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Auteur A. VEZ |
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Quelle recherche en production végétale pour répondre au défi du prochain siècle ?
A. VEZDans REVUE SUISSE DE VITICULTURE ARBORICULTURE HORTICULTURE (N° Vol. 29, n° 6 01/12/1997) / p. 319-323 (5)Pour répondre au défi du prochain siècle, la recherche agronomique devra concentrer ses efforts sur les objectifs suivants : - Améliorer la plante en créant une structure à même de mieux convertir l'énergie lumineuse en substances organiques utiles à l'homme et rendre la plante plus résistante à l'égard des ravageurs et maladies. La biologie moléculaire et les manipulations génétiques ouvrent des perspectives nouvelles dans ce domaine. - Protéger efficacement le végétal contre maladies et ravageurs en utilisant d'abord des moyens de lutte biologiques. Néanmoins, l'utilisation complémentaire de produits phytosanitaires restera encore longtemps essentielle, mais avec des produits de plus en plus spécifiques, peu toxiques et biodégradables. - Améliorer la qualité. Dans ce secteur, la recherche devrait porter beaucoup plus d'attention aux substances indésirables d'origine naturelle. Ces substances présentent un risque pour l'homme très nettement supérieur à celui des éventuels résidus de pesticides. - Préserver le milieu cultural et l'environnement. Les problèmes importants sont les pollutions, l'érosion ainsi que l'aménagement de l'espace rural avec l'introduction de surfaces de compensation écologiques pour atténuer l'effet de l'agriculture sur la faune et la flore. L'impact des pesticides semble largement surestimé.
Recherche agronomique et agriculture biologique
Divers milieux, considérant que l'agriculture biologique devrait être l'agriculture de demain, souhaitent que la recherche agronomique axée vers l'AB dispose de moyens accrus. Le Conseil Fédéral suisse, sensible à ces demandes, a ainsi renforcé son appui à l'Institut de Recherches en agriculture biologique d'Oberwil. Les objectifs de l'agriculture biologique se rapprochent de ceux visés par la production intégrée, malgré certaines divergences quant à la manière de parvenir à les atteindre (en particulier au niveau des engrais et des produits phytosanitaires). Il en résulte que la recherche pratiquée dans les Stations officielles répond à de nombreux problèmes de l'agriculture biologique : - Sélection de plantes plus résistantes aux maladies, en vue de limiter l'utilisation de biocides, - Mise en valeur des mécanismes de régulation naturelle dans la protection des végétaux et mise au point de méthodes de lutte biologique et biotechnique, - Fixation des seuils d'intervention sur la base de données physiologiques ou climatiques, afin de limiter les interventions, - Etude des incidences des mesures culturales (rotation, travail du sol, fumure, couverture du sol, taille des cultures fruitières, régimes de coupes des herbages) avec pour objectif, non seulement les effets sur le rendement, mais aussi sur l'état sanitaire des cultures et la qualité de la production - en vue de choisir les techniques qui respectent le mieux l'environnement, - Etude de mesures propres à assurer à long terme le maintien de la fertilité du sol (entretien du niveau humique et des activités biologiques, maintien d'une teneur optimale en éléments nutritifs, limite des risques d'érosion et de tassement du sol), - Amélioration de la gestion du cycle de l'azote en vue de limiter les pertes, économiser les engrais et répondre aux besoins des cultures (meilleure valorisation des engrais de ferme, piégeage de l'azote résiduel dans le sol, limitation des pertes par lessivage). Par ailleurs, il est à noter que des relations directes se tissent progressivement entre les Stations et les milieux de l'agriculture biologique, notamment dans le secteur des cultures spéciales et de la protection par les plantes. Peut-on déduire de cette évolution réjouissante que la recherche des stations répond à tous les problèmes de l'agriculture biologique ? A vrai dire, non ! L'agriculture biologique est en effet plus qu'une technique agricole. C'est aussi une conception de société dont certains principes échappent à la logique scientifique. Néanmoins, l'agriculture biologique, en contestant certaines pratiques, a contribué à mettre en évidence certains dérapages de l'agriculture conventionnelle (en particulier : sous-estimation de l'importance des mécanismes de régulation naturelle dans le contrôle des ravageurs et poids excessif de la lutte chimique). Aujourd'hui, en dépit de certaines différences de conception, il faut se réjouir du rapprochement qui se manifeste entre agriculture intégrée et agriculture biologique, et des collaborations qui s'intensifient au niveau de la recherche. A oeuvrer en fonction de mêmes objectifs et à bénéficier d'expériences réciproques, on apprend à mieux se comprendre et à progresser ensemble.
Résultats d'un essai de culture sans labour depuis plus de 20 ans à Changins
Du blé d'automne, du colza, du blé d'automne et du maïs sont cultivés sans labour et en rotation depuis plus de 20 ans à Changins, dans un sol comprenant 27 % d'argile. Les pailles de blé sont récoltées, celles du colza et du maïs sont hachées. Trois variantes de non-labour sont comparées à un labour (20-25 cm). Elles se distinguent les unes des autres par la profondeur d'ameublissement du sol : profond (25-30 cm) avec un chisel, superficiel (10-15 cm) avec un cultivateur, et minimal (7-10 cm) avec une fraise ; un semis direct a été occasionnellement effectué dans ce dernier procédé. La culture sans labour effectuée avec le chisel n'a pas modifié les propriétés chimiques du sol par rapport à la culture semée après un labour. Les travaux du sol superficiel et minimal avec le cultivateur et la fraise ont entrainé en revanche une concentration du phosphore, de la potasse et des matières organiques à la surface du sol, ainsi qu'une légère baisse du pH. Ces modifications sont toutefois d'amplitude modeste et elles n'ont pas affecté le rendement des cultures. Une autre conclusion importante pour la pratique est que la culture sans labour ne requiert pas une fumure NPK différente de celle qui est pratiquée dans la culture traditionnelle après labour.
Résultats d'un essai de culture sans labour depuis plus de 20 ans à Changins : rendement des cultures, maladies et ravageurs
"Un essai de travail du sol a été mis en place à Changins en 1969, afin d'étudier les effets à long terme de la culture sans labour. Du blé d'automne, du colza et du maïs sont cultivés en rotation dans un sol contenant 27 % d'argile. Les pailles de blé sont récoltées, celles du colza et du maïs sont hachées. Trois variantes de non-labour sont comparées à un labour (20-25 cm). Elles se distinguent les unes des autres par la profondeur d'ameublissement du sol : profond (25-30 cm) avec un chisel ; superficiel (10-15 cm) avec un cultivateur et minimal (7-10 cm) avec une fraise. Un semis direct a été occasionnellement effectué dans ce dernier procédé. Les résultats de cet essai de longue durée peuvent être résumés de la manière suivante : - Sur la moyenne des 20 récoltes, la culture sans labour n'a pas affecté négativement les rendements du blé d'automne, du colza et du maïs, - Le maïs est la culture qui réagit le mieux au travail du sol sans labour, - Avec la culture sans labour, les attaques de piétinverse sur le blé d'automne ont diminué, alors que les limaces, la sclérotiniose sur le colza et la pyrale sur le maïs ont augmenté, - Sur l'ensemble d'une rotation, la culture sans labour en continu exige une protection phytosanitaire légèrement plus importante que le travail du sol classique avec une charrue. Ces frais supplémentaires sont cependant compensés par la diminution des coûts du travail du sol et par les rendements légèrement supérieurs, - En présence de résidus végétaux, il est recommandé d'utiliser des semoirs à disques pour éviter les problèmes de bourrage."