Détail de l'auteur
Auteur Pierre-Joseph CHARMILLOT |
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25 ans de lutte par confusion contre le carpocapse Cydia pomonella dans un verger à Allaman
La lutte par confusion contre le carpocapse Cydia pomonella a été appliquée au moyen de différents types de diffuseurs de 1982 à 2006, dans un verger de pommiers de 6 ha à Allaman. Durant ces 25 années, presque tous les traitements insecticides après la floraison ont pu être évités. Les résultats obtenus ont relativement peu varié selon les types de diffuseurs expérimentaux testés et la charge de phéromone appliquée par ha. La gamme des diffuseurs Isomate, actuellement homologuée, donne de très bons résultats pour autant que les recommandations d'application de la technique de confusion soient scrupuleusement respectées. Lorsque les conditions sont extrêmement favorables au carpocapse, comme ce fut le cas en 2003, la lutte par confusion, comme la lutte classique d'ailleurs, ne peut empêcher une recrudescence des populations. Cet article relate également brièvement les moyens engagés pour lutter contre d'autres ravageurs, tels que la tordeuse de la pelure Adoxophyes orana, les noctuelles et arpenteuses, la petite tordeuse des fruits Grapholita lobarzewskii et les acariens phytophages.
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Comparaison de produits à base de Bacillus thuringiensis dans la lutte contre les vers de la grappe : du laboratoire au vignoble
Quelques produits à base de Bacillus thuringiensis (BT) ont été testés pour déterminer leur efficacité dans la lutte contre les vers de la grappe eudémis Lobesia botrana Den & Schiff, et cochylis Eupoecilia ambiguella Hb. Lorsque les BT sont mélangés au milieu artificiel d'élevage, la concentration tuant 50 % des individus (LC50) est située entre 6 et 30 ppm (mg/kg), pour eudémis comme pour cochylis. Par contre, lorsqu'ils sont testés par trempage des grappes à différentes concentrations de produit, la LC50 de la plupart des BT est nettement plus élevée parce que les larves néonates ingèrent peu de produit à la surface des baies avant d'échapper aux résidus dès qu'elles pénètrent sous l'épiderme. Cependant, les BT les plus efficaces ont une LC50 située entre 10 et 30 ppm alors qu'elle est supérieure à 1000 ppm pour les moins efficaces. Les essais biologiques effectués sur des grappes prélevées dans le vignoble après les traitements montrent que plusieurs BT ont une efficacité et une rémanence comparables à celles des insecticides chimiques. L'adjonction de 1 % de sucre à la bouillie de traitement augmente nettement l'efficacité, particulièrement contre cochylis. Enfin, dans des essais en micro-parcelles, les BT se sont avérés en moyenne aussi efficaces que les insecticides chimiques.
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Efficacité du virus de la granulose appliqué par trempage des pommes sur des larves de carpocapse Cydia pomonella
Le virus de la granulose est un outil fondamental pour la lutte contre le carpocapse en production biologique. Or, des cas de résistance au virus de la granulose du carpocapse (CpGV) ont été signalés récemment en Allemagne et en France. Une équipe de chercheurs suisses a donc établi, par trempage de pommes, des courbes de références d'efficacité en fonction du dosage de différentes formulations de ce virus. Ces courbes permettront de comparer le potentiel d'action des différentes préparations et de détecter facilement des souches de carpocapse résistantes au virus. D'une manière générale, l'utilisation modérée des insecticides, chimiques ou biologiques, ainsi que la diversification des méthodes de lutte, sont les clés du maintien de la sensibilité chez les populations de ravageurs.
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Essai de lutte par confusion contre les vers de la grappe dans le vignoble du Dézaley en 1999 et 2000
La lutte par confusion contre les vers de grappe cochylis (Eupoecilia ambiguella) et eudémis (Lobesia botrana) a été appliquée dans le vignoble très escarpé du Dézaley sur 15 ha en 1999, puis étendue à 47 ha en 2000. En 1999, la pression de la première génération des vers de grappe était très faible et la technique de confusion a donné de bons résultats. En revanche, la seconde génération de 1999 et les deux générations de 2000 ont été beaucoup plus menaçantes, les conditions climatiques étant exceptionnellement favorables aux vers de la grappe. Ainsi, dans les vignobles de référence voisins où une lutte classique renforcée a été menée, un net accroissement de l'attaque a été enregistré, tandis que la lutte par confusion s'avérait nettement plus efficace, avec les diffuseurs homologués RAK 1+2 comme avec les diffuseurs expérimentaux RAK 1+2R ou ISONET.
