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Auteur Costie PRUILH |
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Hausse des indicateurs de coûts de production 2021
Costie PRUILH, AuteurComme chaque année, le Cniel a publié les coûts de production et les prix de revient des élevages laitiers français. Ceux-ci sont calculés à partir de la méthode Couprod, développée par lInstitut de lÉlevage. Pour conduire cette analyse, les exploitations laitières sont réparties en quatre grands groupes : les exploitations conventionnelles de plaine, les exploitations conventionnelles de montagne, les exploitations biologiques de plaine et les exploitations biologiques de montagne. Pour lannée 2021, les coûts de production et les prix de revient sont globalement en hausse (comparés à ceux de 2020) : ils ont augmenté pour trois des quatre groupes dexploitations (conventionnels de plaine, conventionnels de montagne et biologiques de montagne). Les exploitations laitières biologiques de plaine sont les seules dont les indicateurs sont en légère baisse (le prix de revient atteint 528 /1 000 L en 2021, contre 532 /1 000 L en 2020). Cet article est accompagné dun tableau, qui permet de comparer les coûts de production et les prix de revient des quatre types dexploitations laitières, en 2020 et 2021.
La PAC favorise-t-elle la bio ? (in Dossier PAC 2023-2027)
Costie PRUILH, Auteur ; Cyrielle DELISLE, AuteurQuel est limpact de la nouvelle PAC pour les éleveurs bio ? Le montant consacré aux aides bio augmente de 36 % par rapport à la précédente enveloppe et atteint 340 millions deuros par an, de 2023 à 2027. Laide au maintien disparaît complètement, mais certaines régions pourraient mettre en place des dispositifs de substitution. Le montant de laide à la conversion (CAB) pour les cultures annuelles, les légumineuses fourragères et les mélanges avec légumineuses est réhaussé et fixé à 350 /ha/an pendant cinq ans. La nouvelle PAC apporte une reconnaissance à la bio avec un bonus spécifique sur lécorégime ; soit une aide de 30 /ha en plus de lécorégime. Le crédit dimpôt sera revalorisé à 4500 et certains éleveurs qui bénéficiaient de laide au maintien pourront y prétendre. Les éleveurs bio pourront aussi bénéficier de la revalorisation du soutien aux oléoprotéagineux et aux autres légumineuses fourragères (environ 150 /ha). La nouvelle PAC permettra daccéder à un bonus haies (7/ha) à condition de faire certifier la gestion durable de ces haies. Enfin, la réforme de la PAC devrait être plutôt favorable aux jeunes installés avec la mise en place dune aide au complément de revenu des jeunes agriculteurs dans le premier pilier, quelle que soit la taille de lexploitation. La Dotation Jeunes Agriculteurs sera maintenant gérée par les Régions, avec des différences régionales possibles.
Appels à la modération et baisse des prix pour le lait bio
Costie PRUILH, AuteurAlors que la demande en produits laitiers biologiques stagne depuis 2021, créant un certain déséquilibre offre/demande, plusieurs laiteries mettent en place des dispositifs particuliers pour mieux faire face à l'afflux de lait bio au printemps, période généralement excédentaire, et ainsi limiter les déclassements. Cet article présente un tour d'horizon de ces dispositifs en 2021 et début 2022.
En bio, produisez-vous du lait d'hiver ?
Costie PRUILH, AuteurEn élevage laitier biologique, la production de lait peut être très liée à la pousse de l'herbe, qui connaît son pic au printemps. Afin de pouvoir proposer du lait toute l'année à leurs clients, les laiteries mettent en place des prix incitatifs pour le lait d'hiver. Dans cet article, trois éleveurs bio, installés en Mayenne, en Loire-Atlantique et dans l'Oise, expliquent comment et pourquoi ils produisent ou non du lait d'hiver.
Dossier : Des chemins qui tiennent la route
Costie PRUILH, Auteur ; Véronique BARGAIN, AuteurPour valoriser au mieux l'ensemble des pâtures d'une exploitation laitière, les vaches doivent pouvoir y avoir accès dans de bonnes conditions. Ainsi, les chemins ont une importance particulière et il ne faut pas les négliger. Dans ce dossier, sont présentés les grands principes à respecter pour la conception de chemins de qualité, mais aussi de boviducs. Quelques témoignages, en France, en Angleterre et en Irlande, viennent illustrer cela : mélange terre-chaux recouvert de mâchefer, mélange chaux-ciment, dalles alvéolées, béton, ou encore pierres de carrière et finition en sable gris chez Nicolas Rubin, éleveur bio en Ille-et-Vilaine.
Dossier : Nouvelle PAC
Costie PRUILH, Auteur ; Alizée JUANCHICH, AuteurLa nouvelle Politique Agricole Commune PAC - (2023-2027) entrera en vigueur le 1er janvier 2023. La France sera normalement dotée dun budget de 9,1 milliards deuros par an. Si la PAC se veut toujours plus verte, elle nentraînera pas de forts bouleversements pour les élevages laitiers. Le paiement vert sera néanmoins substitué par lécorégime, avec une conditionnalité renforcée. Les surfaces dinfrastructures agroécologiques au sein des exploitations seront désormais décisives. Ce dossier aborde les grandes lignes de cette nouvelle PAC et les principaux impacts pour les éleveurs laitiers (conventionnels et bio). Il explique notamment les aspects liés à la conditionnalité des aides et apporte plus dinformations sur les infrastructures agroécologiques reconnues par cette nouvelle PAC. Il fournit également des conseils pour choisir son niveau décorégime. Des zooms sont aussi réalisés sur les aides et les mesures liées à lagriculture biologique dans cette nouvelle programmation, ainsi que sur la place et les mesures réservées aux prairies permanentes et à la diversification des cultures.
Le Lait de foin se développe
Costie PRUILH, AuteurLa spécialité traditionnelle garantie (STG) « Lait de foin » peut aider les producteurs laitiers à se démarquer, notamment les éleveurs biologiques et les éleveurs situés en zone de montagne, et à mieux valoriser leur lait. Actuellement, la majorité des éleveurs certifiés se situent en Bretagne, en Normandie et en Pays de la Loire. Les fermes pionnières ont commencé à être certifiées en 2019. Le lait de vaches nourries sans aliment fermenté (ni ensilage, ni enrubannage) présente, en effet, de précieux atouts pour la transformation laitière, que ce soit en matière de qualité organoleptique ou de qualité sanitaire (moins de risques de butyriques et de listéria).
Un lait en poudre bio, français et équitable pour le chocolat
Costie PRUILH, AuteurLe collecteur Biolait, l'industriel Ingredia et le fabricant de chocolat Ethiquable annoncent la création d'une filière de lait en poudre français, bio et équitable, destiné à la fabrication de chocolats Ethiquable. Cet article présente leur partenariat.
"Organisons collectivement le développement des conversions"
Costie PRUILH, AuteurLa commission lait de "Bio en Hauts de France" a organisé ses premières assises de l'élevage laitier bio. L'objectif, pour les acteurs présents, était de proposer des solutions à la filière qui doit faire face à un certain contexte de crise et notamment au déclassement de lait au printemps. Parmi les solutions rapportées dans cet article par Sophie Tabary, administratrice de cette commission lait, figurent, par exemple, l'organisation collective, à l'échelle nationale, des conversions, ou encore la mise en place d'une caisse de solidarité ou de péréquation pour maintenir un prix du lait minimum toute l'année.
"Un pâturage bien mené fait tout le travail"
Costie PRUILH, AuteurDepuis leur installation en 2017, Maxence et Emilie Calais, éleveurs de vaches laitières dans la Manche, ont fortement fait évoluer leur système, au départ basé sur le maïs ensilage avec peu de pâturage. Aujourdhui, le maïs a été arrêté : les 135 ha (tous en location) comptent 105 ha de prairies dont ¾ de permanentes, 25 ha de marais et 5 ha de méteil récolté en grain. La conversion à la bio a débuté en 2018 et, en décembre 2021, le GAEC, qui fait vivre 3 UMO, passait en monotraite. Autonomie et maîtrise des charges sont les points-clés pour ce couple, dont les animaux pâturent de février à décembre, même les veaux de 8 jours. Le défi est de faire entrer les animaux sur les paddocks au bon moment, avec au moins 2 700 kg MS/ha (3200 dans lidéal) et une herbe jeune à pâturer. La sortie se fait quand le paddock a été bien pâturé : il doit rester au maximum 1500 kg MS/ha, mais sans piétinement. Une phase de repos suffisante des parcelles est aussi essentielle à respecter. D'importants investissements ont été faits au cours des 2 premières années : dans les chemins de pâturage, le réseau électrique et dabreuvement, la plantation de haies et darbres intra-parcellaires. Le troupeau a aussi fortement évolué, avec lintroduction de Kiwis (croisées PrimHolstein et Jersiaise), devenues majoritaires dans le troupeau. Le passage à la monotraite a été fait dans lobjectif daméliorer le revenu, le travail et létat des animaux. Les taux du lait ont dailleurs augmenté et la baisse de production de 12 % du nombre de litres produits devrait être compensée à lavenir par la traite dune dizaine de vaches de plus.
