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Auteur Annick CONTÉ |
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"210 000 euros de revenu avec 518 000 litres"
Annick CONTÉ, AuteurDans le Finistère, le GAEC de Kergoat, comptant une SAU de 107.8 ha, a mis en place une stratégie particulière, basée sur une autonome alimentaire complète et un système tout herbe, permettant de dégager 52 000 euros de revenu disponible pour chacun des 4 associés. En agriculture biologique depuis 2017, cette exploitation a connu de fortes mutations depuis le début des années 2000, passant dun système intensif avec maïs à un sytème tout herbe. Le troupeau de 89 vaches (90 % croisées, dont 70 % en trois voies pie-rouge holsteinisée x rouge scandinave x montbéliarde) pâture jour et nuit à partir du 15 mars (pâturage tournant). Le déplacement des animaux est facilité par des chemins bien aménagés et par un boviduc. Lhiver, la ration est basée sur de lenrubannage de haute qualité, autoproduit à partir de prairies temporaires (association ray-grass anglais, trèfle blanc ou violet), fauchées toutes les trois semaines à partir de mai. Le travail, le pâturage et le suivi du troupeau, des rations ou des performances de lexploitation font lobjet dune approche très rigoureuse. Néanmoins, avec des achats limités (paille, sel, plastique pour lenrubannage, carburant), du lait de qualité, un faible taux dendettement (lauto-construction et lautofinancement sont privilégiés), les résultats économiques sont là. A cela, sajoute le choix volontaire de maintenir le chiffre daffaires au seuil du micro-bénéfice agricole. Deux des quatre associés réfléchissent à leur retraite, même sils ne lenvisagent pas avant cinq ans. Quel choix alors pour lexploitation ? Un nouvel associé ? Ou, hypothèse peut-être plus probable, le passage à la monotraite avec mise en place de vaches nourrices ?
Dossier : Redonner vie aux prairies fatiguées
Alizée JUANCHICH, Auteur ; Cécile JULIEN, Auteur ; Annick CONTÉ, Auteur ; ET AL., AuteurA travers ce dossier, les conditions et les pratiques qui permettent une bonne pérennité des prairies sont passées au crible. Prolonger la productivité d'une prairie passe, en premier lieu, par de bonnes pratiques d'entretien et d'exploitation. Des outils de diagnostic existent pour guider les éleveurs dans leurs choix, à l'image de Mission Perpet, outil collectif développé par le Réseau CIVAM, par Idele et par Inrae. Si la situation le nécessite, il est possible d'améliorer la prairie par un sursemis - d'espèces prairiales, voire de méteil -, ou de la renouveler complètement. Plusieurs professionnels (chercheurs, agriculteurs, conseillers) apportent leurs témoignages, en agriculture biologique ou conventionnelle : diagnostic collectif en Ille-et-Vilaine, semis combiné d'espèces prairiales et de méteil fourrager dans des prairies vivantes dans le Cantal (AB), semis sous couvert dans le Maine-et-Loire et dans le Calvados (AB), ou encore mise en place de dérobées entre deux prairies dans le Finistère et dans la Manche.
Un début d'année 2021 sous tension pour le lait bio ; Sodiaal met le paquet sur la qualité du lait bio
Costie PRUILH, Auteur ; Annick CONTÉ, AuteurLa demande des consommateurs en produits laitiers biologiques a été moins forte au premier semestre 2021 que les années précédentes, mettant le marché du lait bio sous pression, d'autant plus pour la période printanière pendant laquelle la production est généralement plus forte et les excédents, et donc les déclassements en conventionnel, plus fréquents. Dans ce contexte, les stratégies des opérateurs ont été variées. Chez Sodiaal, par exemple, le prix du lait bio est resté stable grâce à une revalorisation des grilles qualité, harmonisées à l'échelle nationale. En moyenne, les éleveurs livrant leur lait à la coopérative ont touché 4 supplémentaires / 1000 L.
Dossier : Valoriser le soja local
Costie PRUILH, Auteur ; Emeline BIGNON, Auteur ; Annick CONTÉ, Auteur ; ET AL., AuteurPour faire face aux nombreux enjeux auxquels elle est confrontée, l'agriculture française cherche, notamment, à relocaliser certaines productions comme le soja, aussi bien en agriculture conventionnelle que biologique. Pour cet oléoprotéagineux, il s'agit aussi de répondre à une demande croissante en ressources locales et non OGM, ainsi qu'en bio. Dans ce dossier, le potentiel français de production de soja est exploré, du champ à l'auge : structuration de filières, conditions de réussite de cette culture dans l'Ouest de la France, modes de valorisation en élevages... En bio, comme pour d'autres grandes cultures, c'est la gestion des adventices qui s'avère délicate. Des problèmes de levée sont aussi observés, ce qui est également le cas en conventionnel.
