Les populations doiseaux sauvages sont en déclin dans les terres agricoles d'Europe et d'Amérique du Nord. Des recherches approfondies ont été réalisées pour trouver les causes de ce déclin. L'intensification agricole est reconnue comme lune des principales causes, et plus particulièrement les pesticides qui induisent, à dose élevée, une mortalité directe chez les oiseaux. En revanche, peu détudes ont analysé les effets à long terme, chez les oiseaux, dune exposition chronique à de faibles doses de pesticides. Dans cette étude expérimentale, des perdrix grises ont été nourries avec des grains issus de l'agriculture biologique, et dautres ont été nourries avec des grains issus de lagriculture conventionnelle (utilisation de pesticides) pendant 26 semaines. Les caractéristiques du cycle de vie de ces perdrix ont été examinées et comparées. Les résultats montrent que l'ingestion de faibles doses de pesticides sur une longue période a des conséquences à long terme sur plusieurs voies physiologiques majeures, sans pour autant induire une différence de mortalité chez les perdrix. Par rapport aux perdrix témoins, les oiseaux exposés à des doses chroniques avaient : 1 - des ornements moins développés ; 2 - un système immunitaire plus actif ; 3 - des signes de stress physiologique induisant une charge parasitaire intestinale plus élevée ; 4 - une activité physique moins importante ; 5 un investissement dans la reproduction plus faible. Compte tenu de la forte utilisation des pesticides dans les agrosystèmes, il est probable que de telles modifications aient des impacts négatifs à long terme sur les populations d'oiseaux sauvages vivant dans ces milieux. Les effets à long terme ne doivent donc plus être ignorés et doivent être pris en compte dans l'évaluation des risques liés aux pesticides.