Détail de l'auteur
Auteur Jean-Martial POUPEAU |
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12 ans d'essais à Thorigné d'Anjou : La flore variée sied aux prairies ; Comment gérer les rumex dans les prairies ? : "On s'attaque à un géant" ; Gaec Perrault, dans le Maine-et-Loire : 27 ans d'expérience en prairies multi-espèces (Dossier : Optimiser les prairies)
Jean-Martial POUPEAU, AuteurDans le cadre d'un dossier « Optimiser les prairies », l'auteur a réalisé trois articles sur les prairies temporaires multi-espèces, encore dites à flore variée, et sur la gestion du rumex dans les prairies en AB. Les deux articles sur les prairies à flore variée présentent, l'un, l'expérience de 12 ans dans ce domaine de la ferme expérimentale de Thorigné d'Anjou, et l'autre, le témoignage d'un GAEC situé aussi en Maine-et-Loire, en cours de conversion, mais « utilisateur » de ce type de prairies depuis 27 ans. Ces articles, tout en présentant les principaux avantages de ces prairies (adaptation aux aléas climatiques, rendement important en fourrage, meilleure ingestibilité, bonne valeur nutritive ) donnent aussi des exemples de mélanges de fauche et/ou de pâture. L'article sur le rumex propose des axes d'intervention pour lutter contre cette plante très difficile à contrôler. Trois modes d'intervention sont possibles à ce jour : le maintien d'un gazon dense et ferme, le pâturage précoce et le désherbage mécanique. La lutte biologique reste peu satisfaisante.
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2es Rencontres des grandes cultures bio : Un défi, consolider loffre
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLes secondes Rencontres des grandes cultures bio ont eu lieu le 22 janvier 2019, à Paris. Elles ont mis l'accent sur les moyens de consolider l'offre, tant au niveau quantitatif que qualitatif. L'enjeu est de répondre à lessor du marché de lalimentation bio. Malgré lenvol des surfaces en 2017, la filière peine à satisfaire la demande en meunerie et en alimentation animale, et elle narrivera pas à être autosuffisante à court terme. Le recours aux importations savère donc indispensable. La sécurisation de ces dernières passe par la mise en place dun système de contrôle interne performant (stockage intermédiaire, analyse déchantillons, méthode HACCP, audits fournisseurs ). Lenjeu est de montrer que le système de contrôle établi par les organismes certificateurs va au-delà de lobligation de moyens. Les questions de stockage et de triage du grain bio présentent également un véritable enjeu afin de préserver ses qualités technologiques et sanitaires. Pour cela, il est nécessaire de stocker des récoltes saines, sèches et propres, de respecter des mesures sanitaires (nettoyage, désinsectisations préventives) et, si besoin, davoir recours à des actions curatives avec de la terre de diatomée. La ventilation, pour descendre la température du grain en dessous de 12 °C (seuil à partir duquel les insectes ne se développent plus), est aussi un facteur de réussite. Les choix variétaux ont également été abordés lors de ces Rencontres : loffre sélargit, dautant plus quà lhorizon 2025, les semences et plants utilisés devront obligatoirement être bio, en prévision de lapplication du règlement bio européen UE 848/2018 qui fixe larrêt des dérogations dici 2035.
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Actualités régionales : Haute-Normandie : Cultur'Bio : succès pour les premières rencontres
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLes premières rencontres Cultur'Bio, organisées par le Grab Haute-Normandie, en partenariat avec l'Inra, les Instituts techniques et les coopératives, se sont déroulées le 21 juin 2012 dans l'Eure. La filière bio était présentée dans son intégralité à travers divers ateliers, conférences, démonstrations avec pour objectif d'inciter des agriculteurs conventionnels à se convertir. Ces derniers ont d'ailleurs représenté la moitié des 400 visiteurs présents.
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Agroforesterie et aviculture : Un tandem réussi
Jean-Martial POUPEAU, Auteur ; Marie-Christine FAVÉ, AuteurCet article, à travers divers témoignages d'éleveurs ou de techniciens, présente les avantages de combiner agroforesterie et aviculture. Planter des arbres, en particulier à forte valeur économique, en plus de développer un possible capital pour l'avenir, permet d'obtenir des parcours couverts propices aux volailles. En effet, ces arbres, combinés parfois à des haies, offrent des abris, incitent les volailles à mieux utiliser les parcours, contribuent au bien-être animal, limitent le stress, ou encore sont source d'aliments. Ils contribuent aussi au maintien de la fertilité des sols et servent d'abris à la faune sauvage. Si on veille à bien réussir la phase d'implantation, ils demandent par la suite un entretien limité. Autant d'avantages qui montrent l'intérêt de ces pratiques.
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Agroforesterie et non labour : Un tandem au service de la vie du sol
Jean-Martial POUPEAU, AuteurChristian et Julien Veillat, installés en grandes cultures bio sur 122 ha dans les Deux-Sèvres, ont arrêté de labourer depuis 6 ans, une solution qui leur paraît évidente sur leurs terres caillouteuses à faible potentiel. Ils travaillent leur sol avec un déchaumeur Farmet, un cultivateur à pattes d'oie et un déchaumeur à disques indépendants. Ils s'appuient essentiellement sur les engrais organiques du commerce pour la fertilisation, mais ne sont pas satisfaits et les remplacent peu à peu par l'implantation de luzerne et la mise en place de rotations longues. Les prairies à base de luzerne sont peu valorisées, mais permettent de sécuriser les rendements et de reconstituer la fertilité du sol. Des cultures intermédiaires de crucifères sont régulièrement implantées. Les céréales sont binées afin de maîtriser la folle avoine, mais ils espèrent pouvoir abandonner cette technique grâce à l'utilisation de la luzerne en tête de rotation. Les arbres occupent une place importante sur la ferme : des haies encadrent chacune des parcelles et une parcelle de 11 ha est conduite en agroforesterie. Sur cette dernière, noyers communs, alisiers et cormiers ont été plantés à une densité avoisinant 36 arbres par hectare, ce qui devrait permettre de cultiver la parcelle jusqu'à l'abattage des arbres. Ce dispositif bocager réduit la surface cultivable, mais les agriculteurs considèrent que cette perte est largement compensée par les bénéfices agronomiques dus à la présence des arbres.
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Alain Fraysse, dans le Tarn-et-Garonne : Quel bilan à lheure de la retraite ?
Jean-Martial POUPEAU, AuteurAlain Fraysse sest installé en 1978, dans le Tarn-et-Garonne, sur 60 ha de terres argilo-calcaires et de boulbènes. Riche dune longue carrière agricole, ce céréalier réalise, dans cet article, un inventaire des principales évolutions qui ont transformé son système de production. Il a converti son exploitation en bio en 2000, à la faveur dun CTE (Contrat territorial dexploitation). Au départ, il a cultivé beaucoup de féverole, notamment pour ses importantes restitutions azotées. Mais, après quelques années, suite à de très faibles rendements et au salissement grandissant de ses parcelles, il a abandonné cette culture pour du trèfle violet (semence fermière). Il a alors mis en place la rotation-type : soja - soja-trèfle violet (un ou deux ans) blé tendre dhiver. Les marges dégagées par le soja et le blé lui permettent dimplanter du trèfle sur une longue durée (ce dernier étant entièrement restitué au sol). Le labour nest pratiqué qu'une seule fois dans la rotation, avant le blé, ce qui permet de faciliter la destruction du trèfle. Jusquen 2019, les intercultures nétaient jamais occupées par des couverts végétaux : Alain Fraysse en profitait pour travailler le sol. En 2019, il a implanté, pour la première fois, un mélange phacélie-trèfle de Perce entre deux blés et il compte bien multiplier les essais de couverts végétaux avant sa retraite, prévue en 2022.
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Alternative innovante : Du strip-till en bio ?
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLa technique du strip-till, qui vient des USA où elle a été développée pour réduire l'érosion des sols, consiste à travailler le sol uniquement sur la ligne de semis, laissant le couvert végétal en place sur les inter-rangs. La profondeur de travail peut aller jusqu'à 30 cm. Ainsi, cette technique est à mi-chemin entre le semis direct et le travail simplifié. Présenté au salon Tech & Bio 2015, l'outil suscite de nombreuses questions chez les bio : - comment gérer les épandages de déjections animales ? ; - l'achat est-il rentable ? ; - quel impact sur le salissement de la parcelle ? ; En effet, il semblerait qu'en conventionnel, « le strip-till ne marche pas sans glyphosate ».
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Associer les espèces : Des gains multiples
Jean-Martial POUPEAU, AuteurGilles Le Guellaut cultive 27 ha en grandes cultures bio dans le Morbihan. Son objectif principal est la préservation de la qualité des sols. Pour éviter au maximum de perturber le sol, il ne réalise aucun faux-semis, ni désherbage mécanique, et nintervient pas entre le semis et la récolte (à part quelques passages manuels). Son astuce contre les adventices : associer un maximum despèces comme la lentille, le lin et la cameline ou encore ajouter du trèfle blanc qui sert de couvert jusquà lautomne. Le blé noir, la luzerne ou encore le chanvre sont également implantés en tant quespèces étouffantes pour les adventices. Les cultures associées permettent aussi de limiter la fertilisation et favorisent lautonomie. Enfin, Gilles Le Guellaut est très attentif et choisit ses cultures et ses couverts en fonction des adventices présentes.
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Associer des espèces tropicales : Lablab et cowpea pour gagner en qualité de fourrage
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLe GAEC de la Pâture, basé en Loire-Atlantique, a associé du lablab (également appelé dolique dEgypte) à son maïs ensilage et du cowpea (ou niébé) à son sorgho. Lobjectif de ces associations est de pallier le manque dazote dans les rations de leurs 60 vaches Normandes et de produire davantage de biomasse. Cette ferme, en biodynamie, exploite 99 ha. En 2018, 4 ha étaient réservés au maïs ensilage et au sorgho fourrager et ont servi de test avec lajout de ces deux légumineuses tropicales. Ces dernières se servent du maïs et du sorgho comme tuteurs pour se développer. Pour le semis, elles ont été mélangées aux semences des céréales à raison de 15 kg/ha pour un surcoût de 50 à 60 /ha. Le semis a été réalisé le 1er juin 2018, à 111 kg/ha pour le mélange maïs-lablab et 170 kg/ha pour le mélange sorgho-cowpea. Pour chaque association, la présence des espèces est irrégulière sur le rang, ce qui est probablement lié à une aspiration inégale des graines lors du semis, ainsi quaux dégâts des corbeaux et des taupins. Toutefois, la couverture reste bonne. Les ensilages ont été récoltés le 8 octobre et ont donné 9 t/ha de MS. Un tableau permet de connaître leur qualité (UFL, PDIN, PDIE, PDIA). Globalement, ils sont de meilleure qualité que ceux obtenus avec des cultures pures. Lassociation sorgho-cowpea a une bonne valeur énergétique et une valeur protéique satisfaisante, mais le maïs-lablab est un peu juste en énergie.
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Les atouts de la betterave fourragère : Riche en énergie et très appétente
Jean-Martial POUPEAU, AuteurPlusieurs éleveurs et un technicien témoignent de l'intérêt de cultiver la betterave fourragère, des itinéraires techniques qu'ils mettent en place et de l'utilisation des betteraves dans les rations des animaux. Bien que sa culture soit plus délicate et demande plus de travail que celle du maïs, les avantages sont multiples : richesse en énergie et en minéraux, diversification de la ration, forte appétence, rendements élevés et réguliers qui sécurisent le système fourrager et bon précédent à céréales. Dans leurs rotations, ces éleveurs implantent généralement 4 ha de betteraves fourragères derrière 4 ou 5 années de prairies. Après leur retournement, la terre est labourée et un ou plusieurs faux-semis sont réalisés. Ils sèment en avril-mai sur un sol finement préparé avec un semoir à 4 rangs et à une densité variant de 70 000 à 110 000 graines par ha. Un ou 2 passages de herse étrille, puis 2 à 4 binages sont effectués sur l'ensemble du cycle. Des entrepreneurs disposant d'automotrices permettent de réaliser la récolte en une seule journée, ceci fin octobre-début novembre. Cependant, ils ne passent pas toujours en conditions de sol défavorables, ce qui pousse certains producteurs à utiliser du petit matériel, ce qui allonge la durée de la récolte.
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Les atouts du blé de printemps
Avec un peu moins de 1 % des surfaces totales en blé, le blé de printemps est généralement considéré en France comme une culture de rattrapage associée à des épisodes climatiques extrêmes. Pourtant, grâce à sa teneur traditionnellement élevée en protéines et sa facilité de culture, il pourrait figurer à part entière dans les assolements des producteurs bio.
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Les avantages du triage : « Un levier contre les adventices et contaminants »
Jean-Martial POUPEAU, AuteurEn bio depuis 2010, le GAEC familial de la Ferme de Prie Dieu, dans le Lot-et-Garonne, dispose de 450 ha en grandes cultures. Afin de limiter les interventions culturales, les cultures sont conduites en association. Les débouchés du GAEC en vente directe sont possibles grâce à une installation de triage et de stockage pouvant accueillir jusquà 1000 tonnes. Après récolte, les grains sont dépoussiérés, puis stockés temporairement. Par la suite, un triage efficace (par changement dalvéoles) permet de séparer les grains, mais aussi déliminer des adventices et des contaminants. Un encart est consacré aux attractifs utilisés contre la bruche de la féverole.Des pièges artisanaux reproduisant les odeurs des gousses mais aussi des fleurs sont à lessai à l'INRA avec des premiers résultats encourageants.
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Baisse de la teneur des sols en phosphore : Entre vigilance et inquiétude
Jean-Martial POUPEAU, AuteurRégis Hélias, ingénieur régional pour lOccitanie chez Arvalis-Institut du végétal, alerte sur la baisse des niveaux de phosphore dans les sols en grandes cultures. Ses inquiétudes reposent sur les analyses de sols de ces 10 dernières années, et des études montrent quen bio, les teneurs sont encore plus faibles. Les agriculteurs ont du mal à sen rendre compte car les effets agissent sur le rendement mais à long terme. Le problème semble plus grave en bio, car les conventionnels apportent plus de déjections animales (plus accessibles), ainsi que du super-phosphate (interdit en bio). Les phosphates naturels, autorisés en bio, ont une efficacité très lente. Pour lutter contre la baisse de la teneur des sols en phosphore en bio, Régis Hélias propose un meilleur suivi des analyses de terre et lapport d'amendements (composts de déchets verts...). Charlotte Glachant, responsable de léquipe bio de la Chambre dAgriculture dÎle-de-France, souligne que ce phénomène est moins alarmant dans sa région, du fait de son passé de terres sur-fertilisées. Elle se questionne tout de même sur le sujet, notamment sur le lien entre la teneur en phosphore et le rendement des cultures. Des essais ont été lancés. Enfin, selon Charlotte Glachant, les risques de carences en potasse sont plus préoccupants.
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Betterave à sucre chez Joël Auger, en Eure-et-Loir : Des débuts prometteurs
Jean-Martial POUPEAU, AuteurEn Eure-et-Loir, Joël Auger, céréalier à la tête de 256 ha et converti au bio depuis 2000, sest lancé en 2018 dans la culture de betterave à sucre bio. Il dresse un bilan de sa première campagne. Joël Auger a choisi dinclure cette chénopodiacée car elle présente des avantages à la fois agronomiques (casse le cycle des adventices dautomne, bon précédent à blé, valorise bien lirrigation présente sur la ferme) et économiques. Il la implantée sur quatre hectares, dans un sol limono-sableux moyennement profond avec une bonne portance au printemps, dans lesquels il avait préalablement semé un couvert de trèfle dAlexandrie et de cameline. Litinéraire technique est détaillé. Il couvre de limplantation du couvert à la récolte de la betterave (travail du sol, désherbage mécanique, traitement contre loïdium et la cercosporiose, irrigation). Le rendement a atteint 61 t/ha de betteraves à 16 % de sucre, ce qui satisfait entièrement lagriculteur. Un tableau permet dapporter des données technico-économiques sur la culture (charges partielles et produits). Les propos de Pierre Lesage, responsable agronomique chez Cristal Union, sont également recueillis et établissent un bilan plus large de cette première campagne en bio avec 26 producteurs bio du Bassin parisien Sud.
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Bilan de Tech et Bio
Jean-Martial POUPEAU, AuteurConformément aux objectifs des organisateurs, le salon Tech et Bio a été autant fréquenté par des producteurs conventionnels que bio. Regards croisés sur les attentes, fort différentes de quatre agriculteurs, bio et conventionnels. Si les agriculteurs bio recherchent avant tout des réponses à des questions techniques (matériel de binage...), les agriculteurs conventionnels s'interrogent plus sur la valorisation des produits en bio et les conséquences d'une conversion sur leur système.
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Le binage des céréales à paille : Six techniques à l'épreuve
Jean-Martial POUPEAU, AuteurEn agriculture biologique, les producteurs sont de plus en plus nombreux à biner leurs céréales à paille, notamment pour mieux maîtriser les adventices. Six d'entre eux témoignent, avec précision, de leur pratique (type de machine, écartement, bineuse en avant ou en arrière du tracteur, éléments composant la bineuse, nombre de passages, couplage avec une herse éventuellement, gestion de certaines adventices comme la folle-avoine ). Céréaliers ou éleveurs, ils affirment que la pratique du binage est l'un des éléments majeurs de la réussite de leur système. Un encart est consacré à l'autoguidage, encore peu répandu en céréales à paille.
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La bio dans le vent ; Île cherche son agriculteur
Jean-Martial POUPEAU, Auteur ; BIOFIL, AuteurL'agriculture biologique est très présente sur les îles bretonnes. L'île de Batz, sur la côte nord bretonne, est celle où la présence de la bio est la plus significative. Aujourd'hui, sur cette île au large de Roscoff, la moitié des 20 exploitations agricoles qui se partagent les 160 ha de terres labourables sont en agriculture biologique. Pratiquer l'agriculture sur île, que ce soit en bio ou en conventionnel, est soumis à certaines pressions : pression foncière, coûts de transport, dépendance aux heures de marées... Des témoignages (Sandrine Ferrando, en bio depuis 2002 (Belle-île-en-Mer), Gaec Rousseau, installé en 2004 (Croix dans le Morbihan)) rendent compte des possibilités de s'adapter à l'éloignement. Delphine Darras, en conversion depuis avril 2008 (île d'Arz (Morbihan)), a modulé son projet pour faire face aux difficultés de la vie insulaire (vaches au pâturage toute l'année, récolte de foin avec un cheval et un entrepreneur...). Sur plusieurs îles, des dégâts récurrents de gibier sont aussi signalés... Néanmoins, les îles disposent de gros atouts, pour la production légumière en particulier, grâce à des terres fertiles et faciles à travailler comme sur l'île de Batz, mais aussi à un climat très doux. De plus, la proximité de certaines îles (Groix, Arz, Batz...) avec des villes comme Lorient, Vannes ou Morlaix, mais aussi leur fréquentation assidue par les touristes sont un formidable atout pour la vente directe. La mairie d'Arz, un archipel constitué par neuf îles situées dans le Golfe du Morbihan, à proximité de Vannes, a lancé, en janvier 2010, un appel à candidatures auprès de la Chambre d'agriculture du Morbihan. Il s'agit de rechercher un agriculteur, si possible biologique, voulant s'installer en élevage plein air et souhaitant vivre sur place.
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Biodiversité : Une richesse à redécouvrir
Un programme sur l'amélioration de la biodiversité dans les exploitations est mené depuis 3 ans par la LPO, la FNAB, la FNCIVAM et Farre. 132 agriculteurs de 18 départements sont impliqués, avec des formations sur la biodiversité, la réalisation de diagnostic environnemental sur leur ferme et la proposition d'un plan de gestion et mesures adaptées. A l'occasion d'un séminaire de restitution à mi-parcours, des éleveurs ont témoigné sur l'intérêt de ce programme, sur les résultats des diagnostics réalisés, mais aussi sur leurs interrogations concernant la faisabilité de certaines mesures et le rôle que devrait jouer l'enseignement agricole. L'article présente aussi l'intérêt que pourraient avoir des territoires non strictement agricoles pour la biodiversité (jardins, bords de routes, chemins, talus ) et l'aberration écologique de la suppression de la jachère obligatoire, et du développement des agro-carburants.
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Biofil fête ses 20 ans ! : Changement déchelle
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur ; Frédérique ROSE, Auteur ; Jean-Martial POUPEAU, Auteur ; ET AL., AuteurExplosion du nombre de conversions, fortes attentes du marché et exigences du consommateur placent aujourdhui lagriculture biologique à un tournant, un changement déchelle incontournable que doivent appréhender les acteurs de la bio. Biofil, dans ce dossier, pose le cadre et interroge coopérateurs, organisations de producteurs et experts. En introduction : linterview de Stéphanie Pageot, présidente sortante de la Fnab, qui balaie les chantiers en cours (renouer avec le logo AB aux règles françaises, accueil et installation des nouveaux arrivants, juste rémunération du producteur, futur de la Fnab, etc.). De son côté, Bio Loire Océan, association de producteurs de fruits et légumes bio, présente un modèle dorganisation collective et autonome pionnier (en laissant les producteurs libres de choisir leurs prix et débouchés et en proposant un cahier des charges aux valeurs écologiques, économiques, sociales et sociétales). Autre modèle de réussite : celui de la coopérative des agriculteurs bio du Sud-Ouest, Cabso, qui a pérennisé un tissu de producteurs grâce au maintien des prix, élaborés selon les coûts de production des adhérents. Christophe Lecuyer, président de la commission bio de Coop de France, apporte son expérience et fait part de ses satisfactions et craintes sur lavenir de la bio, qui « nest pas la seule à bénéficier des faveurs des consommateurs ». Pour finir, le dossier aborde les défis majeurs de lélevage sur la santé et le bien-être animal (mieux appréhender la santé animale par auto-surveillance et auto-prévention) du point de vue de Catherine Experton, de lItab, et de Thierry Mouchard, de la Frab Nouvelle-Aquitaine. Linterview de la vétérinaire Christine Filliat, en fin de dossier, complète les propos précédents avec léclairage de ses pratiques anti-poux et notamment de lefficacité du Lentypoux (produit ingéré par les poules via leau de boisson, mis au point avec lItavi).
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Biofil fête ses 20 ans ! : Se former, sinformer
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur ; Jean-Martial POUPEAU, AuteurLa formation est indispensable à la réussite dun projet agricole bio, qui requiert un haut niveau de technicité. Dans lenseignement agricole, tous les cursus abordent aujourdhui le mode de production bio. Le nombre de fermes ou d'ateliers de lycées agricoles conduits en AB explose, les stages orientés vers la bio augmentent. Jean-Marie Morin, co-animateur de Formabio, revient, dans une interview, sur les étapes de lintégration de la bio dans lenseignement agricole et lévolution de loffre de formations bio depuis 1985, date dentrée des premiers modules bio dans les formations diplômantes. Au Lycée agricole du Valentin, dans la Drôme, les professeurs mettent en avant des pratiques bio, dans une démarche de pédagogie participative consistant à construire, sur mesure, un outil pour le semis direct sous couvert de légumineuses pérennes. Outre la formation diplômante (initiale ou continue), les moyens ancestraux dapprentissage (par lempirisme et le partage de connaissances) continuent de tenir une place prépondérante. Exemple en Inde où lorganisation Sarg Vikas Samiti diffuse les techniques biodynamiques auprès des paysans alentours, grâce à un verger de cinq hectares devenu centre de formation et embauchant une vingtaine de salariés.
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Blé et protéagineux : La génétique en réponse aux besoins des filières
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLa recherche sur la génétique du blé en bio pourrait permettre, à moyen terme, de répondre à l'évolution de la demande, aussi bien d'un point de vue quantitatif que qualitatif. Au-delà des volumes produits, la qualité des produits biologiques peut représenter un frein majeur à la valorisation de la production, notamment en blé, d'où la nécessité d'une sélection variétale adaptée à l'AB. C'est en effet dans ce mode de production que les progrès de la génétique sont le moins mis à profit. En effet, les critères de sélection développés en agriculture conventionnelle doivent être adaptés et une recherche spécifique sur la filière bio est nécessaire. Les principaux enjeux en seraient : - l'amélioration de la disponibilité en azote et de sa valorisation par la variété ; - la réduction de l'impact des maladies foliaires ; - l'amélioration de la résistance à la carie ; - l'augmentation du pouvoir concurrentiel vis-à-vis des adventices. Casser la liaison négative entre le rendement et la teneur en protéines est également identifié comme un objectif majeur par Jacques Le Gouis, directeur de recherche à l'Inra de Clermont-Ferrand. Un premier encart fait le point sur les critères de sélection pour la filière des protéagineux bio en France. Un second encart présente la sélection variétale du blé bio en Autriche.
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Bretagne : une filière 100 % bio : Terrachanvre continue
Jean-Martial POUPEAU, AuteurDeux ans et demi après l'incendie qui a détruit ses locaux, la SARL Terrachanvre, créée en 1999 dans les Côtes-d'Armor, reprend son activité. Cette société n'utilise que du chanvre biologique acheté aux producteurs par contrat à un prix garanti. Ce nouveau matériau de construction bénéficie d'une demande croissante et Terrachanvre propose des journées de formation pour apprendre à l'utiliser. La graine de chanvre est également valorisée dans une entreprise du Sud-Ouest qui la transforme en huile pour cosmétique.
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Bretagne : Les Greniers bio d'Armorique changent d'échelle
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLassociation Les Greniers bio dArmorique, créée en 2005 par Gérard Le Goff, a adopté le statut de coopérative en juin 2018. Ce statut de coopérative va permettre à ses membres de vendre directement leurs céréales et ils ne dépendront plus de leur partenaire historique (Agrobio Pinault) qui se chargeait des opérations de stockage, triage et livraison. Les Greniers bio dArmorique comptent 48 adhérents répartis sur la Bretagne et sur quelques départements limitrophes. Ils reçoivent ainsi les céréales de près de 500 ha, avec une dominante davoine nue. Depuis lan dernier, une partie de lhuile de colza (20 000 L) et la farine de blé noir (15 tonnes) sont commercialisées en grandes surfaces sous la charte "Paysans dici", créée par la Scop Ethiquable. Cette dernière travaille avec onze groupements de producteurs dans une démarche de commerce équitable nord-nord. Grâce à ses initiatives, la coopérative Les Greniers bio dArmorique a remporté la quatrième place du concours Innovabio 2018. Elle souhaite également se démarquer sur le marché du bio en affirmant ses valeurs et en durcissant les standards de la bio (proscrire la mixité des fermes et lutilisation de paille ou de matières organiques issues du conventionnel).
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Bretagne : Viande bio d'Armorique : du porc bio et local en vente directe
Jean-Martial POUPEAU, AuteurL'association Viande Bio d'Armorique, créée en mars 2010, réunit 21 éleveurs de porcs bio bretons adhérents du groupement de porcs « Bio Direct ». La structure commerciale de ce groupement, Erca Bio, a mis en place des outils de transformation (abattage, découpage, conditionnement) pour la filière longue. Aujourd'hui, ces mêmes outils sont utilisés pour la restauration collective, mais aussi pour la vente directe par les éleveurs de Viande Bio d'Armorique (vente de caissettes de 8 ou 5 kg), afin de répondre aux attentes des consommateurs de proximité.
