Face aux aléas climatiques, les estives peuvent être un levier d'adaptation, concourant à la flexibilité des élevages, en particulier bovins et ovins. L'étude présentée ici porte sur les estives collectives, sur lesquelles des contraintes particulières pèsent (ex : présence d'un gardien et de règles collectives), faisant que la contribution de ces estives à la flexibilité des élevages diffère de celle des estives individuelles. L'étude, basée notamment sur des enquêtes faites en Auvergne, montre quatre grands profils d'utilisation de ces estives par les éleveurs. Certains les utilisent de façon structurelle (envoi, chaque année, du même nombre d'animaux). D'autres, de façon plus stratégique, adapteront le nombre d'animaux estivant chaque année. Des éleveurs ont une approche plus tactique qui les amène à faire évoluer, en cours d'année, le nombre d'animaux à l'estive. Enfin, une dernière catégorie combine approches stratégique et tactique, en faisant évoluer, selon les aléas climatiques, le nombre d'animaux estivant à la fois chaque année et au cours d'une même année. En plus du nombre et du type d'animaux à l'estive, les dates de montée ou de descente sont aussi des leviers d'adaptation. Mais, certaines contraintes limitent la flexibilité individuelle des éleveurs, comme la nécessité d'avoir un nombre minimal d'animaux présents pour permettre le financement du gardien ou l'impossibilité d'avoir trop d'animaux présents ou trop de changements dans les troupeaux. L'expérience du gardien ou encore la capacité comportementale des animaux à s'adapter sur les estives sont aussi des facteurs de flexibilité à prendre en compte. Enfin, le type de gestion collective de l'estive (par exemple, avec une gestion du risque collective ou individuelle) est aussi source potentielle de flexibilité.