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Auteur Lola JEANNINGROS |
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Engraissement des bovins allaitants : Produire des boeufs en bio
Lisa AUBRY, Auteur ; Lola JEANNINGROS, AuteurEn élevage bio, produire des bœufs peut permettre de créer de la valeur économique sur l’exploitation, tout en répondant à un marché avec un produit plus en adéquation avec la demande sociétale. Or, cette production demande de revoir en profondeur son système. Il faut tenir compte, d’abord, de la demande du marché pour des bœufs assez jeunes, de moins de 42 mois, relativement légers (carcasses de moins de 450 kg) avec une conformation R/U et un état d’engraissement de 3. Le travail de sélection génétique et le choix des veaux dans le troupeau sont importants. Le choix de la période de castration et de la méthode employée est aussi un élément-clé, qui doit tenir compte du cahier des charges bio. Par ailleurs, développer le bœuf augmente le chargement global, si on n’opère pas une réduction des vêlages. Le type de bœuf produit (période de naissance et âge à l’abattage) a aussi des conséquences en termes de marge sur les coûts alimentaires et sur les places utilisées en bâtiment. Les itinéraires techniques de production doivent répondre aux besoins des animaux, mais être raisonnés pour limiter les coûts. C’est ce que soulignent les travaux menés sur la ferme expérimentale de Thorigné d’Anjou, qui montrent l’intérêt d’optimiser la phase lactée (ex. repousser le sevrage à 9 mois pour bénéficier d’une alimentation riche à moindre coût) ; l’importance d’un pâturage bien conduit ; le plus que peut apporter le croisement avec des races précoces type Angus ; ou encore la croissance compensatrice au pâturage qui peut permettre de distribuer des rations économes l’hiver en bâtiment. La nouvelle PAC peut être un plus pour cette production, l’aide couplée bovins étant plus favorable aux UGB et à l’engraissement. Au final, la production de bœufs bio peut être une opportunité, mais il faut bien tenir compte du nouveau cahier des charges bio qui, par exemple, rend maintenant impossible la finition en bâtiment.
Adapter ses pratiques pour valoriser les prairies naturelles dégradées : Approche globale de la gestion des systèmes fourragers permanents
Lola JEANNINGROS, AuteurDans les zones dites défavorisées, les éleveurs doivent concilier des contraintes liées à leurs prairies permanentes souvent dégradées avec leurs objectifs de production. Le mode d’exploitation de l’herbe, le comportement au pâturage des animaux, ainsi que la gestion des prairies sont trois leviers d’action qui influencent directement la flore. Maîtriser le cycle des graminées et notamment la notion de mise en réserve est essentiel pour pérenniser une prairie naturelle. Il est globalement plus difficile de gérer l'équilibre des espèces pour les prairies de fauche que pour des pâtures où les coupes sont plus nombreuses. Comprendre le comportement des animaux au pâturage est également important afin de pouvoir stimuler leur ingestion, celle-ci étant stimulée par la diversité des fourrages. 26 types de prises alimentaires sont ensuite évoqués. Afin d’habituer les animaux aux différentes prises, il est recommandé de leur offrir, dès le plus jeune âge, des végétaux diversifiés, d’associer des animaux jeunes avec des animaux plus expérimentés, voire de les mettre avec d’autres espèces (par exemple, les chèvres incitent les autres espèces à lever la tête). Enfin, il est essentiel de réfléchir ses pratiques en fonction d’objectifs zootechniques et agroécologiques. Par exemple, pour limiter le tri et augmenter l’appétence d’une prairie, il est possible d’augmenter le chargement instantané ; pour pousser les animaux à explorer différentes zones, les points d’intérêt (eau, pierre à sel) peuvent être déplacés ; pour éviter de faucher les refus ou d’amener du foin, il est possible d’effectuer du report sur pied. Enfin, contre les adventices (ronces, joncs, fougères), il faut concentrer les coupes sur les jeunes plants au printemps car ces derniers sont plus sujets à la mortalité.
Coup d'œil sur la commercialisation de la viande biologique en Bourgogne : « Produire et vendre sa viande, ce sont deux métiers différents ! »
Lola JEANNINGROS, AuteurCet état des lieux de la commercialisation de viandes biologiques en Bourgogne débute par la présentation de la SICABA (Société d’Intérêt Collectif Agricole de Bourbon l’Archambault) qui joue un rôle majeur dans la commercialisation des viandes bio sur ce territoire. La SICABA est spécialisée dans la distribution de viandes sous signes officiels de qualité et elle a été la première structure de ce type à être certifiée en AB en 1992. Depuis 2013, la SICABA travaille avec la marque bio « Cœur de Terroir », dont le cahier des charges repose sur la localisation de l’élevage, sa taille et la qualité bouchère des animaux. Ainsi, 48 éleveurs profitent d’une plus-value de 0,20 à 0,25 €/kg. Les filières de viande bio sont ensuite abordées, avec une description du contexte général et de la consommation française qui ne cesse de croître et qui s’installe dans le quotidien des Français. La viande bio est principalement distribuée par les GMS, qui absorbent la moitié des ventes (données de l’Agence BIO de 2016). Les magasins spécialisés et les boucheries représentent chacun 15 % des ventes, la vente directe 10 % et la restauration hors domicile 9 %. L’article se focalise ensuite sur la production et la valorisation des viandes biologiques en Bourgogne. Les filières manquent d’animaux finis (seulement 65 % des femelles sont engraissées et 15 % des mâles). En plus des freins techniques liés à l’engraissement, les débouchés actuels ainsi que les aides n’incitent pas à le pratiquer : les animaux finis sont principalement commercialisés dans les filières longues et les aides sont basées sur les vêlages. Les problématiques sont encore plus nombreuses pour vendre en circuit court, avec notamment l’accès aux outils d’abattage et de transformation qui est de plus en plus difficile. Pour améliorer la commercialisation de leurs animaux, plusieurs solutions sont envisagées par les éleveurs : effectuer un engraissement commun en coopérant avec des céréaliers ; miser sur le groupe pour diversifier les produits proposés ou sur la reconnaissance des spécificités des produits bio. Dans tous les cas, les éleveurs reconnaissent l’importance d’adapter leurs produits et leurs modes de commercialisation au contexte mouvant de ces dernières années.