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Auteur Olivier DE SCHUTTER |
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Manifeste pour un retour à la terre : Comment assurer la sécurité alimentaire pour demain
Philippe DESBROSSES, Auteur ; Edgar MORIN, Auteur ; Olivier DE SCHUTTER, Auteur | ESCALQUENS (GROUPE ÉDITORIAL PIKTOS, Z.I. de Bogues - Rue Gutenberg, 31 750, FRANCE) : ÉDITIONS DANGLES | 2012L'être humain est indissociablement dépendant de la Terre qu'il habite. Or, les sociétés humaines dites "développées" n'ont plus conscience du lien étroit qui les unit au sol comme un cordon ombilical. La planète a perdu en trente ans un tiers de ses terres arables. Ce désastre préfigure, pour les auteurs, des tragédies sanitaires et sociales pour l'ensemble des peuples qui n'auront pas su vivre en heureuse harmonie avec leur sol. Partout, de l'Ukraine à la Californie, de l'Alaska au Sahel ou du Mexique à la Chine, la terre disparaît avec ses derniers paysans... Pourtant, seul le milieu rural permettra la renaissance économique durable dans une perspective de protection de l'environnement, de préservation des ressources, d'économie d'énergie, de qualité des produits et services, de sécurité, d'innovation, de développement soutenable et, plus généralement, de qualité de vie. Alors que réapparaissent les émeutes de la faim, il est urgent de sortir de l'impasse de l'agriculture pétrochimique. En réinventant le métier de paysan, en organisant la "révolution verte" de l'agro-écologie. Philippe Desbrosses, agriculteur, docteur en sciences de l'environnement et écrivain, est un des pionniers de l'agriculture biologique en Europe. Il fut expert-consultant auprès de la Commission de Bruxelles et président de la Commission nationale de l'Agriculture biologique au ministère de l'Agriculture. Il s'est investi dans le sommet mondial de Rio+20 aux côtés d'Edgar Morin et de Stéphane Hessel.
Rapport du Rapporteur spécial sur le droit à l'alimentation, Olivier De Schutter
Le réinvestissement dans l'agriculture, suscité par la crise des prix alimentaires de 2008, est essentiel pour la réalisation concrète du droit à l'alimentation. Cela étant, dans un contexte de crise écologique, alimentaire et énergétique, la question la plus urgente aujourd'hui, lorsqu'il s'agit de réinvestir dans l'agriculture, n'est pas de savoir combien mais comment. Le présent rapport étudie la manière dont les États peuvent et doivent réorienter leurs systèmes agricoles vers des modes de production hautement productifs, hautement durables et qui contribuent à la réalisation progressive du droit fondamental à une alimentation suffisante. S'appuyant sur un examen approfondi des publications scientifiques qui ont vu le jour au cours des cinq dernières années, le Rapporteur spécial présente l'agroécologie comme un mode de développement agricole qui n'entretient pas seulement des liens conceptuels solides avec le droit à l'alimentation mais qui a aussi produit des résultats avérés, permettant d'accomplir des progrès rapides dans la concrétisation de ce droit fondamental pour de nombreux groupes vulnérables dans différents pays et environnements. L'agroécologie offre en outre des avantages qui peuvent compléter ceux qui découlent de méthodes conventionnelles mieux connues comme la culture de variétés à haut rendement. De plus, elle contribue de manière importante au développement économique dans son ensemble. Le présent rapport défend l'idée que la transposition de ces expériences à une plus grande échelle est le principal défi à relever aujourd'hui. Des politiques publiques adéquates peuvent créer des conditions propices à de tels modes de production durables. Il s'agit notamment, en matière de dépenses publiques, de donner la priorité à l'acquisition de biens publics plutôt que de se borner à subventionner les intrants, d'investir dans les connaissances en réinvestissant dans la recherche agricole et les services de vulgarisation, d'investir dans des formes d'organisation sociale qui encouragent les partenariats, notamment la création de réseaux d'innovation reliant des fermes-écoles et des organisations d'agriculteurs, d'autonomiser les femmes et de créer un environnement macroéconomique favorable, notamment en reliant les exploitations agricoles durables à des marchés équitables.
Seed policies and the right to food : enhancing agrobiodiversity and encouraging innovation
La professionnalisation de la production de semences a conduit à l'émergence d'un marché commercial, qui s'est développé au détriment de l'utilisation des semences fermières. La propriété intellectuelle accorde des privilèges temporaires de monopole aux grandes firmes qui bénéficient de brevets. Ce système favorise la recherche privée qui s'oriente en premier lieu vers les espèces les plus rentables. Il met en péril les semences fermières, alors que de nombreux paysans survivent grâce à ce système. La biodiversité cultivée est également mise à mal, en raison de l'uniformisation des variétés cultivées à travers le monde. C'est dans ce contexte que le rapporteur spécial des Nations-Unies pour le droit à l'alimentation a rédigé ce rapport sur la politique en matière de semences. Il présente comment les Etats peuvent, dans ce domaine, favoriser le respect des droits de l'Homme. Il identifie comment la recherche et le développement peuvent aider les agriculteurs les plus pauvres des pays du sud, et comment les systèmes commerciaux de semences peuvent être régulés pour préserver le droit à l'alimentation et assurer le droit de chacun à bénéficier du progrès scientifique. Enfin, il examine comment les systèmes de semences fermières peuvent être encouragés, de manière à préserver l'intérêt de tous à travers la préservation de la biodiversité cultivée.