En donnant les moyens à l'agriculture, de produire durablement, celle-ci peut nourrir le monde. Le dossier s'attache à en faire la démonstration. Il est composé de quatre articles : - L'agriculture familiale peut-elle nourrir le monde ? : A l'horizon 2050, la planète comptera 9 milliards d'individus. Au sein des pays émergents, les comportements alimentaires changent (doublement de la demande en calories alimentaires). Par ailleurs, l'agriculture est sollicitée pour fournir des agrocarburants et des matières premières à l'industrie. L'agriculture paysanne (à contrario de l'agriculture capitaliste) est une réponse plausible. Il existe, en effet, des techniques agricoles appropriées permettant de produire davantage, sans le recours à des grandes quantités de carburants fossiles ou d'intrants chimiques. Elles sont fondées sur une plus intense interception de l'énergie lumineuse disponible, une plus grande fixation biologique de l'azote de l'air, font appel à des associations et des rotations de cultures, à l'association étroite de l'élevage à l'agriculture. Or, les exploitations agricoles familiales sont les mieux à même d'héberger de telles techniques ; - L'agriculture paysanne, un atout : L'agriculture paysanne contribue aux niveaux élevés de valeur ajoutée à l'hectare grâce à une utilisation importante de la main d'oeuvre et à un usage optimal des ressources naturelles. Ainsi, les pays du sud ont intérêt à utiliser une main d'oeuvre nombreuse. En outre, dans le cadre d'une agriculture paysanne, le paysan a de réelles préoccupations environnementales (son revenu dépend du potentiel productif de l'écosystème) et contribue à l'économie locale (revenus réinvestis localement ou pour l'acquisition de biens courants) ; - Des paysans, à la croisée des mondes : Dominique Bissardon, un paysan du Rhône qui participe aux projets Fermes du Monde, exprime, dans un entretien, comment des liens peuvent être tissés entre paysans du Nord et du Sud, notamment au travers des bases du commerce équitable ; - Des systèmes durables à foison ! : De l'échelon local à l'échelon national, de nombreuses initiatives techniques et commerciales sont développées par les mouvements associatifs, tant dans le domaine agronomique que sur les questions de l'autonomie des exploitations, du maintien d'une agriculture "à taille humaine" ou d'achats de terrain.