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Auteur Antoine BESNARD |
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Climato-antisceptique
Antoine BESNARD, AuteurClaudine et Jacques Serrand sont polyculteurs-éleveurs de bovins lait bio (Froment du Léon), à Laignelet (35). Ils disposent de 85 ha de SAU, dont environ 40 ha sont dédiés à des grandes cultures destinées à l'alimentation humaine (blé ancien, blé noir, colza, avoine). Les céréales sont transformées à la ferme, d'abord en farine, puis en galettes et en pains, ainsi qu'en huile, qui sont ensuite commercialisés au marché, en paniers et en magasins spécialisés. Lors du passage en bio, en 2001, Jacques a fait évoluer son système d'élevage vers l'herbe et l'autonomie fourragère. Les trois quarts des vaches sont taries l'hiver. Le foin destiné au troupeau est stocké en vrac, ce qui permet aux éleveurs d'éviter le passage d'un roundballer avec le plastique utilisé pour botteler l'enrubannage. Dans ce portrait, Claudine et Jacques racontent comment, face aux enjeux environnementaux (accès aux matériaux et à l'énergie...), ils ont adapté leurs pratiques.
Co-errance fertile
Antoine BESNARD, AuteurDepuis 2006, la Ferme de Brêmelin, à Guéhénno (56), expérimente le collectif agricole. Le projet, créé par trois couples, était de lancer l'activité de la ferme, en bio, jusqu'à ce qu'elle génère assez de revenus, avec, pour chaque couple, un conjoint travaillant d'abord à l'extérieur avant de rejoindre les trois autres conjoints sur la ferme. Trois ans plus tard, le projet tombe à l'eau, avec le départ d'un couple et la séparation d'un autre. Les trois agriculteurs restants continuent à faire tourner la ferme : l'atelier maraîchage fonctionne bien ; l'élevage de cervidés, leur marque de fabrique, continue, avec un atelier viande, celle-ci étant commercialisée en vente directe. C'est grâce au rachat des parts des partants, notamment par des collègues-agriculteurs du secteur, que la ferme a été sauvée, le GFA (groupement foncier agricole) comptant maintenant 61 associés. Aujourd'hui, la ferme reste ouverte à l'expérimentation, au partage du travail, autour des activités d'élevage, de maraîchage, de fabrication de pain et d'accueil à la ferme.
Le contrat de confiance
Amandine LEDREUX, Auteur ; Antoine BESNARD, AuteurInstallés en maraîchage bio depuis 2017, à Melrand (56), David Herbaut et Thibaut Varet, du GAEC du Bio Légume, cultivent, sur 2 ha, 50 espèces de légumes qu'ils commercialisent en direct (marché, paniers, vente à la ferme, magasins spécialisés et de proximité). Après deux ans d'activité, la demande a explosé, ce qui a poussé Thibaut et David à rapidement faire évoluer la ferme. Ainsi, ils sont passés de 3 à 6 serres et ont commencé à embaucher, jusqu'à parvenir à la conclusion qu'un saisonnier ne suffisait pas. Vient alors, en 2020, la rencontre avec Patrick, ancien mécanicien, que les associés embauchent à temps plein sur la ferme, à l'année. Après deux ans, le bilan est très positif. Néanmoins, un point reste à améliorer : la sécurisation de l'emploi du salarié, actuellement en contrat Tesa, vers un CDI.
Hervé Tanguy : L'homme et la machine
Antoine BESNARD, AuteurAprès un grave accident de la route, Hervé Tanguy, maraîcher bio à Saint-Thurien (29), doit réfléchir à alléger le travail physique sur la ferme. En 2021, il investit dans un Toutil, cobot (robot collaboratif) enjambeur polyvaleur qui lui est très utile, notamment pour les plantations en mottes et le désherbage, et qui lui apporte confort et vitesse de travail. Dans son témoignage, Hervé partage ses réflexions quant aux fonctionnalités de l'outil, ainsi quà ses limites, selon les tâches à réaliser. Un encart présente un autre outil ergonomique : la remorque de marché.
Maternité : Un congé pas de tout repos
Antoine BESNARD, AuteurMarie Le Roy est installée en PPAM bio avec transformation, à Bannalec (29), depuis 2016. Son compagnon, Vincent Bratzlawsky, l'a rejointe sur l'exploitation en 2018. Dans cet article, Marie raconte la période de son congé maternité et son expérience de la machine administrative en lien avec le service de remplacement, son indemnisation et l'organisation du travail sur la ferme. Marie et Vincent ont pris goût au salariat : ils emploient aujourd'hui deux personnes en saison sur la ferme.
Le portrait du mois : Du fromage au dessert
Antoine BESNARD, AuteurAprès une rupture de GAEC, Nicolas Fauvel, éleveur ovin lait bio à Marpiré, en Ille-et-Vilaine (35), a complètement repensé son système qui fonctionnait déjà avec une salariée. De la production de lait réalisée en monotraite et dont la moitié était transformée en fromages par son ex-associée, Nicolas a adapté son laboratoire de transformation à la production de yaourts, qu'il commercialise, en partie, en GMS. Il a également embauché deux nouveaux salariés. Afin d'éviter les ruptures d'approvisionnement, l'éleveur organise son troupeau en deux lots de brebis, avec des mises bas décalées de 6 mois, ce qui lui permet de traire toute l'année, à raison de deux traites par jour. Les ajustements étant bien établis sur la ferme, Nicolas et ses trois salariés peuvent se permettre quelques libertés, comme celle de repasser périodiquement en monotraite afin de se ménager. Somme toute, malgré l'augmentation de la charge de travail, cette transition a permis au système de Nicolas de gagner en efficacité, en productivité et de créer de l'emploi.
Le portrait du mois : Monotraite pas monotone
Antoine BESNARD, AuteurPascal Gapihan, producteur installé depuis 1990 dans le Morbihan et en bio depuis 2014, à la tête dun troupeau de 39 vaches laitières dont le lait est vendu en circuit long, a progressivement fait évoluer son système vers la monotraite. Ses raisons principales ? Moins de travail et plus dautonomie. Dès les années 2000, la réflexion sest axée sur une meilleure gestion de l'herbe. La monotraite sest peu à peu mise en place et, pendant 10 ans, elle était pratiquée 6 mois de lannée, à partir davril, avec des vêlages dautomne. Avec le choix de passer en bio, et la décision dabandonner le maïs et daller vers plus dautonomie, la période de vêlage a été progressivement décalée sur le printemps, pour une production de lait au maximum sur la pousse de l'herbe. Le passage en monotraite totale a été effectif en février 2020, avec un arrêt complet de la traite du 20 décembre au 20 février. Lhiver, les vaches, taries, sont nourries au foin. Un système de vaches nourrices a été mis en place pour alimenter les veaux. Moins de travail, un lait avec de meilleurs taux, des vaches en bonne santé, une bonne autonomie en intrants mais aussi économique (ex. Cuma intégrale, maximum dauto-construction ), un revenu jugé satisfaisant : les résultats sont là. Pour cet éleveur, sa ferme est aussi plus facilement transmissible et, déjà, il travaille à ce nouveau défi, comme un point dorgue au long travail dévolution mis en place.
