Détail de l'auteur
Auteur Benoît DUCASSE |
Documents disponibles écrits par cet auteur (62)


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Pesticides : « Jai été exposé à des contaminations invisibles et permanentes »
Benoît DUCASSE, Auteur ; Sophie CHAPELLE, AuteurExposé aux pesticides jusqu'à la conversion en bio de sa ferme en 2009, Etienne Heulin, producteur de lait de chèvres et éleveur de génisses dans le Maine-et-Loire (49), 63 ans, témoigne, dans cet article, de son parcours, des dangers pour l'homme de l'utilisation des pesticides et des anti-parasitaires, ainsi que de son combat contre le cancer.
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Animaux sous tension : Un si long combat
Benoît DUCASSE, AuteurLassociation nationale Animaux sous tension (Anast) intensifie son combat pour faire reconnaître les troubles délevage dus aux courants électromagnétiques vagabonds : film enquête, recours judiciaires, augmentation du nombre dadhérents Outre la reconnaissance de ce préjudice, cette association a également pour objectif dobtenir la résolution matérielle des problèmes et lindemnisation des dommages subis. Sous la coordination de François Lafforgue (avocat), une douzaine de dossiers sont en cours dinstruction ou seront très prochainement déposés dans les juridictions locales de plusieurs départements. Pour chacun de ces cas, un collectif sest formé pour soutenir léleveur concerné.
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Élevages sous tension : Des éleveurs se remobilisent face aux nuisances électromagnétiques
Benoît DUCASSE, AuteurFondée en mai 1993 par des éleveurs, lassociation nationale Anast « Animaux sous tension » se remobilise, depuis avril 2019, suite à la publication des résultats dune enquête menée auprès de personnes électrosensibles et déleveurs dont le cheptel est perturbé par des courants électromagnétiques vagabonds. Lobjectif de cette association est de faire reconnaître ces troubles délevage, afin que soient apportées des solutions matérielles et que les préjudices subis soient indemnisés. Les troubles occasionnés peuvent en effet être lourds : malformations, avortements, retards de croissance, baisse de la productivité Trois causes principales ont été identifiées : la proximité de puissantes antennes relais de téléphonie, le transport délectricité dans les sols humides et la trop forte puissance de champs électromagnétiques générés par les lignes à très haute tension. Le cas dun éleveur laitier basé dans lOrne est détaillé : sa commune a fait enterrer des lignes électriques dans ses prairies et a installé un transformateur près de sa salle de traite ; le troupeau a alors été très perturbé. Léleveur a payé les travaux pour que les lignes soient ressorties de terre : les problèmes ont disparu, mais ces travaux ont coûté 70 000 et il na réglé que 10 000 actuellement.
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Le marché associatif bio entre dans la cour des grands
Sylvie COLAS, Auteur ; Benoît DUCASSE, AuteurUne nouvelle halle a été construite à Billère (banlieue de Pau) pour accueillir un marché bio. Ce bâtiment résulte dune démarche citoyenne cohérente : bois des forêts du Béarn et artisans locaux (scierie, charpentier et architecte). Il est aussi multi-usage : quand il ny a pas de marché (qui est organisé deux fois par semaine), cette halle sert de site de distribution à une Amap et dhébergement pour les activités associatives de la commune. Le maire de Billère, Jean-Yves Lalanne, est dailleurs très fier de cette synergie qui permet d'enrichir le patrimoine de la ville. Une association, ouverte à lensemble de la société et déjà existante, gère ce marché. Elle regroupe actuellement 200 membres, dont 40 paysans et artisans. Un conseil dadministration et une coprésidence, mixtes et paritaires, garantissent lexpression et le partage. Ce système favorise aussi lémergence de solidarités : un chantier solidaire a, par exemple, été organisé lorsquune tempête a détruit les tunnels dun maraîcher. Il permet également dorganiser des actions déducation populaire et culturelles.
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Volailles : Des règles sanitaires à repenser pour les petits élevages
Benoît DUCASSE, AuteurLes éleveurs de volailles ont lobligation de procéder à des analyses bactériologiques tous les deux mois. Pour la première fois, une analyse a révélé la présence de salmonelles proscrites chez Denis Surgey, éleveur de volailles de chair bio dans le Vaucluse. Ses 2 000 volailles en production avaient dû être abattues. En effet, la loi oblige labattage dans les plus brefs délais. Or, il est possible de vendre et de consommer ces volailles (la salmonelle est détruite à la cuisson à partir de 65 °C). Denis Surgey a pu négocier avec les services de lÉtat pour abattre ses volailles de Noël en décembre et son autre lot en janvier. Il a ainsi pu vendre 95 % de son cheptel via son Amap. Toutefois, entre labattage du dernier lot, la désinfection des installations et la mise en élevage des nouveaux lots, Denis Surgey na pas pu tirer de revenu de cet atelier durant six mois. Les aides ne sont accessibles quaux éleveurs ayant signé une charte sanitaire qui répond au modèle industriel et qui est trop contraignante pour les petits élevages. Après avoir exposé sa situation, Denis Surgey fait des propositions afin de repenser certaines règles sanitaires pour quelles soient mieux adaptées aux petits élevages de volailles.
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Le portrait dune femme, le combat dune éleveuse
Benoît DUCASSE, AuteurÉmilie Jeannin, éleveuse de bovins, en Côte-dOr, fait lobjet dun film documentaire « La ferme dÉmilie », disponible en libre accès sur internet. Nathalie Lay, réalisatrice du film, avait contacté Émilie en raison de ses pratiques délevage et de son projet dabattage mobile. Ce film illustre tous les aspects de la vie dÉmilie en tant quéleveuse, mère et militante, et qui porte le message de la Confédération paysanne, mais aussi qui casse le tabou de labattage. La société par actions simplifiées « le Buf éthique », qui donne son nom à labattoir mobile, en est à la levée de fonds pour le projet de 1,5 million deuros. Émilie Jeannin dénonce la pression exercée par les grandes entreprises de la viande qui ont peur de ce nouveau type de projet indépendant. Selon elle, cest la raison pour laquelle aucune subvention ne leur a été accordée.
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Sécheresse et conséquences
Benoît DUCASSE, AuteurGilbert Besson, éleveur laitier bio dans la Loire, témoigne des effets de la sécheresse. Depuis trois ans déjà, les étés sont très secs. Cette année encore, Gilbert a dû recommencer à nourrir ses vaches en juillet, trois mois seulement après la sortie au pâturage. Les prairies sont fortement dégradées. Selon lui, face à cette situation, trois solutions soffrent aux éleveurs : semer des céréales pour une récolte en vert en été, vendre certains animaux ou acheter du foin. Toutes ces mesures impactent le revenu. Gilbert Besson sinterroge sur le devenir de sa ferme, car il juge les assurances mal appropriées et les aides de létat insuffisantes. La prise de conscience du besoin de sadapter face au changement climatique se fait sentir. Pour prévenir les risques, Gilbert Besson voit plusieurs pistes : avoir recours à des plantes plus adaptées, replanter des haies et travailler lagroforesterie, trouver un moyen de mieux valoriser sa production (atelier de transformation), sagrandir ou encore diminuer le nombre dUTH, mais toutes ne sont pas pleinement satisfaisantes. Selon lui, une aide financière serait nécessaire pour accompagner les paysans dans lévolution de leur ferme.
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Elections aux chambres d'agriculture
Christiane AYMONIER, Auteur ; Nicolas DREYER, Auteur ; Benoît DUCASSE, Auteur ; ET AL., AuteurCe numéro est consacré aux élections professionnelles aux Chambres dagriculture. Il présente la trajectoire, les productions et lengagement professionnel de 24 paysan-ne-s de différentes régions françaises, bio et non bio, auprès de la Confédération paysanne.
