fruits pourris et sont sensibles aux différences de température et dhumidité (à 20°C et 60 % dhumidité, elles survivent moins dune journée). Des essais ont été conduits sur pêche ou abricot, avec des produits de biocontrôle à base de Bacillus amyloliquefaciens CPA-8, de Penicillium frequentens, du cuivre, du curatio... ; les résultats montrent une efficacité variable. Laurent Brun, ingénieur de recherche à lInra, travaille sur lidentification des stades où les abricotiers sont les plus sensibles, notamment en lien avec le climat. La sensibilité semble se développer de manière croissante du stade bouton blanc au stade fleur ouverte, et les pourcentages de fleurs infectées sont variables selon les conditions climatiques. Linfluence de la pluie est démontrée : des chercheurs ont mis en place des courbes permettant destimer le pourcentage de fleurs contaminées par rapport à la pluviométrie. À laide de tous ces résultats, une feuille de calcul « moulinette moniliose » a été élaborée afin dévaluer le potentiel de contamination. À terme, et avec les compléments des résultats de recherche à venir, cette feuille pourrait devenir un outil daide à la décision.
Mouche de la carotte : Lhuile essentielle doignon fait de leffet
Frédérique ROSE, AuteurEn bio depuis 2004, dans le Var, Isé Crébely cultive, chaque année, 2 000 à 3 000 m² de carottes. La mouche de la carotte est un des ravageurs qui la préoccupe le plus, car 70 à 80 % des carottes sont touchées si rien nest fait. Habituellement, les producteurs utilisent des filets, mais, selon Isé Crébely, ce nest pas satisfaisant car ils sont souvent difficiles à bien fixer, susent vite et demandent beaucoup de manutention. Afin de trouver une alternative efficace, et inspirés par les Néerlandais, Agribio Var et Agribio 05 testent alors, en 2016 et 2017, lhuile essentielle doignon. Produite aux Pays-Bas, elle fonctionne comme masqueur dodeur et elle est utilisée avec un diffuseur. Les producteurs constatent quavec la diffusion dhuile essentielle doignon, la culture de carottes nest jamais touchée à plus de 10 %. Isé Crébely a, depuis, adopté cette pratique en disposant un diffuseur pour 500 m² de culture.
Mulcher avec du bois vert criblé : Économiser leau au verger
Frédérique ROSE, AuteurLe Civam bio 66 a testé le mulch de bois vert criblé (BVC) sur plusieurs parcelles de vergers en 2017 et 2018. Les BVC sont des déchets verts, broyés et criblés en déchetterie. Lobjectif était de comparer des rangs recouverts de mulch de BVC avec des rangs en sol nu, afin dévaluer les potentielles économies deau. Létat hydrique du sol a été mesuré de mai à septembre, avec deux paires de sondes tensiométriques, lune à 25 cm de profondeur et lautre à 50 cm. En 2017, les tests ont été conduits sur six parcelles (abricotiers, kakis, pêchers, oliviers et grenadiers). Les résultats montrent que les rangs mulchés ont une meilleure capacité à retenir leau : le mulch réduit lévaporation et limite les écarts dhumidité. Le mulch a ainsi permis aux arbres dêtre dans leur zone de confort hydrique, ce qui nétait pas le cas en sol nu. Le mulch présente néanmoins quelques inconvénients : son installation peut être compliquée si larboriculteur ne possède pas dépandeur à fumier ; il peut savérer inefficace contre les adventices si celles-ci sont déjà bien installées ; il peut rendre difficile lapport dengrais et apporter certaines fois des bouts de plastique. En 2018, lessai sest poursuivi sur deux parcelles dabricotiers irriguées. Le mulch a alors permis déconomiser 315 m3 deau entre le 5 juillet et le 30 août, sur une parcelle dun hectare contenant 416 arbres.
Occitanie : Les atouts de la contractualisation
Frédérique ROSE, Auteur« Lengagement durable des acteurs, une condition pour la réussite des filières bio » était le thème de lAG dInterbio Occitanie (IBO), le 6 juin 2019. Le développement des contrats entre producteurs de fruits et légumes et transformateurs est un enjeu de lassociation. Plusieurs entreprises régionales témoignent de leurs expériences. Pro Sain, conserverie bio, fonctionne avec des contrats pluriannuels et offre des primes de 10 /t de tomates pour fidéliser ses producteurs. La coopérative Qualisol collecte des céréales et oléoprotéagineux en bio et en C2. Chaque année, elle sengage sur un prix dachat avant le semis. Depuis 2016, Qualisol développe le commerce équitable en partenariat avec la Scop Ethiquable. Ethiquable sengage sur un prix pour trois ans, établi en concertation et en toute transparence, de façon à ce que 40 % du prix payé par le consommateur revienne au producteur. La Scop reverse aussi une prime de développement à la coopérative, que Qualisol affecte aux GIEE quelle suit.
Olivier Sabathié, arboriculteur : « Ne pas stresser les jeunes vergers ! »
Frédérique ROSE, AuteurOlivier Sabathié, arboriculteur biologique installé depuis 2002 dans le Tarn-et-Garonne, a accueilli les participants de la journée Innovagri, organisée par les Chambres dagriculture dOccitanie. Il a axé sa visite sur la gestion de lherbe, plus particulièrement dans les jeunes vergers. À ses débuts, il avait fait lerreur deffectuer des passages trop fréquents et trop profonds de disques ouvrants ou de fraises, ce qui a stressé ses jeunes vergers et a retardé leur croissance. Maintenant, il travaille beaucoup avec des brosses, en commençant les passages très tôt dans la saison (février-mars) afin de sattaquer à des plantules et déviter un enherbement important. Pour pouvoir passer la brosse, il faut que le sol soit ressuyé et légèrement frais, mais pas trop sec. Si les conditions ne permettent pas son utilisation, Olivier Sabathié recourt à des lames ou à la fraise, mais pas trop profondément. Il utilise aussi des bineuses à doigts Kress, quil combine ou non à des houes rotatives, afin de travailler au plus près des troncs. Le principal inconvénient de ces différents outils est leur lenteur dexécution : 1,5 à 2,5 km/h. Cet arboriculteur est par contre plus souple avec ses vergers adultes : il travaille des bandes de 50 cm de part et dautre du rang, sans chercher à aller entre les arbres. Si des vivaces prennent le dessus, il passe lépampreuse une fois par an.
P. Loridat producteur de myrtille en Haute-Saône : « Je recherche la qualité »
Frédérique ROSE, AuteurPhilippe et Annemieke Loridat sont producteurs de myrtilles bio, aux pieds des Vosges, depuis 1991. Ils cultivent treize variétés anciennes et gustatives afin notamment dassurer une meilleure résistance aux aléas climatiques et aux ravageurs. Ils misent tout sur la qualité de leurs fruits : ils commercialisent les meilleurs en vente directe et transforment les fruits qui ne répondent pas à leurs critères de qualité. Ils fertilisent leurs parcelles avec un amendement organique type 3.3.3 + 4 et irriguent au goutte-à-goutte. Leur gestion des ravageurs et des maladies repose principalement sur la biodiversité (ils pratiquent lenherbement pour favoriser les auxiliaires). Pour savoir sils doivent traiter au Bt les variétés les plus sensibles aux chenilles verte, ils effectuent des préfloraisons forcées : ils coupent des rameaux et les font fleurir précocement en intérieur afin de vérifier si le ravageur est présent ou non. Ils arrivent plutôt bien à gérer la Drosophila suzukii, même si elle reste présente dans leur parcelle, et ils refusent de traiter au spinosad. En cas de trop forte pression, la petite taille de leur exploitation leur permet de ramasser tous les fruits rapidement et de les transformer. Leur système de production est gourmand en main duvre : ils emploient l'équivalent de dix salariés locaux à plein temps sur leur 4,5 ha pour une production de 40 tonnes.
La pomme de terre : Des enjeux multiples ; Samuel Gohier, dans le Maine-et-Loire : Les gains du monorang
Frédérique ROSE, AuteurLe marché de la pomme de terre bio en circuit long est en augmentation. En 2018, les rendements ont été fortement impactés par la sécheresse (chute de 14 % par rapport à 2017). Selon Fabris Tréhorel, gérant de la Scic Douar Den en Bretagne, les variations de rendement entraînent surtout des difficultés commerciales : comment faire si les volumes ne sont pas honorés ? Et que faire en cas de surplus ? Le mildiou reste la maladie phare à combattre. La création de variétés résistantes reste lune des principales alternatives au cuivre. Frédérique Aurousseau, responsable scientifique de création variétale au Comité Nord Plants, rappelle quil est nécessaire de continuer à traiter des variétés résistantes pour limiter leur exposition aux pathogènes et ralentir les phénomènes de contournement. De plus, il ne faut pas oublier que lacceptation des nouvelles variétés par les consommateurs est toujours un défi. Comme il est difficile davoir tous les critères de sélection sur une même variété, il est important de les hiérarchiser. Selon Fabris Tréhorel, la résistance au mildiou doit maintenant passer avant les qualités de présentation. Vient ensuite le témoignage de Samuel Gohier, maraîcher diversifié en Maine-et-Loire qui cultive de la pomme de terre sur 2000 m2 en monorang. Cette technique lui permet de gérer plus facilement le mildiou, doptimiser le suivi de la culture et de diminuer le temps de main-duvre.
Produire des pommes à cidre : Miser sur les variétés anciennes
Frédérique ROSE, AuteurDans lOrne, Dominique et Nathalie Plessis cultivent 22 ha de vergers de pommes à cidre convertis en bio depuis 2008. Ils utilisent une grande diversité de variétés anciennes quils ont implantées par blocs variétaux (réfléchis afin de faciliter la pollinisation car certaines variétés sont diploïdes et dautres tétraploïdes). Parmi les variétés anciennes, certaines sont très tardives, ce qui présente de nombreux avantages : elles débourrent en mai après les gelées tardives et à la fin du cycle de projection de la tavelure, et elles atteignent le stade C a posteriori des vols danthonomes. Sur le reste du verger, Dominique et Nathalie utilisent entre 0,8 et 1 kg/ha/an de cuivre associé à du soufre en trois ou quatre passages (ils sautorisent quelques taches sur les fruits mais restent vigilants car un arbre affecté est moins résistant face aux autres ravageurs). Grâce à une forte biodiversité, la gestion des maladies et des ravageurs est bien maîtrisée. Ils ne tondent que deux fois par an pour favoriser les auxiliaires et ont installé des nichoirs à mésanges, des nichoirs à insectes, ainsi que des perchoirs à rapaces. Pour gérer le carpocapse, ils traitent une fois avec le virus de la granulose fin juin, les mésanges soccupent ensuite du reste. Grâce aux auxiliaires présents avec les nombreuses fleurs, la lutte contre le puceron est quasi nulle. Lanthonome reste le principal souci sur les variétés non tardives. Pour évaluer sa présence, ils réalisent des frappages quotidiens en saison et effectuent deux passages à demi-dose de spinosad. A terme, ils aimeraient trouver une alternative à ce produit.