Le prix du lait bio se redresse sur la fin de lannée 2022
Costie PRUILH, AuteurPlusieurs laiteries ont annoncé un prix du lait bio en hausse pour la fin dannée 2022, ce qui permet, dans certains cas, datteindre un prix de base annuel comparable à celui de 2021. Pour éviter le phénomène de déconversions, Sodiaal a annoncé une hausse de 30 /1000 L par rapport au quatrième trimestre 2021. Agrial a augmenté le prix du lait de 5 /1000 L durant le quatrième semestre. Le prix moyen payé par cette laiterie en 2022 est ainsi quasiment identique à celui de 2021. Il en est de même pour Lactalis et Sill. Les négociations entre 6 laiteries du Grand Ouest et l'OP Lait bio Seine et Loire ont fait évoluer les prix de 70 /1000 L pour faire face à la sécheresse et à linflation.
Sinstaller en lait, mais pas à nimporte quel prix
Costie PRUILH, AuteurLionel Morel et Morgan Chambas se sont rencontrés en 2018, par lintermédiaire des deux cédants à qui ils ont racheté l'exploitation laitière. Cette ferme bio, située dans le Rhône, repose sur un système très pâturant, avec transformation à la ferme et participation à un magasin de producteurs. Depuis janvier 2022, Lionel et Morgan sont seuls à la tête de ce GAEC qui compte aussi 3 salariés. Cette reprise est en fait un projet à plusieurs têtes, les cédants sétant fortement impliqués pour que cela réussisse, malgré la crise Covid, par exemple en investissant dans une cave daffinage. Cette installation sest également doublée dun agrandissement, suite à lachat dune ferme voisine dont le propriétaire a, lui aussi, joué le jeu, notamment en engageant la conversion assez tôt pour que les terres soient en bio au moment de la cession. Ainsi, en 2022, la ferme compte 89 ha contre 53 ha en 2018, avec plus de parcelles directement accessibles pour le pâturage. La mise de départ, denviron 450 000 plus 180 000 pour lachat de la ferme voisine, est conséquente, mais elle est à relativiser, du fait des atouts de la ferme : peu de matériels en propre (appel à une CUMA), des investissements à venir contenus, la transformation et la vente directe sources de fortes plus-values. Le temps de retour sur investissement est estimé à 14 ans. Un projet bien réfléchi, avec lequel Lionel et Morgan cherchent à se rémunérer, mais aussi à se préserver du temps libre (5 semaines de vacances, 1 week-end sur 3 de libre et des journées finies à 18h30), pari tenu à ce jour.
"La biodiversité est utile à notre élevage"
Costie PRUILH, AuteurLe GAEC 2000, qui élève des vaches laitières dans le Calvados, a été converti à l'agriculture biologique en 2017. Une vingtaine d'années avant cela, la question de la biodiversité sur l'exploitation était déjà d'actualité, avec la signature d'une convention avec le Conservatoire du littoral. Aujourd'hui encore, de nouvelles mesures sont prises pour améliorer la biodiversité, notamment par la mise en place d'un projet agroforestier et par l'augmentation du cheptel afin de disposer de plus de fumier pour optimiser le bilan humique du sol.
Comment stopper la déprise en lait de montagne ?
Costie PRUILH, AuteurHors AOP, les revenus des producteurs laitiers situés en zone de montagne sont faibles. Deux parlementaires, Jean-Pierre Vigier et Pascale Boyer, ont présenté, durant lété 2021, treize propositions pour aider ces filières à relancer une dynamique. En 2019, la commission Montagne du Cniel tirait déjà la sonnette dalarme et appelait à se mobiliser collectivement pour compenser le surcoût de production et de collecte du lait de montagne. Cette commission appelait également à créer plus de valeur autour de ce lait. Les coûts de production sont, en effet, plus élevés en montagne que dans les plaines de lOuest, en raison de contraintes plus importantes (climat, relief, isolement géographique ). Ce surcoût est partiellement compensé par lICHN, mais pas totalement. De plus, en agriculture biologique comme en agriculture conventionnelle, les produits laitiers ne valorisent pas assez laspect montagne.
Un début d'année 2021 sous tension pour le lait bio ; Sodiaal met le paquet sur la qualité du lait bio
Costie PRUILH, Auteur ; Annick CONTÉ, AuteurLa demande des consommateurs en produits laitiers biologiques a été moins forte au premier semestre 2021 que les années précédentes, mettant le marché du lait bio sous pression, d'autant plus pour la période printanière pendant laquelle la production est généralement plus forte et les excédents, et donc les déclassements en conventionnel, plus fréquents. Dans ce contexte, les stratégies des opérateurs ont été variées. Chez Sodiaal, par exemple, le prix du lait bio est resté stable grâce à une revalorisation des grilles qualité, harmonisées à l'échelle nationale. En moyenne, les éleveurs livrant leur lait à la coopérative ont touché 4 supplémentaires / 1000 L.
Dossier : Valoriser le soja local
Costie PRUILH, Auteur ; Emeline BIGNON, Auteur ; Annick CONTÉ, Auteur ; ET AL., AuteurPour faire face aux nombreux enjeux auxquels elle est confrontée, l'agriculture française cherche, notamment, à relocaliser certaines productions comme le soja, aussi bien en agriculture conventionnelle que biologique. Pour cet oléoprotéagineux, il s'agit aussi de répondre à une demande croissante en ressources locales et non OGM, ainsi qu'en bio. Dans ce dossier, le potentiel français de production de soja est exploré, du champ à l'auge : structuration de filières, conditions de réussite de cette culture dans l'Ouest de la France, modes de valorisation en élevages... En bio, comme pour d'autres grandes cultures, c'est la gestion des adventices qui s'avère délicate. Des problèmes de levée sont aussi observés, ce qui est également le cas en conventionnel.
Les litières à base de bois font des adeptes
Costie PRUILH, AuteurDe plus en plus déleveurs utilisent des plaquettes de bois en guise de litière dans les aires de couchage. Ce substitut à la paille est économique et permet de valoriser le bois du bocage. La Fédération des Cuma Normandie Ouest a mené une enquête, en 2019, auprès de douze exploitations bovines (laitières et allaitantes) pour recenser leurs pratiques. La plupart des éleveurs interrogés utilisent les plaquettes en sous-couche : ils continuent de mettre de la paille en surface. Les trois-quarts épandent les plaquettes au godet, les autres avec une pailleuse. Lobjectif est de mettre 8 à 10 cm avant lentrée des animaux, puis dajouter une nouvelle couche de plaquettes ou de paille suivant létat de propreté des animaux. Les éleveurs enquêtés trouvent que la litière est saine : le bois est très drainant et absorbant. Concernant l'épandage, ils trouvent que la valorisation agronomique du fumier à base de plaquettes est bonne sur les prairies (les plaquettes se dégradent bien). En revanche, la dégradation semble un peu plus lente lorsque ce type de matière organique est épandu sur certaines cultures, comme le maïs.
Sodiaal lance son nouveau référentiel bio
Costie PRUILH, Auteur« Le Bio pré de vous » est le nouveau référentiel bio de Sodiaal. Ce référentiel va au-delà des exigences de la réglementation européenne. Les vaches doivent pâturer au moins 180 jours par an et accéder au moins à 18 ares par vache. Les éleveurs doivent également fournir une alimentation 100 % origine France ou locale à leurs vaches. Concernant le bien-être animal, à partir de fin 2021, tous les éleveurs seront audités avec le diagnostic BoviWell. De plus, dici 2023, ils auront tous suivi une formation sur le bien-être animal. Concernant lempreinte carbone des élevages, les éleveurs devront réaliser un diagnostic (rapide) Self CO2. Ils doivent également sengager dans la réduction de la consommation dénergie en investissant dans des équipements plus économes.
Trois quarts des élevages laitiers sont producteurs nets de protéines
Costie PRUILH, AuteurLe projet Casdar Eradal, qui sest terminé fin 2021, avait pour objectif de calculer lefficience nette des troupeaux laitiers français. Lefficience nette correspond au rapport entre les protéines ou lénergie alimentaire fournies par les produits animaux (dans ce cas, le lait et la viande) et les protéines ou lénergie ingérées par le troupeau qui pourraient être consommées par lHomme. Elle permet ainsi dappréhender la concurrence entre lalimentation des vaches et lalimentation humaine. Le projet Eradal a ainsi calculé quen moyenne, en France, les produits animaux fournis par les élevages laitiers offrent autant dénergie quils en consomment. Concernant lefficience nette en protéines, trois quarts des élevages laitiers sont fournisseurs nets de protéines. Cette efficience est plus élevée dans les systèmes herbagers : ces derniers entrent très peu en concurrence avec lalimentation humaine en transformant lherbe en protéines consommables par lHomme sous forme de lait et de viande. Toutefois, la compétition pour les surfaces na pas été prise en compte dans cette évaluation : quels seraient les impacts si toutes les surfaces cultivables étaient consacrées à lalimentation humaine ? Et, sans amendements animaux, quels seraient les rendements des cultures ?
