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Auteur Lucie GILLOT |
Documents disponibles écrits par cet auteur (6)


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Crise de la bio : Arrêt sur limage
Lucie GILLOT, AuteurAprès plusieurs années de forte croissance, la consommation de produits biologiques connaît un coup darrêt, en France. Elle se heurte à la crise inflationniste. Dans ce contexte, et avec un surcoût estimé à 30 % par rapport au conventionnel, les produits bio ont moins séduit les consommateurs. Le décalage entre loffre et la demande a entraîné des déclassements (produits bio réorientés vers le conventionnel), ainsi que des déférencements dans les grandes et moyennes surfaces. Le risque de déconversions inquiètent la France, dautant quelle sest engagée, comme dautres pays européens, à accroître ses surfaces agricoles bio. Cette crise nest, toutefois, pas causée uniquement par linflation. Le label AB pâtit également dun problème dimage. La bio est concurrencée par une multitude dautres logos et le phénomène de « conventionnalisation » de la bio (intensification des modes de production et distanciation avec les consommateurs) a également engendré de la méfiance. Les consommateurs doutent que les produits soient « totalement bio », alors que lobtention du logo AB est soumise à une réglementation stricte. Parallèlement, le programme de recherche Metabio a montré que la bio tire les pratiques agricoles vers le haut : à mesure que la bio se développe, les pratiques conventionnelles tendent aussi à sagroécologiser. Un effet positif pour lagriculture, mais qui a tendance, pour les consommateurs, à mettre la bio au même niveau que les autres modes de production. Par ailleurs, le développement de la bio ne dépend pas uniquement du marché, il dépend aussi des politiques publiques. Globalement, la bio est peu aidée au regard des services environnementaux quelle génère. Cet article est accompagné de trois encarts : lun résume lhistoire de la bio, un autre effectue un point sur l'évolution de la bio en Europe, et le dernier propose un remodelage du label AB (avec intégration du bilan carbone et de dimensions sociales).
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Care : Lhomme et la nature à bons comptes
Lucie GILLOT, AuteurLa transition agroécologique requiert à la fois un changement de modèle agronomique, économique et organisationnel. Dans cette reconception des modèles agricoles, un élément est rarement évoqué, alors quil guide les décisions de toutes les entreprises : le bilan comptable. Le système comptable classique nincite pas forcément à réaliser une transition agroécologique. Par exemple, le fait de planter des haies se traduit par une perte de surface productive doublée des frais de gestion pour leur entretien. Cest pourquoi, depuis plusieurs années, des chercheurs et des acteurs de terrain sinterrogent sur les limites du cadre actuel qui ne prend pas en considération la préservation de la nature et le bien-être social. Cette réflexion a conduit à la conception du modèle comptable Care (Comprehensive Accounting in Respect of Ecology), qui place sur un pied dégalité les capitaux financiers, humains et environnementaux. Bien plus que la création de deux nouvelles lignes dans lexercice comptable, cette méthode chercher à regarder et préserver ce qui compte vraiment.
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Durable : Manger au plus que parfait ?
Lucie GILLOT, AuteurQuest-ce que manger durable ? Certes, la FAO a donné, en 2010, une définition de référence et consensuelle de ce quest une alimentation durable : « Les régimes alimentaires durables contribuent à protéger et à respecter la biodiversité et les écosystèmes, sont culturellement acceptables, économiquement équitables et accessibles, abordables, nutritionnellement sûrs et sains, et permettent doptimiser les ressources naturelles et humaines ». Cependant, face à cette définition globale, quels critères pour évaluer si un régime alimentaire est durable ? Par ailleurs, comme le montre la diversité des résultats des scénarii existant à ce jour sur ce que pourrait être une alimentation durable en France, en Europe ou dans le monde à lhorizon 2050, il est difficile de savoir vers quoi tendre exactement et quels leviers mobiliser pour changer. Au-delà de définir quelle alimentation durable mettre en place, se posent aussi des questions politiques et de gouvernance : quels sont les moyens à disposition du citoyen pour agir, s'il souhaite vraiment semparer de cette question et aller au-delà du simple achat ponctuel de produits biologiques ou équitables ? Quelle place pour les acteurs de loffre et les industriels qui, même sils déclarent quil faut changer, risquent de vouloir piloter les choses à leur bénéfice ? Quel rôle pour des acteurs comme les villes ou les métropoles qui semparent de plus en plus de ces questions et sont peut-être plus en capacité d'avoir du poids face au secteur agroalimentaire ? Au-delà des actions « petit pas par petit pas », il semble important maintenant dagir à des échelles plus grandes pour insuffler un véritable changement, identifier les leviers dactions véritablement transformateurs et développer une vision globale, en commençant peut-être par la gouvernance, avec un rééquilibrage les pouvoirs entre les divers acteurs concernés.
