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Auteur LA VIA CAMPESINA |
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L'agroécologie selon la Via Campesina
LA VIA CAMPESINA, Auteur« Les terres détenues selon des principes féodaux ne peuvent pas être considérées comme agroécologiques, même si elles sont exploitées sans aucun agent chimique. Une ferme contrôlée par des hommes sans que les femmes aient un pouvoir de décision ou dans laquelle les femmes ont une charge de travail plus importante n'est pas non plus agroécologique. L'agriculture biologique qui remplace les intrants chimiques coûteux par des intrants biologiques sans modifier sa structure de monoculture n'est pas agroécologique ». Ces quelques phrases sont issues de la « Déclaration de Surin » (http://viacampesina.org) des délégués de Via Campesina réunis en Thaïlande en novembre 2012, pour la première rencontre mondiale de l'agroécologie et des semences paysannes. Il s'agissait certes pour Via Campesina de réaffirmer que la souveraineté alimentaire, son cheval de bataille depuis 20 ans, passe par des semences paysannes adaptées et libres de droits ; mais aussi, on le comprend dans ces quelques phrases d'introduction, que l'agriculture bio est autant, sinon plus, un changement de paradigme que de techniques : réforme agraire, plafonnement des aides et des surfaces, égalité homme-femme, relocalisation de la production et distribution : autant de conditions à réunir pour une vraie agroécologie.
Non à l'accaparement des terres au nom du climat : Notre carbone n'est pas à vendre !
Selon Via Campesina, mouvement international de paysans, de petits producteurs, de sans terre, etc., les négociations sur le climat entre les États sont plus favorables aux marchés qu'à la recherche d'une réponse efficace au changement climatique. Ainsi, ce mouvement condamne les marchés d'émission-carbone et les mécanismes de compensation mis en place qui, loin de pénaliser efficacement les activités industrielles polluantes et consommatrices de ressources, mettent en danger les paysans qui produisent pourtant la majorité des aliments consommés sur la planète. Il condamne également le fonctionnement actuel de l'agriculture mondiale, qui utilise de façon excessive les ressources fossiles et est à l'origine d'une part importante des émissions de gaz à effet de serre, notamment via le transport de marchandises entre les différents continents. Dans cet article, le mouvement Via Campesina expose finalement ses engagements pour le développement d'une agroécologie et d'une Souveraineté Alimentaire.
La Via Campesina
Il s'agit là d'un mouvement international qui coordonne des organisations paysannes de petits et moyens agriculteurs, de travailleurs agricoles, de femmes et de communautés indigènes d'Asie, d'Afrique, d'Amérique et d'Europe. C'est un mouvement autonome, pluraliste, indépendant de dénomination politique, économique ou de toute autre nature. La Voie Paysanne est composée d'organisations nationales et régionales dont l'autonomie est scrupuleusement respectée et elle couvre huit régions : l'Europe de l'Est, l'Europe de l'Ouest, le Nord-est et Sud-est de l'Asie, l'Asie du Sud, l'Amérique du Nord, les Caraïbes, l'Amérique Centrale, l'Amérique du Sud. Créé en Avril 1992 à la suite du Congrès du l'Union Nationale des Agriculteurs et des Eleveurs à Managua, le mouvement se définit comme un organisme représentatif des petits et moyens producteurs au niveau mondial. Priorités, structures, politique d'alliances, dénonciations et revendications de la Voie Paysanne : l'alimentation en tant que droit humain de base (qualité et quantité alimentaire), la souveraineté alimentaire, une réforme agraire, la réorganisation du commerce des aliments, la lutte contre la famine, la paix sociale, le contrôle démocratique,...