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Bruno Joguet, en Vendée : Entreprendre et rester indépendant
Jean-Martial POUPEAU, AuteurBruno Joguet, céréalier en Vendée, a entamé la conversion à l'AB de son exploitation en 1998, après 20 ans en agriculture conventionnelle. Entrepreneur dans l'âme, il a peu à peu développé ses propres circuits de commercialisation. Ainsi, il vend son blé meunier directement à plusieurs meuneries et paysans-boulangers locaux. Ses légumes secs (haricots lingots, haricots coco, quinoa...) et, plus récemment, des pois et haricots pour la conserverie et le surgelé, sont vendus à différents grossistes et industriels via le GIE Légumes secs bio de Vendée, créé entre autres par Bruno Joguet lui-même. Pour répondre à une demande croissante en quinoa français, les acheteurs souhaitant limiter les importations, le céréalier implante de plus en plus de quinoa dans son assolement, même si le rendement fluctuant de cette culture fragile représente un certain risque économique.
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La caméline : Une petite graine qui a tout d'une grande
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLa caméline est un oléagineux de la famille des crucifères qui a presque disparu du paysage agricole. Il s'agit pourtant d'une plante rustique qui présente des avantages au niveau de sa production (résistance aux attaques de certains ravageurs, bonne concurrence face aux adventices, cultivable sur sols séchants et sans fertilisation) et du stockage de ses graines. Elle est très souvent semée en association soit pour servir de tuteur (lentilles...), soit pour concurrencer les adventices en culture de colza car elle présente des vertus allélopathiques. L'article compare ses modalités de culture dans trois régions : en terres superficielles de Poitou-Charentes, en argilo-calcaires d'Aquitaine, et en terre profonde d'Anjou. Riche en oméga 3, l'huile de caméline dispose de qualités nutritionnelles indéniables, mais cette caractéristique la rend également fragile. Par ailleurs, son goût prononcé et sa mauvaise réaction à la cuisson la cantonnent à un marché de niche.
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Carotte : Une culture très pointue
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLes témoignages de trois producteurs de carottes plein champ en Loire-Atlantique et dans les Landes (la famille Rolland à Fresnay-en-Retz (44), Alain Prin à Frossay (44), les frères Larerre SARL Bioleyre à Lipostey (40)) et du technicien maraîchage au Gab Loire-Atlantique, Julien Jouanneau, présentent différents points de l'itinéraire technique de cette culture très pointue. La culture de la carotte nécessite un suivi régulier et sans failles de la mise en place du semis à la conservation. Deux points de l'itinéraire technique cultural sont cruciaux : la maîtrise du désherbage (thermique en prélevée, puis binage et manuel) et la maîtrise de la mouche de la carotte (rotation tous les 4 voire 5 ans, voile anti-insectes, fertilisation du sol au moyen de compost apporté sur cultures précédentes). Avec des aspects techniques bien maîtrisés, c'est un légume qui offre une bonne rentabilité et qui se vend toute l'année.
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Des céréales pour le petit déjeuner : Les Greniers bio d'Armorique
Jean-Martial POUPEAU, AuteurL'association de producteurs "Les Greniers bio d'Armorique" a été créée en novembre 2005, afin d'approvisionner en céréales locales Céréco, un fabricant de céréales biologiques pour le petit déjeuner, localisé à Domagné en Ille-et-Vilaine. Elle regroupe une cinquantaine de producteurs de Bretagne, Loire-Atlantique et Maine-et-Loire, dont la totalité de la production est destinée à ce transformateur (hormis le blé). La demande ne cessant de croître, les surfaces emblavées par les adhérents augmentent aussi, passant de 184 ha en 2006 à 238 ha en 2010. Au début de chaque campagne, les producteurs engagent leurs surfaces par contrat auprès de l'association, qui calcule les volumes à venir. Après comparaison avec les besoins de Céréco, les surfaces sont éventuellement modifiées. Les opérations de collecte, tri, nettoyage, stockage et livraison sont réalisées par un prestataire de services bio, la SA Pinault. La demande étant croissante, il n'y a jamais eu de problème d'écoulement de la production. De nouveaux producteurs sont d'ailleurs recherchés, notamment pour l'avoine nue. Concernant cette céréale, l'association cherche aussi à en consolider l'itinéraire technique, et recueille des témoignages auprès de ses producteurs les plus expérimentés. L'association pense enfin intégrer la démarche « Ensemble pour plus de sens » mise en place par le réseau Biocoop.
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Céréales secondaires aux multiples usages : A la reconquête de l'avoine
Jean-Martial POUPEAU, AuteurDepuis la disparition de la traction animale, l'avoine est une culture délaissée, particulièrement en pure. Elle reste cependant un grand classique en mélange avec d'autres céréales et des légumineuses dans les régions d'élevage. Les producteurs biologiques en particulier apprécient sa forte rusticité face aux différentes textures, structures et fertilités de sol et son pouvoir couvrant qui la rend concurrentielle des adventices. Elle est, par contre, sensible au gel et à la rouille brune. Plusieurs agriculteurs témoignent ainsi des diverses utilisations possibles de cette céréale et des itinéraires techniques qu'ils suivent. Un encart évoque le suivi technico-économique réalisé par le réseau Gab/Frab de Bretagne sur l'avoine nue suite à la demande d'un fabriquant régional de céréales du petit déjeuner qui souhaite s'approvisionner localement. Ce type d'avoine, en plus d'être très riche en protéines, possède la particularité intéressante pour les transformateurs de ne pas avoir d'enveloppe, ce qui permet de l'utiliser directement sans décorticage. Sa culture est cependant encore peu connue en France.
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Choisir une conversion partielle : Le casse-tête de la mixité
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLa mixité n'a pas forcément bonne réputation dans le monde de la bio (crainte de fraudes, d'opportunisme financier ). Elle est pourtant parfois nécessaire pour permettre la conversion de parcelles cultivées par de grandes structures. L'article présente plusieurs témoignages d'agriculteurs en grandes cultures, qui évoquent les raisons de leur choix de conversion partielle : test des techniques culturales biologiques avant une conversion plus généralisée, répartition du risque économique entre les cultures en bio et en conventionnel, ou encore conservation des quotas de betterave sucrière, qui reste une culture économiquement intéressante, et qui n'a que peu de débouchés en bio. La conversion partielle permet aussi une organisation du travail différente. Néanmoins, elle nécessite un investissement certain (matériel spécifique, temps) et pose quelques problèmes réglementaires (notamment en ce qui concerne les doublons, ou l'épandage des effluents bio). La mixité a des vertus pédagogiques, et les agriculteurs qui la pratiquent transposent certaines techniques biologiques sur leurs parcelles conventionnelles. La mixité est exclue du cahier des charges de la marque Bio Cohérence.
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Choisir le précédent du blé : Un levier pour améliorer la qualité et le rendement
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLe précédent est un levier à ne pas négliger afin d'atteindre de bons résultats quantitatifs et qualitatifs pour une culture de blé. Si cette culture exigeante en azote valorise particulièrement bien les précédents légumineuses, la luzerne cumule de nombreux avantages : apport important d'azote, concurrence des adventices, intérêt économique et pouvoir améliorant sur la structure du sol. Toutefois, en fonction du contexte pédo-climatique et des objectifs visés, d'autres précédents peuvent s'avérer tout autant intéressants. En s'appuyant sur l'expérience d'agriculteurs de différentes régions (Gers, Brie, Bretagne, Pays-de-la-Loire, Eure et Drôme) ou de résultats d'expérimentations (Creab, station expérimentale d'Etoile-sur-Rhône (26)), cet article fait le point sur les atouts et contraintes de plusieurs précédents. Ainsi, la féverole permet un bon apport en azote et les repousses se comportent comme une Cipan (Culture intermédiaire piège à nitrates) à l'automne. Par contre, elle est moins intéressante concernant la lutte contre l'enherbement. Hormis les légumineuses, l'avoine, le maïs et le tournesol ne sont pas forcément à négliger en précédent blé. L'avoine coupe le cycle des bio agresseurs comme le piétin verse ; le tournesol a un effet bénéfique pour réaliser de faux semis ; le maïs n'est pas forcement à exclure à condition de ne pas viser un taux élevé en protéines (il conviendra notamment pour des blés en filière biscuitière). Il peut aussi être judicieux de repenser la rotation, comme en témoignent des essais réalisés en AB à la station expérimentale d'Etoile-sur-Rhône (26) avec une rotation colza/blé/soja/maïs/vesce porte-graine.
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Christophe Gonet, dans l'Aube : Du chanvre dans la rotation
Jean-Martial POUPEAU, AuteurChristophe Gonet est céréalier en agriculture biologique sur 130 hectares, situés à Pont-sur-Seine, dans lAube. Son système témoigne dune bonne maîtrise technique et dune recherche de productivité. Il effectue une rotation longue (9 à 10 ans) avec, en tête, une luzernière de deux ou trois ans, suivie de sept cultures, dont un chanvre sur la cinquième année. Le principal facteur de réussite est une levée rapide qui évite toute concurrence des adventices. Mais sa récolte est technique, elle demande un matériel adapté et un séchoir à proximité. La coopérative la Chanvrière de lAube, avec qui Christophe travaille, valorise les chènevis (graines) en huile alimentaire et les fibres en papier à cigarettes. Le bio représente 5% de son activité, une tendance qui augmente. Produire du chanvre demande de la place et de la trésorerie, commente le céréalier (stockage de la paille sur lexploitation). Larticle fournit des données techniques (semis, fertilisation, fauche, récolte et rendements) pour les différentes cultures mises en place. Christophe nest pas contre le labour, utile en bio pour le désherbage, mais préconise des pratiques raisonnables (faible vitesse, à 20 cm de profondeur maximum). Pour ses couverts, il utilise un mélange de minette et de trèfle blanc. En 2012, Christophe a commencé à planter des pommiers sur son exploitation ; aujourdhui, il teste différents systèmes dagroforesterie avec ses 400 arbres couvrant sept hectares.
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Claude Barbet, dans l'Ain : La technique, pour assurer le revenu
Jean-Martial POUPEAU, AuteurClaude Barbet est céréalier dans l'Ain. Son exploitation, convertie en agriculture biologique au début des années 2000, compte 165 hectares, dont 140 sont irrigables. Le principal objectif de l'agriculteur est de "dégager du revenu en misant sur la technique". Cela passe par la mise en place d'une rotation courte, principalement constituée de cultures d'été : soja-maïs-maïs-soja-blé. Deux intercultures longues composées d'espèces gélives assurent la couverture du sol entre les cultures, de même que la luzerne, mise en place sur l'exploitation depuis quelques années et pour des durées de deux ans. Contre les adventices, "bête noire" du céréalier, un panel complet d'outils est utilisé : herse étrille, houe rotative, écimeuse et bineuse. Du côté du travail du sol, Claude Barbet a fait le choix du labour "agronomique", qui consiste à agir à une profondeur de 18 à 20 cm, sans rasettes. Cette modalité est d'ailleurs comparée à un labour traditionnel (30 cm), à un travail du sol réduit sans retournement et à un travail du sol très superficiel ou semis direct sous couvert végétal, dans le cadre d'une expérimentation pilotée par l'Isara et menée depuis 2004, sur l'exploitation de Claude Barbet.
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Claude Micheneau en Charente-Maritime : Coller à la demande du marché
Jean-Martial POUPEAU, AuteurClaude Micheneau, installé en Charente-Maritime depuis 1977, a converti son exploitation de grandes cultures à l'agriculture biologique en 1987. La gestion de son assolement et de sa rotation est basée sur l'évolution de la demande. Seule règle fixe : commencer la rotation par la mise en place d'une luzerne pendant au moins trois ans. Le fourrage ainsi produit est vendu à des éleveurs bio des alentours. Autre particularité de cette exploitation, l'agriculteur n'y implante pas de couverts végétaux. Ce sont les repousses des cultures précédentes et les levées spontanées qui jouent alors ce rôle. Pionnier du binage des céréales en bio, Claude Micheneau sème ses cultures en doubles rangs jumelés, avec des inter-rangs successifs de 8 et 32 cm. L'agriculteur partage aussi, dans cet article, ses pratiques en lien avec l'écimage et l'utilisation d'engrais organiques complets en localisé. Enfin, l'itinéraire technique du flageolet, pratiqué sur l'exploitation, est décrit. Pour cette culture rémunératrice, l'étape de la récolte est particulièrement critique.
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Les clés de la réussite
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLa commission bio d'Interbev, en partenariat avec Brio, a organisé une conférence sur le développement des ventes de viande bio, au Space, le 16 septembre 2010. Cet article présente Bio Direct, la plus importante organisation de producteurs de porcs bio de France, et Unebio, qui met sur le marché la viande bovine produite par 12 groupements de producteurs. Pour faire face à la concurrence, Bio Direct se démarque en communiquant sur un cahier des charges strict respecté par ses éleveurs. Par ailleurs, afin de démontrer la meilleure qualité de la viande bio, un programme sera mis en uvre par la commission bio d'Interbev sur les pertes en cuisson des viandes. L'organisation et la planification en amont sont, pour ces deux structures, essentielles pour garantir la vente de toutes les pièces en bio. Elles permettent en effet d'orienter la viande sur le marché et d'alimenter les différents segments de marché dans chaque circuit de distribution (GMS, boucherie, RHD ). Le discours de la filière bio aux distributeurs est différent de celui des autres filières : elle souhaite garder la maîtrise du prix final, et en garantir la stabilité, quelle que soit la situation du marché.
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Colza : Une culture difficile à réussir
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLargement cultivé en agriculture conventionnelle, le colza présente plusieurs avantages : amélioration de la structure du sol par son système racinaire pivotant, diversification des rotations Pourtant, cette culture décourage les producteurs biologiques du fait de la difficulté à la mener à son terme. En effet, nombreux sont ceux qui sont amenés à retourner tout ou partie de leurs parcelles de colza à cause de facteurs limitants liés à l'envahissement par les adventices et surtout aux attaques d'insectes. A travers les témoignages d'agriculteurs et de chercheurs, des voies d'amélioration sont présentées. Un démarrage rapide, par exemple, permet une bonne couverture du sol par le colza et donc une meilleure maîtrise des adventices. Avec des besoins précoces en azote, le colza apprécie les précédents laissant un reliquat azoté important. Concernant la lutte contre les insectes ravageurs, véritable fléau en colza bio, et en l'absence d'insecticides bio homologués sur cette culture, l'utilisation de plantes « pièges » ou l'implantation de mélanges variétaux sont préconisées ou actuellement à l'essai.
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Le coton, nouveau venu dans le commerce équitable
On connaissait le café équitable, le cacao, le thé, les bananes voire le riz, il va falloir maintenant se familiariser avec le coton équitable. Premier produit non alimentaire dans la gamme des produits labellisés par Max Havelaar, les vêtements réalisés avec du coton équitable africain sont vendus depuis le mois de mars par 8 grandes marques dont La Redoute, Cellio, Armor Lux ou Kindy.
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Couverts végétaux ou engrais verts : Tour de France des pratiques
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLes couverts végétaux sont de plus en plus considérés comme des engrais verts, et non plus comme de simples pièges à nitrates. De ce fait, ils se multiplient dans les rotations. Dans cet article, plusieurs céréaliers bio installés partout en France présentent leurs pratiques : espèce(s) choisie(s), place dans la rotation, méthodes de semis et de destruction, avantages et inconvénients éventuels. En encart, l'auteur apporte quelques précisions sur les crucifères, particulièrement intéressantes, et la capacité de concurrence des couverts végétaux avec les adventices.
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Cultiver du colza : Les clés de la réussite
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLa culture du colza est réputée comme difficile en agriculture biologique. Dans cet article, deux producteurs expérimentés témoignent sur leurs pratiques. Bertrand Gautron est polyculteur-éleveur bio en Loire-Atlantique, installé depuis 1992. Il cultive entre 15 et 20 ha de colza et obtient, en moyenne, un rendement de 20 q/ha, avec une variation allant de 13 à 24 q/ha. Il sécurise sa production au travers de trois leviers : un semis précoce (dès le 10 août) derrière une légumineuse, un apport dazote organique (2 t/ha de fientes de volailles qui peuvent être complétées par 10 t/ha de fumier de bovins) et un recours systématique au binage (le semis est effectué à laide dun combiné herse rotative-semoir, avec un inter-rang de 30 cm pour faciliter le binage et, dans les passages de roues, un inter-rang de 60 cm). Il utilise la variété lignée Beluga (3,5 kg/ha), et la sème avec du trèfle dAlexandrie comme plante compagne (1,5 kg/ha). Richard Vilbert est installé dans la Somme, sur 224 ha, et en bio depuis 2009. Chaque année, il implante entre 10 et 20 ha de colza. Pour lui, la réussite de cette culture repose sur deux points : une légumineuse comme précédent cultural (il met en place un trèfle violet un an avant, puis le broie au mois de juin, avant dactiver sa décomposition à laide de ferments) et un semis précoce à faible densité (40 g/m2). Il utilise, pour cela, un semoir monograine avec 50 cm dinter-rang et il mélange 5 à 6 variétés lignées.
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Cultiver la féverole : La reine des protéagineux
Jean-Martial POUPEAU, AuteurPremière plante protéagineuse cultivée en bio, la féverole a les faveurs de nombreux agrobiologistes du fait de sa rusticité et de son potentiel de rendement. La féverole est un excellent précédent pour les céréales et même pour le colza. Cependant, les maladies provoquent régulièrement de gros dégâts sur la culture, en particulier le botrytis et l'anthracnose, et ne peuvent être combattues que par des mesures préventives (variétés résistantes...). Des ravageurs attaquent aussi la féverole, tels que les sitones, les pucerons et les bruches. Le gel est un autre facteur limitant de la féverole d'hiver, souvent préférée à celle de printemps en agriculture biologique. Une solution est de la semer au moins à 6 ou 7 cm de profondeur, ce qui implique la mise en place de dispositifs spéciaux, réalisés par des constructeurs ou auto-fabriqués par les agriculteurs. Une autre technique consiste à semer la féverole à la volée, puis à effectuer un labour léger. Utilisée seule ou en mélange, la féverole peut aussi servir d'engrais vert et de couvert végétal, étant très productive en biomasse et capable de fixer beaucoup d'azote.
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Cultiver l'orge : Une céréale secondaire de 1ère importance
Jean-Martial POUPEAU, AuteurCéréale rustique et bénéficiant de nombreux débouchés, l'orge est la troisième céréale emblavée en bio après le blé et le maïs. Cette culture offre de nombreux atouts : moindre salissement, implantation de luzerne possible sous son couvert, récolte précoce autorisant parfois l'implantation d'une culture dérobée, faibles besoins en azote, très bon comportement, même en situation très séchante, culture jugée moins technique à produire... Des agriculteurs témoignent. Les rendements obtenus sont situés entre 35 et 50 q et sont très réguliers. L'orge est notamment bien cultivée pendant la période de conversion. Un zoom est également fait sur l'orge de brasserie, qui reste encore un marché confidentiel.
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Culturales 2019 dans la Vienne : La bio se fait remarquer
Jean-Martial POUPEAU, AuteurSuite à l'augmentation de 31 % des conversions bio en grandes cultures en un an (selon lAgence BIO), le salon Culturales 2019 (5 et 6 juin 2019) sest fortement ouvert à l'agriculture bio avec notamment la présence dun Village bio. Ce village, entièrement dédié aux techniques bio, sest animé autour de quatre thèmes (systèmes de culture multi-performants, gestion des adventices, fertilisation et fertilité des sols, stockage des grains), illustrés par des stands, des micro-parcelles, des témoignages de céréaliers bio, etc. Dans les nouveautés, la variété Adriatic en blé biscuitier a été présentée, ainsi que de nombreux matériels : la houe rotative Rotaking, la bineuse Phoenix de BC Technique, le mulcheur à stelles Stell-Air, la bineuse à bielles inversées Binov, le rouleau hacheur Treffler TSW.
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Déchaumage vs couvert : Faire lever et détruire les adventices ; Déchaumage et déstockage : Contre les coriaces
Jean-Martial POUPEAU, AuteurDans la majorité, les céréaliers bio sont adeptes du déchaumage, notamment après les céréales à paille. Les outils à dents sont privilégiés, en particulier pour lutter contre les vivaces car les disques favoriseraient la multiplication des rhizomes en les sectionnant. La fréquence des passages varie beaucoup, mais il y en a au moins deux. Des agriculteurs apportent leur témoignage sur cette pratique. Déchaumage vs couvert ? La question fait débat. Des travaux encore à confirmer montrent ainsi qu'un couvert étouffant à l'automne limite le salissement au printemps suivant. Un agriculteur a même réussi à « détruire » sa prairie en sur-semant un couvert. Un autre article présente l'intérêt du déstockage pour lutter contre des adventices coriaces. Cela consiste à faire lever et détruire un maximum d'adventices (pendant 1 an parfois). Plusieurs retours d'expériences montrent que cette pratique est efficace. De même, un moyen de lutte intéressant contre le chardon est le travail du sol par scalpage et implantation de couvert végétal. Des agriculteurs témoignent.
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Démonstration à Tech&Bio Ile-de-France : Les écimeuses ont le vent en poupe !
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLa démonstration décimeuses lors du salon Tech&Bio Île-de-France a été très suivie, avec plus de 250 personnes au rendez-vous. Cet outil, utilisé pour la gestion des adventices, vise à sectionner lextrémité de ces dernières dans une culture. Pour la démonstration, des écimeuses ont pu être testées sur trois mini-parcelles : lentilles vertes et caméline, lentilles et avoine de printemps, blé de printemps et seigle (ce dernier, plus haut que le blé, a fait office dadventice pour les besoins de la démonstration). Trois constructeurs ont participé à cette démonstration : Bionalan (écimeuse Selac), Just Common Sense (écimeuse Combcut) et Bouillé concept (prototype décimeuse de Romain Jouillé, agriculteur conventionnel en Seine-et-Marne). Chaque constructeur apporte des informations techniques sur son matériel, ainsi que sur les conditions optimales dutilisation. Un bilan de la démonstration est ensuite dressé : Sélac et le prototype de Bouillé Concept font preuve dune très bonne efficacité, notamment sur le seigle. Au contraire, Combcut nest pas à son avantage dans les conditions de lessai en raison de son mode de fonctionnement (le blé et le seigle au stade floraison étaient trop hauts pour Combcut et la machine a coupé les deux céréales).
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Denis Valentin, dans la Drôme : "Rien n'est jamais acquis"
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLauréat des Talents Bio du salon Tech&Bio 2015, Denis Valentin est céréalier bio à Beausemblant, dans la Drôme. Il présente son exploitation de 98 hectares, ses pratiques culturales, et comment son expérience l'amène sans cesse à les faire évoluer. Sa rotation courte maïs-soja-blé est fréquente dans la région, où elle valorise bien l'eau en secteurs irrigués (rendements moyens respectifs : 101 q/ha - 32 q/ha - 52 q/ha). En dehors de ces secteurs, il implante du tournesol et parfois des luzernières. Les couverts constitués d'associations d'espèces (2 à 5 différentes) sont considérés comme des cultures à part entière. L'agriculteur a participé à un programme d'expérimentation de réduction du travail du sol, dont les résultats sur dix ans ne l'ont pas incité à poursuivre (forte pression des adventices). Le contexte local est favorable à la céréaliculture en bio : les conditions climatiques et l'irrigation permettent de bons rendements, le mistral diminue les risques de maladie en asséchant l'air. De plus, la présence d'élevages de poules pondeuses assure des débouchés locaux. Denis Valentin retrace également la création du Groupement d'Intérêt Économique et Environnemental (GIEE) AgribioTech Albon dont il fait partie, ses objectifs et l'acquisition de matériel en commun, dont des outils de binage guidés par GPS.
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Désherbage mécanique : Des améliorations et quelques innovations
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLe mois de juin est souvent mis à profit pour réunir agriculteurs et techniciens autour de démonstrations de matériel, comme ce fut le cas, en 2014, en Bretagne et en Alsace. Parmi le matériel de désherbage mécanique présenté pour les grandes cultures, sont décrites dans cet article : - les houes rotatives Rotanet, Hatzenbichler, et Pietro Moro ; - les herses étrilles Sarclerse et Treffler ; - la roto-étrilleuse Annaburger ; - les bineuses Hatzenbichler avec guidage GPS-RTK, Agronomic à caméra et Sketekee à caméra ; - et la désherbineuse Econet à caméra. En encart, Nicolas Jaquet, installé sur 500 ha dans les Landes, dont 300 ha en bio, décrit son double système de guidage, composé d'une première caméra qui permet de guider le tracteur, et d'une seconde qui guide la bineuse. Le choix de guider l'un ou l'autre de ces éléments fait en effet régulièrement débat. Un encart décrypte les points communs et les différences de ces deux systèmes.
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Désherbage mécanique : Favoriser les stratégies multiples
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLe désherbage mécanique sur grandes cultures et productions légumières est encore peu répandu et reste sujet à de nombreuses idées reçues (temps de travail, efficacité ). Le colloque « Désherbage mécanique, des solutions à partager », organisé à Rennes le 6 décembre 2011, avait pour enjeu de faire le point sur cette pratique. Deux agriculteurs sont venus faire part de leurs expériences. Grégoire Gabillard, céréalier bio dans le Maine-et-Loire, considère le désherbage mécanique comme « nécessaire mais non suffisant ». Ainsi, tout comme Philippe Breton, céréalier et éleveur de poulets de chair dans la Sarthe, il combine les pratiques de désherbage mécanique à d'autres stratégies de lutte contre les adventices : choix de la rotation, faux semis, date de semis, etc.
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Désherbage mécanique en grandes cultures : Gagner en confort et facilité d'utilisation
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLes céréaliers, biologiques et conventionnels, sont demandeurs de matériels leur permettant de gagner en confort et en facilité d'utilisation. Cet article présente un tour d'horizon des innovations plébiscitées et présentées lors du SIMA : - les systèmes de guidage des bineuses, notamment par caméra, par doigts palpeurs ou encore par suivi de trace, ce dernier étant encore peu répandu ; - le réglage hydraulique de l'inclinaison des dents de herse étrille, permettant une adaptation de l'outil à l'hétérogénéité des terres et à la densité des adventices ; - les bineuses frontales permettant une visibilité du chauffeur sur son outil et donc une meilleure précision à moindre coût ; - un nouveau diamètre de doigts rotatifs, de 29 cm de diamètre, adaptés à des inter-rangs de 35 à 50 cm ; - l'élargissement de la gamme de bineuses proposée et une nouvelle houe rotative. En encart, Olivier Bouilloux, référent technique grandes cultures au Sedarb, s'exprime sur la place que prend l'innovation du matériel en agriculture biologique, place qui fait parfois débat. Selon lui, aucune technologie de désherbage mécanique ne remplacera la stratégie globale de gestion de l'exploitation et l'importance de la rotation, de la réussite d'une luzerne avant céréales, etc.