Des estimations de revenus 2020 en baisse généralisée
Annick CONTÉ, AuteurDans cet article dédié aux revenus 2020 des exploitations laitières françaises, globalement en baisse par rapport à 2019, un encart est consacré aux systèmes laitiers bio. Pour ces derniers également, les revenus ont diminué, en lien avec un prix du lait qui stagne, des charges d'alimentation qui augmentent et des aides qui baissent. A noter qu'il existe de fortes disparités entre élevages.
La conversion en bio s'est-elle passée comme prévu ?
Annick CONTÉ, AuteurA l'hiver 2020, l'entreprise de conseil en élevage Seenovia a réalisé des enquêtes chez une trentaine d'éleveurs laitiers des Pays de la Loire convertis à l'agriculture biologique entre 2015 et 2018. L'objectif : évaluer la pertinence des outils d'accompagnement à la conversion en comparant les performances techniques prévues dans les projets à celles réellement atteintes après un ou deux ans de conduite bio. Si les prévisions concordent globalement avec la réalité, des points de vigilance ont pu être identifiés. Les éleveurs semblent avoir du mal, par exemple, à diminuer leurs surfaces en maïs, ou à voir baisser les quantités de lait produites, ce qui met à mal le système fourrager.
Dossier : Quels systèmes pour le lait bio ?
Costie PRUILH, Auteur ; Annick CONTÉ, Auteur ; Cécile JULIEN, Auteur ; ET AL., AuteurDe plus en plus de laiteries en AB et leurs producteurs sengagent dans des démarches allant au-delà du cahier des charges bio européen, pour rester en phase avec les attentes du consommateur, et ainsi faire face à la concurrence des laits différenciés. Ces démarches se retrouvent autour dexigences communes : des systèmes pâturants, des aliments achetés locaux, la fin des fermes mixtes bio et non-bio, des systèmes à faible empreinte carbone et avec une forte biodiversité, le bien-être animal, une baisse des traitements allopathiques des animaux ou encore une rémunération équitable entre tous les maillons des filières. Le dossier présente la filière laitière bio française, deux démarches d'entreprises (Bio engagé de Lactalis et plan protéine origine France de Agrial), ainsi que trois témoignages d'éleveurs. La première ferme, dans la Sarthe, est en passe datteindre 1 million de litres par an avec un troupeau de 200 vaches pour 3.9 UTH. L'objectif des éleveurs est de trouver le meilleur équilibre entre main-duvre et revenu, en sécurisant le système fourrager face aux sécheresses, notamment en diversifiant les plantes pâturées (ex. avec lintroduction de sorgho sursemé et pâturé sur prairies). La deuxième exploitation, un GAEC avec 5 associés situé en Ille-et-Vilaine, produit 1,360 million de litres de lait bio par an pour 180 vaches, avec une attention forte apportée à la gestion des ressources alimentaires, en particulier lherbe. La dernière exploitation est un GAEC de 4 associés et 6 salariés, qui a axé son système sur la recherche de lautonomie à tous les niveaux, jusquà lénergie, qui a opté pour la monotraite et qui transforme la moitié des 350 000 litres produits annuellement.
« Lirrigation des prairies assure le rendement et la qualité de lherbe »
Annick CONTÉ, AuteurEtienne et Mathieu Boudvin, producteurs de lait bio dans le Sud de la Sarthe, ont fait le choix de revoir en profondeur leur système fourrager en développant lirrigation des prairies, dans le but de produire une herbe de qualité régulière et de renforcer leur autonomie alimentaire, notamment protéique. Si, avant, ils irriguaient 80 hectares de maïs et 20 ha de prairies pour nourrir des vaches toujours en bâtiment, ils ont ensuite fait le choix de produire du lait bio avec un maximum de pâturage et un fourrage de qualité, grâce à lirrigation de 80 ha de prairies et de 20 ha de maïs grain et à la mise en place dun séchage en grange. Lirrigation des prairies permet de produire plus (un gain de 4 tonnes de matière sèche/ha), de façon plus régulière et davoir une herbe plus riche, notamment en protéines. A ce jour, ce GAEC a une autonomie protéique de 91% : ils nachètent pas de correcteur azoté, mais de lherbe auprès dun producteur bio de la commune et 60 tonnes de maïs grain sur les 230 consommées dans lannée. Malgré la crainte des éleveurs, le troupeau a produit plus de lait que prévu avec ce nouveau système, grâce au bon potentiel génétique des vaches. Pour ces producteurs, ce nouveau système leur permet dêtre plus sereins au niveau économique, mais aussi face à la réglementation environnementale ou à la demande sociétale, tout en « retravaillant avec des méthodes traditionnelles et naturelles ».
