Détail de l'auteur
Auteur Jean-Martial POUPEAU |
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12 ans d'essais à Thorigné d'Anjou : La flore variée sied aux prairies ; Comment gérer les rumex dans les prairies ? : "On s'attaque à un géant" ; Gaec Perrault, dans le Maine-et-Loire : 27 ans d'expérience en prairies multi-espèces (Dossier : Optimiser les prairies)
Jean-Martial POUPEAU, AuteurDans le cadre d'un dossier « Optimiser les prairies », l'auteur a réalisé trois articles sur les prairies temporaires multi-espèces, encore dites à flore variée, et sur la gestion du rumex dans les prairies en AB. Les deux articles sur les prairies à flore variée présentent, l'un, l'expérience de 12 ans dans ce domaine de la ferme expérimentale de Thorigné d'Anjou, et l'autre, le témoignage d'un GAEC situé aussi en Maine-et-Loire, en cours de conversion, mais « utilisateur » de ce type de prairies depuis 27 ans. Ces articles, tout en présentant les principaux avantages de ces prairies (adaptation aux aléas climatiques, rendement important en fourrage, meilleure ingestibilité, bonne valeur nutritive ) donnent aussi des exemples de mélanges de fauche et/ou de pâture. L'article sur le rumex propose des axes d'intervention pour lutter contre cette plante très difficile à contrôler. Trois modes d'intervention sont possibles à ce jour : le maintien d'un gazon dense et ferme, le pâturage précoce et le désherbage mécanique. La lutte biologique reste peu satisfaisante.
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2es Rencontres des grandes cultures bio : Un défi, consolider loffre
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLes secondes Rencontres des grandes cultures bio ont eu lieu le 22 janvier 2019, à Paris. Elles ont mis l'accent sur les moyens de consolider l'offre, tant au niveau quantitatif que qualitatif. L'enjeu est de répondre à lessor du marché de lalimentation bio. Malgré lenvol des surfaces en 2017, la filière peine à satisfaire la demande en meunerie et en alimentation animale, et elle narrivera pas à être autosuffisante à court terme. Le recours aux importations savère donc indispensable. La sécurisation de ces dernières passe par la mise en place dun système de contrôle interne performant (stockage intermédiaire, analyse déchantillons, méthode HACCP, audits fournisseurs ). Lenjeu est de montrer que le système de contrôle établi par les organismes certificateurs va au-delà de lobligation de moyens. Les questions de stockage et de triage du grain bio présentent également un véritable enjeu afin de préserver ses qualités technologiques et sanitaires. Pour cela, il est nécessaire de stocker des récoltes saines, sèches et propres, de respecter des mesures sanitaires (nettoyage, désinsectisations préventives) et, si besoin, davoir recours à des actions curatives avec de la terre de diatomée. La ventilation, pour descendre la température du grain en dessous de 12 °C (seuil à partir duquel les insectes ne se développent plus), est aussi un facteur de réussite. Les choix variétaux ont également été abordés lors de ces Rencontres : loffre sélargit, dautant plus quà lhorizon 2025, les semences et plants utilisés devront obligatoirement être bio, en prévision de lapplication du règlement bio européen UE 848/2018 qui fixe larrêt des dérogations dici 2035.
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Actualités régionales : Haute-Normandie : Cultur'Bio : succès pour les premières rencontres
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLes premières rencontres Cultur'Bio, organisées par le Grab Haute-Normandie, en partenariat avec l'Inra, les Instituts techniques et les coopératives, se sont déroulées le 21 juin 2012 dans l'Eure. La filière bio était présentée dans son intégralité à travers divers ateliers, conférences, démonstrations avec pour objectif d'inciter des agriculteurs conventionnels à se convertir. Ces derniers ont d'ailleurs représenté la moitié des 400 visiteurs présents.
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Agroforesterie et aviculture : Un tandem réussi
Jean-Martial POUPEAU, Auteur ; Marie-Christine FAVÉ, AuteurCet article, à travers divers témoignages d'éleveurs ou de techniciens, présente les avantages de combiner agroforesterie et aviculture. Planter des arbres, en particulier à forte valeur économique, en plus de développer un possible capital pour l'avenir, permet d'obtenir des parcours couverts propices aux volailles. En effet, ces arbres, combinés parfois à des haies, offrent des abris, incitent les volailles à mieux utiliser les parcours, contribuent au bien-être animal, limitent le stress, ou encore sont source d'aliments. Ils contribuent aussi au maintien de la fertilité des sols et servent d'abris à la faune sauvage. Si on veille à bien réussir la phase d'implantation, ils demandent par la suite un entretien limité. Autant d'avantages qui montrent l'intérêt de ces pratiques.
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Agroforesterie et non labour : Un tandem au service de la vie du sol
Jean-Martial POUPEAU, AuteurChristian et Julien Veillat, installés en grandes cultures bio sur 122 ha dans les Deux-Sèvres, ont arrêté de labourer depuis 6 ans, une solution qui leur paraît évidente sur leurs terres caillouteuses à faible potentiel. Ils travaillent leur sol avec un déchaumeur Farmet, un cultivateur à pattes d'oie et un déchaumeur à disques indépendants. Ils s'appuient essentiellement sur les engrais organiques du commerce pour la fertilisation, mais ne sont pas satisfaits et les remplacent peu à peu par l'implantation de luzerne et la mise en place de rotations longues. Les prairies à base de luzerne sont peu valorisées, mais permettent de sécuriser les rendements et de reconstituer la fertilité du sol. Des cultures intermédiaires de crucifères sont régulièrement implantées. Les céréales sont binées afin de maîtriser la folle avoine, mais ils espèrent pouvoir abandonner cette technique grâce à l'utilisation de la luzerne en tête de rotation. Les arbres occupent une place importante sur la ferme : des haies encadrent chacune des parcelles et une parcelle de 11 ha est conduite en agroforesterie. Sur cette dernière, noyers communs, alisiers et cormiers ont été plantés à une densité avoisinant 36 arbres par hectare, ce qui devrait permettre de cultiver la parcelle jusqu'à l'abattage des arbres. Ce dispositif bocager réduit la surface cultivable, mais les agriculteurs considèrent que cette perte est largement compensée par les bénéfices agronomiques dus à la présence des arbres.
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Alain Fraysse, dans le Tarn-et-Garonne : Quel bilan à lheure de la retraite ?
Jean-Martial POUPEAU, AuteurAlain Fraysse sest installé en 1978, dans le Tarn-et-Garonne, sur 60 ha de terres argilo-calcaires et de boulbènes. Riche dune longue carrière agricole, ce céréalier réalise, dans cet article, un inventaire des principales évolutions qui ont transformé son système de production. Il a converti son exploitation en bio en 2000, à la faveur dun CTE (Contrat territorial dexploitation). Au départ, il a cultivé beaucoup de féverole, notamment pour ses importantes restitutions azotées. Mais, après quelques années, suite à de très faibles rendements et au salissement grandissant de ses parcelles, il a abandonné cette culture pour du trèfle violet (semence fermière). Il a alors mis en place la rotation-type : soja - soja-trèfle violet (un ou deux ans) blé tendre dhiver. Les marges dégagées par le soja et le blé lui permettent dimplanter du trèfle sur une longue durée (ce dernier étant entièrement restitué au sol). Le labour nest pratiqué qu'une seule fois dans la rotation, avant le blé, ce qui permet de faciliter la destruction du trèfle. Jusquen 2019, les intercultures nétaient jamais occupées par des couverts végétaux : Alain Fraysse en profitait pour travailler le sol. En 2019, il a implanté, pour la première fois, un mélange phacélie-trèfle de Perce entre deux blés et il compte bien multiplier les essais de couverts végétaux avant sa retraite, prévue en 2022.
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Alternative innovante : Du strip-till en bio ?
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLa technique du strip-till, qui vient des USA où elle a été développée pour réduire l'érosion des sols, consiste à travailler le sol uniquement sur la ligne de semis, laissant le couvert végétal en place sur les inter-rangs. La profondeur de travail peut aller jusqu'à 30 cm. Ainsi, cette technique est à mi-chemin entre le semis direct et le travail simplifié. Présenté au salon Tech & Bio 2015, l'outil suscite de nombreuses questions chez les bio : - comment gérer les épandages de déjections animales ? ; - l'achat est-il rentable ? ; - quel impact sur le salissement de la parcelle ? ; En effet, il semblerait qu'en conventionnel, « le strip-till ne marche pas sans glyphosate ».
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Associer les espèces : Des gains multiples
Jean-Martial POUPEAU, AuteurGilles Le Guellaut cultive 27 ha en grandes cultures bio dans le Morbihan. Son objectif principal est la préservation de la qualité des sols. Pour éviter au maximum de perturber le sol, il ne réalise aucun faux-semis, ni désherbage mécanique, et nintervient pas entre le semis et la récolte (à part quelques passages manuels). Son astuce contre les adventices : associer un maximum despèces comme la lentille, le lin et la cameline ou encore ajouter du trèfle blanc qui sert de couvert jusquà lautomne. Le blé noir, la luzerne ou encore le chanvre sont également implantés en tant quespèces étouffantes pour les adventices. Les cultures associées permettent aussi de limiter la fertilisation et favorisent lautonomie. Enfin, Gilles Le Guellaut est très attentif et choisit ses cultures et ses couverts en fonction des adventices présentes.
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Associer des espèces tropicales : Lablab et cowpea pour gagner en qualité de fourrage
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLe GAEC de la Pâture, basé en Loire-Atlantique, a associé du lablab (également appelé dolique dEgypte) à son maïs ensilage et du cowpea (ou niébé) à son sorgho. Lobjectif de ces associations est de pallier le manque dazote dans les rations de leurs 60 vaches Normandes et de produire davantage de biomasse. Cette ferme, en biodynamie, exploite 99 ha. En 2018, 4 ha étaient réservés au maïs ensilage et au sorgho fourrager et ont servi de test avec lajout de ces deux légumineuses tropicales. Ces dernières se servent du maïs et du sorgho comme tuteurs pour se développer. Pour le semis, elles ont été mélangées aux semences des céréales à raison de 15 kg/ha pour un surcoût de 50 à 60 /ha. Le semis a été réalisé le 1er juin 2018, à 111 kg/ha pour le mélange maïs-lablab et 170 kg/ha pour le mélange sorgho-cowpea. Pour chaque association, la présence des espèces est irrégulière sur le rang, ce qui est probablement lié à une aspiration inégale des graines lors du semis, ainsi quaux dégâts des corbeaux et des taupins. Toutefois, la couverture reste bonne. Les ensilages ont été récoltés le 8 octobre et ont donné 9 t/ha de MS. Un tableau permet de connaître leur qualité (UFL, PDIN, PDIE, PDIA). Globalement, ils sont de meilleure qualité que ceux obtenus avec des cultures pures. Lassociation sorgho-cowpea a une bonne valeur énergétique et une valeur protéique satisfaisante, mais le maïs-lablab est un peu juste en énergie.
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Les atouts de la betterave fourragère : Riche en énergie et très appétente
Jean-Martial POUPEAU, AuteurPlusieurs éleveurs et un technicien témoignent de l'intérêt de cultiver la betterave fourragère, des itinéraires techniques qu'ils mettent en place et de l'utilisation des betteraves dans les rations des animaux. Bien que sa culture soit plus délicate et demande plus de travail que celle du maïs, les avantages sont multiples : richesse en énergie et en minéraux, diversification de la ration, forte appétence, rendements élevés et réguliers qui sécurisent le système fourrager et bon précédent à céréales. Dans leurs rotations, ces éleveurs implantent généralement 4 ha de betteraves fourragères derrière 4 ou 5 années de prairies. Après leur retournement, la terre est labourée et un ou plusieurs faux-semis sont réalisés. Ils sèment en avril-mai sur un sol finement préparé avec un semoir à 4 rangs et à une densité variant de 70 000 à 110 000 graines par ha. Un ou 2 passages de herse étrille, puis 2 à 4 binages sont effectués sur l'ensemble du cycle. Des entrepreneurs disposant d'automotrices permettent de réaliser la récolte en une seule journée, ceci fin octobre-début novembre. Cependant, ils ne passent pas toujours en conditions de sol défavorables, ce qui pousse certains producteurs à utiliser du petit matériel, ce qui allonge la durée de la récolte.
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Les atouts du blé de printemps
Avec un peu moins de 1 % des surfaces totales en blé, le blé de printemps est généralement considéré en France comme une culture de rattrapage associée à des épisodes climatiques extrêmes. Pourtant, grâce à sa teneur traditionnellement élevée en protéines et sa facilité de culture, il pourrait figurer à part entière dans les assolements des producteurs bio.
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Les avantages du triage : « Un levier contre les adventices et contaminants »
Jean-Martial POUPEAU, AuteurEn bio depuis 2010, le GAEC familial de la Ferme de Prie Dieu, dans le Lot-et-Garonne, dispose de 450 ha en grandes cultures. Afin de limiter les interventions culturales, les cultures sont conduites en association. Les débouchés du GAEC en vente directe sont possibles grâce à une installation de triage et de stockage pouvant accueillir jusquà 1000 tonnes. Après récolte, les grains sont dépoussiérés, puis stockés temporairement. Par la suite, un triage efficace (par changement dalvéoles) permet de séparer les grains, mais aussi déliminer des adventices et des contaminants. Un encart est consacré aux attractifs utilisés contre la bruche de la féverole.Des pièges artisanaux reproduisant les odeurs des gousses mais aussi des fleurs sont à lessai à l'INRA avec des premiers résultats encourageants.
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Baisse de la teneur des sols en phosphore : Entre vigilance et inquiétude
Jean-Martial POUPEAU, AuteurRégis Hélias, ingénieur régional pour lOccitanie chez Arvalis-Institut du végétal, alerte sur la baisse des niveaux de phosphore dans les sols en grandes cultures. Ses inquiétudes reposent sur les analyses de sols de ces 10 dernières années, et des études montrent quen bio, les teneurs sont encore plus faibles. Les agriculteurs ont du mal à sen rendre compte car les effets agissent sur le rendement mais à long terme. Le problème semble plus grave en bio, car les conventionnels apportent plus de déjections animales (plus accessibles), ainsi que du super-phosphate (interdit en bio). Les phosphates naturels, autorisés en bio, ont une efficacité très lente. Pour lutter contre la baisse de la teneur des sols en phosphore en bio, Régis Hélias propose un meilleur suivi des analyses de terre et lapport d'amendements (composts de déchets verts...). Charlotte Glachant, responsable de léquipe bio de la Chambre dAgriculture dÎle-de-France, souligne que ce phénomène est moins alarmant dans sa région, du fait de son passé de terres sur-fertilisées. Elle se questionne tout de même sur le sujet, notamment sur le lien entre la teneur en phosphore et le rendement des cultures. Des essais ont été lancés. Enfin, selon Charlotte Glachant, les risques de carences en potasse sont plus préoccupants.