Le portrait du mois : Des saisons sans pépin
Antoine BESNARD, AuteurPascale et Xavier Doussinault sont arboriculteurs bio à Plestan, dans les Côtes d'Armor. Ils cultivent, sur 3 de leurs 6 ha de SAU, des pommes à couteau (60 %) et des pommes à jus (40 %) dont ils assurent la transformation. Ils produisent également des poires, des coings, des kiwis, des framboises, des groseilles, de la rhubarbe et du sureau. Ils commercialisent leurs fruits à la ferme, en paniers, en Biocoop et en restauration collective. À l'année, ils font tourner la ferme à 3, avec un salarié permanent ; pour la récolte, ils embauchent 7 saisonniers. Chaque année, ils parviennent à embaucher une équipe complète, souvent recrutée par le bouche à oreille (réseau paysan, annonces dans les paniers...). La récolte commence fin septembre, pour environ un mois. Ensuite, deux semaines sont consacrées à la transformation en jus, durant lesquelles les arboriculteurs gardent un des saisonniers. Pascale et Xavier doivent composer avec la météo et la maturité des fruits, très importantes pour le goût et la conservation des fruits cueillis. L'équipe est briefée chaque matin, avec un point sur la récolte de la veille, et chacun est équipé d'une calibrette, un anneau qui indique la taille minimum des pommes à récolter, afin de respecter, notamment, les critères pour la vente en Biocoop. Gérer des saisonniers requiert beaucoup de pédagogie et quelques astuces de ressources humaines, surtout avec des équipes différentes chaque année : Xavier et Pascale partagent leur expérience d'employeurs.
Le portrait du mois : Salariés fidèles, patrons heureux
Antoine BESNARD, AuteurEntre 2013 et 2016, Aurélie et Adrien Vandermersch ont repris trois fermes pour en faire une de 150 ha, à Elven, dans le Morbihan (56). Au départ, ils s'installent en maraîchage bio diversifié et cultivent des céréales pour l'atelier pains d'Aurélie, vendus en direct ; finalement, l'activité de panification étant trop chronophage, ils se concentrent sur les légumes. Rapidement, Pro Natura leur propose d'approvisionner le groupe ; c'est ainsi que "La Petite Ferme" a développé ses circuits de commercialisation, en gros, avec, en parallèle, la vente en magasins de producteurs, ainsi qu'en demi-gros. L'équipe de salariés s'est progressivement formée et "fidélisée" pour atteindre, aujourd'hui, 4 permanents et 1 apprentie. Patrons attentifs au bien-être de leurs salariés, les Vandermersch ont investi dans un parc de bon matériel et ne lésinent pas sur l'équipement, que ce soit en termes de confort ou de sécurité. Ils ont également instauré des entretiens annuels avec leurs salariés et les forment à tout, afin de les autonomiser sur les chantiers. Aujourd'hui, les relations de confiance construites entre les patrons et les salariés permettent à Adrien et Aurélie de déléguer non seulement le travail sur la ferme, mais aussi la commercialisation (relations acheteurs, commandes) lors de leurs congés d'été.
Vin bio : La Bretagne fait péter le bouchon
Antoine BESNARD, AuteurAvec l'évolution de la réglementation permettant de produire du vin hors des régions historiques, la Bretagne voit se développer de plus en plus de projets viticoles. De la cinquantaine de projets de vignes, une vingtaine sont déjà plantées, pratiquement toutes en bio, en biodynamie et/ou en agroforesterie. Cet article résulte de la rencontre du réseau GAB-FRAB Bretagne avec les pionniers de la viticulture bio en Bretagne, ainsi qu'avec des viticulteurs des Pays de la Loire. Pour finir, un encadré présente le témoignage de Jacques Carroget, vigneron bio à Ancenis (44) et référent professionnel viticulture à la CAB Pays de la Loire.
Un air de famille
Antoine BESNARD, AuteurCet article décrit la transmission dune ferme familiale, la Ferme de la Raudais, initialement en élevage bovin lait conventionnel, dans les Côtes dArmor et sa conversion à l'AB sous la pression des enfants repreneurs. Choc des cultures, des générations, représentation de la femme dans le milieu agricole, tensions familiales ou freins psychologiques... sont ainsi mis en relief à ce moment-clé. Mais, cest aussi une histoire de grande confiance et de compréhension, et une ferme qui ne part finalement pas à lagrandissement, avec une belle évolution vers une ferme en bio, en bovins viande et vente directe, puis vers une dynamique collective (installation dun paysan boulanger et projet dinstallation en maraîchage en cours).
Céréales & oléoprotéagineux bio : Production et récoltes se développent en 2021 malgré une saison chaotique
Antoine BESNARD, AuteurCet article aborde le développement des grandes cultures biologiques en Bretagne et fait le bilan, d'après les premières estimations, des récoltes 2021 pour les céréales, les protéagineux et les oléagineux bio. Des graphiques présentent l'évolution des surfaces en grandes cultures, bio et en conversion, en Bretagne, ainsi que les collectes cumulées pour les céréales bio et les protéagineux bio.
Dossier : PAC 2014-2020/2021 : Chronique dune mise à nu de lagriculture biologique
Antoine BESNARD, Auteur ; Elsa CHANEL, AuteurFin mai 2021, des paysans et des paysannes ont dénoncé la politique gouvernementale appliquée aux aides bio à travers le hashtag #LaBioAPoil. Le 2 juin 2021, ils étaient 400 agriculteurs bio à manifester à Paris. Ce dossier explique pourquoi le réseau FNAB sest mobilisé au printemps dernier et rappelle les enjeux (pour la bio) de la nouvelle programmation PAC (Politique Agricole Commune). Pour cela, il retrace un historique de lévolution des aides bio, depuis 2014 jusquau printemps 2021, et met en avant leur diminution. Les changements annoncés pour la prochaine PAC (2023-2027) sont illustrés à laide dun schéma. Ce schéma symbolise également les revendications soutenues par la FNAB. Ces revendications portent sur les aides couplées (ex : garder laide veau bio ) ; le soutien à linstallation (ex : augmenter le plafond des aides DJA à 100 000 et lâge plafond à plus de 40 ans ) ; lÉcoRégime (ex : un soutien à la bio supérieur à celui de la HVE) ; laide à la conversion (ex : un budget à la hauteur des objectifs de 20 % des surfaces bio en 2027). Ce dossier revient également sur les différences de chiffres avancés par le réseau FNAB, qui dénonce une baisse de 66 % des aides destinées à la bio, et ceux avancés par le Ministre en charge de lagriculture, qui communique sur une enveloppe en augmentation. Enfin, il explique pourquoi il est anormal que le label HVE, qui est moins contraignant que la bio, soit rémunéré à la même hauteur que lagriculture biologique.
L'entraide en partage
Antoine BESNARD, AuteurAlbert et Patricia Béchu (35) sont heureux d'avoir réussi à transmettre leur ferme dans de bonnes conditions. Noémie, ingénieure agronome, a été la première candidate à se présenter. Pour elle, c'était sa dixième visite de ferme. Avec un projet d'élevage de chèvres, la ferme d'Albert et Patricia aurait pu ne pas lui convenir. Mais, Noémie s'est décidée rapidement, prenant un peu de court les propriétaires. Albert et Patricia n'ont cependant pas hésité et ont eu très vite envie d'aider Noémie dans son projet. Ils ont su nouer une relation de confiance mutuelle et d'entraide avec la jeune éleveuse. Chacun apprend de l'autre, avec la volonté de trouver un équilibre dans l'échange. Albert prête souvent la main à Noémie, la rassure, lui fait part de son expérience, lui apporte des conseils, partage du matériel et s'assure que tout va bien. Il avoue aussi apprendre de Noémie, qui apporte un regard nouveau sur la ferme et propose de nouvelles façons de faire, notamment avec les cultures. Pour Albert et Patricia, la réussite de la transmission de leur ferme doit beaucoup au relationnel. Un encart présente l'historique de leur ferme.