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Déshydratation de la luzerne : Un outil industriel au service de la bio
Jean-Martial POUPEAU, AuteurDans l'Eure, les Usines Coopératives de Déshydratation du Vexin (UCDV) ont déshydraté, en 2015, plus de 2000 ha de luzerne, dont un quart en bio. La luzerne connaît en effet un regain d'intérêt, de la part d'agriculteurs en conversion, pour parfaire leur rotation, mais aussi de la part d'agriculteurs en bio de longue date, qui trouvent désormais plus de débouchés pour cette culture. Dans cet article, Aurélie Oliviero, responsable du dossier bio des UCDV, décrit le fonctionnement et la stratégie de la coopérative : nombre de récoltes, traçabilité, réduction des consommations d'énergie et utilisation d'énergies renouvelables, approvisionnement local, etc.
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Deux producteurs témoignent : Quels bilans en fin de 1er cycle rotationnel ?
Jean-Martial POUPEAU, AuteurTous les deux convertis à l'agriculture biologique en 2010, Thierry Guérin, céréalier dans l'Essonne, et Jérôme Caille, polyculteur-éleveur dans les Deux-Sèvres, font le point,, dans cet article, au terme de leur premier cycle rotationnel en AB. Dans son contexte favorable de la Beauce, Thierry Guérin a mis en place une rotation de 11 ans, véritable clé de voûte de l'ensemble de son système, qui repose sur trois ans de luzerne en tête de rotation. Malgré un meilleur taux de matières organiques dans ses sols depuis la conversion, l'agriculteur doit porter une attention particulière aux teneurs en potasse et en phosphore, qui ont diminué. La gestion des couverts, implantés plus tardivement en bio, est aussi plus délicate. Toutefois, le revenu de Thierry Guérin s'est nettement amélioré, de même que son intérêt pour le métier. Pour Jérôme Caille, dans les Deux-Sèvres, le contexte pédoclimatique est plus difficile. Sa rotation, sur huit ans, est pensée de façon à minimiser les charges, notamment en matière d'intrants. Tous les deux ont recours au labour, en parallèle à des techniques culturales simplifiées sur les cultures qui le permettent.
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Devenir un éleveur bio : Faire sa « conversion psychologique »
Jean-Martial POUPEAU, AuteurBrio a organisé une rencontre, au Space, sur les clés de la réussite d'une conversion en élevage bio. Les participants au débat ont unanimement reconnu l'importance de la conversion psychologique de l'éleveur. Il faut d'abord accepter de ne plus raisonner en terme de volume de production, mais plutôt d'adapter sa production à ses conditions pédoclimatiques, de favoriser l'autonomie alimentaire, et la réduction des intrants. Par ailleurs, un accompagnement individuel (par un GAB, un groupement de producteurs ) et une ouverture sur l'extérieur (accueil de public, participation à des réunions ) sont essentiels. Certaines coopératives mettent en place des systèmes de parrainage pour épauler les éleveurs en conversion. Il faut en effet accepter de faire évoluer ses techniques de production.
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Diversification : La chicorée : une histoire de famille
Jean-Martial POUPEAU, AuteurEn France, la culture de chicorée à café, ou industrielle, se concentre essentiellement dans les régions Normandie et Nord-Pas-de-Calais-Picardie. Parmi les quelques agriculteurs qui en produisent, certains sont certifiés en agriculture biologique. C'est le cas de François Desruelles, installé à Carvin (Pas-de-Calais). Dans cet article, celui-ci décrit l'itinéraire technique qu'il pratique, en insistant sur les opérations de désherbage, mécaniques et manuelles, indispensables à la bonne conduite de la culture. L'entreprise Leroux, qui collecte les récoltes de François Desruelles, est actuellement à la recherche de nouveaux producteurs en bio, mais la rentabilité relativement faible de cette culture représente un frein non négligeable à son développement.
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Diversifier en oléagineux : Lin-graine : le vent en poupe ; Diversifier en oléagineux : Carthame : difficile, mais de nombreux atouts ; Diversifier en oléagineux : Cameline en mélange et chanvre en pur
Jean-Martial POUPEAU, AuteurCe dossier regroupe des témoignages d'agriculteurs bio portant sur la production de différents oléagineux : le lin graine, le carthame oléique, la cameline et le chanvre. René Batiot et Patrice Bounet sont deux céréaliers basés dans le Gers. Tous deux ont fait le choix dintroduire du lin dans leur rotation. Ce lin est destiné à la production de graines valorisées en huile ou directement utilisées pour lalimentation humaine. Dans leurs témoignages, chacun décrit son itinéraire technique, apporte quelques données technico-économiques et donne des conseils pour la récolte et le stockage. Vanessa Vialettes est, quant à elle, installée dans le Tarn, sur 170 ha. Depuis cinq ans, elle cultive du carthame dont les graines sont principalement destinées aux huileries. Elle décrit les avantages et les inconvénients agronomiques de cette culture (qui présente notamment lavantage dêtre bien adaptée aux conditions séchantes) et donne quelques repères techniques. David Peschard et Marie-Pierre Boutin sont céréaliers dans la Beauce. Ils produisent de la cameline (en mélange avec de la lentille) et du chanvre (en pur) destinés à la fabrication dhuile alimentaire. Ils décrivent l'itinéraire technique et précisent le rendement pour chacune de ces cultures.
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Dossier : Alternatives au labour
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLe labour est de plus en plus délaissé en agriculture biologique au profit de méthodes alternatives (TCS, strip-till, semis direct sous couvert). Le défi à relever est de taille : il faut continuer à maîtriser le salissement des parcelles et à conserver une dynamique de minéralisation. Ce dossier, constitué de six articles dont cinq sont des témoignages dagriculteurs, apporte quelques exemples et données techniques en lien avec cette problématique. Joseph Pousset, agriculteur bio depuis 1979 et en sans labour depuis 1991, auteur et conseiller agricole, est tout dabord interviewé sur sa vision du labour et sur le concept dagriculture de conservation. Les différentes raisons qui poussent de nombreux agrobiologistes à ne plus utiliser le labour sont ensuite décrites, ainsi que les difficultés que cela entraîne. Le troisième article est consacré au groupe déchanges TCS en bio, créé en 2017 en Vendée. Julien Guéneau, agriculteur appartenant à ce groupe, décrit ses pratiques. Vient ensuite le témoignage de Frédéric Barbot. Il cultive 360 ha en bio en Indre-et-Loire. Son système repose sur un travail du sol superficiel et sur une forte présence des légumineuses. Michel Roesch, agriculteur basé dans le Bas-Rhin et converti au bio depuis 2009, explique comment il arrive à poursuivre le travail du sol simplifié quil a initié en conventionnel. Il décrit aussi limportance des couverts végétaux pour améliorer la fertilité de ses sols. Enfin, Philippe Nouvellon et Luc Devienne exploitent 200 ha dans le Tarn (dont 40 ha en conversion bio). Ils ont arrêté de labourer suite à la baisse de fertilité de leur sol, mais, malgré plusieurs ajustements de leurs itinéraires techniques, leurs rendements ont décroché.
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Dossier Apiculture
Le dossier comporte quatre articles : - "Marché du miel biologique : Les stratégies des principaux acteurs" : malgré une stagnation de la consommation globale du miel en France, la part des miels bio s'oriente à la hausse. D'importants acteurs du marché du miel en font d'ailleurs un axe majeur de développement ; - "Patrick Pérès, apiculteur bio : Un choix de vie dédié aux abeilles" : le seul apiculteur bio de Loire-Atlantique évoque son parcours, ses méthodes de production en partenariat avec les agriculteurs biologiques, la mécanisation de la transhumance et de la récolte pour réduire la pénibilité du travail et enfin la commercialisation sur les marchés et dans les Biocoops d'une production, dont le surcoût n'est pas compensé par la faible différence de prix avec le miel conventionnel ; - "Diversifier grâce à l'apiculture : Une vocation pédagogique" : l'article présente la diversification permise par l'implantation de ruches sur l'exploitation d'un couple de producteurs biologiques en Ille-et-Vilaine, ruches qui contribuent à la pollinisation des plantes cultivées et qui sont le support d'une importante activité d'accueil à la ferme ; - "Gelée royale : Un élixir de vie à forte valeur ajoutée" : sont présentées les méthodes de production très pointues et rigoureuses d'un des deux seuls apiculteurs bretons certifiés bio pour la production de gelée royale. Le choix d'un environnement sauvage, la légendaire forêt de Brocéliande, est évoqué, tout comme le choix d'une race d'abeilles douces, le contrôle de l'essaimage et du cycle de production pour finir sur le respect de la chaîne du froid après la récolte.
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Dossier : Blé
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLes producteurs de blé destiné à la meunerie, soit 80 % du blé bio, doivent s'adapter face à l'augmentation des volumes, à la progression des utilisations possibles de la farine et à la concurrence soutenue par les importations. Pour répondre qualitativement aux besoins, l'Association nationale des meuniers de France actualise tous les ans les valeurs minimales des critères « standard » de qualité que sont le taux de protéines, la note de panification et la force boulangère. Le taux de protéines est le plus utilisé car c'est le plus rapide à mesurer. Toutefois, il semblerait mal adapté aux pratiques boulangères en bio et certains, comme Hubert Chiron, de l'Inra Angers-Nantes, aimerait voir se développer des méthodes d'évaluation spécifiques. Selon les acheteurs, les critères de qualité recherchés diffèrent et, dans la seconde partie de ce dossier sur le blé, plusieurs d'entre eux expliquent leurs choix. L'auteur présente également deux agriculteurs qui ont choisi de transformer eux-mêmes leur production céréalière en farine. La question de la carie, l'une des principales maladies du blé, est abordée dans une quatrième partie, avec le développement de méthodes de détection et de lutte. Enfin, dans la dernière partie de ce dossier sur le blé, l'auteur présente les avantages et inconvénients que pourraient avoir les mélanges variétaux cultivés pour une utilisation en meunerie. Trois agriculteurs, un distributeur de semences et un meunier témoignent sur cette pratique.
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Dossier Certification
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur ; Jean-Martial POUPEAU, AuteurCe dossier porte sur la certification en agriculture biologique. Cette question prend actuellement une importance particulière dans un contexte d'augmentation des acteurs en bio, augmentation qui amène plus de travail pour les organismes de certification (OC). Ainsi, ce dossier compte six articles abordant chacun des aspects différents. Le premier porte sur le fonctionnement des OC, en particulier ceux actifs en France, leurs obligations et leur stratégie face au développement de la filière bio. Suivent trois articles de témoignages d'anciens et d'actuels contrôleurs ou auditeurs. Un autre article fait un comparatif des tarifs entre OC et détaille les aides publiques à la certification. Enfin, un article sur le turn-over des contrôleurs (causes et réponses des OC) conclut ce dossier.
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Dossier : Certification bio
Jean-Martial POUPEAU, Auteur ; Gaëlle POYADE, AuteurComment les acteurs bio sont-ils contrôlés et quelles garanties offre la filière bio ? Cet article fait le tour de la question, et fait le point notamment sur le contrôle des producteurs, des supermarchés et magasins bio, des restaurants, transformateurs, et enfin des produits importés des pays tiers. Différents éléments permettent de sécuriser au maximum la filière : contrôle des contrôleurs, contrôles inopinés, notification des irrégularités par les organismes certificateurs au ministère de l'Agriculture qui les transmet au Scof (Standing commitee on organic farming, Comité permanent de l'agriculture biologique), surveillance accrue pour les systèmes mixtes ). Les OC (Organismes certificateurs) s'accordent à dire que les fraudes touchent moins de 1 % des opérateurs visités et qu'il s'agit plus de non-conformité que de fraude (facture manquante, utilisation sur une production d'un produit autorisé en bio mais pour une autre production).
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Dossier : Compostage
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur ; Jean-Martial POUPEAU, AuteurSi le compostage représente moins une évidence pour les nouveaux bio qu'il ne l'était pour les pionniers, la technique est néanmoins remise au goût du jour par le retour de l'agronomie. Après un rappel de la réglementation en bio dans le domaine ainsi que des atouts de l'utilisation de compost, le dossier s'intéresse à la pratique du compostage : les règles de base (un rapport C/N de départ entre 20 à 50, une aération par retournement, une humidité suffisante mais pas excessive ), la détermination de la maturité du tas (observation, analyses) et des témoignages d'agriculteurs. En termes de produits, les déchets ménagers triés à la source sont certifiables en bio depuis le printemps 2012, pour un prix allant généralement de 20 à 50/t HT. Des échanges paille-fumier sont possibles, avec des haras par exemple, comme c'est le cas pour Joël Auger, céréalier bio en Eure-et-Loir, qui se fournit également en déchets verts. Henri Doublier, céréalier bio en Seine et Marne, a monté sur sa ferme, en 2003, une plateforme de compostage alimentée en déchets verts. Si la qualité des produits fournis s'est améliorée (moins de plastique, moins de thuya aux effets allélopathiques), l'agriculteur regrette la concurrence des industriels. Les usines de méthanisation et les agriculteurs conventionnels recherchent aussi maintenant des déchets verts. L'apport de compost est intéressant pour les terres céréalières et le co-compostage, mélange de déchets verts et d'effluents d'élevage, fournit un très bon amendement. En maraîchage, si la majorité des agriculteurs achètent des amendements commerciaux, certains réalisent cependant leur propre compost, tel Jacques Bourcier, éleveur bovin maraîcher biodynamiste, en Loire-Atlantique. Loïc de Barmon, maraîcher et producteur de légumes de plein champ bio, près d'Angers, fabrique son compost à base de fumier de cheval dans lequel il ajoute ses déchets végétaux.
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Dossier Conversions : Changer de système : A chacun son parcours vers la bio
Cécile MARCUS, Auteur ; Jean-Martial POUPEAU, Auteur ; Stéphanie CAMAZON, AuteurEn 2016, 21 nouvelles fermes bio sont apparues en France chaque jour. Cette vague de conversions se poursuit en 2017. Ainsi, l'enjeu pour la filière bio est important, notamment en termes d'accompagnement des agriculteurs. Dans un premier article, ce dossier fait le point sur les dispositifs d'accompagnement existants en région. Si leur rôle est reconnu, ils manquent bien souvent de moyens pour mettre en place un accompagnement sur le long terme, au-delà des étapes de diagnostic et d'étude des modalités de conversion. Les articles suivants rapportent des témoignages d'agriculteurs en conversion, dans différentes régions et différentes filières : maraîchage de plein champ, grandes cultures, cultures diversifiées (grandes cultures, tomates, pommes), viticulture, plantes aromatiques et médicinales, ou encore élevages de porcs et de bovins laitiers. Tour à tour, ces agriculteurs abordent différentes thématiques qui leur tiennent à cur dans leur démarche vers l'AB, de la conversion non-simultanée à la transmission de leur système, ou encore concernant les défis techniques à relever, notamment en matière de protection phytosanitaire.
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Dossier : Cultiver du soja
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur ; Jean-Martial POUPEAU, AuteurLe soja bio voit sa demande croître pour l'alimentation humaine et animale, amenant de plus de producteurs français à en produire ou à s'intéresser à cette légumineuse à graines. Cependant, même si la production augmente sur le sol français, elle est loin de répondre aux besoins du marché national, prêt à acheter français malgré des coûts plus élevés, notamment pour des raisons liées à la sécurité et à la qualité des sojas biologiques achetés à l'étranger. Cette culture se développe surtout au sud, en particulier quand il est possible d'irriguer, ce qui permet d'assurer les rendements. Mais, de plus en plus d'essais sont menés plus au nord. Dans tous les cas, les prix de vente sont élevés et cette plante, qui demande peu ou pas d'intrants, contribue fortement à un meilleur résultat économique de l'exploitation. Reste qu'il faut maîtriser le désherbage et tout faire pour assurer une levée rapide. Divers témoignages d'agriculteurs ou de conseillers permettent d'illustrer des parcours techniques différents, en zone sud ou nord, en sec ou en irrigué, en rotation courte (ex : soja - soja blé) ou encore en dérobé.
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Dossier Diversifier : Diversifier en grandes cultures : Séduisant mais risqué
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLa diversification est une question importante en grandes cultures biologiques, avec diverses motivations : allongement des rotations, défi technique ou encore dégagement d'une plus value supplémentaire. Cependant, les risques ne sont pas à sous-estimer : échecs de production, marché de niche très vite saturé et fluctuant, augmentation du travail Choisir de diversifier ses cultures demande réflexion et aussi un travail pour sécuriser ses débouchés (exemple par la contractualisation). Cet article présente notamment des témoignages et quelques repères sur la culture du maïs doux, du lupin, du lin grain ou fibre, du quinoa ou encore du millet, autant de productions débutantes en AB. Enfin, l'article se conclut sur le témoignage d'un cultivateur, adepte de la diversification, mais qui souligne la nécessité de prendre en compte le risque d'échec.
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Dossier : Evolution des matériels : L'innovation durable ; Matériels de binage : Le recours à la technologie progresse ; Désherbage des PPAM : Deux types de bineuses pour gagner en efficacité ; Les tracteurs porte-outils : De l'ancien toujours à la
Le salon Tech & bio a été l'occasion de présenter sur un même lieu la plupart des outils utilisables en agriculture bio, du maraîchage à la vigne, en passant par l'entretien des prairies, les céréales, l'arboriculture ou les plantes à parfum, aromatiques et médicinales. L'atelier sur les planches permanentes a été très suivi. L'intérêt pour les bineuses reste très marqué. Pour gagner en vitesse et en confort, la tendance est à l'utilisation de bineuses autoguidées à caméra ou cellules photoélectriques : un bâti coulissant est attelé à la bineuse et permet, à l'aide des cellules photoélectriques, de s'approcher en permanence et au plus près des plantes sans intervention de l'utilisateur. Les limites de certains appareils s'observent lorsque les plantes à biner sont trop petites (mauvaise détection) ou quand la couleur de la plante est modifiée (maïs violacé après un printemps froid). Les régions ventées et les parcelles en devers peuvent aussi poser problème. En plantes à parfum, aromatiques et médicinales (PPAM), si la maîtrise dans l'inter-rang ne pose plus guère de problèmes, il n'en est pas de même sur le rang. Dans le sud-est de la France, des constructeurs locaux proposent aux producteurs des outils efficaces pour résoudre leurs problèmes de désherbage mécanique (bineuse à lavande monorang avec guidage manuel utilisable sur mélisse, bineuse inter-cep rotative). Toujours à la pointe, les tracteurs porte-outils ne sont pas particulièrement innovants puisque leur conception remonte aux années qui ont suivi la seconde guerre mondiale. Pourtant, des maraîchers et céréaliers continuent d'apprécier leurs qualités, notamment dans les opérations de binage.
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Dossier Fertilisation
Ce dossier est consacré à la gestion de la fertilisation en bio. Elle doit être envisagée sur le long terme et consiste à choisir le type d'amendement, la dose à apporter et sa fréquence en fonction du type de sol, de la rotation, de l'exigence de la culture Ce dossier fait le point sur le programme Fertiagribio qui a permis d'acquérir des références sur les engrais et amendements (comportement de ces produits dans le sol : fourniture en azote minéral et augmentation du stock de matière organique du sol). Cette étude a aussi permis de montrer que la fertilité des sols en système d'élevage bio, avec une fumure limitée à l'utilisation des engrais organiques est bonne, notamment pour l'azote et le phosphore. Certaines parcelles montrent toutefois des signes d'appauvrissement notamment pour le potassium. En système sans élevage, on note par contre une baisse de la biodisponibilité du phosphore. Ce dossier regroupe également deux témoignages en faveur du semis direct sous couvert en remplacement du labour et l'intérêt du bois raméal fragmenté.
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Dossier : Fertilité des sols
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur ; Gaëlle POYADE, Auteur ; Jean-Martial POUPEAUUn premier article de ce dossier évoque les démarches innovantes visant à améliorer la fertilité des sols. Pour faire face au manque de références de l'impact sur la fertilité des différentes pratiques de fertilisation en agriculture biologique, divers programmes de recherche ont été mis en place. Le programme Fertiagribio a ainsi permis d'apporter des références sur la fourniture en azote minéral et la capacité à enrichir les sols en matière organique de divers engrais et amendements. Les programmes en cours SolAB et RotAB visent respectivement à évaluer les effets de différents modes innovants de gestion des sols en bio et à mettre au point des rotations et assolements susceptibles de limiter les impacts environnementaux tout en étant viables économiquement, avec un accent particulier sur les systèmes sans élevage. La technicienne d'une chambre d'agriculture évoque la mise au point d'un outil de gestion de l'azote adapté à la bio alors que l'Inra de Bordeaux a élaboré une méthode permettant de calculer le taux de matière organique stable d'un fertilisant. Les résultats de deux essais traitant de l'intérêt des engrais organiques en grande culture et de l'impact du précédent sur l'efficacité du fertilisant sont finalement présentés. Un deuxième article relate l'intérêt du lombricompost, son faible développement en France en comparaison à d'autres pays et son potentiel pour répondre à l'enjeu de réduction des déchets. Un agriculteur biologique témoigne finalement de son expérience en la matière. Un dernier article expose le principe de fonctionnement du Bois raméal fragmenté, les multiples avantages qu'il procure, les résultats d'un essai en grande culture, le témoignage d'un utilisateur de cette technique et enfin des éléments de débat sur la question de la ressource en bois que soulève cette pratique.
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Dossier - Formation continue : Se former sans hésiter
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur ; Cécile MARCUS, Auteur ; Jean-Martial POUPEAU, AuteurLoffre en formations continues bio se développe de plus en plus : tour dhorizon, dans ce dossier, sur les facilités et les freins observés et sur des retours dexpériences. Se former ne va pas de soi chez les indépendants. Aussi, il est important de bien communiquer, de donner envie et de cibler différents réseaux. La formation doit souvent être prescrite et conseillée et se faire sous forme conviviale, avec du concret et pas trop loin de chez les agriculteurs Lidéal serait des formations modulaires avec du collectif mais aussi de la personnalisation. Des facilités existent pour se former : financement pris en charge totalement ou partiellement, crédit dimpôt, services de remplacement avec tarifs préférentiels Un cahier des charges formation fléché bio a été initié, début 2018, en Champagne-Ardenne, par des élus Vivea en lien avec la Frab, afin de mieux cibler les formations et de répondre aux besoins des agriculteurs. Une offre très variée de formations existe actuellement et, parmi elles, des formations stimulantes. Ainsi, la kinésiologie a actuellement du succès, elle permet notamment de changer son regard sur les animaux et aide à lever des blocages physiques et comportementaux. Une formation mise en place par la FNAB pour se réapproprier son prix de vente est également source de remise en question car elle touche à la stratégie de production, à lorganisation et peut induire des changements importants de production. Enfin, certains choisissent de progresser grâce au collectif de façon plus continue en adhérant à un CETA (Centre dEtudes Techniques Agricoles). Le groupe se réunit régulièrement pour mettre en commun ses savoir-faire et réflexions dans les domaines technique, économique ou commercial. Cest un lieu de partage des réussites mais aussi des échecs et tout le monde en tire profit (les anciens comme les novices !).
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Dossier : Grains à la ferme
De plus en plus pratiqué, le stockage à la ferme réclame la prise en compte de multiples paramètres lors des différentes étapes de la récolte à l'expédition : nettoyage, tri, stockage du grain, ventilation, protection contre les oiseaux et les rongeurs, etc. Le stockage nécessite de la rigueur, du professionalisme et la compréhension des exigences des acheteurs (minoteries, éleveurs des environs, vente directe, GMS...). Dans un contexte où les réglementations en tout genre se multiplient, la plupart des organismes stockeurs poussent les agriculteurs à développer le stockage à la ferme. Ce dernier s'avère être une opération financièrement rentable pour celui qui a du temps et une trésorerie solide. Plusieurs producteurs et stockeurs témoignent de leurs pratiques.
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Dossier Innovations Matériel
Frédérique ROSE, Auteur ; Gaëlle POYADE, Auteur ; Jean-Martial POUPEAU, AuteurCe dossier fait le point sur les innovations des équipements : bineuses, herses étrilles, houes rotatives, portes-outils, robots . Les outils ne cessent de se perfectionner et permettent d'être plus précis (caméras, GPS ), de travailler en conditions difficiles (présence de cailloux, sols trop humides, battants ), d'améliorer le confort d'utilisation, d'aider à la décision, de réduire la consommation d'énergie Les outils polyvalents ont également du succès chez les bio. Différents outils innovants utilisables en maraîchage, cultures légumières et grandes cultures bio sont présentés et des producteurs bio témoignent.
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Dossier : Le labour en question
Jean-Martial POUPEAU, Auteur ; Myriam GOULETTE, AuteurCe dossier porte sur le travail du sol en grandes cultures biologiques, en particulier sur le travail simplifié du sol. Il regroupe divers témoignages d'agriculteurs et de conseillers qui rapportent, avec des précisions techniques assez détaillées, leurs pratiques dans ce domaine. Certains de ces témoignages montrent l'intérêt et la faisabilité du non labour, d'autres portent sur le cas d'agriculteurs qui ont arrêté le non-labour pour cause de trop fort salissement ou qui y ont recours de façon ponctuelle. D'autres encore expliquent leurs pratiques de labour léger. Tous reconnaissent l'intérêt de limiter le travail du sol pour en augmenter la vie et le potentiel, malgré l'intérêt du labour en bio pour lutter contre les adventices. Ce dossier souligne aussi l'importance de la maîtrise technique et de la bonne réflexion des rotations.
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Dossier : Légumes de plein champ : Faire face au boom de la demande
Frédérique ROSE, Auteur ; Jean-Martial POUPEAU, Auteur ; Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurLe marché des légumes de plein champ biologiques fait face à une demande croissante, notamment de la part des transformateurs, que l'offre peine encore à couvrir. Dans un tel contexte, il convient de rester prudent afin d'assurer un développement pérenne de la filière : gestion de l'arrivée massive de nouveaux volumes, accompagnement des agriculteurs, etc. Dans ce dossier, Mathieu Conseil, responsable du pôle maraîchage et légumes de l'Itab, revient sur les grands sujets d'actualité de la filière. Pour assurer la maîtrise du développement de la filière, la planification est un outil primordial. Côté technique, les principales difficultés à redouter sont celles liées au climat et à ses variations extrêmes, point sur lequel l'agriculteur n'a pas de prise. Par ailleurs, des améliorations sont à noter du côté de l'accompagnement technique, de la disponibilité en semences bio et de l'agroéquipement, même si de nombreux progrès sont encore possibles. Dans la suite de ce dossier, deux producteurs témoignent : - François-Xavier Durand, céréalier dans les Landes, qui a commencé à cultiver des légumes de plein champ bio en 2010 ; - Didier Leprêtre, installé dans le Cher, sur 171 hectares, et fournisseur de légumes bio de plein champ pour le groupe D'Aucy depuis 2008. Du côté des transformateurs, le groupe Uniproledi, dans le Lot-et-Garonne, présente son fonctionnement et le développement de sa filière bio. Un encart présente l'assistant de récolte automatisé et évolutif développé par un agriculteur de Seine-et-Marne et la start-up Ponchon.
