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Auteur Véronique BARGAIN |
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Dossier : Les clés dune méthanisation vertueuse
Costie PRUILH, Auteur ; Bernard GRIFFOUL, Auteur ; Véronique BARGAIN, Auteur ; ET AL., AuteurLa France compte actuellement près de 600 unités de méthanisation agricole. Plus de mille trois cents autres unités seraient en projet. Bien quelles puissent contribuer au maintien de lélevage, les controverses liées aux méthaniseurs se sont multipliées, ces dernières années. En cause, des pollutions provoquées par certaines unités ou des systèmes trop dépendants des cultures qui, lors de sécheresses, font monter les enchères sur les fourrages et co-produits nécessaires aux éleveurs. Il est essentiel que lemballement pour la méthanisation naboutisse pas au montage de projets peu cohérents ou qui ne sinscriraient pas dans leur territoire. Ce dossier, consacré à la méthanisation vertueuse, commence par expliquer pourquoi et comment la méthanisation agricole, quelle soit petite, moyenne ou très grande, peut être agroécologique et participer au développement territorial. Dans une interview, Jean-Marc Onno, président de lAAMF (Association des agriculteurs méthaniseurs de France), décrit le modèle défendu par lAAMF, ainsi que les différents travaux réalisés par cette association pour que les ateliers de méthanisation soient plus cohérents (maîtrise technique, guide de bonnes pratiques, charte ). Les deux articles suivants apportent des informations sur la valorisation des co-produits de la méthanisation : lun explique comment le digestat, sil est bien utilisé, peut être bénéfique en matière de fertilisation ; lautre présente lun des premiers méthaniseurs avec récupération de CO2 (le biogaz est constitué à 55 % de CH4 et à 45 % de CO2, ce dernier peut être utilisé pour les tomates sous serre). Ce dossier fournit ensuite les principaux résultats dun suivi, réalisé par lInstitut de lÉlevage durant un an, sur deux petites unités de méthanisation : ces dernières sont rentables à condition de viser une autonomie en intrants la plus complète possible. Le dernier article présente une très grande unité de méthanisation, lunité Agrimaire (3 600 kW de puissance), qui sinscrit dans un objectif déconomie circulaire et repose à 85 % sur des effluents délevage qui proviennent de 110 fermes.
Fraise : Des pistes pour améliorer la lutte biologique
Véronique BARGAIN, AuteurPour lutter contre les pucerons en culture de fraisiers sous serre, les lâchers dhyménoptères parasitoïdes du genre Aphidius montrent des résultats aléatoires. Pour mieux identifier les espèces de pucerons présentes sur fraisiers, ainsi que leurs antagonistes parasitoïdes, Estelle Postic a commencé une thèse, dans le cadre du projet AphidInnov et à linitiative de lAssociation dOrganisations de Producteurs nationale (AOPn) Fraises de France. Lanalyse dun millier de pucerons prélevés sur différents bassins de production a montré la présence de bactéries symbiotiques (Hamiltonella defensa principalement) chez de nombreux individus. Ces bactéries bloquent le développement des ufs des parasitoïdes, protégeant ainsi le puceron hôte et expliquant en partie léchec de la lutte biologique. Une solution pourrait être de rechercher, dans la diversité génétique des antagonistes parasitoïdes, ceux arrivant à contourner cette symbiose protectrice. Estelle Postic indique que ces données sont à prendre en compte pour lélevage dauxiliaires, mais aussi pour favoriser la régulation naturelle, en laissant entrer les auxiliaires dans les serres.
Gérer la bactériose
Véronique BARGAIN, AuteurAfin de limiter lutilisation de cuivre de sulfate pour lutter contre la bactériose du melon, lApcel teste, depuis plusieurs années, différentes stratégies phytosanitaires à base de cuivre, associé à des produits alternatifs ou de biocontrôle. En 2020, des essais financés par la Région Nouvelle-Aquitaine ont comparé lapplication de bouillie bordelaise avec la dose homologuée (4 kg/ha) à des applications à demi-dose (2 kg/ha), associées ou non à un produit alternatif ou de biocontrôle (Helioterpen Film, Limocide et Rhapsody). Résultats : Les traitements de la modalité « 4 kg/ha » ont été efficaces, mais pas tous ceux de la modalité « 2 kg/ha ». Lajout d'Helioterpen Film na pas eu deffet. Les deux applications de Limocide ont permis de réduire les attaques sur le feuillage, mais nont pas eu deffet significatif sur les fruits. En revanche, lajout de Rhapsody (produit autorisé en AB) a significativement diminué les attaques sur fruits : avec ce produit, lefficacité des traitements a été similaire à la modalité « 4 kg/ha », avec donc deux fois moins de cuivre utilisé.
