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Auteur Elsa EBRARD |
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Visualiser des indicateurs agro-climatiques sur CANARI
Elsa EBRARD, AuteurLe portail CANARI, lancé en 2022 par Solagro et Makina Corpus, est une application web open source de visualisation d'indicateurs agro-climatiques. Il permet à ses utilisateurs de visualiser les projections de 120 indicateurs, dont 80 spécifiques aux différentes productions agricoles (risque d'échaudage précoce pour le blé, dernier jour de gel printanier...), à court et moyen terme (période 2020-2050) ou à plus long terme (période 2050-2100). Dans un contexte de changement climatique, cet outil apporte des informations clés pour accompagner les agriculteurs et les aider à adapter d'ores et déjà leurs systèmes. Disponible en 2023 pour l'ensemble de la France métropolitaine, l'outil devrait être développé pour toute l'Europe.
« Un cadre danalyse des nouveaux collectifs dexploitation »
Elsa EBRARD, AuteurDepuis une dizaine dannées, de nouvelles formes collectives dexploitations agricoles émergent sur le territoire français. Ce sont des fermes pouvant impliquer jusqu'à une dizaine de personnes dans la production. Dans le cadre de son doctorat, Delphine Laurant travaille sur la conception dun cadre danalyse pour ces nouvelles formes dexploitations agricoles (thèse encadrée par le CIRAD et financée par une bourse CIFRE entre lANRT et lassociation Université Domaine du Possible). Ce cadre danalyse permettra de représenter, de manière similaire, différentes formes dorganisation, afin de pouvoir les comparer et relever leurs spécificités. Lobjectif nest pas de porter un regard normatif sur ces formes collectives, mais de mieux les comprendre pour, à terme, construire des outils daccompagnement adaptés à leurs spécificités.
Méthode : Les Trois Petits Cochons - Dynamiser, Appuyer et Motiver pour la transition agroécologique
Muriel ASTIER, Auteur ; Elsa EBRARD, AuteurLe projet DYNAMITAE (Dynamiser, appuyer et motiver pour la transition agroécologique), piloté par l'association Trame, a réuni plusieurs structures et réseaux de Nouvelle-Aquitaine : Chambre régionale d'agriculture, FRCuma, Coop de France, le Négoce Agricole Centre-Atlantique et la FRAB. Parmi les méthodes d'animation proposées pour animer des collectifs, celle des Trois Petits Cochons est présenté dans un premier article. Il s'agit d'identifier, en groupe, ce qui, au sein d'un projet ou d'un collectif, est fragile, ou robuste mais à consolider, ou solide. Dans un second article, le projet DYNAMITAE, ses objectifs et sesrésultats sont explicités plus en détail. Il s'agissait, en particulier, de favoriser la transition agroécologique par le biais d'ateliers d'échanges de pratiques entre animateurs de collectifs agricoles. Il en est ressorti que, si les animateurs sont globalement à l'aise avec l'accompagnement individuel, ils ressentaient le besoin d'échanger pour améliorer leurs pratiques dans l'accompagnement de groupes.
Témoignage : « Relier écologie et agriculture dans les territoires »
Elsa EBRARD, AuteurEn 2017, dans le cadre de l'appel à projets « Sites pilotes pour la reconquête de la biodiversité » lancé par l'ADEME, le projet AgroEcoPôle du Domaine de Mirabeau, situé à Fabrègues (26), près de Montpellier, a reçu un investissement d'avenir pour la restauration écologique et la mise en place d'activités agricoles. Ce projet a permis de déployer plusieurs activités (viticulture, maraîchage, élevages ovins, caprins, porcins et apiculture), basées sur le modèle de la polyculture-élevage, dans le but de restaurer la biodiversité et les fonctionnalités écologiques du domaine. Si son objectif premier est de démontrer que des modèles agroécologiques qui préservent et s'appuient sur les processus naturels peuvent être productifs, rentables et créateurs d'emplois, le projet AgroEcoPôle a une portée plus large, à l'échelle du territoire : en effet, il est un support pour développer, entre autres, l'approvisionnement alimentaire bio et local, l'insertion professionnelle, ou encore l'éducation à l'environnement... Dans cet entretien, Aude Langlais, chargée de projets agroécologie territoriale au Conservatoire des Espaces Naturels (CEN) d'Occitanie, revient sur la conduite du projet du Domaine du Mirabeau.
Trajectoire : une expérimentation en conditions réelles
Elsa EBRARD, AuteurDans cet entretien, Tristan Brancaz, étudiant en apprentissage sur la Ferme expérimentale d'AgroParisTech à Grignon, présente la plateforme agronomique Trajectoire sur laquelle sept systèmes de cultures sont évalués depuis 2017 : agriculture de conservation des sols, bas carbone, performance nourricière, bas intrants, agriculture biologique, polyculture élevage et Référence ferme de Grignon. Les expérimentations y sont menées avec les mêmes moyens et avec les pratiques dont dispose un agriculteur lambda. L'un des six objectifs fondamentaux de la plateforme, avec l'objectivation des performances et l'optimisation des systèmes de culture, est de créer un dialogue entre le monde de la recherche et celui des professionnels des filières agricoles. Cette cinquième campagne de culture, en 2022, marque la fin d'une rotation complète, qui est la même pour les sept systèmes. Les mesures réalisées concernent des suivis agronomiques (dont la gestion des ravageurs, la fertilité des sols...), la qualité de l'eau, ou encore les émissions de gaz à effet de serre.