Projet Greenresilient : Concevoir des systèmes sous abris résilients
Frédérique ROSE, AuteurLe projet européen Greenresilient a pour objectif de développer des itinéraires techniques innovants sous serre : plus écologiques, moins intensifs et peu dépendants des intrants extérieurs. Le Grab dAvignon est le partenaire français de ce projet. Il a choisi de tester trois leviers dans deux tunnels : un tunnel avec bandes fleuries et lautre sans ; à lintérieur de chaque tunnel, une culture seule et la même culture en association ; et, au sein des associations, une partie recouverte dun mulch et lautre dun paillage plastique. En 2018, la tomate a été testée, en association ou non avec du concombre (un pied sur deux), et avec un paillage de foin de luzerne de 8 cm dépaisseur. Les résultats montrent une plus forte proportion dauxiliaires dans les tunnels avec les bandes fleuries. Un retard de culture de 10 jours a été observé avec le mulch, qui réchauffe moins le sol que le paillage plastique, mais qui libère très rapidement de lazote. Concernant lassociation de cultures, très peu de concurrence a été observée. En 2019, cest lassociation aubergine-poivron qui a été testée, avec le même paillage. Pour ce dernier, les résultats rejoignent ceux de 2018 : un relargage dazote est observé mais avec un retard des cultures.
Punaises phytophages des tomates, aubergines et choux : Chercher les bons moyens de protection
Frédérique ROSE, AuteurDans le cadre du projet Impulse, le Ctifl et ses partenaires étudient différents moyens de lutte contre les punaises phytophages. Ces dernières peuvent engendrer jusquà 90 % de perte de récolte et restent un verrou en agriculture biologique. Les scientifiques ont tout dabord cherché à améliorer leurs connaissances sur la biologie de linsecte. Ils se sont ensuite penchés sur la recherche dauxiliaires de culture. Suite à des expérimentations, Trissolcus basalis a été identifié comme un parasitoïde de la punaise Nezra viridula. La stratégie visée est celle de la lutte biologique par introduction dauxiliaires, mais il reste à déterminer les doses et fréquences optimales des lâchers. Nabis spp a également été retenu. Il sattaque au stade L1 et L2 des punaises, mais son comportement avec les autres auxiliaires et son innocuité sur la plante restent encore à étudier. Des essais ont également permis de tester lefficacité de filets anti-insectes : globalement, les dégâts causés par les punaises étaient moins nombreux sous filet (même si une légère recolonisation a été observée en été) et une augmentation du rendement a été constatée. Lintérêt de la technique reste à confirmer et celle-ci devrait certainement être associée avec dautres moyens de protection. Des plantes pièges ont aussi été testées en plein champ (chou chinois, moutarde, colza). Cependant, la présence de larves a été observée dans ces plantes qui peuvent donc devenir une source de contamination. Très peu de connaissances sont disponibles sur ces plantes pièges, et de nouveaux essais sont programmés avec des ajustements.
Serres mobiles : Désintensifier et produire 14 mois dans lannée
Frédérique ROSE, AuteurJérôme Dehondt, maraîcher bio en Maine-et-Loire, et Maët Le Lan, responsable de la SEHBS (station expérimentale en maraîchage de Bretagne Sud de la Chambre dAgriculture), expérimentent des serres mobiles depuis deux ans. Le déplacement des serres a pour but daméliorer la durabilité des systèmes maraîchers bio. Lintérêt agronomique est la régénération des sols. En déplaçant les serres, la terre est de nouveau soumise aux intempéries et à plus de contact avec la biodiversité. Cette méthode permet aussi un tuilage des cultures. Par exemple, les cultures dautomne-hiver peuvent être implantées en plein air en septembre alors que la serre continue de couvrir les cultures dété. La serre peut ensuite être déplacée avant les premiers gels. Dans les deux cas, du temps de production est gagné par lagriculteur, puisquil na pas à arracher pour pouvoir planter une nouvelle culture. Dans son expérimentation, La SEHBS compare la serre mobile avec un tunnel fixe de même dimension. Les premiers résultats montrent que, selon les conditions météorologiques, le rendement nest pas meilleur en serre mobile mais que cette méthode permet de planter une culture de plus. Il apparaît aussi une diminution de la présence dadventices. Néanmoins, dun point de vue pratique, les serres mobiles sont un équipement particulier encore peu développé et dont la manuvre est compliquée.
Vignerons du monde : Emiliana : Andrés Aparicio Kocher, gérant agricole : Valoriser une diversité de terroirs
Frédérique ROSE, AuteurAvec ses 780 ha de vignes, la société Emiliana détient le plus important vignoble biologique du Chili. Elle a été fondée par la famille Guilisasti dans les années 80 et a été pionnière en matière dagriculture biologique et biodynamique (la totalité de la superficie est en bio depuis 20 ans et en biodynamie depuis 15 ans). Emiliana est maintenant gérée par Andrés Aparicio Kocher. Les vignes sont majoritairement localisées dans le centre du pays, mais elles sont réparties sur une grande diversité de terroirs. Comme les précipitations sont quasiment nulles entre le printemps et lété, toutes les vignes sont irriguées en goutte-à-goutte. Les attaques de maladies fongiques sont minimes : loïdium est la maladie le plus importante tandis que le botrytis et le mildiou sont quasiment inexistants. Concernant les ravageurs, un coléoptère (Athlia rustica) pose problème en sattaquant aux jeunes pousses. Quant à la gestion de lenherbement, elle diffère selon les vignes (travail du sol ou engrais verts sur linterrang). Pour Andrés Aparicio Kocher, le principal défi réside dans la recherche dune fertilité optimale. Pour cela, il utilise plusieurs leviers (compost, thé de compost, préparations biodynamiques ).
Vu au salon Tech&Bio 2019 ; Vu sur autres salons ; Vu au Space ; Vu au salon Sommet de lÉlevage
Jean-Martial POUPEAU, Auteur ; Frédérique ROSE, Auteur ; Frédéric RIPOCHE, AuteurCet article décrit plusieurs innovations exposées à l'occasion des éditions 2019 de divers salons : Tech&Bio (Drôme), Space (Ille-et-Vilaine), Sommet de lÉlevage (Puy-de-Dôme) et autres salons. Il présente : 1 - différents outils de travail du sol, de désherbage (mécanique, électrique) et de guidage GPS ; 2 - divers équipements agricoles : un bâtiment déplaçable pour volailles et pondeuses, une centrale photovoltaïque produisant de lélectricité, des filets paragrêles pour le vignoble, un drone pour pulvériser des traitements dans les vignes, une sonde de température pour matières fermentescibles, un trieur séparateur, aérodynamique, un boîtier à variateur autorégulé sur un fertiliseur ; 3 d'autres innovations plus spécifiques à lélevage : des aliments dallaitement multi-espèces, des aliments minéraux, des produits utilisés en médecines alternatives (homéopathie, phytothérapie, aromathérapie), de la mélasse de betterave bio, un soin pour animaux à base dargile, une gamme de produits permettant de mieux valoriser les fumiers, et un produit naturel de post-trempage pour les vaches laitières.
Bioélectronique de Vincent : Terrain équilibré, clé de la santé
Frédérique ROSE, AuteurLors de sa journée technique du 25 janvier 2018, l'Itab a présenté l'utilisation de la bioélectronique en agriculture, un modèle conceptuel prenant en compte les flux d'électrons et de protons au sein du vivant. C'est Louis-Claude Vincent, ingénieur hydrologue, qui, dans les années cinquante, a initié cette méthode. Celle-ci s'appuie sur trois paramètres clés : le pH, le potentiel d'oxydo-réduction et la conductivité, décrits dans cet article. L'application de la bioélectronique en agriculture vise à améliorer la santé des sols et des plantes cultivées en jouant sur leurs conditions bio-physico-chimiques. Concrètement, pour ce faire, des agriculteurs travaillent sur la qualité de leurs composts, utilisent des macérations ou encore des lacto-fermentations. Témoignages dans cet article.
Biofil fête ses 20 ans ! : La bio dans 20 ans
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur ; Frédérique ROSE, Auteur ; Frédéric RIPOCHE, AuteurLagriculture biologique est à un tournant de son histoire et, tout en devant progresser sur des questions quelle sest depuis longtemps appropriées (sélection variétale, génétique animale, évaluation des externalités), elle doit semparer de sujets émergents, comme celui des nouvelles technologies - robotique, intelligence artificielle, monitoring. Le dossier souvre sur limplication de lINRA durant ces vingt dernières années, à travers une interview de Marc Benoit, co-directeur du Comité interne de lagriculture biologique dont la création en 2000 a réellement lancé les travaux sur la bio au sein de linstitut de recherche (avec des recherches pluridisciplinaires sur le long terme, classant lINRA premier publieur international sur la bio depuis 3 ans). Un tour dhorizon des filières, des enjeux actuels et perspectives est ensuite proposé. Si la filière vin bio sappuie sur une série de scénarios pour élaborer son plan daction, la filière semences bio est, quant à elle, impulsée par la réglementation (de plus en plus de variétés hors dérogations, obligation dutiliser en 2035 des semences et plants entièrement bio). Après un article sur la génétique bovine (présentation de résultats des programmes détudes GenAB et 2-Org-Cows), place aux nouvelles technologies (questionnement sur leurs plus-values et dangers potentiels). Le thème de la protection des cultures clôt ce dossier. Quel avenir du biocontrôle chez les bio et quel devenir des substances actives composées de cuivre et des recherches alternatives à leurs utilisations (suite à la parution, en janvier 2018, du rapport final dévaluation de lEfsa) ?
Biofil fête ses 20 ans ! : Changement déchelle
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur ; Frédérique ROSE, Auteur ; Jean-Martial POUPEAU, Auteur ; ET AL., AuteurExplosion du nombre de conversions, fortes attentes du marché et exigences du consommateur placent aujourdhui lagriculture biologique à un tournant, un changement déchelle incontournable que doivent appréhender les acteurs de la bio. Biofil, dans ce dossier, pose le cadre et interroge coopérateurs, organisations de producteurs et experts. En introduction : linterview de Stéphanie Pageot, présidente sortante de la Fnab, qui balaie les chantiers en cours (renouer avec le logo AB aux règles françaises, accueil et installation des nouveaux arrivants, juste rémunération du producteur, futur de la Fnab, etc.). De son côté, Bio Loire Océan, association de producteurs de fruits et légumes bio, présente un modèle dorganisation collective et autonome pionnier (en laissant les producteurs libres de choisir leurs prix et débouchés et en proposant un cahier des charges aux valeurs écologiques, économiques, sociales et sociétales). Autre modèle de réussite : celui de la coopérative des agriculteurs bio du Sud-Ouest, Cabso, qui a pérennisé un tissu de producteurs grâce au maintien des prix, élaborés selon les coûts de production des adhérents. Christophe Lecuyer, président de la commission bio de Coop de France, apporte son expérience et fait part de ses satisfactions et craintes sur lavenir de la bio, qui « nest pas la seule à bénéficier des faveurs des consommateurs ». Pour finir, le dossier aborde les défis majeurs de lélevage sur la santé et le bien-être animal (mieux appréhender la santé animale par auto-surveillance et auto-prévention) du point de vue de Catherine Experton, de lItab, et de Thierry Mouchard, de la Frab Nouvelle-Aquitaine. Linterview de la vétérinaire Christine Filliat, en fin de dossier, complète les propos précédents avec léclairage de ses pratiques anti-poux et notamment de lefficacité du Lentypoux (produit ingéré par les poules via leau de boisson, mis au point avec lItavi).