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Dossier : Légumes secs : Des cultures délicates à sécuriser
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLes légumes secs séduisent un grand nombre dagriculteurs bio. Ils présentent à la fois des avantages agronomiques (diversification des assolements, restitution dazote atmosphérique ) et économiques (valeur ajoutée élevée). Toutefois, leur culture est délicate en AB. Cest pourquoi ce dossier présente différents leviers pour arriver à sécuriser leur production et leur récolte. Il commence par retranscrire une interview de Gwénola Riquet (référente technique lentille chez Terres Inovia) et de Quentin Lambert (référent technique pois chiche dans le même institut technique). Tous deux apportent des conseils pour réussir ces cultures. Larticle suivant est dédié au pois chiche : il détaille les différents verrous techniques qui empêchent le développement de cette culture dans le Sud-Est et le Sud-Ouest : manque de renouvellement variétal, date optimale de semis difficile à déterminer, maladies difficiles à gérer. Il décrit également pourquoi les surfaces en pois chiches sont en hausse à la Corab (coopérative basée dans le Poitou-Charentes). Le troisième article apporte des informations et des conseils techniques pour associer la lentille à dautres espèces : lentille-cameline, lentille-céréales dhiver, lentille-céréales de printemps, lentille-plantain. Enfin, ce dossier est clôturé par deux témoignages dagriculteurs. En Charente, Céline et François Peloquin cultivent 86 ha de terres argilo-calcaires en bio. Les lentilles et les pois chiches occupent en moyenne 15 ha de leur assolement et leurs itinéraires techniques ont évolué suite aux différents aléas climatiques. Raphaëlle et Christian Jorgensen sont, quant à eux, installés en bio dans les Alpes-de-Haute-Provence, sur 28 ha. Ils cultivent 5 à 6 ha de pois chiches et ont créé un atelier de transformation pour mieux valoriser ce légume sec.
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Dossier : Luzerne
Jean-Martial POUPEAU, AuteurCe dossier aborde divers points relatifs à la luzerne en agriculture biologique. Le premier article porte sur le développement croissant de cette culture en AB alors qu'on observe un déclin de son utilisation en conventionnel. Sont abordés ensuite la production de luzerne déshydratée et son fort potentiel au niveau santé animale et autonomie alimentaire du troupeau. Par ailleurs, un article présente l'intérêt en grandes cultures de cette plante qui constitue une excellente tête d'assolement, apportant beaucoup d'azote et une bonne réponse dans l'élimination des chardons. Mais la luzerne peut aussi être commercialisée en foin, enrubannée ou en vente sur pied. Un article présente divers témoignages d'agriculteurs sur ce thème et montre l'intérêt, alors, de bien valoriser en direct, par le développement de partenariats avec des éleveurs. La luzerne peut aussi être semée en mélange et constituer, avec le développement du séchage en grange, un foin de grande qualité, ce que montre les témoignages de deux agriculteurs repris dans le dernier article du dossier.
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Dossier : Maîtrise des adventices en grandes cultures
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLa lutte contre les adventices nuisibles est un combat permanent en grandes cultures biologiques. Bertrand Gautron, céréalier bio en Loire-Atlantique, bine avec un tracteur porte-outils, tandis que son collègue Philippe Caillaud tente le binage du colza. Concernant la folle avoine, une des adventices les plus redoutées en bio, chercheurs, malherbologues et producteurs donnent leur avis (intérêt de la rotation, du travail superficiel, du brûlage des chaumes, des cultures de printemps, voire de l'écimage). Pour récupérer les menues-pailles, riches en graines d'adventices, lors de la moisson, un entrepreneur a mis au point un matériel qui se fixe sur la hotte arrière de la moisonneuse-batteuse. Pressées en bottes carrées, les menues-pailles peuvent être vendues pour l'alimentation du bétail. La maîtrise des adventices étant le principal frein au développement du colza bio, de nouvelles stratégies sont expérimentées : semis sous couvert de plantes gélives (sarrasin, nyger, tournesol ou cultures de printemps), association avec des plantes allélopathiques (cameline, etc.), semis en surdensité.
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Dossier Mixité : La mixité en jeu : Vers plus de cohérence ?
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur ; Jean-Martial POUPEAU, AuteurLe cahier des charges européen permet, sous conditions, la mixité bio-conventionnel sur une même ferme. En France, environ 6000 fermes ont une double activité, bio / non bio. Cela s'observe surtout dans certaines productions, comme celles de plants, de semences, ou encore les céréales et oléagineux. En revanche, cette mixité touche peu les élevages bovins. Par ailleurs, elle s'observe également plus dans certaines régions, notamment celles dominées par les grandes cultures. Cette mixité peut être transitoire, avant le 100 % bio, ou alors durable, selon des choix commerciaux de l'exploitant, par exemple. Ainsi, 15 % des exploitations en AB depuis plus de 5 ans sont mixtes. Or, dans le cadre de l'évolution du cahier des charges européen, cette mixité fait l'objet de débats. Remise en cause dans la proposition de refonte réglementaire de mars 2014 élaborée sous l'égide du commissaire Dacian Ciolos, elle pourrait néanmoins être conservée suite aux négociations actuelles, notamment au niveau du Conseil européen. Mais certains veulent la limiter à 10 ans. Ce dossier présente donc un état des lieux de la mixité en France, ainsi qu'un point sur les contrôles appliqués sur les exploitations mixtes. Il présente aussi le témoignage de producteurs, deux en arboriculture, et un en grandes cultures et PPAM, sur leurs motivations et leurs pratiques en lien avec la mixité présente sur leur système.
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Dossier : Prairies
Jean-Martial POUPEAU, AuteurFace aux aléas climatiques, ce dossier aborde divers points en lien avec la sécurisation des prairies, notamment : la diversification des ressources fourragères ; l'intérêt de rechercher la précocité ; des rappels sur l'entretien mécanique des prairies pour lesquelles, d'après diverses expérimentations, l'aération du sol n'est pas un plus ; des conseils face à la dégradation des prairies ; des exemples de mélanges en prairies temporaires, certains avec de la chicorée utilisable en pâture ou encore les mélanges Saint Marcellin, en pâture ou fauche, développés dans la Drôme pour faire face à des sécheresses à répétition. Ce dossier apporte aussi des exemples d'utilisations de sainfoin ou de lotier et présente les intérêts de la luzerne, ainsi que des conseils pour obtenir un bon foin de luzerne, conseils portant sur deux points clés : l'implantation et la récolte. Le dernier article de ce dossier porte sur les plus des andaineurs « soleil » par rapport aux andaineurs toupies pour la qualité des fourrages, les premiers étant moins agressifs et permettant, notamment, de mieux préserver les feuilles de luzerne au moment de la récolte.
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Dossier rotations : Choisir sa rotation : Les clés de la réussite
Jean-Martial POUPEAU, AuteurCe dossier présente des éléments de réflexion pour la conception d'une rotation en grandes cultures biologiques, ainsi que de nombreux exemples de successions culturales dans différentes régions de France. Si les têtes de rotations en luzerne ou prairies temporaires dominent, d'autres successions courtes type maïs-soja-blé sont utilisées depuis longtemps et avec succès dans le sud de la France. Sur la ferme expérimentale de Thorigné d'Anjou dans le Maine-et-Loire, un essai appelé RotaLeg vise à tester le rôle des légumineuses dans des rotations de 3 à 9 ans afin de tendre vers l'autonomie azotée. Au travers de témoignages d'agriculteurs, les choix de faire une rotation courte ou longue sont discutés du point de vue économique et agronomique.
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Dossier Semences
Le dossier se compose de deux parties : la première sur les semences de maïs, la deuxième sur les semences potagères. Témoignages d'agriculteurs produisant leurs semences, variétés potagères avec les commentaires de maraîchers bretons quant à leur utilisation, résultats de tests sur la tomate à la Station Expérimentale d'Auray (rendements, goût, déchets).
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Dossier : Semences
Ce dossier revient sur l'actualité, l'évolution et les problématiques du secteur des semences biologiques à travers quatre articles et de nombreux encadrés qui reprennent les expériences et témoignages de semenciers, associations, réseaux de producteurs, chercheurs, animateurs, conseillers et responsables techniques et réglementaires. Ainsi, malgré le désintérêt de grands semenciers pour des raisons d'échelle, certains programmes commencent à porter leurs fruits. C'est le cas de programmes de sélection et de multiplication de certaines entreprises, souvent en lien direct avec des réseaux de producteurs passionnés, des programmes de sélection participative entre producteurs et chercheurs et d'initiatives de réintroduction des variétés anciennes par des associations et des producteurs. Cependant, ils butent souvent sur une réglementation et des procédures d'inscription au catalogue officiel inadaptées à la bio et aux variétés anciennes. Si certains demandent une révision du système dans son ensemble et un usage libre des semences, d'autres acteurs travaillent en concertation à sa nécessaire évolution et misent, entre autres, sur des programmes et une réglementation européenne qui offrent des pistes de changements. Les principaux établissements de sélection et de multiplication évoquent, dans ce dossier, leurs méthodes de travail, leurs obtentions majeures et leurs principaux problèmes techniques.
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Dossier semences : Semences de grandes cultures et fourragères ; Multiplier blé, triticale, orge et pois ; Avoine de printemps ; Michel Blin, multiplicateur de semences de chanvre ; Fourragères porte-graines
Jean-Martial POUPEAU, Auteur ; Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurCe dossier regroupe cinq articles sur le thème des semences biologiques et de leur multiplication. Dans le premier article, on apprend que le nombre de contrats de production de semences a augmenté d'environ 6 % par rapport à 2008, mais ce chiffre ne reflète pas la situation de terrain. En effet, il s'explique par l'augmentation de production de semences de céréales de 13 %, qui compense un recul des productions d'autres espèces. Les obtenteurs s'approvisionnent principalement en Europe. La multiplication reste une activité technique mais rémunératrice. Les trois articles suivants sont des interviews de producteurs de semences spécialisés dans différentes cultures. Pour le blé et le triticale, l'itinéraire technique reste le même que celui des céréales avec une surveillance plus accrue des adventices pour le triage des graines. Le pois protéagineux est plus difficile à cause de son enherbement important et demande une plus grande technicité. Mais au final, ces cultures sont très bien valorisées. Un autre producteur explique les atouts de la multiplication de l'avoine de printemps, destinée à la floconnerie, à condition d'être rigoureux sur la propreté du matériel de récolte et de stockage. Un article est consacré à la multiplication du chanvre biologique, en hausse, avec les conseils d'un producteur multiplicateur en Ille-et-Vilaine. Le cinquième article traite des semences fourragères en déclin. Grâce à la banque de données du GNIS répertoriant, entre autres, les dérogations de semences, il est possible d'estimer le manque de semences bio. La production de semences reste délicate et technique pour les légumineuses ou les graminées. Les producteurs trouvent cette activité risquée, car, en cas d'échec, une autre valorisation n'existe pas. Le Gnis souhaite organiser une rencontre entre producteurs et éleveurs bio pour favoriser la multiplication de semences bio. Il rappelle que cette activité, certes exigeante, est très rémunératrice vu les faibles investissements nécessaires.
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Dossier Stockage des grains : Stocker des grains à la ferme : Atouts et contraintes
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur ; Jean-Martial POUPEAU, AuteurAlors que le stockage des grains à la ferme était autrefois une obligation, faute d'organismes stockeurs, c'est aujourd'hui un choix pour une partie des agriculteurs bio, représentant 30 % des volumes totaux produits. Par ailleurs, la vague de conversions en cours, notamment en grandes cultures, va augmenter les besoins en structures de stockage. Si le stockage à la ferme permet une meilleure maîtrise sur la logistique, la qualité, et la commercialisation, certaines contraintes spécifiques à lAB nécessitent une grande rigueur : tri des cultures en mélanges, présence d'adventices à la récolte, gestion des insectes au stockage... Dans ce dossier, trois agriculteurs ayant fait le choix du stockage à la ferme témoignent, en Vendée, dans l'Oise, et en Côte d'Or.
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Earl du Chemin blanc en Seine-et-Marne : Expérimenter, toujours et encore
Jean-Martial POUPEAU, AuteurAprès avoir travaillé pendant plusieurs années dans linformatique, Dominique Collin sest installé en 2002 sur les 105 hectares de la ferme familiale en Seine-et-Marne et a converti 80 % des terres en bio. En 2014, la surface passe à 222 ha avec la reprise de terres en conversion. Le potentiel des terres est élevé notamment en blé (rendements moyens de 50 q/ha), malgré leur sensibilité à la battance. Les sols sont également sujets au salissement, en particulier par le vulpin. Aussi, la priorité du céréalier est la maîtrise des adventices. Cela passe par : - une rotation de 9 ans intégrant de la luzerne pendant 2 ans ; - la pratique du labour (même si le céréalier cherche à en réduire la fréquence, le labour semble incontournable) ; - la mise en place de couverts végétaux en mélange. Lors de son installation, Dominique sest senti très isolé au niveau professionnel. Mais son expérience a fait des émules car, aujourdhui, plus de 1000 ha sont en bio dans un rayon de 15 km autour de la ferme. Cela favorise les démarches collectives (semis, récoltes, outils en commun ). Dominique continue dinnover en faisant partie dun pôle de compétitivité technique en AB.
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Ecartement inter-rang : Innover pour gagner en potentiel
Jean-Martial POUPEAU, AuteurDans l'objectif d'améliorer le potentiel de rendement des grandes cultures biologiques, l'élargissement de l'écartement inter-rang est une piste creusée par plusieurs agriculteurs. Ils y voient plusieurs avantages : - possibilité de passer la bineuse entre les rangs ; - moindre autoconcurrence entre les pieds, notamment pour le blé noir ; - meilleur tallage et donc gain de productivité ; - meilleure circulation de l'air entre les plants et donc moindre propagation des maladies ; - économie sur l'achat des semences. Quatre agriculteurs bio du Grand Ouest témoignent, dans cet article, de leur mise en uvre de cette pratique sur blé noir, féverole d'hiver et lupin blanc de printemps.
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Echanges céréaliers-éleveurs : Des partenariats fructueux
Quatre exemples d'échanges de ressources entre éleveurs et céréaliers, et des avantages qu'ils induisent entre deux systèmes de production complémentaires, sont évoqués dans cet article. Le premier consiste en un échange paille-fumier entre des exploitations peu distantes, qui permet de répondre au manque de paille des éleveurs et d'apporter un fertilisant bio local aux parcelles de céréales. Les termes de l'échange sont simples, il s'agit d'un service réciproque, sans référence au barème d'équivalence paille-fumier, et surtout non monétaire, ce qui permet de s'affranchir des fluctuations des cours. Le second exemple évoque l'introduction par un céréalier de 30 à 40% de prairies dans ses rotations, ce qui sécurise sa production et réduit les problèmes d'adventices sur les cultures suivantes. En région d'élevage, les débouchés de l'enrubannage et du foin qu'il produit sont assurés auprès d'éleveurs souvent en manque de surface fourragère. Dans un troisième cas, deux éleveurs laitiers associés, basés sur l'herbe et avec peu de terre cultivable, complémentent les rations par l'achat de mélange à un céréalier voisin. Ils fonctionnent normalement selon les prix du marché, mais utilisent comme référence, en cas de fluctuation importante, la grille de prix Bretagne-Pays de Loire pour les échanges directs qui favorise une vente équitable. Les partenaires évoquent leurs avantages, à savoir la qualité et origine locale des mélanges, les intérêts agronomiques et le travail en coopération. Vient pour finir l'exemple d'un céréalier du Maine-et-Loire qui possède un atelier de poules pondeuses. Comme complément aux rations qu'il produit, il a récemment abandonné le tourteau de soja en provenance du sud-ouest, du fait d'une flambée des prix. Il est passé à des tourteaux de colza et tournesol issus d'un producteur d'huile de sa région, ce qui satisfait pleinement son client, soucieux de l'origine locale des aliments des animaux. Trois encarts mentionnent : - les barèmes pour l'échange paille fumier ; - la tolérance de la réglementation vis-à-vis des échanges de grains ; - l'échec d'une expérience d'échanges centralisée entre 40 céréaliers et éleveurs.
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Échos des moissons : 2017, un bon cru
Jean-Martial POUPEAU, AuteurDes agriculteurs bio, interrogés lors du salon Tech&Bio (septembre 2017) ou joints par téléphone, donnent leur avis sur les moissons de lannée 2017. Dans lensemble, les résultats sont satisfaisants, voire très bons, avec des rendements supérieurs à 2016 du moins pour les céréales à paille et les protéagineux.
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Ecophyto 2018 : Un plan en trompe-l'oeil
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLe nouveau plan Ecophyto 2018, mesure « phare » du Grenelle de l'Environnement, prévoit une baisse de 50 % de l'utilisation des pesticides d'ici huit ans. Une étude de l'Inra confirme qu'une baisse de 30 à 40 % ne bouleverserait pas les systèmes de production et les revenus des agriculteurs, à condition de redécouvrir des pratiques alternatives agronomiques. Néanmoins, le lobby des pesticides ne voit pas cette démarche d'un bon oeil. Les textes législatifs ont introduit la possibilité de pouvoir se retrancher derrière une survie économique pour utiliser certains pesticides. L'indicateur de mesure, Nodu, ne comptabilisera dans un premier temps que les pesticides appliqués au champ, ce qui pourrait favoriser le développement des OGM et semences traitées. L'autre indicateur, IFT, se conforme aux mêmes règles.
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Éric et Marie-Lise Berjon, en Gironde : Des céréales bio au milieu des vignes
Jean-Martial POUPEAU, AuteurEric et Marie-Lise Berjon, céréaliers bio depuis plus de 30 ans, témoignent de leur expérience. Leur exploitation dispose de 120 ha de SAU (blé dhiver, féverole dhiver, soja, luzerne, tournesol ), de 30 ha de bois en ceinture et dun lac artificiel permettant dirriguer le soja. Leur assolement a beaucoup évolué ces dernières années pour simplifier le travail et la gestion des cultures (8 cultures par an contre 15 avant). La féverole, introduite il y a trois ans, est en plein développement (30 ha en 2018 en pur et 4,5 ha en mélange). Deux coupes annuelles de foin sont réalisées pendant les trois années dimplantation de la luzerne. Le labour a été abandonné depuis 10 ans (sauf pour démonter une prairie) pour des raisons de gain de temps, de lutte contre lérosion et damélioration de la vie microbienne. Le salissement nest pourtant pas plus élevé quavant. Le soja offre plusieurs débouchés : vente directe, approvisionnement de deux sociétés et d'une entreprise. Dès leurs débuts en bio, les exploitants ont décidé de transformer leurs produits à la ferme : toutes les récoltes de blé, épeautre, blé noir et petit épeautre sont transformées en farine et la récolte de tournesol est transformée en majorité en huile (et une partie est vendue en graines). Les circuits de vente sont diversifiés (Amap, Biocoop, magasin à la ferme, cantines ) afin de rester indépendants.
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Essais en Bretagne : Faire progresser les techniques bio
Coordonnées par Inter Bio Bretagne, près de 60 projets de recherche-expérimentation sont en cours en Bretagne dans les domaines de l'élevage, des légumes et des grandes cultures. La sortie de la 5ème édition des résultats d'expérimentation du programme régional bio a permis de réunir, début juin, techniciens, chercheurs et producteurs à la station expérimentale de Kerguéhennec dans le Morbihan. Impact de la suppression du labour, suivi d'itinéraires techniques en colza, désherbage mécanique du maïs, essai sur féverole de printemps, efficacité des apports d'azote sur blé au printemps, tels sont les thèmes abordés lors de cette rencontre. Une nouvelle variété de blé, présentée par B. Rolland, chercheur à l'INRA, apparaît prometteuse, avec un potentiel de rendement supérieur au Renan, le CF 99102. Son inscription au catalogue officiel est envisagée.
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Evolution du matériel : L'offre est-elle adaptée ?
Jean-Martial POUPEAU, AuteurL'offre de matériel agricole est-elle adaptée aux besoins des producteurs biologiques ? A l'approche du Sima 2013, cette question a été posée à quatre spécialistes en machinisme : Eric Canteneur et François Cornuault de l'Union Cuma des Pays-de-la-Loire, Olivier Bouilloux du Sedarb et Jean Champion de la Chambre d'agriculture de la Drôme. Pour eux, le besoin de matériel porte surtout sur la gestion des adventices en grandes cultures (désherbage mécanique et écimage). Concernant les améliorations récentes, les systèmes d'autopilotage et les petites améliorations permettant, entre autres, de travailler au plus près des rangs, sont les plus intéressants (doigts souples en étoile sur bineuse, réglage hydraulique ). Toutefois, le prix des outils reste un frein majeur à leur acquisition. Une des tendances à venir pourrait d'ailleurs être l'achat en commun de matériel, qui permettrait aux agriculteurs d'investir sur des outils plus lourds. Le développement de matériel polyvalent adaptable à différents types de culture pourrait aussi être un gros avantage.
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Evolution des pratiques : "L'arbre ne cache plus la forêt"
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLongtemps peu considérée, l'agroforesterie a été reconnue en 2006 par les pouvoirs publics qui ont permis l'accès aux aides Pac pour la totalité des parcelles agroforestières contenant moins de 50 arbres par ha. En 2010, la densité a été élargie à 200 arbres/ha. Néanmoins, seules sept régions ont activé la circulaire de 2010 et, au final, les subventions varient beaucoup d'un département à l'autre suivant les orientations des conseils régionaux et généraux. Des freins au développement de l'agroforesterie demeurent : les idées reçues sur les arbres en plein champ et la nécessité d'avoir l'accord du propriétaire de la parcelle pour planter, les problèmes des arbres dans les parcelles drainées, les contraintes pour la mécanisation Pourtant, les avantages de l'agroforesterie sont nombreux et pourraient permettre au cours actuel d'écouler de 10 000 à 30 000 de bois par hectare en fin d'exploitation. De plus, des études de l'INRA montrent qu'en zones sèches, l'agroforesterie prolonge la durée du pâturage et peut améliorer le rendement des cultures. Selon l'association française d'agroforesterie, entre 2005 et 2008, plus de 300 projets d'agroforesterie ont été mis en place en France.
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Faire face au réchauffement climatique : Semences : quelle offre variétale ?
Jean-Martial POUPEAU, AuteurPour s'adapter aux effets du changement climatique, les céréaliers peuvent jouer, entre autres leviers, sur leurs choix de variétés. Dans cet article, plusieurs entreprises semencières présentent leurs stratégies pour accompagner les agriculteurs dans cette voie pour les grandes cultures. Sont abordées les thématiques de l'adaptation des variétés proposées à la nouvelle variabilité des conditions climatiques, de l'intégration du réchauffement climatique et de ses manifestations dans les programmes de sélection variétale, des difficultés rencontrées dans cette nouvelle approche et, enfin, du type de sélection choisi par espèces.
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Ferme du Biau Courti : la traction animale comme dada
Dominique et Véronique Bourdon sont installés depuis 2 ans en polyculture-élevage à Tréal (Morbihan) près de la Gacilly. Sur 5,5 ha, ils combinent production de blé avec transformation en pain et vente directe de lapins. Avec une particularité de taille : l'essentiel des travaux de la ferme est réalisé par un cheval de trait.
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Ferme des Bouviers, dans le Tarn : Pour sécuriser le revenu : diversifier et transformer
Jean-Martial POUPEAU, AuteurBernard Barrieu s'est installé comme agriculteur bio, dans le Tarn, en 1997, et a été rejoint sur l'exploitation par Véronique, son épouse, en 2004. Installés d'abord en polyculture-élevage, le couple, associé dans un GAEC, s'est spécialisé en grandes cultures en 2015. Toutefois, l'exploitation reste diversifiée, grâce à la transformation à la ferme en huiles et en farines de leurs récoltes. Cela leur permet de sécuriser leur revenu, notamment suite à la perte de foncier (reprise par les propriétaires). Dans cet article, la conduite des cultures est explicitée, du travail du sol à la transformation.
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Ferme expérimentale des Bordes, dans l'Indre : Optimiser les mélanges prairiaux
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLa ferme expérimentale des Bordes, à Jeu-les-Bois, dans l'Indre, a pour objectif, entre autres, de produire des références technico-économiques pour les éleveurs. 57 des 146 ha de la ferme sont certifiés bio, de même que le troupeau allaitant de 62 UGB. Une partie des travaux porte notamment sur les mélanges prairiaux. Rémi Brochier et Thierry Foussier, respectivement ingénieur et technicien régional chez Arvalis-Institut du végétal, décrivent, dans cette interview, les choix de mélanges faits sur l'exploitation, en fonction des types de sols et des modes d'exploitation. Ils détaillent également les itinéraires techniques mis en place.
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La fertilisation azotée des céréales : Un raisonnement global
Jean-Martial POUPEAU, AuteurL'azote est souvent le facteur limitant les rendements en grandes cultures biologiques. Les apports d'engrais organiques sont de plus en plus systématiques, mais leur efficacité est variable. Un essai mis en place sur blé tendre n'a montré aucune différence entre vinasses de betterave, farines de plumes, engrais Derome et fientes. Les rendements se sont trouvés améliorés dans les deux tiers des cas ; par contre, la hausse du taux de protéines était très faible, et ne concernait qu'un quart des cas (ce paramètre pouvant néanmoins être amélioré en fractionnant les apports d'engrais). Cette efficacité limitée, ainsi que la hausse des prix des engrais organiques posent aujourd'hui la question de l'intérêt de leur utilisation. La décision doit tenir compte du type de sol, du précédent, du salissement et de la variété. Un outil d'aide à la décision a été mis en place par la Chambre d'agriculture de Seine-et-Marne, en lien avec l'ITAB (Institut technique de l'agriculture biologique) et Arvalis pour évaluer l'efficacité potentielle d'apports d'azote. Par ailleurs, la nature des engrais organiques a beaucoup évolué, les vinasses sont davantage utilisées, au détriment des farines de plumes, dont le prix a beaucoup augmenté. Les farines de viande, dont l'utilisation est très controversée, sont autorisées en bio mais interdites dans le cahier des charges Bio Cohérence. Quelle que soit la nature des amendements organiques, leurs besoins augmentent, d'autant plus que les fabricants d'aliments privilégient de plus en plus le maïs et le soja au détriment des légumineuses qui apportaient de l'azote dans la rotation. Cet article est complété par cinq témoignages d'agriculteurs et conseillers, de différentes régions françaises.
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Fertilisation azotée : A la recherche de l'autonomie
Jean-Martial POUPEAU, AuteurDans un contexte où l'azote organique est moins facilement disponible et de plus en plus coûteux, nombreux sont les céréaliers qui cherchent à mettre en place des systèmes de production autonomes en azote : jachères azotées, rotations chargées en légumineuses, utilisation de luzerne comme fertilisant sont les principaux moyens utilisés. Ainsi, en Suisse, de nombreux céréaliers bio sans élevage cultivent de la luzerne deux ans de suite afin d'être autonomes en azote tout en obtenant de meilleurs taux de protéines. De même, avec une rotation de 9 ans comprenant des jachères azotées en tête, Bernard Fouchault, céréalier bio dans le Loir-et-Cher atteint des rendements de blé relativement élevés (entre 45 et 60 q) sans aucune fertilisation organique extérieure. En place depuis 21 ans, ses jachères ont fait l'objet de nombreux tâtonnements. Des graminées ont été associées à la luzerne pour maximiser la fixation symbiotique de la luzerne et avoir ainsi de meilleurs rendements en blé. Les jachères sont en principe broyées 2 à 3 fois par an. La réussite de ce système est cependant conditionnée par la qualité de l'implantation de la luzerne. D'autres exemples sont fournis, comme celui de Joël Payement, céréalier à Nanclars en Charente, qui n'a apporté aucun fertilisant depuis 10 ans grâce à une rotation avec de la luzerne, du trèfle, de la féverole, du pois chiche et des lentilles ou encore celui de Jean-Marc Rozet, céréalier bio, à Josnes, dans le Loir-et-Cher, qui utilise des jachères azotées et les fientes de son élevage de volailles.