Transition agroécologique : "Le plus dur pour les conseillers est de changer de posture"
Elsa EBRARD, AuteurDans cet interview, Elsa Ebrard, déléguée régionale de Trame pour la région Nouvelle-Aquitaine et formatrice, expose comment elle accompagne des groupes d'agriculteurs, mais aussi des conseillers agricoles, eux-mêmes amenés à animer des collectifs. Ces derniers sont généralement engagés dans une démarche de transition agroécologique. Outre les apports techniques qu'ils sont à même de fournir, les conseillers doivent aussi être en capacité de se positionner dans une posture d'accompagnant, et donc de gérer des situations liées au groupe humain. Pour les aider dans cette démarche, plusieurs outils d'animation sont à leur disposition. Certaines ressources sont présentées dans cet article. Elles sont issues des projets Dynamitae, Cotrae et Cap vert.
Les CPIE : du dialogue territorial à la co-action en territoires
Elsa EBRARD, AuteurLes CPIE (Centres permanents dinitiatives pour lenvironnement) sont des associations nées dans les années 70, qui co-construisent au quotidien, avec les habitants et lensemble des acteurs dun territoire, des projets pour répondre aux enjeux de la transition écologique et solidaire de ce territoire. Et ce, dans le respect dune charte nationale. Ils sont regroupés et organisés dans une Union nationale reconnue dutilité publique (UNCPIE) qui compte actuellement 79 associations et près de 900 salariés. Ludovic Serin, chargé de mission à lUnion nationale des CPIE, soccupe du suivi des projets en lien avec la thématique Agriculture et Alimentation durables et Biodiversité. Il apporte plus de précisions sur les projets déployés.
Fermes en Vie : des fermes agro-écologiques et collaboratives
Elsa EBRARD, AuteurAlors que la transmission des exploitations est de plus en plus compliquée, de nouvelles modalités daccompagnement voient le jour, telles que Fermes en Vie (FEVE). Cette "société à mission" de lÉconomie Sociale et Solidaire a été créée, en septembre 2020, par quatre entrepreneurs : Marc Batty (ingénieur agronome), Simon Bestel (ingénieur agronome), Astrid Tarteret (fille déleveur, diplômée dune école de commerce) et Vincent Kraus (ingénieur polytechnicien). Ces associés souhaitent participer au développement de la transition agro-écologique en aidant des collectifs dagriculteurs à sinstaller sur des fermes durables et vivables, soit des fermes très diversifiées et de taille moyenne (50 à 150 ha). Pour cela, Fermes en Vie propose des solutions en matière daccès au foncier (via une société foncière et une épargne solidaire) et daccompagnement. Une première expérimentation est en cours sur trois fermes pilotes. Ces dernières sont basées dans lAllier, en Dordogne et en Haute-Garonne.
« Plus de produits meurthe-et-mosellans dans les cantines »
Elsa EBRARD, AuteurNicole Le Brun est responsable de la mission Restauration Hors Domicile à la Chambre dagriculture de Meurthe-et-Moselle. Elle est également référente Grand Est sur ce sujet, pour le réseau des Chambres dagriculture, et intervenante RESOLIA (service commun de formation et daccompagnement du réseau des Chambres d'agriculture), . Son rôle est de conseiller les collectivités qui souhaitent augmenter la part de produits alimentaires locaux, dont des produits bio, dans les menus des restaurants collectifs. Dans cet interview, Nicole Le Brun commence par raconter son parcours professionnel et par détailler son poste actuel. Elle explique ensuite les deux types daccompagnement quelle propose aux collectivités, puis donne un exemple, celui de la communauté de communes du Bassin de Pompey qui a souhaité proposer des produits locaux dans les menus de ses écoles. Elle présente également deux plateformes (une bio et une mixte) qui regroupent loffre des producteurs, des entreprises de transformation et des coopératives du territoire. Ces plateformes fédèrent 63 adhérents et proposent plus de 700 références de produits.
Travaux et Innovations Hors-série juin 2021 : Collectifs en transition agroécologique : 30 outils d'animation
Muriel ASTIER, Auteur ; Agnès CATHALA, Auteur ; Elsa EBRARD, Auteur ; ET AL., AuteurGIEE, groupes 30 000, groupes DEPHY Fermes..., le projet agroécologique dans lequel le monde agricole est engagé a remis le collectif de travail entre agriculteurs au cur de lactualité, et les formes de collectifs se sont diversifiées. Aujourdhui, plusieurs caractéristiques propres à la transition agroécologique et aux dynamiques de changement impactent la façon danimer les groupes dagriculteurs. Cette situation conduit les animateurs à adopter une posture daccompagnateur bien différente de celle de lexpert ou du conseiller technique. Savoir poser le cadre de la coopération, favoriser linterconnaissance, définir un objectif commun, faciliter la production dintelligence collective, dynamiser les réunions, favoriser lautonomie du groupe, etc., figurent parmi les compétences de laccompagnateur de collectifs. Pour faciliter la professionnalisation des acteurs du développement agricole, ce hors-série de Travaux & Innovations propose une trentaine de méthodes et doutils danimation. Chaque article présente un objectif à atteindre vis-à-vis du collectif accompagné et une compétence à maîtriser pour lanimateur, avec : Une rubrique « Analyse » sur les enjeux liés à cette compétence dans le contexte de laccompagnement de ces collectifs en transition agroécologique ; La description de plusieurs « Méthodes » danimation sélectionnées pour leur efficacité et leur simplicité dusage ; Un encadré « Pour en savoir plus » qui renvoie à des articles plus détaillés de Travaux-et-Innovations pour approfondir et diversifier encore plus les méthodes danimation.