"On ne naît pas employeur"
Antoine BESNARD, AuteurAvec la création dune yaourterie sur leur exploitation, en Ille-et-Vilaine, et le boom de lactivité de transformation, Yoann et Anne-Soizic Liger, éleveurs de bovins lait bio, ont embauché huit salariés en sept ans. Cela a profondément changé la nature de leur métier. Ils se sont beaucoup formés (droit, ressources humaines, management ) pour prendre du recul, savoir se contrôler et être à lécoute. Ils ont dû apprendre à déléguer, hiérarchiser leur organisation Pour eux, lambiance et lécoute sont primordiales. Il faut également savoir dire quand les choses sont bien faites mais aussi quand ça ne va pas. Ils font les recrutements à deux et prennent le temps de bien analyser le CV, voire de contacter les anciens employeurs.
Un parrain, une marraine, un filleul
Antoine BESNARD, AuteurJoseph Templier sest installé, en 1978, sur une ferme laitière bretonne avec deux associés. Déjà soucieux de la transmission de la ferme, ils ont fait le choix de sinstaller en SCOP, afin de ne pas reproduire le schéma où chaque génération doit racheter le capital de la précédente. Au bout de trois ans, ils sont tout de même passés en GAEC, avant que ce dernier néclate, dix ans plus tard. Joseph sinstalle alors seul et il est rejoint par sa femme, Maryse, en 1989. Cette dernière développe un atelier de légumes racines. La ferme passe, petit à petit, de 19 à 40 ha. Parallèlement, la question de la transmission reste toujours dans la tête de Joseph. En 2010, le couple commence à anticiper sa fin de carrière et met en place un groupement demployeurs afin de se décharger. En 2014, Joseph participe à une formation sur la transmission. Il en ressort avec une certitude : il veut transmettre sa ferme afin dinstaller un jeune en bio et éviter quelle ne parte à lagrandissement d'autres exploitations. Très vite, le couple prend conscience que, sils veulent transmettre pour installer, ils vont devoir accepter que le système de production change et faire des concessions financières. Ils passent alors des annonces sur les réseaux sociaux et sur le Répertoire Départ Installation. Cest ainsi que Sylvain Haurat prend connaissance de la disponibilité de la ferme. Après quelques rencontres, Joseph, Maryse et Sylvain se lancent dans un parrainage. Sylvain a ainsi pu réfléchir à son projet, tandis que Joseph et Maryse ont pu le soutenir en anticipant la mise en uvre de certains de ses choix techniques.
Pommes de terre : Quelles variétés résistent le mieux au mildiou ?
Antoine BESNARD, AuteurCet article présente les résultats de lenquête résistances au mildiou en pomme de terre biologique 2021, lancée par la commission Légumes Grand-Ouest de la FNAB. Lenquête visait à comparer les différentes variétés de pommes de terre, à chair tendre et à chair ferme, disponibles en bio, sur les critères de résistance et de rendement. Ces résultats seront relayés via le guide variétal Grand-Ouest, mis à jour tous les deux ans par la FNAB, afin de guider les maraîchers biologiques dans leurs commandes de graines et de plants.
Le portrait du mois : Deux fermes en une
Antoine BESNARD, AuteurCorinne Fesneau, avec son compagnon Jérémy Salmon, sest installée, en mai 2020, en Ille-et-Vilaine, sur la ferme familiale de 30 hectares de SAU : une transmission avec dimportants changements. En effet, la ferme de ses parents était dans un GAEC qui comptait plusieurs productions et accueillait des génisses et un atelier Poulets de Janzé. Avec lapproche de la retraite des parents et le souhait de rester vivre sur la ferme, ce jeune couple, après avoir cherché sa voie, a décidé de rependre la ferme, mais en changeant de production principale (même si latelier volailles est conservé), avec linstallation, en bio, dun atelier de production de lait de chèvre avec transformation et vente directe. Tout cela demandait donc de sortir du GAEC, de trouver des solutions pour le foncier, toutes les terres étant en location, de lancer la conversion, ainsi que les travaux pour accueillir le nouvel atelier et le troupeau caprin. Ce dernier provient dune autre exploitation du même département, dans laquelle Jérémy a travaillé pendant deux ans et dont le propriétaire, Patrick, partait aussi à la retraite mais voulait rester sur sa ferme. Cest ainsi que le troupeau de race alpine a changé dexploitation, alors que Patrick travaillait à transmettre aussi ses débouchés, à savoir trois marchés hebdomadaires et quelques magasins à la ferme. Linstallation de Corinne et de Jérémy est, au final, une double transmission, associée à une conversion. Un vrai challenge rendu plus facile par la volonté des futurs retraités de transmettre et de soutenir le projet de ce couple, qui déjà envisage daccueillir un salarié ou un associé pour faire face à la charge de travail.
Le portrait du mois : La règle de trois
Antoine BESNARD, AuteurTravaillant depuis 30 ans ensemble, les trois associés du GAEC Saint-Lazare, situé en Ille-et-Vilaine, en bovins lait bio, ont commencé, dès 2014, à préparer les départs à la retraite de 2 dentre eux, prévus en 2021. Ils se sont alors faits accompagner dun juriste pour voir comment faire pour que la reprise de parts du capital social du GAEC ne soit pas trop importante et qu'elle ne représente pas un frein limité à larrivée de nouveaux associés. Côté organisation, ils ont lancé, dès 2018, des annonces pour trouver un premier candidat qui est arrivé en 2019 sous contrat de parrainage afin de sintégrer progressivement ; les deux associés sur le départ passant alors tous deux à mi-temps. Ainsi, peu à peu, Damien, le nouveau venu, sest formé au fonctionnement du GAEC et a trouvé sa place. Transition et transmission se font donc progressivement avec, en 2021, une nouvelle étape. En effet, une fois les associés sur le départ à la retraite, un nouvel associé, lui aussi en contrat de parrainage, va arriver en septembre prochain, pour une installation définitive en avril 2022, si tout se passe bien. Lanticipation est ici le maître-mot, pour faire de ce changement de 2 associés un succès, sans mise en péril de la structure.
Le portrait du mois : Rigueur & souplesse
Antoine BESNARD, AuteurQuentin Guillou, musicien (intermittent du spectacle) et diplômé dun BTS GPN (Gestion et protection de la nature), a racheté la maison familiale, dans les Côtes dArmor, ainsi que huit hectares environnants. Il a alors décidé de sinstaller en maraîchage et a réalisé diverses formations avec le GAB. En 2018, il s'est lancé en tant que double-actif, avec le statut de cotisant solidaire. En 2019, il est devenu chef dexploitation. Au départ, Quentin Guillou voulait un système très diversifié : maraîchage, arboriculture, élevage Mais, il sest vite rendu compte quil séparpillait et quil perdait en rentabilité. Il a fait un autre constat : il nest pas fait pour travailler seul. Il a choisi alors de spécialiser ses cultures et dembaucher. Il s'est concentré sur des produits à forte demande : gamme « ratatouille » en été et gamme « pot au feu » en hiver, quil agrémente de produits dappel (asperges, fraises, pommes de terre nouvelles ). Il vend tout en circuits courts, via des Biocoop, son magasin à la ferme et des paniers. Deux salariés laident aux champs, sa femme soccupe du magasin, de la réception des commandes des clients, des factures et de la comptabilité. Quentin Guillou a conscience que « sans employés, la ferme ne tourne pas ». Il nhésite donc pas à les responsabiliser et cherche à augmenter leur salaire. A terme, son objectif est de monter à 5 UTH pour la production et de dégager 300 000 de chiffre daffaires.