« Les indicateurs acides gras me confortent dans mes choix techniques »
Véronique BARGAIN, AuteurLaurent Le Pape, éleveur de vaches laitières bio dans le Finistère, en vêlages groupés, a rejoint un groupe pilote qui a testé de nouveaux indicateurs proposés par BCEL Ouest. Grâce à la spectrométrie moyen infrarouge du lait, les acides gras sont analysés et 3 indicateurs sont relevés : l'amaigrissement des vaches, l'équilibre fermentaire du rumen et l'efficacité de la ration. Ils permettent, par exemple, de révéler un gaspillage énergétique dans lalimentation hivernale.
La marque Vrai interroge les consommateurs et les producteurs
Véronique BARGAIN, AuteurPour repositionner et rajeunir sa marque bio « Vrai », Triballat Noyal (lune des entreprises agroalimentaires pionnières dans les produits laitiers biologiques) a organisé, du 1er juin au 31 juillet 2020, une consultation grand public sur les produits laitiers bio Vrai. Les contributions portaient principalement sur les emballages (formats, plastique ), le bien-être animal (modes délevage, devenir des mâles ), les garanties de la bio (origine du lait, ingrédients ), limpact environnemental de la marque et la rémunération des producteurs. Triballat Noyal a répondu aux principales questions et va se servir de cette concertation pour co-construire un nouveau plan dactions et de nouveaux engagements. Dun point de vue élevage, la marque Vrai travaille notamment, avec les producteurs, sur un cahier des charges privilégiant une alimentation française, le pâturage et le bien-être animal.
Olivier Durand livre des chefs étoilés
Véronique BARGAIN, AuteurOlivier Durand est un maraîcher biologique diversifié. Il cultive 4 000 m2 près de Nantes. La technicité de son système et ses choix de commercialisation lui permettent de faire vivre 2,5 ETP à lannée et 3,5 en pleine saison. Cet ingénieur agronome, formé en Suisse, avait au préalable beaucoup voyagé (Canada, Japon, Bolivie, Thaïlande et Côte dIvoire), ce qui lui a permis dacquérir des connaissances sur une grande diversité de techniques culturales. Il a aussi été technicien maraîcher en Suisse. Il sest installé en France, en 2010, sur 2 500 m2 de serre et 2 500 m2 de terrain en extérieur (réduit par la suite à 500 m2 en extérieur). Olivier Durand produit ainsi une grande diversité de légumes quil vend à des chefs cuisiniers de Nantes, à un grossiste parisien qui livre des restaurateurs, à ses propres magasins et à une épicerie en vrac située à côté de lexploitation. Pour maximiser lespace, ses planches maraîchères accueillent deux, voire trois cultures associées. Il a également fait en sorte que son système de production soit le plus possible autonome et économe en intrants. En 2015, il se lance dans lagriculture urbaine en créant, au centre de Nantes, Le Potager de la Cantine. Lobjectif étant dapprovisionner un restaurant voisin en légumes (ce potager, installé sur un parking, fait plus de 1 000 m2). Les cultures du Potager de la Cantine étant hors-sol, elles ne sont pas certifiées en bio.
Le paillage pour limiter lenherbement
Véronique BARGAIN, AuteurDans les Pays de la Loire, un groupe dune dizaine de maraîchers bio du Gab 72 mène des essais sur des paillages organiques. Son objectif est de trouver un compromis entre réduction du travail du sol, diminution du temps de travail et rendements. Le suivi de ces différents essais est maintenant réalisé dans le cadre du projet PEI-Santé du végétal, porté par la Chambre dagriculture des Pays de la Loire. En 2018, un paillage sur courges avec de la paille de blé a été comparé au binage de la culture. Les courges paillées ont nécessité seulement quelques heures de travail en plus (sur un total denviron 60 heures) pour un rendement légèrement plus faible que les courges binées. En 2019, du trèfle incarnat a été semé entre des rangs de choux pour contrôler lenherbement de la culture. Le trèfle a bien concurrencé les adventices, sans pour autant porter préjudice aux choux qui se sont bien développés. Par ailleurs, le GAEC Rhubarbe paille, depuis quatre ans, ses cultures de courges, de courgettes, de céleris, ainsi que les cultures de lun de ses tunnels avec de lherbe fraîche, et en est satisfait.