"Lagroforesterie est un investissement à long terme"
Costie PRUILH, AuteurQuand Dominique et Béatrice Bordeau ont repris, en 1988, lexploitation familiale située en Mayenne, cétait un système laitier classique avec une rotation maïs, RGI, blé, et peu dherbe, récoltée pour lessentiel. Depuis, les choses ont beaucoup évolué avec, dans les années 90, le développement de la part dherbe pâturée et la plantation de premières haies, la conversion à lAB en 2008 et, dernière évolution en date, le développement de lagroforesterie, découverte en 2010 par les éleveurs. Aujourdhui, la ferme a deux activités : la production laitière, avec 50 vaches à 6300 kg/VL/an, sur 42 hectares de prairies longue durée, du méteil et du maïs ; des haies sur 8 400 mètres de long, valorisées en bois énergie ainsi que des alignements de quelque 600 arbres, dans 5 parcelles, sur 12 hectares. Cet investissement dans lagroforesterie, motivé notamment par ladaptation au changement climatique ou l'augmentation du potentiel des parcelles, a nécessité plusieurs démarches : se former (ex. à la taille), acquérir du matériel spécifique, et aussi réfléchir à lintégration des arbres et des haies, afin de faciliter le pâturage ou de permettre un passage facile des engins. Plusieurs essences ou distances entre les alignements darbres sont testées. Les retombées économiques, pour les arbres intra-parcellaires, ne sont pas encore là : lagroforesterie est un investissement long. Cependant, léleveur voit déjà limpact positif sur le comportement des animaux.
Améliorer les performances des polyculteurs éleveurs
Costie PRUILH, AuteurLe Casdar RED-SPyCE a analysé les résultats économiques de 1 190 fermes en polyculture-élevage (ateliers bovins, ovins, caprins, conventionnels et biologiques). Les systèmes de production de ces fermes valorisent plus ou moins les complémentarités qui existent entre leurs différents ateliers (ex : cultures autoconsommées) et réalisent plus ou moins des économies liées à la mutualisation de leurs facteurs de production. Afin danalyser lincidence de ce couplage sur les performances économiques des exploitations, les différentes fermes étudiées ont été réparties en trois catégories : couplage faible (357 fermes), couplage moyen (476 fermes) et couplage élevé (357 fermes). Les résultats montrent que les fermes au couplage élevé mobilisent davantage leurs cultures pour lautoconsommation (elles sont plus autonomes en concentré et en paille), comptent plus de prairies ou les valorisent mieux, ont moins recours à lensilage de maïs, dépendent moins des engrais minéraux En bovins lait, ceci se traduit par des fermes plus autonomes et économes, avec des chargements et des rendements laitiers moins élevés, des charges opérationnelles par produit brut mieux maîtrisées et des charges de structure moins importantes. De manière générale, le résultat courant par hectare des fermes au couplage élevé est plus stable sur le long terme que celui des autres fermes. Ces fermes au couplage élevé sont donc moins sensibles aux aléas. Cette étude a également révélé quelles ont une meilleure empreinte environnementale.
En dérobée, le cowpea plus prometteur que le lablab
Costie PRUILH, AuteurCet article est dédié aux résultats dun essai qui avait pour objectif de comparer diverses dérobées estivales à vocation fourragère. Bien quil ait été réalisé dans un contexte conventionnel, il apporte des informations intéressantes pour permettre aux élevages bio de sadapter au changement climatique tout en améliorant leur autonomie protéique. Il a été réalisé en 2019, dans lIndre, à la ferme expérimentale des Bordes. Onze bandes de dérobées estivales différentes (céréales pures ou mélanges céréales-protéagineux) ont ainsi été implantées et comparées. Même si les espèces testées avait la réputation de pousser en conditions chaudes et sèches, les rendements obtenus ont été assez faibles, notamment pour les légumineuses, ce qui laisse supposer quelles ont quand même souffert de stress thermique et hydrique. Par ailleurs, certaines associations semées en deux passages ont été impactées par le double semis (ex : le moha naime pas les sols tassés et il a rencontré des difficultés à lever lorsquil était implanté après un semis de lablab). Quant au lablab et au cowpea, ils ne se sont pas suffisamment développés et ont produit de faibles biomasses. Le sorgho et le millet perlé (en pur ou en association) ont présenté les meilleurs rendements.
Deux trèfles au lieu dun à la station de Trévarez
Costie PRUILH, AuteurDans le Finistère, la ferme expérimentale de Trévarez a mené un essai sur cinq ans visant à améliorer les performances de ses prairies multiespèces conduites en AB. Lobjectif de cet essai était didentifier des mélanges prairiaux permettant daugmenter lautonomie alimentaire des élevages laitiers bio, en identifiant notamment un mélange qui offre une proportion suffisante de légumineuses dès la première année dimplantation et sur le long terme (les cinq années de lessai). Six mélanges ont ainsi été testés. Ces derniers comportaient tous du ray-grass anglais (RGA) et du trèfle blanc (TB), deux espèces fourragères qui se développent très bien dans les conditions pédoclimatiques de la ferme, et ils étaient enrichis par diverses autres espèces prairiales (fétuque élevée, fétuque des prés, plantain, trèfle violet, trèfle hybride, chicorée ). Ces six modalités ont été comparées à deux témoins (RGA-TB et RGH-TV-TB). Les différents mélanges ont produit en moyenne 20 % de rendement supplémentaire par rapport au témoin RGA-TB (le meilleur rendement a été obtenu avec le mélange RGA-fétuque élevée-TV-TB). En revanche, le RGA-TB garderait la meilleure valeur alimentaire. Cet essai a également mis en évidence lintérêt de diversifier les trèfles : le trèfle violet et le trèfle hybride simplantent plus rapidement que le trèfle blanc, toutefois ils sont peu pérennes. Cest pourquoi il est conseillé de les coupler avec du TB afin que ce dernier prenne la relève.
Dossier : Les clés dune méthanisation vertueuse
Costie PRUILH, Auteur ; Bernard GRIFFOUL, Auteur ; Véronique BARGAIN, Auteur ; ET AL., AuteurLa France compte actuellement près de 600 unités de méthanisation agricole. Plus de mille trois cents autres unités seraient en projet. Bien quelles puissent contribuer au maintien de lélevage, les controverses liées aux méthaniseurs se sont multipliées, ces dernières années. En cause, des pollutions provoquées par certaines unités ou des systèmes trop dépendants des cultures qui, lors de sécheresses, font monter les enchères sur les fourrages et co-produits nécessaires aux éleveurs. Il est essentiel que lemballement pour la méthanisation naboutisse pas au montage de projets peu cohérents ou qui ne sinscriraient pas dans leur territoire. Ce dossier, consacré à la méthanisation vertueuse, commence par expliquer pourquoi et comment la méthanisation agricole, quelle soit petite, moyenne ou très grande, peut être agroécologique et participer au développement territorial. Dans une interview, Jean-Marc Onno, président de lAAMF (Association des agriculteurs méthaniseurs de France), décrit le modèle défendu par lAAMF, ainsi que les différents travaux réalisés par cette association pour que les ateliers de méthanisation soient plus cohérents (maîtrise technique, guide de bonnes pratiques, charte ). Les deux articles suivants apportent des informations sur la valorisation des co-produits de la méthanisation : lun explique comment le digestat, sil est bien utilisé, peut être bénéfique en matière de fertilisation ; lautre présente lun des premiers méthaniseurs avec récupération de CO2 (le biogaz est constitué à 55 % de CH4 et à 45 % de CO2, ce dernier peut être utilisé pour les tomates sous serre). Ce dossier fournit ensuite les principaux résultats dun suivi, réalisé par lInstitut de lÉlevage durant un an, sur deux petites unités de méthanisation : ces dernières sont rentables à condition de viser une autonomie en intrants la plus complète possible. Le dernier article présente une très grande unité de méthanisation, lunité Agrimaire (3 600 kW de puissance), qui sinscrit dans un objectif déconomie circulaire et repose à 85 % sur des effluents délevage qui proviennent de 110 fermes.
Dossier : Quels systèmes pour le lait bio ?
Costie PRUILH, Auteur ; Annick CONTÉ, Auteur ; Cécile JULIEN, Auteur ; ET AL., AuteurDe plus en plus de laiteries en AB et leurs producteurs sengagent dans des démarches allant au-delà du cahier des charges bio européen, pour rester en phase avec les attentes du consommateur, et ainsi faire face à la concurrence des laits différenciés. Ces démarches se retrouvent autour dexigences communes : des systèmes pâturants, des aliments achetés locaux, la fin des fermes mixtes bio et non-bio, des systèmes à faible empreinte carbone et avec une forte biodiversité, le bien-être animal, une baisse des traitements allopathiques des animaux ou encore une rémunération équitable entre tous les maillons des filières. Le dossier présente la filière laitière bio française, deux démarches d'entreprises (Bio engagé de Lactalis et plan protéine origine France de Agrial), ainsi que trois témoignages d'éleveurs. La première ferme, dans la Sarthe, est en passe datteindre 1 million de litres par an avec un troupeau de 200 vaches pour 3.9 UTH. L'objectif des éleveurs est de trouver le meilleur équilibre entre main-duvre et revenu, en sécurisant le système fourrager face aux sécheresses, notamment en diversifiant les plantes pâturées (ex. avec lintroduction de sorgho sursemé et pâturé sur prairies). La deuxième exploitation, un GAEC avec 5 associés situé en Ille-et-Vilaine, produit 1,360 million de litres de lait bio par an pour 180 vaches, avec une attention forte apportée à la gestion des ressources alimentaires, en particulier lherbe. La dernière exploitation est un GAEC de 4 associés et 6 salariés, qui a axé son système sur la recherche de lautonomie à tous les niveaux, jusquà lénergie, qui a opté pour la monotraite et qui transforme la moitié des 350 000 litres produits annuellement.