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Au fil du salon... une filière en effervescence
Jean-Martial POUPEAU, Auteur ; Frédéric RIPOCHE, Auteur ; Frédérique ROSE, AuteurLe salon Tech&Bio de 2017 a accueilli une multitude daméliorations et dinnovations en matériels, en techniques, mais également en démarches dentreprises et de filières. Une vingtaine de produits, récemment mis au point ou en cours de développement, sont présentés. En élevage : - de nouveaux mélanges fourragers à base de lablab ; - des variétés de maïs conçues pour lagriculture biologique ; - des concentrés azotés sans gluten ; - des toasteurs mobiles ; - une filière bio et locale dAngus ; - des "massaïs" conservés par voie anaérobie, pour les monogastriques, qui associent des broyats de graines ou ensilages avec une légumineuse fourragère. Pour les cultures spécialisées : - divers matériels (tracteurs électriques, pulvérisateur enjambeur à traction animale) ; - des filets antidérive pour exploitation mixte ; - un jeu collectif édité par lINRA pour développer la mycorhization. En grandes cultures : - de nombreux outils et matériels (herse étrille, écimeuse à couteaux, bineuse, charrue, déchaumeur-scalpeur, semoir de semis direct, houe rotative) ; - de nouvelles semences et variétés sélectionnées en bio.
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Filière grandes cultures bio de l'Ouest : Besoin en qualité et volumes
Jean-Martial POUPEAU, AuteurDeux enjeux majeurs sont ressortis de la conférence sur la filière grandes cultures bio de lOuest : combler le déficit de production (il est actuellement plus difficile de produire que de vendre les productions végétales biologiques) et améliorer la qualité. Pour ajuster loffre et la demande, Thomas Jullien, de Coop de France, et Carine Maret, de lUfab (leader national en nutrition animale bio), plaident pour la contractualisation des cultures. De son côté, Pierre Le Bris, producteur bio dans le Finistère (association de producteurs « De la terre à la bière »), insiste sur le fait que la contractualisation ne doit pas aboutir à une intégration comme en conventionnel. Hormis la sécurisation de lapprovisionnement, les initiatives mises en place pour améliorer la qualité des grains ont également été évoquées : Agrobio Pinault (entreprise qui collecte des céréales et produit des ufs bio) conduit un travail de repérage et dévaluation de nouvelles variétés bio, notamment autrichiennes, et Terrena (coopérative céréalière) a développé des formations spécifiques pour ses adhérents bio. Dans tous les cas, ces différents organismes para-agricoles constatent que les acheteurs sont de plus en plus exigeants et que la qualité, dans la filière, doit être laffaire de tous les maillons de la chaîne : du producteur au transformateur.
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Forte demande et nombreux atouts agronomiques : Les légumes secs cumulent les avantages
Jean-Martial POUPEAU, AuteurAprès avoir conquis de nombreux consommateurs grâce à leurs qualités nutritionnelles, les légumes secs sont également très appréciés des producteurs. En effet, ces cultures possèdent de nombreux atouts agronomiques et s'adaptent bien à divers terrains. Ce sont d'excellents précédents à céréales, présentant une forte résistance à la sécheresse, même si celle de 2011 a été préjudiciable aux récoltes. Dans cet article, deux agriculteurs bio de Charente décrivent leurs itinéraires techniques en lentilles et pois chiches. Au niveau des rendements, ils atteignent 8 à 10 q/ha pour la lentille, et 12 q/ha en moyenne pour le pois chiche. Geneviève André, agricultrice bio en Vendée, présente aussi la conduite de ses parcelles en haricots et flageolets. Aujourd'hui, la demande croissante pour ce type de produits pousse les opérateurs à se tourner vers les produits d'importation, même si certains d'entre eux cherchent à privilégier l'origine française. Un encart présente deux groupements de producteurs qui se sont lancés dans la transformation et la commercialisation des légumes secs.
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Forum pain bio : Faire du pain un produit d'excellence
Un forum intitulé "Du blé au pain : le bio, une filière d'avenir" s'est tenu à Paris le 6 novembre 2007. Sous l'égide principale de l'INRA, d'Arvalis et de l'Itab, cette journée a permis la restitution d'un programme d'essais pluriannuels mobilisant quinze équipes de chercheurs et cinquante partenaires en amont et en aval.
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François Rigondet, dans le Cher : 17 ans de recul en non-labour
Jean-Martial POUPEAU, AuteurFrançois Rigondet exploite 236 ha en grandes cultures dans le Cher. Il a entamé sa conversion bio en 2002 et la étalée sur cinq ans (conversion dun cinquième de la surface chaque année). 60 % de ses terres sont des sols argilo-calcaires lourds et profonds (délicats à travailler) et 40 % sont des rendzines superficielles (qui tolèrent les erreurs de travail du sol). Cette dichotomie facilite létalement des travaux mais complique les choix des assolements. François Rigondet nutilise pas de rotation type, mais seulement des successions culturales bien réfléchies. Selon lui, lun des points essentiels à respecter pour choisir ses cultures est lalternance stricte des époques de semis (hiver et printemps). Le choix est ensuite guidé par le salissement de la culture précédente et par une connaissance fine de la malherbologie. Bien que située en zone vulnérable, lexploitation nimplante pas de couverts car les sols gras ne ressuient que sils sont exposés aux éléments durant lhiver (lexploitation bénéficie dune dérogation possible dans ce département). Labsence de labour est quasi-systématique et a eu pour bénéfice de diminuer les carences en manganèse sur blé et tournesol liées à loxydation du sol. La charrue a été remplacée par une machine à bêcher (modèle Bechamatic). Pour le désherbage mécanique, François Rigondet utilise une bineuse, une herse étrille et a auto-construit une écimeuse.
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Fumure azotée sur céréales de printemps : Un coup de pouce parfois utile
Nouvelle rubrique dans Symbiose, c'est l'agriculteur qui prend sa plume pour rédiger des articles techniques plus proches des attentes des agriculteurs. Il évoque ici le cas des compléments azotés (Guano, Plumes, Vinasse). Il rappelle les principes de base de la fertilisation en agriculture biologique et explique dans quels cas cette fertilisation de printemps peut être intéressante. Il rapporte l'expérience d'un autre producteur fervent utilisateur de vinasse.
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Gaec de la Commanderie dans le Tarn-et-Garonne : Des céréaliers « jardiniers »
Jean-Martial POUPEAU, AuteurBruno Papa et Lis Gurtner témoignent sur les itinéraires techniques choisis pour bien maîtriser lenherbement en grandes cultures bio, dans le cadre dune rotation courte sans luzerne ni prairie temporaire. Labsence de labour et de travail profond permet de limiter la pression de la folle-avoine. Le blé bénéficie dun faux semis à lautomne et, la veille du semis, les levées dadventices sont détruites par un passage de herse plate. Larrachage manuel complète efficacement le désherbage mécanique et nest pas gourmand en temps aujourdhui. Ce sont des mélanges de variétés de blé qui sont semés afin davoir des rendements bons et plus réguliers. Le soja nest jamais semé avant le 1er mai pour favoriser une levée rapide et pour avoir le temps de réaliser un faux semis. L'agriculteur effectue un passage de double écrouteuse, puis utilise ensuite une bineuse combinée à une herse étrille, ce qui permet de gagner du temps et doptimiser lefficacité du désherbage. Les couverts sont absents de lexploitation et la fertilisation repose sur lachat dengrais organiques du commerce.
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Gaec du Couayroux à Crastes dans le Gers : L'autonomie grâce aux légumineuses
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLes frères Daguzan sont associés sur le Gaec de Couayroux, dans le Gers. Ce système de polyculture-élevage de 150 ha (dont 125 de grandes cultures) est certifié en agriculture biologique. L'autonomie est l'un des objectifs majeurs des deux agriculteurs. Pour eux, cela passe notamment par l'autonomie en intrants, comme les fertilisants. Pour atteindre ce but, les légumineuses ont été largement intégrées au système, que ce soit en culture récoltée ou comme couvert : féverole, pois, soja La mise en place de couverts, généralisée depuis 2010, est une autre stratégie qui participe à la recherche d'autonomie.
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Gaec Le Jeloux, dans le Morbihan : Le défi : vivre à trois sur 42 ha
Jean-Martial POUPEAU, AuteurAprès labandon de lélevage en 2010, le Gaec Le Jeloux, dans le Morbihan, ne travaille plus quavec seulement 42 ha de cultures. Pour en vivre, il a fallu mettre en place des cultures à forte valeur ajoutée et obtenir une bonne maîtrise de ces cultures. La maîtrise du salissement est un des points les plus importants et passe par l'adoption de cultures nettoyantes comme le haricot de conserve, mais aussi par de nombreuses actions de désherbage allant jusquau désherbage manuel. Pour nourrir les sols, le Gaec utilise un compost de déchets verts local, dont la matière est collectée auprès de particuliers et d'entreprises de paysagistes (environ 600 t/an), puis broyée par une ETA, ce qui leur permet d'économiser 2 /t par rapport au même produit acheté dans le commerce. La rotation type de cette exploitation est sur 4 ans : pommes de terre, blé, maïs-grain et haricots, avec environ 11 ha pour chaque sole. La culture phare est le plant de pomme de terre car elle assure 60 à 70 % du revenu. Le retour de cette culture tous les quatre ans peut sembler court, mais Yann Le Jeloux explique quil ne tamise pas le sol et évite donc la déstructuration associée à des risques accrus de maladies. La lutte contre les maladies et les ravageurs est dailleurs importante pour le Gaec. Des interventions sont effectuées contre le mildiou, le rhizoctone, les taupins, les doryphores, etc. Mais le risque est toujours présent. Enfin, en hiver, des couverts davoine et de seigle sont implantés avant les cultures de printemps.
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Gaec Matringhem, dans la Vienne : Les cultures d'été dominent
Jean-Martial POUPEAU, AuteurFrançois et Gilles Matringhem cultivent 330 hectares, en agriculture biologique depuis 2002-2003, dans la Vienne. Sur ces terres hétérogènes, hydromorphes et/ou sensibles à la sécheresse, et qui bénéficient en grande partie de l'irrigation, les cultures d'été sont majoritaires : maïs, soja, haricots secs... La gestion des adventices est problématique, essentiellement en été, mais les deux frères possèdent tout le matériel nécessaire au désherbage mécanique : roto-étrille, herses étrilles, houe rotative, bineuse, écimeuse... Aussi, après un essai en travail simplifié peu concluant, les frères Matringhem sont revenus au labour. Le binage est également pratiqué sur céréales et protéagineux. Ces derniers sont toujours cultivés en association (orge-pois protéagineux, lupin-petit épeautre, lentille-orge de printemps). Ainsi, la rotation-type de l'exploitation s'étale sur 4 à 5 ans. En l'absence de légumineuses pluri-annuelles telles que la luzerne ou le trèfle, peu adaptés aux sols ou aux pratiques, la fertilisation des sols repose essentiellement sur les achats d'engrais organiques du commerce, épandus à deux reprises sur la rotation. Pour assurer une couverture permanente des sols, les repousses spontanées et du précédent sont privilégiées.
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Gaec Postic, dans le Finistère : La simplicité au service de l'efficacité
Jean-Martial POUPEAU, AuteurDans le Finistère, le Gaec Postic, en bio depuis 2000, cultive de l'orge de brasserie, des mélanges blé-pois protéagineux et du blé noir, culture pour laquelle l'itinéraire technique est détaillé. Dans cet article, Stéphane Postic, l'un des associés, décrit son système, basé sur une rotation courte de trois ans, et explique les choix qui ont été faits pour le mettre au point : - adaptations aux conditions pédoclimatiques locales, les conditions océaniques limitant la possibilité de mettre en place certaines cultures ; - suppression des cultures d'hiver à cause d'une pression trop importante des adventices comme la vesce ; - labour systématique, là encore pour maîtriser le salissement ; - omniprésence des couverts hivernaux, un mélange moutarde brune-radis chinois-phacélie. Côté fertilisation, sans élevage sur le Gaec, les associés se fournissent chez des éleveurs, en achat ou en échange paille-fumier. Un encart présente la cellule sécheuse Sukup, utilisée pour sécher l'ensemble des grains récoltés.
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Gaec des Tours, en Côte-d'Or : La mécanisation au service de l'agronomie
Jean-Martial POUPEAU, AuteurJean-François Cortot et Hervé Lallemant, associés sur le Gaec des Tours, en Côte-d'Or, sont à la tête de 430 ha certifiés en agriculture biologique et de 110 ha en conversion, le tout en grandes cultures. Pour gérer au mieux les adventices, ils mettent en uvre divers leviers : - rotation longue de neuf ans dont la luzerne, valorisée en foin ou déshydratée, est la culture phare ; - passage de la charrue une fois dans la rotation en moyenne ; - déchaumage pour détruire les repousses de la culture précédente et réaliser des faux-semis ; - passages de herse étrille et de bineuse... Le matériel utilisé et les opérations réalisées sont présentés dans cet article.
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Gérard Michaut, céréalier dans l'Yonne : Un mot d'ordre : la simplification
Jean-Martial POUPEAU, AuteurGérard Michaut, céréalier bio qui cultive 130 ha dans l'Yonne, a choisi de mettre en commun la majorité du matériel avec ses deux voisins, céréaliers biologiques également. La fertilisation passe par l'implantation de trèfle blanc nain, semé sous couvert d'orge ou de blé et qui reste en place pendant 18 mois. Par la suite, le céréalier le broie, puis le détruit avec un Actisol, suivi de plusieurs passages de déchaumeur. Cela permet d'avoir un reliquat azoté important pour le blé qui suit, donc un rendement intéressant (30 q) sans charge de fertilisation. Le blé est semé à 450 grains/m2 avec un semoir à pattes d'oie, et plus aucune intervention n'est réalisée jusqu'à la récolte. Lors de la moisson, un récupérateur envoie les menues pailles dans une remorque, ce qui évite d'ensemencer les parcelles avec les adventices, notamment la folle avoine. L'article décrit les pratiques culturales pour le sarrasin et l'association lentille+caméline.
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Gestion des adventices : Entre tolérance et lutte sans merci
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLes témoignages de quatre céréaliers bio sur la gestion des adventices sont recueillis dans cet article. Ces agriculteurs ont pour point commun de vouloir préserver leur sol, mais leur tolérance face aux mauvaises herbes diffère. Pierre Bujos est en bio depuis 1998 et cultive 207 ha dans le Gers. Pour lui, la lutte contre les adventices est secondaire et passe après la préservation de ses sols (leur érosion provoque des dégâts considérables dans sa région). Son objectif est de semer et de revenir uniquement pour la récolte. Pour cela, il limite le désherbage mécanique et joue sur les couverts végétaux, l'assolement et les successions culturales. La propreté des parcelles est inégale suivant les années et les cultures, et son système suscite des réactions diverses chez les autres céréaliers (même en bio). Toutefois, il convient à Pierre puisquil est viable économiquement et répond à son objectif premier de protection des sols. Au contraire, au GAEC du Couayroux (125 ha de cultures), également situé dans le Gers, Alain et Didier Daguzan apportent une grande importance à la lutte contre les adventices. Leur premier levier est la rotation et le second est le travail du sol, notamment au cultivateur en période estivale afin de lutter contre les chardons. Ils effectuent plusieurs passages doutils pour le désherbage mécanique : houe rotative, bineuse, herse étrille. Ils pratiquent également le désherbage manuel (en moyenne, cinq jours par an à deux personnes pour 60 ha de blé). Ils ne voient pas cela comme une contrainte mais plutôt comme une occasion de mieux connaître leurs parcelles. Julien Taton est installé en Saône-et-Loire depuis 1998. Seul sur 130 ha, il doit également assurer la transformation de ses céréales en farine et les livraisons, ce qui lui laisse peu de temps pour ses cultures. Sa gestion des adventices est intermédiaire entre tolérance et lutte sans merci. Son exploitation est en sans labour et il ne pratique pas de faux semis (trop chronophages), ni de déchaumages (jugés inutiles). Limpact des adventices est, pour lui, à relativiser suivant les espèces. Pour le blé, il trie parfois la folle-avoine et la valorise en graines à germer auprès d'un éleveur. En ce qui concerne le soja, même avec des adventices, le rendement est de 10 à 15 q/ha, ce qui est suffisamment rémunérateur avec les prix actuels.
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Gestion du salissement : Du « laisser-faire » au binage par GPS
Jean-Martial POUPEAU, AuteurInstallé en Mayenne et en bio depuis 1997, Jacky Lebannier a appliqué diverses pratiques pour la gestion des adventices sur ses 55 ha de céréales, problématique majeure sur l'exploitation. Après avoir constaté les limites de pratiques minimalistes, il s'est peu à peu équipé de matériel de désherbage mécanique à la pointe. Pour l'agriculteur, le binage mécanique apparaît comme le premier levier de lutte contre les adventices, aux côtés de l'allongement de la rotation, du faux-semis Sa dernière acquisition : un système de guidage par GPS pour le binage. Cet investissement de 24 000 euros lui offre un meilleur confort de travail, des semis droits et des inter-passages réguliers. Après une première utilisation sur 8,6 ha de maïs, Jacky Lebannier a pu identifier quelques conditions pour un résultat optimal : serrer les stabilisateurs, semer dans le même sens que celui de la préparation de la terre, avoir des haies bien taillées pour ne pas gêner la réception du signal Le débit de chantier s'est vu optimisé, passant de 1, voire 2 ha à l'heure, à 2,5 voire 3 ha à l'heure.
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Grand angle : Îles bretonnes : La bio dans le vent
Jean-Martial POUPEAU, AuteurL'agriculture biologique est très présente sur les îles bretonnes (usage ancien des algues comme fertilisant, faibles surfaces d'exploitation ). Les agriculteurs biologiques y sont cependant confrontés à de nombreuses contraintes : la pression foncière, l'éloignement qui complique l'approvisionnement et la vente des produits, la loi Littoral qui règlemente l'installation des serres, les dégâts de gibier, et notamment de lapins Néanmoins, les îles disposent d'atouts grâce en particulier à des terres fertiles et un climat doux.
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Grand et petit épeautre : Des céréales à redécouvrir
La culture des grand et petit épeautres est particulièrement bien adaptée à la production biologique et aux terres pauvres : faible sensibilité aux maladies, bonne concurrence face aux adventices, très faibles besoins en éléments fertilisants, tolérance à l'hydromorphie et résistance au froid. Implantés entre 150 et 200 kg/ha de semences derrière une légumineuse et sans apport azoté, les agriculteurs biologiques témoignant dans cet article évoquent des rendements de 10 à 45 quintaux/ha en fonction des terres. L'épeautre est cependant vêtu, à savoir que les glumes adhèrent aux grains lors de la récolte. Si ceci est intéressant pour sa conservation et lors de saisons de battage pluvieuses, puisqu'il ne reprend pas l'eau, cette propriété entraîne un décorticage long et coûteux à l'origine de la désaffection du monde agricole vis-à-vis de cette céréale. Certains réalisent eux-mêmes cette opération et moulent l'épeautre pour le vendre directement aux magasins bio et aux boulangeries. D'autres vendent leur production à des coopératives telles que la Cocebi ou Biocer à environ 400 /t. Leurs responsables évoquent des producteurs passionnés qui apprécient l'image de qualité et l'éthique associées à cette céréale, mais aussi la beauté de sa végétation. Ils dénoncent cependant des emblavements spéculatifs qui peuvent perturber gravement l'équilibre de ce marché de niche. Ils réfléchissent aussi aux moyens possibles pour valoriser les 40% de déchets riches en cellulose laissés par le décorticage. Finalement, malgré un prix élevé, ils évoquent une demande à la hausse, portée par l'intérêt des propriétés alimentaires spécifiques de l'épeautre pour l'homme et les animaux et par son succès dans de nombreux produits transformés.
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En Haute-Garonne et dans l'Aude : Le défi dune production en sec
Jean-Martial POUPEAU, AuteurPierre Gomis, céréalier bio depuis 1989, conduit 125 ha sans arrosage, dans une zone (Aude et Haute-Garonne) souvent marquée par la sécheresse estivale, mais avec 90 % de terres en plaine, souvent en bas-fonds. Il a une double activité, ce qui explique aussi labsence dirrigation. Il a beaucoup investi dans le drainage (sur 45 ha), notamment sur les parcelles de bas-fonds. Sa conduite est présentée (travail du sol, rotation, fertilisation, lutte contre les adventices, assolement ), ainsi que les rendements obtenus.
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En Haute-Lande : Le maïs-doux fait ses preuves
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLa Scea Domaine de Chante Caille, installée à Onesse-Laharie, dans les Landes, cultive du maïs-doux bio sous contrats pour des conserveries. Bien adaptée au contexte pédoclimatique de l'exploitation, cette culture atteint des rendements de 17 à 18 tonnes par hectare en moyenne (23 à 24 t/ha en conventionnel). Pour ce faire, le désherbage est particulièrement rigoureux, avec de nombreux passages mécaniques ou manuels. L'itinéraire technique est explicité dans cet article : mise en place d'un couvert en interculture, semis, variétés, fertilisation en localisé, récolte...
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Ile-de-France : Nouvel élan pour la luzerne
Jean-Martial POUPEAU, AuteurDans la zone de grandes cultures d'Ile-de-France, la luzerne présente des atouts incontestables dans les systèmes sans élevage, notamment en agriculture biologique. Cependant, pour une mise en culture de façon plus large, les agriculteurs doivent encore faire face à certains problèmes techniques et à un manque de débouchés. De leur côté, les usines de déshydratation recherchent aujourd'hui de la matière première après l'abandon de la luzerne par de nombreux agriculteurs conventionnels (plus de subventions directes à la déshydratation). Ainsi, elles ont fait le choix d'élargir leurs zones de collecte et offrent dès lors de nouvelles perspectives pour les agriculteurs biologiques de la région qui souhaitent cultiver de la luzerne. Thierry Legris, céréalier bio dans les Yvelines, témoigne : l'introduction de luzerne dans son assolement va lui permettre de réduire sa dépendance aux intrants.
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Impératifs agronomiques : Quelle rotation en grandes cultures ?
Cet article présente différentes rotations longues (8 ans, 11 ans), mises en place chez des céréaliers bio ou en station expérimentale (dispositif "de la Motte") n'ayant pas d'élevage. Ces rotations allient des cultures rémunératrices et d'autres cultures moins rentables mais utiles d'un point de vue agronomique (restitutions d'humus, de matière organique, d'azote, alternance avec des plantes sarclées pour lutter contre les adventices, alternance des dates de semis pour limiter le salissement ).
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Implanter et entretenir la luzerne : Les 40 ans d'expérience de Guy Menon ; Tour de France des pratiques
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLa luzerne s'est fait une place incontournable dans les champs bio. Elle est en effet régulièrement utilisée comme tête de rotation, permettant d'allonger les rotations et d'enrichir le sol en azote. C'est notamment le cas chez Guy Menon, céréalier dans le Gers, en agriculture biologique depuis 2001 et qui cultive de la luzerne chaque année depuis son installation en 1977. Il sème la luzerne en fin d'hiver, en association avec de l'avoine, de l'orge, ou encore du tournesol. La légumineuse restera alors en place pendant trois ans et demi, et permettra de réaliser 2 à 4 coupes par an selon les conditions climatiques. Le foin est revendu à des éleveurs de bovins, caprins et ovins. Le principal point faible de cette culture est la forte exportation de phosphore et de potasse qu'elle induit, nécessitant généralement des opérations de fertilisation sur les cultures précédentes et suivantes. Dans un second article, quatre conseillers ou directeurs d'usines de déshydratation apportent leurs éclairages techniques sur cette culture : Comment l'implanter ? Comment gérer le salissement ? Quels apports réaliser pour compenser les exportations de potasse et de phosphore ?
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Indispensables rotations : Vers une nouvelle approche
Jean-Martial POUPEAU, AuteurEn bio, la rotation est considérée unanimement comme le meilleur moyen de lutte contre les adventices. Dwayne Beck, chercheur américain et responsable d'une ferme expérimentale dans le Dakota du Sud, considère que la rotation doit être la plus instable possible et propose une nouvelle approche de la rotation qui intègre le maximum de séquences culturales (succession de deux cultures) en essayant d'allonger l'intervalle entre deux cultures. Une rotation maïs-blé serait ainsi remplacée par maïs-maïs-blé-blé. Selon ce chercheur, les rotations faisant suivre deux cultures de printemps et deux cultures d'hiver, si possible de familles différentes, sont efficaces contre les adventices. Pour Matthieu Archambaud, ingénieur agronome du réseau Agriculture de conservation, la transposition à la bio de cette notion de séquence culturale est possible si l'on intègre aussi l'alternance culture d'hiver et de printemps (blé, féverole et orge d'hiver et de printemps par exemple), ce qui permettrait de varier les rotations sur une même parcelle.
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Innovations : Bîner grâce au GPS
Jean-Martial POUPEAU, AuteurDistribué en France par la Société Satplan, le système américain RTK-Autofarm se distingue des autres systèmes de binage par le guidage du tracteur et non de la bineuse. Utilisant la technique du GPS, il permet de biner avec précision et à vitesse élevée. Le coût de l'équipement complet (antennes de toit du tracteur, écran, hydraulique, station de base) est de 30 à 35 000 , investissement envisageable à l'échelle d'une CUMA en comptant un surcoût de 5000 de pré-équipement par tracteur supplémentaire. La plupart des 200 tracteurs équipés en France le sont dans des exploitations légumières ou de grandes cultures, en fermes bio ou conventionnelles.
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Interdiction des effluents délevages industriels : Des pistes pour sadapter
Jean-Martial POUPEAU, AuteurEn 2021, la gestion de la fertilisation dans les systèmes AB va être bousculée par la mise en application dune évolution réglementaire qui interdit lutilisation deffluents provenant délevages industriels. Fin janvier 2020, un colloque a été organisé par Bio Centre-Val de Loire sur lautonomie azotée en grandes cultures bio. Lobjectif était de faire le point sur les leviers mobilisables pour sadapter à cette nouvelle règle. À cette occasion, Vincent Moulin, conseiller agronomique à la FDgeda du Cher, a dressé le bilan de trois années dessais sur la fertilisation de blé bio : dans six essais sur onze, lécart de rendement entre les modalités fertilisées (60 unités dazote) et les témoins non fertilisés nétait pas significatif. Charlotte Glachant (de la Chambre dagriculture dIle-de-France) a effectué une synthèse de 121 essais portant sur lapport dengrais organiques sur blé : dans la moitié des situations, le gain de rendement engendré par les apports nétait pas significatif et les adventices nitrophiles étaient favorisées. Les résultats dun essai sur lapport de luzerne fraîche ensilée (comme fertilisant) ont aussi été détaillés : les rendements obtenus sont satisfaisants, mais la logistique nécessaire à la mise en place de cette méthode est assez contraignante. Enfin, les résultats dessais réalisés à la ferme expérimentale de Boigneville (Essone) et à La Saussaye (lycée agricole dEure-et-Loir) sur des systèmes de cultures bio et autonomes (sans apports extérieurs dengrais organiques) ont été présentés : ils ont montré que lautonomie en azote était possible, mais il nen est pas de même pour le phosphore et la potasse.