La patate douce à l'essai
Véronique BARGAIN, AuteurDepuis quelques années, la demande en patate douce augmente en France, ce qui a poussé plusieurs stations expérimentales à créer des références techniques et économiques sur cette culture. Ainsi, la station expérimentale de Bretagne Sud (SEHBS), qui est gérée par la Chambre régionale dagriculture de Bretagne, a réalisé des essais sur la conduite de la patate douce en agriculture biologique. Ces essais ont porté sur plusieurs axes : 1 - les variétés : évaluation variétale de patates douces à chair orange ou blanche ; 2 - la densité de plantation : comparaison de différents écartements entre les plants, sur un ou deux rangs par planche ; 3 - le paillage : comparaison entre un paillage plastique, 2 bioplastiques et un paillage à base de chanvre ; 4 - la date de récolte : trouver la bonne date pour que les tubercules ne soient pas trop soumis au froid et à lhumidité durant lautomne. En plus de présenter les principaux résultats de ces essais, cet article apporte des références économiques. Il présente également un essai mené dans le Roussillon, par le Civam bio, sur la gestion du taupin pour cette culture : travail du sol, rotation, irrigation, évaluation de la pression avant plantation (par piégeage).
Pays de la Loire : Bio Loire Océan lance une variété de poireau
Véronique BARGAIN, AuteurBio Loire Océan a lancé une variété population de poireau : le Brainois dhiver. Bio Loire Océan est une association qui regroupe 70 producteurs bio situés en Pays de la Loire. Elle est investie depuis quinze ans dans un programme de sélection et de multiplication de semences paysannes. Après la carotte violette de la Loire, la tomate cerise noire du Layon, des tomates et poivrons multicolores, cette association de producteurs a développé le Brainois dhiver. Cette variété est adaptée aux récoltes allant de février-mars à mi-avril. Son rendement est inférieur aux semences hybrides, mais elle présente lavantage dêtre peu sensible à la rouille et dêtre très résistante au froid.
Des rations pour produire du lait bio en hiver
Véronique BARGAIN, AuteurLa station expérimentale de Trévarez (Finistère) a testé trois rations hivernales enrichies en protéines sur son troupeau de 75 vaches laitières conduit en AB. Une ration de base (composée de 5 kg de MS densilage de maïs, densilage dherbe à volonté et dun kilo de céréales) a successivement été enrichie par du tourteau de soja, de l'ensilage dherbe précoce (mélange RGH-TV), puis par de la luzerne. Limpact sur la production laitière a été mesuré pour chacune de ces rations corrigées, et la marge sur coût alimentaire a été calculée. La ration corrigée par le soja est la plus rentable. Toutefois, cet aliment est importé de loin (certaines laiteries interdisent dailleurs lutilisation daliments importés) et son emploi va à lencontre dun développement de lautonomie alimentaire de lexploitation. La ration corrigée avec de lensilage de RGH-TV récolté précocement améliore également la marge sur coût alimentaire (mais moins que le soja) tout en préservant lautonomie alimentaire de la ferme. Toutefois, il faut pouvoir récolter suffisamment de stock. Enfin, lintérêt économique de la ration corrigée par de la luzerne déshydratée dépend du prix du lait bio et de la luzerne bio (dans le cas où les bouchons de luzerne sont achetés). En revanche, faire déshydrater de la luzerne bio produite sur son exploitation savère intéressante dans tous les cas.
Des variétés gustatives et résistantes pour le sol ; Améliorer les références en bio
Véronique BARGAIN, AuteurCes deux articles sont consacrés à des essais qui ont pour objectif didentifier des variétés de tomates répondant aux nouvelles attentes des consommateurs et des producteurs bio. Le premier article parle du projet Tegusta. Ce dernier a testé plus de 130 variétés de tomates, en bio et en conventionnel, dans trois régions françaises : en Provence (via Aprel), en Bretagne (via Terre dEssais) et en Alsace (via Planète Légumes). Ces essais devaient permettre didentifier des variétés de tomates plus gustatives et qui permettent une conduite agroécologique. Ainsi, outre le rendement et le goût, les autres critères recherchés sont la résistance à la cladosporiose et la résistance aux virus, notamment TSWV. En Provence, les essais (bio et conventionnels) ont plutôt porté sur des variétés de diversification ; en Bretagne, ils se sont concentrés sur des variétés grappes, ainsi que sur des variétés anciennes (et étaient exclusivement conduits en bio) ; et en Alsace, ils ont plutôt porté sur des tomates rondes et des variétés de diversification (en bio et en conventionnel). Le second article apporte des informations sur le programme de recherche Opti Abri Bio, piloté par lItab et qui a commencé en 2018, pour une durée de trois ans. Son objectif est didentifier les espèces et variétés de solanacées et de cucurbitacées les plus adaptées au maraîchage biologique sous abris. Pour les tomates, les essais se concentrent sur le type rond rouge.
