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Auteur Bernard GRIFFOUL |
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« Avec la bio, nous vivons bien avec 60 vaches »
Bernard GRIFFOUL, AuteurLe GAEC des Gauds, géré par Bénédicte et Philippe Chausse, est basé dans les Monts du Pilat (Loire), entre 900 et 1 000 mètres daltitude. En 2015, malgré une bonne production de lait, les résultats économiques de la ferme nétaient pas satisfaisants en raison des fortes variations du prix du lait conventionnel et des coûts élevés engendrés par leur système laitier intensif en zone de montagne. Les éleveurs ont alors entamé une conversion à lagriculture biologique avec laide de Jean-Pierre Monier, référent bovin lait bio à la Chambre dagriculture dAuvergne-Rhône-Alpes. Cette conversion sest bien déroulée, sans baisse de productivité (8 500 L/vache). Elle a toutefois nécessité une forte réorganisation des rotations de cultures (pour sortir du système maïs sur maïs), avec une introduction massive de légumineuses. Bénédicte et Philippe Chausse arrivent ainsi à avoir de faibles coûts alimentaires. Leur coût de concentrés (51 /1 000 L) est dailleurs équivalent, voire inférieur, à celui des éleveurs conventionnels, alors quen bio, laliment coûte deux fois plus cher. Cet article explique plus amplement le système fourrager mis en place sur cette ferme depuis sa conversion à la bio. Il détaille également les résultats technico-économiques (année 2020), et apporte des données sur les principaux produits et charges (ramenés aux mille litres pour pouvoir les comparer avec d'autres fermes laitières). Les résultats technico-économiques sont comparés à un cas-type bio AuRA (2019).
La betterave fourragère simplante dans lAveyron
Bernard GRIFFOUL, AuteurUne vingtaine déleveurs laitiers (vaches et brebis), basés en Aveyron, en Lozère, dans le Tarn et dans le Lot-et-Garonne, ont relancé la culture de la betterave fourragère pour alimenter leurs animaux. Ces éleveurs ont fait le choix de séquiper en conséquence via la Cuma DEI (Départementale énergies innovations), afin de faciliter la conduite de cette culture. Au fil des années, les matériels se sont spécialisés : semoir mécanique à 12 rangs spécifique pour les betteraves, GPS, bineuse 12 rangs autoguidée, récolteuse Ces éleveurs ont, néanmoins, rencontré plusieurs difficultés : il faut avoir suffisamment de terrains plats et denvergure (les matériels sont imposants) pour pouvoir assurer une rotation de quatre ans. Les nombreux cailloux qui jonchent le sol au moment de la récolte et les altises représentent les deux autres principales difficultés. Un quart des surfaces cultivées sont en bio. Pour lutter contre les ravageurs, certains éleveurs bio préfèrent acheter des plants démarrés. La culture est, en effet, surtout fragile de limplantation jusquau stade six feuilles (elle devient ensuite très résistante, notamment face à la sécheresse). Mais, le coût de ces plants est très élevé : de 1 500 à 2000 /ha, auquel il faut ajouter la main duvre (6 à 8 personnes).
« Du temps libre et pas trop de capital pour assurer la succession »
Bernard GRIFFOUL, AuteurLaurène Douix est éleveuse de vaches laitières biologiques en Haute-Loire. Elle gère le Gaec La Clef des Champs avec deux autres associés : Quentin Pagès (installation hors cadre familial) et Florian Douix (un cousin). Leur objectif est de vivre correctement et davoir une vie à côté de leur travail, soit gagner de 2 000 /mois et d'avoir au moins cinq semaines de congés par an. Cette vision était déjà partagée par la génération précédente, cest-à-dire les parents et la tante de Laurène. Ses parents, Mireille et Patrice, ont créé la ferme laitière, puis se sont associés en GAEC avec sa tante, Martine, qui a commencé une activité fromagère en transformant une partie du lait en fromages aux artisous (un acarien qui colonise la croûte pendant l'affinage). Lactivité de transformation sest très vite développée pour atteindre le niveau actuel : 110 000 L de lait transformés par an. Le GAEC est également passé en bio en 2016. Il livre entre 100 000 et 125 000 L de lait bio à Sodiaal. Le système de production repose donc sur une quarantaine de vaches et sur la transformation laitière. Il permet aux trois associés de se rémunérer correctement et de prendre des vacances. Sur cette ferme, lobjectif a toujours été de conserver un système simple pour pouvoir se remplacer facilement. Un autre objectif partagé est de ne pas trop augmenter le capital pour faciliter la reprise et linstallation, concept qui a déjà fonctionné puisque la nouvelle génération a pris la relève.
Le bio, entre prévention et médecines alternatives
Bernard GRIFFOUL, AuteurEn Rhône-Alpes, une enquête a été réalisée auprès de 17 éleveurs laitiers bio afin de cerner les évolutions de leurs pratiques vétérinaires depuis leur conversion. Globalement, les antibiotiques et les traitements systématiques sont moins utilisés en AB. Les éleveurs bio misent beaucoup sur la prévention : alimentation, propreté des logements, gestion des parasites Par ailleurs, ils ont davantage recours aux médecines alternatives : phytothérapie, homéopathie et aromathérapie. Cet article présente les méthodes préventives et alternatives utilisées en bio en matière de santé mammaire, de santé des veaux, de gestion du parasitisme et de prévention des boiteries. Il apporte aussi quelques données économiques sur les frais vétérinaires (en /VL, et en /1000 L) ainsi que sur les coûts des traitements.
En bio, des revenus qui vont du simple au triple
Bernard GRIFFOUL, AuteurUne étude des Cerfrance d'Auvergne-Rhône-Alpes s'est penchée sur les résultats économiques de 86 exploitations bovines laitières biologiques pour la campagne 2017. Au sein de ce groupe, de grandes disparités de performances apparaissent : l'EBE va du simple au double, le revenu disponible/UTH du simple au triple... Pour le groupe des exploitations les plus performantes, le prix d'équilibre qu'il faudrait atteindre pour couvrir les dépenses courantes, les annuités et la rémunération des exploitants serait de 375 /1000 L, alors qu'il est de 514 /1000 L pour les exploitations les moins performantes économiquement. Or, le prix du lait est quasiment le même pour tous (455 à 460 /1000 L). D'après les experts de Cerfrance, ces disparités reposent, entre autres, sur le coût alimentaire : les autonomies en fourrages et en concentrés sont des leviers forts pour les exploitations laitières biologiques.
Dossier : Les clés dune méthanisation vertueuse
Costie PRUILH, Auteur ; Bernard GRIFFOUL, Auteur ; Véronique BARGAIN, Auteur ; ET AL., AuteurLa France compte actuellement près de 600 unités de méthanisation agricole. Plus de mille trois cents autres unités seraient en projet. Bien quelles puissent contribuer au maintien de lélevage, les controverses liées aux méthaniseurs se sont multipliées, ces dernières années. En cause, des pollutions provoquées par certaines unités ou des systèmes trop dépendants des cultures qui, lors de sécheresses, font monter les enchères sur les fourrages et co-produits nécessaires aux éleveurs. Il est essentiel que lemballement pour la méthanisation naboutisse pas au montage de projets peu cohérents ou qui ne sinscriraient pas dans leur territoire. Ce dossier, consacré à la méthanisation vertueuse, commence par expliquer pourquoi et comment la méthanisation agricole, quelle soit petite, moyenne ou très grande, peut être agroécologique et participer au développement territorial. Dans une interview, Jean-Marc Onno, président de lAAMF (Association des agriculteurs méthaniseurs de France), décrit le modèle défendu par lAAMF, ainsi que les différents travaux réalisés par cette association pour que les ateliers de méthanisation soient plus cohérents (maîtrise technique, guide de bonnes pratiques, charte ). Les deux articles suivants apportent des informations sur la valorisation des co-produits de la méthanisation : lun explique comment le digestat, sil est bien utilisé, peut être bénéfique en matière de fertilisation ; lautre présente lun des premiers méthaniseurs avec récupération de CO2 (le biogaz est constitué à 55 % de CH4 et à 45 % de CO2, ce dernier peut être utilisé pour les tomates sous serre). Ce dossier fournit ensuite les principaux résultats dun suivi, réalisé par lInstitut de lÉlevage durant un an, sur deux petites unités de méthanisation : ces dernières sont rentables à condition de viser une autonomie en intrants la plus complète possible. Le dernier article présente une très grande unité de méthanisation, lunité Agrimaire (3 600 kW de puissance), qui sinscrit dans un objectif déconomie circulaire et repose à 85 % sur des effluents délevage qui proviennent de 110 fermes.