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Belêtre, une ferme en SCOP
Benoît DUCASSE, AuteurLa ferme bio de Belêtre, à Dolus-le-Sec, en Indre-et-Loire est lune des premières fermes françaises ayant adopté le statut de société coopérative de production (SCOP). Lors de leur installation, les cinq associés de la ferme souhaitaient réaliser une transmission déconnectée du capital et conserver la protection sociale relative au statut de salarié. Au départ, Jean-Luc Desplat élevait des vaches allaitantes et transformait ses céréales en pain, vendu en direct, dans sa ferme de 40 hectares. Puis, entre 2008 et 2014, il accueille progressivement cinq jeunes maraîchers sur ses terres, qui reprennent également lactivité boulange. En 2015, ils constituent une association et signent un bail agricole de 19 hectares avec Jean-Luc, qui poursuit son activité agricole sur la moitié des terres. Malgré des conditions financières dinstallation plutôt favorables (matériels loués, débouchés déjà existants), constituer un budget prévisionnel qui permettait de passer de deux à cinq paysans sur la ferme, sans emprunt bancaire ni aides à linstallation, constituait un véritable exercice dinventivité. A force de détermination et de démarches administratives, le statut de SCOP est obtenu en novembre 2016. Il permet aux cinq associés dêtre tous co-décisionnaires et co-responsables des activités et choix réalisés sur la ferme. Lautogestion, lexpérimentation, lagriculture paysanne et la transformation sociale sont au cur de ce projet.
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Les cultures d'OGM se raréfient en Europe
Benoît DUCASSE, AuteurCet article présente et commente une carte d'Europe des moratoires sur les cultures OGM. Fin 2015, 17 pays de l'UE sur 28 avaient adopté un moratoire sur la culture du maïs MON810, seule culture transgénique encore autorisée en Europe. Depuis avril de la même année, l'UE a mis en place une nouvelle procédure, appelée "opt-out", ou option de retrait, pour permettre aux États membres d'interdire la culture de plantes GM sur leur territoire. Le principe de cette procédure est expliqué. La position des principaux États de l'UE est commentée. Globalement, les cultures OGM sont désormais interdites ou en fort déclin en Europe, seule l'Espagne en cultive encore, dans ses champs, des surfaces significatives.
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Dossier : Se réapproprier et maîtriser les abattoirs
Yves Pierre MALBEC, Auteur ; Sophie CHAPELLE, Auteur ; Benoît DUCASSE, Auteur ; ET AL., AuteurLa disparition des bouchers artisanaux et la fermeture des abattoirs ont été progressives, faisant peu à peu de l'abattage une activité externe à l'élevage et qui échappe aux éleveurs. Aujourd'hui, 75 % de l'abattage est réalisé dans des grosses unités appartenant à des groupes industriels et privés. Pour reconquérir cet outil de production, et aussi pour répondre à une demande de produits locaux et de qualité, des paysans, des bouchers et des transformateurs se mobilisent, avec l'appui de chercheurs et le soutien de consommateurs. Des modèles et des solutions sont proposés, de l'abattage à la ferme sans intermédiaires à des ateliers collectifs, en passant par des abattoirs mobiles. Certaines de ces pratiques sont en cours dans d'autres pays de l'UE, notamment en Autriche, Belgique, Suède et Allemagne. Mais ceux qui les pratiquent se heurtent parfois aux directives des contrôles sanitaires et à des normes, souvent plus structurelles que fonctionnelles. Ce dossier apporte divers éclairages pour appréhender les problématiques actuelles de l'abattage : - Les enseignements à tirer après la diffusion des vidéos choc de L214 : Abattoir du Vigan : "Maltraiter une bête juste avant de tuer, c'est une énorme faute professionnelle" ; - Austérité budgétaire : L'inspection ante-mortem : une mission délaissée par l'État ; - Quelles normes pour l'abattage paysan ? : Traçabilité : Vers un label éthique pour valoriser une filière viande de qualité ; - Statut coopératif : "La transparence passe par la mise en place d'une meilleure gouvernance" ; - Initiatives pour améliorer le processus d'abattage : Un abattoir mobile sillonne les campagnes de Suède ; Au service des circuits courts (abattoir coopératif dans les Vosges) ; - En Allemagne, un abattoir permet d'accompagner l'animal jusqu'au bout (témoignage d'un éleveur alsacien qui a choisi d'abattre ses animaux en Allemagne) ; - Point de vue : On a beaucoup à apprendre du corps en saignant ; - Abattre les animaux de ferme : l'exigence d'un excellent travail (Jocelyne Porcher, sociologue et directrice de recherche INRA) ; - Étudier les conditions d'un abattage socialement, économiquement et écologiquement acceptable.
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Morbihan : Sur la route de l'agriculture paysanne
Benoît DUCASSE, AuteurJulien et Laetitia Brothier élèvent des brebis laitières et à viande bio dans une petite commune du Morbihan. Leur parcours, émaillé de voyages à l'étranger, ainsi que leur rencontre, les ont amenés à définir un projet de vie commun, basé sur la volonté de pratiquer une agriculture paysanne, en accord avec leurs valeurs. Au-delà de leur histoire commune, c'est aussi celle de tout un collectif qui est relatée. En effet, pour parvenir à concrétiser leur activité d'élevage de brebis, ils ont dû compter avec les rencontres, les coups de main, les conseils et la coopération de multiples personnes. Julien et Laetitia participent à une dynamique paysanne bien vivante dans cette partie de la Bretagne. Julien est notamment le porte-parole de la Confédération paysanne du département.
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Ni dieu, ni maître, ni supermarché !
Benoît DUCASSE, AuteurL'Université populaire de Saint-Denis (93), "Dionyversité", a été créée en 2008 par deux militants engagés. Elle a réuni, en 4 ans, plus de 8 000 auditeurs venus assister à 264 cours et conférences proposés gratuitement sur une grande diversité de sujets. De cette première dynamique, a émergé l'idée, portée par un groupe de jeunes, de créer une Amap, en partenariat avec un jeune maraîcher installé à quelques kilomètres de Saint-Denis. C'est l'Université populaire, constituée en association, qui porte administrativement le projet. Ce sont aujourd'hui 250 foyers qui s'approvisionnent en légumes (un deuxième maraîcher s'est joint au projet). Le fonctionnement de l'Amap est des plus informels : chacun prend des initiatives, des responsabilités et assure les relais. La dynamique s'entretenant d'elle-même, l'Amap génère d'autres initiatives : le local accueille un atelier de réparation de vélos, une bibliothèque en libre service, des projections de documentaires... Fort de cet élan, les amapiens ont souhaité aller plus loin et ont créé la "Diony Coop", à quelques centaines de mètres du local de l'Amap. On y trouve 700 références, essentiellement en alimentation. Ici aussi, c'est l'auto-gestion qui prime. Après 7 mois de fonctionnement, le bilan est très positif et encourage à faire émerger d'autres projets similaires dans la ville.
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Yonne : Le pari du retour des vaches et des paysans
Benoît DUCASSE, AuteurEn 1979, Philippe Collin sinstalle en polyculture-élevage sur la ferme familiale dans lYonne, puis vend son troupeau de vaches en 1987. Il se convertit à lAB en 1998. Puis, en 2005, il sassocie et crée un GAEC en grandes cultures sur 310 hectares. 2013 voit de forts changements, à surface constante, avec la reprise de lélevage laitier et linstallation dun atelier de transformation, ainsi que dune boutique de vente de produits fermiers. Aujourdhui, contre toute attente, dans un territoire plutôt soumis à la désertification rurale, cette exploitation compte quatre associés et deux salariés, un troupeau de 120 têtes et est quasi autonome pour lalimentation de ce dernier. Et les projets ne manquent pas : installation d'arbres fruitiers dans les pâtures, nouvelle activité prévue autour de la vente de viande en caissette, extension des bâtiments ; et déjà, le départ à la retraite, dans quatre ans, de Philippe Collin, est en préparation.