Le portrait du mois : S'associer plutôt que salarier
Antoine BESNARD, AuteurMaraîchers bio dans le Finistère depuis 2014, Anaïs Fromentoux et François Donnay ont vu leur quotidien à la ferme chamboulé après les naissances de leurs deux enfants. Ils ont dabord pris des salariés, ce qui leur a apporté du confort, puis ont finalement choisi de chercher des associés. Ce portrait raconte larrivée de leur associée Anne-Laure Chauvel, avec qui ils ont créé une nouvelle organisation de la ferme à 4 (les 3 associés et leur salariée), leur permettant dallier la vie de famille avec le travail à la ferme, grâce à une répartition des différentes responsabilités autour de huit pôles dactivités. Aujourdhui, les 3 maraîchers ont lancé le processus de recrutement dun 4ème associé
Le portrait du mois : Tel père telle fille
Antoine BESNARD, AuteurDepuis janvier 2020, Estelle Le Bihan est à la tête de la ferme familiale, en bovins lait biologiques (livraison à Biolait), qui est composée de 85 ha et qui est située dans le Morbihan. Ce cas de reprise familiale est un bon exemple des difficultés que rencontre aujourdhui le monde agricole, bio compris, sur la question des transmissions dexploitations. A lorigine, Jean-Paul et Josiane, les parents dEstelle, installés en 1983 et en bio depuis 1995, ont vu lhistoire de leur ferme jalonnée de rebondissements, avec des associations diverses et notamment un GAEC à 4, sur une ferme de 100 hectares, associant bovins lait, atelier de brebis, transformation et vente directe. En 2015, à larrêt de cette association, le couple sest posé beaucoup de questions sur lavenir de sa ferme. Plusieurs contacts ont été pris, mais sans succès, malgré le fait que Jean-Paul conçoive que sa ferme puisse devenir « complètement autre chose ». Au final, contre toute attente, cest Estelle, formée au graphisme, qui décide, en 2017, de reprendre. Elle passe un BPREA et s'installe (officiellement au 1er janvier 2020), au début avec lidée de sassocier. Finalement, l'associé pressenti se retire et, aujourdhui, Estelle travaille avec un jeune salarié. Tous deux doivent encore beaucoup apprendre et Jean-Paul, qui ne vit plus sur place, les accompagne et transmet son savoir.
Le poids de lhéritage
Antoine BESNARD, AuteurDans le Finistère, Nicolas Magueur a repris la ferme de ses parents en 2012. Il qualifie cette installation-transmission de « facile », même si le poids de lhéritage et les conflits de génération ne sont pas toujours évidents à gérer. Il a fait plusieurs métiers avant de sinstaller : ouvrier côtier, animateur nature, travail à lusine Il a découvert l'agriculture bio en effectuant un remplacement dans une ferme, puis a suivi des formations. Il a alors décidé de reprendre la ferme de ses parents. Ces derniers produisaient des légumes pour lindustrie et élevaient des vaches allaitantes (en conventionnel). Comme Nicolas Magueur souhaitait sinstaller en maraîchage bio diversifié, il a modifié le système de production de la ferme familiale : elle comporte maintenant une SAU de 38 ha, avec un atelier de maraîchage diversifié (1500 m2 sous serre), 3 ha de légumes de plein champ et des vaches allaitantes. Chaque année, de nouvelles terres sont converties en bio mais toute la ferme nest pas encore en AB (les vaches allaitantes sont toujours en conventionnel). En sinstallant sur la ferme familiale, Nicolas Magueur a pu bénéficier des terres de ses parents, du matériel, de leur aide et il a pu acheter ses parts petit à petit. Toutefois, il a également dû gérer des conflits avec son père qui nest pas convaincu par la bio. Lhéritage familial est à la fois une contrainte et une souplesse avec lesquelles Nicolas Magueur a choisi de composer.
Le portrait du mois : Confort de rigueur
Antoine BESNARD, AuteurDans le Finistère, Kristel Fèvre s'est installée, en 2016, sur la ferme de ses parents bientôt à la retraite, pour y cultiver des céréales et développer une activité de meunerie. Pour des raisons de santé, Kristel a réfléchi à l'ergonomie sur la ferme, afin d'avoir à porter le moins possible de charges lourdes. Potence, table à rouleau, petites planches à roulettes..., toutes ces astuces facilitent son travail et optimisent son organisation. Les espaces ont aussi été aménagés, avec des portes larges, une lumière naturelle, des couloirs de circulation adaptés... Pour la transformation, Kristel a mécanisé tout le processus, depuis le tri des céréales jusqu'au conditionnement et au transport des sacs. Toute la farine est vendue à la ferme, à des particuliers, mais aussi à des crêpiers, des boulangers... Sur la ferme, elle partage du matériel avec ses parents, mais aussi avec sa sur et son mari, installés à 2 km, en brebis laitières avec transformation. Son esprit d'organisation et son sens de la rigueur l'ont poussée à construire un nouveau bâtiment et à reprendre tout le rangement du matériel et des outils, afin que personne ne perde de temps à trouver ce dont il a besoin. Plus que tout, ce que recherche Kristel, c'est un confort maximum au travail et une bonne gestion du temps.
Le portrait du mois : Les grandes petites choses
Antoine BESNARD, AuteurElodie Dragon est une jeune agricultrice à la tête dune ferme bio basée en Ille-et-Vilaine. Sa ferme comprend un atelier de poules pondeuses, un de poulettes démarrées et un autre de vaches allaitantes. Après avoir travaillé dans une banque, puis avoir été salariée durant six ans dans une ferme voisine (dont lun des associés était son père), elle sest installée avec son père, en 2017, lorsque ce dernier a quitté l'association précédente. Comme il arrivait à lâge de la retraite, ils ont cherché ensemble un successeur. Cest la petite sur dElodie, Aline, qui a pris la relève. Cette dernière était coiffeuse et a dû dabord se former au métier dagricultrice. Pour se faire reconnaître comme cheffes dexploitation (et non plus comme employées de leur père ou filles de leur père), les deux surs ont dû faire preuve de pédagogie et parfois simposer. Elles savent tout faire sur la ferme et elles ont réalisé des aménagements pour se préserver physiquement. Leur organisation de travail leur permet dêtre remplaçables, notamment si lune delles part en congé maternité. Elodie Dragon a également récemment pris la tête de la commission « Place des femmes dans le développement de la bio 35 » et compte bien faire émerger des pistes dactions et des idées neuves grâce au collectif.
Le portrait du mois : Intégrité en intégration
Antoine BESNARD, AuteurAprès ses études à Paris, Élisabeth Bouget, agricultrice bretonne, a repris la ferme familiale de 50 hectares avec son époux en 1988. Aujourdhui, lexploitation compte trois ateliers sur 130 hectares de SAU : 45 vaches allaitantes, 10 000 poules pondeuses et 50 truies. Cette ferme fait vivre trois temps pleins, avec larrivée du fils qui gère latelier porcs. Tous les produits sont commercialisés en circuit long. Dans son témoignage, cette éleveuse revient sur le plaisir quelle a à travailler, notamment en bio, et sur son rôle dans lexploitation, en lien avec ses aspirations et ses valeurs. Elle revient aussi sur la filière poules pondeuses qui se développe vite, peut-être trop vite, avec une tendance à chercher la facilité et la valeur économique, en reprenant le modèle conventionnel, doù un nombre croissant de gros élevages au détriment des petits ateliers comme celui que gère cette agricultrice. Élisabeth fait aussi une comparaison entre le fonctionnement de la coopérative à laquelle elle livre ses ufs et celui des deux organisations économiques de producteurs qui écoulent les productions des autres ateliers de la ferme : dans la coopérative, lavis des éleveurs est surtout consultatif.