Un accord cadre entre l'OP bio Seine et Loire et Lactalis
Annick CONTÉ, AuteurUn accord-cadre a été signé entre Lactalis et quatre partenaires (OP bio Seine et Loire, OP bio de lEst, Unicoolait, Ucanel) sur le projet de marque de lait bio Lactel « Bio engagé ». Deux années de travail ont été nécessaires pour transformer une initiative des producteurs de lOP bio Seine et Loire en un projet de marque. Cette OP avait, dès 2016, élaboré une charte qui allait au-delà de la réglementation bio. Les producteurs de cette OP, Lactalis et les 3 autres partenaires sen sont inspirés pour mettre en place et valoriser une démarche de progrès volontaire dans les exploitations. Elle se base sur un plan de cinq ans avec des objectifs précis : un minimum de 180 jours de pâturage et de 75 % dherbe dans la SFP ; une place par vache à létable et à lauge ; moins de 300 000 cellules en moyenne sur lannée ; moins de 30 % de mammites, de 10 % de boiteries et de 5 % de boiteries sévères ; une sensibilisation aux gaz à effet de serre (diagnostic Cap2ER niveau 1) ; la plantation darbres ; des formations aux médecines complémentaires. Lengagement dans cette démarche est valorisé par une prime de 5 /1000 L. Laccord-cadre lié à cette démarche porte également sur la détermination du prix du lait bio : il sera adapté tous les trimestres en fonction des risques climatiques (suivant lindice Isop de pousse de lherbe et lindice Ipampa de lévolution des coûts de production).
La filière se dote dun socle de seize indicateurs de bien-être animal
Annick CONTÉ, AuteurDans la filière bovins lait, seize indicateurs de bien-être animal seront intégrés dans la charte de bonnes pratiques délevage du Cniel. Les seize indicateurs sont : la place à lauge, la note détat corporel, la place pour labreuvement, la note de propreté du poil, la place de couchage, les blessures, les boiteries, les cellules somatiques, les mammites cliniques, la mortalité, le plan de gestion de la santé, les pratiques lors de lébourgeonnage, les pratiques de distribution du colostrum, laccès à une aire dexercice, le plan de gestion des évènements climatiques extrêmes et la distance dévitement. À travers cela, lobjectif est à la fois de valoriser les savoir-faire des éleveurs, de mettre en place une démarche de progrès, mais aussi dapporter une réponse aux clients. Le guide dévaluation nécessite encore quelques points de finalisation, mais les premiers audits sont prévus au 1er janvier 2020.
Mobilisation collective pour le lait de montagne
Annick CONTÉ, AuteurAlors que les différents atouts du lait de montagne sont en phase avec les attentes des consommateurs, les deux tiers des 3,4 milliards de litres de lait de montagne produits chaque année sont souvent insuffisamment valorisés. Une réflexion collective a démarré au sein de la filière lait de montagne pour y remédier. Depuis cinq ans, le marché du lait est dans une situation difficile liée à la fin de l'organisation commune du marché du lait. Comparés aux élevages laitiers situés en plaine, les élevages de montagne ont plus de mal à surmonter cette situation en raison de leurs coûts de production supérieurs (de 30 à 40 % supérieurs daprès le CNIEL). Les zones les plus touchées sont les Pyrénées et le Massif Central : - 22 % et 14 % de collecte en une décennie. Bien que les appellations laitières soient plus présentes dans les massifs montagnards, elles ne valorisent quun tiers du lait de montagne. Le poids des AOP est dailleurs très variable dun massif à lautre : les AOP valorisent plus de 80 % du lait en Savoie et dans le Jura, mais moins de 25 % dans le Massif Central. Il faut également noter que le maintien de ces élevages impacte aussi la dynamique de ces territoires ruraux : le lait de montagne représente 40 000 emplois directs. Les acteurs de la filière espèrent que les pouvoirs publics vont les accompagner en compensant le surcoût de production et de collecte.