« Il nous faut des vaches pour les cultures » ; Être éleveur dans un désert laitier
Bernard GRIFFOUL, AuteurDans le Gers, le Gaec du village fait partie des derniers producteurs de lait du département. Alors que les autres producteurs se sont quasiment tous spécialisés en grandes cultures, les trois associés de ce GAEC restent convaincus des bienfaits agronomiques des systèmes en polyculture-élevage. Ils exploitent 210 ha de SAU, dont 45 ha de SFP (30 ha de luzerne, 7 ha de prairies temporaires et 8 ha de prairies permanentes) et 131 ha de cultures. Ils produisent également 530 000 L de lait avec un troupeau de 80 vaches Primholstein. Cette année, ils ont converti 52 ha en bio. Ce choix, avant tout économique, a largement modifié leur assolement pour privilégier des cultures rémunératrices en AB (blé tendre, lentille, pois chiche, haricot rouge, pois cassé, soja et ail), ainsi que des cultures qui se récoltent tôt (afin déviter que les adventices ne grainent). Les associés envisagent également de convertir leur troupeau à lautomne prochain. Ils ne lont pas fait simultanément car ils étaient réticents face à la difficulté de maîtriser le coût alimentaire. La conversion du troupeau se traduira par une réduction du cheptel (60 VL), un changement de race (Montbéliarde ou Simmental) pour améliorer les taux, un changement dalimentation (ensilage et foin de luzerne, céréales de la ferme et co-produits bio).
Trévarez, quasi-autonome en éléments fertilisants
Bernard GRIFFOUL, Auteur ; Paul LANDRIN, AuteurLa ferme expérimentale de Trévarez, dans le Finistère, conduit deux systèmes laitiers distincts : l'un en conventionnel avec un cheptel de 130 vaches, en démarche bas carbone depuis 2018 ; et l'autre en bio avec 65 laitières. La quasi-totalité des besoins de la station expérimentale en azote, phosphore et potasse est assurée par ses fumiers et ses lisiers. Sur le système en agriculture biologique, 200t de fumier et 1100m3 de lisier sont épandus sur les 85 ha de cultures et de prairies. Pour limiter les pertes en azote, les épandages sont réalisés avec une tonne à pendillards.
Dossier : La face cachée du mouvement végan
Bernard GRIFFOUL, AuteurCe dossier s'intéresse aux mouvements anti-élevage (végans, animalistes, antispécistes ) à leur idéologie, à leurs revendications, à leurs actions, mais aussi à leurs limites, à leurs excès, aux conflits dintérêts, à leur face cachée (avec notamment le lobby de la viande artificielle en embuscade), en établissant bien la différence entre ces mouvements et ceux qui défendent le bien-être animal (les welfaristes), en travaillant avec les acteurs de la filière viande.
Dossier : Rendez vos vaches super résistantes
Costie PRUILH, Auteur ; Emeline BIGNON, Auteur ; Bernard GRIFFOUL, Auteur ; ET AL., AuteurCe dossier explique comment renforcer limmunité des bovins, et plus particulièrement des bovins lait. Bien quécrit dans un contexte conventionnel, il aborde des notions sur la santé animale, ainsi que des éléments techniques applicables à lagriculture biologique. Il aide tout dabord à comprendre ce quest le système immunitaire et comment le favoriser. Il sappuie pour cela sur les propos de Gilles Foucras, docteur en immunologie à lÉcole Nationale Vétérinaire de Toulouse. Six articles abordent ensuite différents leviers essentiels à maîtriser afin que les vaches soient en bonne santé et quelles puissent mieux se défendre face aux agents infectieux : identifier et limiter les différentes sources de stress, savoir gérer ses vaches taries, maîtriser les déficits énergétiques, apporter des minéraux et des vitamines via lalimentation, sélectionner ses animaux pour favoriser leur résistance, et enfin connaître les bénéfices de certains vaccins (vaccin contre les diarrhées néonatales, les maladies respiratoires des génisses et les mammites). Ce dossier est clôturé par le témoignage du GAEC des Minières, situé dans le Morbihan, où deux associés élèvent des vaches, très hautes productrices, en conventionnel. Ils expliquent pourquoi lalimentation est leur principal levier de prévention des problèmes de santé.
Dossier : S'adapter au dérèglement climatique
Costie PRUILH, Auteur ; Bernard GRIFFOUL, AuteurLe changement climatique semble bel et bien en marche. Dans ce contexte, les acteurs du monde agricole sont à la recherche d'informations et de solutions. Deux projets, présentés dans ce dossier, ont tenté de simuler les évolutions de plusieurs indicateurs climatiques (températures, pluviométrie, ETP) et agronomiques (rendements...) dans des futurs plus ou moins lointains : Climalait, piloté par l'Institut de lÉlevage, et AP3C, porté par le Sidam. Le premier a travaillé sur les systèmes laitiers de 29 petites zones agricoles de toute la France alors que le second s'est concentré sur le Massif Central. Les principaux résultats des projections réalisées sont présentés. Sur le terrain, les éleveurs se mobilisent déjà pour adapter leurs systèmes. Dans ce dossier, certains éleveurs de vaches laitières partagent leurs pratiques qui consistent essentiellement à augmenter et/ou à diversifier leurs surfaces fourragères. A l'Inra de Lusignan, dans la Vienne, les expérimentations mises en place visent à sécuriser un système très pâturant, par exemple par l'implantation de prairies multi-espèces avec de la chicorée, la mise en place de cultures fourragères annuelles, la réalisation de stocks sur pied, ou encore la plantation d'arbres fourragers.
"Le passage au bio a sauvé mon exploitation"
Bernard GRIFFOUL, AuteurNicolas Roybin, éleveur en Isère, a réussi sa conversion, alors quavant de passer en bio, son exploitation rencontrait de fortes difficultés avec la crise du lait en 2015. Le calcul était ambitieux : profiter de ses atouts (un système avec des atouts pour lAB, un troupeau à haut potentiel génétique, des robots de traite et dalimentation...) pour passer en AB en mettant en place un système plus cohérent, réintégrant le pâturage, mais tout aussi productif quavant car le but était aussi de racheter, sur une courte période, les parts sociétales de ses deux anciens associés, devenus salariés aujourdhui. Dès la première année de conversion, en 2016, le système a montré un bénéfice important qui sest confirmé en 2017 et 2018. Le système a été revu pour intégrer le pâturage mais aussi pour produire toute lalimentation nécessaire. Aujourdhui, lexploitation compte 85 vaches laitières (essentiellement des Montbéliardes) à 9300 l par an avec une autonomie alimentaire totale, grâce à une SAU de 385, ha dont 54 de maïs, 25 de soja, 17 de méteil, 30 de blé, 5 davoine, 10 de féverole, 4 de colza, 50 de luzerne et mélanges luzerniers, 102 ha de prairies temporaires (surtout des multi-espèces) et 59 de prairies permanentes. Cet éleveur fait particulièrement attention à ses rotations et à ses rations, et il cherche à éviter le salissement et à optimiser les stocks. Concernant les rations, il fait appel à un service de conseil qui vient quatre fois par an calculer les rations en fonction notamment des récoltes. Le fait de compter 4 UMO sur lexploitation, ainsi que des robots de traite et dalimentation, sécurise le système : plus de souplesse, plus daptitude à gérer les urgences... Avec la baisse des annuités prévue à partir de 2024 et le départ à la retraite de collaborateurs, ce producteur envisage à terme de réduire la production, nétant plus contraint par des coûts fixes élevés.