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Betterave à sucre chez Joël Auger, en Eure-et-Loir : Des débuts prometteurs
Jean-Martial POUPEAU, AuteurEn Eure-et-Loir, Joël Auger, céréalier à la tête de 256 ha et converti au bio depuis 2000, sest lancé en 2018 dans la culture de betterave à sucre bio. Il dresse un bilan de sa première campagne. Joël Auger a choisi dinclure cette chénopodiacée car elle présente des avantages à la fois agronomiques (casse le cycle des adventices dautomne, bon précédent à blé, valorise bien lirrigation présente sur la ferme) et économiques. Il la implantée sur quatre hectares, dans un sol limono-sableux moyennement profond avec une bonne portance au printemps, dans lesquels il avait préalablement semé un couvert de trèfle dAlexandrie et de cameline. Litinéraire technique est détaillé. Il couvre de limplantation du couvert à la récolte de la betterave (travail du sol, désherbage mécanique, traitement contre loïdium et la cercosporiose, irrigation). Le rendement a atteint 61 t/ha de betteraves à 16 % de sucre, ce qui satisfait entièrement lagriculteur. Un tableau permet dapporter des données technico-économiques sur la culture (charges partielles et produits). Les propos de Pierre Lesage, responsable agronomique chez Cristal Union, sont également recueillis et établissent un bilan plus large de cette première campagne en bio avec 26 producteurs bio du Bassin parisien Sud.
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Bilan de Tech et Bio
Jean-Martial POUPEAU, AuteurConformément aux objectifs des organisateurs, le salon Tech et Bio a été autant fréquenté par des producteurs conventionnels que bio. Regards croisés sur les attentes, fort différentes de quatre agriculteurs, bio et conventionnels. Si les agriculteurs bio recherchent avant tout des réponses à des questions techniques (matériel de binage...), les agriculteurs conventionnels s'interrogent plus sur la valorisation des produits en bio et les conséquences d'une conversion sur leur système.
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Le binage des céréales à paille : Six techniques à l'épreuve
Jean-Martial POUPEAU, AuteurEn agriculture biologique, les producteurs sont de plus en plus nombreux à biner leurs céréales à paille, notamment pour mieux maîtriser les adventices. Six d'entre eux témoignent, avec précision, de leur pratique (type de machine, écartement, bineuse en avant ou en arrière du tracteur, éléments composant la bineuse, nombre de passages, couplage avec une herse éventuellement, gestion de certaines adventices comme la folle-avoine ). Céréaliers ou éleveurs, ils affirment que la pratique du binage est l'un des éléments majeurs de la réussite de leur système. Un encart est consacré à l'autoguidage, encore peu répandu en céréales à paille.
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La bio dans le vent ; Île cherche son agriculteur
Jean-Martial POUPEAU, Auteur ; BIOFIL, AuteurL'agriculture biologique est très présente sur les îles bretonnes. L'île de Batz, sur la côte nord bretonne, est celle où la présence de la bio est la plus significative. Aujourd'hui, sur cette île au large de Roscoff, la moitié des 20 exploitations agricoles qui se partagent les 160 ha de terres labourables sont en agriculture biologique. Pratiquer l'agriculture sur île, que ce soit en bio ou en conventionnel, est soumis à certaines pressions : pression foncière, coûts de transport, dépendance aux heures de marées... Des témoignages (Sandrine Ferrando, en bio depuis 2002 (Belle-île-en-Mer), Gaec Rousseau, installé en 2004 (Croix dans le Morbihan)) rendent compte des possibilités de s'adapter à l'éloignement. Delphine Darras, en conversion depuis avril 2008 (île d'Arz (Morbihan)), a modulé son projet pour faire face aux difficultés de la vie insulaire (vaches au pâturage toute l'année, récolte de foin avec un cheval et un entrepreneur...). Sur plusieurs îles, des dégâts récurrents de gibier sont aussi signalés... Néanmoins, les îles disposent de gros atouts, pour la production légumière en particulier, grâce à des terres fertiles et faciles à travailler comme sur l'île de Batz, mais aussi à un climat très doux. De plus, la proximité de certaines îles (Groix, Arz, Batz...) avec des villes comme Lorient, Vannes ou Morlaix, mais aussi leur fréquentation assidue par les touristes sont un formidable atout pour la vente directe. La mairie d'Arz, un archipel constitué par neuf îles situées dans le Golfe du Morbihan, à proximité de Vannes, a lancé, en janvier 2010, un appel à candidatures auprès de la Chambre d'agriculture du Morbihan. Il s'agit de rechercher un agriculteur, si possible biologique, voulant s'installer en élevage plein air et souhaitant vivre sur place.
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Biodiversité : Une richesse à redécouvrir
Un programme sur l'amélioration de la biodiversité dans les exploitations est mené depuis 3 ans par la LPO, la FNAB, la FNCIVAM et Farre. 132 agriculteurs de 18 départements sont impliqués, avec des formations sur la biodiversité, la réalisation de diagnostic environnemental sur leur ferme et la proposition d'un plan de gestion et mesures adaptées. A l'occasion d'un séminaire de restitution à mi-parcours, des éleveurs ont témoigné sur l'intérêt de ce programme, sur les résultats des diagnostics réalisés, mais aussi sur leurs interrogations concernant la faisabilité de certaines mesures et le rôle que devrait jouer l'enseignement agricole. L'article présente aussi l'intérêt que pourraient avoir des territoires non strictement agricoles pour la biodiversité (jardins, bords de routes, chemins, talus ) et l'aberration écologique de la suppression de la jachère obligatoire, et du développement des agro-carburants.
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Biofil fête ses 20 ans ! : Changement déchelle
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur ; Frédérique ROSE, Auteur ; Jean-Martial POUPEAU, Auteur ; ET AL., AuteurExplosion du nombre de conversions, fortes attentes du marché et exigences du consommateur placent aujourdhui lagriculture biologique à un tournant, un changement déchelle incontournable que doivent appréhender les acteurs de la bio. Biofil, dans ce dossier, pose le cadre et interroge coopérateurs, organisations de producteurs et experts. En introduction : linterview de Stéphanie Pageot, présidente sortante de la Fnab, qui balaie les chantiers en cours (renouer avec le logo AB aux règles françaises, accueil et installation des nouveaux arrivants, juste rémunération du producteur, futur de la Fnab, etc.). De son côté, Bio Loire Océan, association de producteurs de fruits et légumes bio, présente un modèle dorganisation collective et autonome pionnier (en laissant les producteurs libres de choisir leurs prix et débouchés et en proposant un cahier des charges aux valeurs écologiques, économiques, sociales et sociétales). Autre modèle de réussite : celui de la coopérative des agriculteurs bio du Sud-Ouest, Cabso, qui a pérennisé un tissu de producteurs grâce au maintien des prix, élaborés selon les coûts de production des adhérents. Christophe Lecuyer, président de la commission bio de Coop de France, apporte son expérience et fait part de ses satisfactions et craintes sur lavenir de la bio, qui « nest pas la seule à bénéficier des faveurs des consommateurs ». Pour finir, le dossier aborde les défis majeurs de lélevage sur la santé et le bien-être animal (mieux appréhender la santé animale par auto-surveillance et auto-prévention) du point de vue de Catherine Experton, de lItab, et de Thierry Mouchard, de la Frab Nouvelle-Aquitaine. Linterview de la vétérinaire Christine Filliat, en fin de dossier, complète les propos précédents avec léclairage de ses pratiques anti-poux et notamment de lefficacité du Lentypoux (produit ingéré par les poules via leau de boisson, mis au point avec lItavi).
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Biofil fête ses 20 ans ! : Se former, sinformer
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur ; Jean-Martial POUPEAU, AuteurLa formation est indispensable à la réussite dun projet agricole bio, qui requiert un haut niveau de technicité. Dans lenseignement agricole, tous les cursus abordent aujourdhui le mode de production bio. Le nombre de fermes ou d'ateliers de lycées agricoles conduits en AB explose, les stages orientés vers la bio augmentent. Jean-Marie Morin, co-animateur de Formabio, revient, dans une interview, sur les étapes de lintégration de la bio dans lenseignement agricole et lévolution de loffre de formations bio depuis 1985, date dentrée des premiers modules bio dans les formations diplômantes. Au Lycée agricole du Valentin, dans la Drôme, les professeurs mettent en avant des pratiques bio, dans une démarche de pédagogie participative consistant à construire, sur mesure, un outil pour le semis direct sous couvert de légumineuses pérennes. Outre la formation diplômante (initiale ou continue), les moyens ancestraux dapprentissage (par lempirisme et le partage de connaissances) continuent de tenir une place prépondérante. Exemple en Inde où lorganisation Sarg Vikas Samiti diffuse les techniques biodynamiques auprès des paysans alentours, grâce à un verger de cinq hectares devenu centre de formation et embauchant une vingtaine de salariés.
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Blé et protéagineux : La génétique en réponse aux besoins des filières
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLa recherche sur la génétique du blé en bio pourrait permettre, à moyen terme, de répondre à l'évolution de la demande, aussi bien d'un point de vue quantitatif que qualitatif. Au-delà des volumes produits, la qualité des produits biologiques peut représenter un frein majeur à la valorisation de la production, notamment en blé, d'où la nécessité d'une sélection variétale adaptée à l'AB. C'est en effet dans ce mode de production que les progrès de la génétique sont le moins mis à profit. En effet, les critères de sélection développés en agriculture conventionnelle doivent être adaptés et une recherche spécifique sur la filière bio est nécessaire. Les principaux enjeux en seraient : - l'amélioration de la disponibilité en azote et de sa valorisation par la variété ; - la réduction de l'impact des maladies foliaires ; - l'amélioration de la résistance à la carie ; - l'augmentation du pouvoir concurrentiel vis-à-vis des adventices. Casser la liaison négative entre le rendement et la teneur en protéines est également identifié comme un objectif majeur par Jacques Le Gouis, directeur de recherche à l'Inra de Clermont-Ferrand. Un premier encart fait le point sur les critères de sélection pour la filière des protéagineux bio en France. Un second encart présente la sélection variétale du blé bio en Autriche.
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Bretagne : une filière 100 % bio : Terrachanvre continue
Jean-Martial POUPEAU, AuteurDeux ans et demi après l'incendie qui a détruit ses locaux, la SARL Terrachanvre, créée en 1999 dans les Côtes-d'Armor, reprend son activité. Cette société n'utilise que du chanvre biologique acheté aux producteurs par contrat à un prix garanti. Ce nouveau matériau de construction bénéficie d'une demande croissante et Terrachanvre propose des journées de formation pour apprendre à l'utiliser. La graine de chanvre est également valorisée dans une entreprise du Sud-Ouest qui la transforme en huile pour cosmétique.
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Bretagne : Les Greniers bio d'Armorique changent d'échelle
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLassociation Les Greniers bio dArmorique, créée en 2005 par Gérard Le Goff, a adopté le statut de coopérative en juin 2018. Ce statut de coopérative va permettre à ses membres de vendre directement leurs céréales et ils ne dépendront plus de leur partenaire historique (Agrobio Pinault) qui se chargeait des opérations de stockage, triage et livraison. Les Greniers bio dArmorique comptent 48 adhérents répartis sur la Bretagne et sur quelques départements limitrophes. Ils reçoivent ainsi les céréales de près de 500 ha, avec une dominante davoine nue. Depuis lan dernier, une partie de lhuile de colza (20 000 L) et la farine de blé noir (15 tonnes) sont commercialisées en grandes surfaces sous la charte "Paysans dici", créée par la Scop Ethiquable. Cette dernière travaille avec onze groupements de producteurs dans une démarche de commerce équitable nord-nord. Grâce à ses initiatives, la coopérative Les Greniers bio dArmorique a remporté la quatrième place du concours Innovabio 2018. Elle souhaite également se démarquer sur le marché du bio en affirmant ses valeurs et en durcissant les standards de la bio (proscrire la mixité des fermes et lutilisation de paille ou de matières organiques issues du conventionnel).
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Bretagne : Viande bio d'Armorique : du porc bio et local en vente directe
Jean-Martial POUPEAU, AuteurL'association Viande Bio d'Armorique, créée en mars 2010, réunit 21 éleveurs de porcs bio bretons adhérents du groupement de porcs « Bio Direct ». La structure commerciale de ce groupement, Erca Bio, a mis en place des outils de transformation (abattage, découpage, conditionnement) pour la filière longue. Aujourd'hui, ces mêmes outils sont utilisés pour la restauration collective, mais aussi pour la vente directe par les éleveurs de Viande Bio d'Armorique (vente de caissettes de 8 ou 5 kg), afin de répondre aux attentes des consommateurs de proximité.
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Bruno Joguet, en Vendée : Entreprendre et rester indépendant
Jean-Martial POUPEAU, AuteurBruno Joguet, céréalier en Vendée, a entamé la conversion à l'AB de son exploitation en 1998, après 20 ans en agriculture conventionnelle. Entrepreneur dans l'âme, il a peu à peu développé ses propres circuits de commercialisation. Ainsi, il vend son blé meunier directement à plusieurs meuneries et paysans-boulangers locaux. Ses légumes secs (haricots lingots, haricots coco, quinoa...) et, plus récemment, des pois et haricots pour la conserverie et le surgelé, sont vendus à différents grossistes et industriels via le GIE Légumes secs bio de Vendée, créé entre autres par Bruno Joguet lui-même. Pour répondre à une demande croissante en quinoa français, les acheteurs souhaitant limiter les importations, le céréalier implante de plus en plus de quinoa dans son assolement, même si le rendement fluctuant de cette culture fragile représente un certain risque économique.