Pas d'inquiétude sur les débouchés du lait bio
Annick CONTÉ, AuteurLes acteurs de la filière lait biologique ne semblent pas inquiets sur les débouchés du lait bio. Au contraire, ils craignent un manque plutôt quune production excédentaire. Cest ce qui est ressorti de la conférence organisée par Initiative Bio Bretagne, au Space, en 2019. La stagnation de la consommation de lait liquide bio en 2017 avait soulevé quelques inquiétudes, mais il sest avéré que cette stagnation était plutôt liée à un problème doffre et la consommation est repartie à la hausse. Alors que la gamme de produits laitiers bio sétend (notamment les fromages), la ressource pourrait venir à manquer en raison des départs en retraite des agriculteurs. En effet, la moyenne dâge des producteurs bio est relativement importante (les conversions seffectuent souvent sur le tard), et le réservoir de producteurs prêts à se convertir sépuise. Une autre problématique a été soulevée lors de cette conférence : la lisibilité des produits bio. Il est important de continuer à communiquer dessus et de ne pas perdre les consommateurs avec des segmentations supplémentaires.
Étude de lInstitut de lÉlevage : La production laitière bio en plein boom en Europe
Annick CONTÉ, AuteurUne étude a été réalisée par lInstitut de lÉlevage et lITAB sur la filière lait bio en Europe du Nord (Allemagne, Autriche, Danemark et Royaume-Uni). Elle montre que : - les systèmes de production bio sont très différents dun pays à lautre (taille des cheptels et niveaux de production, cahiers des charges ) ; - lorganisation des filières est également très diverse avec un seul logo national bio au Danemark et un contrôle par LÉtat, comparé à une profusion de marques bio privées en Allemagne par exemple ; - lAllemagne devrait jouer un rôle clé dans les échanges de lait bio à lavenir, avec le Danemark et lAutriche, pays exportateurs. En effet, elle importait un tiers de sa demande intérieure mais sa production a fortement augmenté et elle pourra désormais couvrir sa demande ; les autres pays se tournent ainsi vers de nouveaux marchés (Chine, Moyen Orient, États-Unis ) ; - le véritable enjeu actuel semble non pas un éventuel déséquilibre offre/demande mais plutôt le risque de déconversion lié aux difficultés dapprovisionner les élevages en aliments bio ; - en France, le risque vient plutôt de la concurrence des autres démarches de démarcation pour le lait (lait de pâturage, sans OGM, etc.). Latout des élevages français réside dans leur autonomie alimentaire, facteur clé de résilience.
Un projet de 3 600 kW aux mains de 110 agriculteurs
Annick CONTÉ, AuteurEn Mayenne, lunité de méthanisation Agrimaine, composée dun bâtiment de stockage sous atmosphère contrôlée et de deux méthaniseurs de 12 000 m3, est en train de se construire. Le projet représente un investissement de 25 millions deuros. Deux moteurs produiront 30 000 MWh/an (ce qui équivaut aux besoins de 200 personnes), tandis que la chaleur produite alimentera une fromagerie de Lactalis. SAS Agrimaine traitera 120 000 tonnes de biomasse, dont 95 000 tonnes de fumier, 8 000 m3 de lisier, seulement 12 000 tonnes de CIVE (Culture Intermédiaire à Vocation Energétique), ainsi que des sous-produits dopportunité. Dans un rayon de 25 km, 110 exploitations en polyculture-élevage (60 à 70 vaches et 80 à 100 ha) sont investies dans ce projet. Il a été porté par Laurent Taupin et Patrick Forêt, deux agriculteurs qui voyaient en la méthanisation une solution davenir, mais dont les exploitations ne permettaient pas davoir des volumes de biomasse suffisants pour la mettre en place. Ils ont eu alors lidée dune méthanisation collective à côté dune fromagerie puisque cette dernière a un besoin régulier en chaleur. Cette dernière a accepté à condition que la méthanisation couvre un tiers de ses besoins. Cest ce qui a dimensionné Agrimaine. Avant de pouvoir commencer la construction, les 110 agriculteurs ont rencontré de nombreuses difficultés. Après de nombreux rebondissement, SAS Agrimaine voit le jour grâce à laide dun fond dinvestissement dont les agriculteurs restent majoritaires dans la détention du capital.