Le portrait du mois : Le juste prix
Antoine BESNARD, AuteurCe témoignage sinscrit dans une série de portraits sur la transmission, enjeu clé pour lavenir. Cette ferme bio du Morbihan, qui compte 40 vaches laitières pour 44 hectares, a été reprise, en 2020, par Anthony Le Pamelec. Philippe Le Bot, le cédant, avait fait le choix de sy prendre tôt pour transmettre son exploitation quil occupait depuis 27 ans. Cest ainsi quen 2016, il sest mis en quête dun repreneur. Il a reçu plusieurs candidatures quil a examinées, les unes après les autres. Au final, il a choisi Anthony, un ami denfance de son fils. Anthony a été séduit par le côté autonome de la ferme, basée sur un système herbager. Et, la priorité pour Philippe était que son repreneur réussisse : la vente sest faite sur un prix juste, basé sur la valeur des biens et non sur la valeur économique de lexploitation (supérieure et basée sur l'offre et la demande). Philippe a aussi quitté la ferme et sest fait construire une nouvelle maison. Il a mis à disposition tous les chiffres concernant l'exploitation, ainsi que son réseau de contacts. Ces 2 producteurs nont pas souhaité mettre en place un système de parrainage : Anthony venait aider régulièrement et, maintenant quil a repris, Philippe se rend disponible selon les besoins. Avec une telle procédure, Philippe s'engage sereinement dans sa nouvelle vie.
Le Portrait du mois : Lady Lait
Antoine BESNARD, AuteurEn 2010, suite à un licenciement économique, Béatrice Gicquel a décidé de rejoindre, sur sa ferme, son mari Jean-Luc, installé depuis 1983 en vaches laitières bio, dans le Morbihan. L'idée de s'investir dans la ferme, pour Béatrice, s'est concrétisée en un projet : transformer le lait (une partie est livrée à Biolait) en crème fraîche et en beurre. C'est en mars 2013 que Béatrice est devenue officiellement associée. Depuis, elle n'a pas cessé d'apprendre, de gagner en confiance et d'imaginer de nouveaux projets, en particulier la fabrication de glaces et de yaourts qui a pris de l'importance. Une salariée a été embauchée, le travail de transformation s'est organisé et la vente s'est développée : marchés, magasins de producteurs, épiceries...
Le portrait du mois : Un métier, des métiers
Antoine BESNARD, AuteurMarie Rolland était enseignante dans un lycée professionnel dans le Finistère. En 2013, elle décide de se lancer dans le maraîchage bio. Elle commence par produire sur un demi-hectare (prêté par des amis) où elle installe deux tunnels. Cette première expérience lui permet de tester ses techniques, dapprendre de ses erreurs et de développer la vente directe. En 2017, suite au départ en retraite de son père, elle reprend la ferme familiale basée non loin de son premier terrain. Une partie des terres est en prairie permanente et est certifiée bio dès son installation. Le reste est converti à lAB. Sur ses 20 ha, Marie consacre deux hectares au maraîchage (elle cultive une quarantaine despèces de légumes) et 18 ha à lélevage de moutons (75 mères de race vendéenne, nourries principalement à lherbe et complémentées grâce à 4 hectares cultivés en céréales). Pour jongler entre ses deux ateliers de production, le maître-mot de Marie est « organisation ». Épaulée par son père, elle a vite été en avance sur son prévisionnel et a pu embaucher. Elle emploie un salarié à lannée à 75 % et deux saisonniers pour le maraîchage. Maintenant que son système est rodé, elle essaye de laméliorer en limitant lutilisation de paillage plastique, en testant de nouvelles cultures (patate douce) et en travaillant sur lergonomie.
Les recycleurs
Antoine BESNARD, AuteurDans le Morbihan, Régis Durand et Benjamin Frézel ont repris une ferme laitière conventionnelle en 2019 et lont complètement réadaptée pour mettre en place un système en polyculture-élevage biologique. Leur projet dinstallation reposait sur la production de cultures pour lalimentation humaine. Ils cherchaient donc une ferme avec 80 ha groupés et labourables. Comme la région est principalement composée de fermes laitières, ces deux associés savaient quils avaient de fortes chances de reprendre un système quils allaient devoir réadapter à leurs besoins. Ils ont fini par trouver une ferme avec une SAU de 75 ha et 10 ha de bois. Depuis leur installation, ils cultivent 17 espèces différentes sur 50 ha (céréales, oléagineux, pommes de terre...). Trois productions animales viennent compléter les productions végétales en valorisant les prairies, les bois, ainsi que les coproduits des cultures : 20 bovins à lengraissement, cinq truies (atelier naisseur-engraisseur) et 990 poules pondeuses. Régis Durand et Benjamin Frézel reconnaissent avoir eu de la chance : le cédant de la ferme a très vite accepté lidée que le système de production allait être transformé. Il les a également autorisés à installer un bureau sur site, un an et demi avant leur installation, pour quils puissent préparer leur projet. Il a aussi converti ses terres en bio en 2018, ce qui a permis aux repreneurs de gagner un an sur la conversion et de produire des animaux directement en bio (cheptel acheté).
Témoignage : Brice Tandille : « Je ne remets pas mon système en cause pour le plaisir »
Antoine BESNARD, AuteurEn Ille-et-Vilaine, Brice Tandille, maraîcher bio, n'hésite pas à tester différentes techniques pour améliorer son système, gagner en confort, en temps de travail et en rentabilité. Pour cet ancien dessinateur médical, qui avait déjà lu Steiner, Fukuoka et Rosch-Müller avant de sinstaller en 2009 sur 1,7 ha, la curiosité scientifique est toujours vivace. Particulièrement intéressé par le travail du sol, il a mis en place un système de planches permanentes. Pour arriver à ne plus travailler son sol, tout en le gardant vivant et fertile, Brice a mis en place un procédé basé sur un apport important de carbone (BRF), puis sur un paillage qui va entretenir la fertilité du sol. Il détaille ce procédé et en explique les avantages.
Le dossier du mois : La preuve par l'exemple
Antoine BESNARD, AuteurGuillaume Robin raconte, dans cet interview, son parcours d'éleveur. Son expérience a commencé en 2006 lorsqu'il s'est installé, une première fois en bovins lait, seul, puis en GAEC. Après cette première expérience, il s'est mis en quête d'une ferme avec des critères bien précis : une soixantaine d'hectares, un parcellaire groupé, une maison sur place, une production de 300 000 litres de lait. Son objectif était de mettre en place un système tout herbe, avec une forte autonomie. Aujourd'hui, en conversion bio depuis 2018 et après 6 ans d'installation, il dresse un constat : ce n'est qu'au cours de l'année de la crise du lait qu'il lui a manqué 3000 pour arriver à l'équilibre, sans les aides de la PAC. Guillaume est passé maître dans l'art de calculer ; il a passé de nombreuses étapes pour aller vers plus de pâturage et diminuer le volume de lait produit en optimisant ses coûts alimentaires. Il s'est planifié, dès le départ, 3 semaines de congés et 5 à 6 week-ends de libre dans l'année... Il partage ses réflexions, exprime ses convictions et sa vision du travail en agriculture. Guillaume a bien des défis qui l'attendent, mais il vit sa conversion sereinement, avec des objectifs qu'il entend tenir et avec l'envie d'incarner cette idée que le conventionnel peut très bien ne plus constituer, à terme, le modèle agricole de référence.
Jean-Yves et Ewen Sévère : Le choix de la terre
Antoine BESNARD, AuteurJean-Yves Sévère s'est installé en 1985 en maraîchage, dans le bassin légumier de Saint-Pol de Léon (29), et il est en bio depuis 1999. Quand les serres hors sol ont commencé à se développer, il a fait le choix de la terre, en ne suivant pas la voie de l'industrialisation, dont il a vu ensuite le scenario se dérouler : limites techniques, fatigue des sols, maladies telluriques... Les tomates toute l'année, sans saveur, dit-il, sont aujourd'hui boudées par les consommateurs. Aujourd'hui, dans un contexte de changement d'échelle de la bio, Jean-Yves craint de voir la bio s'industrialiser. Après 2 ans de salariat sur la ferme, son fils, Ewen, veut continuer dans la même voie que son père. Après des études en agroéquipement et un séjour d'un an en Australie, il formule ce souhait de pérenniser le patrimoine et de bien produire. Pour tous les deux, produire en bio enrichit la démarche individuelle de chacun et permet de produire durablement.