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Le lufénuron, un nouveau produit sélectif pour lutter au printemps contre les tordeuses de la pelure, les noctuelles et les arpenteuses
Le lufénuron est un inhibiteur de croissance d'insectes (ICI) qui perturbe la formation de la chitine lors des mues. En laboratoire, appliqué par contact à 50 ppm, il est très efficace sur pratiquement tous les stades larvaires des tordeuses de la pelure Adoxophyes orana F.v.R. et Pandemis heparana Den & Schiff. En mélange au milieu nutritif d'élevage à la concentration de 1 ppm, il exerce une efficacité totale sur les larves d'A. orana âgées de 12 jours. Appliqué au printemps avant la floraison du pommier, l'efficacité du lufénuron sur les larves de la génération hivernante des tordeuses de la pelure est équivalente à celle du fénoxycarbe et sa rémanence va au-delà de 20 jours. Son efficacité sur les noctuelles et arpenteuses est supérieure à celle des esters phosphoriques.
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Lutte biologique contre le carpocapse Cydia pomonella au moyen de Bacillus thuringiensis (BT) : du laboratoire au verger
Quelques produits à base de Bacillus thuringiensis (BT) ont été testés pour déterminer leur potentialité dans la lutte contre le carpocapse Cydia pomonella L. En laboratoire, mélangés au milieu artificiel d'élevage, les BT Condor, MVP et Cutlass ont une bonne efficacité, puisque la concentration tuant 50% des individus (CL50) est située entre 2 et 6 ppm, alors que le Dimilin, qui sert de référence chimique, a une CL50 d'environ 0,4 ppm. Par contre, lorqu'ils sont testés en trempant des pommes dans différentes concentrations de produit, la CL50 du Delfin est à environ 500 ppm, celle du Condor à 900 ppm et celle des quatre autres BT testés est supérieure à 1000 ppm, alors que celle du produit de référence Mimic est à 90 ppm. Les essais biologiques effectués sur des pommes prélevées en verger après les traitements, montrent que les BT ont une faible efficacité initiale, située entre 30% et 50%, mais une bonne rémanence. Le manque d'efficacité des BT découle du comportement des larves néonates du carpocapse, qui n'ingèrent que très peu de produit à la surface des fruits avant d'échapper à celui-ci dès qu'elles pénètrent sous l'épiderme.
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Lutte contre les vers de la grappe eudemis et cochylis au moyen d'un mélange de Bacillus thuringiensis (BT) et de fénoxycarbe
Des essais de lutte contre la seconde génération des vers de la grappe eudémis et cochylis ont été réalisés en mélangeant à différents dosages le BT Turex et le régulateur de croissance d'insectes (RCI) Insegar (fénoxycarbe), avec adjonction de 1 % de sucre. La rémanence de l'activité larvicide du BT est déterminée en laboratoire en prélevant chaque semaine des baies traitées pour y déposer des larves néonates d'eudémis et de cochylis. La rémanence de l'activité ovicide du RCI est déterminée en faisant pondre les papillons sur les grappes traitées. Aux concentrations de 0,1 % de Turex et 0,03 % d'Insegar, la rémanence de l'effet larvicide sur eudémis est comparable ou supérieure à celle de l'Ekamet (étrimfos) qui sert de référence. L'efficacité larvicide est un peu moins bonne sur cochylis. Sur les deux espèces, le RCI assure une efficacité ovicide de plus de 80 % pendant 2 à 3 semaines. Des essais en micro-parcelles et des essais pratiques confirment la bonne efficacité du mélange et permettent d'établir des recommandations : le mélange doit être appliqué immédiatement avant l'éclosion des premiers oeufs pondus. L'adjonction de sucre est indispensable pour accroître l'efficacité larvicide du BT. Le dosage par Ha ne doit pas être inférieur à 1 Kg pour le Turex et à O,3 Kg pour l'Insegar en application dans la zone des grappes.