Avis dexpert : « La transition agro-écologique, une dynamique entre acteurs dun même territoire »
Elsa EBRARD, AuteurFrançois Léger est ingénieur agronome, docteur en écologie et enseignant-chercheur en agro-écologie à AgroParisTech. Dans cette interview, il explique comment les acteurs du territoire peuvent contribuer à une transition agro-écologique. Pour cela, il sattarde notamment sur la nécessité de gérer (durablement) les biens communs à léchelle dun territoire, ce qui implique de devoir négocier avec ses voisins, et pas seulement avec des pairs choisis. Il explique également le rôle que peuvent jouer les collectifs agricoles. François Léger illustre ensuite ses propos en sappuyant sur un exemple concret : celui de la problématique de lérosion dans les pays de Caux, en Normandie. Par la suite, il apporte des éléments de réflexion sur les échelles les plus pertinentes sur lesquelles se baser pour préserver un bien agro-environnemental commun et cite quelques outils permettant daider à la mise en place de synergies territoriales, notamment ceux dassistance à la projection établis dans le cadre de la démarche ComMod (Modélisation daccompagnement), débutée en 1996.
« En collectif, lincertitude devient une ressource pour laction » ; « Les groupes de discussion ont donné du sens au projet territorial »
Elsa EBRARD, AuteurCes deux articles expliquent en quoi les collectifs peuvent être une aide dans les changements de pratiques et dans linnovation. Le premier retranscrit une interview de Jean-Pierre Del Corso, un ancien animateur Jeunes Agriculteurs et professeur de lenseignement agricole qui est actuellement chercheur et dirigeant du LEREPS (Laboratoire dÉtude et de Recherche sur lÉconomie, les Politiques et les Systèmes Sociaux). En 2013, avec dautres chercheurs, il a publié une étude intitulée « Pratiques agricoles pour la réduction des produits phytosanitaires, le rôle de lapprentissage collectif ». Cette étude sappuyait sur le cas de la coopérative Qualisol, basée dans le Tarn-et-Garonne, qui a travaillé sur les possibilités daccompagnement de ses adhérents vers des pratiques plus économes en intrants. Jean-Pierre Del Corso revient ainsi sur les principaux enseignements de cette étude, tout en expliquant le rôle du collectif et des leaders dans les changements de pratiques. Le second article retranscrit une interview de Catherine Milou. Cette dernière effectue une thèse CIFRE auprès de la coopérative Qualisol. Dans ce cadre, elle a animé et étudié trois GIEE portés par Qualisol (dont un en bio) et qui ont tous les trois un objectif de création de filières territorialisées « légumes secs ». Catherine Milou explique en quoi ces collectifs ont permis de penser des actions communes au profit des agriculteurs et des consommateurs.
Construire les transitions en COMMUN(S)
Patrick GRIMAULT, Auteur ; Antoine CARRET, Auteur ; Elsa EBRARD, AuteurCap Rural (Réseau Rural Auvergne-Rhône-Alpes) a organisé, en septembre 2019, la 8ème journée annuelle InnovRural. Lobjectif de cette journée était déclairer les enjeux liés aux transitions des territoires ruraux sous le prisme des communs. Les communs, ou biens communs, sont des ressources gérées collectivement par une communauté. Cette communauté établit des règles et une gouvernance dans le but de préserver et de pérenniser cette ressource. Il peut aussi bien sagir de ressources matérielles (ex : une ressource naturelle), quimmatérielles (ex : un savoir-faire). Alors que, dans notre société, les enjeux et les tensions autour de lappropriation des ressources et des biens sont de plus en plus importants, Cap Rural a proposé cette journée afin de décrire comment les communs peuvent réinterroger les enjeux des territoires ruraux. Trois exemples de gestion de communs sont détaillés : le premier est une gestion commune dalpages en Savoie par des éleveurs ; le second est un verger espace-test (Les Cheires), près de Clermont-Ferrand ; le troisième est une marque de territoire, « Terre de Source », qui promeut les produits agricoles issus de fermes qui se sont engagées à réduire leurs impacts sur la qualité des eaux du Bassin Rennais.
Houblon de terroir : Une filière qui monte en Lot-et-Garonne !
Elsa EBRARD, AuteurAu vu du développement des brasseries artisanales en France, Lucie Le Bouteiller et Fanny Madrid (ingénieures agronomes) ont eu lidée de développer une filière houblon biologique français. Leur projet, initié en 2017, a déjà remporté plusieurs concours. Il est soutenu par la Région Nouvelle-Aquitaine et par dautres partenaires, dont le lycée agricole de Sainte Livrade et la Chambre dagriculture du Lot-et-Garonne. Lucie et Fanny ont choisi, pour linstant, de commencer à développer cette filière dans le Lot-et-Garonne. Elles ont, pour cela, créé lentreprise HOPEN-Terre de Houblon, qui propose un accompagnement pour des agriculteurs en recherche de diversification (conseil agricole, vente de plants de houblon, service de transformation des récoltes, appui à la commercialisation auprès des artisans brasseurs). En 2019, une parcelle dexpérimentation dun hectare a été mise en place sur le lycée agricole de Sainte Livrade. Elle va permettre de tester 15 variétés de houblon, de mettre en place un suivi technique et dêtre un support de formation et de démonstration. Une quinzaine de professionnels se sont déjà déclarés intéressés par le projet. Lucie et Fanny espèrent que cinq agriculteurs se lanceront dans la production en 2020.