« En litière malaxée, le point clé est un couchage sec pour les vaches »
Costie PRUILH, AuteurDeux fermes laitières conventionnelles (lEARL Dijs dans le Calvados et le GAEC de Goirbal dans le Morbihan) ont opté pour une litière compostée malaxée dans leur stabulation. Ce système présente lavantage de demander peu de curage et très peu dajout de litière (ces deux exploitations ont choisi dutiliser des plaquettes de bois). Pour mettre en place leur litière compostée malaxée, une couche de 70 cm de plaquettes de bois a tout dabord été épandue dans la stabulation. Cette couche et les effluents ont ensuite été mélangés tous les jours à laide dune herse pour favoriser le processus de compostage (dégradation en condition aérobie). Il est très important daérer la litière tous les jours pour éviter sa montée en température. Il faut également éviter les conditions humides qui peuvent engendrer des fermentations anaérobies. Pour lutter contre lhumidité, il est possible de malaxer davantage (deux passages de herse par jour), voire daérer la stabulation. Une couche de sable peut également être épandue en fond de litière. Avec cette technique, lEARL Dijs na pas eu besoin de curer ses bâtiments les trois premières années. Les années suivantes, ils ont curé seulement 25 % des couchages. Sur la partie curée, ils ont épandu du compost (issu des parties non curées) et ajouté de nouvelles plaquettes.
Le prix du lait bio se tient en France, ses voisins décrochent ; Le baromètre
Costie PRUILH, AuteurEn 2019, la France a établi un record de prix du lait biologique, en octobre 2019, avec une moyenne glissante sur douze mois, à plus de 475 /1 000 L. A l'échelle européenne, le prix a plutôt tendance à décrocher (c'est le cas en Allemagne, au Danemark, aux Pays-Bas...). Cette baisse sexplique en partie par une croissance de la demande en lait bio assez faible et une offre importante. La France ne semble pas concernée pour le moment car elle a plus régulé les conversions et la production. Cet article est accompagné dun baromètre qui apporte notamment des données sur lévolution du prix du lait biologique en 2017, 2018 et 2019 (les autres données concernent la filière conventionnelle).
La RHF est un débouché à ne pas négliger ; Le bio monte dans la RHF
Costie PRUILH, AuteurLa restauration hors foyer (RHF) ne consomme que 6 % du lait transformé en France. La moitié de ce volume est destinée à la restauration collective et lautre moitié à la restauration commerciale. En général, la restauration collective est plutôt associée à un marché difficile, avec des prix bas, de fortes exigences sanitaires et dautres contraintes (demandes saisonnières, gros volumes ). Depuis la Loi davenir de 2014, les collectivités cherchent à relocaliser leurs approvisionnements. Ceci a conduit à la création de nombreux projets alimentaires territoriaux (PAT). La loi Egalim a récemment donné un nouvel élan à cette recherche de produits locaux et de qualité. La restauration scolaire doit notamment proposer un repas végétarien par semaine, ce qui profite aux produits laitiers (riches en protéines). Cependant, cest surtout lobligation dutiliser 50 % de produits de qualité, dont 20 % de produits biologiques, qui peut offrir de nouveaux débouchés aux produits laitiers. En 2018, les ventes de produits laitiers bio en RHF étaient en hausse de 16 % par rapport à 2017.
Candia innove et lance une brique écoconçue
Costie PRUILH, AuteurAfin de répondre aux attentes sociétales, Candia (marque de la coopérative Sodiaal) a lancé la première brique de lait UHT écoconçue, sans aluminium et sans suremballage plastique. Lobjectif est de réduire un maximum lutilisation de matières fossiles et de ressources vierges, afin de limiter limpact environnemental de ses emballages. Les briques de lait classiques sont constituées de carton, de plastique et daluminium. Le fournisseur demballages de Candia, SIG, a retravaillé le plastique afin de pouvoir se passer daluminium. Ainsi, la nouvelle brique est composée à 75 % de carton et 25 % de plastique (bouchon, couche détanchéité). A terme, Candia souhaite remplacer le plastique par des polymères végétaux. Le suremballage des briques est assuré par un pack de carton 100 % recyclé. Cette brique écoconçue est utilisée pour une référence de lait bio, avec un prix de vente conseillé à 1,20 /L.
Dossier : Rendez vos vaches super résistantes
Costie PRUILH, Auteur ; Emeline BIGNON, Auteur ; Bernard GRIFFOUL, Auteur ; ET AL., AuteurCe dossier explique comment renforcer limmunité des bovins, et plus particulièrement des bovins lait. Bien quécrit dans un contexte conventionnel, il aborde des notions sur la santé animale, ainsi que des éléments techniques applicables à lagriculture biologique. Il aide tout dabord à comprendre ce quest le système immunitaire et comment le favoriser. Il sappuie pour cela sur les propos de Gilles Foucras, docteur en immunologie à lÉcole Nationale Vétérinaire de Toulouse. Six articles abordent ensuite différents leviers essentiels à maîtriser afin que les vaches soient en bonne santé et quelles puissent mieux se défendre face aux agents infectieux : identifier et limiter les différentes sources de stress, savoir gérer ses vaches taries, maîtriser les déficits énergétiques, apporter des minéraux et des vitamines via lalimentation, sélectionner ses animaux pour favoriser leur résistance, et enfin connaître les bénéfices de certains vaccins (vaccin contre les diarrhées néonatales, les maladies respiratoires des génisses et les mammites). Ce dossier est clôturé par le témoignage du GAEC des Minières, situé dans le Morbihan, où deux associés élèvent des vaches, très hautes productrices, en conventionnel. Ils expliquent pourquoi lalimentation est leur principal levier de prévention des problèmes de santé.
Dossier : Retour d'expériences sur le méteil
Costie PRUILH, Auteur ; Franck MECHEKOUR, AuteurBien quécrit dans un contexte conventionnel, ce dossier apporte des informations intéressantes pour l'AB sur les méteils. Il aborde le choix du mélange (un focus est réalisé sur les espèces adaptées aux conditions pédoclimatiques de lAin et de la Normandie) et litinéraire cultural en sattardant sur les points clés : les dates de semis, les densités, les dates de fauche et le temps de séchage au sol. Ce dossier fournit également quatre témoignages dagriculteurs, dont lun est en AB. Il sagit de Benoît Moreel, éleveur laitier installé dans le Nord sur 75 hectares avec une référence de 400 000 L de lait. Pour augmenter lautonomie de son exploitation, il a intégré des méteils dans sa rotation, quil récolte en grains. Il a opté pour deux types de mélanges : un à base davoine et de féverole, et un autre à base de triticale et de pois fourrager. Le mélange avoine-féverole est incorporé à hauteur de 4 à 5 kg/VL/J dans la ration hivernale. Les rendements des deux méteils sont très variables puisquils oscillent entre 30 et 60 quintaux par hectare.
Dossier : S'adapter au dérèglement climatique
Costie PRUILH, Auteur ; Bernard GRIFFOUL, AuteurLe changement climatique semble bel et bien en marche. Dans ce contexte, les acteurs du monde agricole sont à la recherche d'informations et de solutions. Deux projets, présentés dans ce dossier, ont tenté de simuler les évolutions de plusieurs indicateurs climatiques (températures, pluviométrie, ETP) et agronomiques (rendements...) dans des futurs plus ou moins lointains : Climalait, piloté par l'Institut de lÉlevage, et AP3C, porté par le Sidam. Le premier a travaillé sur les systèmes laitiers de 29 petites zones agricoles de toute la France alors que le second s'est concentré sur le Massif Central. Les principaux résultats des projections réalisées sont présentés. Sur le terrain, les éleveurs se mobilisent déjà pour adapter leurs systèmes. Dans ce dossier, certains éleveurs de vaches laitières partagent leurs pratiques qui consistent essentiellement à augmenter et/ou à diversifier leurs surfaces fourragères. A l'Inra de Lusignan, dans la Vienne, les expérimentations mises en place visent à sécuriser un système très pâturant, par exemple par l'implantation de prairies multi-espèces avec de la chicorée, la mise en place de cultures fourragères annuelles, la réalisation de stocks sur pied, ou encore la plantation d'arbres fourragers.
Ils font élever leurs veaux par des nourrices
Costie PRUILH, AuteurTrois éleveurs laitiers sont interviewés sur leur manière de gérer lallaitement des veaux avec des vaches nourrices. Deux de ces éleveurs sont en bio : Thierry Couétil, éleveur dans la Manche, et Jean-François Conan, basé dans le Finistère. Le troisième, Marc Ben (installé dans le Loiret), est en conventionnel. Tous trois répondent aux questions suivantes : Est-ce que certains veaux sont élevés par leur mère ? Quelles vaches sont choisies pour faire des nourrices ? Combien de veaux par vache ? Est-ce que les nourrices sont traites ? Comment faire adopter les veaux aux nourrices ? Comment gérer le pâturage ? Comment se passe le sevrage ? Leurs réponses permettent de se rendre compte de la diversité des pratiques qui se cachent derrière lexpression « vache nourrice ». Dans tous les cas, le bilan économique est difficile à évaluer. Dune part, la quantité de lait vendu est moindre, mais dautre part, la quantité de travail est plus faible, les problèmes de santé diminuent, la croissance des veaux est meilleure, et des investissements peuvent être évités (ex : pas de nouveau bâtiment pour les veaux). Les vaches nourrices sont par contre à éviter si des cas de para-tuberculose ont été détectés dans le troupeau.