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Lutte par confusion en 1997 contre les vers de la grappe eudémis et cochylis en Suisse
En 1997, la technique de confusion sexuelle au moyen de diffuseurs est appliquée contre les vers de la grappe eudémis et cochylis dans 68 vignobles, sur 1211 ha, soit 8,1% de la surface viticole suisse. Le taux moyen d'attaque de la première génération des ravageurs, échantillonné dans 45 vignobles sur environ 100 000 grappes, n'est que de 2,4%. Dans quelques vignobles, en particulier ceux où la technique est appliquée pour la première fois et ceux où les populations initiales étaient élevées, l'attaque moyenne dépasse 10%. En seconde génération, un traitement localisé est effectué dans 7 vignobles, sur 90 ha. Un échantillonnage (34 000 grappes dans 58 vignobles), révèle un taux d'attaque moyen de 1,8%. Cette application en 1997 de la lutte par confusion a montré une fois de plus que cette technique est susceptible, dans la plupart des cas de supplanter les traitements.
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Lutte par confusion contre le carpocapse Cydia pomonella L. en Suisse en 1996 au moyen des diffuseurs Isomate-C-Plus
En 1996, la technique de confusion sexuelle pratiquée avec des diffuseurs Isomate-C-Plus est appliquée en Suisse contre la carpocapse Cydia pomonella L. dans 62 parcelles, sur une surface totale de 215 ha de vergers conduits pour la plupart en production intégrée ou biologique. Les captures de papillons mâles dans les pièges sexuels sont pratiquement nulles. En cours de saison, l'attaque sur fruits reste généralement à un niveau très bas, excepté dans quelques bordures. Parmi les 40 parcelles échantillonnées avant la récolte, 20 % ne présentent aucune attaque de carpocapse, 52,5 % ont entre 0 et 0,5 % d'attaque, 17,5 % entre 0,5 et 1 %, et 10 % ont plus de 1 % de fruits endommagés. Seules une parcelle de trop petite taille (0,78 ha) et les bordures d'un autre verger - localisé aux abords immédiats d'un village et insuffisamment isolé - doivent être traitées curativement en août.
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Lutte par confusion contre les vers de la grappe : eudémis et cochylis à Perroy et Allaman : résultats 1995
"Un essai de lutte par confusion sexuelle contre les vers de la grappe est réalisé en 1995 dans le coteau de vigne de Perroy d'une surface de 61 ha, ainsi que dans une partie du coteau d'Allaman sur 23 ha. Différentes distributions des diffuseurs d'attractif sont mises en comparaison. Dans tout le vignoble de Perroy, les diffuseurs sont distribués à 1 m de distance sur tout le pourtour, ainsi que selon un quadrillage de lignes distantes d'environ 100 m à l'intérieur, ce qui correspond à une densité moyenne de 231 diffuseurs/ha. Le vignoble contigu de Rolle sert de référence sans lutte par confusion. Une distribution des diffuseurs analogue à celle de Perroy est effectuée à la densité de 250/ha dans un secteur de 10 ha à Allaman, ainsi que dans une zone-tampon de 4 ha, alors que sur 9 ha entre ces deux procédés, 500 diffuseurs/ha sont distribués à 4x5 m de distance. Le reste du coteau sert de référence. Des cartes des attaques ont été réalisées, portant sur environ 15 000 grappes pour chaque génération de ravageurs. Durant les deux périodes de vol, les captures aux pièges sexuels dans tous les procédés sont réduites de plus de 95 % par rapport à des parcelles témoin. Dans des zones témoin non traitées, situées à environ 400 m de l'essai de Perroy, l'attaque moyenne de la première génération correspond à 12,1 % de grappes occupées. Dans l'essai de lutte par confusion, le taux d'attaque n'est que de 1,6 %, ce qui correspond à 86,0 % d'efficacité. Dans des zones témoins du coteau d'Allaman, l'attaque moyenne est de 7,4 %. Dans les deux secteurs de l'essai où la densité est de 250 diffuseurs/ha, l'efficacité est de 86 % et 80 % respectivement, alors que l'efficacité est de 94 % dans le secteur à 500 diffuseurs/ha. En seconde génération, un quart environ de la surface d'essai a été traitée préventivement avec un insecticide. Dans les parcelles de référence traitées près de Perroy, l'attaque moyenne est de 2,4 %, alors qu'elle est de 2,2 % dans les vignes non traitées de l'essai. Dans les parcelles de référence traitées d'Allaman, l'attaque de seconde génération est de 1,8 %. Elle est de 2,0 % dans les vignes non traitées du secteur équipé de 250 diffuseurs/ha et de 3,8 % dans celles de la zone-tampon, alors qu'elle n'est que de 1,0 % dans la partie avec 500 diffuseurs/ha; La technique de confusion s'est donc avérée aussi efficace que la lutte insecticide."