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La caméline : Une petite graine qui a tout d'une grande
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLa caméline est un oléagineux de la famille des crucifères qui a presque disparu du paysage agricole. Il s'agit pourtant d'une plante rustique qui présente des avantages au niveau de sa production (résistance aux attaques de certains ravageurs, bonne concurrence face aux adventices, cultivable sur sols séchants et sans fertilisation) et du stockage de ses graines. Elle est très souvent semée en association soit pour servir de tuteur (lentilles...), soit pour concurrencer les adventices en culture de colza car elle présente des vertus allélopathiques. L'article compare ses modalités de culture dans trois régions : en terres superficielles de Poitou-Charentes, en argilo-calcaires d'Aquitaine, et en terre profonde d'Anjou. Riche en oméga 3, l'huile de caméline dispose de qualités nutritionnelles indéniables, mais cette caractéristique la rend également fragile. Par ailleurs, son goût prononcé et sa mauvaise réaction à la cuisson la cantonnent à un marché de niche.
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Carotte : Une culture très pointue
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLes témoignages de trois producteurs de carottes plein champ en Loire-Atlantique et dans les Landes (la famille Rolland à Fresnay-en-Retz (44), Alain Prin à Frossay (44), les frères Larerre SARL Bioleyre à Lipostey (40)) et du technicien maraîchage au Gab Loire-Atlantique, Julien Jouanneau, présentent différents points de l'itinéraire technique de cette culture très pointue. La culture de la carotte nécessite un suivi régulier et sans failles de la mise en place du semis à la conservation. Deux points de l'itinéraire technique cultural sont cruciaux : la maîtrise du désherbage (thermique en prélevée, puis binage et manuel) et la maîtrise de la mouche de la carotte (rotation tous les 4 voire 5 ans, voile anti-insectes, fertilisation du sol au moyen de compost apporté sur cultures précédentes). Avec des aspects techniques bien maîtrisés, c'est un légume qui offre une bonne rentabilité et qui se vend toute l'année.
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Des céréales pour le petit déjeuner : Les Greniers bio d'Armorique
Jean-Martial POUPEAU, AuteurL'association de producteurs "Les Greniers bio d'Armorique" a été créée en novembre 2005, afin d'approvisionner en céréales locales Céréco, un fabricant de céréales biologiques pour le petit déjeuner, localisé à Domagné en Ille-et-Vilaine. Elle regroupe une cinquantaine de producteurs de Bretagne, Loire-Atlantique et Maine-et-Loire, dont la totalité de la production est destinée à ce transformateur (hormis le blé). La demande ne cessant de croître, les surfaces emblavées par les adhérents augmentent aussi, passant de 184 ha en 2006 à 238 ha en 2010. Au début de chaque campagne, les producteurs engagent leurs surfaces par contrat auprès de l'association, qui calcule les volumes à venir. Après comparaison avec les besoins de Céréco, les surfaces sont éventuellement modifiées. Les opérations de collecte, tri, nettoyage, stockage et livraison sont réalisées par un prestataire de services bio, la SA Pinault. La demande étant croissante, il n'y a jamais eu de problème d'écoulement de la production. De nouveaux producteurs sont d'ailleurs recherchés, notamment pour l'avoine nue. Concernant cette céréale, l'association cherche aussi à en consolider l'itinéraire technique, et recueille des témoignages auprès de ses producteurs les plus expérimentés. L'association pense enfin intégrer la démarche « Ensemble pour plus de sens » mise en place par le réseau Biocoop.
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Céréales secondaires aux multiples usages : A la reconquête de l'avoine
Jean-Martial POUPEAU, AuteurDepuis la disparition de la traction animale, l'avoine est une culture délaissée, particulièrement en pure. Elle reste cependant un grand classique en mélange avec d'autres céréales et des légumineuses dans les régions d'élevage. Les producteurs biologiques en particulier apprécient sa forte rusticité face aux différentes textures, structures et fertilités de sol et son pouvoir couvrant qui la rend concurrentielle des adventices. Elle est, par contre, sensible au gel et à la rouille brune. Plusieurs agriculteurs témoignent ainsi des diverses utilisations possibles de cette céréale et des itinéraires techniques qu'ils suivent. Un encart évoque le suivi technico-économique réalisé par le réseau Gab/Frab de Bretagne sur l'avoine nue suite à la demande d'un fabriquant régional de céréales du petit déjeuner qui souhaite s'approvisionner localement. Ce type d'avoine, en plus d'être très riche en protéines, possède la particularité intéressante pour les transformateurs de ne pas avoir d'enveloppe, ce qui permet de l'utiliser directement sans décorticage. Sa culture est cependant encore peu connue en France.
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Choisir une conversion partielle : Le casse-tête de la mixité
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLa mixité n'a pas forcément bonne réputation dans le monde de la bio (crainte de fraudes, d'opportunisme financier ). Elle est pourtant parfois nécessaire pour permettre la conversion de parcelles cultivées par de grandes structures. L'article présente plusieurs témoignages d'agriculteurs en grandes cultures, qui évoquent les raisons de leur choix de conversion partielle : test des techniques culturales biologiques avant une conversion plus généralisée, répartition du risque économique entre les cultures en bio et en conventionnel, ou encore conservation des quotas de betterave sucrière, qui reste une culture économiquement intéressante, et qui n'a que peu de débouchés en bio. La conversion partielle permet aussi une organisation du travail différente. Néanmoins, elle nécessite un investissement certain (matériel spécifique, temps) et pose quelques problèmes réglementaires (notamment en ce qui concerne les doublons, ou l'épandage des effluents bio). La mixité a des vertus pédagogiques, et les agriculteurs qui la pratiquent transposent certaines techniques biologiques sur leurs parcelles conventionnelles. La mixité est exclue du cahier des charges de la marque Bio Cohérence.
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Choisir le précédent du blé : Un levier pour améliorer la qualité et le rendement
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLe précédent est un levier à ne pas négliger afin d'atteindre de bons résultats quantitatifs et qualitatifs pour une culture de blé. Si cette culture exigeante en azote valorise particulièrement bien les précédents légumineuses, la luzerne cumule de nombreux avantages : apport important d'azote, concurrence des adventices, intérêt économique et pouvoir améliorant sur la structure du sol. Toutefois, en fonction du contexte pédo-climatique et des objectifs visés, d'autres précédents peuvent s'avérer tout autant intéressants. En s'appuyant sur l'expérience d'agriculteurs de différentes régions (Gers, Brie, Bretagne, Pays-de-la-Loire, Eure et Drôme) ou de résultats d'expérimentations (Creab, station expérimentale d'Etoile-sur-Rhône (26)), cet article fait le point sur les atouts et contraintes de plusieurs précédents. Ainsi, la féverole permet un bon apport en azote et les repousses se comportent comme une Cipan (Culture intermédiaire piège à nitrates) à l'automne. Par contre, elle est moins intéressante concernant la lutte contre l'enherbement. Hormis les légumineuses, l'avoine, le maïs et le tournesol ne sont pas forcément à négliger en précédent blé. L'avoine coupe le cycle des bio agresseurs comme le piétin verse ; le tournesol a un effet bénéfique pour réaliser de faux semis ; le maïs n'est pas forcement à exclure à condition de ne pas viser un taux élevé en protéines (il conviendra notamment pour des blés en filière biscuitière). Il peut aussi être judicieux de repenser la rotation, comme en témoignent des essais réalisés en AB à la station expérimentale d'Etoile-sur-Rhône (26) avec une rotation colza/blé/soja/maïs/vesce porte-graine.
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Christophe Gonet, dans l'Aube : Du chanvre dans la rotation
Jean-Martial POUPEAU, AuteurChristophe Gonet est céréalier en agriculture biologique sur 130 hectares, situés à Pont-sur-Seine, dans lAube. Son système témoigne dune bonne maîtrise technique et dune recherche de productivité. Il effectue une rotation longue (9 à 10 ans) avec, en tête, une luzernière de deux ou trois ans, suivie de sept cultures, dont un chanvre sur la cinquième année. Le principal facteur de réussite est une levée rapide qui évite toute concurrence des adventices. Mais sa récolte est technique, elle demande un matériel adapté et un séchoir à proximité. La coopérative la Chanvrière de lAube, avec qui Christophe travaille, valorise les chènevis (graines) en huile alimentaire et les fibres en papier à cigarettes. Le bio représente 5% de son activité, une tendance qui augmente. Produire du chanvre demande de la place et de la trésorerie, commente le céréalier (stockage de la paille sur lexploitation). Larticle fournit des données techniques (semis, fertilisation, fauche, récolte et rendements) pour les différentes cultures mises en place. Christophe nest pas contre le labour, utile en bio pour le désherbage, mais préconise des pratiques raisonnables (faible vitesse, à 20 cm de profondeur maximum). Pour ses couverts, il utilise un mélange de minette et de trèfle blanc. En 2012, Christophe a commencé à planter des pommiers sur son exploitation ; aujourdhui, il teste différents systèmes dagroforesterie avec ses 400 arbres couvrant sept hectares.
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Claude Barbet, dans l'Ain : La technique, pour assurer le revenu
Jean-Martial POUPEAU, AuteurClaude Barbet est céréalier dans l'Ain. Son exploitation, convertie en agriculture biologique au début des années 2000, compte 165 hectares, dont 140 sont irrigables. Le principal objectif de l'agriculteur est de "dégager du revenu en misant sur la technique". Cela passe par la mise en place d'une rotation courte, principalement constituée de cultures d'été : soja-maïs-maïs-soja-blé. Deux intercultures longues composées d'espèces gélives assurent la couverture du sol entre les cultures, de même que la luzerne, mise en place sur l'exploitation depuis quelques années et pour des durées de deux ans. Contre les adventices, "bête noire" du céréalier, un panel complet d'outils est utilisé : herse étrille, houe rotative, écimeuse et bineuse. Du côté du travail du sol, Claude Barbet a fait le choix du labour "agronomique", qui consiste à agir à une profondeur de 18 à 20 cm, sans rasettes. Cette modalité est d'ailleurs comparée à un labour traditionnel (30 cm), à un travail du sol réduit sans retournement et à un travail du sol très superficiel ou semis direct sous couvert végétal, dans le cadre d'une expérimentation pilotée par l'Isara et menée depuis 2004, sur l'exploitation de Claude Barbet.
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Claude Micheneau en Charente-Maritime : Coller à la demande du marché
Jean-Martial POUPEAU, AuteurClaude Micheneau, installé en Charente-Maritime depuis 1977, a converti son exploitation de grandes cultures à l'agriculture biologique en 1987. La gestion de son assolement et de sa rotation est basée sur l'évolution de la demande. Seule règle fixe : commencer la rotation par la mise en place d'une luzerne pendant au moins trois ans. Le fourrage ainsi produit est vendu à des éleveurs bio des alentours. Autre particularité de cette exploitation, l'agriculteur n'y implante pas de couverts végétaux. Ce sont les repousses des cultures précédentes et les levées spontanées qui jouent alors ce rôle. Pionnier du binage des céréales en bio, Claude Micheneau sème ses cultures en doubles rangs jumelés, avec des inter-rangs successifs de 8 et 32 cm. L'agriculteur partage aussi, dans cet article, ses pratiques en lien avec l'écimage et l'utilisation d'engrais organiques complets en localisé. Enfin, l'itinéraire technique du flageolet, pratiqué sur l'exploitation, est décrit. Pour cette culture rémunératrice, l'étape de la récolte est particulièrement critique.
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Les clés de la réussite
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLa commission bio d'Interbev, en partenariat avec Brio, a organisé une conférence sur le développement des ventes de viande bio, au Space, le 16 septembre 2010. Cet article présente Bio Direct, la plus importante organisation de producteurs de porcs bio de France, et Unebio, qui met sur le marché la viande bovine produite par 12 groupements de producteurs. Pour faire face à la concurrence, Bio Direct se démarque en communiquant sur un cahier des charges strict respecté par ses éleveurs. Par ailleurs, afin de démontrer la meilleure qualité de la viande bio, un programme sera mis en uvre par la commission bio d'Interbev sur les pertes en cuisson des viandes. L'organisation et la planification en amont sont, pour ces deux structures, essentielles pour garantir la vente de toutes les pièces en bio. Elles permettent en effet d'orienter la viande sur le marché et d'alimenter les différents segments de marché dans chaque circuit de distribution (GMS, boucherie, RHD ). Le discours de la filière bio aux distributeurs est différent de celui des autres filières : elle souhaite garder la maîtrise du prix final, et en garantir la stabilité, quelle que soit la situation du marché.
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Colza : Une culture difficile à réussir
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLargement cultivé en agriculture conventionnelle, le colza présente plusieurs avantages : amélioration de la structure du sol par son système racinaire pivotant, diversification des rotations Pourtant, cette culture décourage les producteurs biologiques du fait de la difficulté à la mener à son terme. En effet, nombreux sont ceux qui sont amenés à retourner tout ou partie de leurs parcelles de colza à cause de facteurs limitants liés à l'envahissement par les adventices et surtout aux attaques d'insectes. A travers les témoignages d'agriculteurs et de chercheurs, des voies d'amélioration sont présentées. Un démarrage rapide, par exemple, permet une bonne couverture du sol par le colza et donc une meilleure maîtrise des adventices. Avec des besoins précoces en azote, le colza apprécie les précédents laissant un reliquat azoté important. Concernant la lutte contre les insectes ravageurs, véritable fléau en colza bio, et en l'absence d'insecticides bio homologués sur cette culture, l'utilisation de plantes « pièges » ou l'implantation de mélanges variétaux sont préconisées ou actuellement à l'essai.
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Le coton, nouveau venu dans le commerce équitable
On connaissait le café équitable, le cacao, le thé, les bananes voire le riz, il va falloir maintenant se familiariser avec le coton équitable. Premier produit non alimentaire dans la gamme des produits labellisés par Max Havelaar, les vêtements réalisés avec du coton équitable africain sont vendus depuis le mois de mars par 8 grandes marques dont La Redoute, Cellio, Armor Lux ou Kindy.
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Couverts végétaux ou engrais verts : Tour de France des pratiques
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLes couverts végétaux sont de plus en plus considérés comme des engrais verts, et non plus comme de simples pièges à nitrates. De ce fait, ils se multiplient dans les rotations. Dans cet article, plusieurs céréaliers bio installés partout en France présentent leurs pratiques : espèce(s) choisie(s), place dans la rotation, méthodes de semis et de destruction, avantages et inconvénients éventuels. En encart, l'auteur apporte quelques précisions sur les crucifères, particulièrement intéressantes, et la capacité de concurrence des couverts végétaux avec les adventices.