Biofil fête ses 20 ans ! : Essuyer les plâtres
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur ; Frédérique ROSE, Auteur ; Cécile MARCUS, Auteur ; ET AL., AuteurRegroupant seize témoignages, à travers toute la France, dagriculteurs et déleveurs bio de toutes les productions, ce dossier fait parler les pionniers de la bio, qui ont connu cette agriculture dans un marché de niche et ont contribué à ce quelle prenne une véritable part de marché. Sont évoqués les faits marquants de leur parcours, les défis technico-économiques quils ont relevés, mais aussi les difficultés rencontrées. Ces avant-gardistes de la bio aboutissent aujourdhui à des systèmes de production performants, enrichis de plus de vingt ans dexpérience bio, et conservent un temps davance en travaillant sur des projets et essais toujours plus novateurs (sapprocher de lautonomie totale, faire du zéro phyto (bio), etc.). En introduction de ce dossier, figure une interview du coordinateur de lagriculture biologique depuis 1993 à lAPCA, Jacques Pior, qui revient sur le rôle joué par le réseau des chambres dagriculture dans lémergence de la bio et celui des conseillers bio très tôt mobilisés dans laccompagnement de terrain.
C. Sabatier, vigneron-paysan dans lHérault : Se diversifier et viser lautonomie
Frédérique ROSE, AuteurChristophe Sabatier, vigneron paysan bio dans lHérault, joue la carte de la diversification sur son domaine. Il cultive 16 ha de grandes cultures valorisées en huiles ou en alimentation pour son élevage de porcs ; ainsi que 12 ha de vignes quil vinifie et dont il commercialise le vin en vente directe (vin sans sulfite ajouté). Depuis 2015, il loue un hectare à un maraîcher bio qui souhaitait sinstaller et 10 ha, depuis 2017, à deux paysans boulangers, ce qui permet de vendre des produits encore plus diversifiés. Depuis plus de trois ans, C. Sabatier sème dans ses vignes, dans un inter-rang sur deux, un engrais vert (mélange complexe de plusieurs familles botaniques) qui est ensuite détruit en avril. Sur les autres rangs, il sème des céréales (dont des blés de variétés anciennes) qui seront moissonnées et vendues aux paysans boulangers. Ses parcelles en vigne servent également de test pour les tuiles Symbio, qui sont utilisées en tant que paillage permanent sous les ceps de vigne (un focus est effectué dans larticle pour expliquer leur fonctionnement). Enfin, lun des objectifs de C. Sabatier est de ne plus utiliser dénergie fossile pour travailler ses vignes en passant en traction animale.
Confusion sexuelle contre Tuta absoluta : Un nouveau moyen de lutte à combiner
Frédérique ROSE, AuteurIl existe plusieurs leviers pour lutter contre Tuta absoluta (papillon ravageur de la tomate). Depuis juillet 2018, un nouveau produit basé sur la confusion sexuelle, Isonet T, a été homologué en France pour les tomates sous abris. Le Civam 66 la testé en le combinant à dautres moyens de lutte. Deux tunnels ont servi à lexpérimentation : un témoin et un avec de la confusion sexuelle, qui ont tous les deux reçu dautres moyens de lutte (plants traités au spinosad, feuilles minées enlevées à la plantation, lutte biologique, filets anti-insectes installés sur lextérieur des ouvrants, traitements au Bt). Lapplication des phéromones sest effectuée à laide de 1 000 diffuseurs par hectare (600 HT). Il est important de saturer lair le plus tôt possible (au plus tard le même jour que la plantation) pour éviter que le ravageur ne se développe, sinon la confusion sexuelle peut être inefficace. Une différence a bien été constatée entre les deux serres au niveau des feuilles affectées : mi-juillet, 60 % de plants ont été attaqués dans la serre témoin contre 5 % dans la serre avec confusion sexuelle. Cependant, même si seulement 5 % des fruits sont infestés, lattaque des feuilles diminue la photosynthèse et peut altérer la vigueur et la santé des plants. Les résultats dun test complémentaire effectué en PACA sont également disponibles dans un encart.
Conservation des pommes : Limiter les pertes
Frédérique ROSE, AuteurLaurent Jamar, chercheur au Centre Wallon de Recherches Agronomiques, est intervenu lors des Journées Techniques Fruits et Légumes Biologiques de lItab des 24 et 25 janvier 2018. Les pertes de pommes après récolte peuvent être importantes et atteindre 15 à 30 %. En bio, la prophylaxie permet de limiter les dégâts mais nest pas suffisante. Le traitement à leau chaude est efficace mais demande de lourds investissements, tout comme les chambres froides à atmosphère contrôlée qui ne conviennent quaux gros volumes de production. Pour optimiser leur conservation, le CRA-W a testé des modules à atmosphère contrôlée de Janny MT pouvant contenir 300 kg de fruits et les a comparés à des palox ouverts. Plusieurs variétés de pommes ont été testées selon plusieurs critères, liés au développement de maladies et aux qualités organoleptiques. Les analyses sensorielles montrent que les pommes contenues dans les modules semblent plus fermes et donc plus appréciées. Les gloeosporioses (mélange complexe de champignons) semblent moins se développer sur certaines variétés issues des modules Janny MT. Des essais ont également été menés sur deux traitements contre les gloeosporioses en verger : Myco-Sin (non homologué en France) et Vacciplant (homologué en France). Leurs effets sont plus ou moins significatifs suivant les conditions dessai.
Conservation du potimarron : Trouver les bons leviers
Frédérique ROSE, AuteurLe potimarron est de plus en plus présent dans les assiettes des consommateurs et, de fait, dans les rotations des maraîchers. Lors des journées techniques de l'Itab organisées en janvier 2018, des résultats d'essais en agriculture biologique sur la conservation de ce légume, point le plus délicat de sa production, ont été présentés. Ils ont été réalisés sur la station expérimentale en maraîchage de Bretagne Sud, dans le Morbihan, par la Chambre Régionale d'Agriculture, ainsi que chez des producteurs du Finistère. Plusieurs leviers ont été étudiés : la variété, les conditions de stockage donc, mais aussi la date de récolte. Une stratégie témoin, consistant à stocker les fruits sur palettes dans un hangar, a été comparée à : - la méthode "tunnel", où les potimarrons sont stockés sur palettes sous serres pendant 10 jours puis sous hangar ; - la méthode sous conditions contrôlées, à une température de 14°C, une hygrométrie de 60-75 % et une ventilation régulière ; - et une stratégie "forte température" où les courges sont séchées à 30°C pendant 10 jours puis placées en conditions contrôlées. C'est sous conditions contrôlées que les potimarrons se conservent le plus longtemps (jusqu'à mi-février), mais l'application de cette méthode doit être pertinente avec la date de vente souhaitée par le producteur. En ce qui concerne la date de récolte, une récolte précoce, à sous-maturité, facilite la conservation, mais il faut toutefois trouver le compromis avec le taux de sucre et la qualité gustative. Une récolte au stade optimum, au début de la sénescence du feuillage, est alors à privilégier.
Dossier : Cultures maraîchères : Optimiser les fermes
Frédérique ROSE, AuteurLa demande en légumes bio continue daugmenter, ce qui est une bonne nouvelle pour les maraîchers en agriculture biologique. Cependant, il nest pas évident de disposer de semences de qualité en quantités suffisantes, de gérer la fertilisation et les nombreuses espèces différentes, de maîtriser les itinéraires techniques et de sorganiser pour répondre aux nouvelles attentes des consommateurs. Ce dossier aborde : - la filière vue par Charles Souillot, consultant en maraîchage biologique ; - la production de semences de carotte nantaise par Lucien Laizé, producteur-multiplicateur bio dans le Maine-et-Loire (tests de production en plein champ) ; - limportance de lergonomie et de lorganisation du travail en récolte et post-récolte pour se dégager du temps et moins se fatiguer, avec le témoignage de Christophe Jouault, maraîcher bio en Mayenne ; - le suivi de lévolution des fermes maraîchères bio normandes (association Bio Normandie) ; - la gestion de la fertilisation pour prévenir les maladies et les ravageurs (outil de suivi de la minéralisation Nitrachek et logiciel de calcul du bilan azoté Orgaleg) dans le cadre des groupes Dephy du Gab 44 et dAgrobio 35.
Dossier : Parcours techniques
Cécile MARCUS, Auteur ; Frédérique ROSE, Auteur ; Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurComme l'illustrent ces 4 témoignages, les viticulteurs bio ajustent en permanence leurs pratiques pour obtenir un raisin de qualité, que ce soit dans l'attention portée à la vie du sol, dans la lutte contre les maladies et les ravageurs ou dans la maîtrise de l'herbe : - Château-Ferrière : Gérard Fenouillet, directeur de production : l'excellence affirme sa différence ; Le domaine, situé en Gironde, est devenu l'un des leaders du mouvement de la bio et de la biodynamie et produit des grands crus classés ; Gérard Fenouillet en est l'actuel directeur de production, mais il est aussi la mémoire vivante de l'histoire du domaine et raconte son évolution ; - Château Beauregard Mirouze : Karine et Nicolas Mirouze : priorité au sol ! ; Au cur des Corbières, dans l'Aude, Karine et Nicolas Mirouze ont entrepris un travail de restructuration du vignoble du domaine familial avec pour premier objectif de redonner vie au sol ; - Domaine Réaut : Alain Réaut et son fils Alexandre : 30 ans de biodynamie ! ; Alain Réaut, dans l'Aube, a converti son vignoble de 9 ha en biodynamie, en pionnier, en 1992, dans une démarche partagée avec ses deux voisins ; - Domeniul Bogdan, Bogdan Mihalcea : "La biodynamie, c'est l'avenir !" ; En 2011, Bogdan Mihalcea, issu du monde des énergies renouvelables, a décidé de créer, au sud-est de la Roumanie, un vignoble en biodynamie, composé principalement de cépages français.
Dossier : Vinifier et élever le vin : Entre procédés physiques et intrants
Frédérique ROSE, AuteurPour produire un vin de qualité, les techniques mises en uvre en cave sont essentielles, même si la qualité de la vendange reste prioritaire. Dans ce dossier, experts et vignerons apportent leur regard et témoignent. Stéphane Becquet, animateur conseil des Vignerons bio Nouvelle-Aquitaine et en charge de l'nologie à l'Itab, fait le point sur les enjeux de la vinification et de l'élevage de vins bio, ainsi que sur les nouveaux intrants et techniques autorisés par la réglementation ou en cours d'étude. Si les vins sans soufre (SO2) se multiplient, il reste difficile de se passer totalement de cet intrant, en particulier pour certaines couleurs de vins et certains cépages. La bioprotection, comme alternative, est à l'étude. La non-utilisation de soufre semble aussi favorable au développement du goût de souris, un défaut rappelant l'odeur de cages de rongeurs mal entretenues. Les laboratoires Dubernet étudient les mécanismes chimiques responsables du développement de ce défaut afin de mieux les comprendre et tenter de trouver des solutions. A travers leurs témoignages, un nologue d'Occitanie et un vigneron du Maine-et-Loire expliquent leurs démarches et techniques pour limiter le recours au soufre (bioprotection, maîtrise de la température et du taux d'oxygène dissous, macération carbonique).