Lactalis soutient toujours lessor du bio
Costie PRUILH, AuteurEn 2019, un accord entre Lactalis et des organisations de producteurs (OP) bio a été conclu. Le prix du litre de lait payé au producteur sera supérieur de 5 / 1000 L à celui de 2018, soit 473 / 1000 L pour le prix de base moyen à lOP bio Seine et Loire. Lactalis et lOP invitent les distributeurs à prendre en compte cette évolution dans les tarifs des produits MDD et des premiers prix. Par ailleurs, les OP travaillent sur des objectifs damélioration continue des exploitations, à savoir : lalimentation du troupeau, le pâturage, le bien-être animal et la préservation de la biodiversité. Gérard Maréchal, directeur technique approvisionnement lait chez Lactalis, insiste sur le fait que l'entreprise aide les producteurs, notamment à la phase de conversion (la prime est dailleurs passée de 30 à 40 / 1000 L). La collecte bio de Lactalis continue de progresser, en passant de 167 millions de litres en 2018 à 180 millions de litre attendus en 2019. Lactalis compte bien continuer sur cette lancée.
Le maïs population commence à faire son trou
Costie PRUILH, AuteurDepuis 2016, lAddear (Association Départementale pour le Développement de l'Emploi Agricole et Rural) du Rhône a noté un engouement particulier des éleveurs pour le maïs population, principalement en bio. Cette méthode de sélection massale permet aux éleveurs dobtenir une population adaptée à leur exploitation et elle est économique. Selon le BTPL (Bureau Technique Promotion Laitière), léconomie atteindrait 65 /ha en conventionnel et 118 /ha en bio. Les producteurs qui ont fait ce choix notent certaines contraintes par rapport à lorganisation que cela engendre et du temps de travail. En comparaison avec le maïs hybride, les essais réalisés par les éleveurs montrent que le rendement et la valeur UFL restent de même ordre, mais que la valeur alimentaire est différente, moins riche en amidon et plus riche en sucre. Le rapport tige-feuille / épi est plus élevé chez les populations, elles contiennent plus deau et de cellulose. Cela implique de réaliser un ensilage avec un taux de matière sèche plus faible (28-30%) pour garder une bonne digestibilité. Des groupes déleveurs travaillent aussi les itinéraires techniques avec la réalisation de tests de germination et une densité de semis moins élevée afin de ne pas pénaliser la fécondation, les maïs populations ayant tendance à faire plus de végétation.
Un réseau d'éleveurs qui grandit
Costie PRUILH, Auteur« Invitation à la ferme » est une marque de produits laitiers (yaourts, desserts et fromages) derrière laquelle trente fermes biologiques sont regroupées sous forme de réseau. Créée en 2014 par cinq éleveurs, Invitation à la ferme sest fortement développée et a accueilli dix nouvelles fermes en 2018. Elle devrait être rejointe en 2019 par des élevages de chèvres et de brebis. Cette marque, dont les produits sont vendus dans plus de 800 points de vente, appartient à 100 % aux éleveurs adhérents. Chaque producteur effectue sa propre transformation, le lait nest donc ni homogénéisé ni standardisé. La mutualisation des moyens (création de recettes, de la marque, du packaging et du site internet), ainsi que le groupement des achats de matières premières et demballages (qui permet déconomiser 20 % par rapport à des achats individuels) permettent un développement rapide des ateliers de transformation. Thierry Loiseau, éleveur laitier en Vendée, est rentré dans le réseau en novembre 2017. Un an plus tard, il transformait déjà près de 75 000 L pour une rémunération de 530/1000 L (et il lestime à 550 en 2019). Tous les membres du réseau sengagent à proposer le même tarif à leurs clients, quelle que soit leur taille. Dans un encadré, Corinne Charote, responsable commerciale de la marque, explique en quoi le cahier des charges de la marque va au-delà de la réglementation européenne bio.
Réussir Bio : Les 50 personnalités qui font le bio
Anne-Sophie LE BRAS, Auteur ; Nicole OUVRARD, Auteur ; Costie PRUILH, Auteur ; ET AL., AuteurPour toutes les filières, à tous les maillons de la chaîne, le bio est une source de performance pour les années à venir. C'est pourquoi les rédactions de la revue Réussir ont développé ce nouveau support d'information. Dans ce premier numéro, les femmes et les hommes qui font le bio en France sont à l'honneur. Dans un entretien, Didier Guillaume, ministre de lAgriculture et de lAlimentation, fait le point sur la place du bio dans la future PAC et sur le Plan Ambition Bio. Stéphanie Pageot, ancienne présidente de la FNAB, s'exprime sur la vigilance nécessaire à avoir dans une période de changement d'échelle de la bio ; puis, une vingtaine d'acteurs de la production bio présentent, tour à tour, leurs activités, leur engagement en bio, leurs réflexions sur la bio... Ce sont ensuite des responsables d'entreprises (collecteurs, grossistes, spécialistes, créateurs de marques...) et des acteurs de la distribution qui apportent leur point de vue sur différents sujets touchant au développement de la bio.
Agrial Eurial offensif sur la bio
Costie PRUILH, AuteurAfin d'assurer l'auto-approvisionnement en lait bio d'Eurial, sa branche transformation laitière, la coopérative Agrial, lance un plan de développement de l'agriculture biologique. Ainsi, une aide à la conversion de 30 /1000 L a été reconduite. L'objectif est d'atteindre 100 millions de litres collectés en 2020, et 140 millions en 2022. La gamme des produits laitiers bio, avec des innovations, devrait s'élargir en 2018. Active aussi sur d'autres productions (fruits, légumes, céréales, viande), Agrial a lancé une démarche d'identification des agriculteurs biologiques avec lesquels elle travaille : Générations bio. Des groupes d'échanges, entre productions mais aussi entre bio et conventionnels, devraient voir le jour.
"L'agroforesterie est un investissement à long terme"
Costie PRUILH, AuteurÉleveurs de vaches laitières en agriculture biologique en Mayenne, Dominique et Béatrice Bordeau, de l'EARL Bordeau, développent depuis plusieurs années un système agroforestier. Ce sont d'abord des haies qui ont été réimplantées sur cette exploitation familiale qui avait subi les conséquences du remembrement. L'objectif était double : améliorer le paysage et fournir de l'ombre aux animaux au pâturage. En parallèle, les chaudières à bois déchiqueté se développaient et la Cuma s'est donc équipée pour permettre aux agriculteurs ayant des haies de se positionner sur ce débouché (déchiqueteuse). Par la suite, des arbres isolés ont commencé à faire leur apparition dans les parcelles de l'EARL. Les éleveurs souhaitaient ainsi améliorer leur productivité à l'hectare tout en cherchant à assurer la complémentarité entre arbres, cultures et troupeau.
Dossier : Sans OGM, le standard de demain ? : Quel sera limpact sur lalimentation animale ?
Costie PRUILH, AuteurEn alimentation animale, le bio représente 2 % des aliments fabriqués en 2017, et le sans-OGM 13 %. La filière bovins lait a utilisé 39 % du soja non OGM en 2017 et une étude prospective du Céréopa a testé 3 scénarios de croissance des marchés bio et sans OGM à lhorizon 2022. Avec un intérêt croissant pour les matières premières certifiées non-OGM, le niveau dimportation de celles-ci augmente (soja, tournesol) car la France ne produit pas assez de protéines pour cette filière pour des raisons techniques et également économiques (la protéine française est plus coûteuse). En parallèle, les importations de soja OGM diminuent. Les surfaces occupées par les oléoprotéagineux en France représentent deux millions dhectares de colza et de tournesol, un million dhectares de pois protéagineux et 150 000 hectares de soja. Avec larrêté européen qui inclut les variétés issues de mutagénèses dans les OGM, les surfaces destinées aux filières sans-OGM vont largement diminuer (près de la moitié des tournesols français). Cet article est complété par lavis de Stéphane Radet (directeur du Snia) sur la hausse des coûts des aliments et par celui dEtienne Laffite (Wisium France) sur lévolution de la demande en soja non-OGM.
L'EBE en amélioration sert à redresser les exploitations
Costie PRUILH, AuteurLes résultats économiques 2017-2018 des exploitations laitières basées en Bretagne, Basse-Normandie et Pays de la Loire, suivies par les centres de gestion du groupe Cogedis, sont en progression. Deux tableaux récapitulent les données économiques de 2017-2018, lun regroupe les chiffres des élevages conventionnels et lautre ceux des élevages biologiques. Pour les exploitations bio, la conjoncture est favorable avec un prix moyen du lait à 470 /1000 L. Ces exploitations présentent 5 % de plus dEBE que les exploitations conventionnelles et leurs critères financiers se sont améliorés (+ 4.9 % dEBE et 13 % de taux dendettement). Par contre, les charges opérationnelles et de structure ont augmenté en lien avec lagrandissement des structures (+ 6.2 % pour le poste mécanisation et + 5.5 % pour celui des bâtiments).
Ensilage dherbe : La fauche précoce : rentable sous conditions
Costie PRUILH, AuteurFaucher précocement au stade montaison de la graminée peut avoir divers avantages : meilleure valeur alimentaire, notamment en azote, doù une possible baisse dachat de correcteur azoté et de concentrés ou une augmentation de la production laitière. Cependant, cette technique a un coût : les rendements à lhectare sont moindres et cela sous-entend une à deux coupes supplémentaires par an. Des essais de fauche précoce pour ensilage, menés à la ferme expérimentale de Trévarez de 2014 à 2017, apportent des éléments sur la possible plus-value à en attendre et sous quelles conditions. Parmi les résultats à retenir : la fauche précoce est à privilégier pour les premières coupes printanières, au moment de la pousse active de lherbe. Les essais menés sur un troupeau en conventionnel et un troupeau en AB, sans réduction de la part de concentrés, montrent une plus forte ingestion de ce fourrage, avec une augmentation significative de la production de lait, avec parfois un effet sur le taux protéïque. Néanmoins, ces effets ne sont pas toujours observés selon les années, notamment en lien avec la variabilité de la qualité alimentaire du fourrage obtenu. Difficile sans essai complémentaire de tirer des conclusions par rapport aux impacts sur la santé et sur létat général des animaux, ainsi que sur les résultats économiques. Par ailleurs, laugmentation dingestion induite amène à revoir le système fourrager et l'assolement, notamment dans une recherche dautonomie fourragère.