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Cultiver du colza : Les clés de la réussite
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLa culture du colza est réputée comme difficile en agriculture biologique. Dans cet article, deux producteurs expérimentés témoignent sur leurs pratiques. Bertrand Gautron est polyculteur-éleveur bio en Loire-Atlantique, installé depuis 1992. Il cultive entre 15 et 20 ha de colza et obtient, en moyenne, un rendement de 20 q/ha, avec une variation allant de 13 à 24 q/ha. Il sécurise sa production au travers de trois leviers : un semis précoce (dès le 10 août) derrière une légumineuse, un apport dazote organique (2 t/ha de fientes de volailles qui peuvent être complétées par 10 t/ha de fumier de bovins) et un recours systématique au binage (le semis est effectué à laide dun combiné herse rotative-semoir, avec un inter-rang de 30 cm pour faciliter le binage et, dans les passages de roues, un inter-rang de 60 cm). Il utilise la variété lignée Beluga (3,5 kg/ha), et la sème avec du trèfle dAlexandrie comme plante compagne (1,5 kg/ha). Richard Vilbert est installé dans la Somme, sur 224 ha, et en bio depuis 2009. Chaque année, il implante entre 10 et 20 ha de colza. Pour lui, la réussite de cette culture repose sur deux points : une légumineuse comme précédent cultural (il met en place un trèfle violet un an avant, puis le broie au mois de juin, avant dactiver sa décomposition à laide de ferments) et un semis précoce à faible densité (40 g/m2). Il utilise, pour cela, un semoir monograine avec 50 cm dinter-rang et il mélange 5 à 6 variétés lignées.
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Cultiver la féverole : La reine des protéagineux
Jean-Martial POUPEAU, AuteurPremière plante protéagineuse cultivée en bio, la féverole a les faveurs de nombreux agrobiologistes du fait de sa rusticité et de son potentiel de rendement. La féverole est un excellent précédent pour les céréales et même pour le colza. Cependant, les maladies provoquent régulièrement de gros dégâts sur la culture, en particulier le botrytis et l'anthracnose, et ne peuvent être combattues que par des mesures préventives (variétés résistantes...). Des ravageurs attaquent aussi la féverole, tels que les sitones, les pucerons et les bruches. Le gel est un autre facteur limitant de la féverole d'hiver, souvent préférée à celle de printemps en agriculture biologique. Une solution est de la semer au moins à 6 ou 7 cm de profondeur, ce qui implique la mise en place de dispositifs spéciaux, réalisés par des constructeurs ou auto-fabriqués par les agriculteurs. Une autre technique consiste à semer la féverole à la volée, puis à effectuer un labour léger. Utilisée seule ou en mélange, la féverole peut aussi servir d'engrais vert et de couvert végétal, étant très productive en biomasse et capable de fixer beaucoup d'azote.
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Cultiver l'orge : Une céréale secondaire de 1ère importance
Jean-Martial POUPEAU, AuteurCéréale rustique et bénéficiant de nombreux débouchés, l'orge est la troisième céréale emblavée en bio après le blé et le maïs. Cette culture offre de nombreux atouts : moindre salissement, implantation de luzerne possible sous son couvert, récolte précoce autorisant parfois l'implantation d'une culture dérobée, faibles besoins en azote, très bon comportement, même en situation très séchante, culture jugée moins technique à produire... Des agriculteurs témoignent. Les rendements obtenus sont situés entre 35 et 50 q et sont très réguliers. L'orge est notamment bien cultivée pendant la période de conversion. Un zoom est également fait sur l'orge de brasserie, qui reste encore un marché confidentiel.
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Culturales 2019 dans la Vienne : La bio se fait remarquer
Jean-Martial POUPEAU, AuteurSuite à l'augmentation de 31 % des conversions bio en grandes cultures en un an (selon lAgence BIO), le salon Culturales 2019 (5 et 6 juin 2019) sest fortement ouvert à l'agriculture bio avec notamment la présence dun Village bio. Ce village, entièrement dédié aux techniques bio, sest animé autour de quatre thèmes (systèmes de culture multi-performants, gestion des adventices, fertilisation et fertilité des sols, stockage des grains), illustrés par des stands, des micro-parcelles, des témoignages de céréaliers bio, etc. Dans les nouveautés, la variété Adriatic en blé biscuitier a été présentée, ainsi que de nombreux matériels : la houe rotative Rotaking, la bineuse Phoenix de BC Technique, le mulcheur à stelles Stell-Air, la bineuse à bielles inversées Binov, le rouleau hacheur Treffler TSW.
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Déchaumage vs couvert : Faire lever et détruire les adventices ; Déchaumage et déstockage : Contre les coriaces
Jean-Martial POUPEAU, AuteurDans la majorité, les céréaliers bio sont adeptes du déchaumage, notamment après les céréales à paille. Les outils à dents sont privilégiés, en particulier pour lutter contre les vivaces car les disques favoriseraient la multiplication des rhizomes en les sectionnant. La fréquence des passages varie beaucoup, mais il y en a au moins deux. Des agriculteurs apportent leur témoignage sur cette pratique. Déchaumage vs couvert ? La question fait débat. Des travaux encore à confirmer montrent ainsi qu'un couvert étouffant à l'automne limite le salissement au printemps suivant. Un agriculteur a même réussi à « détruire » sa prairie en sur-semant un couvert. Un autre article présente l'intérêt du déstockage pour lutter contre des adventices coriaces. Cela consiste à faire lever et détruire un maximum d'adventices (pendant 1 an parfois). Plusieurs retours d'expériences montrent que cette pratique est efficace. De même, un moyen de lutte intéressant contre le chardon est le travail du sol par scalpage et implantation de couvert végétal. Des agriculteurs témoignent.
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Démonstration à Tech&Bio Ile-de-France : Les écimeuses ont le vent en poupe !
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLa démonstration décimeuses lors du salon Tech&Bio Île-de-France a été très suivie, avec plus de 250 personnes au rendez-vous. Cet outil, utilisé pour la gestion des adventices, vise à sectionner lextrémité de ces dernières dans une culture. Pour la démonstration, des écimeuses ont pu être testées sur trois mini-parcelles : lentilles vertes et caméline, lentilles et avoine de printemps, blé de printemps et seigle (ce dernier, plus haut que le blé, a fait office dadventice pour les besoins de la démonstration). Trois constructeurs ont participé à cette démonstration : Bionalan (écimeuse Selac), Just Common Sense (écimeuse Combcut) et Bouillé concept (prototype décimeuse de Romain Jouillé, agriculteur conventionnel en Seine-et-Marne). Chaque constructeur apporte des informations techniques sur son matériel, ainsi que sur les conditions optimales dutilisation. Un bilan de la démonstration est ensuite dressé : Sélac et le prototype de Bouillé Concept font preuve dune très bonne efficacité, notamment sur le seigle. Au contraire, Combcut nest pas à son avantage dans les conditions de lessai en raison de son mode de fonctionnement (le blé et le seigle au stade floraison étaient trop hauts pour Combcut et la machine a coupé les deux céréales).
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Denis Valentin, dans la Drôme : "Rien n'est jamais acquis"
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLauréat des Talents Bio du salon Tech&Bio 2015, Denis Valentin est céréalier bio à Beausemblant, dans la Drôme. Il présente son exploitation de 98 hectares, ses pratiques culturales, et comment son expérience l'amène sans cesse à les faire évoluer. Sa rotation courte maïs-soja-blé est fréquente dans la région, où elle valorise bien l'eau en secteurs irrigués (rendements moyens respectifs : 101 q/ha - 32 q/ha - 52 q/ha). En dehors de ces secteurs, il implante du tournesol et parfois des luzernières. Les couverts constitués d'associations d'espèces (2 à 5 différentes) sont considérés comme des cultures à part entière. L'agriculteur a participé à un programme d'expérimentation de réduction du travail du sol, dont les résultats sur dix ans ne l'ont pas incité à poursuivre (forte pression des adventices). Le contexte local est favorable à la céréaliculture en bio : les conditions climatiques et l'irrigation permettent de bons rendements, le mistral diminue les risques de maladie en asséchant l'air. De plus, la présence d'élevages de poules pondeuses assure des débouchés locaux. Denis Valentin retrace également la création du Groupement d'Intérêt Économique et Environnemental (GIEE) AgribioTech Albon dont il fait partie, ses objectifs et l'acquisition de matériel en commun, dont des outils de binage guidés par GPS.
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Désherbage mécanique : Des améliorations et quelques innovations
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLe mois de juin est souvent mis à profit pour réunir agriculteurs et techniciens autour de démonstrations de matériel, comme ce fut le cas, en 2014, en Bretagne et en Alsace. Parmi le matériel de désherbage mécanique présenté pour les grandes cultures, sont décrites dans cet article : - les houes rotatives Rotanet, Hatzenbichler, et Pietro Moro ; - les herses étrilles Sarclerse et Treffler ; - la roto-étrilleuse Annaburger ; - les bineuses Hatzenbichler avec guidage GPS-RTK, Agronomic à caméra et Sketekee à caméra ; - et la désherbineuse Econet à caméra. En encart, Nicolas Jaquet, installé sur 500 ha dans les Landes, dont 300 ha en bio, décrit son double système de guidage, composé d'une première caméra qui permet de guider le tracteur, et d'une seconde qui guide la bineuse. Le choix de guider l'un ou l'autre de ces éléments fait en effet régulièrement débat. Un encart décrypte les points communs et les différences de ces deux systèmes.
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Désherbage mécanique : Favoriser les stratégies multiples
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLe désherbage mécanique sur grandes cultures et productions légumières est encore peu répandu et reste sujet à de nombreuses idées reçues (temps de travail, efficacité ). Le colloque « Désherbage mécanique, des solutions à partager », organisé à Rennes le 6 décembre 2011, avait pour enjeu de faire le point sur cette pratique. Deux agriculteurs sont venus faire part de leurs expériences. Grégoire Gabillard, céréalier bio dans le Maine-et-Loire, considère le désherbage mécanique comme « nécessaire mais non suffisant ». Ainsi, tout comme Philippe Breton, céréalier et éleveur de poulets de chair dans la Sarthe, il combine les pratiques de désherbage mécanique à d'autres stratégies de lutte contre les adventices : choix de la rotation, faux semis, date de semis, etc.
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Désherbage mécanique en grandes cultures : Gagner en confort et facilité d'utilisation
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLes céréaliers, biologiques et conventionnels, sont demandeurs de matériels leur permettant de gagner en confort et en facilité d'utilisation. Cet article présente un tour d'horizon des innovations plébiscitées et présentées lors du SIMA : - les systèmes de guidage des bineuses, notamment par caméra, par doigts palpeurs ou encore par suivi de trace, ce dernier étant encore peu répandu ; - le réglage hydraulique de l'inclinaison des dents de herse étrille, permettant une adaptation de l'outil à l'hétérogénéité des terres et à la densité des adventices ; - les bineuses frontales permettant une visibilité du chauffeur sur son outil et donc une meilleure précision à moindre coût ; - un nouveau diamètre de doigts rotatifs, de 29 cm de diamètre, adaptés à des inter-rangs de 35 à 50 cm ; - l'élargissement de la gamme de bineuses proposée et une nouvelle houe rotative. En encart, Olivier Bouilloux, référent technique grandes cultures au Sedarb, s'exprime sur la place que prend l'innovation du matériel en agriculture biologique, place qui fait parfois débat. Selon lui, aucune technologie de désherbage mécanique ne remplacera la stratégie globale de gestion de l'exploitation et l'importance de la rotation, de la réussite d'une luzerne avant céréales, etc.
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Déshydratation de la luzerne : Un outil industriel au service de la bio
Jean-Martial POUPEAU, AuteurDans l'Eure, les Usines Coopératives de Déshydratation du Vexin (UCDV) ont déshydraté, en 2015, plus de 2000 ha de luzerne, dont un quart en bio. La luzerne connaît en effet un regain d'intérêt, de la part d'agriculteurs en conversion, pour parfaire leur rotation, mais aussi de la part d'agriculteurs en bio de longue date, qui trouvent désormais plus de débouchés pour cette culture. Dans cet article, Aurélie Oliviero, responsable du dossier bio des UCDV, décrit le fonctionnement et la stratégie de la coopérative : nombre de récoltes, traçabilité, réduction des consommations d'énergie et utilisation d'énergies renouvelables, approvisionnement local, etc.
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Deux producteurs témoignent : Quels bilans en fin de 1er cycle rotationnel ?
Jean-Martial POUPEAU, AuteurTous les deux convertis à l'agriculture biologique en 2010, Thierry Guérin, céréalier dans l'Essonne, et Jérôme Caille, polyculteur-éleveur dans les Deux-Sèvres, font le point,, dans cet article, au terme de leur premier cycle rotationnel en AB. Dans son contexte favorable de la Beauce, Thierry Guérin a mis en place une rotation de 11 ans, véritable clé de voûte de l'ensemble de son système, qui repose sur trois ans de luzerne en tête de rotation. Malgré un meilleur taux de matières organiques dans ses sols depuis la conversion, l'agriculteur doit porter une attention particulière aux teneurs en potasse et en phosphore, qui ont diminué. La gestion des couverts, implantés plus tardivement en bio, est aussi plus délicate. Toutefois, le revenu de Thierry Guérin s'est nettement amélioré, de même que son intérêt pour le métier. Pour Jérôme Caille, dans les Deux-Sèvres, le contexte pédoclimatique est plus difficile. Sa rotation, sur huit ans, est pensée de façon à minimiser les charges, notamment en matière d'intrants. Tous les deux ont recours au labour, en parallèle à des techniques culturales simplifiées sur les cultures qui le permettent.
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Devenir un éleveur bio : Faire sa « conversion psychologique »
Jean-Martial POUPEAU, AuteurBrio a organisé une rencontre, au Space, sur les clés de la réussite d'une conversion en élevage bio. Les participants au débat ont unanimement reconnu l'importance de la conversion psychologique de l'éleveur. Il faut d'abord accepter de ne plus raisonner en terme de volume de production, mais plutôt d'adapter sa production à ses conditions pédoclimatiques, de favoriser l'autonomie alimentaire, et la réduction des intrants. Par ailleurs, un accompagnement individuel (par un GAB, un groupement de producteurs ) et une ouverture sur l'extérieur (accueil de public, participation à des réunions ) sont essentiels. Certaines coopératives mettent en place des systèmes de parrainage pour épauler les éleveurs en conversion. Il faut en effet accepter de faire évoluer ses techniques de production.