Lettre Filières FNAB - Fruits n° 13
Antoine BESNARD, Auteur ; Nathalie FERNANDES, Auteur ; François WARLOP, Auteur ; ET AL., AuteurLa Lettre Filières FNAB - Fruits n° 13 est composée des articles suivants : - Elsa Cotton et Claude Daniel - Céréales et arboriculture - Ille-et-Vilaine ; - Recueil des savoir-faire en arboriculture biologique en région Centre-Val-de-Loire ; - Campagne de commercialisation des pommes et poires bio (2019-2020) ; - Des plants fruitiers certifiés AB d'ici 2035 ? Facile à dire... ; - FRUINOV, un projet participatif sur les variétés fruitières de la région PACA ; - Comment savoir si une variété est dans le domaine public ? ; - Comment transformer les produits bio de ma ferme ? ; - La Terre est Notre Métier 2020 : proposez votre conférence !
Lettre Filières FNAB - Légumes n° 14
Antoine BESNARD, Auteur ; Caroline BOUVIER D'YVOIRE, Auteur ; LETTRE FILIÈRES FNAB - LÉGUMES, Auteur ; ET AL., AuteurLa Lettre Filières FNAB - Légumes n° 14 est composée des articles suivants : - Témoignage : Aude Ouvrard. L'envie du sol ; - Le désherbage thermique en maraîchage ; - Zoom sur la filière légumes de plein champ bio en Hauts de France ; - Pomme de terre bio : bilan de campagne 2018/2019 ; - Devenir agricultrice bio, les clés pour s'installer ; - Produire des légumes bio : s'installer, s'organiser et préserver son bien-être - Un guide de la CAB Pays de la Loire.
Lettre Filières FNAB - Légumes n° 15
Antoine BESNARD, Auteur ; Edouard MEIGNEN, Auteur ; Amandine GATINEAU, Auteur ; ET AL., AuteurLa Lettre Filières FNAB - Légumes n° 15 est composée des articles suivants : - Grégory Fachon - Maraîchage - Ille-et-Vilaine ; - Conservation en maraîchage diversifié : entre compromis et optimisations ; - Comment transformer les produits bio de ma ferme ? ; - Tester des couverts végétaux en maraîchage bio : de l'engrais vert à la plantation dans un couvert ; - Serres chauffées : les évolutions règlementaires ; - L'agriculture biologique s'engage pour le climat - Tome 2.
A plusieurs on va plus loin
Antoine BESNARD, AuteurDans les Côtes d'Armor, après de nombreuses réunions destinées à concevoir à plusieurs un projet de ferme en GAEC, Anaïs Le Troadec et sa cousine Nora se sont installées sur l'ancienne ferme des parents d'Anaïs pour y réaliser leur rêve. Avec Eflamm, Goulven et Julo, qui ont rejoint l'aventure, ils ont choisi de monter une SCI. Ils sont parvenus à rassembler 300 sociétaires, qui sont devenus les propriétaires de la ferme. Les bâtiments, la maison d'habitation, 50 ha de terres et un séchoir en grange ont été achetés pour un montant total de 430 000 . C'est en 2018 que les 5 associés, devenus locataires des lieux, se sont officiellement installés. Le collectif a été pensé pour que chacun des 5 membres soit remplaçable par les autres. La gestion du collectif est un travail au quotidien, mais c'est ainsi qu'Anaïs voulait faire les choses, en mettant l'humain et les relations au centre du projet. Le GAEC Ar Frostailh élève des vaches laitières et des chèvres, transforme le lait et vend ses fromages en direct.
Le portrait du mois : L'agriculture inclusive
Antoine BESNARD, AuteurSonia Fretay est installée, depuis 2001, en bovins lait bio, à Saint-Georges de Reintembault (35). En 2018, très interpellée par les questions d'égalité hommes/femmes en agriculture, elle rentre au CA d'Agrobio 35 et prend la tête de la commission dédiée à cette thématique. "C'est aussi notre rôle d'investir ces sujets sociaux et sociétaux", explique Sonia. Elle a suivi une formation qui lui a également ouvert les yeux sur les discriminations et les violences sexistes ou sexuelles, au-delà du monde agricole. Elle estime que, si elle ne peut pas lutter contre toutes les formes d'inégalités, il lui incombe de prendre sa part dans ce combat. "Faire bouger les lignes à notre niveau", formule-t-elle. Et elle s'y emploie à Agrobio 35, par exemple en visant la parité au Conseil d'Administration, en valorisant mieux le travail des femmes dans les publications du réseau, en agissant sur les représentations... A titre individuel, Sonia prévoit d'apprendre à mieux se débrouiller avec le tracteur (attelage, dételage, déplacement des engins...). Elle estime nécessaire que l'on adapte les outils aux femmes, comme aux hommes, et que, plus généralement, on se dirige vers un plus grand bien-être pour tous sur la ferme. Cela pourrait également contribuer à rendre la transmission de certaines exploitations plus facile à l'avenir, ce qui est toujours un enjeu majeur.
Le portrait du mois : Dur à cuivre
Antoine BESNARD, AuteurKoulm Stéphan sest installé sur la ferme familiale située dans les Côtes dArmor en 2011. Il élève des vaches allaitantes, des volailles de chair et cultive des céréales et des pommes de terre, le tout en agriculture biologique. Il est également président dAval Douar Béo (groupement de producteurs de pommes de terre 100 % biologiques). Koulm ne connaissant rien à cette production, il a commencé par en cultiver 1,5 ha, puis la développée pour se stabiliser à 6 ha. Lun des problèmes rencontrés est le taupin. Pour tenter de le solutionner il a dabord commencé par changer sa rotation (mettre les pommes de terre après une prairie et non après une céréale depuis l'année dernière), puis il a revu son positionnement commercial en produisant des plants de pommes de terre. Il est également confronté à des problèmes de mildiou : avec laugmentation de cette culture dans la région, la pression est plus forte. Il défend lutilisation du cuivre en bio, surtout pour les producteurs qui commercialisent en circuit long. Il cherche toutefois à réduire son usage en testant, avec son groupement, des produits associés, comme les engrais foliaires, permettant de réduire dun tiers les doses de cuivre. Cependant, ces traitements triplent le prix de la bouillie. Il faut donc aussi tenir compte de la rentabilité économique. Il sest également penché sur la résistance variétale, mais les pommes de terre issues de ces variétés ne sont pas assez belles et ne peuvent pas être commercialisées en circuit long.