Face à la guerre des prix : La segmentation du lait Bio est en marche !
Costie PRUILH, AuteurLe marché des produits laitiers biologiques voit augmenter le nombre de marques et démarches privées. Elles mettent en avant un plus par rapport au label européen, cherchent à se démarquer et à répondre aux attentes du consommateur. Le but est de défendre la valorisation du bio, en tenant compte notamment de lessor de laits conventionnels différenciés (ex : sans OGM, lait de pâturage ) et de tout faire pour éviter une crise de confiance du consommateur. Certains acteurs bio, comme Biolait ou lOP Lait Bio Seine et Loire, sinvestissent dans des démarches fortes en termes de nombre de producteurs concernés ou encore dengagement (alimentation des animaux 100 % dorigine France, durée et surface de pâturage minimales par an et par animal ). La FNAB porte lidée de faire du logo AB un logo mieux disant que le label européen ; mais, pour ce faire, cela devrait être sous forme dune marque privée. Lidée est à la fois de rendre plus visibles ces logiques de différenciation et déviter que le consommateur ne se perde dans les différentes marques. Ce développement de la segmentation du lait bio se fait dans un contexte où la crainte dune surproduction séloigne, avec une croissance de la demande, notamment pour les produits laitiers bio hors lait de consommation. Cependant, si la consommation continue de progresser fortement, on manquera peut-être de lait bio en 2020.
Les fermes bio sont performantes, en moyenne
Costie PRUILH, AuteurL'Institut de lÉlevage, en partenariat notamment avec l'Itab et Cerfrance, s'est interrogé sur la performance économique des élevages laitiers biologiques. Ainsi, les résultats technico-économiques de 173 exploitations pour la période 2011-2015 ont été passés au crible. Les principaux enseignements qui en ont été tirés sont présentés dans cet article. L'EBE hors main-duvre sur produit brut est en moyenne de 45 %, avec des élevages qui atteignent des niveaux inconnus en conventionnel (supérieur à 60 % pour 6 % des exploitations). Par ailleurs, il a été observé que les exploitations les plus robustes (avec le moins de fluctuations de revenu) n'étaient pas nécessairement celles qui dégageaient le meilleur revenu, mais plutôt de petites exploitations aux charges de structure et de mécanisation relativement faibles. Enfin, les experts s'inquiètent de l'agrandissement et de l'intensification des élevages bio, qui pourraient mettre à mal leurs performances économiques à cause de charges plus élevées.
De gros écarts de marge entre unités de méthanisation
Costie PRUILH, AuteurUne enquête a été menée auprès de 21 unités de méthanisation ayant démarré entre 2009 et 2016. Pierre Quideau, de la Chambre dAgriculture de Bretagne, présente une synthèse des résultats technico-économiques. Elle met en avant la fragilité des petites unités. Lenquête a été conduite auprès de seize unités individuelles et de cinq unités collectives. Trois sont de petites entités (< 100 kWe), 17 sont entre 100 et 500 kWe et une dépasse les 500 kWe. Plus de 80 % des enquêtés sont satisfaits, avec une productivité moyenne de 89 % (la productivité correspond à la part de kWh délectricité livrés au réseau sur les kWh que lunité devait produire à puissance maximale sur 8 000 h). Les investissements sont très variables, de 3 500 à 11 000 /kWe, et dimportantes économies déchelle sont constatées. Les coûts de production vont en moyenne de 171 /MWh pour des installations de plus de 300 kWe à 222 pour celles de moins de 145 kWe. De grandes différences sont également observées au niveau de la marge nette : elle est en moyenne de 71 /MWh, mais 20 % des unités ont une très faible rentabilité (25 /MWh). Sans subvention, 38 % de ces unités seraient dans le négatif. La méthanisation a toutefois engendré la création dun nouvel atelier afin de valoriser la chaleur pour 48 % des interrogés.
La moitié des élevages dans cinq ans : Empreinte carbone : la filière lait passe à la vitesse supérieure
Costie PRUILH, AuteurLe 14 juin dernier, plusieurs acteurs (Cniel, Institut de lElevage, APCA, France conseil élevage) ont signé une feuille de route climatique. Cette dernière affiche des objectifs ambitieux : faire entrer 50 % des éleveurs dans la démarche dici cinq ans et 100 % dici 10 ans, afin de réduire lempreinte carbone des élevages laitiers français de 20 % à lhorizon 2025. Difficile à tenir, cet objectif sous-entend que lensemble des fermes soient toutes aussi performantes que les élevages émettant le moins de carbone aujourdhui et que de nouvelles pratiques soient mises en place. Lidée est de communiquer sur cette démarche et d'en faire un argument commercial. Mais comment éviter que leffort ne soit porté que par les éleveurs, sans quils obtiennent pour autant un meilleur prix dachat de leur lait ? Certes, des études ont montré que réduire son empreinte carbone était source déconomies (par une baisse de la consommation dénergie ou encore par loptimisation de la gestion du troupeau). Cependant, il faut malgré tout prévoir daider financièrement les éleveurs. Reste à savoir comment : une prime sur le prix du lait (si le consommateur accepte de payer plus cher), valorisation de la démarche dans les contrats entre organisations de producteurs et transformateurs, appui à certains investissements par les pouvoirs publics ?
Quatre tests de la vie biologique des sols
Costie PRUILH, AuteurLa « valise sol » permet rapidement et à moindre coût dévaluer la vie dun sol, comme en témoigne Yann Pivain de la Chambre dAgriculture de lEure. Elle permet de réaliser quatre tests : la respiration du sol par la quantification du CO2 (pour mesurer lactivité biologique du sol), la vitesse dinfiltration de leau, la densité apparente et le test ver de terre (pour comptabiliser les marqueurs de la vie du sol). Ces tests prennent deux heures sans compter le test ver de terre et peuvent être effectués par les agriculteurs, même si ces derniers préfèrent généralement que ces tests soient réalisés par des personnes extérieures. Le coût est largement réduit (15 /parcelle contre 250 pour des tests plus complexes), mais les résultats sont moins précis, la précision nétant pas lobjectif de cette « valise sol » : le but est de former une base de données, sous forme dun observatoire participatif, où plus le volume de données sera important et plus les données prendront du sens.
Récolter un ensilage d'herbe extra : "de la récolte au tassage, il ne faut pas se louper !"
Costie PRUILH, AuteurAu GAEC H2LM, à Sainte-Marie-la-Robert, dans lOrne, 110 vaches laitières sont conduites en agriculture biologique et nourries grâce aux 74 hectares de prairies temporaires dédiés aux récoltes, affouragement en vert et ensilage d'herbe (soit en association RGA et trèfle violet, soit en mélange luzerne-dactyle). En 2017, la production laitière était de 6 500 L/VL. Deux des quatre associés du GAEC, Philippe Legendre et Cathy Mellangé, présentent leurs points clés dun bon ensilage dherbe : - la date de coupe (dès que la MAT commence à baisser, lors du stade de bourgeonnement) ; - le tassage (rapide et bien réalisé grâce à 2 tracteurs passant dans le silo de 11 m de large) ; - la longueur de coupe (5 cm maximum). Ils réalisent 3 à 4 coupes par an. En commençant lensilage par les champs les plus secs, comme la luzerne, ils obtiennent peu de perte et un ensilage de bonne qualité. Sur le silo réalisé en 2016, la densité est de 751 kg/MB/m3 pour une matière sèche à 43%. En 2017, la météo particulièrement séchante a augmenté le taux de MS et compliqué le tassage. Un jour de séchage a été gagné grâce à linvestissement de la CUMA dans un groupe de fauche, sans conditionneuse, fauchant à plat.
Social, économie, environnement : Comment devenir une ferme durable ?
Costie PRUILH, AuteurLe réseau européen Eurodairy, constitué de conseillers et déleveurs de quatorze pays européens, avait pour objectif daméliorer la résilience des exploitations laitières, cest-à-dire de les aider à faire face à des perturbations extérieures ou intérieures grâce à une capacité dadaptation portant sur des facteurs sociaux, économiques et environnementaux. La résilience a été évaluée sur cinq volets : volet stratégique, volet technique, volet économique, volet humain et social, volet environnemental. Les éleveurs français dEurodairy, en lien avec les Chambres dAgriculture, ont construit deux outils dévaluation pour situer les points forts et les points faibles de leurs exploitations : lun évalue la résilience globale et aboutit à des notes qui se lisent rapidement sur un radar à cinq axes, lautre se focalise sur la résilience sociale et place lhomme au cur des réflexions, ce qui permet dexplorer les facteurs qui influencent la qualité de vie au travail. Cette présentation des outils est accompagnée du témoignage de deux éleveurs laitiers appartenant à ce réseau. Damien Lecuir, basé dans le Calvados, cherche à dégager plus de revenu, du temps libre et à améliorer lautonomie protéique de son exploitation. Il explique comment ce groupe de travail lui permet de raisonner ses choix qui ne sont pas qu'économiques. Emmanuel Plancq, installé dans lOrne, cherche à dégager un revenu, du temps libre et à avoir un système économe et autonome. Ce groupe lui a permis détudier lintérêt dun salarié pour ne plus être tout seul.