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Diversification : La chicorée : une histoire de famille
Jean-Martial POUPEAU, AuteurEn France, la culture de chicorée à café, ou industrielle, se concentre essentiellement dans les régions Normandie et Nord-Pas-de-Calais-Picardie. Parmi les quelques agriculteurs qui en produisent, certains sont certifiés en agriculture biologique. C'est le cas de François Desruelles, installé à Carvin (Pas-de-Calais). Dans cet article, celui-ci décrit l'itinéraire technique qu'il pratique, en insistant sur les opérations de désherbage, mécaniques et manuelles, indispensables à la bonne conduite de la culture. L'entreprise Leroux, qui collecte les récoltes de François Desruelles, est actuellement à la recherche de nouveaux producteurs en bio, mais la rentabilité relativement faible de cette culture représente un frein non négligeable à son développement.
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Diversifier en oléagineux : Lin-graine : le vent en poupe ; Diversifier en oléagineux : Carthame : difficile, mais de nombreux atouts ; Diversifier en oléagineux : Cameline en mélange et chanvre en pur
Jean-Martial POUPEAU, AuteurCe dossier regroupe des témoignages d'agriculteurs bio portant sur la production de différents oléagineux : le lin graine, le carthame oléique, la cameline et le chanvre. René Batiot et Patrice Bounet sont deux céréaliers basés dans le Gers. Tous deux ont fait le choix dintroduire du lin dans leur rotation. Ce lin est destiné à la production de graines valorisées en huile ou directement utilisées pour lalimentation humaine. Dans leurs témoignages, chacun décrit son itinéraire technique, apporte quelques données technico-économiques et donne des conseils pour la récolte et le stockage. Vanessa Vialettes est, quant à elle, installée dans le Tarn, sur 170 ha. Depuis cinq ans, elle cultive du carthame dont les graines sont principalement destinées aux huileries. Elle décrit les avantages et les inconvénients agronomiques de cette culture (qui présente notamment lavantage dêtre bien adaptée aux conditions séchantes) et donne quelques repères techniques. David Peschard et Marie-Pierre Boutin sont céréaliers dans la Beauce. Ils produisent de la cameline (en mélange avec de la lentille) et du chanvre (en pur) destinés à la fabrication dhuile alimentaire. Ils décrivent l'itinéraire technique et précisent le rendement pour chacune de ces cultures.
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Dossier : Alternatives au labour
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLe labour est de plus en plus délaissé en agriculture biologique au profit de méthodes alternatives (TCS, strip-till, semis direct sous couvert). Le défi à relever est de taille : il faut continuer à maîtriser le salissement des parcelles et à conserver une dynamique de minéralisation. Ce dossier, constitué de six articles dont cinq sont des témoignages dagriculteurs, apporte quelques exemples et données techniques en lien avec cette problématique. Joseph Pousset, agriculteur bio depuis 1979 et en sans labour depuis 1991, auteur et conseiller agricole, est tout dabord interviewé sur sa vision du labour et sur le concept dagriculture de conservation. Les différentes raisons qui poussent de nombreux agrobiologistes à ne plus utiliser le labour sont ensuite décrites, ainsi que les difficultés que cela entraîne. Le troisième article est consacré au groupe déchanges TCS en bio, créé en 2017 en Vendée. Julien Guéneau, agriculteur appartenant à ce groupe, décrit ses pratiques. Vient ensuite le témoignage de Frédéric Barbot. Il cultive 360 ha en bio en Indre-et-Loire. Son système repose sur un travail du sol superficiel et sur une forte présence des légumineuses. Michel Roesch, agriculteur basé dans le Bas-Rhin et converti au bio depuis 2009, explique comment il arrive à poursuivre le travail du sol simplifié quil a initié en conventionnel. Il décrit aussi limportance des couverts végétaux pour améliorer la fertilité de ses sols. Enfin, Philippe Nouvellon et Luc Devienne exploitent 200 ha dans le Tarn (dont 40 ha en conversion bio). Ils ont arrêté de labourer suite à la baisse de fertilité de leur sol, mais, malgré plusieurs ajustements de leurs itinéraires techniques, leurs rendements ont décroché.
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Dossier Apiculture
Le dossier comporte quatre articles : - "Marché du miel biologique : Les stratégies des principaux acteurs" : malgré une stagnation de la consommation globale du miel en France, la part des miels bio s'oriente à la hausse. D'importants acteurs du marché du miel en font d'ailleurs un axe majeur de développement ; - "Patrick Pérès, apiculteur bio : Un choix de vie dédié aux abeilles" : le seul apiculteur bio de Loire-Atlantique évoque son parcours, ses méthodes de production en partenariat avec les agriculteurs biologiques, la mécanisation de la transhumance et de la récolte pour réduire la pénibilité du travail et enfin la commercialisation sur les marchés et dans les Biocoops d'une production, dont le surcoût n'est pas compensé par la faible différence de prix avec le miel conventionnel ; - "Diversifier grâce à l'apiculture : Une vocation pédagogique" : l'article présente la diversification permise par l'implantation de ruches sur l'exploitation d'un couple de producteurs biologiques en Ille-et-Vilaine, ruches qui contribuent à la pollinisation des plantes cultivées et qui sont le support d'une importante activité d'accueil à la ferme ; - "Gelée royale : Un élixir de vie à forte valeur ajoutée" : sont présentées les méthodes de production très pointues et rigoureuses d'un des deux seuls apiculteurs bretons certifiés bio pour la production de gelée royale. Le choix d'un environnement sauvage, la légendaire forêt de Brocéliande, est évoqué, tout comme le choix d'une race d'abeilles douces, le contrôle de l'essaimage et du cycle de production pour finir sur le respect de la chaîne du froid après la récolte.
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Dossier : Blé
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLes producteurs de blé destiné à la meunerie, soit 80 % du blé bio, doivent s'adapter face à l'augmentation des volumes, à la progression des utilisations possibles de la farine et à la concurrence soutenue par les importations. Pour répondre qualitativement aux besoins, l'Association nationale des meuniers de France actualise tous les ans les valeurs minimales des critères « standard » de qualité que sont le taux de protéines, la note de panification et la force boulangère. Le taux de protéines est le plus utilisé car c'est le plus rapide à mesurer. Toutefois, il semblerait mal adapté aux pratiques boulangères en bio et certains, comme Hubert Chiron, de l'Inra Angers-Nantes, aimerait voir se développer des méthodes d'évaluation spécifiques. Selon les acheteurs, les critères de qualité recherchés diffèrent et, dans la seconde partie de ce dossier sur le blé, plusieurs d'entre eux expliquent leurs choix. L'auteur présente également deux agriculteurs qui ont choisi de transformer eux-mêmes leur production céréalière en farine. La question de la carie, l'une des principales maladies du blé, est abordée dans une quatrième partie, avec le développement de méthodes de détection et de lutte. Enfin, dans la dernière partie de ce dossier sur le blé, l'auteur présente les avantages et inconvénients que pourraient avoir les mélanges variétaux cultivés pour une utilisation en meunerie. Trois agriculteurs, un distributeur de semences et un meunier témoignent sur cette pratique.
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Dossier Certification
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur ; Jean-Martial POUPEAU, AuteurCe dossier porte sur la certification en agriculture biologique. Cette question prend actuellement une importance particulière dans un contexte d'augmentation des acteurs en bio, augmentation qui amène plus de travail pour les organismes de certification (OC). Ainsi, ce dossier compte six articles abordant chacun des aspects différents. Le premier porte sur le fonctionnement des OC, en particulier ceux actifs en France, leurs obligations et leur stratégie face au développement de la filière bio. Suivent trois articles de témoignages d'anciens et d'actuels contrôleurs ou auditeurs. Un autre article fait un comparatif des tarifs entre OC et détaille les aides publiques à la certification. Enfin, un article sur le turn-over des contrôleurs (causes et réponses des OC) conclut ce dossier.
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Dossier : Certification bio
Jean-Martial POUPEAU, Auteur ; Gaëlle POYADE, AuteurComment les acteurs bio sont-ils contrôlés et quelles garanties offre la filière bio ? Cet article fait le tour de la question, et fait le point notamment sur le contrôle des producteurs, des supermarchés et magasins bio, des restaurants, transformateurs, et enfin des produits importés des pays tiers. Différents éléments permettent de sécuriser au maximum la filière : contrôle des contrôleurs, contrôles inopinés, notification des irrégularités par les organismes certificateurs au ministère de l'Agriculture qui les transmet au Scof (Standing commitee on organic farming, Comité permanent de l'agriculture biologique), surveillance accrue pour les systèmes mixtes ). Les OC (Organismes certificateurs) s'accordent à dire que les fraudes touchent moins de 1 % des opérateurs visités et qu'il s'agit plus de non-conformité que de fraude (facture manquante, utilisation sur une production d'un produit autorisé en bio mais pour une autre production).
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Dossier : Compostage
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur ; Jean-Martial POUPEAU, AuteurSi le compostage représente moins une évidence pour les nouveaux bio qu'il ne l'était pour les pionniers, la technique est néanmoins remise au goût du jour par le retour de l'agronomie. Après un rappel de la réglementation en bio dans le domaine ainsi que des atouts de l'utilisation de compost, le dossier s'intéresse à la pratique du compostage : les règles de base (un rapport C/N de départ entre 20 à 50, une aération par retournement, une humidité suffisante mais pas excessive ), la détermination de la maturité du tas (observation, analyses) et des témoignages d'agriculteurs. En termes de produits, les déchets ménagers triés à la source sont certifiables en bio depuis le printemps 2012, pour un prix allant généralement de 20 à 50/t HT. Des échanges paille-fumier sont possibles, avec des haras par exemple, comme c'est le cas pour Joël Auger, céréalier bio en Eure-et-Loir, qui se fournit également en déchets verts. Henri Doublier, céréalier bio en Seine et Marne, a monté sur sa ferme, en 2003, une plateforme de compostage alimentée en déchets verts. Si la qualité des produits fournis s'est améliorée (moins de plastique, moins de thuya aux effets allélopathiques), l'agriculteur regrette la concurrence des industriels. Les usines de méthanisation et les agriculteurs conventionnels recherchent aussi maintenant des déchets verts. L'apport de compost est intéressant pour les terres céréalières et le co-compostage, mélange de déchets verts et d'effluents d'élevage, fournit un très bon amendement. En maraîchage, si la majorité des agriculteurs achètent des amendements commerciaux, certains réalisent cependant leur propre compost, tel Jacques Bourcier, éleveur bovin maraîcher biodynamiste, en Loire-Atlantique. Loïc de Barmon, maraîcher et producteur de légumes de plein champ bio, près d'Angers, fabrique son compost à base de fumier de cheval dans lequel il ajoute ses déchets végétaux.
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Dossier Conversions : Changer de système : A chacun son parcours vers la bio
Cécile MARCUS, Auteur ; Jean-Martial POUPEAU, Auteur ; Stéphanie CAMAZON, AuteurEn 2016, 21 nouvelles fermes bio sont apparues en France chaque jour. Cette vague de conversions se poursuit en 2017. Ainsi, l'enjeu pour la filière bio est important, notamment en termes d'accompagnement des agriculteurs. Dans un premier article, ce dossier fait le point sur les dispositifs d'accompagnement existants en région. Si leur rôle est reconnu, ils manquent bien souvent de moyens pour mettre en place un accompagnement sur le long terme, au-delà des étapes de diagnostic et d'étude des modalités de conversion. Les articles suivants rapportent des témoignages d'agriculteurs en conversion, dans différentes régions et différentes filières : maraîchage de plein champ, grandes cultures, cultures diversifiées (grandes cultures, tomates, pommes), viticulture, plantes aromatiques et médicinales, ou encore élevages de porcs et de bovins laitiers. Tour à tour, ces agriculteurs abordent différentes thématiques qui leur tiennent à cur dans leur démarche vers l'AB, de la conversion non-simultanée à la transmission de leur système, ou encore concernant les défis techniques à relever, notamment en matière de protection phytosanitaire.
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Dossier : Cultiver du soja
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur ; Jean-Martial POUPEAU, AuteurLe soja bio voit sa demande croître pour l'alimentation humaine et animale, amenant de plus de producteurs français à en produire ou à s'intéresser à cette légumineuse à graines. Cependant, même si la production augmente sur le sol français, elle est loin de répondre aux besoins du marché national, prêt à acheter français malgré des coûts plus élevés, notamment pour des raisons liées à la sécurité et à la qualité des sojas biologiques achetés à l'étranger. Cette culture se développe surtout au sud, en particulier quand il est possible d'irriguer, ce qui permet d'assurer les rendements. Mais, de plus en plus d'essais sont menés plus au nord. Dans tous les cas, les prix de vente sont élevés et cette plante, qui demande peu ou pas d'intrants, contribue fortement à un meilleur résultat économique de l'exploitation. Reste qu'il faut maîtriser le désherbage et tout faire pour assurer une levée rapide. Divers témoignages d'agriculteurs ou de conseillers permettent d'illustrer des parcours techniques différents, en zone sud ou nord, en sec ou en irrigué, en rotation courte (ex : soja - soja blé) ou encore en dérobé.
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Dossier Diversifier : Diversifier en grandes cultures : Séduisant mais risqué
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLa diversification est une question importante en grandes cultures biologiques, avec diverses motivations : allongement des rotations, défi technique ou encore dégagement d'une plus value supplémentaire. Cependant, les risques ne sont pas à sous-estimer : échecs de production, marché de niche très vite saturé et fluctuant, augmentation du travail Choisir de diversifier ses cultures demande réflexion et aussi un travail pour sécuriser ses débouchés (exemple par la contractualisation). Cet article présente notamment des témoignages et quelques repères sur la culture du maïs doux, du lupin, du lin grain ou fibre, du quinoa ou encore du millet, autant de productions débutantes en AB. Enfin, l'article se conclut sur le témoignage d'un cultivateur, adepte de la diversification, mais qui souligne la nécessité de prendre en compte le risque d'échec.