Elever des truites : Vigilance et patience
Frédérique ROSE, AuteurCet article est composé de deux témoignages déleveurs de truites bio. Stéphane Paol, pisciculteur dans la Drôme depuis 2008, développe, en plus de lélevage et la transformation de truites arc-en-ciel et fario, une activité de reproduction, incubation et alevinage. Chaque année, il sélectionne 300 poissons reproducteurs, puis effectue un strippage (pression abdominale pour recueillir les gamètes lorsque ces derniers sont matures). Après avoir mélangé les gamètes, les ufs sont disposés sur une clayette pour une incubation de 45 jours. Une fois que les alevins ont éclos et que leur sac vitellin est résorbé, ils sont sevrés et nourris à la farine de poisson et sont transférés dans des bassins plus importants. Pour S. Paol, le plus difficile est de limiter les pathogènes. Il utilise du sel pour éviter le développement de champignons pendant lincubation des ufs et de leau oxygénée dans les bassins quil estime fragiles face à la saprolégniose (parasite qui atteint les branchies et fait mourir les poissons par asphyxie). Le second témoignage est celui dAlain Palacin, pisciculteur en Haute-Garonne depuis 1998, qui élève et transforme des truites arc-en-ciel. Il achète entre 60 000 et 100 000 truitelles par an et explique son choix de ne pas produire dufs et dalevins, ainsi que les atouts de la truite arc-en-ciel. Il explique également sa gestion de leau : il bénéficie dune bonne qualité deau et pallie le manque de débit en été par des aérateurs. Situé en amont dun lac daltitude (lac dÔo) qui alimente une centrale électrique, il apporte des éléments sur les deux inondations quil a subies.
Engrais verts, paillages, mulchs végétaux... : Tester les alternatives
Frédérique ROSE, AuteurCet article présente un témoignage et une expérimentation sur lutilisation dengrais verts et autres couverts végétaux en maraîchage bio (dont la vocation est daméliorer la fertilité des sols, de lutter contre les adventices et de gagner en temps de travail). Le projet Sefersol (mené depuis 2015 au Lycée Agricole Les Sillons de Haute-Alsace) compare un système de référence classique avec deux systèmes de cultures innovants (utilisation intensive dengrais verts broyés et enfouis ou travail du sol limité). La qualité des sols (test à la bêche) est supérieure pour les systèmes innovants (gestion de lhumidité). Selon les cultures et les années, les rendements des systèmes innovants sont inférieurs, supérieurs ou égaux à la référence. Limplantation dengrais verts sous couvert de cultures est aussi testée. Un maraîcher bio dIsère, Cyrille Fatoux, travaille avec des engrais verts depuis 2011. Son objectif est de limiter la main duvre par la réduction de la préparation des sols et du désherbage. Il détaille ses choix techniques dimplantation de couverts (choix des espèces (phacélie, trèfle), date de semis), de destruction (couverture par du foin, par des bâches densilage) en fonction des cultures de légumes (semis ou plantation).
Extraits végétaux : Gagner en efficacité contre le mildiou
Frédérique ROSE, AuteurDe 2014 à 2016, en Pays de la Loire, un projet a été consacré aux intérêts des extraits végétaux (macération, teinture mère, huile essentielle, tisane ou décoction) pour lutter contre les maladies de la vigne : Mildiouplantes. Lobjectif : étudier lefficacité du traitement cuivre et soufre (en doses habituelles et en demi-doses) associé à des extraits végétaux. Les résultats tendent à montrer une efficacité supplémentaire (mais insuffisante selon les expérimentateurs) de 5 à 10 % pour les deux modalités, à condition cependant de ne pas excéder 120 g de plantes sèches par hectare. Une plante prometteuse : lachillée millefeuille, avec laquelle lefficacité du traitement est améliorée de 40 %. Un vigneron bio alsacien, Yves Dietrich, utilise les plantes depuis les années 2000 et témoigne de ses pratiques, qui lui permettent de diminuer les doses de cuivre (réalisation dune préparation intermédiaire entre la tisane et le purin dortie, décoction de prêle au sol et utilisation dhuiles essentielles).
Fertilisation des cultures légumières : Tester la luzerne fraîche
Frédérique ROSE, AuteurLa station expérimentale en maraîchage de Bretagne Sud (SEHBS) expérimente, depuis 2015, lapport de luzerne fraîche pour fertiliser des cultures légumières. Lobjectif est de limiter les intrants puisque les maraîchers bretons ont de plus en plus de difficultés à se procurer de la matière organique. Les expérimentateurs ont tout dabord voulu quantifier la biomasse produite par la luzerne et regarder la coïncidence entre les moments de fauche de la luzerne et la mise en place de la culture légumière. Les résultats révèlent que la luzerne peut se faucher en mai, juillet et septembre, ce qui est assez cohérent avec les périodes de plantation. Un mètre carré de luzerne produirait en moyenne 70 à 80 unités dazote, soit 210 unités par an avec les trois coupes, ce qui est suffisant pour fertiliser la même surface de légumes. Une fois fauchée à laide dun tracteur tondeuse muni dun bac récupérateur, la luzerne a été immédiatement épandue car elle monte très vite en température. La fauche doit donc être réalisée une semaine avant les plantations. Les trois années de test ont montré que les cultures à cycle long (poireau, céleri) offrent les mêmes rendements quelles soient fertilisées par cette technique ou par un engrais du commerce. En revanche, les cultures à cycle court (blette, épinard) présentent une baisse de 30 % de rendement. Leur cycle est sûrement trop court pour que la luzerne ait le temps de se minéraliser, dautant plus quen étant implantées en automne, ces cultures sont fertilisées par la troisième coupe de la luzerne qui est plus lignifiée et se minéralise plus lentement. Le compostage de la luzerne est une solution envisagée pour gagner en souplesse dutilisation, mais beaucoup de questions restent à résoudre.
Implanter des bandes fleuries : Le rendez-vous des auxiliaires
Frédérique ROSE, AuteurLe projet EcoOrchard (2015-2018) porte sur limplantation de bandes fleuries en vergers. Il se concentre plus particulièrement sur le rôle de ces dernières dans la régulation du puceron cendré et du carpocapse. Pour cela, six partenaires, de différents pays européens, ont installé des bandes fleuries dans des vergers. Ces vergers ont ensuite pu être comparés à dautres n'ayant pas de bandes fleuries. Un mélange de 38 espèces (dont 30 dicotylédones et 8 graminées) a été sélectionné selon de nombreux critères. Certaines de ces espèces, telles que l'achillée millefeuille ou le cumin des prés, sont prioritaires pour attirer les auxiliaires. Même si les résultats sont variables suivant les pays, neuf auxiliaires (coccinelles, chrysopes, syrphes, forficules ) sont significativement plus présents dans les arbres situés à proximité de bandes fleuries. Une réduction de 14.9 % de fruits abîmés par le puceron cendré a dailleurs été observée dans ces vergers. Limpact sur le carpocapse est plus limité et difficile à constater : cet insecte volant est très mobile et sa phase sous forme duf est courte. Des conseils sont également apportés en fin darticle pour réussir limplantation et lentretien de ces bandes.
Méca Fruits & Légumes : Robotique à l'honneur
Frédérique ROSE, AuteurLe domaine de la robotique développe de plus en plus d'outils destinés à l'agriculture. A l'occasion de la quatrième édition du rendez-vous annuel du Ctifl de Lanxade, organisée le 31 mai 2018, plusieurs outils ont été présentés. La société Vitirover, par exemple, a développé des robots tondeurs pour vignes. Chacun de ses robots peut entretenir environ deux hectares en 13 jours et effectuer ainsi une douzaine de cycles de tonte par an. La prestation, vendue entre 1500 et 2000 /ha, comprend la mise à disposition de robots (flotte d'une cinquantaine en général) et d'un technicien "berger". L'entreprise Harvery a développé une plateforme arboricole, nommée AM-8, qui permet de collecter en temps réel des données sur l'équipe de salariés, les rendements, ou encore la qualité. L'outil Mecavision permet lui aussi de quantifier les rendements en pommes, pêches ou abricots, ainsi que les besoins en éclaircissage, à partir de photos prises automatiquement dans les rangs par un boîtier placé à l'avant du tracteur. LIrstea de Clermont-Ferrand a présenté une nouvelle adaptation dun module qui permet à un robot de suivre automatiquement une personne grâce à la technologie radio. Enfin, Groupama a développé un logiciel de vol automatique pour drones, permettant destimer des dégâts divers dans les parcelles.
Medfel : La bio, bien visible
Frédérique ROSE, AuteurLe Medfel, le rendez-vous international de la filière fruits et légumes organisé à Perpignan, a fêté en 2018 ses dix ans. Environ un tiers des 250 entreprises présentes lors de cette édition commercialisent des produits issus de l'agriculture biologique. Ce chiffre devrait encore progresser dans les années à venir au vue du dynamisme de la filière et en l'absence d'un salon spécifique aux fruits et légumes bio. Dans cet article, deux des 80 exposants impliqués sur l'AB sont présentés : - le Verger Bio de Véronique produit des abricots en Pyrénées-Orientales depuis 60 ans. La conversion des vergers a été initiée en 2009 et l'ensemble de la surface (59 ha) sera certifiée dans les années à venir ; - Bio & Bio est un metteur en marché 100 % bio basé au MIN de Perpignan. Les fournisseurs, principalement des agriculteurs espagnols et français, produisent une large gamme de fruits et légumes revendus en France, en Europe du Nord et au Royaume-Uni.
Millésime bio : "Tous les feux sont au vert"
Frédérique ROSE, AuteurFin janvier 2018, le salon Millésime bio, salon mondial dédié aux vins issus de l'agriculture biologique, a tenu sa 25ème édition à Montpellier. La filière vin bio est en pleine expansion, avec un chiffre d'affaires qui a triplé en sept ans. 9 % du vignoble français est certifié ou en conversion. Pour développer encore ces surfaces, les partenariats entre instituts techniques, Chambres d'agriculture, organismes de recherche ou de développement se multiplient. Avec le développement de solutions techniquement et économiquement viables, l'objectif des professionnels est d'atteindre 50 % des vignobles en bio ou en démarche HVE (haute valeur environnementale) d'ici 2025. Dans cet article, un négoce et deux producteurs témoignent.
Mouche du figuier : Sortez les pièges !
Frédérique ROSE, AuteurLa mouche du figuier (Silba adipata) fait des dégâts préoccupants dans les vergers depuis 5 ans (jusquà 80 % de la récolte). Elle pond dans les jeunes figues qui virent ensuite au violet et tombent au sol. Pour le moment, aucun produit homologué en bio nexiste pour lutter contre ce ravageur. Les agriculteurs luttent en éliminant manuellement les figues atteintes (en ébouillantant ou en plaçant les figues contaminées dans des sacs hermétiques en plein soleil). Le Civam bio 66 travaille depuis 2015 pour développer des réponses adaptées : des dispositifs de piégeage sont testés afin de suivre au mieux la pression du ravageur en instantané et/ou afin de piéger massivement les insectes pour réduire la pression (méthode a priori insuffisante seule). Les pièges (de formes et de couleurs différentes) contiennent une solution à base de phosphate de di-ammonium et dattractifs alimentaires. Sur les 14 pièges testés en 2017, les plus performants sont les blancs et transparents. Le Civam bio 66 va poursuivre les tests en 2018.