Sécuriser la production de protéagineux en grains
Annick CONTÉ, AuteurLes rendements de féverole, lupin ou pois conduits en culture pure présentent de fortes variabilités. Pour tenter de les stabiliser, un essai a été mené en Bretagne et Pays de la Loire en semant un protéagineux à dose normale et en laccompagnant dune céréale en guise de plante de service (30 % de la dose pour les céréales dhiver et 20 % pour celles de printemps). Les mélanges testés sont uniquement binaires afin de pouvoir les vendre à des collecteurs bio. Les résultats montrent que ces associations permettent de mieux maîtriser les adventices notamment pour les mélanges contenant de lavoine. Concernant la date de récolte, certaines associations arrivent à maturité en même temps (pois de printemps ou lupin bleu avec de lorge, lupin bleu et féverole avec de lavoine de printemps). De plus, ces associations avec des céréales ne diminuent pas le rendement de la féverole, celui du lupin est légèrement impacté et celui du pois baisse (il est le plus sensible à la concurrence mais la céréale lui permet davoir un tuteur contre la verse et facilite sa récolte). Il reste cependant quelques améliorations à réaliser par rapport à la gestion des maladies : la biomasse est importante et les céréales ne sont pas une barrière physique suffisante pour limiter leur propagation. Pour diminuer ce problème, lidée serait de réduire la densité des protéagineux (70 % de la dose) sans que cela n'affecte le rendement.
Autosysel, un outil web pour plus d'autonomie
Annick CONTÉ, AuteurL'Institut de l'Élevage vient de lancer un nouvel outil web, Autosysel, visant à améliorer l'autonomie alimentaire, pour les cinq filières ruminants. Il permet tout d'abord de réaliser un autodiagnostic rapide du niveau d'autonomie fourragère et protéique par rapport à une moyenne nationale. Puis, un rapide questionnaire sélectionne des fiches techniques illustrant des leviers d'action, accompagnées de différents témoignages. Enfin, des diagnostics plus détaillés fournissent des contacts ciblés selon la filière et la région. L'accès est gratuit depuis www.autosysel.idele.fr
Combiner les potentialités de chaque race
Annick CONTÉ, AuteurLe croisement en production laitière bovine se développe. Certains pays sont très avancés, comme la Nouvelle-Zélande, les USA ou les Pays-Bas. Ainsi, pour ce dernier pays, 12 % des vaches laitières sont croisées. Avec seulement 1.5 % des inséminations artificielles premières en croisées, la France est loin derrière, mais ce chiffre est en progression de 30 à 40 % par rapport à 2010. Les éleveurs cherchent à jouer sur leffet bonus sur la production et la fertilité de lhétérosis et sur la complémentarité entre races pour améliorer les aptitudes fonctionnelles. Cet effet est sensible dès la première génération mais, si cette dernière est homogène, les suivantes sont plus hétérogènes. Depuis 2009, un groupe déleveurs herbagers bretons sest investi dans cette voie du croisement, en adaptant leur stratégie de sélection selon les spécificités de leur système. Ils sont aujourd'hui 27, dont 14 en bio. Les résultats du groupe sont intéressants, jusquau volet économique, avec un revenu disponible de plus de 3 000 /UTH en moyenne. Par ailleurs, des simulations économiques sur quinze ans, faites dans le cadre dune thèse, montrent un gain de marge brute de + 20 à 100 euros par vache et par an avec le croisement, mais plutôt à partir de la cinquième année.
Comment consommer moins d'antibiotiques
Véronique BARGAIN, Auteur ; Annick CONTÉ, AuteurPour réduire la consommation dantibiotiques, lapproche globale et les médecines complémentaires sont des leviers possibles. Tout dabord, une utilisation plus ciblée des antibiotiques, en évitant les prescriptions inutiles (pour la plupart des diarrhées des veaux ) permet de limiter leur utilisation. Des astuces pour limiter les traitements ou mieux les cibler sont données. Ensuite, les moyens de prévenir lapparition des pathologies sont abordés : quantité et qualité des aliments, apport en oligo-éléments et vitamines, drainage du foie à laide dhoméopathie et phytothérapie, limitation du stress, adaptation du logement des animaux (absence de courants dair, litière, etc.). Le témoignage de Pierre-André Beaupère, éleveur de vaches laitières en conventionnel, démontre lefficacité des traitements homéopathiques et phytothérapiques. Des solutions homéopathiques et phytothérapiques de stimulation de limmunité sont présentées, notamment dans le cas de traitements visant à drainer le foie ; de lutte contre les mammites, les traumatismes de la mise-bas ou la délivrance, le stress. Enfin, les objectifs du plan Ecoantibio 2, de 2017 à 2021, décliné en vingt actions, sont présentés.