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Dossier : Evolution des matériels : L'innovation durable ; Matériels de binage : Le recours à la technologie progresse ; Désherbage des PPAM : Deux types de bineuses pour gagner en efficacité ; Les tracteurs porte-outils : De l'ancien toujours à la
Le salon Tech & bio a été l'occasion de présenter sur un même lieu la plupart des outils utilisables en agriculture bio, du maraîchage à la vigne, en passant par l'entretien des prairies, les céréales, l'arboriculture ou les plantes à parfum, aromatiques et médicinales. L'atelier sur les planches permanentes a été très suivi. L'intérêt pour les bineuses reste très marqué. Pour gagner en vitesse et en confort, la tendance est à l'utilisation de bineuses autoguidées à caméra ou cellules photoélectriques : un bâti coulissant est attelé à la bineuse et permet, à l'aide des cellules photoélectriques, de s'approcher en permanence et au plus près des plantes sans intervention de l'utilisateur. Les limites de certains appareils s'observent lorsque les plantes à biner sont trop petites (mauvaise détection) ou quand la couleur de la plante est modifiée (maïs violacé après un printemps froid). Les régions ventées et les parcelles en devers peuvent aussi poser problème. En plantes à parfum, aromatiques et médicinales (PPAM), si la maîtrise dans l'inter-rang ne pose plus guère de problèmes, il n'en est pas de même sur le rang. Dans le sud-est de la France, des constructeurs locaux proposent aux producteurs des outils efficaces pour résoudre leurs problèmes de désherbage mécanique (bineuse à lavande monorang avec guidage manuel utilisable sur mélisse, bineuse inter-cep rotative). Toujours à la pointe, les tracteurs porte-outils ne sont pas particulièrement innovants puisque leur conception remonte aux années qui ont suivi la seconde guerre mondiale. Pourtant, des maraîchers et céréaliers continuent d'apprécier leurs qualités, notamment dans les opérations de binage.
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Dossier Fertilisation
Ce dossier est consacré à la gestion de la fertilisation en bio. Elle doit être envisagée sur le long terme et consiste à choisir le type d'amendement, la dose à apporter et sa fréquence en fonction du type de sol, de la rotation, de l'exigence de la culture Ce dossier fait le point sur le programme Fertiagribio qui a permis d'acquérir des références sur les engrais et amendements (comportement de ces produits dans le sol : fourniture en azote minéral et augmentation du stock de matière organique du sol). Cette étude a aussi permis de montrer que la fertilité des sols en système d'élevage bio, avec une fumure limitée à l'utilisation des engrais organiques est bonne, notamment pour l'azote et le phosphore. Certaines parcelles montrent toutefois des signes d'appauvrissement notamment pour le potassium. En système sans élevage, on note par contre une baisse de la biodisponibilité du phosphore. Ce dossier regroupe également deux témoignages en faveur du semis direct sous couvert en remplacement du labour et l'intérêt du bois raméal fragmenté.
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Dossier : Fertilité des sols
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur ; Gaëlle POYADE, Auteur ; Jean-Martial POUPEAUUn premier article de ce dossier évoque les démarches innovantes visant à améliorer la fertilité des sols. Pour faire face au manque de références de l'impact sur la fertilité des différentes pratiques de fertilisation en agriculture biologique, divers programmes de recherche ont été mis en place. Le programme Fertiagribio a ainsi permis d'apporter des références sur la fourniture en azote minéral et la capacité à enrichir les sols en matière organique de divers engrais et amendements. Les programmes en cours SolAB et RotAB visent respectivement à évaluer les effets de différents modes innovants de gestion des sols en bio et à mettre au point des rotations et assolements susceptibles de limiter les impacts environnementaux tout en étant viables économiquement, avec un accent particulier sur les systèmes sans élevage. La technicienne d'une chambre d'agriculture évoque la mise au point d'un outil de gestion de l'azote adapté à la bio alors que l'Inra de Bordeaux a élaboré une méthode permettant de calculer le taux de matière organique stable d'un fertilisant. Les résultats de deux essais traitant de l'intérêt des engrais organiques en grande culture et de l'impact du précédent sur l'efficacité du fertilisant sont finalement présentés. Un deuxième article relate l'intérêt du lombricompost, son faible développement en France en comparaison à d'autres pays et son potentiel pour répondre à l'enjeu de réduction des déchets. Un agriculteur biologique témoigne finalement de son expérience en la matière. Un dernier article expose le principe de fonctionnement du Bois raméal fragmenté, les multiples avantages qu'il procure, les résultats d'un essai en grande culture, le témoignage d'un utilisateur de cette technique et enfin des éléments de débat sur la question de la ressource en bois que soulève cette pratique.
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Dossier - Formation continue : Se former sans hésiter
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur ; Cécile MARCUS, Auteur ; Jean-Martial POUPEAU, AuteurLoffre en formations continues bio se développe de plus en plus : tour dhorizon, dans ce dossier, sur les facilités et les freins observés et sur des retours dexpériences. Se former ne va pas de soi chez les indépendants. Aussi, il est important de bien communiquer, de donner envie et de cibler différents réseaux. La formation doit souvent être prescrite et conseillée et se faire sous forme conviviale, avec du concret et pas trop loin de chez les agriculteurs Lidéal serait des formations modulaires avec du collectif mais aussi de la personnalisation. Des facilités existent pour se former : financement pris en charge totalement ou partiellement, crédit dimpôt, services de remplacement avec tarifs préférentiels Un cahier des charges formation fléché bio a été initié, début 2018, en Champagne-Ardenne, par des élus Vivea en lien avec la Frab, afin de mieux cibler les formations et de répondre aux besoins des agriculteurs. Une offre très variée de formations existe actuellement et, parmi elles, des formations stimulantes. Ainsi, la kinésiologie a actuellement du succès, elle permet notamment de changer son regard sur les animaux et aide à lever des blocages physiques et comportementaux. Une formation mise en place par la FNAB pour se réapproprier son prix de vente est également source de remise en question car elle touche à la stratégie de production, à lorganisation et peut induire des changements importants de production. Enfin, certains choisissent de progresser grâce au collectif de façon plus continue en adhérant à un CETA (Centre dEtudes Techniques Agricoles). Le groupe se réunit régulièrement pour mettre en commun ses savoir-faire et réflexions dans les domaines technique, économique ou commercial. Cest un lieu de partage des réussites mais aussi des échecs et tout le monde en tire profit (les anciens comme les novices !).
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Dossier : Grains à la ferme
De plus en plus pratiqué, le stockage à la ferme réclame la prise en compte de multiples paramètres lors des différentes étapes de la récolte à l'expédition : nettoyage, tri, stockage du grain, ventilation, protection contre les oiseaux et les rongeurs, etc. Le stockage nécessite de la rigueur, du professionalisme et la compréhension des exigences des acheteurs (minoteries, éleveurs des environs, vente directe, GMS...). Dans un contexte où les réglementations en tout genre se multiplient, la plupart des organismes stockeurs poussent les agriculteurs à développer le stockage à la ferme. Ce dernier s'avère être une opération financièrement rentable pour celui qui a du temps et une trésorerie solide. Plusieurs producteurs et stockeurs témoignent de leurs pratiques.
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Dossier Innovations Matériel
Frédérique ROSE, Auteur ; Gaëlle POYADE, Auteur ; Jean-Martial POUPEAU, AuteurCe dossier fait le point sur les innovations des équipements : bineuses, herses étrilles, houes rotatives, portes-outils, robots . Les outils ne cessent de se perfectionner et permettent d'être plus précis (caméras, GPS ), de travailler en conditions difficiles (présence de cailloux, sols trop humides, battants ), d'améliorer le confort d'utilisation, d'aider à la décision, de réduire la consommation d'énergie Les outils polyvalents ont également du succès chez les bio. Différents outils innovants utilisables en maraîchage, cultures légumières et grandes cultures bio sont présentés et des producteurs bio témoignent.
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Dossier : Le labour en question
Jean-Martial POUPEAU, Auteur ; Myriam GOULETTE, AuteurCe dossier porte sur le travail du sol en grandes cultures biologiques, en particulier sur le travail simplifié du sol. Il regroupe divers témoignages d'agriculteurs et de conseillers qui rapportent, avec des précisions techniques assez détaillées, leurs pratiques dans ce domaine. Certains de ces témoignages montrent l'intérêt et la faisabilité du non labour, d'autres portent sur le cas d'agriculteurs qui ont arrêté le non-labour pour cause de trop fort salissement ou qui y ont recours de façon ponctuelle. D'autres encore expliquent leurs pratiques de labour léger. Tous reconnaissent l'intérêt de limiter le travail du sol pour en augmenter la vie et le potentiel, malgré l'intérêt du labour en bio pour lutter contre les adventices. Ce dossier souligne aussi l'importance de la maîtrise technique et de la bonne réflexion des rotations.
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Dossier : Légumes de plein champ : Faire face au boom de la demande
Frédérique ROSE, Auteur ; Jean-Martial POUPEAU, Auteur ; Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurLe marché des légumes de plein champ biologiques fait face à une demande croissante, notamment de la part des transformateurs, que l'offre peine encore à couvrir. Dans un tel contexte, il convient de rester prudent afin d'assurer un développement pérenne de la filière : gestion de l'arrivée massive de nouveaux volumes, accompagnement des agriculteurs, etc. Dans ce dossier, Mathieu Conseil, responsable du pôle maraîchage et légumes de l'Itab, revient sur les grands sujets d'actualité de la filière. Pour assurer la maîtrise du développement de la filière, la planification est un outil primordial. Côté technique, les principales difficultés à redouter sont celles liées au climat et à ses variations extrêmes, point sur lequel l'agriculteur n'a pas de prise. Par ailleurs, des améliorations sont à noter du côté de l'accompagnement technique, de la disponibilité en semences bio et de l'agroéquipement, même si de nombreux progrès sont encore possibles. Dans la suite de ce dossier, deux producteurs témoignent : - François-Xavier Durand, céréalier dans les Landes, qui a commencé à cultiver des légumes de plein champ bio en 2010 ; - Didier Leprêtre, installé dans le Cher, sur 171 hectares, et fournisseur de légumes bio de plein champ pour le groupe D'Aucy depuis 2008. Du côté des transformateurs, le groupe Uniproledi, dans le Lot-et-Garonne, présente son fonctionnement et le développement de sa filière bio. Un encart présente l'assistant de récolte automatisé et évolutif développé par un agriculteur de Seine-et-Marne et la start-up Ponchon.
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Dossier : Légumes secs : Des cultures délicates à sécuriser
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLes légumes secs séduisent un grand nombre dagriculteurs bio. Ils présentent à la fois des avantages agronomiques (diversification des assolements, restitution dazote atmosphérique ) et économiques (valeur ajoutée élevée). Toutefois, leur culture est délicate en AB. Cest pourquoi ce dossier présente différents leviers pour arriver à sécuriser leur production et leur récolte. Il commence par retranscrire une interview de Gwénola Riquet (référente technique lentille chez Terres Inovia) et de Quentin Lambert (référent technique pois chiche dans le même institut technique). Tous deux apportent des conseils pour réussir ces cultures. Larticle suivant est dédié au pois chiche : il détaille les différents verrous techniques qui empêchent le développement de cette culture dans le Sud-Est et le Sud-Ouest : manque de renouvellement variétal, date optimale de semis difficile à déterminer, maladies difficiles à gérer. Il décrit également pourquoi les surfaces en pois chiches sont en hausse à la Corab (coopérative basée dans le Poitou-Charentes). Le troisième article apporte des informations et des conseils techniques pour associer la lentille à dautres espèces : lentille-cameline, lentille-céréales dhiver, lentille-céréales de printemps, lentille-plantain. Enfin, ce dossier est clôturé par deux témoignages dagriculteurs. En Charente, Céline et François Peloquin cultivent 86 ha de terres argilo-calcaires en bio. Les lentilles et les pois chiches occupent en moyenne 15 ha de leur assolement et leurs itinéraires techniques ont évolué suite aux différents aléas climatiques. Raphaëlle et Christian Jorgensen sont, quant à eux, installés en bio dans les Alpes-de-Haute-Provence, sur 28 ha. Ils cultivent 5 à 6 ha de pois chiches et ont créé un atelier de transformation pour mieux valoriser ce légume sec.
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Dossier : Luzerne
Jean-Martial POUPEAU, AuteurCe dossier aborde divers points relatifs à la luzerne en agriculture biologique. Le premier article porte sur le développement croissant de cette culture en AB alors qu'on observe un déclin de son utilisation en conventionnel. Sont abordés ensuite la production de luzerne déshydratée et son fort potentiel au niveau santé animale et autonomie alimentaire du troupeau. Par ailleurs, un article présente l'intérêt en grandes cultures de cette plante qui constitue une excellente tête d'assolement, apportant beaucoup d'azote et une bonne réponse dans l'élimination des chardons. Mais la luzerne peut aussi être commercialisée en foin, enrubannée ou en vente sur pied. Un article présente divers témoignages d'agriculteurs sur ce thème et montre l'intérêt, alors, de bien valoriser en direct, par le développement de partenariats avec des éleveurs. La luzerne peut aussi être semée en mélange et constituer, avec le développement du séchage en grange, un foin de grande qualité, ce que montre les témoignages de deux agriculteurs repris dans le dernier article du dossier.
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Dossier : Maîtrise des adventices en grandes cultures
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLa lutte contre les adventices nuisibles est un combat permanent en grandes cultures biologiques. Bertrand Gautron, céréalier bio en Loire-Atlantique, bine avec un tracteur porte-outils, tandis que son collègue Philippe Caillaud tente le binage du colza. Concernant la folle avoine, une des adventices les plus redoutées en bio, chercheurs, malherbologues et producteurs donnent leur avis (intérêt de la rotation, du travail superficiel, du brûlage des chaumes, des cultures de printemps, voire de l'écimage). Pour récupérer les menues-pailles, riches en graines d'adventices, lors de la moisson, un entrepreneur a mis au point un matériel qui se fixe sur la hotte arrière de la moisonneuse-batteuse. Pressées en bottes carrées, les menues-pailles peuvent être vendues pour l'alimentation du bétail. La maîtrise des adventices étant le principal frein au développement du colza bio, de nouvelles stratégies sont expérimentées : semis sous couvert de plantes gélives (sarrasin, nyger, tournesol ou cultures de printemps), association avec des plantes allélopathiques (cameline, etc.), semis en surdensité.
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Dossier Mixité : La mixité en jeu : Vers plus de cohérence ?
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur ; Jean-Martial POUPEAU, AuteurLe cahier des charges européen permet, sous conditions, la mixité bio-conventionnel sur une même ferme. En France, environ 6000 fermes ont une double activité, bio / non bio. Cela s'observe surtout dans certaines productions, comme celles de plants, de semences, ou encore les céréales et oléagineux. En revanche, cette mixité touche peu les élevages bovins. Par ailleurs, elle s'observe également plus dans certaines régions, notamment celles dominées par les grandes cultures. Cette mixité peut être transitoire, avant le 100 % bio, ou alors durable, selon des choix commerciaux de l'exploitant, par exemple. Ainsi, 15 % des exploitations en AB depuis plus de 5 ans sont mixtes. Or, dans le cadre de l'évolution du cahier des charges européen, cette mixité fait l'objet de débats. Remise en cause dans la proposition de refonte réglementaire de mars 2014 élaborée sous l'égide du commissaire Dacian Ciolos, elle pourrait néanmoins être conservée suite aux négociations actuelles, notamment au niveau du Conseil européen. Mais certains veulent la limiter à 10 ans. Ce dossier présente donc un état des lieux de la mixité en France, ainsi qu'un point sur les contrôles appliqués sur les exploitations mixtes. Il présente aussi le témoignage de producteurs, deux en arboriculture, et un en grandes cultures et PPAM, sur leurs motivations et leurs pratiques en lien avec la mixité présente sur leur système.