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Jean-Pierre Bouchet, dans le Loiret : Multiplier des semences en bio : un sacerdoce
Jean-Martial POUPEAU, AuteurJean-Pierre Bouchet, installé en bio dans le Loiret, multiplie des semences de céréales à paille (blé, orge, avoine nue) et de protéagineux (pois, féverole) depuis 20 ans. Il témoigne que, si lactivité est intéressante, elle reste contraignante : il faut éviter tout mélange entre espèces et variétés (au minimum 5 m entre deux parcelles de variétés différentes, nettoyage systématique de tous les outils en contact avec les semences), préserver la qualité germinative et la qualité sanitaire des semences (triage immédiat des semences après récolte, stockage en cellules ventilées). Litinéraire technique est similaire aux parcelles destinées à la consommation, avec un suivi au champ plus fréquent notamment pour la détection dépis cariés. À ce jour, les adventices les plus gênantes sur lexploitation sont la ravenelle et la folle-avoine, pour lesquelles un encart détaille les moyens de lutte mis en place par Jean-Pierre Bouchet. Au-delà de la passion de ce travail, Jean-Pierre Bouchet exprime deux intérêts pour la multiplication : il bénéficie de linnovation variétale en premier lieu et il existe un intérêt économique, car la valorisation en semences est plus élevée que pour la consommation. Il faut tout de même noter que les risques pris sont plus importants et que la multiplication peut être plus difficile pour certaines espèces, notamment pour la féverole.
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Jean-Pierre Legros, céréalier dans le Lot-et-Garonne : Du soja en strip-till
Jean-Martial POUPEAU, AuteurCéréalier bio dans le Lot-et-Garonne, Jean-Pierre Legros a fait l'acquisition, en 2015, d'un Strip Cat II, de la société Sly France. Après quelques modifications par le fournisseur, le céréalier souhaite utiliser cet outil pour biner, mais aussi pour semer maïs, soja, lentilles/caméline et féverole dans ses couverts.
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Jean-Pierre Legros, en Lot-et-Garonne : Strip-till et travail superficiel
Jean-Martial POUPEAU, AuteurJean-Pierre Legros est céréalier dans le Lot-et-Garonne. Engagé en bio depuis 2009, il multiplie les innovations (principalement en matière dimplantation des cultures) tout en gardant pour objectif de préserver la structure de ses sols. Ce céréalier cultive 67 ha répartis sur des sols hétérogènes (argilo-calcaires et boulbènes). Il explique pourquoi il a banni la luzerne de ses rotations, ainsi que ses choix de cultures qui reposent principalement sur les marges prévisionnelles (ce qui peut lamener à cultiver deux légumineuses de suite). Pour lui, le travail du sol est inévitable mais doit rester superficiel : 5 cm maximum. Il peut être amené à utiliser le labour mais de manière occasionnelle et à 5 cm de profondeur (la constitution dune semelle de labour à cette profondeur nest pas problématique car elle est vite éliminée par les racines, le gel ou encore la sécheresse). Il utilise également la technique du strip-till qui consiste à travailler profondément uniquement les futurs rangs de semis. Il ne lutilise que pour les cultures qui sy prêtent (maïs, haricots, soja, tournesol) et les passages sont tracés au GPS-RTK. Il donne un exemple concret via litinéraire technique du maïs quil a implanté en 2017 avec cette méthode. J-P. Legros réfléchit également aux plantes compagnes pour limiter le désherbage mécanique et donne son avis sur les faux-semis au printemps et sur lutilisation du désherbage manuel contre les chardons.
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Labour vs non labour : Un débat toujours d'actualité
Jean-Martial POUPEAU, AuteurFaut-il labourer ou pas ? La question fait encore débat, notamment du côté des agriculteurs biologiques. Sur le pôle Grandes cultures de l'édition 2015 de Tech & Bio, Yvan Gautronneau, chercheur retraité de l'Isara de Lyon, a apporté son point de vue. Il prône un labour agro-écologique (pneus basse pression, charrue de 14 pouces au lieu de 16) et non-systématique, c'est-à-dire en alternance avec un travail du sol plus superficiel.
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Laurent Mothe, dans le Gers : Un objectif : minimiser les charges
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLaurent Mothe est céréalier bio dans le Gers. Il sest installé, en 1996, sur des terres déjà en bio. Il cultive 103 ha et produit de manière à se dégager un revenu tout en limitant ses charges, notamment de fertilisation et de mécanisation (son objectif est de réaliser 180 000 de chiffre daffaires par an, hors aides PAC). La majorité de ses sols sont constitués de terres argilocalcaires assez profondes et à bon potentiel, le reste est plus superficiel. Trente-trois hectares sont irrigables, mais seulement 20 à 25 ha sont irrigués tous les ans. Laurent Mothe a deux rotations-types, une sur ses parcelles irriguées (deux années de soja, puis oignon ou blé-féverole) et une sur ses terres non irriguées (blé-féverole, lentille, pois chiche, tournesol). Même si ses rotations sont courtes, ce céréalier nobserve pas de problèmes particuliers liés aux maladies ou aux ravageurs. Depuis plusieurs années, il diminue le soja car ses rendements ont chuté (de 30-35 q/ha à 25 q/ha) avec le manque de pluie, même si le nombre de tours deau dirrigation a été augmenté. Concernant la fertilisation des cultures, Laurent Mothe emploie des engrais organiques du commerce, mais il en utilise très peu : seul loignon est fertilisé (soit un apport tous les six ans sur les parcelles irriguées). Néanmoins, lintégralité des résidus de récolte est retournée au sol.
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Légumineuses sous couvert de tournesol : Deux techniques, plus ou moins abouties
Jean-Martial POUPEAU, AuteurDans le Sud-Ouest, en AB, le tournesol est souvent suivi dun blé tendre. Avec cette succession culturale, très peu dazote est disponible pour le blé, ce qui limite son rendement et sa teneur en protéines. Pour pallier ce manque, il est possible de recourir à des légumineuses. Ces dernières doivent être implantées sous couvert de tournesol afin quelles aient le temps de se développer et de fixer de lazote. De 2015 à 2017, Terres Inovia a effectué des essais en Haute-Garonne, en implantant du trèfle, de la vesce et de la luzerne (seuls ou en mélange), semés à la volée en même temps que le tournesol. Aucun effet bénéfique na été observé : contre les adventices, le pouvoir concurrentiel des légumineuses est moins efficace quun binage, et lassociation de cultures entraîne une diminution de 7 à 15 q/ha de tournesol. Néanmoins, il existe dautres méthodes. Notamment celle dAntoine Henrion, céréalier bio en Moselle : il sème la légumineuse (du fenugrec) sur le rang, en même temps que le tournesol. Le fenugrec limite ainsi le salissement sur le rang et facilite le guidage du premier passage de bineuse puisquil lève plus rapidement que le tournesol. Pour la récolte, Antoine Henrion commence par le tournesol (18 à 20 q/ha), puis le fenugrec (2 à 4 q/ha) quil utilise ensuite comme plante compagne pour le colza ou comme couvert hivernal.
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Lutte contre la carie du blé : La recherche avance
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLa carie du blé provoque des pertes importantes sur blé car les lots contaminés sont impropres à la panification voire à la commercialisation. De plus, ce champignon se dissémine de manière exponentielle. Si l'observation des cultures à l'épiaison permet de déceler une contamination et de détruire la récolte avant le développement du grain, un programme de recherche est cependant en cours de réalisation sur la prévention de la maladie. Ce projet, mené par l'Itab en association avec le Sedarb, la Chambre d'agriculture de l'Yonne, les réseaux Fredon et Fredec, Arvalis, Coop de France, SCA Qualisol, ainsi que l'Inra, a permis de mettre en place des essais de traitement de semences à base de bactéries, de farine de moutarde, d'oligoéléments et de cuivre à dose réduite. Les résultats ont montré une efficacité de 96 %, 84 %, 97 %, respectivement. Ce projet porte également sur l'évaluation variétale. Il est recommandé de faire des analyses et de combiner les moyens de lutte comme la rotation ou la date de semis. Un encart présente la méthode innovante de thermothérapie ou traitement des semences par la vapeur. Cette méthode, déjà utilisée dans les pays scandinaves, montre de bons résultats sur différentes maladies cryptogamiques, comme la carie commune, la septoriose, la fusariose ou l'helminthosporiose.
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Lutte contre les dégâts d'oiseaux : Les moyens pour leur clouer le bec
Jean-Martial POUPEAU, AuteurL'agriculture biologique est davantage touchée par les dégâts liés aux oiseaux en raison notamment des semis qui sont souvent plus tardifs. La solution contre les oiseaux nécessite alors de combiner plusieurs moyens de lutte : produits de répulsion olfactifs, enrobage des semences par du Tillecur, effarouchement à l'aide d'épouvantails (modèle classique dont on peut changer les habits ou nouvelle génération d'épouvantails) et de canons à gaz qui émettent une détonation, renards empaillés, semis sans trace, vieille voiture stationnée Le piégeage fait aussi partie de l'arsenal des méthodes de lutte.
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La luzerne fraîche pour fertiliser le blé
Jean-Martial POUPEAU, AuteurEn partenariat avec le GIEE « Fertiliser le blé d'hiver par la luzerne fraîche », avec la coopérative Dijon Céréales et la Chambre d'Agriculture de Côte-d'Or, le GAEC Neuvelle, en agriculture biologique, expérimente l'apport de luzerne fraîche comme fertilisant. Pierre Robin, associé du GAEC, explique les objectifs de la démarche (réponse à l'absence ponctuelle de débouchés pour la luzerne, volonté d'éviter l'exportation des éléments fertilisants), l'itinéraire technique (2ème ou 3ème coupe ensilée, épandage sur chaumes de soja, avant semis de blé). La mise en uvre de l'essai se révèle toutefois compliquée : il faut réaliser simultanément la récolte de la luzerne, son épandage et l'enfouissement superficiel pour perdre le moins d'azote possible par volatilisation. L'essai va être poursuivi quelques années, afin de valider la technique et de vérifier son intérêt économique.
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La luzerne, un précédent exceptionnel : Comment optimiser ses qualités ?
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLa luzerne est de plus en plus cultivée comme tête de rotation dans les systèmes céréaliers biologiques. Toutefois, pour bénéficier au mieux de ses qualités de précédent (amélioration de la structure des sols, réduction des adventices, fourniture d'azote ), quelques conditions sont à respecter. Si elle est généralement implantée pour une durée de trois ans, certains producteurs se contentent de la garder deux ans, avec des résultats tout à fait satisfaisants. Par ailleurs, elle est presque toujours suivie d'un blé d'hiver avant la mise en place de rotations diverses et variées. La destruction de la luzerne est une étape clé afin d'éviter d'avoir une terre creuse et une faim d'azote pour les cultures suivantes. Quelques stratégies de désherbage mécanique sont également présentées, la propreté de la luzerne étant importante pour le rendement et la propreté des cultures suivantes.
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Maîtrise des adventices : Le défi de la propreté sur le rang
Jean-Martial POUPEAU, AuteurEn grandes cultures biologiques, les méthodes de contrôle des adventices dans les inter-rangs sont connues et relativement efficaces. A l'inverse, la maîtrise des mauvaises herbes sur les rangs pose encore problème, notamment sur céréales à paille. Cet article, en s'appuyant sur les expériences d'agriculteurs, présente quelques solutions : faux-semis, écimage mécanique, écimage manuel, hersage en aveugle, passage de sarcleuse à doigts rotatifs, buttage sur le rang. Celles-ci sont plus ou moins efficaces selon les cultures, les types de sols travaillés et les adventices présentes, et chacun doit trouver la solution la plus adaptée à son système.
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Maîtrise du couvert permanent dans une culture : Une approche nouvelle
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLe semis sous couvert permanent présente de nombreux avantages agronomiques, notamment en bio : fourniture dazote, concurrence avec les adventices et réduction de lérosion. Cependant, très peu dagriculteurs se lancent dans cette pratique, souvent en raison dun manque de références et par crainte que le couvert ne prenne le dessus sur la culture. De 2017 à 2019, Arvalis a conduit des essais sur des semis de blé dans un couvert de luzerne. Ces semis ont été conduits en bio, sur une parcelle en limons superficiels située dans le Tarn. Lexpérimentation a démarré en 2016, avec le semis de tournesol. Le même jour, grâce au guidage par GPS-RTK, la luzerne a été semée entre les rangs de tournesol. La sécheresse, conjuguée à la faible profondeur de sol et à la concurrence de la luzerne pour l'eau ont conduit à un rendement de 12 q/ha de tournesol. Du blé a ensuite été semé entre les rangs de luzerne en novembre 2016, à 30 cm dinter-rang, toujours à laide du GPS-RTK. L'expérimenation a été reconduite 3 années de suite (2017, 2018, et 2019). Pour limiter la compétition entre le blé et la luzerne, cette dernière est broyée après le semis du blé et au printemps. Pour réaliser cette étape, Arvalis avait demandé à des constructeurs de concevoir une tondeuse inter-rang adéquate. Eco-Mulch y a répondu en proposant plusieurs prototypes. Avec cette méthode, les rendements en blé et leurs taux de protéines sont encourageants, mais les interrogations restent nombreuses, dont notamment le devenir de la technique en printemps humide.
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Martial Grossetête, agriculteur-meunier : Petites surfaces, faibles charges et bons résultats
Jean-Martial POUPEAU, AuteurSituée en Haute-Saône, l'exploitation familiale de 60 ha aujourd'hui cultivée par Martial Grossetête est certifiée en agriculture biologique depuis les années 60. Grâce à des charges réduites et à une diversification (transformation en farines), cet agriculteur-meunier parvient à dégager un revenu pour lui et son épouse, malgré la petite taille de l'exploitation. Les farines produites (blé, seigle, épeautre, blé noir) sont vendues localement, aux particuliers, en direct ou via les GMS, et aux professionnels de la boulangerie. Si la rotation n'est pas fixée d'avance, l'agriculteur estimant que cela ne permet pas de s'adapter aux conditions annuelles de salissement et de météo, l'assolement est diversifié. Les légumineuses sont très présentes aux côtés des céréales, en culture pure ou en mélanges. A travers différents encarts, Martial Grossetête fait le point sur certaines de ses pratiques agronomiques : décompactage, non-labour, semis direct
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Matériel de culture et de binage : Les outils se perfectionnent
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLe Salon Tech et Bio, en septembre 2009, a permis de présenter des outils innovants pour la culture, la plantation et le binage en maraîchage et plantes médicinales. Enjeu : préparer les sols en un minimum de passages et réduire le temps consacré à l'implantation et au désherbage manuel. Parmi les outils présentés, figurent : le décompacteur à dents Michel et le cultivateur enfouisseur (de cailloux notamment) de la Société EAM de Cavaillon, la planteuse à mini-mottes de la même société et la planteuse à racines nues du constructeur italien Sfoggia, ainsi que des bineuses dites intégrales, capables de biner simultanément l'inter-rang et le rang grâce au principe de la détection des plantes sur le rang au moyen de cellules photo-électriques ou de capteurs. Concernant ces dernières, les avis des techniciens présents sur place étaient partagés : réduction du désherbage manuel mais prix d'achat élevé, efficacité intéressante mais manque de polyvalence dans certaines situations, manque de recul sur la durabilité des composants...
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Matériel pour céréaliers : Investir collectivement
Jean-Martial POUPEAU, AuteurAfin d'avoir accès à du matériel récent et performant à moindre coût, les agriculteurs peuvent s'équiper en commun via les Cuma, les coopératives d'utilisation de matériel agricole. Cela concerne aussi bien les agriculteurs biologiques que conventionnels, comme le montrent les témoignages de trois Cuma bourguignonnes rapportés dans cet article. Outre du matériel spécifique pour l'un ou l'autre de ces deux modes de production, ces trois Cuma possèdent également du matériel commun à tous leurs adhérents. Dans ce contexte, l'agriculture biologique et l'agriculture conventionnelle peuvent s'avérer complémentaires, notamment en termes de calendrier (semis et récoltes généralement plus tardifs en bio). Au-delà de la mutualisation du matériel, l'adhésion à une Cuma présente d'autres avantages liés au travail en collectif, comme rompre l'isolement, notamment à l'occasion d'une installation ou d'une conversion en bio.
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Matériels pour grandes cultures : Toujours des améliorations
Jean-Martial POUPEAU, AuteurCet article aborde les améliorations apportées par les constructeurs aux matériels de grande culture, ainsi que les nouveaux outils disponibles, présentés lors du Sima 2017. Les domaines concernés sont le travail / la préparation du sol, le semis, le nettoyage et la séparation des grains, la fertilisation, le désherbage. Une plate-forme de location de matériel agricole via une application est présentée.
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Mélanges céréales-légumineuses : Transferts d'azote : fin du mythe ?
Jean-Martial POUPEAU, AuteurDepuis peu, de nombreux chercheurs du monde entier, dont Laurent Bedoussac et Eric Justes de l'Inra de Toulouse, ont apporté la preuve scientifique que les transferts d'Azote légumineuses-céréales, s'ils ont lieu, sont très faibles. Il existe une complémentarité d'utilisation des ressources d'Azote entre la légumineuse qui, en compétition avec la céréale, a recours à davantage de fixation symbiotique. La densité de semis de la céréale associée étant plus faible qu'en monoculture, la disponibilité en Azote par plante devient plus élevée. Des essais réalisés sur la valeur nutritive des associations céréales-protéagineux en 2008 en Vendée par les chambres d'agriculture des Pays-de-la-Loire ont montré que quelle que soit la céréale, son taux de protéines augmentait avec la proportion de protéagineux dans le mélange final (après tri). Si la légumineuse ne semble pas être à l'origine de « l'autonomie azotée » de la céréale associée, les mélanges sont intéressants à bien d'autres égards.
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Mélanges variétaux : Sécuriser les rendements
Jean-Martial POUPEAU, AuteurAu Gaec Ursule, à Chatonnay, en Vendée, les mélanges de variétés sont utilisés pour les 22 espèces mises en place tous les ans (blé, triticale, féverole, orge-pois, sorgho, maïs, tournesol, colza ). Jacques Morineau, un des associés, considère que cette pratique correspond à la recherche d'un maximum de biodiversité, assure une meilleure productivité par une adaptation aux conditions climatiques et une résistance aux maladies et aux adventices (couverture du sol) et permet d'obtenir une bonne valeur boulangère en blé. La mise en uvre des mélanges se fait, pour les petits lots, avec une mélangeuse Amazone utilisée autrefois pour les traitements au champ et, pour les lots plus importants, avec un bol mélangeur servant habituellement à la distribution des fourrages. A la ferme de Thorigné d'Anjou, les Chambres d'agriculture réalisent des essais avec 3 ou 4 variétés de blé. Pour lutter contre les méligèthes, le Cétiom recommande de semer des navettes en bordure de champ ou d'utiliser des plantes pièges (variétés plus précoces) à raison de 10% du mélange semé. Les poids de mille grains des variétés associées étant différents dans la plupart des cas, il faudrait en tenir compte pour mieux équilibrer les mélanges.
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Nouveautés Matériels
Jean-Martial POUPEAU, AuteurCette rubrique présente quatre innovations en matériel agricole utilisable en agriculture biologique : - la bineuse VCO Intelli de Kongskilde, équipée d'un système permettant un relevage automatique des éléments dans les bordures ou pointes et d'un système de guidage par caméra optique ; - le site internet www.infloweb.fr, élaboré par le Cetiom et ses partenaires, qui présente les principales adventices des cultures et des méthodes de lutte, y compris applicables en agriculture biologique ; - Botector, un nouveau produit anti-botrytis, à base de champignons antagonistes ; - une épampreuse électrique et électroportative mise au point par la société Infaco.
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Nouveautés Vu à Tech et Bio
Jean-Martial POUPEAU, Auteur ; Guillaume LE GONIDEC, Auteur ; Frédérique ROSE, Auteur ; ET AL., AuteurLe salon Tech & Bio est l'occasion pour les visiteurs de découvrir de nouveaux matériels. Les écimeuses et le matériel de désherbage mécanique, dont certains modèles sont présentés dans cet article, sont toujours plébiscités. Du matériel plus spécifique a aussi été à l'honneur, comme : - le pulvérisateur optimisé pour les préparations biodynamiques de la société Vich ; - la Prairiel, un outil de régénération des prairies de la société Carré ; - ou encore le drone de la société Géomatic-Development. Les ateliers thématiques et les conférences du salon permettent de se perfectionner en agronomie : - comparaison de quatre amendements organiques ; - méthode d'évaluation de la stabilité des agrégats du sol ; - intérêt de diversifier les porte-greffes en vergers de pommiers ; - réduction de l'abrasion du matériel de pulvérisation par les argiles, elles-mêmes utilisées comme barrière minérale contre certains ravageurs. Du côté de l'élevage, des produits ont été proposés, entre autres, pour lutter contre la maladie de Mortellaro et les pathogènes responsables des boiteries chez les bovins, et contre les troubles locomoteurs et les pathogènes digestifs chez les volailles.
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Oléagineux rustique et nettoyant : Le tournesol brille en bio comme en conversion
Jean-Martial POUPEAU, AuteurSelon l'Agence Bio, le tournesol est de loin le premier oléagineux cultivé en bio, en France, et on note actuellement une envolée des surfaces en conversion. C'est une plante rustique avec des exigences hydriques moins élevées que d'autres cultures d'été et de faibles besoins en azote, mais cet atout est paradoxalement un frein à son développement. En effet, le tournesol garde une image de culture peu technique, qui valorise bien les petites terres : aussi ne fait-elle pas toujours l'objet de toutes les attentions des agriculteurs, d'où des rendements parfois décevants. Pourtant, d'un point de vue agronomique, mais aussi économique, le tournesol a sa place dans les assolements. Deux témoignages d'agriculteurs montrent l'intérêt de cette culture et décrivent les itinéraires techniques réalisés et les rendements obtenus (20 à 30 q/ha en moyenne). Le maintien d'une bonne structure de sol, la maîtrise du salissement et une vigilance entre le semis et la levée sont des facteurs clés de réussite de cette culture, d'après ces deux producteurs. Un zoom est fait sur les pratiques innovantes : mélange tournesol/blé noir, tournesol/féverole, tournesol/moutarde permettant de faire face au salissement ou encore aux attaques de pigeons
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Olivier Chaloche, céréalier dans le Loiret : Le choix d'une bio productive
Jean-Martial POUPEAU, AuteurOlivier Chaloche est céréalier dans le Gâtinais depuis 1990. Entre 1992 et 1998, il a converti progressivement ses 120 ha à l'agriculture biologique, pour des raisons écologiques, mais aussi en lien avec la réforme de la Pac et par goût pour le défi technique qu'une telle conversion représentait. Partisan d'une bio productive, cet agriculteur a pour objectif d'atteindre 80 % des rendements du conventionnel. Pour cela, il s'est équipé (irrigation, matériel de désherbage mécanique dont une bineuse guidée par GPS ) et a adapté son système (rotations, luzerne, couverts végétaux ). Olivier Chaloche est persuadé que la bio a encore de belles marges de progrès devant elle, contrairement à l'agriculture conventionnelle.
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Orge : Une culture « sociable »
Jean-Martial POUPEAU, AuteurMême si l'orge n'est pas un aussi bon « tuteur » que d'autres céréales comme le triticale ou l'avoine, en raison d'une taille plus courte et d'un port souvent affaissé à la récolte, elle peut néanmoins être associée à d'autres espèces. Ainsi, le mélange orge-pois (fourrager ou protéagineux) donne satisfaction sous réserve de bien doser les deux espèces pour éviter la verse. La difficulté avec ce mélange est qu'il faut trouver un pois assez résistant aux maladies et peu sensible à la verse et une orge relativement haute. Les rendements moyens se situent autour de 40 q avec des extrêmes allant de 25 à 45 q et une propreté satisfaisante. Une variante également pratiquée est le mélange orge-avoine-pois qui donne un concentré intéressant et permet ainsi de se passer de soja. L'orge-lupin est également pratiqué, avec des rendements entre 25 et 45 q. A noter que le mélange orge-lin donne toutefois des résultats peu concluants.
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Parcelles bio et conventionnelles imbriquées : Des risques élevés de contamination
Jean-Martial POUPEAU, AuteurFrançois Soulard, auditeur et chargé d'affaires chez Aclave-Certipaq, et Olivier de Marcillac, responsable certification chez Agrocert, font le même constat : quand le parcellaire est très morcelé, les cas de contaminations par des produits phytosanitaires entre agriculture biologique et agriculture conventionnelle sont plus fréquents. C'est notamment le cas en viticulture ou en arboriculture où les fréquences de traitements sont plus importantes qu'en grandes cultures et où on peut voir des parcelles en agriculture biologique totalement imbriquées dans des parcelles en agriculture conventionnelle. Dans le cas d'une bonne entente avec le voisinage, certains producteurs traitent les deux rangs de bordure avec des produits labellisés agriculture biologique pour éviter les contaminations. D'autres producteurs comme Rémi Bonnet, viticulteur en agriculture biologique à la Chapelle-Heulin en Loire-Atlantique, déclassent d'un à deux rangs de bordure. Mais cela ne reste acceptable que pour de grandes parcelles. Le vin de cet agriculteur a déjà été contrôlé et aucune trace des 250 molécules chimiques recherchées n'a été trouvée, ce qui lui permet de relativiser face aux risques de contamination par l'agriculture conventionnelle. Dans tous les cas, avoir une relation de confiance avec les voisins reste indispensable pour éviter les contaminations.
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Parcours bio au Sima : La bio et Ecophyto 2018 dopent les ventes
Jean-Martial POUPEAU, AuteurUn parcours bio a été mis en place au Salon international du machinisme agricole, qui s'est déroulé en février 2011 à Paris. Une cinquantaine de constructeurs ont présenté des matériels à destination, entre autres, des producteurs biologiques. De nombreux agriculteurs conventionnels s'intéressent à ces outils, motivés par le plan Ecophyto 2018, ou afin de mettre en place des techniques culturales simplifiées. Ont été présentés tous types d'outils : bineuses à céréales, avec ou sans dispositifs d'autoguidage, herses étrilles, houes rotatives, matériel de déchaumage et de travail du sol simplifié Les tracteurs porte-outils sont toujours plébiscités, en particulier pour le binage, mais leur prix reste élevé. Les nouveautés intéressantes sont l'intégration de semoirs sur les herses étrilles, afin d'installer des couverts végétaux ou de semer des légumineuses sous couvert de céréales. La nouvelle houe rotative de Hatzenbichler s'est fait également remarquer, avec un poids plus élevé des étoiles, et le montage des cuillères à l'envers. La herse étrille Treffler renforce également l'efficacité du désherbage mécanique. Sa conception originale permet de travailler toute la surface d'une manière homogène, en limitant la casse des plantes.
