Les surfaces herbagères européennes ont fortement décru au cours des 30 dernières années, mais les prairies permanentes et temporaires couvrent toujours respectivement 33 % et 6 % de la SAU européenne. Quant aux surfaces certifiées en agriculture biologique, les prairies permanentes en couvrent 47 % à l'échelle communautaire, contre 31 % en agriculture conventionnelle. Cela s'explique par une plus grande facilité de gestion, notamment du désherbage, par rapport aux cultures annuelles. Les systèmes d'élevages pâturants européens sont analysés dans cet ouvrage abondamment illustré, notamment la productivité des prairies européennes et la densité de bétail par unité de surface, ainsi que ses conséquences agro-environnementales. Les conséquences des modes de gestion des prairies sur les émissions de gaz à effet de serre sont présentées, les auteurs considèrent que les retournements de prairies ont un bilan carbone plus néfaste que certaines cultures annuelles. Les vertus anti-érosives et dépolluantes des prairies sont présentées, ainsi que l'une de leurs plus importantes fonctions en Europe : leur haut niveau de biodiversité végétale et animale. La chute des surfaces en prairies semi-naturelles est donc préjudiciable à la biodiversité et au stockage du carbone. Bien que les prairies puissent se comporter comme des puits de carbone, leur effet est compensé par les émissions de protoxyde d'azote (N2O) des sols et de méthane (CH4) des ruminants. Une importance particulière est accordée aux services écosystémiques rendus par les prairies, ainsi qu'à leur valeur touristique. Les différents rapports de force mettant en jeu la conservation des prairies sont analysés : attentes des consommateurs ; contexte économique favorable aux cultures annuelles ; mesures des premier et second pilier de la PAC.