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Lutte par confusion contre les vers de la grappe eudémis et cochylis à Perroy : résultats de 1994
Un essai de lutte par confusion contre les vers de la grappe est réalisé en 1994 dans le coteau viticole de Perroy, dans le bassin lémanique, sur une surface de 61 ha, avec 2 densités de diffuseurs : 500 diffuseurs/ha sur 16 ha dans la partie est du vignoble, distribués à 4x5m et 250 diffuseurs/ha sur 45 ha dans la partie ouest, distribués à 1m de distance sur tout le pourtour, ainsi que selon un quadrillage de lignes distantes d'environ 100 m à l'intérieur. Durant les deux périodes de vol, les captures aux pièges sexuels sont réduites de plus de 95 % par rapport à des parcelles témoin. En première génération, une cartographie de l'attaque portant sur 14 100 grappes a été effectuée : dans des zones témoin situées à environ 400 m à l'extérieur à l'ouest et à l'est de cet essai, l'attaque moyenne est respectivement de 16,8 % et 4,6 %. Dans la partie est de l'essai où la densité est de 500 diffuseurs/ha (16 ha), le taux d'attaque n'est que de 0,5 %. Dans la partie ouest (45 ha) où la densité est de 250 diffuseurs/ha, l'attaque n'est que de 1,8 %, mais elle atteint 8,7 % dans des zones de bordure. En seconde génération, la moitié environ de la surface d'essai a été traitée préventivement. Dans les vignes non traitées de la zone Est faiblement attaquée en première génération, l'attaque de seconde génération est restée à un niveau très bas de 0,75 %. Dans la partie Ouest où la pression était plus importante, l'attaque moyenne était de 7,2 % dans les vignes non traitées et de 4,0 % dans les zones traitées. La technique de confusion a donc permis de maintenir les populations des vers de la grappe à un niveau assez bas, même avec une densité réduite de diffuseurs.
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Lutte par confusion contre les vers de la grappe eudémis et cochylis en Suisse
"En 1996, la technique de confusion sexuelle au moyen des diffuseurs RAK 1+2 et RAK 2, est appliquée en Suisse contre les vers de la grappe eudémis Lobesia botrana Den & Schiff et cochylis Eupoecilia ambiguella Hb, dans 23 vignobles, sur une surface totale de 463 ha. La baisse des captures de papillons des deux espèces dans les pièges sexuels est presque totale. En première génération, le taux moyen d'attaque, échantillonné dans 24 secteurs sur 43 355 grappes, n'est que de 0,93 %. Dans quelques bordures de vignobles, il atteint localement 5-9 %. Par rapport aux parcelles de référence non traitées de la même région, l'efficacité de la technique de confusion est de 80 à 90 % dans les parcelles équipées de 250 diffuseurs par ha et de plus de 90 % dans celles qui sont équipées avec la densité homologuée de 500 diffuseurs par ha. En seconde génération, un traitement, localisé essentiellement sur des bordures où l'attaque de première génération dépassait 5-10 %, est effectué dans trois vignobles, sur une surface totale de 4,8 ha. Un échantillonnage effectué sur 21 823 grappes, dans 21 secteurs non traités, révèle un taux d'attaque moyen de 1,40 %. Dans 71,4 % des parcelles échantillonnées, le taux de grappes attaquées est inférieur à 1 % ; dans 19 % des parcelles, il se situe entre 1 et 5 % ; dans 4,8 % des parcelles, il est entre 5 et 10 % et dans 4,8 % il est supérieur à 10 %. L'émission d'attractif est assez régulière durant la saison et les ampoules sont pratiquement vides à la fin du second vol des deux espèces."