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L'innovation ouverte au service de l'agriculture paysanne et biologique
Benoît DUCASSE, AuteurAu sein de l'ADABIO, groupement d'agriculteurs bio du nord de Rhône-Alpes, la diffusion horizontale des techniques et outils de production est depuis toujours un leitmotiv. Si bien qu'en 2009, un salarié et un adhérent ont l'idée, concrétisée en 2011, de développer ADABIO Autoconstruction pour répertorier les innovations paysannes en matériel agricole, exclusivement en bio, et les reproduire en les améliorant. Le succès est tout de suite au rendez-vous, avec 350 usagers durant les cinq premières années. La structure évolue ensuite en Société coopérative d'intérêt collectif (SCIC), en 2014. Elle est rejointe par différents groupes d'acteurs lors de son AG 2015 : des particuliers, des personnes morales, comme la couveuse d'activité « Les Champs du possible », le GAB du Finistère, ou l'association Hippotèse, qui promeut la traction animale ; mais aussi par les clubs d'investisseurs Cigale, autour de l'économie sociale et solidaire. Lors de cette même AG, le choix est fait d'essaimer dans d'autres régions de France (il existe déjà une antenne en Bretagne), toujours au service de l'agriculture paysanne et biologique. Pour le moment, la SCIC compte sept salariés, mais elle a voté le doublement de son budget (le montant à 800 000 euros). On trouvera des exemples de tutoriels pour auto-construire son matériel sur : www.latelierpaysan.org
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Installation : La Ciap installe et s'installe dans les Pays de la Loire
Benoît DUCASSE, AuteurDepuis fin 2014, il existe, dans chaque département des Pays de la Loire, des "coopératives d'installation en agriculture paysanne" (Ciap). La première, créée en 2012, en Loire-Atlantique, peut d'ores et déjà tirer un premier bilan : sur 22 personnes ayant achevé leur stage de "paysan créatif", 14 sont aujourd'hui installées. La Ciap est un outil nouveau et original, imaginé par des paysans et organisations, membres, ou proches, de la Confédération paysanne. Elle s'adresse en priorité aux personnes non issues du milieu agricole, pour leur permettre de réaliser leur projet. Au cur du dispositif, le stage qu'effectue le candidat lui assure, en tant que stagiaire de la formation professionnelle, une couverture sociale et une indemnisation minimum. La Ciap propose aussi un "espace test", spécifique au maraîchage bio, qui consiste en un espace d'environ 3 ha sur le domaine agricole de Saint-Herblain (44), où les candidats vont pouvoir se tester avant de s'installer sur leurs propres terres. Enfin, une troisième forme d'accompagnement consiste en un portage temporaire du projet agricole, qui assure l'hébergement juridique, administratif et commercial de l'activité économique du stagiaire. La composition et l'organisation de la Ciap, société coopérative d'intérêt collectif (SCIC) depuis 2014, sont présentées.
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Installation : La Ciap installe et s'installe dans les Pays-de-la-Loire
Benoît DUCASSE, AuteurLa Ciap est la « coopérative d'installation en agriculture paysanne ». La première du genre a été créée en 2012, en Loire-Atlantique, soutenue par le Conseil régional. Cette « Ciap-44 » a déjà reçu 22 personnes en stage de « paysan créatif », dont 14 sont aujourd'hui installées et quatre sont ouvriers agricoles avec projet d'installation. Ce type de structure part de plusieurs constats dont les deux principaux : baisse des installations agricoles, et difficultés pour les « non issus du milieu agricole » (les « nima »)... Depuis mars 2014, la Ciap, d'abord association, s'est transformée en Société coopérative d'intérêt collectif (SCIC) intégrant dans ses membres des organisations paysannes, des établissements publics et collectivités territoriales, des acteurs de l'économie solidaire, des citoyens à titre personnel... et les salariés de la Ciap. La Ciap accompagne les porteurs de projet d'installation, qui sont officiellement considérés comme stagiaires en formation professionnelle, ce qui leur assure couverture sociale et indemnités minimales (soit par Pôle emploi si des droits ont été ouverts, soit par le Conseil régional des Pays-de-la-Loire : 650 euros/mois). La Ciap propose également un espace test en maraîchage bio pour tester son projet grandeur nature, et peut porter temporairement un projet, en assurant son hébergement juridique, administratif et commercial. Elle va jusqu'à prêter de l'argent pour financer des investissements d'installation, remboursable au moment de la véritable installation. Cette structure est donc un atout pour les candidats à l'installation, d'autant plus que d'autres Ciap viennent d'être créées dans chaque département de la région.
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Loire : Une ferme où poussent les paysans
Benoît DUCASSE, AuteurLa ferme de 70 hectares, objet de cet article, a connu de fortes évolutions depuis 2001, époque où elle « accueillait » un GAEC de deux emplois avec un atelier vaches laitières et un second, en viticulture. Depuis cette date, le GAEC a disparu, et l'atelier viticulture, exploitant alors un hectare et demi de vigne, s'est développé progressivement, pour concerner à ce jour 5,5 hectares. Il permet à deux paysans d'en vivre. Les surfaces ainsi libérées ont tout d'abord permis, en 2008, l'installation d'un élevage porcin, l'atelier bovins lait disparaissant avec le GAEC. Puis, toujours dans une démarche de développer des exploitations de petite taille mais complémentaires, un paysan boulanger s'est, à son tour, installé en 2011, sur d'abord 4 hectares. De même, depuis 2009, une partie des prairies sert à la pension d'une quinzaine de génisses, issues d'un élevage voisin, aussi en AB. Cette démarche de partage d'un même foncier entre plusieurs exploitations de petite taille, indépendantes juridiquement, mais complémentaires dans leurs productions, a ainsi permis de passer de deux emplois à quatre, et bientôt cinq, puisque 2016 devrait voir l'installation d'un nouvel associé dans le cadre de l'élevage porcin.
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Un partenariat exemplaire
Benoît DUCASSE, AuteurDepuis bientôt dix ans, un groupement de 23 paysans normands livre, chaque mois, 15 groupes de consom'acteurs d'Ile-de-France. L'aventure a démarré avec un agriculteur de la Manche, François Dufour, qui livrait avec sa glacière des clients-partenaires en région parisienne. De fil en aiguille, ses clients lui ont demandé d'autres produits. Un réseau de producteurs se structure alors en juillet 2007 : le GIE des paysans et fermiers bio de Normandie, qui travaille avec une quinzaine d'associations de consommateurs d'Ile-de-France (1200 foyers impliqués aujourd'hui). Le principe est simple : un coordinateur envoie par courriél la liste des produits disponibles aux 15 groupes de consommateurs, regroupe les commandes et les envoie aux paysans. Ceux-ci regroupent leurs produits, dont une partie part par transporteur, et l'autre est acheminée par camion par les producteurs (avec un roulement périodique). Ces ventes représentent entre 20 et 80% du chiffre d'affaires des paysans (plus de 30 000 euros de ventes par livraison, 10 fois par an). Grâce à ce montage, dont découle une demande forte de tout type de produits, l'activité agricole a pu se maintenir : un abattoir près du Mont Saint-Michel, par exemple, a été sauvé et emploie aujourd'hui 60 personnes. Cette expérience fait des émules, et plutôt que de grossir indéfiniment, le GIE favorise le développement d'autres groupements paysans.
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Pesticides : Témoigner pour que d'autres ne se fassent pas avoir
Benoît DUCASSE, AuteurDepuis dix ans, Alain Moles, paysan dans le Tarn-et-Garonne, souffre de la maladie de Parkinson, contractée après plus de vingt ans d'utilisation de pesticides dans ses vergers et ses vignes. Âgé aujourd'hui de 63 ans, il a décidé depuis un an de témoigner sur sa maladie, reconnue depuis peu (au bout de sept ans) comme maladie professionnelle (décret ministériel du 7 mai 2012), le lien entre pesticides et cette pathologie étant avéré. Alain récoltait, chaque année, 50 tonnes de raisins de table chasselas de Moissac, traités pendant vingt ans, à l'instar des autres fruitiers, avec des pesticides (Roundup, fongicides, insecticides...). Après la déclaration de sa maladie, Alain a passé toute la ferme en bio et il aide aujourd'hui sa fille qui a repris la suite. Mais, les symptômes sont là (raideurs, lenteurs, difficultés de locomotion...), ce qui motive encore plus Alain à apporter son témoignage pour « que d'autres ne se fassent pas avoir ».