Occitanie : Bio Leg recherche maraîchers !
Frédérique ROSE, AuteurD'un côté, des opérateurs qui souhaitent augmenter leurs volumes en légumes bio ; de l'autre, des terres en friche : c'est à partir de ce constat qu'a été lancé, en 2017, le projet Bio Leg, en Roussillon. Via le portage foncier, des entreprises et coopératives s'investissent pleinement pour l'installation, la conversion, ou l'agrandissement de fermes maraîchères. Pour les aider dans un contexte de forte spéculation foncière, des élus locaux ont lancé des procédures de "mise en valeur des terres incultes". A ce jour, il reste à trouver des candidats à l'installation.
Projet Muscari : Pour des mélanges fleuris performants
Frédérique ROSE, AuteurLe 19 juin 2018, les 17 partenaires du projet Casdar Muscari se sont réunis à Paris pour en dresser un bilan. Ce projet avait pour objectif daméliorer la visibilité, la disponibilité et loffre commerciale des mélanges fleuris. Six mélanges ont été testés sur 14 sites en arboriculture, viticulture, grandes cultures ou maraîchage et avec des contextes pédoclimatiques variés. Le choix des espèces sest effectué dans lobjectif de favoriser la venue de nombreux auxiliaires et de favoriser une implantation sur le long terme (les plantes vivaces ont donc été privilégiées), tout en regardant le coût et la disponibilité des semences. De nombreuses évaluations ont ensuite été effectuées sur ces bandes fleuries : recensement des espèces semées ou spontanées, des stades phénologiques, du taux de recouvrement, du taux de floraison, de la présence dauxiliaires et de pucerons. Concernant limplantation du couvert, les résultats sont variés : sur certains sites, il sest développé de manière pérenne alors que, sur dautres, non. Les tests sur les auxiliaires (parasitoïdes et prédateurs du puceron et de la cicadelle verte sur la vigne) montrent que les mélanges les plus variés abritent le plus dauxiliaires, mais les impacts sur les ravageurs sont mitigés selon les sites. Globalement, le mélange le plus complexe est jugé comme le plus performant. Des travaux sont en cours avec différents semenciers (Phytosem - Hautes-Alpes, Nungesser Alsace) pour adapter ces mélanges à leur contexte pédoclimatique en privilégiant les espèces qui simplantent facilement et sur le plus long terme, tout en réduisant le coût des semences.
Puceron cendré du pommier : Tester la défoliation précoce
Frédérique ROSE, AuteurEn arboriculture bio, les pucerons cendrés ne cessent de causer d'importants dégâts. A la station expérimentale de la Pugère (Bouches-du-Rhône), des solutions de lutte alternative sont testées sur pommiers bio. Parmi elles, la défoliation précoce par le chélate de cuivre semble être la plus prometteuse. Les essais depuis 2014 basés sur 2 applications à 2 semaines d'intervalle révèlent une chute anticipée de 1 à 2 mois de 90 % des feuilles, elle-même accélérée quand les températures lors du traitement sont supérieures à 20 degrés. En limitant les pontes sur les arbres lors du vol retour des pucerons cendrés, qui a lieu de fin octobre à fin novembre, la part des arbres touchés au printemps suivant et le nombre de foyers par arbre atteint sont réduits. Les essais montrent une efficacité optimale comparable à celle des insecticides (huile minérale ou Neemazal) pour une défoliation de 75-80 % à la mi-octobre, à condition de la compléter par une défoliation manuelle (que larboriculteur pourrait remplacer par une taille précoce). D'autres conditions s'imposent (ne pas avoir de vergers très vigoureux et posséder des variétés précoces à récolter début octobre) et lutilisation dun produit contenant du cuivre questionne.
Pyrèthre naturel : Quel impact sur la faune auxiliaire ?
Frédérique ROSE, AuteurDes essais réalisés par SudVinBio, en collaboration avec le Centre de biologie pour la gestion des populations (CBGP) de l'Inra de Montpellier, visent à évaluer l'impact d'une application de pyrèthre naturel sur les arthropodes auxiliaires présents dans les vignes. Cette étude a pour objectif de répondre aux questionnements des viticulteurs et acteurs de la filière concernant cet insecticide, utilisé notamment dans les périmètres de lutte obligatoire. Deux parcelles, chez des viticulteurs bio de l'Aude et de l'Hérault, ont servi de support pour le comptage des insectes auxiliaires sur la vigne mais aussi sur les interrangs enherbés. Les prélèvements effectués dans des zones "essais" et dans des zones "témoins" non-traitées, avant le traitement et 24h après, ont été comparés. 24h après le traitement au pyrèthre, les populations d'acariens sont nettement plus faibles. Toutefois, d'après la bibliographie, celles-ci retrouveraient leur niveau d'origine en quelques jours (environ une semaine) grâce à une faible rémanence du pyrèthre. Aucun impact significatif n'a été observé sur les populations des autres arthropodes.
Réglementation des plants fruitiers : Quels changements à venir ?
Frédérique ROSE, AuteurDes modifications de la réglementation sur la commercialisation et la production des plants fruitiers sont en cours. François Warlop, du groupe de recherche en agriculture biologique (Grab d'Avignon), fait le point sur les principaux changements et sur l'avenir de l'arboriculture bio française. Désormais, les variétés vendues doivent être inscrites à un catalogue européen unique (Frumatis) avec déclaration d'un mainteneur officiel (inscription gratuite jusqu'à fin 2018). Cette dernière n'est pas obligatoire en deçà de 2 000 plants par variété, par pépiniériste et par an. Les nouvelles exigences sanitaires de la certification des plants destinés à l'export ne sont pas encore très claires. A propos de la production bio, François Warlop estime qu'à l'horizon 2035, les arboriculteurs bio devront acheter leurs plants certifiés et ne pourront plus bénéficier de la dérogation actuelle. Il préconise une organisation de la filière pour élargir le marché, aujourd'hui principalement destiné aux petits pépiniéristes. Deux pépiniéristes, Benoît Escande à Saint-Vite, dans le Lot-et-Garonne, et Sébastien Grange à Saint-Benoît, dans l'Aude, apportent leur témoignage sur la production en agriculture biologique. Alors que Benoît a cessé la certification sur son activité de pépiniériste (problèmes de gestion de l'herbe, accès au foncier, lutte contre les pucerons et maladies fongiques, et faible rentabilité), Sébastien, sur 0,6 hectare, fournit environ 4 000 scions par an. Ce dernier ne cherche pas à s'agrandir et incite même les arboriculteurs à produire leurs propres plants fruitiers bio.
Solarisation et occultation : Gagner une longueur davance sur lherbe
Frédérique ROSE, AuteurDeux maraîchers bio témoignent sur leur gestion des adventices. Lun pratique la solarisation et lautre loccultation. Angel Alègre cultive des légumes sur 1,5 ha en plein champ et dans 8 serres (4 000 m2) en Ariège. La solarisation est rentrée dans son système de culture et revient dans la même serre tous les 6 à 7 ans (il ne la pratique pas en plein champ car il ne fait pas assez chaud, même en été, pour que cette méthode soit efficace). Après une culture de pommes de terre primeur dont la récolte se finit en juin, il prépare le sol comme sil allait planter ou semer. Avec les asperseurs de lirrigation, il apporte 60 mm deau, puis pose une bâche plastique de 20 microns quil couvre aussi deau pour augmenter leffet loupe. La serre est ensuite fermée pour monter la température de surface du sol jusquà 50°C. Cette technique est efficace contre la plupart des adventices, les pathogènes du sol (sclérotinia) et les virus, mais ne fonctionne pas contre les vivaces (rumex, chiendent). Il faut une heure pour mettre en place la bâche et 30 min pour lenlever. Le deuxième maraîcher, Matthieu Gauthier, a repris lexploitation bio de ses parents en Saône-et-Loire, en 2016. Loccultation y est pratiquée depuis des années en plein champ et sous abris. Une fois la préparation du sol terminée, une toile hors-sol tissée (qui laisse passer leau au travers) est installée pour six à huit semaines. M. Gauthier préfère les tissus noirs aux tissus verts afin que la montée en température soit plus importante. Pour être efficace, il faut que la bâche soit bien plaquée au sol. Il utilise pour cela un système dagrafes. Après le semis, il repose la bâche pour obtenir des levées plus régulières et homogènes, puis reste vigilant pour lenlever dès que le germe pointe.
Ted : Robot viticole de Naïo Technologies : Repenser le désherbage
Frédérique ROSE, AuteurAprès un an de test dans les vignes du domaine expérimental de lIFV de Gaillac, le robot de désherbage mécanique Ted de Naïo Technologies commence à être fonctionnel. Il a effectué sa première démonstration en juillet 2018. Ce robot est constitué de lames interceps (Vitimeca) et de doigts Kress (Kress-Kult de diamètre 70 cm). Le but étant de garder un cavaillon meuble avec des outils qui nécessitent peu de puissance. Lajout dun petit versoir (Boisselet) est en cours. Ce robot de 800 kg ne peut pas tracter les mêmes outils quun tracteur, mais il présente dautres avantages : il peut effectuer plus de passages sans tasser les sols et passer assez rapidement après la pluie. En 2018, seize ventes de partenariat sont prévues. Les ventes sont réparties dans toute la France et ont pour objectif de conduire à un travail en co-construction pour identifier les améliorations à apporter. Pour linstant, il sagit uniquement de vignes larges sur terrain plat, mais léquipe travaille encore sur une adaptation du robot sur vigne étroite et dans des pentes allant jusquà 30 %. Afin de limiter la charge mentale liée son utilisation, Naïo souhaite que le robot transmette ses anomalies directement à la société pour décharger lutilisateur.
Variétés résistantes : L'Occitanie déploie ses plants
Frédérique ROSE, AuteurLe Conseil interprofessionnel des vins du Languedoc (CIVL) est, depuis longtemps, engagé dans le développement de variétés résistantes au mildiou et à l'oïdium (11 variétés françaises). Aujourd'hui, face à la dynamique de partenariats professionnels, scientifiques et techniques, en Occitanie, la Région annonce son soutien financier pour un plan de déploiement de ces cépages résistants. Eric Serrano, directeur de l'IFV Sud-Ouest, précise que le premier enjeu est de fournir aux professionnels les variétés résistantes déjà disponibles, le plus rapidement possible. Dix années étant nécessaires entre l'arrivée des sarments à l'IFV et leur mise en vente chez les pépiniéristes, le plan est également un moyen d'anticiper de nouveaux cépages (multiplication des premiers bois et tests). Une première phase de plantation est prévue en 2018, avec des variétés de l'INRA (Inra Resdur1 et Bouquet). Elles s'intègreront dans les réseaux de suivis et d'expérimentations tels qu'Oscar, annonce Loïc Le Cunff, du pôle national matériel végétal de l'IFV. L'analyse des marchés et une réflexion avec les ODG (organisme de défense et de gestion) et l'INAO seront essentielles car, pour le moment, ces vins ne peuvent pas être commercialisés sous label AOP. Des estimations prévisionnelles de la disponibilité en plants français des variétés résistantes sont fournies par le pôle national matériel végétal de l'IFV.
