Pour rompre avec l'agriculture intensive, pallier à des situations politiques catastrophiques (effondrement du bloc soviétique en 1989, renforcement de l'embargo américain en 1992 puis en 1996) et nourrir sa population, Cuba a mis en pratique un mode de développement réellement alternatif. Des coopératives remplacent des fermes d'Etat, des terrains non cultivés en zone urbaine sont redistribués. La Havane devient alors une priorité dans le programme alimentaire national et se dote, en 1995, de jardins. En 96, un décret autorise les méthodes agricoles biologiques pour l'alimentation à La Havane (exclusivement). En 1996-97, Cuba réalise sa plus grosse production de dix cultures de base. Si des procédés tels que l'agriculture de proximité, le compostage et les cultures associées, le remplacement des engrais de synthèse par des engrais biologiques et des pesticides bio non toxiques... sont intégrés, la grande culture d'exportation (tabac) reste productiviste. Après une présentation générale de ce nouveau mode de développement agricole, des cas concrets de production et de distribution de légumes sont exposés, ainsi que les perspectives d'un tel modèle.