Lors d'une conférence organisée par la FNAB (Fédération nationale d'agriculture biologique des régions de France), le maire de Lons-le-Saunier (Jura) a témoigné de la possibilité de fournir l'ensemble de la restauration publique collective en produits biologiques à un prix équivalent à celui payé pour des produits issus de l'agriculture conventionnelle, soit environ 1,80 par repas, pour un volume annuel de 1,2 million de repas, répartis sur 50 communes et leurs diverses institutions : écoles, hôpitaux, maisons de retraite, administrations. Cette expérience est propre à bousculer certaines idées reçues concernant le prix de l'alimentation issue de l'agriculture biologique. Les démarches toulousaines et stéphanoises d'introduction du bio dans les cantines permettent de tirer des enseignements similaires. Il est donc intéressant d'analyser les mécanismes et les conditions qui ont permis ces réalisations afin d'envisager leur transfert à d'autres territoires ou d'autres filières de distribution. Le document revient sur plusieurs de ces conditions pour lesquelles sont mis en évidence : l'intérêt du passage par des circuits courts de distribution ; la relation nouée par la commune de Lons-le-Saunier avec des agriculteurs des environs en vue de la protection des captages d'eau potable (avec la mise en place de filières successives de produits bio) ; les appels d'offre que passe la ville de Toulouse sur de petits volumes auxquels répondent des groupements de producteurs locaux ; la prévention des coûts de traitement de l'eau destinée à la consommation humaine par une incitation à la mise en place de pratiques agricoles adéquates ; la prise en compte d'enjeux sociaux tant du point de vue des producteurs que de celui des consommateurs...