Ce dossier fait le point sur les dérives biotechnologiques actuelles. Le refus des OGM accélère la course aux nouvelles innovations technologiques (mutagénèse, fusions cellulaires
), et le grand intérêt de ces nouvelles techniques pour les semenciers est qu'elles peuvent toutes bénéficier de la protection du brevet sans être soumises, comme les OGM, à des obligations d'évaluation et d'étiquetage. Les " progrès génétiques " entraînent la perte de la biodiversité et l'accentuation de l'instabilité génétique avec le développement d'effets non intentionnels dont les conséquences sanitaires et environnementales n'ont jamais été évaluées. De plus, les " progrès génétiques " sont trop souvent orientés vers une augmentation du métabolisme primaire (croissance juvénile) au détriment du métabolisme secondaire (système de défense, maturité, fertilité), ce qui accentue la fragilité des cultures et a des incidences sur leur qualité nutritionnelle. Aujourd'hui, les nanotechnologies se développent de plus en plus et alors qu'elles interviennent à l'échelle de l'atome, il n'y a toujours pas d'obligation pour les fabricants de mener des tests de toxicité des nano-ingrédients avant leur diffusion dans la chaîne alimentaire ou l'environnement. Une demande de brevet sur le premier organisme vivant entièrement synthétique (bactérie dont l'information génétique est construite à partir d'ADN chimique de synthèse) a été faite en octobre 2006. Une organisation de société civile au Canada tente de contrer cette demande. Le dossier se termine par la présentation de la pression exercée sur les chercheurs lorsque leurs résultats ou prises de position sont à contre-courant.