Des plaquettes de bois pour assainir l'aire paillée
Bernard GRIFFOUL, AuteurGabrielle et Samuel Maymard, du Gaec des Piades en Aveyron, élèvent 50 vaches laitières en conventionnel. Leur troupeau était victime de nombreuses mammites cliniques, en partie dues à une aire de couchage paillée trop petite. Les éleveurs ont alors commencé à utiliser des plaquettes de bois en sous couche de la paille, pour drainer et assainir laire paillée. Tous les mois et demi, laire de couchage est curée et 5 cm de plaquettes sont ajoutés en plus du paillage quotidien. Les mammites sont devenues plus rares et le temps de travail de Samuel, qui devait ébouser tous les jours, a été considérablement réduit. Plusieurs façons dutiliser les plaquettes existent. Par exemple, pour ses génisses, le Gaec des Piades utilise uniquement une couche de plaquettes (25 à 30 cm) jusquà la sortie des animaux. Cette méthode est adaptée puisque les génisses bougent beaucoup, contrairement aux vaches taries, pour lesquelles un paillage régulier est nécessaire. Dans tous les cas, le fumier est utilisable comme amendement. Pour Bernard Miquel, conseiller forêt à la Chambre dAgriculture de lAveyron, le coût de fabrication des plaquettes peut fortement varier et est à comparer avec le prix de la paille. Les plaquettes sont intéressantes pour les exploitations qui possédaient déjà du bois délagage et qui peuvent maintenant le valoriser. Cette méthode permet, en plus, de ramener la matière nutritionnelle exportée par les arbres sur la parcelle. Il faut néanmoins prévoir les outils nécessaires et des lieux de stockage.
Produire de la viande en système pastoral
Bernard GRIFFOUL, AuteurJean-Michel Favier est éleveur de bovins allaitants biologiques à Carlencas-et-Levas, dans lHérault. Lors de son installation, en 2012, sur 250 hectares de prairies, de parcours et de surfaces plus ou moins boisées, il cherche à adapter son système pour ne nourrir les animaux quà partir des ressources de la ferme. Il travaille sur trois directions : - la génétique, en achetant des génisses de race Aubrac ; - la valorisation maximale de toutes les surfaces, en étalant leur utilisation dans lannée et en y introduisant une flore diversifiée et riche en légumineuses ; - et la vente directe, dans deux magasins de producteurs. Aujourdhui, Jean-Michel Favier a un cheptel de 55 vaches, dont 35 vaches Aubrac, avec un chargement de 0,26 UGB/ha de SFP, sur 300 ha, dont 120 ha de prairies naturelles. Ses génisses sont saillies par un taureau Angus. L'engraissement se fait sans complémentation, notamment en hiver, où les animaux sont nourris au foin. Ses résultats économiques pour lannée 2017 sont présentés, ainsi que ses ventes danimaux : son EBE atteint 60 211 , soit 44% de son produit brut. Didier Gomès, animateur au Civam empreinte, précise que Jean-Michel Favier a nettement augmenté la rentabilité de sa ferme en diminuant la dépendance extérieure et le temps passé sur le tracteur.
Une ration mélangée distribuée par des convoyeurs
Bernard GRIFFOUL, AuteurA Séverac, en Aveyron, le GAEC des Grands Claux produit 2 750 hl de lait bio, avec ses deux bergeries contiguës regroupant 750 brebis, 250 agnelles et 50 béliers. Auparavant, il était en double troupeau : Roquefort et lait d'été. Désormais, avec un seul cheptel et une seule ration humide à gérer, les éleveurs Jean, Stéphane et Maxime Barascud ont cherché à perfectionner et simplifier la distribution de cette dernière. Ils ont opté pour une mélangeuse horizontale de 20m3, en poste fixe, et un transport de la ration vers les tapis par des convoyeurs. Les commandes sont centralisées devant chaque tapis. Bien que létalonnage du système fût complexe, les éleveurs sont satisfaits de la qualité structurelle de la ration et de la régularité de distribution. Ils ont pu diminuer leur temps de travail (25 minutes de préparation en moyenne, et 20 minutes de distribution). Linvestissement total, réalisé en 2015, de 160 000 , a en partie bénéficié de subventions de la part de lEurope, de lÉtat et de la Région. Maxime Barascud estime que « lagriculture biologique [leur] a permis dinvestir ». Leur lait est rémunéré 1,40/litre.
La viande bovine bio doit franchir un nouveau palier
Bernard GRIFFOUL, AuteurA lautomne 2019, la situation était compliquée sur le marché de la viande bovine bio. La sécheresse avait précipité la vente de certains animaux (manque de fourrages), ce qui a alourdi loffre alors quelle était déjà plus importante en raison des nombreuses conversions et que la consommation de viande est restée stable. Pour mieux gérer loffre sans diminuer les prix, la filière doit se consolider et continuer à se construire. Il faut savoir que la viande bio nest pas épargnée par les attaques "antiviandes", même si son image reste très positive, selon le sondage annuel dInterbev. Elle est majoritairement vendue en GMS où elle est souvent noyée au milieu du rayon conventionnel. Les steaks hachés restent le produit phare. Pour le reste de la carcasse, les boucheries traditionnelles narrivent pas à assurer la valorisation des produits nobles. Très peu de boucheries proposent de la viande bio : les animaux de très haute conformation ne sont pas assez nombreux pour répondre à la demande des bouchers qui misent souvent sur du très haut de gamme. Entre les deux, les magasins spécialisés continuent leur croissance (ex : Biocoop ouvre 20 boucheries par an). La RHD est également un débouché indispensable pour atteindre léquilibre matière mais, pour linstant, les appels doffres de la restauration collective ne sont pas adaptés à la bio (prix et critères trop contraignants).
Le bio épuise-t-il ses sols ?
Bernard GRIFFOUL, AuteurUne dégradation lente mais continuelle de la fertilité chimique des sols est observée dans les exploitations bio et sur les plateformes expérimentales AB. Elle touche principalement le phosphore et cette carence entraîne des pertes de rendement. Le capital phosphore et potasse des sols sétait constitué durant les Trente Glorieuses, avec des épandages massifs de scories phospho-potassiques, mais ces stocks sont en train de seffondrer. Le même constat est observé en agriculture conventionnelle mais les producteurs auront la capacité de corriger beaucoup plus rapidement cette carence que les agriculteurs bio. Selon Régis Hélias, ingénieur à Arvalis, il faut rechercher des solutions avant dêtre dans le mur. Il ne faut pas compter sur les engrais minéraux autorisés en bio pour corriger rapidement une baisse de teneur en phosphore, les formes organiques sont plus efficaces.