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Dossier : Prairies
Jean-Martial POUPEAU, AuteurFace aux aléas climatiques, ce dossier aborde divers points en lien avec la sécurisation des prairies, notamment : la diversification des ressources fourragères ; l'intérêt de rechercher la précocité ; des rappels sur l'entretien mécanique des prairies pour lesquelles, d'après diverses expérimentations, l'aération du sol n'est pas un plus ; des conseils face à la dégradation des prairies ; des exemples de mélanges en prairies temporaires, certains avec de la chicorée utilisable en pâture ou encore les mélanges Saint Marcellin, en pâture ou fauche, développés dans la Drôme pour faire face à des sécheresses à répétition. Ce dossier apporte aussi des exemples d'utilisations de sainfoin ou de lotier et présente les intérêts de la luzerne, ainsi que des conseils pour obtenir un bon foin de luzerne, conseils portant sur deux points clés : l'implantation et la récolte. Le dernier article de ce dossier porte sur les plus des andaineurs « soleil » par rapport aux andaineurs toupies pour la qualité des fourrages, les premiers étant moins agressifs et permettant, notamment, de mieux préserver les feuilles de luzerne au moment de la récolte.
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Dossier rotations : Choisir sa rotation : Les clés de la réussite
Jean-Martial POUPEAU, AuteurCe dossier présente des éléments de réflexion pour la conception d'une rotation en grandes cultures biologiques, ainsi que de nombreux exemples de successions culturales dans différentes régions de France. Si les têtes de rotations en luzerne ou prairies temporaires dominent, d'autres successions courtes type maïs-soja-blé sont utilisées depuis longtemps et avec succès dans le sud de la France. Sur la ferme expérimentale de Thorigné d'Anjou dans le Maine-et-Loire, un essai appelé RotaLeg vise à tester le rôle des légumineuses dans des rotations de 3 à 9 ans afin de tendre vers l'autonomie azotée. Au travers de témoignages d'agriculteurs, les choix de faire une rotation courte ou longue sont discutés du point de vue économique et agronomique.
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Dossier Semences
Le dossier se compose de deux parties : la première sur les semences de maïs, la deuxième sur les semences potagères. Témoignages d'agriculteurs produisant leurs semences, variétés potagères avec les commentaires de maraîchers bretons quant à leur utilisation, résultats de tests sur la tomate à la Station Expérimentale d'Auray (rendements, goût, déchets).
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Dossier : Semences
Ce dossier revient sur l'actualité, l'évolution et les problématiques du secteur des semences biologiques à travers quatre articles et de nombreux encadrés qui reprennent les expériences et témoignages de semenciers, associations, réseaux de producteurs, chercheurs, animateurs, conseillers et responsables techniques et réglementaires. Ainsi, malgré le désintérêt de grands semenciers pour des raisons d'échelle, certains programmes commencent à porter leurs fruits. C'est le cas de programmes de sélection et de multiplication de certaines entreprises, souvent en lien direct avec des réseaux de producteurs passionnés, des programmes de sélection participative entre producteurs et chercheurs et d'initiatives de réintroduction des variétés anciennes par des associations et des producteurs. Cependant, ils butent souvent sur une réglementation et des procédures d'inscription au catalogue officiel inadaptées à la bio et aux variétés anciennes. Si certains demandent une révision du système dans son ensemble et un usage libre des semences, d'autres acteurs travaillent en concertation à sa nécessaire évolution et misent, entre autres, sur des programmes et une réglementation européenne qui offrent des pistes de changements. Les principaux établissements de sélection et de multiplication évoquent, dans ce dossier, leurs méthodes de travail, leurs obtentions majeures et leurs principaux problèmes techniques.
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Dossier semences : Semences de grandes cultures et fourragères ; Multiplier blé, triticale, orge et pois ; Avoine de printemps ; Michel Blin, multiplicateur de semences de chanvre ; Fourragères porte-graines
Jean-Martial POUPEAU, Auteur ; Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurCe dossier regroupe cinq articles sur le thème des semences biologiques et de leur multiplication. Dans le premier article, on apprend que le nombre de contrats de production de semences a augmenté d'environ 6 % par rapport à 2008, mais ce chiffre ne reflète pas la situation de terrain. En effet, il s'explique par l'augmentation de production de semences de céréales de 13 %, qui compense un recul des productions d'autres espèces. Les obtenteurs s'approvisionnent principalement en Europe. La multiplication reste une activité technique mais rémunératrice. Les trois articles suivants sont des interviews de producteurs de semences spécialisés dans différentes cultures. Pour le blé et le triticale, l'itinéraire technique reste le même que celui des céréales avec une surveillance plus accrue des adventices pour le triage des graines. Le pois protéagineux est plus difficile à cause de son enherbement important et demande une plus grande technicité. Mais au final, ces cultures sont très bien valorisées. Un autre producteur explique les atouts de la multiplication de l'avoine de printemps, destinée à la floconnerie, à condition d'être rigoureux sur la propreté du matériel de récolte et de stockage. Un article est consacré à la multiplication du chanvre biologique, en hausse, avec les conseils d'un producteur multiplicateur en Ille-et-Vilaine. Le cinquième article traite des semences fourragères en déclin. Grâce à la banque de données du GNIS répertoriant, entre autres, les dérogations de semences, il est possible d'estimer le manque de semences bio. La production de semences reste délicate et technique pour les légumineuses ou les graminées. Les producteurs trouvent cette activité risquée, car, en cas d'échec, une autre valorisation n'existe pas. Le Gnis souhaite organiser une rencontre entre producteurs et éleveurs bio pour favoriser la multiplication de semences bio. Il rappelle que cette activité, certes exigeante, est très rémunératrice vu les faibles investissements nécessaires.
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Dossier Stockage des grains : Stocker des grains à la ferme : Atouts et contraintes
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur ; Jean-Martial POUPEAU, AuteurAlors que le stockage des grains à la ferme était autrefois une obligation, faute d'organismes stockeurs, c'est aujourd'hui un choix pour une partie des agriculteurs bio, représentant 30 % des volumes totaux produits. Par ailleurs, la vague de conversions en cours, notamment en grandes cultures, va augmenter les besoins en structures de stockage. Si le stockage à la ferme permet une meilleure maîtrise sur la logistique, la qualité, et la commercialisation, certaines contraintes spécifiques à lAB nécessitent une grande rigueur : tri des cultures en mélanges, présence d'adventices à la récolte, gestion des insectes au stockage... Dans ce dossier, trois agriculteurs ayant fait le choix du stockage à la ferme témoignent, en Vendée, dans l'Oise, et en Côte d'Or.
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Earl du Chemin blanc en Seine-et-Marne : Expérimenter, toujours et encore
Jean-Martial POUPEAU, AuteurAprès avoir travaillé pendant plusieurs années dans linformatique, Dominique Collin sest installé en 2002 sur les 105 hectares de la ferme familiale en Seine-et-Marne et a converti 80 % des terres en bio. En 2014, la surface passe à 222 ha avec la reprise de terres en conversion. Le potentiel des terres est élevé notamment en blé (rendements moyens de 50 q/ha), malgré leur sensibilité à la battance. Les sols sont également sujets au salissement, en particulier par le vulpin. Aussi, la priorité du céréalier est la maîtrise des adventices. Cela passe par : - une rotation de 9 ans intégrant de la luzerne pendant 2 ans ; - la pratique du labour (même si le céréalier cherche à en réduire la fréquence, le labour semble incontournable) ; - la mise en place de couverts végétaux en mélange. Lors de son installation, Dominique sest senti très isolé au niveau professionnel. Mais son expérience a fait des émules car, aujourdhui, plus de 1000 ha sont en bio dans un rayon de 15 km autour de la ferme. Cela favorise les démarches collectives (semis, récoltes, outils en commun ). Dominique continue dinnover en faisant partie dun pôle de compétitivité technique en AB.
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Ecartement inter-rang : Innover pour gagner en potentiel
Jean-Martial POUPEAU, AuteurDans l'objectif d'améliorer le potentiel de rendement des grandes cultures biologiques, l'élargissement de l'écartement inter-rang est une piste creusée par plusieurs agriculteurs. Ils y voient plusieurs avantages : - possibilité de passer la bineuse entre les rangs ; - moindre autoconcurrence entre les pieds, notamment pour le blé noir ; - meilleur tallage et donc gain de productivité ; - meilleure circulation de l'air entre les plants et donc moindre propagation des maladies ; - économie sur l'achat des semences. Quatre agriculteurs bio du Grand Ouest témoignent, dans cet article, de leur mise en uvre de cette pratique sur blé noir, féverole d'hiver et lupin blanc de printemps.
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Echanges céréaliers-éleveurs : Des partenariats fructueux
Quatre exemples d'échanges de ressources entre éleveurs et céréaliers, et des avantages qu'ils induisent entre deux systèmes de production complémentaires, sont évoqués dans cet article. Le premier consiste en un échange paille-fumier entre des exploitations peu distantes, qui permet de répondre au manque de paille des éleveurs et d'apporter un fertilisant bio local aux parcelles de céréales. Les termes de l'échange sont simples, il s'agit d'un service réciproque, sans référence au barème d'équivalence paille-fumier, et surtout non monétaire, ce qui permet de s'affranchir des fluctuations des cours. Le second exemple évoque l'introduction par un céréalier de 30 à 40% de prairies dans ses rotations, ce qui sécurise sa production et réduit les problèmes d'adventices sur les cultures suivantes. En région d'élevage, les débouchés de l'enrubannage et du foin qu'il produit sont assurés auprès d'éleveurs souvent en manque de surface fourragère. Dans un troisième cas, deux éleveurs laitiers associés, basés sur l'herbe et avec peu de terre cultivable, complémentent les rations par l'achat de mélange à un céréalier voisin. Ils fonctionnent normalement selon les prix du marché, mais utilisent comme référence, en cas de fluctuation importante, la grille de prix Bretagne-Pays de Loire pour les échanges directs qui favorise une vente équitable. Les partenaires évoquent leurs avantages, à savoir la qualité et origine locale des mélanges, les intérêts agronomiques et le travail en coopération. Vient pour finir l'exemple d'un céréalier du Maine-et-Loire qui possède un atelier de poules pondeuses. Comme complément aux rations qu'il produit, il a récemment abandonné le tourteau de soja en provenance du sud-ouest, du fait d'une flambée des prix. Il est passé à des tourteaux de colza et tournesol issus d'un producteur d'huile de sa région, ce qui satisfait pleinement son client, soucieux de l'origine locale des aliments des animaux. Trois encarts mentionnent : - les barèmes pour l'échange paille fumier ; - la tolérance de la réglementation vis-à-vis des échanges de grains ; - l'échec d'une expérience d'échanges centralisée entre 40 céréaliers et éleveurs.
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Échos des moissons : 2017, un bon cru
Jean-Martial POUPEAU, AuteurDes agriculteurs bio, interrogés lors du salon Tech&Bio (septembre 2017) ou joints par téléphone, donnent leur avis sur les moissons de lannée 2017. Dans lensemble, les résultats sont satisfaisants, voire très bons, avec des rendements supérieurs à 2016 du moins pour les céréales à paille et les protéagineux.
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Ecophyto 2018 : Un plan en trompe-l'oeil
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLe nouveau plan Ecophyto 2018, mesure « phare » du Grenelle de l'Environnement, prévoit une baisse de 50 % de l'utilisation des pesticides d'ici huit ans. Une étude de l'Inra confirme qu'une baisse de 30 à 40 % ne bouleverserait pas les systèmes de production et les revenus des agriculteurs, à condition de redécouvrir des pratiques alternatives agronomiques. Néanmoins, le lobby des pesticides ne voit pas cette démarche d'un bon oeil. Les textes législatifs ont introduit la possibilité de pouvoir se retrancher derrière une survie économique pour utiliser certains pesticides. L'indicateur de mesure, Nodu, ne comptabilisera dans un premier temps que les pesticides appliqués au champ, ce qui pourrait favoriser le développement des OGM et semences traitées. L'autre indicateur, IFT, se conforme aux mêmes règles.
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Éric et Marie-Lise Berjon, en Gironde : Des céréales bio au milieu des vignes
Jean-Martial POUPEAU, AuteurEric et Marie-Lise Berjon, céréaliers bio depuis plus de 30 ans, témoignent de leur expérience. Leur exploitation dispose de 120 ha de SAU (blé dhiver, féverole dhiver, soja, luzerne, tournesol ), de 30 ha de bois en ceinture et dun lac artificiel permettant dirriguer le soja. Leur assolement a beaucoup évolué ces dernières années pour simplifier le travail et la gestion des cultures (8 cultures par an contre 15 avant). La féverole, introduite il y a trois ans, est en plein développement (30 ha en 2018 en pur et 4,5 ha en mélange). Deux coupes annuelles de foin sont réalisées pendant les trois années dimplantation de la luzerne. Le labour a été abandonné depuis 10 ans (sauf pour démonter une prairie) pour des raisons de gain de temps, de lutte contre lérosion et damélioration de la vie microbienne. Le salissement nest pourtant pas plus élevé quavant. Le soja offre plusieurs débouchés : vente directe, approvisionnement de deux sociétés et d'une entreprise. Dès leurs débuts en bio, les exploitants ont décidé de transformer leurs produits à la ferme : toutes les récoltes de blé, épeautre, blé noir et petit épeautre sont transformées en farine et la récolte de tournesol est transformée en majorité en huile (et une partie est vendue en graines). Les circuits de vente sont diversifiés (Amap, Biocoop, magasin à la ferme, cantines ) afin de rester indépendants.