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Se réapproprier l'énergie
Sophie CHAPELLE, Auteur ; Benoît DUCASSE, AuteurDeux alternatives énergétiques sont décrites ici : l'huile végétale brute (HVB) et le petit éolien. Concernant l'HVB, depuis 2005, les paysans limousins adhérents de l'association Roulons vers (25 paysans dont 7 en bio) ont mis en place un atelier de pressage itinérant, constitué d'un trieur, d'une presse et d'un filtre, ainsi que quatre sites de pressage pour éviter de multiplier les transports. Ils pressent du colza ou du tournesol, soit issus de leur ferme, soit dont les graines ont été achetées. Au moment du lancement de l'association, les paysans ont en profité pour faire un comparatif de consommation énergétique entre cultures bio et non bio. Résultats : le rendement énergétique en bio est deux fois plus élevé qu'en conventionnel. L'huile produite est utilisée soit directement en carburant, soit, après décantation, en huile alimentaire. Les tourteaux sont utilisés pour l'alimentation animale, où la demande en tourteaux fermiers augmente. Mais face à la montée des prix des graines ces dernières années, un certain nombre d'adhérents ont préféré vendre leurs graines plutôt que de les triturer. Heureusement, la demande en huile alimentaire fermière augmente elle aussi, ce qui a permis de réorienter un peu le marché. Quant à l'éolienne paysanne, celle de la ferme de la Pignerie, en Ille-et-Vilaine, est présentée : auto-financée, auto-construite et auto-entretenue, et qui produit un quart des besoins de cette ferme (vaches allaitantes, poules pondeuses, brebis...). L'éolienne Piggott, dont il existe 150 modèles installés, a été montée en chantier participatif avec le soutien de l'association Tripalium (24 m de haut, 7000 euros). Avec les prix actuels de l'électricité, elle sera rentabilisée dans une dizaine d'années, mais la démarche est essentiellement militante, et tournée vers l'autonomie. Dans un 3ème article, Jean-Luc Bochu, de Solagro, conseille aux candidats à l'installation d'énergies renouvelables à la ferme, tout d'abord de se renseigner sur l'existence d'un plan régional de compétitivité et d'adaptation des exploitations agricoles (PCAE), puis de faire un diagnostic de l'ensemble du système de production, car l'approche doit être globale (production, intrants, sol, biodiversité...). Et de se rapprocher des alternatives comme Enercoop et d'autres projets d'énergie citoyenne qui relient producteurs et consommateurs d'énergie.
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Agro-écologie : Produire plus et mieux ?
Benoît DUCASSE, AuteurLe ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, veut faire de la France un leader de l'agroécologie, démarche globale, transversale, systémique... L'auteur s'inquiète néanmoins d'exemples cités par des intervenants lors de la conférence de presse de présentation du projet agroécologique : ferme céréalière qui utilise des drones ; autre ferme qui emploie 15 salariés pour faire du poireau toute l'année... et de ce qu'on fera de ce nouveau concept. Pour plus de précisions sur le projet agroécologique pour la France, il est possible d'aller sur le site gouvernemental : www.produisons-autrement.fr.
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OGM : Un été contre les VrTH
Benoît DUCASSE, AuteurLors de cet été 2014, la Confédération paysanne, les faucheurs, certains GAB et Civam ont de nouveau alerté la population sur les « OGM cachés », ces plantes issues de mutagénèse, donc OGM selon une directive européenne, mais pour lesquelles la législation des OGM ne s'applique pas. Leur cible était plus particulièrement les variétés mutées rendues tolérantes à un herbicide (VrTH), colza ou tournesol. Deux lieux ont été « visités » pour constater la présence ou non de ces graines et alerter les gestionnaires de ces lieux : la coopérative agricole des Pays-de-la-Loire (CAPL), et les locaux de Dijon-Céréales à Longvic (Côte-d'Or). Par ailleurs, le pont de l'Ile de Ré a été investi, cette dernière action étant tournée vers le public et la presse, avant que les militants ne soient reçus par la Direction départementale des territoires et de la mer. Constat : pour le moment, très peu de ces semences avaient été diffusées dans ces deux endroits en 2013 (à chaque fois, juste la quantité pour ensemencer 20 ha de colza Clearfield ou Veritas CL). Les gestionnaires ont à chaque fois avancé l'argument de la légalité, alors que les militants insistaient sur les risques de dissémination de telles variétés, et à terme de résistance des adventices et autres crucifères aux herbicides. Les militants demandent au gouvernement d'interdire ces plantes, et estiment qu'il y a urgence car deux nouvelles variétés de colza et douze de tournesol VrTH ont été ajoutées au catalogue européen ces derniers mois.
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OGM : Offensive à l'approche des semis de maïs
Benoît DUCASSE, AuteurSur le front des OGM cultivés (ou non) en France, ce printemps 2014 restera dans les annales : levé depuis le 1er août 2013 par le Conseil d'État, le moratoire français n'avait pas encore été repris au moment où les agriculteurs pouvaient déjà semer, grâce à une météo clémente... Certains agriculteurs ont aussi été poussés à semer par des défenseurs de la cause des OGM. Le gouvernement français avait bien essayé de faire passer une loi interdisant la culture du seul maïs OGM autorisé dans l'Union européenne, le MON810. Mais le Sénat l'avait rejetée le 17 février. Depuis, le gouvernement a lancé une procédure en vue de la publication d'un arrêté d'interdiction de semis et de culture (mi-mars), et un député a déposé une proposition de loi (18 février) interdisant la culture du maïs OGM.
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Semences : Faire sa semence, ce n'est pas une contrefaçon !
Benoît DUCASSE, AuteurRécit d'une action syndicale concernant le droit à faire sa semence. Le 21 janvier, une centaine de militants de la Confédération paysanne a envahi les locaux du Groupement national interprofessionnel des semences (GNIS). Objectif : obtenir une « exception agricole » dans la loi sur les contrefaçons qui allait être discutée à l'assemblée nationale le 4 février. Selon eux, la menace était de taille : « si elle est votée en l'état, avec cette loi, les paysans qui voudront produire leurs propres semences seront sous la menace constante de poursuites en contrefaçon, saisie voire destruction de leurs récoltes. Pour y échapper, ils devront prouver qu'ils n'ont reproduit aucune variété protégée et que leur semence n'a été contaminée ni ne contient naturellement un gène breveté. Et il en sera de même pour les animaux ou encore pour les ferments, levures et autres microorganismes porteurs de gènes brevetés ». Face à cet argumentaire, le gouvernement s'est engagé à présenter, le 4 février à l'Assemblée nationale, un amendement afin que les semences de ferme ne soient plus concernées par la loi sur les contrefaçons.
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Agriculture paysanne : Nièvre Son truc
Benoît DUCASSE, AuteurC'est l'histoire d'un homme, Pierre Hervé, et d'une installation en viticulture bio dans la Nièvre. Paysan dans l'âme bien que citadin, instituteur pour plaire à ses parents, Pierre Hervé a finalement l'opportunité, via le Conseil général de la Nièvre, de réhabiliter le vignoble des Coteaux du Tannay, une indication géographique protégée (IGP) qui s'étend aujourd'hui sur 56 communes, mais le vin n'est produit que sur 40 hectares. Conservant dans un premier temps sa double activité, notre instituteur installe progressivement son vignoble, en bio, au début des années 90, sur six hectares en tout, répartis sur six parcelles dans un rayon de trois kilomètres. Passé à temps plein à partir de 2003, Pierre Hervé produit aujourd'hui du Chardonnay (la moitié de son vignoble), du pinot et du melon (cépage originaire de Bourgogne). Sa vinification est traditionnelle, rouges et blancs (15 à 20 000 bouteilles produites annuellement) s'élevant en barriques. Un encadré retrace la rencontre de Pierre avec la Confédération paysanne.