Dossier : Donnez du poids au produit viande
Bernard GRIFFOUL, AuteurCe dossier est composé de six articles portant sur la valorisation de la viande en élevage laitier. La viande est en effet souvent considérée comme un sous-produit dans ces élevages alors que plusieurs marges de manuvre peuvent améliorer sa valorisation. Le premier article décrit la place des vaches laitières dans loffre de viande bovine, ainsi que leur conformation : près dune vache sur deux est abattue avec un état de finition insuffisant, ce qui ne permet pas doptimiser les carcasses et représente une perte de valeur ajoutée pour les éleveurs et la filière. Il est accompagné de deux encarts : l'un est réservé à la filière FQRN (Filière Qualité Race Normande) mise en place avec Carrefour pour garantir une meilleure conformation des carcasses, et lautre indique les résultats dune étude réalisée afin de comprendre les motivations des éleveurs à finir ou non leurs réformes. Larticle suivant apporte des données technico-économiques sur lengraissement des réformes : la finition des animaux au pâturage reste loption la plus intéressante et lengraissement offre quasiment tout le temps une marge positive, plus ou moins élevée selon la période. Il est complété par le témoignage de Stéphane Le Marchand qui engraisse ses vaches Normandes. Le troisième article aborde lorientation de la sélection des aptitudes bouchères chez les races mixtes (Normande, Montbéliarde et Simmental). Sensuit le témoignage de la SCEA du Pavillon, dans la Loire, qui conduit son troupeau laitier pour optimiser le produit viande. Le cinquième article traite de la valeur marchande des veaux croisés : la pratique du croisement viande sur vache laitière a fortement augmenté depuis 2015, mais il ne garantit pas forcément un bon prix, tout dépend des croisements et de la conformation obtenue. Il est suivi dun article qui porte sur le choix des taureaux à viande. Un encart est réservé à Herbopack, une filière de production de viande à partir de troupeaux laitiers proposant des animaux croisés avec des races à viande.
Ensemble pour la santé animale et l'agroécologie
Bernard GRIFFOUL, AuteurLAssociation Vétérinaires Éleveurs du Millavois (Avem) assure un suivi des élevages et accompagne ses adhérents vers une transition agroécologique. Depuis quarante ans, lAvem facilite les échanges entre les savoir-faire des éleveurs et des vétérinaires. Elle compte aujourdhui 165 adhérents (dont deux tiers sont en ovins lait), et la moitié est en agriculture biologique, dans la région de Roquefort. Ses actions vont au-delà de la santé animale puisque lAvem sest engagée au fur et à mesure dans de nouvelles problématiques environnementales et sociétales pour mieux anticiper les évolutions (agriculture biologique, économie de lexploitation, agroécologie, développement international ). Sa politique sanitaire est principalement basée sur lécopathologie qui étudie le lien entre une pathologie, son environnement et les pratiques de léleveur. Le paiement des vétérinaires ne seffectue pas à lacte mais par une mutualisation du suivi : une partie est forfaitaire et lautre partie est variable selon le nombre danimaux et de visites. Léleveur a le choix entre deux ou trois visites annuelles de suivi (2 à 3 h), il bénéficie dune dizaine de formations par an et les visites durgence et les déplacements sont inclus. Cette association est également reconnue pour son expertise sur le lait de brebis bio. L'Avem participe à des projets de recherche et va accompagner ses adhérents dans une transition agroécologique grâce à la construction dune méthode de diagnostic visant à remettre de la cohérence technico-économique et environnementale dans les exploitations ovin lait.
Les galères d'une ligne haute tension
Bernard GRIFFOUL, AuteurJean-Michel Meyer, éleveur de vaches laitières en agriculture conventionnelle en Moselle, connaissait d'importants problèmes de production et de santé du troupeau depuis la mise en place d'une ligne haute tension à proximité de son élevage, il y a dix ans : baisse de production au pâturage, nombre de mammites et taux cellulaires élevés, mortalités inexpliquées chez les veaux, vaches et génisses Ne trouvant pas de solutions du côté de la zootechnie, il s'est tourné vers un géobiologue. Depuis que ce dernier a préconisé la pose de quatre grosses pierres en grès des Vosges le long d'une faille géologique qui traverse l'exploitation, les difficultés de l'élevage se sont nettement amoindries. Ce type de faille, lorsqu'elle est surmontée d'une ligne haute tension, pourrait capter et propager les champs électromagnétiques émis, diffusant ainsi leur nuisance.
Passer en bio pour simplifier le travail
Bernard GRIFFOUL, AuteurÉleveuses de brebis laitières dans l'Aveyron, Sylvie Combernoux et sa mère Joëlle Sigaud ont fait prendre un virage important à leur exploitation en 2016. L'élevage comptait auparavant 850 brebis, avec des mises bas organisées autour de deux périodes et, donc, de la traite toute l'année. Le lait était livré à l'entreprise Société pour la transformation en Roquefort. Toutefois, ce système était difficile à gérer et les deux éleveuses ont fait le choix de la simplification. Ainsi, elles ont réduit l'effectif de brebis (750 brebis, dont 650 en production), ont converti l'exploitation à l'agriculture biologique (première livraison de lait bio en 2016) et, avec la volonté de continuer à produire de l'ensilage d'herbe, ont dû changer de laiterie et livrent désormais à l'entreprise Le Petit Basque. En effet, Société n'accepte pas l'ensilage d'herbe pour sa filière bio. Une part de l'alimentation est toujours achetée, mais les surcoûts liés à la certification bio des aliments sont compensés par un meilleur prix du lait. Côté reproduction, une seule période de mises bas, avec des luttes assurées par des béliers génotypés sur plusieurs mois, a été conservée. Sylvie et Joëlle sont satisfaites de ce changement d'orientation, même s'il reste encore de nombreux points à affiner.
"La vente directe nous permet de vivre"
Bernard GRIFFOUL, AuteurLaurent Ardourel élève 450 brebis allaitantes de races bleue du Maine et berrichonne de l'Indre dans le Tarn-et-Garonne. Attaché à la "nature" et au "bon goût" des choses, il a converti son exploitation à l'agriculture biologique en 2014, après une période sous Label Rouge. Le troupeau est nourri intégralement avec les 200 ha de la SAU : 21 ha de céréales, 78 ha de prairies temporaires, 23 ha de prairies permanentes et 78 ha de parcours et landes. Avec trois périodes de mises bas, l'éleveur peut vendre des agneaux dix mois de l'année, abattus à 20-21 kg de carcasse. La viande est vendue en direct à 800 clients - des particuliers, mais aussi de grosses entreprises - installés localement ou à Toulouse et Bordeaux. La vente directe, ainsi que l'atelier de découpe de l'exploitation permettent à l'éleveur d'avoir un outil viable, qu'il cherche désormais à transmettre.
Complémentarité entre ateliers : La polyculture-élevage pourrait mieux valoriser ses atouts
Bernard GRIFFOUL, AuteurLa polyculture-élevage est un système qui résiste plus en France que dans les autres pays laitiers européens. Ses intérêts environnementaux (système agro-écologique) et économiques (réduction des intrants, autonomie alimentaire, répartition du matériel et de la main duvre) sont reconnus par de nombreux travaux scientifiques. Cependant, pour Christophe Perrot, chargé de mission économie et territoire à l'Institut de l'Élevage, ces avantages sont bien souvent sous-exploités. D'après son analyse sur le long terme (2008-2015) des résultats d'exploitations du réseau Rica (Réseau d'information comptable agricole), la faible intégration entre les ateliers d'élevage et de cultures entraîne des achats supplémentaires et une multi-spécialisation des fermes. Selon l'étude, seules 20 % des exploitations essayaient de tirer parti de la complémentarité entre ateliers. Un encart présente le projet de recherche CASDAR RED-SPyCE visant à produire des références sur les systèmes de polyculture-élevage. Le niveau de couplage de 1000 exploitations a été analysé. Il en ressort notamment que les fermes biologiques privilégient majoritairement un niveau de couplage élevé et présentent les meilleurs résultats économiques (résultat courant par UMO exploitant). La complémentarité n'est pas une fin en soi, mais un levier pour améliorer l'efficacité et la résilience, résume Pierre Mischler, de l'Institut de l'Élevage et co-animateur de ce projet.