Le Sud-Ouest cherche à structurer la bio
Costie PRUILH, AuteurAvec le projet Laits 3 Bio, le Sud-Ouest cherche à la fois à développer de manière cohérente les filières laitières bio (lait de vache, chèvre et brebis), à mieux valoriser les viandes issues de ces filières, ainsi quà améliorer lorganisation autour de la production daliments pour le bétail. Ce projet réunit sept partenaires : Unicor, Sodiaal Union, Arcadie, Bergers du Larzac, Chèvres bio de France, la Chambre dAgriculture de lAveyron et Coop de France Midi-Pyrénées. Il a été initié en 2017 et rassemble 240 éleveurs bio. Lobjectif à trois ans est que 420 éleveurs soient investis dans cette démarche. Laits 3 Bio est soutenu par lAgence BIO à hauteur de 400 000 (fonds Avenir Bio) sur les 795 000 estimés pour les trois années de fonctionnement du projet. Pour le lait de vache, lobjectif vise à augmenter la collecte de 39,5 millions de litres en 2017 à 76 millions en 2020. Pour la viande, il est de transformer une dizaine de vaches de réforme et une cinquantaine dovins par semaine. Les vaches de réforme commencent déjà à être valorisées par une entreprise qui confectionne des plats préparés. Par la suite, de plus gros volumes pourront être valorisés en steaks hachés surgelés. Pour les céréales et les protéagineux bio, lobjectif est de doubler la collecte pour arriver à 600 tonnes. Un projet dusine dalimentation bio est prévu avec un investissement estimé à un million deuros, avec le soutien du Conseil Régional Occitanie.
Terra lacta développe son activité bio
Costie PRUILH, AuteurEn Poitou-Charentes, la coopérative Terra lacta affiche un objectif fort pour sa filière bio, avec la volonté de collecter 11 millions de litres de lait de vache bio en 2020, puis 20 millions de litres au cours des années suivantes. En 2018, la collecte devrait avoisiner 1,3 million. La filière caprine est également concernée par cette volonté de développement. Pour encourager les éleveurs, Terra lacta a mis en place une prime à la conversion de 40 /1000 L, prend en charge une partie du coût de l'aide au diagnostic et propose un appui technique.
Ultrafrais, poudres, fromages : De nouveaux projets et produits sur le marché de la bio
Costie PRUILH, AuteurLa filière bovins lait biologique continue à se développer, en matière de conversions, mais aussi en matière darrivée de nouveaux opérateurs et de nouveaux produits. La demande restant forte, de nouveaux opérateurs cherchent à se faire une place dans ce marché quand dautres, déjà présents, cherchent à diversifier leurs produits. Comme lindique le président de Biolait : "il y a 3 ans, plus de 45 % des produits laitiers bio étaient du lait de consommation et de la crème. Aujourdhui, le lait de consommation pèse moins dun tiers des produits laitiers bio. Et la diversification devrait se poursuivre". En 2017, loffre a été insuffisante face à la demande. Mais 2018 verra les premiers impacts de la forte vague de conversions de 2016. Si 2018 devrait rester tendu, quen sera-t-il pour 2019 ? Ceci illustre un des enjeux de la filière qui doit tout faire pour maîtriser loffre et maintenir des prix rémunérateurs, dans un contexte de risque de baisse des aides. Le marché peut-il dailleurs compenser la perte de ces aides ? Une augmentation de quelques centimes des prix reste peut-être possible. Cependant, dans tous les cas, cela sous-entend une offre bien maîtrisée. La diversification peut aussi être une clé. Reste par ailleurs la question des moyens que mettra en uvre le gouvernement pour favoriser une plus forte incorporation de produits biologiques en restauration collective. Est-ce quune partie des aides sera réorientée en appui à cette politique, sachant que le marché de la restauration hors foyer nest pas le plus valorisant, les prix étant très bataillés ?
En bio, lautonomie en concentré prime sur lautonomie fourragère
Costie PRUILH, AuteurLe suivi en Rhône-Alpes de 23 systèmes en bovins lait biologiques, en zone de plaine ou de montagne, avec des niveaux dintensification variables, ou encore avec ou sans séchage en grange, a permis didentifier divers éléments de succès, communs à tous ces systèmes. Le levier de succès majeur est lefficacité du système fourrager. Il est essentiel de bien adapter son système au potentiel pédoclimatique de son exploitation et à ses surfaces disponibles. Il faut rechercher le meilleur optimum et non vouloir maximiser absolument sa productivité, et viser un système durable, avec des coûts limités. Au niveau technique, il est essentiel de réussir son pâturage, notamment davril à novembre. Vu le prix dachat des aliments en AB, il est aussi important de rechercher lautonomie en concentrés ou encore en paille. Pour ce faire, avoir des céréales et des méteils dans ses rotations présente divers atouts. Il faut enfin laisser une large place aux légumineuses sur la ferme, via notamment les prairies multiespèces.
Date de semis, de sortie à l'herbe... : Le changement climatique bouleverse tous les repères
Costie PRUILH, AuteurLes effets du changement climatique, avec la hausse des températures ou laugmentation des sécheresses, impactent la production laitière (moins de lait en été, problèmes pulmonaires chez les veaux). Les éleveurs modifient déjà leurs pratiques et calendriers, afin de sadapter. Dans ce contexte, le programme de recherche Climalait sintéresse aux effets du changement climatique sur trente unités laitières, réparties sur le territoire. Il consiste, dans un premier temps, à simuler l'impact du changement climatique sur les productions fourragères, puis à réfléchir avec les éleveurs aux voies dadaptation possibles. Piloté par le Cniel, le projet est conduit par lIdele, les chambres dagriculture, Arvalis, le BTPL, lINRA et Météofrance. Les simulations pour la zone des Mauges, en Maine-et-Loire, sont terminées ; elles prédisent une diminution des précipitations lété et + 10 % de production fourragère dus à lélévation du taux de CO2 atmosphérique. Les systèmes de polyculture-élevage locaux basés sur le pâturage assurent une certaine résilience. Les évolutions envisagées sont diverses : - évolution des bâtiments pour les garder frais en été, - sélection génétique afin daméliorer la résistance des vaches. Le programme devrait livrer ses résultats à lautomne 2018 mais, dores et déjà, le maintien du lait semble compromis dans certaines régions, plus exposées à la sécheresse et spécialisées dans lélevage sans signe de qualité.
Le lait bio a du potentiel de développement
Costie PRUILH, AuteurMathilde Blanc, de lItab, et Benoît Rouyer, du Cniel, donnent leur point de vue sur le marché du lait bio. La demande est toujours croissante en Europe (France, Allemagne ), ainsi que pour le lait en poudre infantile en Chine. Cependant, laugmentation des démarches de labellisation privées, telles que « lait de pâturage », « sans OGM », « éthique », pourrait compromettre léquilibre du marché à moyen terme, notamment au Danemark et en Autriche. Lenjeu est de conserver la crédibilité du cahier des charges de lagriculture biologique par rapport aux autres démarches. Au sujet des conversions, elles restent importantes en France, même après lexplosion de la campagne 2015-2016 : 383 fermes pour 153 millions de litres entre juin 2016 et mai 2017, avec cependant une baisse de la collecte fin 2016 liée à de mauvaises conditions fourragères en 2016.
Paroles déleveurs : Etre en groupe pour progresser et porter des projets
Costie PRUILH, AuteurL'édition 2017 du Festival des groupes, organisé à léchelle nationale tous les 4 ans, a eu lieu en Bretagne, au mois de janvier. Le principe : des agriculteurs organisent des ateliers sur leurs exploitations et accueillent dautres agriculteurs, ces derniers ayant établi un programme de visites selon des circuits thématiques : travail sur les rotations, bien être-humain et bien-être animal En amont de cet évènement, lauteur de larticle, à partir de témoignages, revient sur cette dynamique de groupes dans le monde agricole. Pour les agriculteurs qui sy impliquent, le groupe, quelle que soit sa forme (CETA, GEDA, GIEE ), cest échanger, se former, mutualiser pour aller plus loin, porter des projets, oser, se rassurer, mais aussi retrouver un espace de convivialité ou encore communiquer sur son métier. Cette dynamique est telle que les groupes se sont organisés en réseau. La FNGeda (Fédération nationale des groupes détudes et de développement agricole) rassemble 450 groupes, 35 fédérations départementales, 7 régionales et un groupe thématique national (Forme en ferme). Trame, tête de réseaux associatifs de développement agricole et rural, apporte un appui à ses réseaux adhérents, dont la FNGeda fait partie. Se fédérer permet notamment daugmenter ses moyens pour, par exemple, recruter un animateur ou faire intervenir des experts. Mais aujourdhui, lenjeu pour ces groupes est de renouveler les générations, avec des jeunes exploitants moins impliqués. Lagroécologie, lAB, les nouvelles technologies ou encore les GIEE devraient contribuer à maintenir la dynamique.
