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Auteur Xavier DELBECQUE |
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Homéopathie en vigne, des effets ponctuels
Xavier DELBECQUE, AuteurLe projet Homéo-iso-viti, qui était porté par la Coordination agrobiologique (CAB) des Pays de la Loire, a permis dobserver, durant cinq ans, lintérêt de lhoméopathie et de lisothérapie sur la vigne. Lobjectif était de voir si de tels soins, en complément dun programme de traitement, avaient un effet bénéfique sur la vigne et permettaient de sécuriser la protection phytosanitaire. Cinq domaines viticoles de la vallée de la Loire ont participé à cette expérience. Ils ont divisé certaines de leurs parcelles en trois : une modalité témoin (programme de traitement classique), une avec des soins sur le feuillage en plus du programme de traitement classique (isothérapie contre le mildiou et poivres contre les insectes), et une autre avec soins sur le feuillage et le sol en plus du programme de traitement. Les soins homéopathiques n'ont été utilisés quen cas de besoin. Si ces différents itinéraires nont pas montré de différences significatives lorsque la pression en mildiou était faible, les modalités traitées par isothérapie et homéopathie montrent significativement des symptômes moindres lorsque la pression est forte.
Un nouvel espoir dans la lutte contre lesca
Xavier DELBECQUE, AuteurDes chercheurs bordelais ont comparé le microbiote de ceps de vigne avec des bois sains, avec le microbiote de ceps de vigne au bois nécrosé par lesca. Ils ont ainsi découvert que lapparition des symptômes de cette maladie était associée à un changement de microbiote. Les bois sains sont colonisés par une grande diversité de bactéries et de champignons (pathogènes ou non) qui séquilibrent. Sur les bois nécrosés, cet équilibre nest plus valable, avec une forte prédominance du champignon Fomitiporia mediterranea. Lesca se développerait ainsi à la suite dun déséquilibre dans la compétition entre les microorganismes pathogènes et non pathogènes. Cette découverte ouvre une nouvelle voie de défense basée sur le biocontrôle : certaines bactéries produisent des antibiotiques qui inhibent le développement de Fomitiporia mediterranea.
Lorigan a un potentiel éliciteur contre le mildiou
Xavier DELBECQUE, AuteurEn Suisse, une équipe de linstitut de recherche de lécole dingénieurs de Changins a démontré que lhuile essentielle dorigan était capable de déclencher une réaction du système immunitaire de la vigne. Pour cela, les membres de léquipe ont cultivé des plants de chasselas (cépage fortement sensible au mildiou) en chambre climatique et dans des pots. Ils ont ensuite infecté ces plants avec du mildiou, avant de les exposer en continu à une biofumigation dhuiles essentielles de thym et dorigan, à différentes concentrations, durant un à dix jours. Les scientifiques ont été stupéfaits de constater quun traitement de seulement 24 heures à la vapeur dhuile essentielle dorigan a été suffisant pour réduire le mildiou de 95 %. Lanalyse de lexpression génétique de la vigne a révélé une activation hormonale complexe qui a induit la synthèse de composés qui rentrent dans lactivation des gènes de défense de la vigne. Lobjectif, à long terme, est de mieux comprendre les effets des huiles essentielles afin de les utiliser pour réduire la pression exercée par le mildiou.
A la reconquête de la fertilité biologique
Xavier DELBECQUE, AuteurJusque dans les années 90, le sol était perçu comme un simple réservoir (un compartiment de stockage). Depuis, la vision du sol a évolué et prend notamment en compte des aspects environnementaux (services écosystémiques fournis par le sol). Pour répondre aux différents enjeux de résilience et de durabilité en lien avec les sols, notamment en matière de stockage de carbone, il est nécessaire dinclure des indicateurs biologiques dans les diagnostics réalisés sur les sols. Le Casdar Agrinnov, qui sest terminé en 2015, a cherché de nouveaux indicateurs biologiques utilisables sur le terrain. Des indicateurs intéressants d'un point de vue technique ont été trouvés, mais ils étaient trop lourds et onéreux à mettre en place. Maintenant, ces recherches font lobjet du projet AgroEcoSol, qui vise à développer une offre de conseils agroécologiques incluant des bioindicateurs de la qualité des sols. Cet article est accompagné dun encart sur quatre tests simples permettant dévaluer la qualité biologique dun sol : le test bâche, le tea bag index, le test sédimentaire et le test du slip.
