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Auteur Solenne PIRIOU |
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L'institutionnalisation de l'agriculture biologique (1980-2000)
A l'origine, l'agriculture biologique est un regroupement de consommateurs et de producteurs. Devant les difficultés à construire une identité collective fédératrice des producteurs, des transformateurs, des distributeurs et des consommateurs, ses partisans ont privilégié la construction d'identités professionnelles par catégories de métiers. Au milieu des années 1990, le groupe des agriculteurs s'est trouvé suffisamment structuré pour saisir l'opportunité de la fenêtre politique qui s'ouvrait à lui avec la mise en place d'un plan pluriannuel de développement de l'agriculture biologique. A partir de l'exemple du rôle joué par le CNJA au moment des lois d'orientations agricoles de 1960 et 1962, P. Muller et B. Jobert ont développé une approche cognitive d'analyse des politiques publiques, dite "approche par les référentiels". L'auteur s'est servi de ce cadre théorique pour analyser comment dans un monde agricole dominé par un certain modèle professionnel, des visions alternatives parviennent à percer et à faire évoluer ou non le modèle en place. L'auteur s'est intéressée au contenu du modèle professionnel proposé par les agriculteurs biologiques pour savoir si à la faveur de la nouvelle loi d'orientation agricole de juillet 1999, il pouvait servir de support à un nouveau changement de référentiel en agriculture. L'auteur a alors constaté que l'agriculture biologique est institutionnalisée comme un secteur performant de l'agriculture conventionnelle, et donc comme un secteur cloisonné, et non comme une réelle opportunité de changement permettant de penser l'agriculture dans le monde rural et urbain.
La résurgence de la question de l'identité collective du mouvement de l'agriculture biologique
Le développement de l'agriculture biologique engendre différents modèles de productions. Certains producteurs et consommateurs ne souhaitent pas être rattrapés par l'industrialisation. Ils demandent donc une différenciation des produits biologiques entre eux. Mais rapprocher producteurs et consommateurs n'est pas chose facile. Dans le passé, de nombreuses initiatives visant cet objectif n'ont pas abouti. Le label NESCO constitue aujourd'hui une opportunité pour créer une identité collective et relancer la dynamique collective. Tout en s'intéressant aux dimensions sociales, naturelles, énergie, origine et cohérence, il ne souhaite pas créer une atmosphère discriminatoire mais créer les conditions de concertation. L'association ASPAARI a organisé une réunion d'information sur la mise en place d'un tel label le 2 novembre.
Agriculture biologique, agriculture durable, quelles pistes pour la recherche ?
Lors de la dernière Assemblée Générale de l'ITAB, chercheurs, politiques, agriculteurs et agronomes sont intervenus pour dresser un état des lieux des questionnements et des recherches qui gravitent autour de l'agriculture durable. En demandant à chacun de donner son point de vue sur les liens qui unissent la pratique de l'agriculture biologique au concept de développement durable, l'idée des organisateurs était de faire émerger de ce croisement de regards, de nouvelles pistes de recherches, de nouvelles entrées pour rendre le débat moins manichéen, plus constructif et opératoire. Plus qu'un rendu exhaustif et linéaire, cet article est davantage un rappel subjectif des grandes idées exposées lors de ce débat : comprendre la durabilité à l'échelle sociale ; la durabilité, élément clef des négociations internationales ; exemples de travaux, en France, sur les indicateurs de durabilité ; la durabilité, nécessité collective.