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Auteur Sylvie BERTHIER |
Documents disponibles écrits par cet auteur (6)


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Le bio, le brut et les femmes
Sylvie BERTHIER, AuteurLe confinement a changé les habitudes des Français. Pascale Hébel, directrice du pôle consommation et entreprise au Centre de Recherche pour lÉtude et lObservation des Conditions de vie (CRÉDOC), a analysé les changements profonds qui se sont opérés en matière de consommation durant cette période. Le confinement a renforcé certaines inégalités entre les hommes et les femmes : les femmes étaient plus chargées de lalimentation. Elles ont beaucoup cuisiné et ont replacé cette activité au cur de leur vie. Elles ont aussi imposé des produits « écologiques et bons pour la santé » à leurs conjoints, cest-à-dire des produits sains (bio, végétaux ) et sans (pesticides, gluten ). Côté achats, cela sest traduit par une hausse des achats de produits frais, de produits bruts (lait, ufs, farine) et de produits bio.
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Conscience des animaux : Quels consensus scientifiques ?
Sylvie BERTHIER, AuteurDans cette interview, Pierre le Neindre, scientifique spécialiste du comportement animal, revient sur une étude collective quil a coordonnée, basée sur lanalyse de la littérature scientifique et réalisée suite à une demande faite, en 2015, par lAutorité européenne de sécurité des aliments (Efsa). Cette dernière sollicitait lINRA sur la question de la conscience des ftus, vu le nombre de vaches ou de brebis gravides abattues. Étant donné le très faible nombre de données scientifiques sur la souffrance in utéro, le groupe dexperts réuni pour ce travail sest axé sur la question de « quest-ce que la conscience des animaux après la naissance ». Trois mille publications scientifiques ont été triées, 1000 lues et une synthèse finale, citant 650 dentre elles, a été produite et diffusée. Dans ce cadre, la conscience animale a été définie en sappuyant sur un phénomène biologique, la réflexivité de lanimal sur lui-même : « on dit dun animal quil a une conscience quand il développe une représentation de lui-même et des autres dans son univers et dans le temps, et quil a une connaissance de ses connaissances ». Lanalyse sest centrée sur des vertébrés comme les poussins, les cochons, les rats, les moutons ou les corvidés. Létude a montré que, pour toutes ces espèces, il existait des manifestations de conscience telle que définie ci-dessus. A travers des exemples, larticle aborde des notions comme les stratégies de « manipulation », lempathie ou encore la mémoire chez les animaux. Cette étude a été présentée à lEfsa et aux 27 membres européens. Reste maintenant la question de savoir comment la société sempare de ces résultats et les traduit dans les pratiques dabattage ou délevage, par exemple.
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CRISPR-Cas9 : Surtout, ne pas couper court au débat
Sylvie BERTHIER, AuteurEn 2012, les chercheuses Emmanuelle Charpentier et Jennifer Doudna ont découvert le CRISPR-Cas9. Derrière ce nom, se cache une construction moléculaire capable de modifier plus facilement et à moindre coût le génome de toutes les espèces vivantes, végétales et animales, y compris l'homme. Composée d'un ARN, cette construction s'avère suffisamment petite pour pouvoir entrer dans une cellule, et serait capable de couper un brin d'ADN avec une précision chirurgicale. Par ailleurs, son coût de production est très inférieur à celui des techniques utilisées précédemment. Ainsi, depuis 2013, de nombreux laboratoires réfléchissent et travaillent sur les applications possibles de cette découverte, jusqu'à la thérapie génique et au fantasme de l'homme augmenté. Cela conduit bien évidemment à de nombreuses levées de boucliers, notamment de la part des organisations paysannes et de la société civile françaises. Pour celles-ci, le premier enjeu est de faire reconnaître les produits obtenus via CRISPR-Cas9 comme des OGM. En effet, la biotechnologie CRISPR-Cas9 coupe l'ADN mais ne vise pas à intégrer de nouveaux gènes dans un organisme, elle pourrait donc échapper à la réglementation relative aux OGM. Axel Kahn, généticien et président du comité commun d'éthique Inra-Cirad-Ifremer, et Hervé Chneiweiss, neurologue et président du comité d'éthique de l'Inserm, commentent cette découverte et ses possibles applications dans nos sociétés. La possibilité de faire du forçage génétique, entre autres, pose question, notamment en ce qui concerne les possibles contaminations de l'environnement. Le forçage génétique viserait à éradiquer des espèces nuisibles, comme le moustique, vecteur de nombreuses maladies de l'homme, en agissant sur leur génome.