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Lutte par confusion et lutte classique contre les vers de la grappe dans les vignobles vaudois en 1999
La lutte par confusion contre les vers de la grappe eudémis et cochylis est en rapide expansion puisqu'en 1999, elle a été appliquée sur 4500 ha, soit 30 % de la surface viticole suisse. Ce travail compare les pourcentages de grappes attaquées par les deux générations du ravageur dans des vignobles protégés par la lutte classique et par la technique de confusion. Les résultats montrent que la confusion est plus efficace dans la plupart des cas et que la pression initiale des ravageurs joue un rôle plus important dans le succès de la lutte que la densité ou le type de diffuseurs.
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Lutte par confusion sexuelle contre les vers de la grappe : bilan de l'année 1998
En Suisse, la lutte par confusion sexuelle a été homologué dès 1987 pour lutter contre le ver de la grappe cochylis et en 1996 contre l'eudémis. Dès lors, cette technique a été appliqué chaque année. La technique de confusion s'est beaucoup développée en 1997 et 1998, et le bilan 1998 a montré qu'elle est susceptible dans la plupart des cas de supplanter les traitements.
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Méthodes de lutte biologique et intégrée applicables contre les principaux ravageurs de la vigne
Cet article a pour objectif d'exposer l'évolution en cours dans les méthodes de contrôle et les stratégies de lutte contre les principaux ravageurs. Ces derniers sont ensuite énumérés (par ordre alphabétique) afin de résumer pour chacun d'entre eux les informations permettant d'opérer un contrôle valable avec les seuils de tolérance actuellement recommandés.
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Neuf ans de lutte par confusion contre les vers de la grappe à Yvorne
La lutte par confusion contre les vers de la grappe, cochylis Eupoecilia ambiguella et eudémis Lobesia botrana, a été appliquée de 1997 à 2005, dans les 165 ha du vignoble d'Yvorne (Chablais en Suisse). L'expérimentation a rencontré de nombreuses difficultés au cours des sept premières années pour différentes raisons : population initiale trop élevée, pose trop tardive des diffuseurs, durée d'émission trop courte, densité trop faible de diffuseurs par ha ou changement de dominance des ravageurs lié aux conditions climatiques. En 2004 et 2005, tout recours aux insecticides a pu être évité et les populations de ravageurs se sont effondrées. Au cours de ces neuf années d'expérimentation, les niveaux d'attaque, très fluctuants, ont toujours été plus faibles à Yvorne que dans le vignoble voisin d'Aigle, conduit en lutte classique.
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Noctuelles et arpenteuses nuisibles en arboriculture : biologie, avertissement et lutte
Les noctuelles s'attaquant aux jeunes fruits au printemps peuvent être classées en 4 catégories selon leur biologie et, particulièrement, selon leur stade d'hivernation : genres Eupsilia et Conistra, genre Orthosia, genres Amphipyra et Cosmia, et enfin genre Mamestra. Deux catégories d'arpenteuses des genres Operophtera et Erannis et du genre Chloroclystis font des dégâts similaires. La description des principales espèces de ces ravageurs est complétée par des photographies et par une clé de détermination des chenilles. Les principaux moyens d'avertissement et de prévision sont le contrôle visuel, le frappage et le contrôle des fruits à la récolte. L'attaque sur fruits à la récolte, échantillonnée dans 12 parcelles non traitées du bassin lémanique, s'élève en moyenne à 1,80 %. Elle diminue à 0,29 % en moyenne dans les 77 parcelles traitées avant fleur. Les inhibiteurs de croissance d'insectes et le régulateur de croissance tébufénozide, qui ménagent la faune utile, sont plus efficaces que les esters phosphoriques. Quel que soit le produit utilisé, le traitement doit être effectué immédiatement avant fleur pour que l'efficacité reste suffisante après la floraison. La décision d'intervention doit se baser sur le taux d'attaque enregistré à la récolte de l'année précédente, car le seuil de tolérance n'est généralement pas dépassé au moment du contrôle visuel préfloral.