"J'accompagne les éleveurs vers l'agro-écologie"
Elsa EBRARD, AuteurEmilie Ollion exerce les métiers de chercheure, consultante et formatrice au sein de l'auto-entreprise Parlez Cornes, qu'elle a créée en 2018. Dans cette interview, elle présente son parcours, des bancs de l'Isara de Lyon à son activité actuelle, en passant par une thèse sur l'évaluation de la robustesse des vaches laitières. Sa principale mission, elle la réalise avec le Centre de Développement de l'Agro-écologie (CDA) dans le cadre d'un projet développé par Danone et financé par le Fonds Danone. L'objectif : favoriser la transition des éleveurs vers une agriculture régénératrice (réduction des produits phytosanitaires, réduction du travail du sol, maintien de la biodiversité...) par l'accompagnement - individuel et collectif -, des formations et le suivi d'essais. Emilie est aussi animatrice scientifique du projet BioViandes, piloté par le Pôle Bio Massif Central, qui vise un développement concerté et durable des filières viandes bovines et ovines biologiques du Massif Central, en valorisant en majorité les ressources locales, et principalement l'herbe. A terme, l'auto-entrepreneure aimerait combiner ses activités de Parlez Cornes avec une installation sur sa propre structure agricole.
Le maraîchage reprend racine dans la métropole toulousaine
Elsa EBRARD, AuteurEn Haute-Garonne, la commune de Blagnac, qui fait partie de la métropole de Toulouse, et le Conseil départemental ont cherché à ré-installer des maraîchers, notamment en bio, sur les 135 hectares cultivables de la Plaine des Quinze Sols. Ces terrains, classés inondables et en périphérie urbaine, progressivement abandonnés, ont fait lobjet dun projet de recherche-action, mené de 2015 à 2019, en partenariat avec Solagro, Erables 31, lINRA et le CNRS. Parmi les préconisations, se trouvent : - le classement de la zone en ZAP (zone agricole à protéger) ; - la réorganisation foncière au niveau du PLU ; - une convention entre le Marché dIntérêt National de Toulouse et la régie alimentaire de Blagnac pour la valorisation de la production. Aujourdhui, trois candidats sont en cours dinstallation, dont Quentin Fauvre, qui témoigne de sa réorientation en maraîcher bio.
Une marque ombrelle nous invite à la ferme
Elsa EBRARD, AuteurJean-Michel Péard, ancien cadre dans une multinationale de lagroalimentaire, a repris une ferme laitière en bio avec son frère, en 2005, avec pour objectif de transformer le lait et de vendre en direct. Très vite, il constate quassumer tous les métiers, de la production à la vente, est compliqué. Il a alors lidée de mutualiser certaines compétences. En 2015, il a créé le réseau « Invitation à la ferme » avec deux autres fermes bio. Ce réseau compte aujourdhui 40 fermes bio ou en conversion, et ses produits sont présents dans plus de 1 400 points de vente. Ces fermes bénéficient ainsi de recettes, de conseils, du marketing, daide pour la commercialisation en provenance du réseau. Lobjectif est que chaque ferme garde son identité et soit reconnue au niveau local, mais que le réseau ait une visibilité au niveau national. Pour cela, les membres du réseau utilisent deux marques ombrelles (« Invitation à la ferme » pour les fermes bio et « Les ptits fermiers » pour les fermes en conversion). Pour entrer dans ce réseau, il faut que les fermes soient bio ou avec un projet de conversion, quelles respectent plusieurs conditions et quelles soient prêtes à respecter le cahier des charges spécifique à ce réseau (en plus du cahier des charges AB).
Nouvelle-Aquitaine : Des groupes déchanges de pratiques entre conseillers
Elsa EBRARD, AuteurDepuis septembre 2019, en Nouvelle-Aquitaine, l'association Trame pilote le projet Dynamitae (Dynamiser, Appuyer et Motiver pour la transition agro-écologique) qui a été lauréat de lappel à projet ARPIDA (Animation Régionale des Partenariats pour lInnovation et le Développement Agricole). Ce projet réunit également la Chambre régionale dagriculture, la FRCuma, Coop de France, le Négoce Agricole Centre-Atlantique et la FRAB. Il a pour objectif de favoriser la transition agroécologique, au travers d'ateliers déchanges de pratiques à destination de personnes qui animent des groupes dagriculteurs engagés dans lagroécologie. Daprès les données de la Chambre régionale dagriculture, la Nouvelle-Aquitaine compte 247 groupes de ce type : 112 « groupes 30 000 », 90 GIEE et 45 groupes DEPHY. Ce projet a débuté par une identification des besoins des animateurs grâce à un questionnaire en ligne. En septembre 2020, deux ateliers déchanges ont été organisés en distanciel et une quarantaine danimateurs se sont inscrits. Lexpérience des uns, combinée au regard neuf des autres, ont permis à tous de progresser. Dautres ateliers déchanges sont prévus en 2021.
Productions végétales : des conseillers repensent leur métier
Elsa EBRARD, AuteurEntre 2014 et 2019, Sophie Duhamel a réalisé une thèse, dans le cadre du projet Casdar CHANGER (Échanger sur le métier de conseiller : pour accompagner plus efficacement les agriculteurs dans le changement en productions végétales), porté par la Chambre régionale dagriculture de Normandie. Elle a notamment suivi un groupe déchanges entre conseillers de la Chambre dagriculture de Bourgogne-Franche-Comté, qui, animé par deux conseillères, ont participé à un tour de plaine décalé par rapport aux habitudes (champ de cassis, à l'automne, sans la présence de l'agriculteur). Cette expérience, dont la méthode est proposée dans le Guide Agroseil, a permis aux participants de changer leur vision sur leur propre métier et de faire évoluer leurs pratiques. Sophie Duhamel sest intéressée à ces changements : certains conseillers se retrouvent plus animateurs que conseillers, tout en intégrant un apport de contenus, après avoir travaillé avec les agriculteurs.