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Initiative : Kazakhstan : Aux origines de la pomme
Benoît DUCASSE, Auteur« Imaginez : dans les montagnes à l'est du Kazakhstan, s'épanouissent depuis 65 millions d'années de vastes forêts primaires de pommiers. L'arbre, de la famille des rosacées, a une reproduction sexuée, de sorte qu'existent autant d'individus uniques que d'arbres. L'adaptation, la variabilité y sont remarquables : des arbres de parfois plus de 30 mètres de haut, de plus de 300 ans, d'autres accrochés à plus de 3000 m d'altitude, d'autres encore adaptés aux températures extrêmes de la steppe »... Une chimiste et biologiste, Catherine Peix, également cinéaste, a décidé de retrouver Aymak Djangaliev, le seul agronome kazakh qui, contre l'avis de sa hiérarchie, s'occupait de ces plantations. Lorsqu'elle finit par le retrouver, il a 94 ans, mais il réussit à passer le relais, avant de mourir trois ans plus tard. Catherine crée alors une association (qui travaille en France avec les croqueurs de pommes), pour sauvegarder ce patrimoine extraordinaire, l'association Alma (pomme en kazakh) : www.originedelapomme.com. Belle histoire, en cours, de la sauvegarde d'un pool génétique impressionnant qui pourrait à l'avenir servir à la réduction du nombre de traitements phyto sur pommiers industriels.
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Un paysan fournisseur d'Enercoop
Benoît DUCASSE, AuteurPaysan depuis 1983, Joachim Rauhut vit sur une petite ferme de 13 hectares dans l'Aude, conduite en bio, avec des vaches laitières dont toute la production est transformée et vendue en direct sur les marchés locaux. Peu de gens dans sa région, mais beaucoup de vent : il n'en fallait pas plus pour que Joachim installe deux éoliennes sur sa ferme, d'une puissance totale de 30 à 35 000 kW. Cela correspond en gros à sa consommation, mais lorsqu'il produit trop, Joachim revend le surplus à Enercoop, la seule coopérative en France à ne fournir que de l'électricité « verte » (hydraulique, photovoltaïque, éolien, biogaz...) à ses clients. Coût de l'installation : 33 000 euros par éolienne, pour un matériel allemand haut de gamme (l'une appartient à un ami, l'autre a été payée par son père). Le contact avec Enercoop est simplifié : Joachim prend une photo du compteur chaque année, et Enercoop le paye.
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Semences : pour la reconnaissance des droits des paysans
Benoît DUCASSE, AuteurPour abroger la loi « semences » de décembre 2011, le collectif « Sauvons la biodiversité » (intégré par une quinzaine d'associations paysannes et environnementalistes) a écrit aux députés et sénateurs, le 8 janvier 2013. En effet, cette loi renforce la propriété industrielle sur les semences, en permettant à la fois le dépôt de brevet et le certificat d'obtention végétale (COV) ; en interdisant à l'agriculteur de ressemer une partie de sa récolte ; en l'obligeant, pour 21 espèces, à payer des royalties (contribution volontaire obligatoire - CVO) ; et en lui interdisant de sélectionner une nouvelle variété à partir d'une variété protégée. Bref, cette confiscation du vivant, aux yeux de la Confédération paysanne, est inacceptable, et une grande campagne est lancée en 2013 pour abolir cette loi et en produire une autre, à caractère positif, de reconnaissance des droits des paysans de conserver, échanger, et ressemer leurs variétés.
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Actualité : Pesticides : Cultiver du colza sans Cruiser : une question de bon sens
Benoît DUCASSE, AuteurXavier Uzu, paysan dans la Sarthe, reproche à ses collègues d'être focalisés sur le prix de vente du colza (boosté par la filière des agrocarburants), et de négliger les rotations tout en traitant fortement pour obtenir autour de 45 quintaux/ha. Ses rendements à lui sont autour de 30 à 35 quintaux/ha. En effet, ce qu'il recherche, c'est « une marge stable chaque année sur l'ensemble de [ses] cultures ». Avec des rotations de blé, pois de printemps, colza, féverole d'hiver, tournesol et maïs, Xavier élève des volailles de Loué et 120 brebis. Ces rotations entraînent de fait un « nettoyage » des parasites dans les champs : « sur la trentaine d'insectes nuisibles recensés pour le colza, dit-il, je ne surveille que le charançon de la tige ». Et il ne traite en moyenne qu'une année sur trois.
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Actualité : Semences : Honte à la loi semences
Benoît DUCASSE, AuteurCet article relate la manifestation organisée par le collectif « Semons la biodiversité » (Réseau Semences Paysannes, Confédération paysanne, FNAB...) à l'occasion des 50 ans de l'UPOV (Union internationale pour la protection des obtentions végétales), célébrés par le GNIS, l'Inra et le ministère de l'Agriculture, le 1er février 2012. Rappelons que la loi semences, votée en novembre 2011, avait fait polémique, en généralisant le principe d'une taxe à verser aux semenciers sur les semences dites de ferme. Durant les prises de parole, le combat de plus de 20 ans de la CNDSF (coordination de défense des semences fermières) pour ne pas payer le droit de ressemer a été rappelé, de même que la demande d'abrogation de la loi semences. Guy Kastler (RSP, Confédération paysanne) en a profité pour rappeler que toutes les semences inscrites au catalogue par les semenciers étaient issues du travail des paysans depuis des millénaires, sans que les firmes n'aient jamais rien payé à ces derniers.
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Initiative : La géobiologie en élevage
Benoît DUCASSE, AuteurLes performances et le comportement des animaux peuvent être affectés par la présence proche de transformateurs électriques, de courants d'eau souterrains ou de champs magnétiques. La géobiologie étudie ces perturbations afin d'en évaluer les impacts et d'en atténuer les conséquences. Cet article présente le travail d'un géobiologue sur le plateau du Larzac, mais qui intervient aussi sur toute la France et sur tous types de troupeaux. Loin de l'ésotérisme que l'on s'imagine, cette discipline utilise des appareils de mesure des champs électromagnétiques qui permettent d'identifier les causes des perturbations. Ces dernières peuvent être causées par un parafoudre, ailleurs par un pylône de téléphonie ou une ligne à haute tension... Bien sûr, recommande le géobiologue, il est préférable d'intervenir comme conseil avant toute installation. Plus d'informations sur www.geobiologie-jmd.com.
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Brin de campagne : La réussite d'un magasin de paysans (Dossier : Circuits courts : Richesse, diversité... et dérives)
Benoît DUCASSE, AuteurSeulement deux ans d'existence, mais déjà une belle réussite, avec un million d'euros annuels de chiffre d'affaires : le magasin paysan de Chaumont (52) affiche une santé insolente. Constituée en SARL, cette structure regroupe 3 associés : un couple d'éleveurs de Limousines et cultivateurs de céréales ; un GAEC de deux associés et trois salariés, qui produit des céréales et des truies ; et un GAEC de trois associés et un salarié avec des céréales et des poulets. Neuf personnes travaillent au magasin : deux bouchers, trois charcutiers et deux vendeuses. Avec 100 à 200 clients/jour, le magasin écoule une production hebdomadaire impressionnante : une génisse, trois ou quatre agneaux, un veau de lait, sept à huit porcs et une centaine de poulets Pour garantir une qualité constante et la transparence des prix, un système de garantie participatif incluant salariés et clients sera bientôt mis en place. Une cinquantaine de paysans fournissent le magasin, dont 20% sont en bio.