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Nouveaux procédés à base de phéromones pour lutter contre les vers de la grappe
Trois nouveaux types de diffuseurs de phéromones ont été testés pour une lutte par confusion contre les vers de la grappe eudémis Lobesia botrana et cochylis Eupoecilia ambiguella. Des microcapsules ont été appliquées au moyen de pulvérisateurs classiques. La lutte attracticide par dépôt de gouttes de pâte contenant les phéromones et un insecticide a également été expérimentée, de même que la lutte par autoconfusion. Les captures de papillons aux pièges sexuels ont été fortement ou complètement inhibées dans tous les procédés, excepté l'autoconfusion. Au niveau de l'attaque, les diffuseurs Ecodian et Isonet-L Plus ainsi que les microcapsules ont eu une efficacité comparable à celle de la lutte classique ou des diffuseurs déjà homologués.
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Les parasitoïdes des larves et des chrysalides du carpocapse Cydia pomonella L.
Dans le but d'étudier les parasitoïdes émergeant après la diapause du carpocapse Cydia pomonella L., des chenilles du ravageur ont été capturées au moyen de bandes-pièges en carton ondulé, dans des vergers non traités ou conduits en production intégrée, dans le bassin lémanique en 1994 et 1995, ainsi que dans la région de Göttingen (dans le centre de l'Allemagne) en 1995. Le taux moyen de parasitisme n'est que de 4,5 %. Six espèces de parasitoïdes sont recensées, dans l'ordre de fréquence décroissant suivant : Trichomma enecator Rossi, Pristomerus vulnerator Panz, Ascogaster quadridentata Wesm, Perilampus tristis Mayr (hyperparasite), Elodia tragica Meig et Microdus rufipes Nees. En 1996, des larves matures de carpocapse ont été exposées durant deux semaines dans un verger non traité, puis ramenées en laboratoire pour observer l'émergence des papillons et des parasitoïdes. Le taux moyen de parasitisme des chrysalides atteint 37,6 %. Pimpla turionellae L. et Liotryphon caudatus Ratz sont les parasitoïdes les plus fréquents, mais Dibrachys cavus Walk et P. tristis sont aussi présents.
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Petite tordeuse Grapholita lobarzewskii : lutte par la technique de confusion et dynamique des populations
La dynamique des populations de la petite tordeuse des fruits Grapholita lobarzewskii a été suivie dans un verger de pommiers à Allaman. La technique de confusion y a été expérimentée contre ce ravageur avec des diffuseurs Isomate-M Plus et Isomate-OFM Rosso, destinés à la lutte contre la tordeuse orientale du pêcher Grapholita molesta. La pression de G. lobarzewskii peut varier énormément d'une année à l'autre. Les diffuseurs Isomate ont provoqué l'arrêt presque total des captures aux pièges sexuels. La technique de confusion a permis de maintenir le ravageur à un niveau bas, sans toutefois éliminer complètement les attaques, en raison de la mobilité des papillons qui s'accouplent parfois dans l'environnement immédiat du verger.
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Résistance du carpocapse Cydia pomonella aux insecticides : tests par application topique sur des larves diapausantes collectées en automne 2002
Les résistances aux pesticides, testées en suisse sur carpocapse, montrent qu'elles s'appliquent même à des produits jamais utilisés en vergers. Dans les cas les plus graves, la résistance croisée concernait 12 des 13 insecticides testés.
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Six ans de lutte par confusion contre les vers de la grappe eudémis et cochylis avec une densité réduite de diffuseurs
La lutte par confusion contre les vers de la grappe a été réalisée pendant 6 années consécutives dans un vignoble isolé de 7 Ha, en maintenant toujours une ceinture dense de diffuseurs BASF, à 2 m les uns des autres sur tout le pourtour, afin d'assurer une bonne protection en bordure. A l'intérieur du vignoble, par contre, l'espacement des diffuseurs a été progressivement augmenté, afin d'abaisser les coûts. Ainsi, la densité moyenne des diffuseurs, bordures incluses, a passé de 600 unités par Ha en 1989 à 131 en 1994. Les papillons mâles des deux espèces n'ont pas retrouvé les pièges sexuels placés dans le vignoble durant les premières années d'essai, mais quelques captures ont été réalisées dès 1992 avec une densité inférieure à 170 diffuseurs par Ha. Pendant les 6 ans, le taux d'attaque sur grappes n'a jamais dépassé le seuil de tolérance, tant en première qu'en seconde génération, mais il a tout de même un peu augmenté au cours des deux dernières années.