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Pays de la Loire : Lappel de la diversification
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLe 23 mai 2019, sest tenu le Rallye Grandes cultures bio. Environ 200 personnes se sont ainsi retrouvées au Gaec de la Vergnaie, en Vendée, pour échanger, notamment sur le thème de la diversification avec latelier « Diversifier son assolement ». Avec 3 400 ha bio en 2019, la Cavac, entreprise coopérative, développe la collecte despèces de diversification (chanvre, légumes et haricots secs, légumes industrie, avoine blanche, épeautre et lin). Les légumes secs sont vendus en GMS sous la marque Grain de Vitalité. Les lentilles et les pois chiches ont du succès alors que, pour les haricots verts, le marché est déjà mature. Des marges brutes sont annoncées allant de 1000 /ha (pour la lentille, lépeautre et lavoine) à 3000 /ha (pour la betterave rouge ou le brocoli). Cependant, de telles cultures requièrent de la technicité et de la réactivité afin de pouvoir satisfaire les exigences industrielles. Pour lobtention de contrats, la présence dirrigation est requise pour certaines cultures (haricot, chia, quinoa, etc.). La Cavac est très active en matière de recherche et développement, notamment afin de mettre au point de nouvelles productions en bio.
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Pays-de-la-Loire : Le défi de l'alimentation des monogastriques
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLes élevages biologiques de volailles et de porcs sont de plus en plus importants, répondant à une forte demande des consommateurs. Cependant, la production de céréales n'a pas augmenté étant donné que la plupart des éleveurs ne produisent pas leurs aliments. Le lien au sol direct disparait de plus en plus, ce qui inquiète les professionnels, ne souhaitant pas voir l'importation de céréales augmenter. Le débat est lancé, comment faire pour développer la production régionale ? Tout d'abord, commencer par cerner les freins des agriculteurs et les rassurer avec des résultats d'expérimentations sur la fertilité des sols ou les adventices. Ensuite, la contractualisation entre des sociétés de nutrition animale et des coopératives, assurant l'achat de céréales locales, permet d'assurer des prix supérieurs au prix du marché et des primes à la conversion. Une autre solution, consiste également à promouvoir la production régionale du soja, de plus en plus incontournable dans l'alimentation animale.
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Pays de la Loire : Les semis à l'épreuve de la météo
Jean-Martial POUPEAU, AuteurEntre septembre et novembre 2019, plus du double de la pluviométrie habituelle est tombé sur lOuest de la France. La Bretagne et les Pays de la Loire ont été particulièrement impactés : les récoltes (maïs grain) traînent et les semis sont à larrêt. Quatre agriculteurs bio en TCS expliquent comment ils comptent sadapter face à cette météo difficile. Au 26 novembre, Frédéric Barbot (basé en Indre-et-Loire) na rien pu semer sur ses 160 ha prévus en cultures dautomne. Il attend une période plus favorable pour intervenir. Il compte les semer derrière ses cultures de légumineuses (trèfle et luzerne), et non à la suite de ses cultures dété comme il le prévoyait, pour obtenir une meilleure portance. Benoît Careil, basé en Vendée, a également 60 ha de cultures dautomne non emblavés. Il ne sinquiète pas pour les variétés alternatives (triticale Bikini, féverole Irena) qui pourront être semées plus tard. Il remplacera par contre sa variété dorge typée hiver par une culture de printemps. Bertrand Gautron, basé en Loire-Atlantique, est lui aussi en retard. Il va sûrement reprendre la charrue tant lhorizon de surface est humide et les levées dadventices sont importantes. Johan Lejeau, basé en Vendée, est dans la même situation. De manière générale, un regain dutilisation du blé de printemps est attendu pour 2020, à condition de trouver les semences nécessaires.
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Pays de la Loire, à Thorigné d'Anjou : Rencontre Proléobio
Jean-Martial POUPEAU, AuteurRetour sur le bilan annuel du groupe de travail sur les oléo-protéagineux, Proléobio (ITAB et Terres Inovia), présenté en mars dernier à Thorigné dAnjou (Pays de la Loire). Les travaux étaient axés sur les associations de cultures céréales-protéagineux. Ces dernières présentent des intérêts validés par plusieurs programmes (sécuriser la production des protéagineux, améliorer le taux de protéines du blé), mais suscitent des questions sur leur place dans les rotations et la gestion des maladies et ravageurs. Des moyens de lutte sont explorés : les solutions de biocontrôle testées en conditions bio se sont montrées dune efficacité inexistante à faible, hormis le phosphate ferrique contre les limaces. Selon les espèces de protéagineux et les maladies, des solutions existent : décalage des dates de semis (botrytis sur féverole), variété résistante (ascochytose de la féverole), faible densité de semis associée à un grand écartement entre les lignes (ascochytose du pois), etc.
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Pierre Pujos, lauréat des Trophées de l'agriculture durable : La priorité au sol avant la rentabilité économique à court terme
Jean-Martial POUPEAU, AuteurPierre Pujos, céréalier biologique dans le Gers, a été récompensé en 2013 par les Trophées de l'agriculture durable. Le jury a ainsi voulu saluer le travail de l'agriculteur dans la lutte contre l'érosion des sols et la perte de biodiversité. A son installation, en 1998, Pierre Pujos a été choqué par la quantité de terre déplacée après les orages de printemps. Il a alors fait plusieurs choix : travail en travers des pentes, arrêt du labour, implantation de bandes enherbées et de haies Il lui aura fallu plusieurs autres adaptations, notamment face à des problèmes de compaction des sols ou de salissement par le chardon, pour mettre au point un système performant, techniquement mais aussi économiquement (EBE de 30 000 à 35 000 euros/an). Parmi ses techniques particulières : l'absence de fertilisation, le semis de blé dans un couvert de luzerne La rotation des cultures peut évoluer selon les conditions, essentiellement en fonction du niveau de salissement des parcelles. Depuis 2006, Pierre Pujos s'est également lancé dans l'agroforesterie.
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Plate-forme d'essais : L'intérêt d'associer les couverts
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLors de l'édition 2015 de Tech&Bio, une plate-forme d'essais était consacrée aux couverts végétaux. Dix couverts, des mélanges d'espèces commercialisés par quatre semenciers pour la plupart, ont été implantés et décryptés par l'agronome Frédéric Thomas. Les principales observations de ce dernier sont rapportées dans cet article. Pour lui, il y a deux règles principales à respecter lorsque l'on veut mettre en place un couvert : soigner l'implantation et associer les espèces.
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Plateforme d'essais dans l'Oise : Légumineuses et céréales : « Un duo d'avenir »
Jean-Martial POUPEAU, AuteurAssociées, la légumineuse et la céréale sont complémentaires en termes d'utilisation de l'azote, d'où divers avantages comme une hausse du rendement et une augmentation du taux de protéines dans la céréale en plus d'une baisse de la concurrence des adventices. Le développement de ces associations est porté par un marché de l'alimentation bio, notamment animale, en croissance. Mais, face à l'impératif d'un tri de qualité (la valorisation végétale se fait espèce par espèce), associer une seule légumineuse à une seule céréale est préférable. Par ailleurs, les associations orge/pois, blé/pois, blé/féverole et avoine/féverole sont collectées pour les animaux, alors que pour l'alimentation humaine, les mélanges seigle/lentillons et lentilles/caméline sont privilégiés. Cet article présente aussi divers résultats d'essais, en termes de matériel de tri ou encore d'associations en semis d'automne ou de printemps, ces derniers étant menés sur la plate-forme d'expérimentation de Lachaussée-du-Bois-d'Ecu, dans l'Oise. Parmi les résultats de ces essais, certains éléments sont à noter : I) si le but recherché est la production de protéines, éviter les densités élevées en céréales ; II) l'avoine n'est pas la céréale à privilégier, du fait de son fort pouvoir concurrentiel, même à faible densité.
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Pois fourrager : Ascencion, une variété innovante
Jean-Martial POUPEAU, AuteurAgri-Obtentions, filiale commerciale de l'Inra, a inscrit au catalogue officiel, en 2014, une nouvelle variété de pois fourrager : Ascencion. Celle-ci présente deux caractères innovants : - « afila », qui consiste à avoir remplacé les folioles par des vrilles, améliorant ainsi la tenue de la tige ; - et « zéro tanin », permettant une meilleure utilisation en alimentation animale, pour les monogastriques et les ruminants. Cette nouvelle variété sera disponible en bio dès l'automne 2015 chez Ubios et Axereal Bio.
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Pour accompagner le blé : Des engrais verts « berceaux »
Jean-Martial POUPEAU, AuteurJoseph Pousset, paysan-expérimentateur bio installé dans l'Orne, a testé des engrais verts « berceaux ». Ceux-ci sont semés en même temps que le blé et leur présence apporte des effets bénéfiques à la culture principale (fourniture azotée, lutte contre les adventices). Ainsi, Joseph Pousset présente dans cet article les résultats de deux de ses essais : l'association blé-blé noir et l'association blé-trèfle incarnat. En encart, l'outil de désherbage mécanique Glyph-o-Mulch est présenté comme un « pied de nez » au glyphosate.
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PPAM : Réagir à l'offre étrangère : Optimiser la qualité
Jean-Martial POUPEAU, AuteurIl est assez difficile de définir la qualité, particulièrement pour le secteur des PPAM, où se confondent en permanence différents niveaux de qualité pour un produit. En France, pour les PPAM, la qualité est bornée par un système réglementaire complexe. Un savoir-faire ancien en Provence et dans la Vallée du Rhône est un plus, gage de qualité. Ce document présente le témoignage de Frédéric Nivon, producteur dans la Drôme à Lapeyrouse-Mornay, lors d'une conférence sur le salon Tech et Bio, pour exposer les moyens mis en uvre sur son exploitation pour optimiser la qualité et pour mieux répondre à la demande des transformateurs régionaux. Pour Burkhard Schaer, d'Ecozept Montpellier, si les PPAM de France ont de nombreux atouts, leur faiblesse consiste toutefois dans une offre moins struturée qu'à l'étranger et trop éclatée.
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Prairies permanentes : Une richesse à valoriser
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLes prairies permanentes ont fait l'objet d'un projet Casdar de 2008 à 2010 visant à établir de nouveaux repères pour mieux estimer le potentiel agronomique de ces prairies, leur mode d'exploitation ou encore leurs valeurs fourragères. Bien les connaître permet de bien les exploiter, en complément des prairies temporaires, et ainsi, pour un éleveur, de renforcer son autonomie alimentaire ou encore sa capacité à faire face aux aléas climatiques.
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Premières rencontres des grandes cultures bio : Améliorer la qualité, du champ à l'assiette
Jean-Martial POUPEAU, Auteur250 acteurs de la recherche et du développement, producteurs, collecteurs, transformateurs, etc., se sont réunis à Paris le 24 novembre 2016 à l'occasion des premières rencontres des grandes cultures bio, co-organisées par l'Itab, Arvalis-Institut du Végétal et Terres Inovia. Consacrées à la qualité des productions pour l'alimentation humaine et animale, trois sessions étaient organisées sur les associations céréales-légumineuses, le soja et le blé meunier. Déjà bien connues des agriculteurs biologiques, les associations céréales-légumineuses posent encore de nombreuses questions, notamment concernant la composition du mélange à la récolte, difficilement prévisible selon le contexte de l'année. Ainsi, la surproduction d'une espèce une année donnée peut déstabiliser les filières. Du côté du soja, la demande croissante des consommateurs a facilité le développement des surfaces, qui ont plus que doublé entre 2012 et 2016 (9 003 à 20 165 ha). Les deux principaux critères de qualité considérés pour cette culture sont le taux de protéines (supérieur à 40 %) et la teneur en humidité (inférieure à 14 %). Enfin, en ce qui concerne le blé panifiable, le taux de protéines reste le critère de qualité le plus considéré. Pourtant, son intérêt est remis en cause, des blés ayant des taux de protéines inférieurs à 11 % s'avérant avoir des notes de panification élevées.
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Produire de lail : Une culture délicate, de la plantation à la vente
Jean-Martial POUPEAU, AuteurDavid Aoueillé est céréalier bio depuis 2001 dans le Tarn-et-Garonne. Il produit 1,5 à 2 ha dail sur sa SAU de 86 ha (ail blanc, ail précoce à bâton et ail violet). Dans ce témoignage, de nombreuses informations sont apportées sur litinéraire technique de lail qui est une culture assez sensible aux maladies et à lenherbement inter-rang. D. Aoueillé explique quels sont les précédents et les terrains (type de sol et orientation) à privilégier, comment réussir sa plantation, comment gérer les adventices, quelles maladies peuvent affecter l'ail (avec un focus sur le waxy, défaut physiologique qui intervient durant le stockage après récolte), ainsi que la prophylaxie à suivre. Il aborde également les modes de récolte possibles, ainsi que les cultures quil recommande dimplanter derrière l'ail. Des données économiques permettant de calculer la marge semi-nette prévisionnelle pour un objectif de quatre tonnes dail par hectare sont également apportées.
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Produire du maïs grain : Culture maîtrisée, débouchés en hausse
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLe maïs grain va connaître des débouchés croissants du fait du changement de la règlementation portant sur l'agriculture biologique en 2012. En effet, l'obligation de donner une alimentation en totalité bio aux monogastriques va encore faire augmenter les surfaces, déjà en forte progression depuis 2 ans d'après l'Agence Bio. Cette hausse s'explique par une conduite facilitée en bio notamment avec l'utilisation du désherbage mécanique, par des conversions des surfaces en agriculture biologique, mais aussi par des conversions d'élevages entraînant une augmentation de la demande en maïs, comme en témoigne Carine Maret, directrice commerciale de l'Ufab. Toutefois, certains freins apparaissent comme l'exigence en eau de la plante ou la préférence de certains producteurs pour destiner leurs cultures à l'alimentation humaine. De plus, les producteurs se plaignent de l'offre variétale trop restreinte en agriculture biologique et regrettent le manque d'intérêt des semenciers pour cette culture. Du côté des semenciers, ils expliquent ce constat par le coût et la difficulté technique de la sélection. L'article présente un mélange destiné à être ensilé : l'association maïs-soja. Un encart présente les caractéristiques du maïs dans différentes régions (Alsace, Drôme et Sarthe).
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Produire des semences certifiées bio de qualité : Le savoir-faire du Gaec du Coudray
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLe GAEC du Coudray, dans le Cher, est une des deux exploitations productrices de semences certifiées bio de France pour les céréales. Cette spécialisation (production de semences) est montée en puissance depuis la conversion bio, en 1993. Les exploitants choisissent les variétés qu'ils achètent aux obtenteurs, puis ils les multiplient et les trient sur la ferme avant de les commercialiser. La production de semences représente une plus-value intéressante, mais nécessite un travail soigné. En effet, il faut respecter les critères de qualité des semences définis par le GNIS : pureté variétale, pureté spécifique, faculté germinative et taux d'humidité. Ainsi, respecter la pureté spécifique nécessite de limiter le salissement par le choix d'une rotation adaptée et un binage systématique des céréales, mais aussi d'assurer un nettoyage méticuleux des différents outils (semoirs, remorques, moissonneuses, silos ), et un tri après récolte. La pureté variétale est vérifiée par un prestataire de service indépendant. Après récolte, le Service Officiel de Contrôle et de Certification réalise des analyses carie. Aujourd'hui, l'exploitation a mis en place une chaîne complète de réception, nettoyage, triage et ensachage. Le tri des semences se fait à l'automne, à une époque très chargée en travail. Après un ou plusieurs passages au séparateur à grilles, au trieur alvéolaire et un dernier nettoyage sur une table densimétrique, les semences sont finalement conditionnées en sacs de 25 kg ou big-bags de 600 kg.
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Produire des semences de haricots-filets : Une culture exigeante mais rentable
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLe producteur du Loir-et-Cher, sujet de cet article, en AB depuis presque 20 ans, a un système diversifié avec céréales, maraîchage et production d'ufs en circuit court. Cependant, il s'est spécialisé dans la production de semences en grandes cultures ou potagères comme le haricot-filet. Cette dernière culture conforte son revenu avec un résultat brut de 3000 à 4000 euros par hectare. Les charges de culture étant faibles (notamment, pas d'irrigation), au final, le haricot-filet s'avère rentable. Mais, cette culture est exigeante en temps de travail : trois à cinq faux-semis, désherbage mécanique, puis manuel, surveillance accrue vis-à-vis d'une maladie bactérienne, la graisse. La finalité étant la production de semences, la parcelle doit être totalement exempte de cette maladie. La récolte est aussi cruciale. Après arrachage des pieds de haricots et mise en andain pour séchage, il y a passage d'une moissonneuse pour récolter les grains. Le choix du moment du moissonnage (date et même heure de la journée) est délicat car les graines ne doivent pas être récoltées trop sèches pour conserver toute leur qualité germinative.
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Produire du tournesol dans le Sud-Ouest : A chacun son itinéraire technique
Jean-Martial POUPEAU, AuteurDeux agriculteurs bio témoignent sur leurs pratiques culturales de tournesol dans le Sud-Ouest. Chacun possède son propre itinéraire technique, lun depuis 30 ans, lautre depuis 15 ans en non labour. Le premier, Pierre Gomis, vend en coopérative, le second, Jacques Roca, transforme à la ferme en huile. Sont détaillés : la date de semis (impérativement sur sol bien réchauffé), le choix des variétés, la gestion des adventices (binage avec herse étrille en aveugle 1 à 4 jours après le semis), les rendements (16 à 22t/ha pour Pierre Gomis contre 3 à 17t/ha pour Jacques Roca), lintégration dans la rotation (après luzerne, orge, blé dur ou épeautre pour lun, après blé ou triticale pour lautre). La préparation du sol varie fortement. Pierre Gomis déchaume et laboure à lautomne, passe avec le cultivateur et le vibroflex en sortie dhiver, prépare le lit de semences avec une herse lourde ou alternative. Le second implante un couvert (trèfle en février-mars) dans la céréale précédente, le détruit au printemps (cover-crop et chisel) et prépare le lit de semences avec un vibroculteur à pattes doie. Il prépare également un enrobage fait maison de ses semences pour soutenir leur vigueur. Un encart est consacré au colza bio.
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Programme "Agriculture et biodiversité" : Unir tous les réseaux pour la même cause
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLa clôture du programme « Agriculture et biodiversité », lancé en 2004 par la Ligue de Protection des Oiseaux (LPO) et les réseaux FNCivam, Farre et la Fnab, a été l'occasion de tirer un bilan très positif de l'engagement de 131 agriculteurs en faveur de la biodiversité. Malgré les différences importantes entre les quatre partenaires principaux, des convergences de position sont apparues et ont donné lieu à des échanges très riches, permettant aux idées reçues de s'évacuer rapidement. De nombreuses mesures ont été appliquées par les agriculteurs : plantation et entretien de haies, mise en place de bandes enherbées et de jachères, restauration de mares et abreuvoirs. Ce programme a aussi été l'occasion pour eux d'acquérir des compétences en matière de biodiversité qu'ils pourront faire circuler en milieu rural.
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Programme "RotAB" : Vers une meilleure connaissance des rotations
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLa mise en place d'une rotation cohérente a été identifiée comme l'un des principaux leviers de réussite des systèmes de grandes cultures biologiques sans élevage. Dans ces systèmes particuliers, les rotations doivent permettre le maintien de la fertilité des sols et la maîtrise des adventices. A un niveau d'échelle plus large, elles doivent répondre aux enjeux environnementaux de l'agriculture biologique et assurer la viabilité de la ferme. Pour apporter des réponses aux agriculteurs confrontés à ces objectifs, l'Itab a piloté entre 2007 et 2010 le projet « RotAB », qui a impliqué de nombreux autres acteurs du milieu agricole (Arvalis, les Chambres d'Agriculture, l'INRA ). Ce projet s'appuyait sur un inventaire national des rotations mises en place chez près de 40 agriculteurs et sur des expérimentations menées sur 5 sites. Les résultats montrent que les rotations ne sont pas figées, mais qu'elles peuvent évoluer, et doivent évoluer, en fonction des changements de contextes climatique, économique, En encart, deux agriculteurs apportent leurs témoignages sur la conduite de leurs rotations.
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Protéagineux d'avenir ? : Le Lupin, "soja des pays tempérés"
Cet article présente les atouts du lupin (teneur élevée en protéines, culture nécessitant peu d'intrants, autonome en azote), mais aussi ses inconvénients (rendements faibles, irréguliers, sensibilité aux adventices, aux excès d'eau ). Cette culture peine à se développer en France (5000 ha de lupin en 2007, dont 6 % environ sont cultivés en bio), voire subit un net recul ces dernières années malgré des débouchés en forte hausse.
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Une question épineuse : Maîtriser le chardon des champs
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLe chardon des champs peut causer des pertes significatives au niveau des rendements en céréales, en particulier en blé bio. Cet article présente divers moyens et combinaisons de moyens pour maîtriser cette adventice qui est favorisée en cas de blocage du phosphore et qui se développe essentiellement par ses rhizomes. Parmi les pratiques à retenir : introduction, dans la rotation, de prairies, de luzerne ou de moutarde en engrais vert (2 espèces ayant un effet positif sur le phosphore), le passage d'outils de déchaumage, le désherbage (plutôt en mai et juin) ou encore le labour d'été.
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Quid du robot de binage ?
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLe robot de binage est une innovation récente en matière de désherbage mécanique. Déjà employé en maraîchage, son utilisation en grandes cultures semble possible, au vu des recherches menées par les constructeurs. Cet article présente les projets des marques Carré, avec le robot Anatis, utilisé en maraîchage ; Naïo Technologies, qui propose une version grandes cultures du robot Dino, et EcoRobotix, marque de robot conçu pour les grandes cultures. Encore au stade de recherche-développement pour le désherbage sur céréales, lutilisation de robots devrait se développer.
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En régions céréalières de champs ouverts : gérer le risque de contamination par le conventionnel
Jean-Martial POUPEAU, AuteurD'après le règlement européen 834/2007, les agriculteurs doivent prendre toutes les précautions pour éviter les contaminations provenant de l'extérieur, notamment par la mise en place de haies, bordures ou engagement écrit du voisin. Les organismes certificateurs veillent à l'application du cahier des charges par la mise en place d'analyses de risques. La séparation des parcelles peut se faire par la mise en place d'une haie, d'une clôture ou par un fossé ; ce sera à l'organisme certificateur de faire apparaître l'existence de « zones à risque » selon les cas. Dans la pratique, les risques de contamination varient fortement d'un agriculteur à un autre et le risque est plus important dans les régions céréalières dépourvues de haies. Dans les secteurs où le parcellaire est morcelé, comme chez Joël Auger, céréalier à Marsauceux en Eure-et-Loire, la mise en place de haies est très difficile en termes de temps et économiquement. Dans ce cas notamment, les bonnes relations avec le voisinage sont indispensables pour éviter les risques de contamination par des débordements d'engrais chimiques ou la volatilisation de produits phytosanitaires. Pour contourner la lourdeur d'une plantation de haies, Eric Gobard, céréalier à Aulnoy en Seine-et-Marne, s'est inspiré des pratiques en Angleterre en mettant en place des haies mobiles, formées par la végétation d'un semis de chicorée et d'un peu de trèfle, luzerne ou graminées. Broyées en sortie hiver, elles peuvent être déplacées d'une année sur l'autre. Elles ont aussi l'avantage d'abriter la faune auxiliaire. L'utilisation de bandes enherbées est aussi largement répandue, comme en témoigne François Soulard, auditeur et chargé d'affaires chez Aclave-Certipaq.
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Régis de Martrin, en Haute-Garonne : Transformer, pour assurer le revenu
Jean-Martial POUPEAU, AuteurEn bio depuis 20 ans, Régis de Martrin cultive 117 ha de terres hétérogènes à faible potentiel : 73 ha de sols en « boulbènes », limono-sableux, caillouteux et à caractère hydromorphe, ainsi que 44 ha de sols argilo-calcaires sur un terrain pentu. La mise en place d'une rotation type est difficile en raison de cette hétérogénéité. Régis a donc plusieurs astuces permettant de viabiliser son exploitation : - Associer le blé et la féverole pour limiter lapport dengrais organiques ; - Mettre en place une succession luzerne-blé-lin pour favoriser un sol propre et un taux de reliquats azotés élevé, et donc un meilleur rendement ; - Transformer sur lexploitation, du blé en farine et du pois vert en pois cassé. La farine étant vendue aux boulangeries, les variétés de blé (Florence-Aurore et Izalco CS) sont choisies en fonction de leur qualité boulangère. La transformation en farine permet de valoriser trois fois plus le quintal de blé. Concernant le pois vert, il est dépelliculé pour être transformé en pois cassé, puis il est expédié à la société Alliance Seeds pour un passage au trieur optique. Il est ensuite livré à une PME locale et vendu sous la marque Karine & Jeff. La valorisation par la vente de pois cassé est de trois à quatre fois supérieure. Régis a aussi implanté 2 ha dhélichryse qui seront vendus pour produire de lhuile essentielle.
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Rendez-vous Tech & Bio à Aiserey : Transferts réussis des savoir-faire bio ; Marché des grandes cultures : Gérer le flux des conversions
Jean-Martial POUPEAU, AuteurEnviron 1000 visiteurs se sont rendus, le 27 mai 2016, au rendez-vous Tech & Bio du Grand Est, à Aiserey, en Côte-d'Or, organisé par les Chambres d'agriculture de Bourgogne-Franche-Comté et leurs partenaires. Cette édition des rendez-vous Tech & Bio, qui a réuni étudiants, élus, conseillers, agriculteurs, bio et conventionnels, s'est tenue sur une plateforme d'essais mise en place il y a trois ans, qui compare notamment six rotations céréalières avec ou sans luzerne. Dans cet article, Jean-Marie Pautard, président de la Cocebi, et Jérôme Fillon, responsable technico-commercial à Centre Bio, apportent leurs analyses sur le marché des grandes cultures bio, notamment dans le contexte actuel de fortes conversions.
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Rendez-vous Tech&Bio en Ile-de-France : La bio se répand autour de Paris
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLa première édition francilienne de Tech&Bio, organisée par la Chambre dAgriculture dIle-de-France, sest déroulée le 20 juin 2018, dans lEssonne. Elle a été placée sous le signe des grandes cultures et de la diversification, et a attiré 1000 visiteurs et 70 exposants. Ce salon a été loccasion de parler des betteraves bio qui sont cultivées pour la première fois à grande échelle en Ile-de-France et Centre (2 000 ha) sous linitiative de Cristal Union. Henry de Balathier (ingénieur régional de lInstitut technique de la betterave) précise que les interrogations concernant litinéraire technique de la betterave bio sont encore nombreuses. Le prix dachat au producteur est fixé à 76 /t pour des betteraves à 16 % de sucre et le calendrier darrachage est prévu tôt (fin septembre à début octobre) pour des questions dorganisation et de traçabilité. Les cultures légumières ont également été abordées lors de ce salon avec la présence dun acteur majeur de la restauration collective (Sodexo), d'une coopérative et d'une association de producteurs (Coop Bio dIle-de-France, Nous Paysans Bio), d'un industriel (Daucy) et d'un agriculteur bio (Emmanuel Quillou). Tous ces intervenants confirment une forte hausse de la demande en légumes bio qui émane principalement de la restauration collective, des magasins spécialisés bio et de la grande distribution. Ces cultures légumières séduisent également les producteurs puisquelles offrent des possibilités de diversification et des marges brutes élevées. Néanmoins, la technicité requise est très élevée, notamment en matière de maîtrise des adventices qui nécessite un matériel performant et une forte réactivité. De plus, lobtention de contrats est souvent conditionnée (planification des mises en culture et des récoltes, suivi technique), ce qui ne convient pas forcément à tous les agriculteurs.