Témoignage : "Jai formé 400 agriculteurs au pâturage tournant dynamique"
Elsa EBRARD, AuteurAujourdhui, Xavier Barat est ingénieur-conseil dans un bureau détude, de formation et de conseil en agriculture écologique, spécialisé dans ladaptation dinnovations par et avec les producteurs en systèmes polycultures élevages herbivores. Ainsi, depuis 2012, il a formé plus de 400 agriculteurs au pâturage tournant dynamique (PTD) dans le grand Sud-Ouest (Nouvelle-Aquitaine et Ouest-Occitanie). Ceci lui a permis de capitaliser des résultats intéressants sur les atouts de cette pratique sur ce territoire, sujet sur lequel il a fait un article dans « Agronomie Environnement et Sociétés », publié en décembre 2019. Parmi les conclusions principales, même si le Sud-Ouest nest pas une zone herbagère, il peut accueillir des élevages à lherbe viables grâce à un PTD maîtrisé, en lien avec des chargements adaptés aux potentiels des exploitations. Le PTD permet notamment de réduire les coûts de production (ex. moins dintrants tels que les concentrés). Il permet aussi de réduire les dépenses pour la récolte et le stockage des fourrages. Il conduit ainsi à une meilleure autonomie alimentaire. Par ailleurs, sur ce territoire, lintégration de dérobées ou de prairies à flore variée dans la rotation, en plus de l'apport alimentaire, contribue à la fertilisation des sols. Pour cet ingénieur, le PTD est une innovation favorable au développement délevages herbivores plus durables sur le Sud-Ouest. Des partenariats producteurs-conseillers-chercheurs peuvent aider à consolider les résultats liés à cette technique et à la diffuser.
Adapter ses pratiques au changement climatique dans le Massif Central
Elsa EBRARD, Auteur ; Marie TISSOT, AuteurPour répondre à un besoin doutils et de références pour accompagner les agriculteurs au changement climatique, le projet AP3C, porté par le SIDAM (Service InterDépartemental pour lAnimation du Massif Central) et regroupant 11 Chambres dagriculture et lIDELE, est né en 2015. Il combine une triple expertise climatique, agronomique et systémique, à léchelle du Massif Central. Dans ce cadre, un ensemble de projections à léchelon local et à l'horizon 2050 est réalisé. Les premiers résultats montrent une forte dégradation du bilan hydrique potentiel sur lensemble du Massif Central, une hausse de la température moyenne annuelle (de 0,35 à 0,40°C tous les 10 ans), un maintien du cumul de pluviométrie annuel mais une modification de la distribution des pluies (cumul en baisse au printemps, en hausse à lautomne) et une augmentation de lévapotranspiration potentielle. Afin dadapter les pratiques à ces évolutions climatiques, 30 indicateurs agroclimatiques sont mobilisés pour traduire linformation climatique en information agronomique, répartis en indicateurs généralistes, relatifs à la pousse de lherbe, aux céréales, au maïs, aux dérobées, et à la vigne. Les conclusions dune première phase de projections sont présentées : le cycle de végétation de l'herbe sera plus précoce (et plus court en plaine), avec de fortes chaleurs stoppant la pousse de l'herbe l'été et des températures d'automne favorables ; pour les céréales, la reprise de végétation sera plus précoce avec un risque de gel au printemps et d'échaudage l'été ; et, pour le maïs, son démarrage de végétation sera plus précoce avec un échaudage important en été et un maintien plus tardif à l'automne.
Étudier la qualité écologique de sa ferme grâce aux plantes
Elsa EBRARD, AuteurCet article retranscrit une interview de Miguel Neau. Ce botaniste est spécialisé dans les plantes indicatrices. Il forme, depuis plus de 15 ans, des agriculteurs et des conseillers à diagnostiquer les qualités et le fonctionnement dun sol via les plantes bio-indicatrices qui poussent spontanément dessus. Ces formations, qui durent entre 3 et 5 jours, sont réalisées en partenariat avec lassociation « Vieilles Racines et Jeunes Pousses », basée dans la Creuse. Chaque journée comprend une partie théorique et une partie terrain. Pour effectuer ce diagnostic, le stagiaire sappuie sur une grille danalyse et un diagramme dinterprétation. Lobjectif final est quil en déduise les pratiques quil peut améliorer.