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Haute-Marne : Une, et deux, et trois installations !
Benoît DUCASSE, AuteurCet article retrace l'installation en bio d'une maraîchère biologique en 2010, en Haute-Marne, qui entraînera dans son sillage, si tout va bien, l'installation de deux autres maraîchers en deux ans, le tout en circuit court et sans DJA. C'est que Sophie, la jeune installée, bien que n'étant pas du milieu agricole, est en couple avec un fils d'agriculteurs, lesquels ont pas mal aidé en prêtant notamment le tracteur et des petites parcelles. L'investissement de première année s'est donc limité à l'achat de semences diverses, pour tester les itinéraires techniques, et caler les marchés. La production est écoulée en partie (un tiers) dans une boutique paysanne, mais aussi auprès d'un magasin bio et sous forme de paniers. Du matériel spécifique maraîchage (planteuse, lame souleveuse) a été acheté en CUMA, et Sophie utilise aussi ses deux chevaux pour buter et désherber les jardins. Prochain installé prévu en 2012, le mari, puis la salariée stagiaire actuelle, en 2013.
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Initiative : Marseille en direct : Une épicerie de quartier pour la souveraineté alimentaire
Benoît DUCASSE, AuteurFondée en 2009, l'association marseillaise Filière paysanne a ouvert une première boutique paysanne dans le premier arrondissement de Marseille en août 2010. Son objectif : commercialiser (quasi en direct donc) les produits de paysans qui connaissent quelques difficultés à les écouler face à la concurrence des supermarchés. Et dans le même temps, diffuser les idées liées à la souveraineté alimentaire, par exemple au moyen de la présentation d'un projet de loi pour la sauvegarde des terres fertiles. Les produits vendus dans la boutique doivent l'être à des prix accessibles, en tout cas moins chers qu'en supermarché (par exemple : carotte à 0,90 le kilo quand elle est à un euro dans les supermarchés proches). 100 à 150 clients fréquentent ce magasin tous les jours, magasin qui devrait atteindre l'équilibre économique en trois ans. Pendant cette période, il est aidé par le Conseil régional (70 k) et le Conseil général (18 k). Une nouvelle structure devrait permettre d'assurer l'essaimage de ce concept. Plus de 100 producteurs sont concernés, 20% des produits frais et 80% des produits secs sont en bio.
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Initiative : Marseille en direct : Des paniers qui rendent inutiles les caddies
Benoît DUCASSE, AuteurBerceau des AMAP (Association pour le maintien d'une agriculture paysanne), la Provence voit se multiplier une multitude d'initiatives similaires de paniers hebdomadaires : sur l'ensemble de la Provence, fin 2010, 25 000 consommateurs étaient regroupés dans 156 associations. Rien qu'à Marseille, les Paniers marseillais concernent environ 5 000 personnes, à travers 25 associations. Comme ailleurs, le Panier marseillais démarre surtout autour d'un maraîcher, puis l'offre est progressivement complétée par celle d'autres agriculteurs. Le tout, pas forcément en bio au départ, mais avec un engagement et un accompagnement des producteurs pour qu'ils passent progressivement en bio. Le réseau "Les paniers marseillais" affirme vouloir "aller au-delà du cahier des charges de l'agriculture bio et encourager les pratiques agroécologiques". Un système de garantie participatif a été mis en place, avec la publication d'un guide pratique (http://allianceprovence.org).
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FCO : Au-delà des procès, faire reconnaître la liberté vaccinale
Benoît DUCASSE, AuteurPremier succès obtenu en référé, le 7 mai 2010, au tribunal administratif de Lyon, qui a donné raison à quatre éleveurs qui demandaient la levée des sanctions prises à leur égard par la DSV de l'Ain. Ces derniers avaient refusé de vacciner leurs bêtes contre la Fièvre catarrhale ovine (FCO), et avaient en conséquence vu les déplacements de leurs animaux limités, avec interdiction d'échanger par exemple des reproducteurs. Suite au succès de ce référé, les éleveurs étaient bien décidé à continuer le combat sur le fond : obtenir la non obligation de vacciner contre la FCO.
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Résistance indigène à la folie du soja
Benoît DUCASSE, AuteurDe six millions d'ha cultivés en soja en 1997, l'Argentine est passée à 16,6 millions d'ha en 2007, à 98% du soja transgénique, exporté ensuite en Europe pour nourrir poulets et cochons. L'Argentine est devenue le troisième exportateur mondial de soja (11 milliards de dollars en 2007). Cette rapide transition s'opère au détriment des petits paysans, notamment indigènes, chassés de leurs terres sur lesquelles ils n'avaient parfois qu'un « droit d'usage ». L'article, interview de deux paysannes argentines qui se battent pour récupérer les terres, raconte ce processus d'expulsion et ce combat.
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Agriculture paysanne : Seine-Maritime : La paille et l'étincelle
Benoît DUCASSE, AuteurBel itinéraire que celui d'Alain Goubert, fils et petit-fils de paysans, formé à l'agriculture intensive, et qui, progressivement s'est ouvert à l'agriculture durable, puis bio, et est devenu représentant de la Confédération paysanne à FranceAgriMer (ensemble des offices). Eleveur de truies au départ, repreneur d'un quota de 80 000 litres de lait de vaches ensuite, il laisse tout tomber au moment de mettre sa ferme aux normes : trop cher, pour un plaisir proche de zéro, et un revenu de misère... La décision est prise de replanter avec des fruitiers (nombreuses variétés), de faire quatre hectares de maraîchage, et de travailler en filière courte (deux AMAP à fournir à proximité). S'il ne gagne pas beaucoup plus, Alain affirme qu'il n'a jamais été aussi heureux et plein de projets qu'aujourd'hui...
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Elevages sous tension : Des dégâts considérables enfin reconnus
Benoît DUCASSE, AuteurLe 28 octobre 2008, pour la première fois, un tribunal reconnaissait la responsabilité du réseau des transports d'électricité (RTE, filiale d'EDF) dans l'état sanitaire dramatique d'animaux d'élevage situés sous une ligne à haute tension : il s'agit d'une ferme en Corrèze, et le TGI de Brive a condamné RTE à payer 396 000 euros d'amendes (prix du bâtiment reconstruit loin de la ligne, plus des pertes dues aux maladies). RTE a fait appel. Ce jugement pourrait relancer à la fois l'association "les animaux sous tension", créée dans les années 90 par des éleveurs touchés par les lignes à haute tension qui surplombent leurs terres ; mais aussi le "groupe permanent de sécurité électrique", créé par l'ancien ministre de l'Agriculture, Louis Le Pensec, qui avait commencé à travailler sur cette question mais ne se réunit plus depuis deux ans. Reste à gagner l'appel...
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Lait : Biolait à contre-crise
Benoît DUCASSE, AuteurEntretien avec Yannick Allard, président de Biolait. Structurée en Groupement d'intérêt économique lors de sa création en 1994, l'entreprise de collecte de lait bio, Biolait, a évolué en société par action simplifiée, avec à ses côtés une structure associative La Voix biolactée, qui contribue au développement de la filière lait bio. Aujourd'hui, Biolait collecte 45 des 250 millions de litres de lait bio produits en France (et prévoit d'en collecter un quart d'ici deux ans). Son expansion (36 salariés) est due surtout à sa philosophie : partout où il y a du lait bio, il doit être valorisé en bio, ou à défaut payé comme pour du lait bio (soit 60 % de plus que le cours du lait conventionnel), même si en bout de course, ce lait arrive dans une laiterie conventionnelle, cela devant permettre à l'éleveur d'attendre que la filière locale de valorisation du lait bio s'installe.