Le portrait du mois : Les fruits du travail
Antoine BESNARD, AuteurAprès une première vie professionnelle dans l'industrie, Elsa Cotton et Claude Daniel ont réalisé qu'ils n'étaient pas en accord avec leurs valeurs environnementales, sociales et humaines, et ont décidé de changer de profession pour se consacrer à une activité en lien avec l'alimentation et l'agriculture. Non issus du milieu agricole, ils sont d'abord passés par la case formation, stages et projet d'installation, avant de chercher une ferme. Originaires de Rhône-Alpes, c'est finalement en Ille-et-Vilaine qu'ils ont trouvé une exploitation à reprendre : 5 ha de vergers et 30 ha de terres cultivées, dont 20 ha de céréales, déjà en bio. Une fois installés, en 2016, ils ont entamé la conversion du verger et des terres qui étaient encore en conventionnel. Ils sont parvenus à se constituer une clientèle et des débouchés pour leurs fruits. Pour la commercialisation, ils ont perdu 90 % de la clientèle en passant en bio, du fait de l'augmentation des prix. Petit à petit, ils se sont installés dans le paysage bio rennais. Leurs fruits bio ont trouvé leur place sur le marché de Vitré, mais aussi sur Rennes, Laval, Janzé, Fougères..., dans des collectifs de producteurs et des magasins bio. Ils ont trouvé un équilibre entre variétés anciennes, qui leur amènent de l'originalité (pommes "Patte de Loup", "Sainte-Germaine de l'Estre"...), et variétés plus classiques, qui leur assure une meilleure assise économique. Pour les grandes cultures, Claude a sélectionné des variétés qui lui permettent de produire une farine goûteuse, qu'il vend sur les marchés. Les deux agriculteurs ont appris leur nouveau métier petit à petit, rectifiant au fur et à mesure leurs choix et leur organisation, apprenant de leurs erreurs.
Le portrait du mois : Maraîchers bouillonnants
Antoine BESNARD, AuteurA Bruz, en Ille-et-Vilaine, Grégory et Emilie Fachon sont installés en maraîchage bio. Lorsqu'en 2011, Grégory s'est mis en tête de cultiver 8 000 m2 entièrement à la main, et seul, il n'imaginait pas à quel point il en ressortirait épuisé... D'année en année, il a fait évoluer son système et revu son fonctionnement. Intéressé par la permaculture et le maraîchage sur sol vivant, ce sont des pratiques biodynamiques qu'il va finalement mettre en application, avec de bons résultats sur ses sols. Aujourd'hui, il possède 20 ha, ce qui lui permet de faire des rotations (céréales, engrais verts) et d'accroître sa production. Il cultive ses légumes sur 9 ha, pour une production de 300 tonnes par an, labellisée Demeter : poireaux, courgettes, pommes de terre, carottes..., en tout une quinzaine de légumes, qu'il vend en demi-gros, aux magasins spécialisés de la région rennaise et à la restauration scolaire via Manger Bio 35. L'organisation du travail a évolué et repose aujourd'hui sur une mécanisation plus importante, afin de réduire la pénibilité du travail. Soucieux de son impact sur l'environnement, Grégory n'a pas hésité à faire un bilan carbone de ses activités, avec l'aide d'ingénieurs agronomes. Il estime aujourd'hui qu'il faudrait, dans lidéal, qu'ils soient 3 permanents. Des projets, il n'en manque pas... Émilie l'a rejoint sur la ferme en 2019, ainsi que Clémence. Ensemble, c'est un véritable lieu de vie qu'ils souhaitent créer. Un nouveau bâtiment est en train de voir le jour pour faire de l'accueil pédagogique, ainsi qu'un laboratoire de transformation et un lieu de stockage.
Le portrait du mois : Micro-ferme maxi fierté
Antoine BESNARD, AuteurRosélène Pierrefixe et Nicolas Pigaux sont installés sur une micro-ferme en maraîchage biologique diversifié, dans le Morbihan. Ils cultivent 6 000 m2 à deux. En 2011-2012, Rosélène a suivi un BPREA dont elle sort « dégoûtée » du maraîchage : forte mécanisation, charge de travail importante, utilisation de bâches plastiques À ce moment_là, la ferme du Bec Hellouin (micro-ferme en permaculture) commence à faire parler delle. Rosélène va alors rencontrer ces producteurs et leur manière de penser est une révélation pour elle. Elle participe ensuite à de nombreuses formations avec le GAB et rencontre beaucoup de maraîchers. Avec Nicolas, ils effectuent beaucoup de tests et mettent en place un système de production en sinspirant de leurs réussites et de leurs erreurs. Rosélène a dailleurs des classeurs entiers remplis de notes. Cette jeune agricultrice sest également formée pour pouvoir utiliser la traction animale, et son père lui a fabriqué des outils adaptés à ses besoins et à ses pratiques. Avec deux enfants en bas âge, le couple est en train de réduire sa charge de travail. Rosélène a notamment commencé à sintéresser à la notion de prix de revient : elle comptabilise ce qui sort du champ ainsi que les heures passées par production. Ces analyses les ont aidés à prendre la décision darrêter certaines cultures.
Le portrait du mois : Pas tous ses ufs dans le même panier
Antoine BESNARD, AuteurÉlodie Guelvout, éleveuse de poules pondeuses bio, s'est récemment installée dans le Morbihan. Elle a tout dabord travaillé dans le milieu hospitalier, puis en tant quassistante vétérinaire. En 2010, son père, qui exploitait 35 ha avec un atelier bovin lait et un atelier grandes cultures en conventionnel, a pris sa retraite. Il a alors fait comprendre à sa fille quil serait bien quelle prenne la relève. Cette dernière accepte à condition de continuer son métier dassistante vétérinaire et de gérer la ferme à sa manière. Elle continue alors deffectuer ses 35 heures au cabinet vétérinaire, arrête latelier bovin lait et délègue les travaux des champs à une ETA. Elle introduit aussi des méthodes plus alternatives (ex : diminution des produits phytosanitaires via le désherbage mécanique). Au bout de quelques années, sa double casquette ne lui convient plus. Elle choisit alors de travailler à plein temps sur sa ferme et commence à repenser son système pour pouvoir se dégager un salaire. Elle sintéresse tout dabord aux caprins mais, face à la fragilité de ces animaux, elle se tourne très vite vers les poules pondeuses. Même si sa première envie était deffectuer de la vente directe, elle opte pour les circuits longs pour pouvoir se dégager du temps libre. Elle convertit également lintégralité de son exploitation en agriculture biologique. Elle est maintenant installée avec un bâtiment en demi-lune et 10 500 poules pondeuses.
Territoire d'expression
Antoine BESNARD, AuteurLise-Chloé Allaire est éleveuse de moutons bio à Augan (56). Quand elle s'est installée, en 2016, après sa formation et son stage, elle n'était jamais montée sur un tracteur, aime-t-elle raconter. Au début, elle s'est beaucoup appuyée sur les conseils et avis des autres éleveurs pour travailler avec ses animaux. Installée sur les terres familiales de son oncle, elle a pensé son système comme un pré-verger, avec un bois de 3 ha que les moutons pâturent et des pommiers qu'elle a elle-même plantés pour développer une production de pommes à couteau. Son troupeau est constitué de 100 moutons, une partie de race Rouge de l'Ouest, qu'elle à rachetés à ses anciens maîtres de stage, l'autre partie de race Belle-Ile qu'elle affectionne pour leur rusticité. Elle vend la viande à 90 % à la société Bretagne Viande Bio et à 10 % en direct. Lise-Chloé est également référente territoriale du GAB 56. Très investie dans son territoire, il lui tient à cur de jouer ce rôle, de faire remonter les informations de terrain, d'interpeller les élus et de participer à des instances politiques pour défendre la bio. Son passé d'ancienne technicienne environnement en collectivité territoriale l'aide dans cette tâche. Elle s'est également investie dans le PAT (Plan Alimentaire Territorial) de Ploërmel-Loudéac, participe aux réflexions sur la cantine scolaire et est toujours prête pour expliquer, démontrer, convaincre... Et elle s'attèle sans relâche, en tant que mère de 2 enfants, à trouver le juste équilibre entre vie professionnelle et vie familiale...