GAEC de Fournoulet dans lAveyron : Du conventionnel à la bio, très naturellement
Bernard GRIFFOUL, AuteurLe GAEC de Fournoulet, élevage laitier en Aveyron, a commencé sa conversion en AB en 2010. Les deux associés ont longtemps hésité car ils ne voulaient pas remettre en cause leurs objectifs : une rémunération satisfaisante mais une qualité de travail et de vie tout aussi satisfaisante. « Du travail pour un, un revenu pour deux », résume lun des associés. Aujourdhui, avec une bonne maîtrise des charges et une conduite rigoureuse, lexploitation compte, depuis 2016, un salarié à plein temps : « un revenu pour trois avec du travail pour deux ». Avec 112 ha dont 8 de maïs ensilage et 33 ha de prairies permanentes, 70 PrimHolstein (avec du croisement 3 voies et du croisement viande sur une partie du troupeau), 500 000 litres produits par an pour une référence de 580 000, cest lefficacité économique qui est visée, en « adaptant la production à ce que le sol peut produire de manière économique ». Le pâturage est optimisé, les intrants réduits. La maîtrise de la santé et des résultats du troupeau na pas posé de problème avec la conversion. Par contre, le volet production végétale est encore source de questionnement. Le maïs ensilage a été réduit mais maintenu, et associé à des ensilage de méteils. Sur les céréales à grains, les rendements étant aléatoires, les éleveurs s'interrogent sur le maintien de cette culture. S'ils l'abandonnent pour acheter des grains à l'extérieur, ils espèrent utiliser la surface libérée pour aller vers une autonomie en protéines. Mais, là aussi, quel que soit au final leur choix, il sera fait après avoir examiné tous les impacts possibles, afin de toujours maintenir revenu et qualité de vie.
Les sommes de températures pour exploiter l'herbe au bon stade
Bernard GRIFFOUL, AuteurDans le Puy-de-Dôme, le GAEC des Mantagines élève des vaches laitières en bio et gère le pâturage grâce au suivi des sommes de températures. Cette technique permet de sadapter aux variations climatiques annuelles et aux différences daltitude dans la gestion des prairies. Martine et Christophe Coudert, exploitants du GAEC, et Jean Zapata, conseiller fourrage de lEDE du Puy-de-Dôme présentent lintérêt de cette technique et litinéraire suivi par le GAEC dans la gestion des prairies : pâturage de la mise à lherbe à la rentrée en bâtiment et récoltes en ensilage, enrubannage et foin. Ainsi, le GAEC valorise lherbe présente et obtient une bonne autonomie. Les principaux repères de sommes de températures pour des prairies "intensives" sont présentés.
Bien exploiter les vertus de la chicorée
Bernard GRIFFOUL, AuteurLa chicorée est une plante prairiale qui présente des atouts non négligeables : son système racinaire pivotant structure le sol et permet à la plante d'être productive même en temps de sécheresse, et ses valeurs alimentaires sont intéressantes. Des variétés sélectionnées en Nouvelle-Zélande sont testées en France par plusieurs agriculteurs, comme ce groupe d'une quinzaine d'éleveurs du Finistère, en agricultures biologique et conventionnelle. Souvent associée à des graminées et à des légumineuses, l'enjeu fort de la conduite de la chicorée réside dans le pâturage. Avec 15 % de matière sèche seulement, cette espèce ne peut pas être fauchée pour une valorisation en foin. Il convient alors de trouver les bonnes clés au pâturage pour habituer les vaches à cette nouvelle venue dans les prairies.
Dossier : Les conditions de la rentabilité en méthanisation
Costie PRUILH, Auteur ; Bernard GRIFFOUL, AuteurDe nombreux projets de méthanisation ont vu le jour en France, et les ministères de l'Agriculture et de lÉcologie ont affiché un objectif de 1000 méthaniseurs d'ici 2020. Cependant, des arrêtés et décrets sont toujours en attente, notamment en ce qui concerne le tarif de l'électricité... En effet, plusieurs d'entre eux ont pu rencontrer des difficultés de financement. Par ailleurs, la rentabilité réelle n'est pas toujours à la hauteur du prévisionnel. Ce dossier présente un tour d'horizon de la question, à travers les conclusions et expériences de l'Association des agriculteurs méthaniseurs de France (AAMF), du cabinet E-cube consultant, et de trois unités de méthanisation en fonctionnement, individuelles ou collectives, avec injection de biométhane dans le réseau urbain ou cogénération (production simultanée de chaleur et d'électricité).
GAEC de Terra Nostra, dans le Tarn : Le pâturage tournant pour une gestion rationnelle de lherbe
Bernard GRIFFOUL, AuteurLe GAEC de Terra Nostra, dans le Tarn, compte un troupeau de 380 brebis laitières et 50 vaches allaitantes. Depuis quatre ans, il a été mis en place du pâturage tournant. Aujourdhui, les éleveurs de ce GAEC ont trouvé le bon découpage en parcs des 18.5 ha dédiés à la pâture et les résultats sont là : augmentation de 30 % du nombre de brebis sur la même surface et une herbe mieux valorisée (par les animaux au pâturage avec une production laitière augmentée et par des surplus dherbe fauchés et non plus girobroyés, des parcelles prévues pour la pâture pouvant être au final fauchées sil y a trop dherbe). Larticle présente les points clés de lorganisation du pâturage mise en place pour obtenir ce résultat.
Lait bio : Sodiaal recrute des producteurs dans le Sud-Ouest
Bernard GRIFFOUL, AuteurLe groupe coopératif Sodiaal veut développer fortement sa collecte de lait bio dans le Sud-Ouest pour approvisionner son usine Nutribio de Montauban. L'objectif vise à porter la collecte à 32 millions de litres d'ici à 2020, contre 8 millions aujourd'hui. Le groupe sollicite, à cette fin, le partenariat de tous les organismes de conseil en élevage pour accompagner les agriculteurs qui souhaitent entreprendre une démarche de conversion.
Des mélanges prairiaux conciliant biodiversité et valeur alimentaire
Bernard GRIFFOUL, AuteurLa Dombes, dans l'Ain, est une zone humide classée Natura 2000. C'est un lieu privilégié pour la nidification des canards prairiaux. Afin de les protéger, des pratiques agricoles adaptées sont nécessaires, comme la fauche tardive des prairies. Ainsi, des travaux sont en cours afin de trouver le meilleur compromis entre préservation de la faune sauvage et valeur alimentaire du fourrage récolté.
Produire du lait avec peu dintrants en montagne
Bernard GRIFFOUL, AuteurDepuis 2011, sur son site de Marcenat, dans le Cantal (1100 m daltitude), lINRA mène une étude sur les freins techniques à la production de lait dans des systèmes bas intrants. Deux troupeaux (troupeaux moitié Holstein et moitié Montbéliarde) sont suivis. Le premier, dit Pépi, est illustratif dun système classique extensif (chargement de 1.1 UGB/ha, apport de 40 unités dazote/ha en moyenne, fauche précoce, et séchage en grange, 800 kg de concentré par VL, pâturage tournant simplifié ). Le second, dit Bota, est conduit en quasi-autonomie et de façon très extensive : prairies permanentes, 0.66 UGB/ha, pas dazote minéral ni de concentré, pâturage tournant lent, fauche tardive et foin séché au sol. Dans les deux cas, les vêlages sont concentrés au printemps pour produire le maximum de lait à lherbe (75 à 80 %). On note cependant une différence très importante du nombre de litres de lait à lhectare, même si le nombre de litres de lait produits par vache est assez proche entre les deux systèmes (4100 l/VL pour Bota contre 4433 pour Pépi). Les taux présentent des courbes atypiques, avec un TB très faible pour Pépi ou encore un TP en chute pour Bota au cur de lété. Les résultats de reproduction ont été aussi affectés. La question de la bonne adaptation des races à ces systèmes est posée. Au final, lensemble des résultats montre que produire du lait avec des systèmes bas intrants en montagne est possible mais difficile. Restent encore de nombreux points à voir, comme létude économique ou encore ce qui pourrait être transposable aux systèmes commerciaux. Mais cette étude soulève aussi la question de la valorisation des services écosystémiques pour les systèmes bas intrants de montagne : Bota montre en effet une plus grande biodiversité sur ses parcelles (flore et espèces dabeilles sauvages).