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Gironde : Un moulin ouvert à toutes les rencontres
Un vignoble en bio, près de Saint-Emilion, au Moulin de Lagnet, ce n'est pas courant : ils sont seulement 8 viticulteurs sur 600 à pratiquer l'AB. 9 hectares en tout, dont 7 plantés en vigne, des pratiques en bio, et surtout beaucoup de chaleur et de convivialité dans les relations humaines et la militance. Pas beaucoup d'infos techniques, mais le récit d'un parcours, qui croise José Bové, la confédération paysanne et l'organisation collective.
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OGM : Délit de traçage
L'histoire bégaye. Encore un procès de faucheurs volontaires Mais, nuance, cette fois-ci, ils n'avaient pas fauché un champ, mais recouvert de brou de noix une cargaison de maïs GM. L'article relate les conditions de cette action, la réaction de l'agriculteur et surtout l'environnement de la parcelle : dans le parc naturel des Landes de Gascogne, qui refuse les OGM, situé en Aquitaine dans une région qui elle aussi refuse les OGM...
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OGM : Une loi au stade de la contamination
José Bové analyse, dans cette interview, la loi française sur les OGM, à la veille de son passage à l'Assemblée nationale. Pour lui, cette loi ne respecte pas les engagements du Grenelle de l'environnement. Le débat autour de cette loi a, par ailleurs, révélé les dissensions des députés de la majorité sur ce sujet. José Bové rappelle enfin que des procès pour fauchages vont intervenir, et que la mobilisation reste indispensable.
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Notre amap
Faisant suite au dossier de ce numéro sur les AMAP, et puisqu'on ne prêche jamais mieux que par l'exemple, la rédaction de Campagnes Solidaires décrit "son Amap" : située dans le Val d'Oise, une agricultrice, ex-salariée dans une boutique de produits bio, a monté une AMAP sur les terres de la ferme de la Bergerie, appartenant à la FPH, une fondation philanthrope. Elle fournit régulièrement 40 familles, avec des paniers de 11 à 15 euros, selon la taille. Elle recherche aujourd'hui un associé.
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OGM : "L'Etat organise la guerre entre les paysans"
Olivier Keller, chargé du dossier OGM à la Confédération paysanne, fait le point sur les actions de l'été sur les OGM. Les apiculteurs ont interpellé les services départementaux de la protection des végétaux (SRPV) pour connaître les emplacements des parcelles d'OGM, pour ne pas avoir leur miel contaminé Silence du côté des SRPV, même quand certains apiculteurs ont réussi à démontrer cette contamination, via des analyses de prélèvements de pollen dans les ruches. Des procès de faucheurs ont ou auront lieu (en fait reportés suite au Grenelle, sauf celui de Montpellier où c'est Monsanto qui a été condamné pour dissémination de soja GM non autorisé). Les fauchages continuent, avec une action inédite : la contamination d'un champ de maïs semence GM par du pollen non transgénique !
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OGM : Populations pour tous !
Il n'y a pas que les OGM ou les hybrides ! Des paysans du Poitou-Charentes et du Périgord ont expérimenté, en 2007, des variétés de maïs population, avec des rendements pouvant atteindre de 50 à 70 quintaux/ha. Ces variétés ne sont pas pures génétiquement (la population est un mélange de variétés), et c'est précisément cette diversité qui permet aux cultures, suivant les saisons et les terroirs, de s'adapter aux conditions agroenvironnementales, sans avoir recours aux intrants. Autre avantage : ces variétés peuvent être ressemées d'une année sur l'autre sans payer de royalties aux semenciers. Nul doute que si la recherche investissait un peu dans cette direction, les résultats seraient encore plus vite au rendez-vous. L'Inra, avec quelques chercheurs dissidents, suit cette expérimentation de maïs population.
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OGM : Pour un moratoire immédiat
Le secrétaire national de la Confédération paysanne, Olivier Keller, fait le point dans cet article sur le dossier OGM : tandis que, étayée par de nouveaux arguments scientifiques, la demande généralisée de moratoire s'intensifie, le gouvernement français s'entête à ne pas discuter devant l'assemblée nationale le projet de loi de transcription d'une directive européenne sur la dissémination des OGM. En Europe, d'anciennes variétés OGM autorisées seront prochainement réévaluées. Et trois pays ont un moratoire national : Italie, Autriche, et Grèce. Pendant ce temps, les procès des faucheurs se succèdent, souvent au détriment de ces derniers, ce qui ne limite pas pour autant la mobilisation anti-OGM. Objectif : un moratoire immédiat sur les semis 2007.
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"Le passage en bio nous a permis de découvrir un nouveau métier"
Jean-Luc et Marie-Christine Coulon sont paysans dans la Sarthe depuis 23 ans. Un parcours durant lequel ils ont reconstruit un système fourrager autonome pour une production de lait désormais certifiée biologique depuis 2002. Installés sur 78 ha, 88% de la surface agricole utile est en herbe, pour 45 vaches laitières Prim'Holstein, avec 300 000 litres de quota. L'intérêt de l'article se situe dans la description du passage d'un système conventionnel à un système bio, et au constat qu'en font les paysans : " Les charges vétérinaires sont réduites de moitié, plus de frais de semences de maïs, ni d'engrais et de pesticides. Toute l'alimentation est produite à la ferme, donc plus de charge d'achats d'aliments et on est assuré d'une alimentation sans OGM "... En conclusion : " Nous avons découvert un nouveau métier, moins stressant, moins dépendant des aides publiques, plus proche de la nature ".
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Picardie : un paysan engagé pour la planète
Paysan dans la Somme, adhérent de la Confédération paysanne et des Verts, Pascal Dacheux est aussi vice-président du Conseil régional, depuis 2004. Installé en 1992, à 32 ans, sur la ferme de ses parents, en grandes cultures de céréales et oléoprotéagineux sur 75 hectares, Pascal reconvertit progressivement sa ferme à l'agriculture biologique, en passant en polyculture-élevage, en réhabilitant des prairies et en plantant des haies. Par manque de temps, la vente directe a été abandonnée, et par soucis de clarté, le mandat syndical aussi. Mais depuis son poste de responsable de l'agriculture et de l'environnement au Conseil régional, Pascal peut aujourd'hui défendre concrètement une politique de développement durable dans sa Région, en aidant les agriculteurs en difficulté, en subventionnant la bio, et en " cadrant " le travail de la Chambre d'Agriculture avec qui des conventions précises, évaluées, sont établies.
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Semences de ferme : un butin de 7 milliards de dollars
Les industriels semenciers exigent une révision des règles internationales pour la protection de leurs droits, dans le but d'interdire l'utilisation par les paysans des semences produites sur les fermes. Cet article commente un rapport récent de l'organisation GRAIN (www.grain.org) " Les entreprises de semences veulent interdire la semence de ferme ". En comparant les surfaces totales cultivées dans le monde, avec les ventes de semences certifiées, GRAIN estime que, dans certaines régions de l'Asie du Sud-Est ou de l'Afrique sub-saharienne, 80 à 90% des surfaces cultivées le sont avec des semences auto-produites à la ferme. Même dans les pays dits développés, 20 à 40% des semences sont produites à la ferme (et même 90% en Pologne, à l'exception du tournesol). En durcissant les règles du commerce des semences, l'industrie semencière compte récupérer au minimum sept milliards de dollars par an dans 18 pays.
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Biocarburants : l'huile à l'amende
Un porte-parole de la Confédération Paysanne en Seine Maritime, Olivier Lainé, a été arrêté et interrogé plusieurs heures par les douanes le 2 août parce que son fourgon roulait à l'huile de colza. L'affaire n'est pas jugée, mais le producteur risque une amende, alors que l'Union Européenne (directive 2003/20) reconnaît l'huile végétale pure (HVP) comme carburant et approuve son usage. La France n'a pas transposé cette directive et ne permet l'usage de cette HVP que pour l'agriculture : en d'autres termes, pour le tracteur, ça passe, pour un fourgon, il y a litige. Alors que la technologie est au point. La France sera-t-elle le dernier pays européen à favoriser la filière éthanol au détriment des HVP ?