Dossier : Changer de système : retour d'expériences
Véronique RYCHEMBUSCH, Auteur ; Annick CONTÉ, Auteur ; Emeline BIGNON, Auteur ; ET AL., AuteurUn changement dorientation ou de pratique peut impliquer l'ensemble dun système agricole. Ainsi, il convient de bien anticiper et de réfléchir à l'ensemble des impacts potentiels. Dans ce dossier, plusieurs agriculteurs témoignent des changements clés qu'ils ont opérés. Dans le Finistère, Fabrice Marchadour a orienté vers un système herbager économe l'exploitation laitière qu'il a reprise, initialement basée sur un modèle intensif. L'assolement a été revu et des races plus rustiques (Montbéliarde, Pie rouge des plaines, Jersiaise) ont rejoint le troupeau Holstein. Une conversion à la bio est envisagée, sujet pour lequel léleveur a d'ores et déjà rejoint un groupe de réflexion. Au Gaec des Vents, en Ardèche, en bio depuis 2009, un robot de traite a fait son arrivée en 2016. Pour faciliter ce changement avant l'installation du robot, les vaches ont été nourries à l'auge avec les mêmes aliments que ceux distribués ensuite au robot. En Vendée, les associés du Gaec le Moulin ont cherché à réduire leurs coûts de production en développant les prairies (plus grande surface, flore plus variée) et le travail du sol a été simplifié. Un nouvel équilibre a été peu à peu trouvé, notamment grâce à l'échange d'expériences. Ce système laitier devrait encore évoluer, vers le zéro concentré et l'agriculture bio. A lEARL de la Voix lactée, dans lEure, linstallation dun second associé a augmenté le quota. Pour le produire totalement sur la même surface, la production a été intensifiée, notamment en améliorant les bâtiments délevage (logettes, salle de traite) et en revoyant la ration. Dans le Cantal, deux ans après sa création, le Gaec Navarro sest lancé dans la transformation fromagère sous lAOP Salers. Cela a nécessité dimportants changements pour cet élevage qui sorientait dabord vers un système plus intensif.
Raphaël Roche dans la Loire : « Jessaie dêtre efficace dans toutes les tâches »
Annick CONTÉ, AuteurRaphaël Roche est un éleveur de bovins lait dans la Loire qui produit seul 320 000 litres de lait, avec un troupeau de 48 Montbéliardes sur 77 ha, dont 48 de prairies permanentes. Ses résultats économiques sont éloquents avec 56 900 dexcédent brut dexploitation en 2016. Pour cet éleveur, il est primordial « dêtre efficace dans toutes les tâches. Et danticiper, pour ne pas se faire déborder, avoir le temps de prendre du recul et mettre les chiffres sur la table ». Tout est réfléchi au mieux pour une cohérence maximale et les investissements sont réalisés au fur et à mesure selon les besoins et les capacités de remboursement de lexploitation. Raphaël Roche sest lancé un nouveau défi : il a commencé sa conversion en AB. Pour lui, il est essentiel, pour lavenir de son exploitation, de générer plus de valeur ajoutée. Il veille à la bonne santé de ses animaux : peu de mortalité, bonne valorisation des veaux, bonne qualité du lait, et maîtrise ses charges alimentaires, autant déléments qui expliquent les résultats obtenus par cet éleveur qui vise aussi à de bonnes qualités de travail, via lamélioration des bâtiments ou des outils ou encore par la pratique des vêlages groupés permettant la fermeture de la salle de traite du 15 juillet au 15 août.