Dossier : La filière engagée pour réduire son empreinte carbone
Bernard GRIFFOUL, AuteurDans un rapport de 2013, la FAO (Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture) indiquait que la responsabilité de l'élevage dans les émissions de gaz à effet de serre était passée de 18% en 2006 à 14,5%, et évaluait le potentiel de réduction de ces émissions à 30%. A l'échelle française, l'élevage serait responsable de 8% des émissions de GES, dont 29% pour les vaches laitières, et 80 à 90% de l'empreinte carbone des produits laitiers résulterait de la phase d'élevage. La Fédération internationale de laiterie a publié, en 2010, un guide de calcul des émissions brutes de GES, qui sera mis à jour cette année, et dont la FAO s'est inspirée pour élaborer un guide méthodologique pour toutes les productions d'élevage. Selon l'Institut de l'élevage, à l'échelle nationale, le carbone stocké sous les prairies et les haies compense les émissions de l'élevage herbivore à hauteur de 28%, et de 5 à 40% au niveau de l'élevage laitier selon le système fourrager adopté. En vue de la conférence internationale sur le climat (COP21), qui se tiendra à Paris en décembre 2015, la filière laitière française souhaite attirer l'attention des pouvoirs publics sur son engagement dans la lutte contre le dérèglement climatique, avec une ambition de baisser ses émissions de 20% à échéance de 10 ans, via son propre plan carbone, et souhaiterait la mise en place de crédits carbone. Le deuxième article de ce dossier, "Life Carbon Dairy, ce n'est pas du greenwashing", reprend l'interview de Marie-Thérèse Bonneau (Fédération nationale des producteurs de lait), au sujet de ce plan carbone de la filière laitière. Dans le troisième article, " Life Carbon Dairy pour réduire les émissions de 20% en dix ans", des précisions sont données concernant le déploiement du plan sur des régions laitières et l'outil d'évaluation CAP'2ER pour la mesure de l'impact environnemental développé par l'Institut de l'élevage. Dans l'article suivant, « Agrial anticipe pour répondre à la demande des clients », l'expérience de la branche laitière de coopérative dans la mise en uvre de diagnostics carbone est présentée. Le dernier article, "La filière pro-active sur l'information environnementale", examine les conditions d'un affichage environnemental pour la filière laitière, au niveau national et au niveau européen.
Un pique-botte rotatif
Bernard GRIFFOUL, AuteurDans l'Aveyron, Philippe Fabre a fabriqué un pique-botte qui permet de dérouler le foin ou l'enrubannage sans descendre, ou presque, du tracteur. Il a construit l'outil à partir d'un réducteur de roue récupéré sur un pont avant de tracteur, et d'un moteur hydraulique de désileuse pour donner le mouvement de rotation. L'article décrit le pique-botte et donne des conseils pour le montage.
Dossier : Le grand retour des légumineuses
Bernard GRIFFOUL, AuteurDe plus en plus d'éleveurs, notamment ovins, cherchent à accroître leur autonomie alimentaire, en particulier en protéines. Les légumineuses peuvent répondre à ce besoin et leur culture progresse dans les élevages. Ce dossier fait le point sur les avantages, mais aussi sur certains points d'alerte relatifs à deux légumineuses, la luzerne et le trèfle violet. Ces deux espèces peuvent répondre aux besoins de tous les animaux, même ceux aux besoins importants, amenant à une réduction sensible de la consommation de compléments. Pâturés ou consommés sous forme de foin ou d'enrubanné, luzerne et trèfle violet permettent une bonne production laitière ou encore d'aider à finir les agneaux tout en allégeant les coûts. Néanmoins, la luzerne demande certaines précautions pour s'assurer une bonne récolte et donc une bonne qualité de fourrage. Comme le montre un des deux témoignages d'éleveurs repris ici, l'utilisation du séchage en grange peut présenter des atouts intéressants. Ainsi, la luzerne, récoltée alors qu'elle n'est pas totalement sèche, garde mieux ses feuilles. De plus, cet éleveur peut faire jusqu'à cinq coupes sur ses luzernières, tous les 28 jours, pour obtenir un foin avec des tiges fines, d'où une meilleure consommation par la suite. Le second témoignage présente le cas d'un élevage ovin où le trèfle violet est privilégié, mais où le recours au foin de luzerne permet de pallier les périodes déficitaires de fin d'été.
Des éleveurs en phase avec l'agroécologie
Bernard GRIFFOUL, AuteurUne équipe de chercheurs de l'Inra de Toulouse a choisi pour terrain de recherche 27 exploitations ovins lait du bassin de Roquefort, avec pour objectif de caractériser leurs systèmes de production et de voir en quoi elles s'inscrivent dans les principes de l'agroécologie. Depuis plusieurs années déjà, les éleveurs imaginent des modes de production alternatifs qui permettent de limiter les intrants, de produire davantage de lait à l'herbe, de mieux valoriser les ressources naturelles locales, et utilisent des ressources fourragères moins vulnérables face aux accidents climatiques. Vis-à-vis du projet de recherche, les éleveurs ont manifesté deux attentes principales : faire reconnaître leur démarche et repenser les critères d'évaluation des systèmes de production alternatifs. Les enquêtes ont porté sur le système fourrager et la conduite du troupeau, complétées par des données économiques et techniques issues des suivis d'exploitations. Les chercheurs ont ainsi décrit 4 types de systèmes selon leur façon de réaliser le compromis entre productivité, autonomie et économie.
Pour plus dautonomie protéique : Maya ou le mariage du maïs et du soja
Bernard GRIFFOUL, AuteurSemer simultanément le maïs et le soja est une technique expérimentée par des associations d'agriculteurs biologiques de Rhône-Alpes. Dans une perspective d'autonomie protéique, l'objectif est de préserver le rendement fourni par le maïs tout en améliorant sa valeur protéique. Deux premières années d'essais (2012 et 2013) montrent que la présence du soja ne pénalise pas le rendement du maïs (en conditions hydriques estivales favorables). Les semis des deux graines peuvent être réalisés avec des disques à soja avec une proportion de 1 grain de maïs pour 4 grains de soja (base de 70 000 grains/ha). Le maya améliore la teneur en calcium de 1 g/kg, ne procure pas de gain de phosphore et améliore de 25 % les PDIN (51 g/kg), mais le gain de PDIE est faible. Il ne semble pas y avoir de lien entre la densité de semis et la teneur en protéines du mélange. Au-delà d'un rendement de 15 t/ha, l'association n'est plus bénéfique en PDIN car la productivité du maïs est trop importante. Outre le gain lié à l'apport protéique, la couverture du rang permettrait de réduire la pression des adventices. L'article indique les groupes de précocités compatibles des deux espèces.
Bergerie de Lozère du groupe Triballat Noyal : Un site flambant neuf pour les ultra-frais au lait de brebis bio
Bernard GRIFFOUL, AuteurLa Bergerie de Lozère, du groupe Triballat Noyal, spécialisée dans le lait de brebis bio, a inauguré, il y a un an, son nouveau site de production, sur une zone d'activités économiques du syndicat mixte lozérien de l'A75, certifiée HQE. Cette laiterie a collecté, en 2012, trois millions de litres de lait de brebis (contre 400 000 litres en 1999). Le lait est entièrement transformé en produits ultra-frais : yaourts, fromage blanc en pot, faisselle. Le directeur du groupe Triballat Noyal explique notamment qu'aujourd'hui, le marché des ultra-frais au lait de brebis « répond à des attentes fortes, aussi bien sur le plan nutritionnel que gustatif ». La Bergerie de Lozère a étoffé sa gamme de yaourts Les ventes en France sont assurées à 60 % en grandes surfaces (marque Vrai) et à 40 % en magasins bio (marque La Bergerie). Et l'export se développe...