Des tarifs de rachat d'électricité en baisse
Costie PRUILH, AuteurL'électricité produite par des panneaux photovoltaïques ou par méthanisation avec cogénération va voir ses subventions diminuer progressivement. Pour le photovoltaïque, les tarifs de rachat seront revus à la baisse chaque trimestre et les primes seront supprimées à partir d'octobre 2018. Pour la méthanisation avec vente d'électricité, une première baisse tarifaire aura lieu en avril 2018. Pour Pascal Chaussec, président d'Apepha (Agriculteurs Producteurs dÉlectricité Photovoltaïque Associés), la grande difficulté réside dans le manque de visibilité, lié aux évolutions trimestrielles des tarifs.
Les conversions bio ont triplé en 2015
Costie PRUILH, AuteurSelon le Cniel, les conversions sont passées de 48, en 2014, à 145 producteurs engagés en 2015. Le rythme s'est encore accéléré entre novembre 2015 et mai 2016, période pendant laquelle 524 conversions ont été dénombrées. Le potentiel de collecte de lait bio pour 2018 est estimé à environ 800 millions de litres. Au niveau européen, une hausse de la collecte est observée également et, côté consommation, les ventes en volumes continuent d'augmenter.
Dossier : Les conditions de la rentabilité en méthanisation
Costie PRUILH, Auteur ; Bernard GRIFFOUL, AuteurDe nombreux projets de méthanisation ont vu le jour en France, et les ministères de l'Agriculture et de lÉcologie ont affiché un objectif de 1000 méthaniseurs d'ici 2020. Cependant, des arrêtés et décrets sont toujours en attente, notamment en ce qui concerne le tarif de l'électricité... En effet, plusieurs d'entre eux ont pu rencontrer des difficultés de financement. Par ailleurs, la rentabilité réelle n'est pas toujours à la hauteur du prévisionnel. Ce dossier présente un tour d'horizon de la question, à travers les conclusions et expériences de l'Association des agriculteurs méthaniseurs de France (AAMF), du cabinet E-cube consultant, et de trois unités de méthanisation en fonctionnement, individuelles ou collectives, avec injection de biométhane dans le réseau urbain ou cogénération (production simultanée de chaleur et d'électricité).
Dossier : Passer en bio, c'est pas si facile !
Franck MECHEKOUR, Auteur ; Costie PRUILH, AuteurDepuis 2015, par l'effet de la crise du lait que traverse la filière lait conventionnelle, mais aussi de la forte et constante augmentation de la demande en produits laitiers bio, les demandes d'informations et de diagnostics pour passer en bio affluent vers les organismes de développement de la bio. L'association Lait bio de France, qui regroupe des OP et des organisations de coopérateurs et milite pour un marché équilibré, craint que la vague de conversions de 2016 amène trop de lait en 2018 et déstabilise la filière. Les éleveurs qui se lancent dans une conversion, particulièrement cette année, doivent être conscients des exigences de la bio et des bouleversements qui peuvent éventuellement perturber l'efficacité économique de leur système pendant la période de transition. Ce dossier propose, à partir de témoignages d'éleveurs et d'avis d'experts, d'aborder la conversion à la bio sous cet angle, pour aider les éleveurs qui souhaitent s'engager dans une démarche de conversion à anticiper au mieux les éventuelles difficultés. Au sommaire : - Des exigences réglementaires à bien connaître et à anticiper ; - Un processus en six étapes ; - "Il faut avoir de la trésorerie d'avance" ; - "Nos vaches sont passées de 8500 à 6000 kg sans souci" ; - "J'ai attendu d'avoir mûri suffisamment mon projet".
Entre espoir et inquiétude : Les demandes de conversion en bio se bousculent
Costie PRUILH, AuteurLe nombre de demandes dinformation sur lAB et les conversions augmente, notamment depuis 2015, en lien avec la crise du lait conventionnel. Le prix du lait bio motive certains agriculteurs, peut-être plus que lAB elle-même. Certes, la demande en produits laitiers bio augmente, aussi bien sur le marché national (+12.2% de ventes dultrafrais bio en grandes surfaces en 2015) quà lexport. Mais le rythme des conversions actuel (145 engagées en 2015) devrait permettre de répondre à la croissance actuelle des débouchés. Face à lafflux des demandes et des projets de conversion, certains professionnels sinquiètent. Une arrivée massive de lait bio pourrait déstabiliser la filière. De plus, une conversion doit être réfléchie et ne doit pas se faire uniquement en réponse à une crise : cela nécessite du temps, il faut se former, avoir une situation saine et une bonne technicité si on veut mettre en place un système biologique durable. A cela, sajoute la période de conversion difficile à passer : baisse de la production, pas de plus value bio, doù un besoin de trésorerie important pour passer le cap. Et avec laugmentation actuelle des conversions, les enveloppes daides se réduisent très vite. Alors, les acteurs de la filière bovin lait bio alertent et cherchent avant tout à accompagner les projets de conversion semblant les plus durables dun point de vue technique et économique. A cela sajoute la problématique des reprises dexploitations déjà en AB suite aux nombreux départs à la retraite attendus dici 2017-2018.
Dossier : Transmettre hors cadre familial
Véronique RYCHEMBUSCH, Auteur ; Costie PRUILH, AuteurL'installation hors cadre familial représente environ 30% des installations aidées au niveau national, toutes productions confondues. Ce type d'installation est plus compliqué, notamment sur le plan financier, et peut se heurter à un plus grand nombre de difficultés que pour les autres installations. Des freins à la transmission peuvent se manifester, du côté du cédant comme du côté du successeur. Ce dossier rassemble des exemples où la transmission a été facilitée par l'envie des cédants de transmettre, et par la conduite de leur exploitation en vue d'en tirer avant tout un revenu. Au sommaire du dossier : - Une transmission se prépare et s'organise ; - Évaluer l'exploitation et sa reprenabilité au "juste prix" ; - "Mon prix a été celui indiqué par le diagnostic de reprenabilité" ; - Plus-values de cession : objectif exonération ; - Des solutions pour faciliter la reprise du capital ; - "La transmission est un objectif depuis les débuts du GAEC" ; - "Une transmission progressive gagnant-gagnant".
En pur ou en mélange ?
Costie PRUILH, Auteur ; Emeline BIGNON, AuteurSi la luzerne est le fourrage le plus riche en protéines, il peut être intéressant de le cultiver en mélange en zone d'élevage. Elle répond ainsi à plusieurs objectifs. Avec des graminées, par exemple, l'obtention d'un mélange plus riche en sucre permet une conservation plus facile et, à la récolte, la perte en feuilles est moindre. Autre atout, la production de fourrage est répartie sur l'année. Grâce à des témoignages d'éleveurs, l'article fait le point sur quelques mélanges de luzerne avec : fétuque, dactyle, trèfle, blé, brome. Les avantages et inconvénients de ces différents mélanges sont mis en évidence. Les témoignages mettent l'accent sur la nécessité de trouver les bonnes proportions pour conserver un équilibre dans le rendement et la qualité des fourrages obtenus.
Vers un manque de lait bio partout en Europe
Costie PRUILH, AuteurLes producteurs européens de lait bio partagent le même constat : les signaux positifs des marchés ne sont pas suivis de conversions et de hausse de la collecte. Même au Royaume-Uni, qui a longtemps été excédentaire en lait bio, la collecte baisse. Dans la plupart des pays européens, alors que l'écart de prix entre lait bio et lait conventionnel se situait entre 70 et 100 euros pour 1000 litres, il a atteint, fin 2014, environ 150 euros.
Un gros projet de méthanisation porté à 100% par des éleveurs
Costie PRUILH, AuteurUn double projet de méthanisation, porté intégralement par des éleveurs, est en train de voir le jour dans le Maine-et-Loire. L'idée émane d'une antenne locale de la Chambre d'agriculture, pour stabiliser l'élevage sur la région. Les éleveurs ont souhaité rester intégralement autonomes, c'est-à-dire garder la maîtrise du capital, des choix stratégiques, des matières premières entrantes dans les unités de méthanisation et du plan d'épandage. Après une étude de faisabilité et un dimensionnement du projet en fonction du gisement et des débouchés de chaleur, deux entreprises, représentant 77 éleveurs, ont été créées. Il reste à instruire le dossier d'installation classée et à faire les travaux, avant une mise en service prévue fin 2015. Les éleveurs y voient une opportunité pour la gestion des effluents d'élevage et des plans d'épandage. La rentabilité économique de la méthanisation est encore faible en France, surtout pour les projets collectifs de grosse puissance utilisant essentiellement des effluents d'élevage. Les agriculteurs espèrent obtenir des subventions pour financer l'investissement à hauteur de 30%.
Planète lait en Irlande : A la découverte de six élevages bio
Costie PRUILH, AuteurL'Irlande ne produit que 5 millions de litres de lait bio et la plupart des produits laitiers biologiques partent à l'export Une dizaine d'éleveurs bio de la Fédération des Ceta d'Ille-et-Vilaine sont allés rendre visite à six éleveurs bio irlandais, au début du mois d'octobre 2012. Les exploitations visitées se situent à l'Ouest de l'Irlande, entre Limerick et Galway. Yves Jan, éleveur du groupe Ceta avenir bio, témoigne de ces rencontres. Il indique avoir vu tous les systèmes : pâturage ; affouragement en vert ; navets, choux et colza fourrager en complément d'enrubannage ; équipement en robots de traite pour un éleveur de Prim'Holstein, en race pure ; il évoque, par ailleurs, le climat, ainsi que les conditions de travail. Un encart est réservé à l'investissement d'éleveurs dans un atelier de transformation (car Glenisk est le seul acheteur/transformateur de lait bio).