Asperge : Du bio sur 80 hectares
Véronique BARGAIN, AuteurFrédéric et Laura Poupard se sont installés en 1998 sur une exploitation en polyculture-élevage située dans le Maine-et-Loire. Des asperges blanches étaient déjà produites auparavant et Frédéric a choisi de se spécialiser dans cette production. En 2008, il est passé en bio, à la fois par conviction mais aussi pour le challenge technique que cela représentait. Actuellement, lEARL Langevine cultive 75 à 80 ha dasperges blanches et vertes (dont 15 ha sous tunnels), 40 ha de cultures de diversification, 70 ha de céréales et 70 à 80 ha de prairies valorisées de manière extensive par des bovins. Frédéric et Laura emploient quatre salariés permanents et une trentaine de saisonniers. Ils produisent 400 t/an dasperges bio de différentes variétés afin détaler les récoltes du 1er mars au 25 juin. Lasperge blanche est plantée dans les sols plus sableux. Son itinéraire technique est le suivant : un apport de 10 t de MO (compost de fientes, de déchets verts et de fumier de bovin) chaque hiver, un buttage en janvier-février avec la pose du plastique afin de limiter les pontes de mouches, 5 à 6 passages de désherbage mécanique et une irrigation au goutte à goutte pour limiter lenherbement. Quant à lasperge verte, elle est implantée dans des sols plus argileux et demande des interventions supplémentaires (notamment des passages de désherbeur thermique entre les rangs).
« Avec le topping, nous optimisons le pâturage »
Véronique BARGAIN, AuteurEn Loire-Atlantique, Pascal et Kévin Brodu, à la tête dune exploitation en conversion vers lAB de 280 ha et 160 vaches Normandes, sont de fervents partisans du pâturage. Ils y consacrent 160 ha. Les prairies sont fertilisées (fumier, lisier, fientes compostées) pour maximiser le rendement et, depuis trois ans, le pâturage tournant dynamique est pratiqué sur la ferme afin de garder un certain niveau de production (7500 à 7800 L lait/vache). Les pâtures sont principalement composées de ray-grass anglais et trèfle blanc, 17 ha associant chicorée, plantain, trèfle et fétuque. Elles sont réparties en paddocks de 1,4 ha divisés en deux pour le jour et la nuit. Pour ne pas perdre dherbe, Kévin et Pascal pratiquent le topping. Lors des fortes poussées dherbe qui engendrent des refus ou lépiaison, ils fauchent. Cette étape permet aux vaches de manger plus facilement (moins d'amertume) et évite le surpâturage entre les bouses. Un mois après cette fauche, le paddock est reparti à neuf. Le topping nest pratiqué pour linstant que sur le ray-grass. Cette méthode est coûteuse en temps puisquelle suppose un temps de fauche quotidien à la période notamment de lensilage.
Bretagne : Répondre aux attentes des maraîchers diversifiés
Véronique BARGAIN, AuteurLa Station expérimentale de Bretagne Sud, basée à Auray (Morbihan), est dédiée au maraîchage diversifié, bio et conventionnel. Elle est pilotée par la Chambre dagriculture de Bretagne. Fin septembre 2019, près de 250 maraîchers ont participé à sa porte ouverte. À cette occasion, les résultats de plusieurs essais ont pu être présentés. Certains portaient sur la conservation des potimarrons : la meilleure période de récolte pour assurer à la fois la qualité gustative et la bonne conservation du produit semble être la mi-août. Les essais portant sur la culture de patates douces, en plein champ et sous abri, ont aussi été abordés : variétés, densité de plantation, paillage, fertilisation à base de luzerne fraîche. Enfin, un essai portant sur lamélioration des conditions de travail a été présenté. Trois conduites en maraîchage bio ont été comparées : une témoin, une robotisée (Oz), et une assistée (Toutilo). Les résultats montrent le gain de confort et la polyvalence de Toutilo, mais ce dernier présente un certain coût.
Comment gérer la nouvelle réglementation cuivre
Véronique BARGAIN, AuteurDepuis le 1er janvier 2019, la nouvelle réglementation européenne sur le cuivre ne concerne plus uniquement les agriculteurs bio. Dorénavant, ce sont tous les agriculteurs qui doivent respecter une limite de 28 kg/ha de cuivre sur sept ans. Cette dose inclut tous les apports de cuivre, aussi bien antifongiques que ceux contenus dans les engrais. En attendant la réévaluation des AMM (autorisations de mise sur le marché) par lAnses, il faut aussi respecter les recommandations demplois portées sur les étiquettes des produits, en plus des 28 kg/ha. Pour les agriculteurs bio, qui avaient auparavant une limite à 30 kg/ha sur cinq ans, le nouveau calcul de la quantité de cuivre entrera en vigueur à partir de 2019, car la nouvelle règlementation européenne prévaut sur la réglementation bio. Des contrôles pourraient être effectués par les services du ministère de lAgriculture. Une feuille de route, annoncée par le ministre de lAgriculture, pour se préparer à la diminution des apports en cuivre, a été élaborée.