Coopérative des Pays des Gaves : Un outil collectif de découpe
Bernard GRIFFOUL, AuteurOuverte en 2001, la coopérative des Pays des Gaves est le principal outil de découpe des Hautes-Pyrénées et des départements voisins au service des éleveurs souhaitant valoriser leur viande en vente directe. Aujourd'hui, ils sont 170 à utiliser ce service pour un volume de 300 tonnes de carcasse. Cet article retrace le parcours de cette coopérative, installée dans les locaux de l'ancien abattoir de Lourdes et qui connaît une croissance annuelle d'environ 30 % depuis 2006. La coopérative des Pays des Gaves est certifiée pour travailler en agriculture biologique et a ainsi participé au développement local de ce mode de production et de la vente directe, et ce pour les quatre principales filières d'élevage : bovine, ovine, porcine et avicole.
Cultiver l'autonomie protéique
François D'ALTEROCHE, Auteur ; Bernard GRIFFOUL, Auteur ; Cyrielle DELISLE, AuteurLes élevages bovins sont impactés par la fluctuation des coûts des protéines. Une solution pour s'affranchir de ces fluctuations est de produire soi-même ses protéines : prairies temporaires, luzerne, légumineuses et protéagineux sont des sources importantes de protéines. Avant de penser à la complémentation, l'autonomie protéique de l'exploitation réside, en premier lieu, dans la gestion du pâturage et la qualité du fourrage. Ce dossier présente plusieurs initiatives, essais et témoignages d'agriculteurs concernant l'autonomie protéique et alimentaire, en conventionnel et en bio. Parmi ceux-là, figure la ferme expérimentale des Bordes dont la partie conduite en AB a presque atteint l'autonomie alimentaire, en s'appuyant sur la réalisation d'un bon fourrage, complété ensuite par du méteil. Autre témoignage : la ferme du lycée agricole de Tulle-Naves est aussi conduite en agriculture biologique, et a atteint 96% d'autonomie grâce à des prairies multi-espèces et des cultures de mélanges céréales protéagineux. Quelques hectares de maïs et de soja sont aussi cultivés, ce qui permet d'avoir de l'énergie pure et de la protéine pure pour équilibrer les mélanges dont la composition varie à chaque récolte.
Photovoltaïque : Un petit regain d'intérêt pour financer en partie un bâtiment
Bernard GRIFFOUL, AuteurLe photovoltaïque retrouve une possible rentabilité grâce à la bonification de 10% du tarif de rachat de l'électricité et à la baisse des coûts de matériel. A condition de limiter le montant de l'investissement et de bénéficier de coûts de raccordement au réseau raisonnables, le photovoltaïque peut contribuer au financement d'un bâtiment ou de la rénovation d'une toiture. Cependant, la rentabilité reste fragile pour diverses raisons. Le coût de raccordement au réseau est imprévisible et opaque ; il risque d'augmenter en conséquence des schémas régionaux de raccordement des énergies renouvelables au réseau. Le tarif de rachat de l'électricité est variable, en fonction des demandes de raccordement au trimestre précédent, et est fixé 3 à 6 mois après le lancement du projet. La réussite des projets dépend des coûts d'investissement, du productible, directement lié à l'ensoleillement, et de la qualité des études techniques et financières réalisées au préalable.
A la reconquête du territoire avec des solognotes
Bernard GRIFFOUL, AuteurDidier Paquet élève des brebis solognotes au cur de la forêt landaise. Il est installé dans une ancienne métairie qui était à l'abandon depuis quarante ans, qu'il a rachetée en 1991. Une centaine de brebis y sont conduites en agriculture biologique avec des agneaux commercialisés en circuit court. Présentation de son investissement (terres à exploiter, constitution du troupeau), de son activité (sélectionneur reconnu de la race, reproduction des brebis, commercialisation des agneaux, abattage des ovins à l'abattoir d'Hagetmau mais qui accepte avec réticence).
Les sainfoins de pays aussi performants que ceux du commerce
Bernard GRIFFOUL, AuteurDes éleveurs ovins aveyronnais, dans le cadre d'un projet piloté par l'association AVEM (Association vétérinaires éleveurs du Millavois), et avec l'appui de chercheurs de l'INRA, mènent un programme de sélection participative de sainfoins adaptés à leurs besoins. Les variétés de sainfoin du commerce ne sont pas adaptées aux conditions locales, alors que cette espèce est particulièrement intéressante pour ces éleveurs. Dans ce programme, le principe de sélection n'est pas d'isoler une variété pure avec des caractéristiques stabilisées, au contraire. Une trentaine de populations paysannes de sainfoin (mais aussi de luzerne) ont été récupérées auprès d'agriculteurs locaux et étudiées sur des parcelles d'observation. Des lots de ces graines ont été mélangés afin de constituer une population mère qui a été semée sur 35 parcelles chez des agriculteurs. Au bout de trois à quatre ans, les populations s'adaptent à chaque système et les plantes ayant résisté seront moissonnées pour donner, après mélange, une nouvelle population qui sera à son tour semée. Ce principe permet de développer la diversité des populations de sainfoin tout en sélectionnant les variétés les plus adaptées. Ce travail est fait dans le cadre expérimental et les graines font l'objet d'échanges par les agriculteurs et non de vente. Un projet national, Pro-Abiodiv, regroupe diverses initiatives de sélections participatives sur des espèces fourragères ou le maïs et a pour but de « trouver le modèle économique et réglementaire » pour permettre à ce type de sélection de trouver sa place dans le système actuel.
Dossier : Gestion du pâturage : Le pâturage, une technique de précision
Sophie BOURGEOIS, Auteur ; François D'ALTEROCHE, Auteur ; Bernard GRIFFOUL, AuteurDans ce dossier, différents exemples mettent en évidence l'intérêt d'un pâturage bien pensé et bien mené : - Objectif autonomie alimentaire : À la ferme des Bordes dans l'Indre (une partie du domaine conduite en bio) ; - Le pâturage tournant est un jeu d'enfant : Chez Hugues Doumazane en Corrèze ; - La "méthode Pochon" adaptée aux Limousines et aux aléas climatiques : Chez Jean-Marie Morand en Charente ; - Le pâturage à la néo-zélandaise fonctionne très bien : Chez Sylvain Vilatte dans la Sarthe. Le dossier est parsemé d'avis d'experts, de points sur les caractéristiques des exploitations, des règles à respecter en pâturage tournant, de principes de gestion du pâturage..., ainsi que de témoignages complémentaires (Philippe Auvillain, éleveur à Méasnes dans la Creuse, Michel Vayssière, éleveur à Saint-Julien-aux-Bois en Corrèze).
Dossier : Photovoltaïque : Le grand calme après le grand rush
François D'ALTEROCHE, Auteur ; Bernard GRIFFOUL, AuteurAprès un démarrage en trombe et un peu trop débridé, le secteur du photovoltaïque accuse le coup. La réduction continue et surtout très conséquente des tarifs contractuels de rachat de l'électricité produite contraint à mettre en sommeil ou tout simplement un terme à de nombreux projets. Ce brusque renversement de tendance secoue durablement les multiples entreprises du secteur. Toutefois, le niveau élevé des tarifs de rachat du photovoltaïque ne pouvait perdurer et il fallait mettre fin à la bulle spéculative qui avait gagné ce secteur. Les professionnels des énergies renouvelables souhaitent une évolution de la réglementation encadrant l'établissement des tarifs de rachat et plaident pour une stabilisation des tarifs, ce qui permettrait d'avoir au moins une vision sur le long terme. Ainsi, une simulation a été réalisée pour deux projets comparables à deux ans d'intervalle. Si on analyse la situation sur l'ensemble des 20 années de contrat, le gain de 246 300 en 2010 se transforme en une perte de 57 600 en 2012. Malgré tout, investir dans le photovoltaïque est un pari sur l'avenir avec la raréfaction des énergies fossiles etc. Aujourd'hui, chaque projet reste à étudier avec attention. La forte baisse du prix des panneaux depuis 4 ans est également à prendre en compte. Deux témoignages clôturent le dossier : - la construction d'un bâtiment d'élevage sur lequel a été installée une toiture photovoltaïque permettant de produire de l'électricité sans faire préjudice au confort des animaux ; - la mise en place de panneaux photovoltaïques couplés à un ingénieux système de séchage de fourrage à air pulsé. Il s'agit ici de récupérer l'air réchauffé et asséché sous les panneaux pour parachever la déshydratation des balles rondes.