Evaluer lévolution agro-écologique de fermes liées à des unités de méthanisation
Stéphanie BONHOMME, Auteur ; Elsa EBRARD, AuteurMéthaLAE (Méthanisation Levier pour lAgro-Ecologie) est un programme, coordonné par Solagro, qui a pour objectif dapporter un regard scientifique sur les impacts de la méthanisation sur les exploitations agricoles et sur les territoires, sur les plans techniques, environnementaux, économiques et sociétaux. Pendant trois ans, 46 exploitations représentant 23 méthaniseurs (19 individuels et 4 collectifs) ont été enquêtées. Les évolutions agronomiques, environnementales et socio-économiques ont été suivies en se basant sur une méthode de recueil de données qualitatives et quantitatives mise en place par Trame. Une typologie socio-économique des exploitations a été développée selon leurs liens avec lunité de méthanisation : le lien juridique, le lien au capital de lunité, le lien au gisement et le lien au mode dexploitation de lunité. Les résultats socio-économiques diffèrent visiblement selon la typologie des exploitations. Globalement, lanalyse des données a permis de faire ressortir un certain nombre dévolutions pressenties. Par rapport aux pratiques de fertilisation, les apports en azote organique augmentent pour 30 exploitations contre 14. Ce qui nest pas seulement lié au digestat issu du processus de méthanisation mais aussi aux changements de pratiques qui sensuivent. Dautres résultats, comme une plus-value en termes dorganisation du travail, le développement du bien-être animal, la facilité daccès à linnovation, peuvent être associés à un fonctionnement en lien avec une unité de méthanisation. Par ailleurs, les projets de méthanisation contribuent à une meilleure acceptabilité des pratiques agricoles par les riverains.
« Janime le groupe 30 000 autonomie écodurable en Indre-et-Loire »
Elsa EBRARD, AuteurDenis Thomas est conseiller en développement local à la Chambre dAgriculture dIndre-et-Loire depuis 2011. Lune de ses missions consiste à animer le GDA (Groupement de Développement Agricole) Sud-Touraine. En 2012, certains membres de ce GDA ont souhaité axer leur réflexion sur la diminution du travail du sol (la plupart dentre eux sont en agriculture conventionnelle et quelques uns sont en bio). Au-delà de cette réflexion, ce groupe approfondit la thématique de lautonomie, aussi bien dun point de vue technique, que financière et décisionnelle. Il a dailleurs été labellisé Groupe 30 000 en 2018. À titre dexemple, il a mené des projets sur : la destruction dun couvert végétal sans glyphosate avec un faible travail du sol, la conduite de la luzerne avec une diminution du désherbage, létude de profils de sol après méteils fourragers Dans cet article, Denis Thomas explique plus précisément comment le groupe sest formé, quels sont ses objectifs, comment il fonctionne, ainsi que les points forts et les points faibles de la méthode daccompagnement qu'il utilise pour animer le groupe.
Le printemps de la transmission en Nouvelle-Aquitaine
Elsa EBRARD, AuteurAu niveau national, un tiers des agriculteurs de plus de 55 ans na pas de repreneur. Face à ce constat, le réseau des conseillers Transmission Installation des Chambres dAgriculture de Nouvelle-Aquitaine sest mobilisé pour organiser, début 2019, le « Printemps de la Transmission » : 12 journées dans toute la région, dédiées aux futurs cédants et intitulées « La transmission, une histoire humaine avant tout ».
Rechercher la complémentarité élevage-culture
Elsa EBRARD, AuteurDepuis 2017, lInra a développé le « jeu sérieux » Dynamix. Ce jeu permet de dynamiser une réunion de territoire dans lequel la problématique de la complémentarité entre céréaliers et éleveurs a été soulevée par un groupe. Marc Moraine, ingénieur de recherche à lInra, présente loutil et son utilisation possible. Dynamix, qui allie discussions, plateau de jeu et modèle informatique, se déroule en cinq étapes : définition du problème, enquêtes individuelles dexploitations, conception participative de scénarios, simulation et évaluation (multicritère et collective) des scénarios.
Analyser la plus-value dun collectif
Elsa EBRARD, AuteurDans le cadre du projet COLLAGRO (le réseau des collectifs dagriculteurs pour la transition agro-écologique 2015 à 2018), a été construite et testée, via enquête, une méthode dévaluation chiffrée des bénéfices que tirent les agriculteurs adhérents dun collectif. Le questionnaire mobilisé, pouvant être rempli en dix minutes via internet, compte 32 questions en quatre thèmes : i) les bénéfices économiques et environnementaux pour lexploitation, ii) la gestion et les prises de décision, iii) le bien-être et la convivialité, iv) les connaissances agricoles et louverture desprit. Lanalyse des résultats se fait à léchelle de lindividu et du groupe (intra ou inter-groupe). Elle permet notamment à un agriculteur de prendre du recul sur ce quil retire du collectif et sur son investissement dans ce dernier. Elle peut aussi aider un collectif à identifier des évolutions ou à faire valoir ses apports auprès de nouveaux agriculteurs, de partenaires ou de financeurs. Utilisable pour tous les groupes, cette enquête peut être mobilisée en contactant TRAME pour sa mise en uvre (www.trame.org ).
GECO : un wiki de lagro-écologie
Elsa EBRARD, AuteurA linitiative du RMT « Systèmes de culture innovants » et dans le cadre du Plan Ecophyto, il a été développé GECO, un site web « collaboratif déchanges, de mise à disposition et de co-construction de connaissances ». GECO porte sur la protection intégrée des cultures. Outil du portail EcophytoPIC, GECO contient deux espaces qui senrichissent lun lautre : i) une base de connaissances regroupant près de 200 fiches co-construites par près de 90 contributeurs, abordant 8 thèmes (technique, culture, bioagresseur ) et ii) un forum déchanges permettant de commenter les fiches, de partager des expériences ou encore de poser des questions. Ainsi, les fiches de la base de connaissances sont évolutives, senrichissant potentiellement du forum déchanges. Si, pour être contributeur et rédiger des fiches, il faut voir son expérience reconnue, tout le monde peut participer au forum déchanges. Pouvant rendre divers services (de la recherche dinformation à lanimation de collectifs, en passant par le partage de savoirs), GECO, aujourdhui piloté par lACTA, vise à créer autour de lui une dynamique collaborative et à devenir un bien commun pour les acteurs de lagro-écologie.