Comme un coq en pâte
Antoine BESNARD, AuteurNans Levigneron a repris la ferme familiale, à Caden (56), en janvier 2017. En amont de son installation, ses parents ont initié la conversion à lAB. Sur 50 hectares, dont une quinzaine dédiés aux cultures, lexploitation associe deux ateliers : lun de poulets de chair et le second en bovins viande avec engraissement de broutards achetés et non valorisés en bio actuellement (arrêt des vaches allaitantes). Six mille poulets sont produits par an, avec six poulaillers mobiles de 30 m² et quatre parcours fixes grillagés (plus 2 autres possibles par la pose de filets). Aujourd'hui, toute la production des cultures sert à la nourriture des volailles : si cet éleveur utilise un aliment du commerce au démarrage (gage dun meilleur succès pour lui), les dernières semaines, les poulets, ne sont nourris quavec des aliments issus de la ferme. Résultat : 70 % dautonomie. La commercialisation des produits est basée sur la diversification : les bovins partent en filière longue, mais les volailles sont vendues sur des marchés, à la ferme, en magasins de producteurs ou en magasins de proximité, et aussi en restauration collective locale. Cet éleveur abat lui-même ses volailles mais dans un abattoir en CUMA distant de 40 km de son exploitation. Face à toute cette activité, il reçoit encore une aide ponctuelle de ses parents. Mais, à terme, Nans envisage de recruter.
Dossier : Apiculture
Niels BIZE, Auteur ; Damien DEÏSS, Auteur ; Antoine BESNARD, AuteurCe dossier comporte 3 articles. Le premier, "Les abeilles se font péter la ruche", revient sur le combat contre les substances chimiques, en particulier les néonicotinoïdes, jugées responsables de surmortalité des abeilles. Une manifestation a été organisée en avril-mai par les apiculteurs bretons pour alerter les pouvoirs publics sur la situation. Le réseau des agriculteurs biologiques de Bretagne soutient les apiculteurs dans leurs difficultés et leur démarche et réaffirme sa position pour l'interdiction des insecticides néonicotinoïdes. Les 2 autres articles s'intitulent : - Élevage des abeilles en bio ; Comment ça marche ? : rappel de la réglementation concernant l'apiculture bio, des principales maladies des abeilles et des moyens de lutte existant en bio ; - Portrait : Sylvain Koeller, le miel et les abeilles : avec une installation prévue en apiculture biodynamique en juin 2019, ce jeune porteur de projet raconte comment est née son envie d'élever des abeilles et comment il envisage sa future activité.
Portrait du mois : Lart du cochon
Antoine BESNARD, AuteurPierre-Yves Govin, éleveur naisseur-engraisseur en AB, installé en 1999 en Ille-et-Vilaine, pilote une exploitation de 40 truies sur 28 ha de SAU. Ce système compte 2.5 UTH et combine divers circuits de commercialisation : vente directe en magasin de producteurs, circuit long (Bio Direct) et vente de porcelets pour lengraissement. Pour cet éleveur, deux points sont importants : sorganiser, et savoir évoluer. Sorganiser par exemple, pour optimiser sa production sans pour autant crouler sous le travail, doù le choix de mises bas en plein air, système moins gourmand en temps. Savoir évoluer : il fait évoluer ses circuits de commercialisation selon les opportunités et les aléas. Pour lui, dans le contexte changeant actuel, avec larrivée de nouveaux acteurs en AB, léleveur doit rester maître de ses marchés, en combinant par exemple divers circuits de commercialisation, mais aussi en sinvestissant pour rester au plus près du consommateur et développer les partenariats construits selon ses conditions. Aujourdhui, avec un système alimentaire autonome à 50 %, ce producteur reste conscient quune autonomie plus élevée serait un atout. Mais son système actuel ne lui permet pas de produire plus daliments. Le coût dachat daliment restant stable et le prix de vente de ses animaux adapté, le système actuel offre un bon équilibre entre charges de travail et coûts de production. Mais les choses peuvent changer et cette autonomie limitée peut devenir, à terme, un handicap : cet éleveur sait quil devra alors se réorganiser pour évoluer et sadapter.
Le portrait du mois : Le chaînon manquant
Antoine BESNARD, AuteurRomain Chemin s'est installé en 2017, à Allaire (56), en maraîchage biologique, avec, en plus, une activité de culture de houblon. L'idée dès le départ était, entre autres, de fournir l'association De la Terre à la bière, qui regroupe des producteurs bio et des brasseurs et qui uvre pour développer et pérenniser une filière brassicole bio bretonne. Depuis quelques mois cependant, l'arrivée de nouveaux houblonniers sur le secteur a changé la donne. "On a tout intérêt à s'entraider plutôt qu'à se tirer dans les pattes", avance Romain. Il est allé en Alsace, dans le Nord de la France et en Allemagne afin de voir, de comprendre et de s'inspirer de ce qui se fait là-bas. Avec une récolte par an, Romain n'a en effet pas droit à l'erreur. Il a beaucoup appris sur la culture du houblon, dont le travail s'assimile à celui de la vigne. Outre la qualité des plants, la gestion de l'enherbement au pied est primordiale. La phase de séchage des cônes après la récolte lest tout autant. Pour être plus en accord avec les besoins des brasseurs, Romain travaille, avec d'autres houblonniers, à la mise en place d'une unité de pelletisation. Ensemble, ils forment enfin le chaînon qui manquait à la filière brassicole bio bretonne.
Portrait du mois : L'envie du sol
Antoine BESNARD, AuteurAprès avoir été gestionnaire de projets associatifs dans l'économie sociale et solidaire, Aude Ouvrard s'est installée en maraîchage bio, en 2015. Les terres qu'elle a trouvées à Loperhet (29), à côté de Brest, étaient compactées sur 30 cm par 15 années de production de fraises hors sol, et elle a immédiatement décidé de les convertir. En alternant à plusieurs reprises un travail de décompactage avec de l'arrosage, Aude est parvenue à réactiver son sol. Dès le début, elle a mis en place un système de planches permanentes, qui lui convient bien. Elle avait déjà eu l'occasion, pendant ses stages de BPREA, de s'intéresser au travail de l'Atelier Paysan. Afin de retravailler son sol une fois décompacté, elle s'est lancée dans la construction de ses propres outils à dents. Avec l'aide de l'Atelier Paysan, elle a réussi à maîtriser ses outils, au bout d'une année. A terme, elle aimerait ne plus travailler le sol. C'est pourquoi elle a rejoint un groupe de maraîchers finistériens dont le projet consiste à adapter des outils aux techniques du maraîchage sur sol vivant. Engagé sur 3 ans, le projet Buzuk est financé par la Région Bretagne. Cette année, le groupe de maraîchers travaille à la conception et à la fabrication d'un semoir à engrais verts. Pour Aude, la force du collectif permet d'avancer et de garder cette envie de faire, de découvrir et d'explorer...
Portrait du mois : Du pain et des jeux
Antoine BESNARD, AuteurLaura Baudet s'est installée en 2012 à Saint-Alban (22), comme paysanne-boulangère, sur 12 ha. Après de nombreuses étapes, elle a été rejointe par François Guitard. Ensemble, ils ont trouvé 30 ha supplémentaires et créé le GAEC Biotiful. Trieurs, silos, meunerie et fournil sont réunis sur le même site. C'est ensuite Benoît qui a rejoint la ferme, en contrat de parrainage pour un an. A terme, il aimerait introduire des animaux. Laura et François souhaitent aller vers un système diversifié, axé autour de la vente directe. Autre objectif : le tri et le stockage des céréales. Ils échangent leurs expériences sur les semences paysannes avec d'autres agriculteurs voisins, font des tests sur des variétés et des mélanges... De nombreux projets, comme l'orge brassicole, les font avancer sur ce qu'ils appellent leur "terrain de jeu" et motivent leur envie d'apprendre.