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Essais en Bretagne : Faire progresser les techniques bio
Coordonnées par Inter Bio Bretagne, près de 60 projets de recherche-expérimentation sont en cours en Bretagne dans les domaines de l'élevage, des légumes et des grandes cultures. La sortie de la 5ème édition des résultats d'expérimentation du programme régional bio a permis de réunir, début juin, techniciens, chercheurs et producteurs à la station expérimentale de Kerguéhennec dans le Morbihan. Impact de la suppression du labour, suivi d'itinéraires techniques en colza, désherbage mécanique du maïs, essai sur féverole de printemps, efficacité des apports d'azote sur blé au printemps, tels sont les thèmes abordés lors de cette rencontre. Une nouvelle variété de blé, présentée par B. Rolland, chercheur à l'INRA, apparaît prometteuse, avec un potentiel de rendement supérieur au Renan, le CF 99102. Son inscription au catalogue officiel est envisagée.
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Evolution du matériel : L'offre est-elle adaptée ?
Jean-Martial POUPEAU, AuteurL'offre de matériel agricole est-elle adaptée aux besoins des producteurs biologiques ? A l'approche du Sima 2013, cette question a été posée à quatre spécialistes en machinisme : Eric Canteneur et François Cornuault de l'Union Cuma des Pays-de-la-Loire, Olivier Bouilloux du Sedarb et Jean Champion de la Chambre d'agriculture de la Drôme. Pour eux, le besoin de matériel porte surtout sur la gestion des adventices en grandes cultures (désherbage mécanique et écimage). Concernant les améliorations récentes, les systèmes d'autopilotage et les petites améliorations permettant, entre autres, de travailler au plus près des rangs, sont les plus intéressants (doigts souples en étoile sur bineuse, réglage hydraulique ). Toutefois, le prix des outils reste un frein majeur à leur acquisition. Une des tendances à venir pourrait d'ailleurs être l'achat en commun de matériel, qui permettrait aux agriculteurs d'investir sur des outils plus lourds. Le développement de matériel polyvalent adaptable à différents types de culture pourrait aussi être un gros avantage.
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Evolution des pratiques : "L'arbre ne cache plus la forêt"
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLongtemps peu considérée, l'agroforesterie a été reconnue en 2006 par les pouvoirs publics qui ont permis l'accès aux aides Pac pour la totalité des parcelles agroforestières contenant moins de 50 arbres par ha. En 2010, la densité a été élargie à 200 arbres/ha. Néanmoins, seules sept régions ont activé la circulaire de 2010 et, au final, les subventions varient beaucoup d'un département à l'autre suivant les orientations des conseils régionaux et généraux. Des freins au développement de l'agroforesterie demeurent : les idées reçues sur les arbres en plein champ et la nécessité d'avoir l'accord du propriétaire de la parcelle pour planter, les problèmes des arbres dans les parcelles drainées, les contraintes pour la mécanisation Pourtant, les avantages de l'agroforesterie sont nombreux et pourraient permettre au cours actuel d'écouler de 10 000 à 30 000 de bois par hectare en fin d'exploitation. De plus, des études de l'INRA montrent qu'en zones sèches, l'agroforesterie prolonge la durée du pâturage et peut améliorer le rendement des cultures. Selon l'association française d'agroforesterie, entre 2005 et 2008, plus de 300 projets d'agroforesterie ont été mis en place en France.
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Faire face au réchauffement climatique : Semences : quelle offre variétale ?
Jean-Martial POUPEAU, AuteurPour s'adapter aux effets du changement climatique, les céréaliers peuvent jouer, entre autres leviers, sur leurs choix de variétés. Dans cet article, plusieurs entreprises semencières présentent leurs stratégies pour accompagner les agriculteurs dans cette voie pour les grandes cultures. Sont abordées les thématiques de l'adaptation des variétés proposées à la nouvelle variabilité des conditions climatiques, de l'intégration du réchauffement climatique et de ses manifestations dans les programmes de sélection variétale, des difficultés rencontrées dans cette nouvelle approche et, enfin, du type de sélection choisi par espèces.
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Ferme du Biau Courti : la traction animale comme dada
Dominique et Véronique Bourdon sont installés depuis 2 ans en polyculture-élevage à Tréal (Morbihan) près de la Gacilly. Sur 5,5 ha, ils combinent production de blé avec transformation en pain et vente directe de lapins. Avec une particularité de taille : l'essentiel des travaux de la ferme est réalisé par un cheval de trait.
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Ferme des Bouviers, dans le Tarn : Pour sécuriser le revenu : diversifier et transformer
Jean-Martial POUPEAU, AuteurBernard Barrieu s'est installé comme agriculteur bio, dans le Tarn, en 1997, et a été rejoint sur l'exploitation par Véronique, son épouse, en 2004. Installés d'abord en polyculture-élevage, le couple, associé dans un GAEC, s'est spécialisé en grandes cultures en 2015. Toutefois, l'exploitation reste diversifiée, grâce à la transformation à la ferme en huiles et en farines de leurs récoltes. Cela leur permet de sécuriser leur revenu, notamment suite à la perte de foncier (reprise par les propriétaires). Dans cet article, la conduite des cultures est explicitée, du travail du sol à la transformation.
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Ferme expérimentale des Bordes, dans l'Indre : Optimiser les mélanges prairiaux
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLa ferme expérimentale des Bordes, à Jeu-les-Bois, dans l'Indre, a pour objectif, entre autres, de produire des références technico-économiques pour les éleveurs. 57 des 146 ha de la ferme sont certifiés bio, de même que le troupeau allaitant de 62 UGB. Une partie des travaux porte notamment sur les mélanges prairiaux. Rémi Brochier et Thierry Foussier, respectivement ingénieur et technicien régional chez Arvalis-Institut du végétal, décrivent, dans cette interview, les choix de mélanges faits sur l'exploitation, en fonction des types de sols et des modes d'exploitation. Ils détaillent également les itinéraires techniques mis en place.
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La fertilisation azotée des céréales : Un raisonnement global
Jean-Martial POUPEAU, AuteurL'azote est souvent le facteur limitant les rendements en grandes cultures biologiques. Les apports d'engrais organiques sont de plus en plus systématiques, mais leur efficacité est variable. Un essai mis en place sur blé tendre n'a montré aucune différence entre vinasses de betterave, farines de plumes, engrais Derome et fientes. Les rendements se sont trouvés améliorés dans les deux tiers des cas ; par contre, la hausse du taux de protéines était très faible, et ne concernait qu'un quart des cas (ce paramètre pouvant néanmoins être amélioré en fractionnant les apports d'engrais). Cette efficacité limitée, ainsi que la hausse des prix des engrais organiques posent aujourd'hui la question de l'intérêt de leur utilisation. La décision doit tenir compte du type de sol, du précédent, du salissement et de la variété. Un outil d'aide à la décision a été mis en place par la Chambre d'agriculture de Seine-et-Marne, en lien avec l'ITAB (Institut technique de l'agriculture biologique) et Arvalis pour évaluer l'efficacité potentielle d'apports d'azote. Par ailleurs, la nature des engrais organiques a beaucoup évolué, les vinasses sont davantage utilisées, au détriment des farines de plumes, dont le prix a beaucoup augmenté. Les farines de viande, dont l'utilisation est très controversée, sont autorisées en bio mais interdites dans le cahier des charges Bio Cohérence. Quelle que soit la nature des amendements organiques, leurs besoins augmentent, d'autant plus que les fabricants d'aliments privilégient de plus en plus le maïs et le soja au détriment des légumineuses qui apportaient de l'azote dans la rotation. Cet article est complété par cinq témoignages d'agriculteurs et conseillers, de différentes régions françaises.
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Fertilisation azotée : A la recherche de l'autonomie
Jean-Martial POUPEAU, AuteurDans un contexte où l'azote organique est moins facilement disponible et de plus en plus coûteux, nombreux sont les céréaliers qui cherchent à mettre en place des systèmes de production autonomes en azote : jachères azotées, rotations chargées en légumineuses, utilisation de luzerne comme fertilisant sont les principaux moyens utilisés. Ainsi, en Suisse, de nombreux céréaliers bio sans élevage cultivent de la luzerne deux ans de suite afin d'être autonomes en azote tout en obtenant de meilleurs taux de protéines. De même, avec une rotation de 9 ans comprenant des jachères azotées en tête, Bernard Fouchault, céréalier bio dans le Loir-et-Cher atteint des rendements de blé relativement élevés (entre 45 et 60 q) sans aucune fertilisation organique extérieure. En place depuis 21 ans, ses jachères ont fait l'objet de nombreux tâtonnements. Des graminées ont été associées à la luzerne pour maximiser la fixation symbiotique de la luzerne et avoir ainsi de meilleurs rendements en blé. Les jachères sont en principe broyées 2 à 3 fois par an. La réussite de ce système est cependant conditionnée par la qualité de l'implantation de la luzerne. D'autres exemples sont fournis, comme celui de Joël Payement, céréalier à Nanclars en Charente, qui n'a apporté aucun fertilisant depuis 10 ans grâce à une rotation avec de la luzerne, du trèfle, de la féverole, du pois chiche et des lentilles ou encore celui de Jean-Marc Rozet, céréalier bio, à Josnes, dans le Loir-et-Cher, qui utilise des jachères azotées et les fientes de son élevage de volailles.
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Au fil du salon... une filière en effervescence
Jean-Martial POUPEAU, Auteur ; Frédéric RIPOCHE, Auteur ; Frédérique ROSE, AuteurLe salon Tech&Bio de 2017 a accueilli une multitude daméliorations et dinnovations en matériels, en techniques, mais également en démarches dentreprises et de filières. Une vingtaine de produits, récemment mis au point ou en cours de développement, sont présentés. En élevage : - de nouveaux mélanges fourragers à base de lablab ; - des variétés de maïs conçues pour lagriculture biologique ; - des concentrés azotés sans gluten ; - des toasteurs mobiles ; - une filière bio et locale dAngus ; - des "massaïs" conservés par voie anaérobie, pour les monogastriques, qui associent des broyats de graines ou ensilages avec une légumineuse fourragère. Pour les cultures spécialisées : - divers matériels (tracteurs électriques, pulvérisateur enjambeur à traction animale) ; - des filets antidérive pour exploitation mixte ; - un jeu collectif édité par lINRA pour développer la mycorhization. En grandes cultures : - de nombreux outils et matériels (herse étrille, écimeuse à couteaux, bineuse, charrue, déchaumeur-scalpeur, semoir de semis direct, houe rotative) ; - de nouvelles semences et variétés sélectionnées en bio.
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Filière grandes cultures bio de l'Ouest : Besoin en qualité et volumes
Jean-Martial POUPEAU, AuteurDeux enjeux majeurs sont ressortis de la conférence sur la filière grandes cultures bio de lOuest : combler le déficit de production (il est actuellement plus difficile de produire que de vendre les productions végétales biologiques) et améliorer la qualité. Pour ajuster loffre et la demande, Thomas Jullien, de Coop de France, et Carine Maret, de lUfab (leader national en nutrition animale bio), plaident pour la contractualisation des cultures. De son côté, Pierre Le Bris, producteur bio dans le Finistère (association de producteurs « De la terre à la bière »), insiste sur le fait que la contractualisation ne doit pas aboutir à une intégration comme en conventionnel. Hormis la sécurisation de lapprovisionnement, les initiatives mises en place pour améliorer la qualité des grains ont également été évoquées : Agrobio Pinault (entreprise qui collecte des céréales et produit des ufs bio) conduit un travail de repérage et dévaluation de nouvelles variétés bio, notamment autrichiennes, et Terrena (coopérative céréalière) a développé des formations spécifiques pour ses adhérents bio. Dans tous les cas, ces différents organismes para-agricoles constatent que les acheteurs sont de plus en plus exigeants et que la qualité, dans la filière, doit être laffaire de tous les maillons de la chaîne : du producteur au transformateur.
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Forte demande et nombreux atouts agronomiques : Les légumes secs cumulent les avantages
Jean-Martial POUPEAU, AuteurAprès avoir conquis de nombreux consommateurs grâce à leurs qualités nutritionnelles, les légumes secs sont également très appréciés des producteurs. En effet, ces cultures possèdent de nombreux atouts agronomiques et s'adaptent bien à divers terrains. Ce sont d'excellents précédents à céréales, présentant une forte résistance à la sécheresse, même si celle de 2011 a été préjudiciable aux récoltes. Dans cet article, deux agriculteurs bio de Charente décrivent leurs itinéraires techniques en lentilles et pois chiches. Au niveau des rendements, ils atteignent 8 à 10 q/ha pour la lentille, et 12 q/ha en moyenne pour le pois chiche. Geneviève André, agricultrice bio en Vendée, présente aussi la conduite de ses parcelles en haricots et flageolets. Aujourd'hui, la demande croissante pour ce type de produits pousse les opérateurs à se tourner vers les produits d'importation, même si certains d'entre eux cherchent à privilégier l'origine française. Un encart présente deux groupements de producteurs qui se sont lancés dans la transformation et la commercialisation des légumes secs.
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Forum pain bio : Faire du pain un produit d'excellence
Un forum intitulé "Du blé au pain : le bio, une filière d'avenir" s'est tenu à Paris le 6 novembre 2007. Sous l'égide principale de l'INRA, d'Arvalis et de l'Itab, cette journée a permis la restitution d'un programme d'essais pluriannuels mobilisant quinze équipes de chercheurs et cinquante partenaires en amont et en aval.
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François Rigondet, dans le Cher : 17 ans de recul en non-labour
Jean-Martial POUPEAU, AuteurFrançois Rigondet exploite 236 ha en grandes cultures dans le Cher. Il a entamé sa conversion bio en 2002 et la étalée sur cinq ans (conversion dun cinquième de la surface chaque année). 60 % de ses terres sont des sols argilo-calcaires lourds et profonds (délicats à travailler) et 40 % sont des rendzines superficielles (qui tolèrent les erreurs de travail du sol). Cette dichotomie facilite létalement des travaux mais complique les choix des assolements. François Rigondet nutilise pas de rotation type, mais seulement des successions culturales bien réfléchies. Selon lui, lun des points essentiels à respecter pour choisir ses cultures est lalternance stricte des époques de semis (hiver et printemps). Le choix est ensuite guidé par le salissement de la culture précédente et par une connaissance fine de la malherbologie. Bien que située en zone vulnérable, lexploitation nimplante pas de couverts car les sols gras ne ressuient que sils sont exposés aux éléments durant lhiver (lexploitation bénéficie dune dérogation possible dans ce département). Labsence de labour est quasi-systématique et a eu pour bénéfice de diminuer les carences en manganèse sur blé et tournesol liées à loxydation du sol. La charrue a été remplacée par une machine à bêcher (modèle Bechamatic). Pour le désherbage mécanique, François Rigondet utilise une bineuse, une herse étrille et a auto-construit une écimeuse.