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Stratégies de lutte contre les principaux ravageurs des arbres fruitiers
Pierre-Joseph CHARMILLOT ; M. BAILLOD ; B. BLOESCH ; Christian LINDERDans REVUE SUISSE DE VITICULTURE ARBORICULTURE HORTICULTURE (N° Vol. 29, n° 1 01/02/1997) / (8 p. 39-44 + 10-11)Présentation des stratégies de lutte contre les principaux ravageurs des vergers, ainsi que des modes d'action de certains moyens biotechniques, de façon à intervenir, en cas de nécessité, au moment opportun. Techniques d'échantillonnage, périodes de contrôle et seuils de tolérance.
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Stratégies de lutte contre les principaux ravageurs des arbres fruitiers
En principe, la protection intégrée des cultures se base sur la notion de seuil de tolérance ou de seuil d'intervention : un ravageur n'est combattu que si des attaques occasionnent une perte financière égale ou supérieure au coût du moyen de lutte à engager. Les seuils de tolérance sont, par conséquent, plus faciles à définir pour des ravageurs qui s'attaquent directement aux fruits, mais beaucoup plus difficiles à établir pour les phytophages qui affaiblissent l'arbre en vivant aux dépens du feuillage ou du bois. Dans de tels cas, des seuils d'intervention ont été établis, en se basant sur l'expérience pratique acquise au fil des ans. Plusieurs nouveaux moyens homologués, comme la technique de confusion ou les inhibiteurs et régulateurs de croissance d'insectes à mode d'action ovicide, sont essentiellement préventifs. Ainsi, l'arboriculteur base certaines de ses décisions sur les informations et les enseignements de la saison précédente. Plus que jamais, il doit rassembler un maximum de données concernant l'évolution à terme des divers ravageurs dans ses différentes parcelles, s'il veut bénéficier des avantages écologiques que présentent les moyens modernes de protection des plantes. Par conséquent, la conception du seuil de tolérance ne peut plus se restreindre à l'évaluation du risque immédiat, mais doit s'élargir à la notion de gestion ou de régulation des populations de ravageurs à moyen ou long terme. Dans cet article, vous trouverez : - des stratégies d'intervention pour les principaux ravageurs, - des méthodes d'échantillonnage, - des seuils de tolérance, - des descriptions des modes d'action des moyens de lutte (de façon à intervenir à bon escient et au moment optimal). L'article "Stratégies de lutte contre les principales maladies des arbres fruitiers" fournit des explications et informations supplémentaires ; graphiques et tableaux se complètent. (Des informations plus détaillées sur la biologie des ravageurs figurent sur des planches en couleur).
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Le tébufénozide, un nouveau produit sélectif de lutte contre le carpocapse Cydia pomonella L. et la tordeuse de la pelure Adoxophyes orana F.v.R.
Le tébufénozide est un régulateur de croissance d'insectes (RCI), agoniste de l'hormone de mue écdysone.Il agit sur tous les stades larvaires en provoquant une mue prématurée létale. Dans des essais pratiques de lutte contre le carpocapse Cydia pomonella L., il s'est montré aussi efficace que le fenoxycarbe ou le téflubenzuron. L'efficacité et la rémanence du tébufénozide et des produits de comparaison ont été déterminées par des tests biologiques en laboratoire, effectués sur des pommes prélevées chaque semaine en verger après les traitements. Le tébufénozide, appliqué à 240 ou 180 g de m.a. par ha, a une efficacité larvicide supérieure à 80% pendant environ un mois, ce qui est similaire à l'efficacité ovicide du fénoxycarbe ou du diflubenzuron. La pluie n'affecte pratiquement pas la persistance de ces produits. Appliqué au printemps, avant la floraison du pommier, sur les larves de la génération hivernante de la tordeuse de la pelure Adoxophyes orana F.v.R., le tébufénozide a une efficacité comparable à celle du fénoxycarbe. Les populations du ravageur restent alors en-dessous du seuil de tolérance durant les deux générations estivales.