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Eure et Loir : le faucheur des bleuets
Installé en bio en 1986, puis progressivement en biodynamie, Jean-Marie Loury élève 1800 poules pondeuses en plein air, sur 7 ha de pâtures. Il cultive également 54 ha de céréales (maïs, triticale, seigle) et légumineuses (luzerne, lentilles). Vente directe pour une partie des lentilles et des poules, et livraison à Rungis pour 16 Biocoop de la région. Il s'est récemment engagé dans le mouvement des faucheurs volontaires.
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Loi OGM : la droite face aux OGM
Alors que l'on croyait encore, lors de la rédaction de cet article, à l'examen du projet de loi OGM à la session parlementaire d'automne, les députés, interpellés par leurs électeurs, ont commencé à réagir. Si la gauche est globalement contre ce projet de loi, certains députés à droite ont annoncé publiquement qu'ils ne le voteraient pas non plus. Le mois suivant, la Confédération enfonce le clou avec un article dénonçant " l'Etat voyou " (L'Etat voyou, DUPONT, Michel, Campagnes solidaires, N°211, octobre 2006, p.11) : malgré les lois européennes, et certains jugements des tribunaux, les essais OGM mis en place en 2006 l'ont été dans la plus grande opacité. Et le gouvernement propose de légiférer par décret, pour éviter tout débat à l'Assemblée Nationale sur la nouvelle loi OGM, transposant une directive européenne. Depuis (après publication de ces articles), la France a été condamnée par l'UE à 38 millions d'amendes et plus de 300 000 euros par jour d'astreinte pour non transposition d'une directive européenne. Le gouvernement semble maintenant vouloir trouver un " créneau " dans le calendrier parlementaire avant fin février 2007.
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OGM : L'Espagne entre à son tour en résistance
L'Espagne entre à son tour en résistance face au péril transgénique. Les premières actions de neutralisation sont menées à bien, tandis qu'un décret royal donnera un cadre peu contraignant aux cultures de PGM. Suite à la contamination de son champ de maïs bio par des PGM (à hauteur de 12,6%), un agriculteur espagnol a décidé de brûler publiquement sa récolte, le 26 février 2006, plutôt que de la faire rentrer dans la chaîne alimentaire, comme le lui permettait la loi. Six autres contaminations ont été détectées en Catalogne espagnole en 2005, comme le révèle un rapport de Greenpeace et d'autres organisations environnementalistes. Depuis 2004, les actions de neutralisation ont commencé, sans toutefois atteindre les proportions françaises. Il faut dire qu'avec plus de 50 000 hectares cultivés, les faucheurs espagnols auront du mal à appliquer la technique française : l'arrachage à la main !
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OGM : nécessité oblige
Le 9 décembre 2005, pour la première fois, un tribunal (celui d'Orléans) a relaxé des faucheurs volontaires d'OGM (49 personnes) jugés pour la neutralisation de parcelles d'essais de plantes transgéniques (dans ce cas, du maïs de Monsanto). Jugement historique dont cet article analyse les fondements, le principal étant que le juge a considéré que les prévenus agissaient en " état de nécessité ", c'est-à-dire qu'ils commettaient un " acte socialement utile " que la collectivité n'a "aucun intérêt à punir". Peu de temps après, un second jugement allait dans le même sens (non décrit dans cet article). L'inconnue reste ce que diront les juges en appel.
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OGM : au Sénat, les OGM ne volent pas haut
Le 23 mars 2006, le Sénat a adopté en première lecture le projet de loi relatif aux OGM, transposition de deux directives européennes. Même si ce texte ne satisfait pas les écologistes ni les anti-OGM, le vote sénatorial (166 pour, 127 contre) a montré que l'unanimité est loin d'être obtenue. L'article annonce une discussion à l'Assemblée Nationale en mai. On sait depuis qu'elle a été repoussée, officiellement à septembre ou octobre, officieusement pour après les élections 2007 ? En attendant, les résistances citoyennes continuent, mais aussi les critiques de certains gouvernements comme l'Autriche qui organisait en avril une conférence européenne sur l'(impossible ?) coexistence des cultures GM et non GM (reportage en page 9 de Campagnes Solidaires).
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Valorisation de la biomasse : technofou !
Qui a dit : " [Les forêts centenaires à gros fûts] sont néfastes pour l'environnement, inefficaces pour les nouvelles utilisations du bois, et un luxe inouï pour s'y promener et pour la protection des espèces rares " ? Qui a dit : " [l'huile végétale brute] n'est même pas un carburant face aux performances possibles des nouveaux moteurs diesel " ? Qui considère l'agrobiologie comme une bêtise, car pas assez productive ? Et fait de même pour la protection de la biodiversité, qui ne devrait être définie que par rapport à l'utilité directe pour les besoins essentiels de l'humanité ? C'est Claude Roy, délégué interministériel pour la valorisation de la biomasse. Sa vision de l'avenir ? Quelques dizaines de milliers de moléculteurs dont les produits seront transformés par les mêmes firmes qui transforment aujourd'hui le pétrole et les autres ressources minières. Inquiétant.
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OGM : Les maires du Limousin résistent ; des essais bien mal menés
Les procès des maires et des faucheurs se suivent... et se ressemblent. A chaque fois, les maires qui avaient pris un arrêté anti-OGM sont condamnés à les retirer, et les faucheurs ont des amendes, ou des peines de prison avec ou sans (cas de J. Bové) sursis. Le premier de ces deux articles donne la parole à Jacques Velghe, maire de St Christophe, dans la Creuse, qui déplore qu'un gouvernement laisse conduire des cultures commerciales en toute illégalité et condamne en parallèle les maires qui font usage du principe de précaution. Dans le second article, c'est la légalité des essais qui est questionnée, à l'occasion du procès des onze faucheurs d'Avelin (Nord) : propriétaire de la parcelle prévenu un mois après le semis qu'il s'agissait de culture GM, suivi déficient et non conforme au protocole, débris de cultures laissés dans les champs en Haute Garonne. La bataille juridique continue, elle est cruciale car c'est entre autre l'existence de l'agribio qui est menacée.
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OGM : Monsanto se fait semer sur les terres de Raffarin
Onze nouveaux essais d'OGM ont été autorisés en plein champ cet été, au mépris de la consultation citoyenne par Internet (85% d'avis défavorables) et du rapport de la mission parlementaire qui préconisait un moratoire sur ces essais. Protestation originale : la Confédération paysanne, une fois n'est pas coutume, au lieu de faucher la parcelle de Valdivienne (Poitou-Charentes, région pourtant déclarée sans OGM), l'a ensemencée avec du maïs bio, après avoir extrait à la binette les plants de maïs GM. L'Etat, une fois encore, a promis une répression exemplaire.
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OGM : Nouvelle vague - Les bons, les brutes et les truands
Ces deux articles de Campagnes Solidaires viennent rappeler l'actualité chaude de cet été sur les essais d'OGM, fauchages et procès qui ont suivi (et vont encore suivre). Le premier traite des OGM thérapeutiques ; Le second, ressitue le pourquoi de l'action des faucheurs volontaires, devant l'inaction des pouvoirs publics face aux OGM.
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OGM : décidément, ils ne passent pas
"C'est une journée noire pour la recherche et un jour de défaite pour la démocratie". Ainsi s'exprimait Alain Toppan, directeur de recherche à Biogemma, filiale de Limagrain, après la destruction d'un essai de maïs transgénique dans le Puy-de-Dôme. Cet article de la Confédération paysanne prend évidemment le contre-pied de cette analyse : jamais la démocratie de base ne s'est aussi bien portée, avec le mouvement des faucheurs volontaires, qui acceptent de comparaître collectivement devant la justice au nom d'un idéal de l'action publique de désobéissance civique pour faire appliquer le principe de précaution vis-à-vis des OGM. Un encadré fait aussi le point sur les "territoires libres d'OGM" en France.