Un label bio pour des communes de Nouvelle-Aquitaine
Elsa EBRARD, AuteurEn 2012, l'association régionale ARBIO Aquitaine a mis en place le label "Territoire BIO engagé", qui vise à valoriser les démarches de collectivités territoriales en faveur du développement de l'agriculture biologique. Pour obtenir ce label, les collectivités devaient répondre à au moins l'un des deux objectifs définis lors du Grenelle de l'environnement : atteindre 6 % de surfaces en bio ou introduire 20 % de produits bio dans leurs services de restauration collective. Suite à la fusion des régions en 2016 et à l'établissement du Plan Ambition Bio 2017, c'est désormais INTERBIO Nouvelle-Aquitaine qui gère ce label, avec un objectif à la hausse pour les collectivités en ce qui concerne les surfaces certifiées (8,5 %). A travers ce label, c'est l'ensemble des parties prenantes engagées dans le développement de l'AB qui sont récompensées : agriculteurs, entreprises, donneurs d'ordre, etc. Les collectivités labellisées bénéficient d'outils de communication sur cette démarche, ainsi que d'un partenariat et d'un accompagnement particulier avec INTERBIO Nouvelle-Aquitaine.
Portrait : "J'accompagne les territoires sur leur stratégie alimentaire"
Elsa EBRARD, AuteurGilles Maréchal, chercheur et consultant sur les stratégies alimentaires territoriales, a créé, en 2015, Terralim (Territoires et alimentation). Ce cabinet de consultants propose des prestations de conseil et des expertises destinées aux acteurs de territoire. Des évènements sont également organisés, comme le forum "Alimentation, eau et biens communs", qui s'est tenu en novembre 2018 au Brésil, et qui a réuni, autour de la question de l'impact des pratiques alimentaires sur l'eau et les biens communs, des acteurs brésiliens, burkinabés et bretons. Terralim apporte également son expertise dans des projets de recherche-développement, notamment dans le cadre de la mise en place de Projets alimentaires territoriaux (PAT), inscrits dans la loi d'avenir pour l'agriculture, l'alimentation et la forêt de 2014. Dans cette interview, Gilles Maréchal présente quelques exemples concrets d'accompagnement par Terralim.
Le projet TATA-BOX
Elise AUDOUIN, Auteur ; Elsa EBRARD, AuteurLe projet TATA-BOX, porté par l'Inra de Toulouse de 2014 à 2018, avait pour objectif le développement de méthodes et d'outils participatifs d'accompagnement pour la transition agro-écologique d'un territoire, destinés à l'ensemble des acteurs locaux concernés. Ce projet s'est déroulé autour d'une démarche participative impliquant agriculteurs (biologiques et conventionnels), groupements de producteurs, structures de conseil, société civile, institutions de gestion des territoires, coopératives et fournisseurs, etc. Pendant les quatre années du projet, la quarantaine de chercheurs impliqués s'est appuyée sur deux territoires d'expérimentation situés dans le bassin du Tarn-Aveyron. Plusieurs outils ont été construits, ainsi que des plans d'actions sur 10 ans pour les deux territoires concernés. Élise Audouin, ingénieure de recherche en charge de la coordination de ce projet, apporte son témoignage.
Charente Limousine : Les cendres d'une papeterie pour amender les sols
Elsa EBRARD, Auteur ; Sophie CHRISTOPHE, AuteurEn 1997, International Paper, papeterie située à Saillant-sur-Vienne (87), s'associe à des éleveurs de Charente et de Haute-Vienne à qui elle propose d'amender leurs sols en utilisant les cendres issues de la fabrication du papier. Après une étude montrant l'innocuité de l'épandage des cendres, et l'amélioration de la qualité des sols par apport des cendres dans un contexte pédologique local de PH bas, un projet multipartenarial (Chambres d'Agriculture, collectivités locales, agriculteurs, associations environnementales, constructeurs de matériel, CUMA...) voit le jour. En 2000, l'association Cendrecor, contraction de "cendres d'écorces", est créée. Elle suivra le dossier de A à Z, fédérant au niveau territorial une filière d'épandage qui réunit, autour d'un même enjeu, des acteurs d'horizons très différents. Aujourd'hui, elle rassemble 80 agriculteurs répartis sur 9 000 ha de SAU en Charente et en Haute-Vienne. Chaque année, plus de 13 000 tonnes de cendres sont épandues. Grâce à l'augmentation du PH dans le sol, les agriculteurs élargissent les cultures à développer, comme la luzerne. En 2015, au sein de Cendrecor, un collectif de 6 exploitants a souhaité aller plus loin et expérimenter collectivement de nouveaux itinéraires culturaux pour viser l'autonomie protéique complète. De cette volonté est née l'association "Cendrecor Agro-Ecologie" pour répondre à l'appel à projets GIEE lancé par le ministère de l'Agriculture. Parmi les actions de ce projet, la diminution d'intrants et le développement d'une unité de méthanisation collective pour sécher la luzerne dans un objectif global d'autonomie protéique.