Vitae, un pas vers une viticulture nouvelle
Xavier DELBECQUE, AuteurLe projet Vitae a pour objectif de mettre au point un itinéraire technique de rupture pour se passer de produits phytosanitaires en viticulture. Ce projet est lauréat de lappel à projets « Cultiver et protéger autrement » lancé par lAgence nationale de la recherche. Il va être doté dun financement de trois millions deuros pour six ans. Avec les systèmes de production actuels, il existe un plancher en matière de diminution des traitements, en dessous duquel il est difficile de descendre. Cest pourquoi il devient nécessaire de travailler sur des systèmes en rupture. Pour cela, plusieurs voies seront explorées dans Vitae, notamment les variétés résistantes (travail sur le pyramidage des gènes, sur la résistance au black-rot et à la flavescence dorée ) et le biocontrôle (lutte contre le mildiou par perturbation de la reproduction sexuée, travail sur les microorganismes du sol pour voir si certains dentre eux peuvent réduire linoculum de certaines maladies ). Vitae sintéressera aussi à la performance globale de ces systèmes sans pesticides, de la production du raisin jusquà la vinification.
Cuivre : comment le limiter ?
Catherine GERBOD, Auteur ; Xavier DELBECQUE, AuteurLe nouveau seuil dutilisation du cuivre (4 kg/ha/an avec possibilité de lissage sur sept ans) va sûrement faire évoluer les itinéraires techniques des viticulteurs bio. Plusieurs solutions sont possibles et peuvent être combinées pour limiter son emploi. La qualité de la pulvérisation, lassociation avec des produits de biocontrôle ou encore l'emploi de variétés résistantes sont des pistes damélioration. Pour lInra, le premier pas est de réduire les doses tout en conservant une cadence dapplication identique. Cest la stratégie quemploie Jean-Luc Isnard, vigneron bio dans le Ventoux, qui témoigne de son efficacité (il ne dépasse jamais les 2 kg/ha/an). Lobservation et la prophylaxie sont également très importantes. Il est primordial de maîtriser la vigueur de la vigne via la taille, mais aussi débourgeonner et dépamprer. Par ailleurs, Marc Chovelon, chargé détude à lItab, évoque une nouvelle piste à explorer : lélimination des feuilles lorsquelles tombent, comme pour la tavelure du pommier. Les décoctions, infusions et huiles essentielles appliquées seules ou avec du cuivre font également partie de larsenal. Parallèlement à cet article, trois professionnels bio ou en biodynamie témoignent : Éric Maille, conseiller en viticulture bio, préconise de diminuer le nombre de passages en utilisant un OAD, Philippe Chaume, viticulteur biodynamiste, a effectué un effeuillage sur les deux faces pour sauver sa récolte 2018 et Emmanuelle Schoch (viticultrice bio) utilise de la tisane décorce de chêne pour durcir les feuilles de sa vigne.
Dossier : Climat : Adapter le travail en vert
Catherine GERBOD, Auteur ; Xavier DELBECQUE, AuteurLe changement climatique est une réalité qui impose déjà une adaptation des pratiques et une nouvelle organisation du travail. Jean-Baptise Soula, directeur des domaines Bordeaux Vineam cultivés en agriculture biologique, adapte ses actions, notamment en limitant la surface foliaire (écimage bas...), en arrêtant le travail du sol et en couchant les herbes pour lutter contre lévapotranspiration. Pour Benjamin Bois, chercheur en agroclimatologie viticole, le changement climatique va faire évoluer le cycle de la vigne et la pression des maladies. Notamment, le cycle de la vigne sera plus court, impliquant une maturation précoce. Les conditions de travail pourraient être plus rudes à lavenir, en raison des températures plus chaudes et des pics de travail à prévoir pour la main duvre. Des solutions sont déjà envisagées à travers le recours aux prestataires ou à la mécanisation. Selon Benjamin Bois, les travaux en vert évolueront en conséquence, avec de nouvelles pratiques visant à retarder la maturation (arrosage de la canopée, filets dombrage, rognages plus bas, effeuillage moins dense, etc.). Des recherches ont déjà été menées. Les premiers résultats montrent que rogner plus bas naméliore pas la résistance à la sécheresse, que rogner bas puis à hauteur permet de conserver davantage dacidité dans la grappe ou encore que la vendange en vert (éclaircissage) ne permet pas déconomie deau.