Zoom sur les traitements vétérinaires autorisés en bio
Annick CONTÉ, Auteur ; Laurence JOUET-ELIE, AuteurCet article rappelle les principales règles en termes de traitements vétérinaires, en bio. En premier lieu, figurent : la priorité à la prévention et l'interdiction de traiter en préventif en allopathie, l'utilisation de médecines alternatives de préférence aux médicaments allopathiques. Le nombre de traitements allopathiques curatifs, hors vaccins et antiparasitaires, est limité à 3 sur 12 mois, pour les animaux ayant une vie de plus de 1 an. Le nombre dantiparasitaires nest pas limité, mais ceux-ci ne doivent être administrés quen curatif. Un traitement comprend le protocole de soin pour une maladie, et non uniquement ladministration dun médicament. Le délai dattente après la prise d'un médicament est doublé et ramené à 48h sil ny en a pas. Lutilisation dhormones pour maîtriser la reproduction est interdite, mais elle est autorisée dans le cas dun traitement clinique (kyste ) et compte alors comme un traitement. Le nouveau règlement ne devrait pas apporter de changement sur cet aspect.
Une augmentation des volumes de lait bio partout en Europe
Annick CONTÉ, AuteurLes volumes de production en lait bio sont en augmentation partout en Europe, de nombreuses conversions en bio s'opèrent dans la majorité des pays et la demande en lait bio continue de croître. Pour Fiona Marty, de la FNAB, la forte augmentation des volumes prévue en 2017 et 2018 comporte un risque réel de déstabilisation des prix. Cependant, l'augmentation de la demande prévue en 2018 (environ 10 % selon les estimations) devrait rééquilibrer le marché.
Un abattoir collectif qui gagne de l'argent
Annick CONTÉ, AuteurEn 1996, les éleveurs du Beaufortain (73) ont failli perdre leur abattoir de proximité. Mais, c'était sans compter avec la détermination de la coopérative "La Laitière du Beaufortain", qui a réussi à convaincre la communauté de communes de fournir le terrain et de financer la moitié de l'investissement nécessaire à la construction d'un abattoir aux normes, apportant elle-même l'autre moitié du financement. La Sica viande du Beaufortain assure la gestion complète de la structure : finances, personnel, amont éleveurs, effluents, maintenance... Cette structure de commercialisation a été créée dans la foulée par 36 agriculteurs. Elle rachète les animaux à l'abattoir qui appartient à la communauté de communes, commercialise la viande et redistribue toute la plus-value aux éleveurs, leur permettant ainsi de bien valoriser leurs vaches de réforme.
Lutte contre le réchauffement climatique : Des leviers d'action souvent générateurs de revenus
Annick CONTÉ, AuteurL'Institut de l'Élevage, la CNE, le Cniel et Interbev ont organisé un colloque, en juin dernier, avec pour thème : "L'élevage de ruminants, acteur de solutions climat". Au cours de ce colloque, le travail mené par les filières ruminants pour réduire leur empreinte carbone a été mis en avant. Des solutions pour contribuer à lutter contre le réchauffement climatique sont mises en uvre par des éleveurs qui témoignent qu'elles peuvent être également source de revenus. En production laitière, par exemple, le plan Carbon Dairy devrait permettre d'atteindre l'objectif européen de 20 % de réduction des GES d'ici 2025, tout en veillant à la performance économique, sociale et environnementale des élevages laitiers. Le rôle des prairies pour stocker les GES, qui est en passe d'être reconnu dans les méthodes d'évaluation environnementale, a également été abordé. Les points clés du colloque sont présentés dans l'article : - Une empreinte carbone nette du lait de 0,7 kg eqCO2/litre ; - Déjà une baisse de 15 % des émissions en vingt ans ; - Beaucoup de leviers qui "rapportent" ; - CAP2R pour évaluer les émissions de son atelier ; - Près de 4000 fermes dans Carbon Dairy.
L'Ouest prend l'autonomie protéique à bras le corps
Annick CONTÉ, AuteurA elles seules, les régions Bretagne et Pays de la Loire importent l'équivalent de la production de 3 millions d'hectares de protéagineux, alors que leur SAU cumulée est de 4 millions d'hectares. Face à ce déficit de protéagineux, ces deux régions s'engagent dans un projet nommé Apela, qui a pour but d'augmenter la production de fourrages riches en protéines. Ce projet durera quatre ans et sera soutenu financièrement par les deux Régions, puis par le Feader. Cinq axes de travail sont retenus : 1) Innover dans les techniques d'implantation de luzerne et mieux la valoriser dans les rations ; 2) Comprendre l'impact de la date de récolte sur la qualité protéique des ensilages de mélanges de légumineuses annuelles ; 3) Augmenter la durabilité des prairies graminées-légumineuses ; 4) Mesurer l'impact des maïs population biologiques dans les rations des vaches laitières ; 5) Élaborer un logiciel de diagnostic de l'autonomie protéique en bovin lait.