Un exemple de prospective agricole : Linstallation dans la Nièvre
Elsa EBRARD, AuteurQuel avenir pour le tissu agricole dans la Nièvre, qui se caractérise aujourdhui par des exploitations de moins en moins nombreuses, de taille importante (90 ha en moyenne, le double de la moyenne nationale), essentiellement des systèmes spécialisés en élevages bovins allaitants ou en grandes cultures ? Très souvent gérées par un exploitant seul, ces fermes sont effectivement difficiles à reprendre (fort capital, revenus limités, charges de travail importantes), et dans un contexte de vieillissement des agriculteurs, on observe plus dagrandissements des surfaces que de nouvelles installations. Face à cette situation, il a été mené, de lautomne 2013 à juin 2014, une étude prospective centrée sur linstallation et la transmission dans ce département, dont les résultats ont été communiqués en février 2015. Cette étude sest traduite par un travail collectif, regroupant Chambres dagriculture, agriculteurs, MSA, SAFER, syndicats, filières à travers des ateliers déchanges animés par un cabinet détude. Six scénarii prospectifs ont ainsi été définis, allant du maintien de la tendance actuelle, à la dérégulation des marchés, en passant par le renforcement du bio ou encore par une forte volonté politique de préservation de lenvironnement ou encore larrêt du broutard. Pour chaque scénario, ont été établies des recommandations afin de donner aux décideurs et aux élus des outils pour avancer sur la question du renouvellement en agriculture. Ce travail a aussi permis une prise de conscience collective sur lexistence de possibles modèles productifs différents. Il a aussi mis en évidence des leviers importants à prendre en compte : i) la formation et laccompagnement des porteurs de projets, et ii) la gestion du foncier.
"J'étudie les évolutions climatiques impactant les pratiques agricoles"
Elsa EBRARD, AuteurDe juillet 2012 à juin 2015, Vincent Cailliez, climatologue, a travaillé avec la Chambre d'agriculture de la Creuse pour étudier l'adaptation des pratiques agricoles au changement climatique. Pour cela, il a d'abord construit un modèle prévisionnel du climat limousin à l'horizon 2040, en se basant sur les données climatiques des trente dernières années sur la région (1980-2010). A partir d'une trentaine d'indicateurs agro-climatiques, des pistes d'adaptation des pratiques ont pu être identifiées, comme une mise à l'herbe plus précoce des animaux, un déplacement des zones de cultures de maïs, ou encore la possibilité de cultiver des vignes dans le nord de la Creuse. Cette première étude a donné naissance à deux projets plus vastes sur les régions Nouvelle-Aquitaine, Pays-de-la-Loire, Bretagne, Normandie (Agri-Accept) et sur le Massif Central (AP3C).
Le sainfoin, un champ de possibles dans l'Aube
Elsa EBRARD, AuteurEn 2008, la coopérative de déshydratation dArcis-sur-Aube, dans le département de lAube (Champagne-Ardenne), connaît des difficultés économiques liées principalement à la volatilité des prix de la luzerne. Dans leurs recherches pour diversifier les activités, les administrateurs redécouvrent le sainfoin, légumineuse fourragère historiquement adaptée au territoire de la Champagne Crayeuse. Cet article présente la création dune filière de sainfoin déshydraté, ainsi que des recherches sur cette plante délaissée et méconnue mais intéressante dun point de vue agronomique et zootechnique.
La trame verte et bleue
Elsa EBRARD, AuteurIssue des lois Grenelle Environnement I et II, la démarche appelée Trame verte et bleue vise à préserver la biodiversité et les ressources naturelles et se présente comme une alternative à la disparition et à la fragmentation des habitats dues, en partie, à l'urbanisation et aux cultures intensives. Elle consiste à favoriser, par un ensemble d'actions, des réservoirs de biodiversité, espaces dans lesquels les espèces peuvent effectuer tout ou partie de leur cycle de vie et où les habitats naturels peuvent assurer leur fonctionnement. Les continuités écologiques terrestres et aquatiques qui forment ce vaste réseau sont identifiées, notamment, par les schémas régionaux de cohérence écologique (SRCE). La composante "verte" de la Trame fait référence aux milieux terrestres et la "bleue" au réseau aquatique et humide. L'historique de cette démarche, ses objectifs, la réglementation qui l'encadre, les actions pour sa mise en uvre sur un territoire sont présentés, ainsi que les liens avec l'agriculture.
Hérault : Le syndicat des vignerons des Côtes de Thongue s'intéresse à la biodiversité
Elsa EBRARD, AuteurDepuis 2011, une quarantaine de vignerons, dans les Côtes de Thongue (au Nord de Béziers), s'initient à l'auto-diagnostic de leurs parcelles et à la façon d'en augmenter la biodiversité. Au départ, en 2011, des vignerons issus de l'IGP Côte de Thongue s'inquiètent de l'état de la biodiversité dans leurs vignes et sollicitent des étudiants de Montpellier SupAgro pour une étude. L'année suivante, quatorze vignerons s'inscrivent dans une démarche de partenariat avec le Conservatoire d'Espaces Naturels (CEN) du Languedoc-Roussillon pour mettre au point des indicateurs simples de biodiversité et de qualité de l'eau dans les abords de parcelles... et identifier les travaux à effectuer pour l'augmenter. L'auto-diagnostic Biodiv&eau permet ainsi aux vignerons, pour la première fois pour certains d'entre eux, de s'intéresser aux abords de leur parcelles... mais aussi de travailler ensemble et de mieux se connaître. Suite aux auto-diagnostics, les techniciens du CEN préconisent divers travaux, à court, moyen et long termes, mais qui doivent tous être réalisables économiquement pour l'exploitation agricole : plantations de haies, creusement de mares, restauration de bandes enherbées... Le projet fonctionne (plus de 7,5 km de haies plantées, par exemple), et aujourd'hui, pas moins de trois autres IGP ont rejoint la démarche, et les Corbières s'y intéressent aussi.