Dossier : Être ou ne pas être en bio
Catherine GERBOD, Auteur ; Marie-Noëlle CHARLES, Auteur ; Xavier DELBECQUE, Auteur ; ET AL., AuteurLe nombre dacheteurs de vins non effervescents bio a triplé entre 2011 et 2018. Ceci est à mettre en relation avec la progression des vignes cultivées en bio, qui représentaient, en 2018, 12 % du vignoble français (jusquà 20 % selon les régions). Cette tendance à la croissance semble durable, les consommateurs étant de plus en plus demandeurs de produits bio, perçus par eux comme importants pour leur santé et/ou pour lenvironnement. Néanmoins, les enjeux restent importants pour le développement durable de cette filière. Les volumes sont insuffisants face à la demande. Comment les massifier tout en maintenant des prix justes pour les producteurs et les consommateurs ? La demande sociétale en produits plus respectueux peut être aussi favorable, par exemple, à des vins non bio, mais produits sans sulfites. Les viticulteurs bio doivent donc faire évoluer leurs pratiques pour répondre encore mieux à cette demande ; doù le besoin de plus de recherche, notamment pour réduire lusage du cuivre. Autre défi : la conversion. Cette dernière peut être plus ou moins facile et coûteuse selon les exploitations. Les rendements peuvent baisser et le travail croître de façon significative. Il est nécessaire danticiper cette phase de transition très en amont, aussi bien sur le plan technique que commercial. Si cest le cas, les « difficultés rencontrées sont rarement insurmontables ». Enfin, le vin étant un produit dexportation par excellence, ce dossier revient sur la réglementation bio, les modalités de contrôle ou les différences dapplication du règlement entre les États européens membres, ou encore sur la question de la reconnaissance du label bio européen par les pays importateurs. A noter que le système actuel déquivalence (basé sur la reconnaissance de léquivalence de la réglementation bio dun pays tiers si cette dernière est comparable à celle en vigueur dans lUE) facilite les exportations. Mais cela risque dêtre plus compliqué avec la mise en place, à partir de 2021, dun système de conformités.
Fiche biodiversité : La chouette chevêche
Xavier DELBECQUE, AuteurLa chouette chevêche, encore appelée la Chevêche dAthéna, est un rapace que lon trouvait communément en France. Sa population est en régression : lespèce devient quasiment menacée à léchelle nationale. Elle reste toutefois caractéristique des milieux viticoles et utilise les piquets de vigne pour guetter ses proies. Elle se nourrit de petits invertébrés et dinsectes, notamment de chenilles, dont celles des vers de la grappe. Elle est sédentaire et active toute lannée, avec un pic dactivités au printemps lorsquelle doit élever ses petits. Cette espèce est très dépendante des pratiques agricoles. En viticulture, lusage limité dinsecticides et lenherbement des rangs sont des moyens de la préserver. Des exemples montrent aussi que le passage en bio favorise le retour des individus dans les zones où il ny en avait plus.
Kinsey-Albrecht, léquilibre pour mieux produire
Xavier DELBECQUE, AuteurCertains viticulteurs français commencent à sintéresser à la méthode danalyse des sols Kinsey-Albrecht. Cette dernière est différente des méthodes habituelles puisquelle ne se base pas sur la quantité déléments contenus dans le sol, mais sur leur équilibre. Elle a été développée au milieu du XXème siècle par le chercheur américain William Albrecht. Ce dernier sest intéressé à léquilibre chimique des sols et sest rendu compte quil existait des ratios optimums. Son élève, Neil Kinsey, sest alors inspiré de ses travaux pour développer une méthode danalyse. Pour arriver à un équilibre idéal, la CEC doit contenir 68 % de calcium, 12 % de magnésium, 4 % de potassium, 1,5 % de sodium et 10 % dhydrogène. Le ratio calcium et magnésium est important, car il peut faire floculer ou rapprocher les feuillets dargile (ce qui influe notamment sur la quantité deau retenue dans le sol).
Maîtriser les indicateurs de la matière organique
Xavier DELBECQUE, AuteurPour raisonner leur fertilisation, les agriculteurs peuvent se heurter à de nombreux sigles et au jargon agronomique. Il est nécessaire de les comprendre, car des amendements organiques à taux de matière organique égaux peuvent avoir des comportements très différents. Lindice CBM (Caractérisation Biologique de la Matière organique) est obsolète et nest plus utilisé. LISB (Indice de Stabilité Biologique) est encore employé, mais il convient maintenant dutiliser lIsmo (Indice de stabilité de la matière organique). Les tests pour obtenir ces deux indices sont quasiment identiques mais la norme NFU 44-051 (caractérisation des amendements organiques) exige de donner une valeur Ismo. Cet indice apporte non seulement des informations sur la fraction de la MO qui va se dégrader rapidement (et celle qui restera stable dans le sol), mais aussi sur sa cinétique de minéralisation. Il permet ainsi de caractériser son comportement dans le temps. Un amendement avec un Ismo de 60 % correspond à un produit mixte, qui apportera des éléments nutritifs tout en résistant partiellement à la dégradation. Si le souhait est de stocker du carbone, il faudra chercher un amendement avec un Ismo le plus élevé possible (le plus proche de 100 %).