Les vergers maraîchers : Vers de nouveaux modèles de production
Frédérique ROSE, AuteurLassociation de cultures maraîchères et darbres fruitiers se développe, notamment chez les nouveaux installés. Le projet Smart (2014-2017) a étudié ces systèmes. La majorité de ces systèmes sont assez récents, en bio, biodynamie, permaculture et sur des petites surfaces (< 2 ha). On note une abondance supérieure darthropodes ou de pollinisateurs dans ces systèmes, mais avec une diversité inférieure ou équivalente. Globalement, les rendements des légumes diminuent sils sont trop près des arbres. Enfin, on observe souvent des pics de travail concomitants pour les arbres et les légumes, notamment en été. Lanalyse des résultats économiques est difficile car, dans la majorité, les fermes nont pas encore atteint leur rythme de croisière. Seuls 19 % des producteurs sont satisfaits de leur revenu ; cependant, en général, les producteurs ressentent une plus-value économique et sociale de ces pratiques. Le GRAB dAvignon porte une ferme pilote (la Durette), qui est mise à disposition de trois maraîchers. Des arbres fruitiers ont été mis en place sur les parcelles maraîchères pour diversifier la production et améliorer la résilience économique. Le but est aussi de limiter les intrants et de voir comment le système peut sautoréguler. La conception du système a demandé une forte réflexion et la question de lorganisation du travail est apparue prioritaire. Les maraîchers tirent déjà quelques enseignements techniques sur ce modèle de culture original mais qui ne se traduisent pas encore au niveau économique.
Cépages résistants : L'avenir pour lutter contre mildiou et oïdium ?
Frédérique ROSE, AuteurLe mildiou et l'oïdium sont deux maladies majeures en viticulture. 80 % de la protection phytosanitaire vise d'ailleurs à les traiter. Dans ce contexte, la sélection variétale semble pouvoir apporter des solutions, via l'identification de variétés résistantes. Toutefois, si de nouvelles variétés permettent des résultats encourageants dans la lutte contre ces deux maladies (réduction de 96 % de l'indice de fréquence de traitement dans le cadre du projet Resvinbio de l'Inra de Bordeaux), d'autres questions se posent : quelle qualité de vin ces vignes permettront-elles d'obtenir ? Ces cépages seront-ils adaptés à tous les terroirs ? Comment éviter le contournement des gènes de résistance ? Des variétés résistantes ont été développées, mais leurs inscriptions au catalogue officiel ne seront effectives qu'à partir de 2018 pour les premières d'entre elles.
Cultures sous abris : Optimiser la gestion du climat
Frédérique ROSE, AuteurEn maraîchage sous abris, une bonne gestion du climat, représenté par le duo hygrométrie-température, est primordiale mais peut s'avérer complexe. A l'occasion de l'édition 2016 du salon La Terre est notre métier, Loïc Robichon et Azélie Lelong, de la société Symbiose Protection Biologique, ont apporté leur expertise sur le sujet. L'enjeu est de créer des conditions favorables aux cultures - pour la production mais aussi pour la pollinisation -, tout en limitant le développement des maladies et ravageurs. Au-delà de mesures régulières de la température et de l'hygrométrie, cela passe par une aération optimisée des serres, une bonne gestion de l'enherbement, ainsi que d'autres pratiques culturales.
Dossier viticulture : Santé de la vigne : Des essais juteux
Frédérique ROSE, AuteurCe dossier est consacré aux essais et aux recherches en cours en viticulture bio. Tout d'abord, dans une interview, deux techniciens, Eric Maille d'Agrobio Périgord et Anne-Claire Bordreuil d'Interbio Franche-Comté, reviennent sur les enjeux actuels, la protection des vignes, les innovations prometteuses, les questions de fertilisation et de matériels viticoles, ainsi que sur l'avenir du matériel génétique des plants. Un encart présente une expérimentation en homéopathie et isothérapie réalisée dans les Pays de la Loire. Un article s'intéresse ensuite aux essais menés par Agrobio Périgord pour réduire les intrants : produits de bio-contrôle contre eudémis (argile, traitement Bt, miel, saccharose...) et contre la flavescence dorée (différents pyrèthres naturels, huile de vaseline). Dans un autre article, Jean-Pascal Goutouly, chercheur à l'Inra de Bordeaux, rappelle quelques fondamentaux sur les liens entre la physiologie de la vigne et l'assimilation d'azote. Enfin, un dernier article est réservé à la fertilisation : Jean-Luc Morel et son fils Valentin, vignerons en cours de conversion à Poligny dans le Jura, souhaitent apporter du fumier frais sur leurs vignes. Mais la question de l'équipement pour l'épandage les freine. Ils entament une réflexion à plusieurs autour d'un prototype d'épandeur adapté à leur terroir.
Au fil du salon... une filière en effervescence
Jean-Martial POUPEAU, Auteur ; Frédéric RIPOCHE, Auteur ; Frédérique ROSE, AuteurLe salon Tech&Bio de 2017 a accueilli une multitude daméliorations et dinnovations en matériels, en techniques, mais également en démarches dentreprises et de filières. Une vingtaine de produits, récemment mis au point ou en cours de développement, sont présentés. En élevage : - de nouveaux mélanges fourragers à base de lablab ; - des variétés de maïs conçues pour lagriculture biologique ; - des concentrés azotés sans gluten ; - des toasteurs mobiles ; - une filière bio et locale dAngus ; - des "massaïs" conservés par voie anaérobie, pour les monogastriques, qui associent des broyats de graines ou ensilages avec une légumineuse fourragère. Pour les cultures spécialisées : - divers matériels (tracteurs électriques, pulvérisateur enjambeur à traction animale) ; - des filets antidérive pour exploitation mixte ; - un jeu collectif édité par lINRA pour développer la mycorhization. En grandes cultures : - de nombreux outils et matériels (herse étrille, écimeuse à couteaux, bineuse, charrue, déchaumeur-scalpeur, semoir de semis direct, houe rotative) ; - de nouvelles semences et variétés sélectionnées en bio.
Framboise, cassis, mûre, groseille, myrtille... : Favoriser la bonne santé des plantes
Frédérique ROSE, AuteurLes petits fruits, comme les framboises, cassis, mûres, groseilles, myrtilles, permettent de valoriser de petites parcelles, en pente. Trois agriculteurs bio témoignent de leurs différentes problématiques, selon leur région : changement climatique, gestion de lherbe, maladies, ravageurs. En Ardèche, à Saint-Jean-Chambre, Daniel Fayard rencontre dimportantes sécheresses qui compliquent sa gestion de lherbe (risque de concurrence). Philippe Piard, installé sur 70 ares, à Alrance, en Aveyron, rappelle limportance dune bonne préparation du sol avant plantation. Cécile Lechat, à Lusanger, en Loire-Atlantique, subit des soubresauts climatiques (gels, sécheresses). Pour sécuriser son système, elle mise sur la diversification de ses productions. Côté fertilisation, des essais dapport de BRF associé à du fumier sont réalisés par Daniel Fayard et Philippe Piard. Les trois agriculteurs rapportent leurs pratiques en termes de protection des végétaux (traitements à base dextraits de plantes, bouillie bordelaise, purin de prêle et dortie ). Ils saccordent pour donner les conseils suivants : - favoriser la vigueur des plants, - minimiser leur stress, et - pratiquer une lutte préventive.
Gel du printemps 2017 : Essayer de limiter la casse ; Témoignage sur l'AOC Cahors : "Ne pas se décourager !!"
Frédérique ROSE, AuteurAprès un début de printemps plutôt chaud, le gel de fin avril 2017 a eu d'importantes conséquences sur l'ensemble du vignoble français, certaines zones étant touchées à plus de 80 %. Cet épisode de gel hors normes a surpris par son intensité et son hétérogénéité, avec plusieurs formes de gel et des dégâts variables au sein même d'une parcelle. Si plusieurs actions de lutte utilisables en AB sont connues (techniques culturales, pulvérisation de valériane, passages d'hélicoptère, aspersion, bougies, feux de paille ou de foin, éoliennes), elles n'ont pas toujours été efficaces, comme en témoignent conseillers et viticulteurs dans cet article. Par ailleurs, certaines demandent un investissement important que ne peuvent se permettre certains domaines. Isabelle Auriat, viticultrice bio en AOC Cahors, raconte le déroulement et les conséquences de ces trois nuits de gel sur son vignoble.
Nouvelle-Aquitaine : La région débloque des fonds
Frédérique ROSE, AuteurLa région Nouvelle-Aquitaine met en place un plan Ambition bio régional. L'enjeu est de répondre à laugmentation des conversions (les surfaces bio atteignent 5% de la SAU) et de la demande (+35% au premier trimestre 2017). Ainsi, la région débloque des fonds (28 millions deuros) dans le but daccompagner les aides à la conversion et au maintien en lagriculture biologique sur la période 2017-2020, pour compenser le manque de fonds alloué sur la période 2015-2020.
Nouvelle-Aquitaine : S'unir pour la Valley bio du Gave
Frédérique ROSE, AuteurPour faire face à des problèmes de pollution d'origine agricole (nitrates, produits phytosanitaires) sur le territoire du Plan d'action territorial (PAT) de la nappe alluviale du Gave de Pau, l'Agence de l'eau Adour-Garonne et six collectivités ont lancé un appel à projet. Ainsi, à partir de 2017, les acteurs locaux de la filière bio - Interbio Nouvelle-Aquitaine, la Chambre d'agriculture des Pyrénées-Atlantiques, le Civam bio Béarn, et Agribio Union - vont travailler ensemble au développement de l'agriculture biologique sur ce territoire. Pour ce faire, des actions sont prévues sur : - l'accompagnement des conversions (journées techniques, mise en place d'un point d'accueil en AB) ; - la structuration des filières (augmentation de l'introduction de produits bio dans la restauration collective...) ; - la réflexion autour d'un outil financier adapté ; - et des actions de communication, notamment à destination des élus.
Occitanie : Tour de France des cantines rebelles
Frédérique ROSE, AuteurLassociation Un plus bio est le premier réseau des cantines bio de France. Créée en 2002, elle a pour objectif de soutenir lévolution de la restauration collective vers plus de bio et de local. Elle organise un nouveau tour de France des « cantines rebelles », dans le but de promouvoir le bio dans les cantines scolaires, à laide de témoignages et de visites. Les villes concernées sont Nîmes, Nantes, Dijon et Paris. Le parcours sorganise de la manière suivante : visites de terrain et échanges en salle, agrémentés de témoignages.
Les outils d'aide à la décision : Un plus pour diminuer les traitements ?
Frédérique ROSE, AuteurLa société Promété a développé la plateforme Agroclim®, un outil d'aide à la décision en ligne destiné aux vignerons. A partir de données météorologiques actualisées et précises (maillage d'un kilomètre carré avec la possibilité d'installer une station météo dans les parcelles), d'informations sur le cépage, le stade phénologique de la vigne, et d'autres paramètres agronomiques, cet outil définit un cumul de risque infectieux, ainsi qu'un seuil de risque. Si le premier dépasse le second, un traitement est préconisé. Les modèles actuellement disponibles concernent le mildiou, l'oïdium, le botrytis, le black rot, l'eudémis et la cochylis. Depuis 2016, en partenariat avec Agrobio Périgord, l'association de développement de l'agriculture biologique en Dordogne, cinq domaines viticoles du bergeracois testent cet outil. Dans chacun d'eux, une parcelle traitée selon les préconisations d'Agroclim® est comparée à une parcelle non-traitée et à une parcelle traitée selon les décisions du viticulteur. Samuel Cuisset, l'un des vignerons expérimentateurs, a apprécié la fiabilité des données météo et reconnaît l'intérêt technique de cet outil. Toutefois, il s'interroge sur son intérêt financier. Il estime par ailleurs que l'observation et l'expertise du vigneron restent indispensables. En encarts, d'autres outils d'aide à la décision destinés à la viticulture sont présentés : Potentiel Système et Podmildium, dont une version "bio" a été testée entre 2014 et 2016.