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Monde numérique : Et si on reprenait nos esprits ?
Sylvie BERTHIER, Auteur ; Claire GAILLARD, Auteur ; Catherine MOUGENOT, Auteur ; ET AL., AuteurLe monde numérique offre de véritables outils pour répondre aux différents enjeux mondiaux, mais le lot dinformations concernant ces derniers oscille entre le meilleur des mondes et le pire des cauchemars. Pour tenter de démêler le vrai du faux, cet article recueille lanalyse dHugues Bersini, directeur du laboratoire dintelligence artificielle de lUniversité Libre de Bruxelles. Il prend pour exemple de nombreuses situations de notre quotidien pour décoder le monde numérique, monde qui est dailleurs encore en phase de construction. Pour lui, ces technologies sont une occasion de répondre aux défis de notre monde à condition den reprendre la main. Le témoignage de Gaëtan Séverac, ingénieur en robotique et co-fondateur de Naïo Technologies, permet dillustrer les enjeux appliqués au milieu agricole. Pour lui, aucun doute, les robots seront des atouts précieux pour faciliter le travail des hommes et pour uvrer à des modes de production plus durables. Sensuit un second exemple dans le domaine agricole dans lequel lutilisation dune de ces nouvelles technologies a été interdite : lexemple du collectif des producteurs de Comté qui ont dit « non » au robot de traite. Depuis le 1er juillet 2018, cette interdiction a été approuvée par la Commission européenne et est inscrite dans le cahier des charges de lAOP.
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Bien-être animal : Un sujet qui avance tant bien que mal
Sylvie BERTHIER, AuteurLa question du bien-être animal (BEA) anime de plus en plus le débat sur lélevage. La notion même de BEA a évolué depuis 3 siècles, le paradigme de Descartes selon lequel les animaux-machines étaient incapables de souffrance ayant dominé jusque dans les années 1960. Les premières prises de conscience de la souffrance animale dans lélevage ont alors amené à faire de cette question un thème de recherche. Si, depuis, connaissances et législation ont évolué, la notion de BEA demeure clivante, dans un contexte où lélevage industriel reste dominant et le critère économique la référence. Pour certains, les choses avancent, pour dautres, non. Mais au final, la société, à la recherche de plus de valeurs dans son rapport au vivant et à la nature, est de plus en plus soucieuse des conditions de lanimal dans lélevage et ce dernier doit intégrer ce facteur pour son avenir. Cependant, cette question doit être portée par tous, et ce, de façon conjointe, du chercheur au consommateur, en passant par léleveur, les divers maillons des filières ou le législateur, afin que le bien-être des animaux délevage saméliore vraiment.
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Consommation de viande : nos nouveaux péchés de chair ?
Sylvie BERTHIER, AuteurAujourdhui, les consommateurs de viande se retrouvent perdus entre deux visions opposées : dun côté, celle des associations de protection des animaux, revendiquant larrêt de lexploitation animale, et, de lautre, celle des agriculteurs défendant lélevage, activité ancestrale, traversant eux-mêmes une sévère crise (un suicide tous les deux jours au sein de la profession). Jean-Paul Poulain, sociologue de lalimentation (Certop), sest intéressé aux aspirations et inquiétudes des consommateurs, entre 2009 et 2016. Son étude met en évidence lexistence dinquiétudes sanitaires (hygiène, présence de produits nocifs) et vis-à-vis du bien-être animal (conditions délevage et dabattage). Selon les dernières enquêtes, les végétariens et végans restent une minorité (1,7% des foyers français comptait un ou plusieurs végétariens en 2016). Cependant, une lourde tendance à manger moins de viande se dessine, et se retrouve également dans les pays émergents, souligne lanthropologue Geneviève Cazes-Valette. Néanmoins, la consommation de viande reste un marqueur culturel fort. A limage de ces deux courants, les grandes surfaces proposent aujourdhui des linéaires de « steaks », « saucisses » végétariens (+82% en un an). Les chiffres de la consommation de viande en 2015, par habitant et par an (en kg et en kg équivalent carcasse), pour lUnion européenne et la France, sont présentés par Philippe Chotteau, directeur du département économie des filières à lInstitut de lÉlevage. Ce dernier relève lérosion de la consommation totale de viande depuis la fin des années 90 jusquen 2013, avec une petite reprise depuis lors ; et commente que ce bilan global masque les évolutions qualitatives du type de produit consommé (de plus en plus de produits élaborés industriellement) et des modes de distribution.