Un semoir à engrais verts fait maison
Xavier DELBECQUE, AuteurYohan Eynard, viticulteur en Dordogne, sest confectionné un semoir à engrais verts adapté à ses besoins. Pour le construire, il a récupéré un vieux cultivateur quil a rallongé pour atteindre une largeur de semis de 2,10 m et a refait lattelage pour quil puisse supporter 250 kg de semis. Il a ensuite soudé la caisse dun Semavator de récupération. Le viticulteur a gardé les 13 sorties de la trémie, dont sept sont reliées aux dents et six sèment à la volée. Il na pas gardé la roue de terrage mais la transformée en roue dentraînement. Enfin, Yohan Eynard a ajouté à l'outil une herse de recouvrement.
Les solutions alternatives, des réponses partielles
Xavier DELBECQUE, AuteurEn viticulture, les techniques alternatives de désherbage sont nombreuses mais peinent à se développer. Par exemple, le désherbage thermique est avantageux pour son coût (50 /ha de gaz) et sa facilité dutilisation, mais il nest pas adapté à toutes les conditions : pour être efficace, il faut impérativement intervenir lors des premiers stades de développement des adventices. Philippe Léger, vigneron en Anjou, sest équipé dun tel outil il y a trois ans, mais il na pas pu lutiliser en 2018 car la végétation poussait trop rapidement. Concernant le désherbage à laide de jets deau à haute pression (GrassKiller de Caffini), celui-ci peine à trouver son public : cest un matériel onéreux et lourd (il nest donc pas optimal pour les tassements). La filière commence aussi à sintéresser au désherbage à la mousse chaude ou à la vapeur. Il reste toutefois des questions à résoudre avant de voir l'utilisation de ce matériel se généraliser : quelle rémanence ? Est-ce que le constructeur adaptera le matériel à la vigne ? Enfin, le seul herbicide de biocontrôle commercialisé (Beloukha) présente un coût non négligeable (200 /ha, son prix est trop élevé pour le généraliser) et le positionnement du traitement demande beaucoup de technicité.
Le sucre à lessai contre les maladies de la vigne
Marie-Noëlle CHARLES, Auteur ; Xavier DELBECQUE, AuteurDans le cadre du projet Casdar Sweet, lemploi de micro-doses de sucre, qui ont pour objectif d'activer les défenses de la plante, a été testé dans des vignes. Sophie Trouvelot, chercheuse à lInra de Dijon, a conclu que le fructose est capable dactiver des gènes de défense de la plante, mais souligne que cela ne signifie pas que la plante devienne forcément résistante. Dans un premier temps, des tests ont été réalisés contre le mildiou en association avec du cuivre. Les résultats sont hétérogènes. Le fructose semble obtenir de meilleurs résultats face au saccharose ou à lassociation fructose-saccharose. En association avec certaines formes de cuivre, les micro-doses de fructose peuvent améliorer l'efficacité de celles-ci (Kocide, un hydroxyde de cuivre) mais aussi la réduire (bouillie bordelaise). Dautres recherches ont montré que lintérêt des infradoses de sucre est plus important quand la pression du mildiou est faible et que laugmentation des doses de sucre ne change rien, voire a un effet négatif. Sur le black-rot, lefficacité semble se justifier sur feuille plus que sur grappe. Contre la cicadelle, vectrice de la flavescence dorée, l'efficacité a été très hétérogène. Les résultats des différentes méthodes dapplications semblent une fois de plus hétérogènes. Éric Maille, conseiller viticole à Agrobio Périgord, évoque des résultats intéressants sur eudémis, sur la G2, avec des infra-doses de saccharose ou de miel.
Des tests simples pour connaître l'activité du sol
Xavier DELBECQUE, AuteurDes tests simples et peu coûteux peuvent être réalisés afin dobtenir des informations sur le fonctionnement de son sol. Trois dentre eux sont détaillés dans cet article : celui du slip, celui du teabag (sachet de thé) et le bait lamina. Ils suivent la même logique : enterrer un objet et regarder sa dégradation, pour mesurer indirectement lactivité biologique dun sol. Le test du slip consiste à peser un slip en coton, à lenterrer verticalement, puis à attendre deux à trois mois. Il faut ensuite le déterrer, le laver à leau claire, le sécher et le peser à nouveau afin de constater sa dégradation. Comme il ne permet pas dobtenir des valeurs absolues, il est plutôt utilisé pour comparer lactivité de plusieurs sols. Le test du teabag repose sur le même principe. Il permet par contre de mesurer uniquement lactivité de la microfaune (le sachet en nylon empêche la macrofaune de dégrader le thé). Ce test a été standardisé, mais il est plus compliqué à mettre en uvre car il demande une balance de précision. Le test bait lamina est plus court (15 jours) et quantifie plutôt lactivité de la macrofaune, notamment celle des vers de terre. Un bâtonnet constitué de 16 trous remplis dappâts est planté dans le sol. Les résultats sont binaires : 1 si le trou a été dégradé et 0 sil ne lest pas. Les bâtonnets sont vendus 3,20 pièce par EnviBioSoil.