Le marché du roquefort bio a atteint un pallier
Bernard GRIFFOUL, AuteurLa production de roquefort à partir de lait de brebis bio reste marginale, de 350 à 400 tonnes par an sur un marché qui stagne depuis trois ans. En effet, ce secteur de marché, plutôt prometteur il y a quelques années, subit les effets de la crise économique et le prix élevé du roquefort bio freine le consommateur malgré le succès général des autres produits AB. Dominique Torrès, de la Société des Caves et administrateur à la Confédération de Roquefort, pense que la plus-value apportée par le label bio ne suffit peut-être pas pour un produit dont l'AOP représente déjà un critère de qualité important, et dont les exigences sont proches de celles du cahier des charges AB. Walter Muller, son concurrent de l'entreprise Papillon qui fabrique du roquefort bio depuis 1976, estime de son côté que le label bio est indispensable pour certaines enseignes.
Cultiver pour viser l'autonomie alimentaire
Bernard GRIFFOUL, AuteurCet article présente une exploitation en bovins Limousins, située sur le plateau de Millevaches, en Corrèze. Ce GAEC de deux associés se caractérise par la faible part des prairies permanentes dans la SAU, ces dernières ne représentant que 20 ha sur 173. La part donnée aux céréales et aux prairies temporaires (en mélanges complexes ou en luzerne) est importante, le but étant d'assurer l'autonomie alimentaire et en paille de l'exploitation, avec un chargement actuel de 1.35 UGB. Dans une région où la prairie permanente est un dogme, ce pari est payant. L'étape suivante, prévue pour 2012, est la conversion en bio. Enfin, cet élevage se caractérise par l'important travail de sélection mené par l'un des associé et par le choix de commercialiser les meilleures vaches en vente directe, à destination d'une clientèle très locale.
Dans le Larzac : Le pâturage en forêt, une pratique à encourager
Bernard GRIFFOUL, AuteurTechniciens de l'élevage et de la forêt avaient choisi le territoire emblématique du Larzac, en juin 2010, pour venir parler sylvopastoralisme, à l'initiative de l'association Forêt méditerranéenne et de l'Association française de pastoralisme. Ce fut l'occasion de faire un bilan sur les programmes de recherche, menés depuis une vingtaine d'années, sur le bien-fondé du sylvopastoralisme. Le Gaec de la Naucq (Maryse, Francis et Mathieu Roux), qui recevait les participants du colloque, situé sur la commune de la Couvertoirade (Aveyron), exploite 330 hectares dont 255 hectares de parcours (parmi lesquels 65 ha de bois de pins sylvestres et de chênes blancs). Des surfaces valorisées par un troupeau de 400 brebis laitières conduites en agriculture biologique. La volonté de Francis Roux est notamment de « gérer le pin sylvestre pour limiter son extension ». Mais une des difficultés réside, outre la gestion du parcours et des besoins alimentaires du troupeau, dans la pression du pâturage pas toujours suffisante pour contenir le boisement... Reste la valorisation des centaines de mètres cubes de bois qui se fabriquent tous les ans sur les terres du Gaec : seule une mise en valeur, par le biais de filières locales, peut lui donner un véritable intérêt économique. Gérard Guérin, de l'Institut de l'Elevage, attire néanmoins l'attention sur la nécessité de ne pas se tromper sur les objectifs sylvopastoraux qui consistent à investir et construire des systèmes fourragers intégrant les sous-bois. Un exemple de valorisation de pins sylvestres en bois de charpente, par le Gaec, est exposé, ainsi qu'un avis d'expert sur la biodiversité.
L'intérêt des tanins de châtaignier à confirmer
Bernard GRIFFOUL, AuteurLes tanins de châtaignier utilisés en élevage sont généralement vendus en mélange dans des correcteurs azotés qui sont alors souvent présentés comme tannés. L'INRA de Rennes a conduit un essai, à la demande de France Contrôle Laitier, pour évaluer l'efficacité de ce supposé « tannage » par les tanins de châtaignier. Les mesures de dégradabilité ne montrent pas de différence entre les produits non traités et ceux enrichis en tanins. Il est cependant possible que la présence de ces tanins puisse modifier la flore microbienne. Dans la Loire, 200 éleveurs utilisent des tanins de châtaignier qu'ils ajoutent eux-mêmes, soit directement à l'ensilage d'herbe quand ils confectionnent le silo, soit directement dans la ration des vaches. Il s'agit au départ d'un produit homologué comme conservateur d'ensilage (Protensil). Un contrôleur laitier constate que les bouses sont souvent plus fermes avec ce produit et que le TP est fréquemment plus élevé.
Dossier : L'élevage bovin bouc émissaire de l'effet de serre
François D'ALTEROCHE, Auteur ; Sophie BOURGEOIS, Auteur ; Bernard GRIFFOUL, Auteur ; ET AL.Ce dossier est consacré au rapport de causalité entre l'élevage bovin et le réchauffement climatique : 18% des émissions de Gaz à Effet de Serre dues à l'homme seraient liées à des activités d'élevage. Ce constat conduit certains à remettre en question la consommation de viande bovine. Ces attaques, basées sur un rapport de la FAO publié en 2006, se situent dans un nouveau contexte où le lien entre le consommateur et l'animal se distend. Un nouveau rapport de la FAO qui devrait être publié d'ici fin 2010 prendra en compte le stockage de carbone dans les sols. Les nouveaux chiffres permettront de comparer le type de production animale et les différentes régions du monde. De nombreuses autres comparaisons chiffrées sont utilisées pour dénigrer la production bovine. Par exemple, certaines analyses conduisent à remettre en question la production biologique qui serait plus polluante en termes d'émission de GES que la production conventionnelle en raison de rendements moindres et de quantités de GES par kilo plus importante. Cet exemple illustre la non intégration des bénéfices environnementaux, sociaux et économiques liés à l'élevage. En outre, il convient de relativiser l'impact de l'élevage bovin sur le réchauffement climatique selon la région du monde : les systèmes herbagers français ne sont pas comparables avec les systèmes industriels américains. Pour contrer ces attaques, un argumentaire visant à mettre en avant les avantages de l'élevage bovin est présenté afin de mieux communiquer sur le rôle de l'élevage, comme le font certains éleveurs et élus locaux.
Dossier : Formuler sans soja
Dominique POILVET, Auteur ; Laurent ALIBERT, Auteur ; Bernard GRIFFOUL, Auteur ; ET AL.Ce dossier "Formuler sans soja" comporte les articles suivants : - Se passer du soja, des solutions au cas par cas ; - Les fabricants savent composer sans tourteau de soja ; - Le pois pour renforcer l'autonomie de l'élevage ; - 25 % de pois pour les porcs en engraissement ; - Pour le porcelet, la graine de soja crue ne remplace pas le tourteau. Les formules présentées sont toutes équilibrées avec un apport complémentaire d'acides aminés industriels (non autorisés en AB) mais les réflexions pour remplacer le tourteau de soja dans l'alimentation porcine peuvent être intéressantes pour l'agriculture biologique, dans le cadre de la nouvelle réglementation.