Petits fruits : Valoriser des petites surfaces
Frédérique ROSE, AuteurFlorence Assezat, technicienne au GIE Fruits rouges du Velay, basé à Saint-Jeures, en Haute-Loire, accompagne une quarantaine de producteurs, dont sept en agriculture biologique. Elle aborde dans cette interview : - létat du marché des petits fruits bio (bon pour les framboises et myrtilles, plus difficile pour les groseilles et mûres), - la concurrence étrangère, - les ravageurs posant problèmes (lanthonome sur framboises, parfois Eriophyes sur mûres), - les dégâts causés par Drosophila suzukii (10 % de la production endommagée en 2016), - les caractéristiques de la filière (production à forte valeur ajoutée, sur de petites surfaces), - et quelques conseils pour se lancer (bien préparer la plantation, faire attention au coût de la main duvre qui représente au minimum 50% du prix de revient).
Projet Soilveg : Implanter les cultures dans un mulch végétal
Frédérique ROSE, AuteurLe projet européen Soilveg, dont le Grab dAvignon fait partie, expérimente, entre autres, limplantation de cultures maraîchères dans un engrais vert roulé, avec un travail du sol absent ou limité à la ligne de plantation. En octobre 2015, trois types de couverts ont été mis en place : seigle-pois, seigle-féverole-vesce, orge-féverole-pois. Ils ont été couchés en avril 2016 avant la plantation de courges butternut avec un strip-till autoconstruit en partenariat avec lAtelier paysan. Ces trois modalités ont été comparées aux mêmes couverts broyés et enfouis et à un témoin sans couvert. Globalement, la gestion des adventices a été simplifiée, avec une réduction de 40 % du temps de désherbage. Cependant, les rendements de courges se sont vus réduits de 50 % en moyenne, en lien probablement avec une disponibilité en nutriments moins adaptée et des contraintes de réchauffement et daération du sol. Des essais avec des semis de couverts au printemps (avril) ont aussi été tentés par le Grab, sans succès, la concurrence des adventices à cette période de lannée étant très forte. Si la technique de semis sous un couvert roulé semble prometteuse, des travaux à plus long terme sont nécessaires pour en découvrir tout le potentiel et trouver les itinéraires techniques les plus adaptés.
Puceron cendré et carpocapse du pommier : Araignées, insectes : leur rôle dans la régulation
Frédérique ROSE, AuteurLes vergers, en tant que cultures pérennes et donc relativement stables, sont des milieux cultivés intéressants pour l'étude des relations entre ravageurs et auxiliaires. Plusieurs thèses, dont les principaux résultats sont rapportés dans cet article, se sont notamment intéressées à la régulation des populations de pucerons cendrés et de carpocapse par les araignées et insectes en vergers de pommiers non-traités. La grande diversité des espèces d'araignées se traduit par des modes de chasse variés : diurnes ou nocturnes, à courre, en errance-affût, visuels, etc. Actives dès le mois de mars, leur nombre semble toutefois insuffisant pour réguler les populations de pucerons à partir d'avril-mai. D'autres auxiliaires viennent alors prendre le relai : larves de coccinelles et de syrphes, forficules, punaises prédatrices. Concernant la prédation du carpocapse, là encore, les interventions des auxiliaires semblent se relayer, avec une consommation des ufs et larves par les insectes, et des larves néonates et des différents stades larvaires par les araignées. Par ailleurs, l'influence de haies et bandes fleuries a été étudiée en Bretagne et Normandie. Étonnamment, dans cette étude (haies jeunes), plus les arbres fruitiers sont proches d'une haie, plus on trouve de pucerons et moins on trouve d'auxiliaires. Les résultats inverses sont observés pour les arbres proches de bandes fleuries.
Utiliser le BRF en paillage : Des effets à retardement
Frédérique ROSE, AuteurLa Station expérimentale maraîchage de Bretagne Sud (Sehbs), à Auray dans le Morbihan, expérimente, depuis dix ans, le bois raméal fragmenté (BRF) en paillage sur deux parcelles en bio. Il est apporté sans travail du sol, chaque année, à des cultures en plein champ et sous abris. Maët Le Lan, responsable de la station Sehbs de la Chambre dAgriculture Régionale de Bretagne, rapporte que les résultats sont mitigés. La manipulation et le désherbage sont chronophages, une baisse des rendements est observée. Néanmoins, le BRF permet, sous abris, une économie de 20 à 30 % dapport en eau, la période de faim dazote est plus courte que prévue et une nette amélioration de la vie du sol est observée. En 2015, l'apport de BRF a été arrêté. L'année suivante, un arrière-effet est observé : les cultures issues des parcelles ayant reçu du BRF ont donné un meilleur rendement que celles n'en ayant jamais reçu. L'apporter de temps en temps plutôt qu'en systématique semble une piste intéressante.
Alternatives au cuivre : Quelles perspectives ? ; Cuivre : Toujours au cur des préoccupations
Frédérique ROSE, AuteurLe cuivre, utilisé pour les cultures spécialisées (viticulture, maraîchage, arboriculture...), notamment en agriculture biologique, encourt le risque de ne pas voir son autorisation renouvelée par l'Europe en 2018. Ainsi, structures de développement, de recherche et entreprises travaillent de concert pour trouver des alternatives, comme dans le projet européen Co-Free, qui a duré quatre ans. Une vingtaine de produits alternatifs ont été testés. Si certains ont montré une efficacité proche de celle du cuivre, leur coût reste bien supérieur, ou alors ils ne sont pas encore homologués. L'utilisation combinée de tels produits avec d'autres leviers variétés résistantes, outils daide à la décision... semble être la solution la plus prometteuse pour, a minima, réduire les doses de cuivre utilisées. Une matinée des Rendez-vous Tech&Bio Viticulture, à Montagne, en Gironde, les 6 et 7 juillet 2016, était consacrée à la thématique du cuivre. Les risques de toxicité et les modalités d'application (dose autorisée, nombre de passages...) ont fait débat.
Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes : Promouvoir les semences paysannes de maïs
Frédérique ROSE, AuteurDans le cadre du projet « L'Aquitaine cultive la biodiversité », Bio d'Aquitaine et Agrobio Périgord expérimentent et sélectionnent une soixantaine de variétés de semences paysannes en maïs et en tournesol. L'objectif est aussi de se réapproprier les savoir-faire sur ces variétés libres de droits qui peuvent être sélectionnées et ressemées par les agriculteurs. Une journée organisée le 22 septembre 2015 sur la plate-forme de démonstration de Ribeyrolles, en Dordogne, a permis aux 90 visiteurs d'échanger avec des paysans et techniciens d'Amérique latine, berceau de ces espèces.
Biodiversité fonctionnelle : Mieux mesurer les populations d'insectes
Frédérique ROSE, AuteurAfin d'évaluer la présence d'insectes auxiliaires, et donc la biodiversité fonctionnelle, au sein de parcelles agricoles, la société Advansee et le Ctifl ont développé la caméra Beecam et le logiciel Agathe. Ils permettent de suivre la densité d'activité des insectes de façon "continue, simultanée et objective, et sur une période variable". Ne permettant pas, toutefois, d'identifier les insectes détectés, ce dispositif doit être couplé aux méthodes de comptages traditionnelles. Le Ctifl a d'ores et déjà, en 2015, utilisé la caméra Beecam et le logiciel Agathe dans l'une de ses expérimentations.
Choisir la permaculture : L'installation à petits pas ; Ferme du Bec Hellouin : Peut-on vivre sur une petite surface ?
Bertrand MINAUD, Auteur ; Frédérique ROSE, AuteurDans le Maine-et-Loire, Jérôme Déhondt met en place la « ferme des Petits Pas » depuis maintenant quatre ans. Sur les 13 hectares disponibles, le maraîchage est la première activité à avoir été mise en place (4100 m²), avec des techniques visant l'optimisation des équilibres naturels et la maximisation de la vie du sol. Un atelier de poules pondeuses et des ruches constitueront les prochaines étapes pour le développement de ce système en permaculture, pour lequel l'objectif final est l'autonomie. Dans l'Eure, la ferme du Bec Hellouin fait souvent référence en termes de permaculture. Pendant trois ans, une équipe de l'Inra s'est penchée sur elle pour en étudier la rentabilité et la viabilité.
Cultiver le tabac : Un rêve américain ? ; Diversifier avec le tabac : A quand la cigarette bio française ?
Frédérique ROSE, AuteurMarginale aujourd'hui, avec 25 producteurs pour 90 ha, la production de tabac bio français fait pourtant l'objet d'une demande croissante de la part d'un industriel américain. Le Gaec de la Borie Val, dans le Lot, s'est lancé dans la conversion, accompagné par la coopérative Midi Tabac et par d'autres partenaires (Chambres d'agriculture et Gab de la région, Coop de France Midi-Pyrénées). Les associés du Gaec présentent, dans cet article, quelques caractéristiques de cette culture de diversification : besoins en fertilisation, irrigation, écimage D'après la coopérative Midi Tabac, la culture de tabac bio génèrerait un chiffre d'affaires de 10 000 à 12 000 euros/ha. Traditab, une petite entreprise du Lot-et-Garonne, souhaite, quant à elle, proposer un tabac 100 % bio et local. Si l'objectif d'une production issue exclusivement du Sud-Ouest a pu être atteint, produire du tabac bio n'est pas si simple. La demande des industriels américains pourrait permettre à la filière d'avoir plus de moyens pour se développer et lever les freins rencontrés aujourd'hui.
Désherbage thermique : Efficace sur des productions spécifiques
Frédérique ROSE, AuteurEn maraîchage, le désherbage thermique peut être utilisé, mais est surtout adapté à certains types de cultures (carotte, fenouil...). Dans cet article, certains maraîchers ayant choisi d'appliquer cette méthode pour ses atouts gain de temps de travail par rapport au désherbage manuel, moindre compaction du sol par rapport au désherbage mécanique, etc. témoignent. C'est le cas d'Alain Régnault, dans l'Allier, qui a autoconstruit son outil de désherbage thermique, ou encore de Philippe Bihan, dans le Finistère, qui l'utilise pour la réalisation de faux-semis. Agriculteurs et conseillers insistent sur la bonne maîtrise technique nécessaire pour une efficacité optimale du désherbage thermique.
