L'utilisation à grande échelle d'insecticides contenant des néonicotinoïdes a suscité de plus en plus d'inquiétudes quant à leurs éventuels effets néfastes sur la biodiversité, notamment sur les oiseaux sauvages. La consommation de quelques semences traitées à limidaclopride (traitement de la famille des néonicotinoïdes) pourrait entraîner leur mort, mais les preuves concrètes de cet empoisonnement font défaut. Dans cette étude, 103 problèmes de mortalité doiseaux sauvages, enregistrés par le réseau français SAGIR, de 1995 à 2014, ont été analysés. 101 cas (soit 734 oiseaux morts, principalement des perdrix grises et des pigeons) semblent liés à la présence de semences traitées : plus de 70 % de ces incidents se sont produits pendant les semis de céréales d'automne. Comme il n'existe pas de biomarqueur permettant de diagnostiquer une intoxication à limidaclopride, léquipe de recherche a développé une méthode permettant destimer le degré de certitude dun empoisonnement à limidaclopride. Il en ressort que lempoisonnement par des semences traitées est probable dans 70 % des cas. Ces résultats soulèvent des questions autour de l'efficacité des mesures censées rendre le risque dempoisonnement pour les oiseaux négligeable, à savoir lenfouissement des graines et la diminution des traitements des semences. Ainsi, les facteurs de risque et la pertinence des mesures d'atténuation sont largement discutés dans larticle.