PAC 2015 : Comment obtenir votre « paiement vert »
Annick CONTÉ, Auteur ; Nicole OUVRARD, AuteurLe paiement vert est introduit par la nouvelle PAC, il représentera 30 % des aides du premier pilier. Son montant sera proportionnel au Droit à paiement de base, avec une moyenne de 80 /ha. Son versement est conditionné au respect de 3 exigences pour toutes les exploitations européennes : 1) l'équivalent de 5 % des surfaces labourables doit être déclaré «surface d'intérêt écologique » (SIE) ; 2) respecter la classification des cultures ; 3) maintenir les prairies permanentes. Les producteurs biologiques recevront automatiquement le paiement vert. Les exploitations conventionnelles ne sont pas toutes concernées par les mêmes conditions pour obtenir ce paiement. L'article détaille ces conditions selon la SAU des exploitations et donne les coefficients de calcul des SIE. Les obligations de diversification d'assolement sont également détaillées. En comparaison à l'écoconditionnalité, les contrôles des paiements verts vont être renforcés : 5% des agriculteurs seront désormais contrôlés.
Feu vert pour le robot de traite mobile de Trévarez
Annick CONTÉ, AuteurLa ferme expérimentale de Trévarez, dans le Finistère, a choisi de mettre en place un robot de traite mobile dans un système en conversion bio. L'objectif est de concilier traite robotisée et pâturage. En effet, dans le système concerné, le principal îlot de parcelles n'est pas accessible du bâtiment. Le robot de traite, installé dans un caisson tracté, pourra donc être placé sur une plateforme bétonnée au milieu de ces parcelles pendant la période de pâturage. La conversion en bio engagée pour cette partie de la ferme expérimentale est cohérente avec la recherche d'un système très herbager et économe, et d'une meilleure valorisation du lait. Cette installation sera l'objet d'une expérimentation dans les années à venir.
Pas plus d'émissions de gaz à effet de serre en système bio
Annick CONTÉ, AuteurContrairement aux idées reçues, les élevages biologiques ne rejettent pas plus de gaz à effet de serre (GES) que les élevages conventionnels relativement peu intensifs. Ceux-ci étant les plus susceptibles de passer au bio, leur conversion éventuelle n'entraînera pas d'augmentation majeure de leurs émissions de GES. Ces résultats sont issus d'une étude menée sur trois ans dans 46 élevages laitiers bio et conventionnels, dans le cadre du projet Casdar CedABio. La méthodologie d'évaluation de ces émissions de GES est décrite dans cet article. Leur augmentation due à un cheptel plus important pour un même niveau de production est compensée par une plus grande autonomie et un stockage de carbone dans les sols plus important, en lien avec la plus grande part de surfaces en prairie. Par ailleurs, l'impact des élevages sur l'eutrophisation a également été mesuré. Il est moindre dans les élevages bio qui présentent des bilans en phosphore et en azote moins excédentaires que dans les élevages conventionnels (respectivement -25 kg P2O5/ha SAU et -57 kg N/ha SAU). Ces fermes ont également une meilleure efficacité énergétique.
Six mélanges multi-espèces en test depuis quatre ans
Annick CONTÉ, AuteurDans un contexte où les périodes de sécheresse sont de plus en plus fréquentes, les éleveurs sont à la recherche de prairies plus résistantes. Le Pôle d'Expérimentation et de Progrès Bovins Lait, en Rhône-Alpes, a mis en place depuis quatre ans une expérimentation sur les prairies multi-espèces. Six mélanges ont été testés dans la Drôme, avec des conduites en sec et en irrigué, en conventionnel et en bio. Pour chacune de ces modalités, les expérimentateurs ont regardé le rendement obtenu et le comportement de la flore. Les mélanges les plus performants sont le « Saint-Marcellin » (à dominante fétuque-dactyle) au pâturage et les mélanges « multiluzerne » et « multisainfoin » en fauche (plus de 11 t MS/ha en sec). L'irrigation a permis d'améliorer les rendements et c'est le « multisainfoin » qui a le mieux résisté aux conditions sèches. L'essai va être conduit encore quelques années pour estimer à plus long terme la pérennité de ces prairies multi-espèces (7 à 8 ans au total).