Engrais verts : A adapter selon ses objectifs
Frédérique ROSE, AuteurLa mise en place d'engrais verts présente des intérêts reconnus. Les viticulteurs peuvent aussi utiliser cette pratique sur leurs inter-rangs. Il conviendra alors de trouver le mélange le plus adapté aux conditions pédoclimatiques locales et aux objectifs recherchés (lutte contre l'érosion, limitation de l'évapotranspiration...). Dans cet article, Perrine Dubois, de l'Association technique viticole du Maine-et-Loire, et Eric Maille, d'Agrobio Périgord, apportent leurs conseils, complétés par le témoignage dAntoine Pignier, viticulteur biodynamique dans le Jura, qui a auto-construit un semoir pour les engrais verts.
Expérimenter dans le Tarn-et-Garonne : Bioagresseurs et charge des pommiers
Frédérique ROSE, AuteurCet article rapporte les principaux résultats des essais conduits en vergers de pommiers bio au Centre d'expérimentation fruits et légumes (Cefel) du Tarn-et-Garonne. Concernant la lutte contre le carpocapse, deux systèmes de cage, avec des filets au-dessus et autour des vergers, ont été comparés : l'un avec filets paragrêle (maille 7×3) au-dessus et filets Alt'carpo (maille 4×4) autour, et l'autre avec des filets Alt'carpo partout. Aucune différence significative n'a pu être démontrée au cours des trois années de l'essai. Une autre expérimentation a comparé différents produits phytosanitaires utilisables en bio dans la lutte contre la maladie de la suie et les crottes de mouche. En ce qui concerne le puceron lanigère, c'est la lutte préventive qui a été mise à l'épreuve, avec des essais sur un verger de Dalinette pas encore infesté. Trois techniques d'entretien du rang ont par ailleurs été testées : - la méthode sandwich, avec 40 cm de trèfle blanc nain sur le rang et un travail du sol de part et d'autre ; - un géotextile placé sur le rang ; - un désherbage mécanique avec un porte-outil Naturagriff. Enfin, des essais de produits dessicants pour l'éclaircissage sur fleurs visent à définir les modalités idéales pour une telle pratique. L'éclaircissage sur jeunes fruits est également testé.
Fertilisation organique liquide : Quel intérêt pour les cultures longues ?
Frédérique ROSE, AuteurEn maraîchage biologique, la fertilisation consiste essentiellement en un apport total avant la plantation. Pour les cultures longues, comme les tomates ou les aubergines, cet apport unique peut entraîner des teneurs en azote dans le sol relativement faibles en fin de culture. Plusieurs stations expérimentales se sont alors interrogées sur l'intérêt d'apports de fertilisants organiques liquides en cours de culture, et ont mis en place des essais. Si l'utilisation de tels engrais est techniquement possible, des gains sur la culture n'ont pas pu être montrés, ni en termes de rendement, ni en termes de nitrates présents dans le sol. Du côté de la réglementation, si l'utilisation de fertilisation organique liquide en cours de culture n'est pas interdite, les principes de la bio préconisent plutôt des pratiques en faveur de la fertilité et de l'activité biologique du sol.
Fertilisation organique : Quelle influence sur le rendement et l'azote assimilable ?
Frédérique ROSE, AuteurEn viticulture, ce qui peut rendre difficile la conversion en bio, ce sont les faibles vigueurs de la vigne, les baisses de rendement et les carences azotées des moûts. S'il faut tout d'abord s'assurer du bon fonctionnement du sol, des apports de fertilisants organiques sont aussi envisageables. Les Chambres d'agriculture des Pyrénées-Orientales et des Pays-de-la-Loire ont mené, ou mènent encore, des essais comparatifs sur plusieurs produits : marc composté enrichi en lies, assemblage de fumiers, farine de plumes, tourteau de ricin, guano de poisson, compost de fumier de bovins, engrais du commerce, et engrais verts. Dans les deux régions, les résultats, à ce jour, n'ont montré que très peu de différences entre les modalités testées.
Hoplocampe du pommier : Quassia amara fait ses preuves
Frédérique ROSE, AuteurL'hoplocampe est un insecte qui pond dans les fleurs de pommiers, et dont les larves se développent ensuite à la base de ces fleurs en provoquant des dégâts sur les fruits. A la station expérimentale de La Morinière, en Indre-et-Loire, des produits à base de Quassia amara, une plante tropicale, sont testés depuis trois ans pour lutter contre ce ravageur. Les résultats obtenus sont encourageants : efficacité à partir de deux applications, quel que soit le niveau de pression. Des travaux complémentaires doivent être réalisés pour mieux comprendre le mode d'action mis en jeu. Une demande d'homologation du Quassia amara en tant que substance de base a été déposée auprès de l'Union européenne.
Journées PNPP de l'Itab : On avance doucement mais sûrement
Frédérique ROSE, AuteurLes journées de l'Itab consacrées aux Préparations Naturelles Peu Préoccupantes (PNPP), organisées les 26 et 27 avril 2016, ont permis de faire le point sur le sujet : réglementation, recherche, avancées sur les demandes d'approbation... Règlementairement, les PNPP sont considérées soit comme des substances de base, soit comme des substances naturelles à usage biostimulant. En avril 2016, onze substances de base ont été approuvées. Leur particularité est qu'elles ne peuvent pas être vendues avec des revendications phytosanitaires, même si elles présentent un intérêt en ce sens. Une dizaine d'autres sont en cours d'évaluation. Les biostimulants, quant à eux, sont définis par la réglementation comme étant des matières fertilisantes et supports de culture, ce qui les différencie des stimulateurs de défense naturelle des plantes. Inscrite sur une liste publiée par le ministère de l'agriculture, l'autorisation des biostimulants en bio reste encore floue.
Languedoc-Roussillon : Réguler les pucerons par la biodiversité
Frédérique ROSE, AuteurDans le cadre du projet de recherche Casdar Agath et d'Ecophyto, le Grab d'Avignon a mené des essais sur l'implantation de bandes fleuries aux abords de parcelles de melons dans le but de favoriser la présence d'auxiliaires prédateurs du puceron. Didier Muffat, maraîcher et arboriculteur bio dans le Gard, a participé à ces projets en mettant en place des bandes fleuries sur son exploitation. Il a également installé des bandes enherbées et des engrais verts. Dans cet article, il commente les résultats obtenus.
Lutter contre le taupin : Le binage de rigueur !
Frédérique ROSE, AuteurLe taupin est un ravageur particulièrement important, capable de s'attaquer à de nombreuses cultures, sur tous les territoires, aussi bien en bio qu'en conventionnel. C'est sa larve qui est nuisible, car elle creuse notamment des galeries dans les racines charnues (carottes...), les tubercules (pommes de terre...) ou encore les légumes (melon...). À ce jour, les méthodes de lutte sont peu nombreuses et reposent surtout sur la prophylaxie : éviter les précédents défavorables, comme la prairie, biner le plus possible, favoriser les auxiliaires... Deux produits de biocontrôle sont actuellement à l'étude : le nématode Steinernema et le champignon entomopathogène Metarhizium anisopliae. Jean-Pascal Fazillault et Jacqueline Tenet, maraîchers bio dans les Hautes-Pyrénées, témoignent.
Maîtrise de la flavescence dorée : De nouvelles expérimentations
Frédérique ROSE, AuteurDans le cadre de la lutte contre la flavescence dorée sur vignes, la recherche d'alternatives au pyrèthre se poursuit au sein de Sudvinbio, association interprofessionnelle de la viticulture biologique. Des mélanges à base d'huile végétale et de talc ont notamment été testés. Les premiers résultats pour un traitement ovicide sont encourageants mais restent à confirmer en année de forte pression du ravageur, 2015 ayant été une année de faible pression. Par ailleurs, un aspirateur à cicadelles a été construit, sur la base d'un aspirateur à feuilles mortes. Malgré des améliorations à apporter, cet aspirateur pourrait être un outil de lutte complémentaire intéressant.
Midi-Pyrénées : Alter Agro : sensibiliser aux pratiques bio
Frédérique ROSE, AuteurEn 2010, et sur le modèle de ce qui se faisait déjà dans d'autres régions, la FRAB Midi-Pyrénées a mis en place un réseau de fermes biologiques témoins. Depuis 2013, pendant trois semaines, de fin novembre à début décembre, ces fermes accueillent les agriculteurs de la région pour des visites, démonstrations, discussions, à l'occasion d'un évènement appelé Alter Agro. Les agriculteurs conventionnels y sont les bienvenus afin de découvrir les techniques de l'AB et d'échanger autour de celles-ci. En 2015, l'élevage et les grandes cultures sont les productions qui ont été priorisées, dans un contexte de conversions importantes, en grandes cultures notamment.
Millésime bio : Confiance ou prudence ?
Frédérique ROSE, AuteurDu 25 au 27 janvier 2016, les acteurs de la filière viticole bio française se sont réunis à l'occasion de la 23ème édition du salon Millésime bio, à Montpellier. Ce salon est l'opportunité de faire le point sur le marché du vin bio. Dans certaines régions, le vignoble bio et en conversion progresse bien : +17 % en Champagne-Ardenne, +15 % en Corse, +9 % en Pays de la Loire... Les achats de vins bio par les ménages français augmentent également (+13,7 % entre 2013 et 2014). Malgré tout, certains acteurs de la filière restent prudents, notamment face à des productions, des ventes ou encore des prix, qui stagnent pour leurs appellations.
Mouche mineuse du poireau : Les filets : contraignants mais efficaces
Frédérique ROSE, AuteurApparue en France en 2003, la mouche mineuse du poireau est un ravageur préoccupant, pour lequel il n'existe à l'heure actuelle aucun produit de traitement homologué, ni en bio, ni en conventionnel. La station expérimentale de la Serail, dans le Rhône, a testé plusieurs méthodes de lutte. La pose de filets anti-insectes est la méthode la plus efficace, mais sa mise en uvre est relativement coûteuse et compliquée techniquement. Du côté des produits de protection des végétaux, c'est le spinosad associé à des adjuvants et appliqué de façon localisée qui a présenté les meilleurs résultats. Enfin, la troisième technique éprouvée est le fauchage des poireaux, à environ 15 cm du haut des feuilles.
Parasiter le taupin : La piste des nématodes entomopathogènes
Frédérique ROSE, AuteurDans la lutte contre le taupin, ravageur des cultures maraîchères et des grandes cultures, l'utilisation de nématodes entomopathogènes comme auxiliaires pourrait être intéressante. Ce sont en tout cas les résultats qu'ont pu obtenir en laboratoire, en 2013, les équipes de recherche de l'Inra et d'Arvalis. Toutefois, ceux-ci n'ont pas pu être reproduits en 2014 et 2015. Ainsi, les prochaines recherches vont se pencher sur la compréhension des cycles biologiques et sur les freins au parasitage des larves de taupins par les nématodes.
Piloter le rendement : Poser le bon diagnostic
Frédérique ROSE, AuteurAfin d'optimiser ses rendements, un viticulteur peut jouer sur divers leviers : apport d'azote, de potasse... Mais, sans un diagnostic précis des facteurs limitant le potentiel de ses vignes, ses interventions peuvent se révéler inutiles. Pascal Guilbault, du service Vigne et Vin de la Chambre d'agriculture de Gironde, a présenté, lors des journées techniques du Syndicat des Vignerons Bio d'Aquitaine, en février 2016, des méthodes et outils permettant de mieux prendre en compte les éléments en jeu (facteurs influençant le rendement, loi du minimum, outils de diagnostic) et ainsi prendre les bonnes décisions.