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Alimentation : Le sacre du sain et du sans
Lucie GILLOT, AuteurPascale Hébel, directrice du pôle consommation et entreprise au CRÉDOC (Centre de Recherche pour lÉtude et lObservation des Conditions de vie), est interviewée sur lévolution du rapport à lalimentation chez les Français. Ce rapport est en train de basculer : dune alimentation basée sur le goût, le consommateur recherche maintenant avant tout une alimentation saine et respectueuse de lenvironnement. Pour un Français, un aliment de qualité était « un aliment qui a du goût » dans les années 2000, alors que, maintenant, cest « un aliment bio ». Pascale Hébel commence par effectuer un historique de ce basculement, en prenant comme point de départ la crise de la vache folle en 1995. Elle explique ensuite pourquoi est-ce que ce sont les jeunes (18 24 ans) qui sont les plus concernés par ce changement. Depuis une dizaine dannées, émerge également le marché de léviction. Pascale Hébel fournit des éléments sur les causes de son essor, basé à la fois sur des facteurs psychosociaux et réglementaires. Elle détaille également le fait que la dimension environnementale soit de plus en plus présente dans le domaine alimentaire. En sappuyant sur des statistiques, elle compare ensuite la situation de la France à celle de lAllemagne, des États-Unis et du Japon.
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Biocontrôle : Gare aux confusions textuelles
Lucie GILLOT, Auteur ; Valérie PÉAN, AuteurLes divers objectifs du plan Ecophyto et de la Loi d'orientation agricole de 2014 visent une réduction de l'utilisation des pesticides et le développement de méthodes alternatives pour la protection des cultures. Dans ce contexte, la lutte biologique trouve un nouvel essor, mais sous le terme de « biocontrôle ». Dans cet article, les auteurs reviennent sur cette notion de biocontrôle et ce qu'elle cache réellement. Le biocontrôle désigne un « panel de techniques plus large que celles classiquement utilisées en lutte biologique ». Aussi, les solutions de biocontrôle doivent être abordées comme des méthodes complémentaires à d'autres approches et ne concernent pas que des méthodes spécifiques à l'agriculture biologique. Par ailleurs, si les produits de biocontrôle sont d'origine naturelle, certains d'entre eux peuvent tout de même présenter quelques dangers à ne pas négliger : certains auxiliaires sont par exemple devenus invasifs. Enfin, les auteurs rappellent que nombre de solutions de biocontrôle nécessitent des démarches d'homologation parfois longues et coûteuses, que seules de grosses firmes peuvent porter.
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Qualité nutritionnelle : Faut-il en faire tout un plat ?
Lucie GILLOT, AuteurLes facteurs influençant la qualité nutritionnelle dun aliment seraient de trois ordres : - le niveau de transformation, notamment de raffinement ; - le mode de production agricole ; - la matrice dun aliment, cest-à-dire sa forme, qui rendra plus ou moins disponibles les nutriments quil contient. Ainsi, si les aliments transformés sont fréquemment montrés du doigt, les aliments bruts, d'origines végétale et animale, souffriraient également d'une baisse de leur qualité nutritionnelle du fait de l'industrialisation des modes de production agricoles. Ambroise Martin, professeur de nutrition et membre du comité de pilotage du Programme National Nutrition et Santé (PNNS), apporte son regard sur cette question de la qualité nutritionnelle. Selon lui, cette notion doit s'évaluer à l'échelle du régime global et non pas de l'aliment. Il aborde par ailleurs le cas de l'agriculture biologique, qui a fait l'objet de nombreux débats. La conclusion d'un rapport remis en 2016 au Parlement européen ne montre pas de conséquence particulière, en matière de qualité nutritionnelle, d'un régime à base de produits bio, si ce n'est pour la teneur en polyphénols. Les critères nutritionnels dépendraient plus fortement des différentes variétés ou, pour les produits issus de lélevage, de lalimentation des animaux. Les mesures mises en place au niveau national dans le cadre du PNNS sont présentées.