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René Batiot, à Simorre dans le Gers : "Une remise en cause permanente"
Jean-Martial POUPEAU, AuteurRené Batiot est céréalier, en bio depuis son installation en 1976, à Simorre, dans le Gers. Il est une figure emblématique de la bio dans ce département, à limage de son père, en bio dès 1964. Cet article présente les techniques culturales de cet agriculteur, notamment la pratique du labour profond précoce et de la rotation courte, mais aussi les techniques de semis, décimage et de désherbage.
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Rotation courte, irrigation et achats extérieurs : Au service de la rentabilité économique
Jean-Martial POUPEAU, AuteurJean-Pierre Coulon et Johan Lejeau sont associés sur le Gaec de la Vergnaie, dans le sud de la Vendée. Leur objectif, sur cette exploitation de grandes cultures de 187 ha, est d'atteindre un produit brut d'au moins 2 000 euros/ha, et ce afin de couvrir des charges de structure importantes et de faire vivre les deux associés. Ce choix se concrétise sur les terres, certifiées bio depuis 1999 et 2000 ou actuellement en conversion (40 ha), par la mise en place de rotations courtes avec des cultures dégageant une forte marge, par le recours quasiment systématique à l'irrigation, et par l'achat d'intrants extérieurs, notamment pour la fertilisation (engrais du commerce, fientes de poules et eaux de lagunage d'élevages voisins, fumier de bovins dans le cadre d'un échange paille/fumier). Les stratégies de désherbage mécanique, importantes sur le Gaec, sont décrites pour les principales cultures mises en place : blé, maïs et haricot.
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Rotations et élevage dans l'Oise : Tendre vers l'autonomie
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLe GAEC Ortegat, situé dans l'Oise, vise à l'autonomie, en particulier azotée. Entièrement en AB depuis 2011, avec un volet vente directe important, il compte pour trois associés 210 hectares, dont 35 ha de prairies permanentes sur terres non-labourables, 15 ha de prairies à flore variée, 15 ha en luzerne-dactyle et le reste en grandes cultures, avec notamment céréales, protéagineux, maïs ou encore pommes de terre. L'accent est donné à l'agronomie, avec deux rotations, selon la nature des sols : l'une sur limons intégrant successivement deux cultures d'hiver et deux de printemps, et la seconde, sur les argiles à silex, alternant 4 ans de prairies temporaires et 4 ans de céréales. L'élevage (un troupeau de 40 vaches charolaises) est vu comme un complément indispensable, permettant de valoriser certaines ressources, mais aussi comme source de matière azotée. La recherche de l'autonomie en fertilisation se fait aussi par l'intégration à divers niveaux de légumineuses dans les rotations, comme le montre le semis de trèfle blanc nain sous couvert de céréales au printemps sur 40 à 50 ha par an.
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Rotations : Plus courtes, plus rentables ?
De nombreux céréaliers bio optent pour des rotations courtes, à priori plus risquées au niveau agronomique, pour privilégier les cultures les plus rentables et ainsi la viabilité économique des systèmes. L'auteur présente différents témoignages d'agriculteurs bio dans ce cas (rotation maïs-soja-blé, blé-soja, rotation courte avec des cultures de printemps uniquement ). La lutte contre les mauvaises herbes se fait alors par le labour, le binage systématique
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S'adapter au changement climatique : Le trèfle fraise, alternative au trèfle blanc ?
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLe semencier Semences de Provence propose aux agriculteurs des semences de mélanges fourragers. Ceux-ci comptent notamment des espèces naturellement présentes dans le bassin méditerranéen, constituant ainsi des mélanges adaptés aux conditions pédoclimatiques du Sud de la France. Parmi les espèces concernées, on trouve le trèfle fraise. Cette espèce proche du trèfle blanc résiste mieux aux conditions séchantes du Sud que son cousin.
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Salon Les Culturales : « Dépasser les peurs de la conversion »
Jean-Martial POUPEAU, AuteurFrançois Mellon est céréalier bio dans l'Oise. Ses 140 ha, d'abord conventionnels, ont été convertis progressivement à l'agriculture biologique, entre 2000 et 2011. Dans ce témoignage, apporté lors de la conférence « Agronomie et technicité : les clés pour réussir en bio ? », tenue au salon Les Culturales, il parle des craintes qu'il a dû affronter lors de la conversion, et de la façon dont il les a surmontées. Son système fonctionne aujourd'hui autour d'une rotation de sept ans, luzerne en tête, et intégrant une culture innovante : un mélange lentilles-caméline.
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Salon Tech&Bio 2011 : Matériel : toujours des améliorations
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLors du salon Tech&Bio, qui a eu lieu, les 7 et 8 septembre 2011, à Bourg-lès-Valence, dans la Drôme, de nombreuses techniques alternatives ont été présentées et dans tous les secteurs de production. Le salon a été l'occasion d'assister à de nombreuses démonstrations en plein champ et de voir des constructeurs nationaux, mais aussi internationaux. En grandes cultures, les démonstrations étaient tournées uniquement sur le désherbage mécanique et six outils étaient présentés (herse étrille, houe rotative, bineuse). On peut noter la progression de l'utilisation du guidage par GPS. En élevage, du matériel d'épandage et plusieurs outils d'entretien mécanique des prairies et de sur-semis ont été présentés, ce qui correspond aux attentes et demandes d'éleveurs qui portent un soin de plus en plus attentif à l'entretien de leurs prairies. En viticulture, en arboriculture et en maraîchage, les matériels présentés étaient en cohérence avec la problématique des producteurs : l'entretien entre ou sur le rang. En maraîchage, des matériels d'épandage de fertilisants organiques plus maniables et permettant une meilleure répartition des fertilisants sur la planche ont également été présentés. Enfin, en plantes à parfum, aromatiques et médicinales, deux outils innovants se sont démarqués : un prototype de bineuse « intégrale » et l'Actiflex de la société Actisol, outil de reprise de planche.
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Salon Tech&Bio en pleine Beauce : La bio s'enracine en région Centre
Jean-Martial POUPEAU, AuteurRetour sur la journée Tech&Bio du 12 avril 2018 en Eure-et-Loir, qui a accueilli un public nombreux et varié à la ferme du Lycée Agricole de Chartres, qui cultive 40 hectares en bio. Larticle aborde le thème du blé bio et propose deux courtes interviews dun agriculteur conventionnel et détudiants en agriculture. Il existe un frein culturel fort au passage en bio. Le "salissement" des parcelles constitue le point de réticence majeur à la conversion en bio. Or, loffre de blé bio français est actuellement insuffisante pour couvrir les besoins en meunerie. La meunerie Moulins du Brasseuil, située dans les Yvelines, a pour objectif de se fournir à 100 % en blé bio et français, dune part car cela devient du point de vue technico-économique plus réalisable (réduction des écarts de prix par rapport à limportation et mobilisation technique de la filière), dautre part car il existe une vraie demande des consommateurs. Les aspects techniques de la culture céréalière bio sont abordés : la gestion des adventices (rotations-introduction de cultures de printemps) et les risques de carences en phosphore et soufre en bio, à compenser par les fertilisations (kiésérite, patenkali) et la mobilisation des ressources du sol.
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SARL du Mail dans le Gers : Une ETA 100 % bio
Jean-Martial POUPEAU, AuteurResponsable d'une exploitation de grandes cultures et de viticulture biologique de 600 ha, dans le Gers, Nicolas Meliet est également co-gérant de la SARL du Mail. Celle-ci est spécialisée dans le travail à façon en agriculture biologique et intervient dans le Gers, le Lot-et-Garonne et les Landes. Les 14 clients, tous en bio, et qui représentent environ 700 ha, sont généralement des doubles-actifs ou des propriétaires qui ont fait le choix de laisser la gestion de leurs terres entre les mains de la SARL du Mail. Les prestations de services vont, au champ, du semis à la récolte, mais peuvent aussi concerner le choix de l'assolement, la commercialisation des produits ou encore la déclaration Pac. Pour faciliter ce lourd travail, une seule culture par site et par an est implantée (blé ou soja le plus souvent). L'important parc matériel devrait évoluer vers plus de technologies, avec l'investissement dans des bineuses à caméra. L'objectif : travailler vite et bien. Ce modèle ne plaît pas à tous les acteurs de l'agriculture bio, mais pour Nicolas Meliet, la création d'emplois est un bon argument, avec 2 co-gérants et 8 salariés pour 1 300 hectares travaillés.
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Le sarrasin en Bretagne : Une niche pour les terres acides
Le sarrasin a différents facteurs limitants (coups de chaud, sécheresse, brouillard ) mais on qualifie souvent cette culture de plante de rustique en raison de ses faibles exigences en éléments fertilisants et de l'absence de maladies. Cette culture bénéficie actuellement de débouchés en hausse et peut se révéler très intéressante pour les terres pauvres et acides. Cet article fait le point sur les lieux de production de cette culture et les données techniques (conditions de réussite, rendements, durée du cycle, compétition avec les adventices ).
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Satisfaire la demande de muscadet bio : Les clés de réussite d'une conversion
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLes vins blancs secs conventionnels du Muscadet connaissent depuis quelques années une baisse des ventes. A l'inverse, la demande en vin biologique augmente, et ne peut être honorée. Lors d'une demi-journée d'information en octobre 2010, le GAB (Groupement des agriculteurs biologiques) de Loire-Atlantique a rappelé les principales clés de réussite. Le système de production doit tout d'abord être complètement repensé : en bio, on anticipe les problèmes... La maîtrise des maladies est la plus grosse contrainte, surtout avec le climat humide de la région nantaise. Le cuivre, quasi indispensable, doit être appliqué régulièrement, sous sa forme la plus adaptée à la pluviométrie, et correctement dosé. Concernant le ver de la grappe, il peut être maîtrisé grâce à la lutte biologique. Quant au travail du sol, il est très fréquent, pour limiter l'enherbement inter rang et la concurrence pour l'eau et les éléments nutritifs. Les rendements en bio reflètent beaucoup plus la qualité du terrain qu'en conventionnel. Ils sont également très irréguliers, ce qui pose des problèmes en termes de planification de la commercialisation. Il est rappelé que le passage en bio nécessite un réel changement dans le raisonnement de la production et de la commercialisation (nécessité de réaliser au moins un quart de ses ventes en circuits courts). La conversion en bio peut se faire progressivement, la mixité étant prévue dans la réglementation.
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Scic Graines équitables, dans l'Aude : A la reconquête des friches viticoles
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLa SCIC Graines équitables a été créée en 2014, avec pour objectif de produire des graines à germer sur danciennes friches viticoles dans lAude et lHérault sur environ 1500 ha. Son principal client est Germline, qui commercialise essentiellement en magasin bio, pour des graines de luzerne, blé tendre, moutarde blanche, orge, avoine et lentilles. Après récolte, les lots de graines à germer sont triés, stockés et analysés chez un prestataire. Le prix net perçu par lagriculteur est intéressant si le rendement suit. La luzerne est semée sous couvert de blé. Après récolte du blé, les céréaliers laissent la luzerne se développer tout lhiver. Au printemps, la première coupe de luzerne est valorisée en fourrage auprès déleveurs grâce à une bourse de fourrages régionale. Après la première coupe, une récolte de graines est effectuée fin juillet. Il est prévu de faire se succéder blé et luzerne un an sur deux. Par solidarité, plusieurs membres de la SCIC mettent également leurs parcelles à disposition déleveurs de moutons locaux, notamment lautomne lorsque les luzernières sont vigoureuses. Les ovins permettraient aussi déliminer les repousses de folle-avoine et la cuscute. Par ailleurs, en plus des graines à germer, les adhérents de la SCIC produisent des semences pour couverts végétaux, pour la viticulture et pour l'élevage.
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Sélection variétale de blé tendre : Deux variétés bientôt au catalogue français
Jean-Martial POUPEAU, AuteurTestées pour la première fois en conditions de production biologique, deux variétés de blé tendre, Hendrix et Skerzzo, sont en cours d'inscription au catalogue français, ouvrant la voie à leur commercialisation pour les semis 2012. Obtenues grâce à un travail collectif entre l'Inra et le réseau de criblage variétal de céréales en bio animé par l'Itab, ces deux variétés ont une productivité supérieure à celle des témoins Renan et Saturnus, tout en étant panifiables à de faibles taux de protéines. Variétés d'hiver, elles offrent une bonne résistance au piétin-verse et aux maladies du feuillage. Toutefois, ces deux variétés ont un pouvoir couvrant limité et c'est pourquoi l'Inra poursuit son travail de sélection de variétés encore mieux adaptées à la bio.
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Sélection variétale de blé tendre : Une nouvelle lignée prometteuse
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLe programme de création variétale "blés tendres rustiques", mené par l'Inra depuis la fin des années 60, a déjà permis de créer la variété Renan, emblématique du bio. Une nouvelle lignée de blé tendre (CF99102) vient d'être mise au point par une équipe de l'Inra du Rheu, près de Rennes. Elle a été sélectionnée à partir de croisements et multiplications de lignées pures conservées à l'Inra, puis de tests des lignées les plus prometteuses chez des agriculteurs bio. Ses qualités pour l'agriculture biologique et les conduites de cultures économes en intrants sont diverses avec notamment 10 à 15% de rendement en plus par rapport à Renan, un bon compromis entre rendement, pouvoir couvrant à l'épiaison et qualité, une bonne panification et une résistance à la fusariose. Elle a ainsi été déposée pour inscription au catalogue français, mais ne pourra certainement être acceptée que si une procédure d'inscription avec des critères spécifiques pour l'AB vient à voir le jour.
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Semis direct sous couvert : Une quête du Graal semée d'embûches
Jean-Martial POUPEAU, Auteur ; Stéphanie CAMAZON, AuteurL'amélioration de la structure du sol et les économies de carburant sont au cur des préoccupations des six cultivateurs qui témoignent. L'un d'entre eux utilise un semoir Eco-Dyn pour déchaumer et semer une moutarde après triticale (pailles enlevées) en un seul passage, puis semer au combiné herse rotative-EcoDyn de la féverole dans ce couvert en novembre. Les résultats sont très variables selon les années et dépendent de la densité de moutarde qui doit être importante pour étouffer les adventices. Des essais de triticale sous couvert de trèfle blanc, et de soja sous couvert de seigle ont échoué en raison de mauvaises conditions d'implantation et des bourrages provoqués par le seigle. Un producteur de la Somme utilise un couvert permanent de trèfle blanc nain (variété Haïfa) + caméline pour y semer du triticale, qui bénéficie d'un fort reliquat azoté. Les repousses de trèfle blanc sont peu concurrentielles, ce qui n'est pas le cas des repousses de luzerne qui nécessitent deux passages supplémentaires d'Eco-Dyn en déchaumage avant de semer la céréale. Un céréalier du Gers implante systématiquement un couvert végétal après chaque récolte. Il sème avec un Gaspardo directa, parfois directement dans les couverts complexes de 2 à 7 espèces avec un rouleau hacheur à l'avant du tracteur. Bien que ces techniques soient économes et peuvent procurer de bons rendements, deux producteurs envisagent de revenir au labour occasionnel afin de limiter la pression des graminées.
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Semis de légumineuses sous couvert : Une technique innovante testée en Picardie
Jean-Martial POUPEAU, AuteurDes céréaliers picards testent la technique du semis sous couvert de légumineuses, sur conseil de la Chambre d'Agriculture de l'Oise. Mis en place pour assurer l'alimentation azotée des cultures, les essais précédents sur les intercultures d'automne, peu concluants, ont cédé la place au semis de légumineuses sous couvert de céréales (blé, triticale, épeautre). Plusieurs espèces de légumineuses ont été testées. C'est le trèfle blanc qui est le plus adapté par sa couverture du sol sans être trop invasif, son bon rendement en biomasse et ses fournitures azotées élevées. L'effet observé a été une augmentation du rendement des céréales allant de 10 à 30 qx par ha et un salissement limité dû à la bonne couverture du sol par le trèfle. Cette réussite dépend des conditions de sols et de climat pour une bonne levée du trèfle. D'autres essais sont en cours avec du maïs-grain. Un encadré donne l'exemple d'un agriculteur de l'Oise pratiquant le semis de trèfle sous couvert de céréales.
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Simplifier ou diversifier l'assolement : Un choix stratégique
Jean-Martial POUPEAU, AuteurEn systèmes de grandes cultures biologiques, la question de l'assolement est primordiale. L'agriculteur doit réfléchir aux espèces qu'il souhaite implanter, à leur place dans la rotation, etc., en prenant en compte les aspects agronomiques et économiques. Dans cet article, deux grands mouvements sont présentés, appuyés par des témoignages d'agriculteurs : la diversification ou, à l'inverse, la simplification de l'assolement. La diversification, en espaçant les délais de retour des cultures, facilite la gestion des adventices, maladies et ravageurs. Les besoins différents des plantes permettent également de limiter les recours aux engrais. D'un point de vue économique, la diversité des productions permet de sécuriser le système. Toutefois, cela nécessite des capacités de stockage diversifiées et implique moins de périodes creuses sur l'année, les différents semis et récoltes s'enchaînant. Pour les agriculteurs ayant fait le choix de la simplification, les motivations sont d'ordre organisationnel (engagement sur d'autres ateliers ou à l'extérieur de l'exploitation) et/ou économique (espèces à plus forte marge privilégiées). Pour eux, à terme, la simplification d'un assolement pourrait impliquer des difficultés agronomiques, notamment pour ceux ayant supprimé la luzerne (ou autre légumineuse) dans la rotation.
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Soja bio : le défi d'une production française ?
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLa fin de la dérogation autorisant l'utilisation de 5 % d'aliments non biologiques dans la ration des monogastriques prévue pour 2012 offre une opportunité historique pour développer la production de soja bio en France. Le soja est une des rares sources de protéines naturellement équilibrée en acides aminées et autorisée en bio. En 2008, cette production couvrait 4460 ha, concentrés dans le Sud-Ouest, et 70 % des volumes produits sont destinés à l'alimentation humaine. Le potentiel de progression des surfaces se trouve plutôt chez les bio en conversion, mais la mauvaise valorisation de sa production pour l'alimentation animale risque de freiner son développement. La culture de soja dans la moitié nord de la France semble également possible, grâce aux variétés très précoces (triples zéros 000). La difficulté majeure de cet oléagineux reste la gestion des adventices. Au niveau institutionnel, les initiatives se mobilisent pour mieux observer le comportement de la plante dans les zones concernées, et pour multiplier les surfaces d'expérimentation et de production.
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Soja dans du blé de printemps : "un demi-échec"
Jean-Martial POUPEAU, AuteurEn 2016, le GAEC bio de Neuvelle, en Côte-d'Or, a expérimenté le semis de soja dans du blé de printemps. L'objectif était d'effectuer une récolte et demie dans la même année, soit 25 q/ha de soja, comme en culture pure, auxquels s'ajouterait une demi-récolte de blé. Frédéric Rossignol présente l'itinéraire technique de l'essai (variétés, dates, doses et écartements de semis...), en indiquant la difficulté de semer le soja exactement au milieu des rangs de blé, même avec un guidage par RTK du semoir semi-porté. Normalement, la récolte du blé se fait en premier, mais, suite aux aléas climatiques de l'année (printemps humide et froid), le soja a dépassé le blé. Ils ont pu être récoltés simultanément à la mi-septembre, avec un rendement global de 25 q/ha, composé à 80 % de soja et 20 % de blé.
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Sols vivants : Viser lautonomie en fertilisation
Jean-Martial POUPEAU, AuteurCertains céréaliers bio ont pour volonté dassurer la fertilité de leurs sols sans intrants extérieurs. Pour cela, ils mobilisent différents leviers : restituer les légumineuses fourragères au sol, maximiser le rôle des couverts, utiliser du compost produit sur la ferme Cet article revient sur les pratiques de quatre producteurs bio. Armand Gois est céréalier sur 321 ha, dans lYonne. Il implante une luzerne (en association avec du trèfle violet et du trèfle blanc) en tête de rotation, pour deux ans, et restitue lintégralité de cette culture au sol. Ceci lui permet de ne pas utiliser de fertilisant dans la rotation, à lexception dun apport de compost de déchets verts. Samuel Savaton est installé sur une ferme en polyculture-élevage, en Indre-et-Loire, et travaille des terres à façon (en bio). Ses parcelles sont à la troisième répétition du cycle maïs-tournesol-avoine, pois dhiver-blé et pois dhiver, et ce, sans avoir apporté de fertilisants extérieurs. La fertilisation repose uniquement sur les cultures de pois et sur linsertion dun mélange vesce-avoine détruit avant le maïs. Romain Lhopiteau est céréalier en Eure-et-Loir. Pour gérer la fertilité de ses parcelles non irriguées, il implante de la luzerne quil vend à des éleveurs en échange de fumier. Il réalise ensuite son propre compost à partir de ce fumier et de déchets verts. Toutes les cultures, exceptés les protéagineux, en reçoivent 8 à 20 t/ha. Enfin, Bertrand Gautron est polyculteur-éleveur en Loire-Atlantique. Il est en bio depuis 25 ans. Les apports réguliers de matières organiques, la mise en place de couverts et un assolement diversifié sont pour lui les clés pour obtenir un sol vivant. Il épand, une année sur deux, 500 t de fumier de bovins issu de son cheptel. Il arrive ainsi à maintenir la fertilité de ses sols, voire à laméliorer.
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Sorgho : L'atout anti-sécheresse
Encore peu répandu en AB, le sorgho présente de nombreux atouts et peut constituer une alternative au maïs et au soja dans les zones séchantes. L'intérêt du sorgho tient tout d'abord à son exceptionnelle résistance à la sécheresse. Il est aussi plus rustique que le maïs (besoins similaires au maïs en éléments minéraux mais avec un système racinaire plus dense et plus puissant qui lui permet de mieux exploiter l'eau et les ressources du sol). Il s'avère également moins sensible aux ravageurs et son coût de production est nettement plus bas. Néanmoins, son aire de culture est limitée en raison de ses exigences thermiques élevées, mais aussi par une réputation de mauvais précédent à céréales. Il est préférable de lui faire succéder une légumineuse. C'est une plante sensible aux adventices, cependant leur maîtrise est possible (rotation adaptée, faux semis, herse étrille, binage ). Concernant les débouchés, la graine de sorgho commence à intéresser les transformateurs tels que les fabricants d'aliments du bétail bio. Le sorgho peut aussi être utilisé en fourrage, notamment en ensilage.
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Spécial Tech & bio : Les coopératives de producteurs tiennent le même langage
Présents dans deux forums sur le salon Tech & Bio, l'un sur les grandes cultures et l'autre sur les PPAM, deux présidents de coopératives de producteurs ont tenu, sur des problématiques différentes, un même langage : les coopératives bio peuvent apporter beaucoup aux producteurs. A condition que ceux-ci s'impliquent davantage.
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Le stockage des grains : Une assurance qualité
Jean-Martial POUPEAU, AuteurAfin d'accompagner les céréaliers qui doivent faire face à des exigences de qualité croissantes et aux contraintes logistiques qu'engendrent les récoltes, des systèmes alliant stockage, nettoyage et manutention des grains se développent. Marc Pousin, polyculteur-éleveur bio dans les Deux-Sèvres, a investi, en 2015, dans un tel système, qu'il décrit dans cet article. Si l'essentiel de la production est destinée aujourd'hui à nourrir les vaches, brebis, et surtout les volailles de l'exploitation, l'agriculteur souhaite se lancer, à l'avenir, dans la production de semences fermières.
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Stratégie de rotations : Après une luzerne, l'intérêt du blé d'hiver remis en cause
Jean-Martial POUPEAU, AuteurMême si la luzerne est un excellent précédent à blé d'hiver et qu'elle est majoritairement utilisée en tant que telle dans les rotations, des essais menés par Arvalis-Institut du Végétal viennent de démontrer que le blé d'hiver n'est pas la culture qui valorise le mieux les fournitures d'azote d'une luzerne. En effet, 70 % de l'azote minéralisé est disponible pendant les 5 à 6 mois qui suivent la destruction de la luzerne alors que le blé d'hiver n'en a besoin qu'à partir du mois de mars. Ainsi, les chercheurs préconisent des cultures à besoins précoces comme le colza, ou une destruction de la luzerne au printemps, avant l'implantation d'une céréale de printemps ou d'un maïs. Ces travaux ouvrent la voie à de nouvelles réflexions sur l'optimisation des successions culturales.
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Thierry Legris, dans les Yvelines : Un assolement en évolution
Jean-Martial POUPEAU, AuteurInstallé dans les Yvelines, Thierry Legris cultive 145 ha. La conversion de l'exploitation à l'agriculture biologique s'est faite progressivement, entre 2001 et 2006. Les premières années, l'agriculteur a conservé une rotation courte, intégrant pour deux tiers des cultures d'hiver et pour un tiers des cultures de printemps. Toutefois, malgré des opérations de désherbage mécanique répétées, la pression des adventices est très vite devenue problématique, notamment avec de fortes présences de folle-avoine, de gaillet et de vulpin. Afin de renverser la tendance, Thierry Legris a apporté plusieurs ajustements à son assolement et à ses pratiques, et ce, de manière la plus adaptée possible aux différents types de sols qui constituent son parcellaire : introduction de la luzerne, semis du blé uniquement derrière des légumineuses (luzerne, lentille, féverole) ou parfois derrière une association pois fourrager-triticale, etc. La présence de maïs dans l'assolement, culture d'été relativement facile à conduire dans les conditions pédoclimatiques de l'exploitation, permet également de lutter contre la folle-avoine en cassant le cycle de l'adventice. Thierry Legris s'est par ailleurs essayé aux techniques culturales simplifiées mais sans succès.
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Transformation en farine : Quelle rentabilité ?
Nombreux sont les producteurs de céréales à s'interroger sur l'opportunité de diversifier leur activité. A ce titre, la transformation en farine peut leur apparaître comme un débouché évident, pouvant notamment permettre de se rapprocher du consommateur. Cependant, bien cerner les coûts est d'autant plus nécessaire (coût de la mouture, des sachets et des étiquettes, du temps de travail, du transport éventuel...) que cette activité exige le respect de contraintes réglementaires et commerciales multiples (vente en petites surfaces alimentaires ou en grande distribution).
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Travail simplifié et couverts broyés et mulchés : « Technique aboutie »
Jean-Martial POUPEAU, AuteurInstallé à Lannes dans le Lot et Garonne, Daniel Ligneau conduit son exploitation de grandes cultures bio en travail simplifié, depuis presque 10 ans. Il décrit son itinéraire technique. Après un mélange céréalier ou méteil, il implante, début octobre, un couvert (féverole/avoine noire/pois fourrager). Au préalable, un travail superficiel du sol est effectué, via quelques passages de déchaumeur ou cultivateur à pattes doie, et 20 m3/ha de compost de fumier de vaches et poulets sont apportés. En fin dhiver, le couvert est broyé et mulché à 5-10 cm afin de fournir de lazote et de la biomasse au sol. Une tonne par hectare dengrais organique est apportée, puis un semis de soja ou de maïs est effectué un mois après le broyage du couvert. Le maïs est irrigué durant lété. Depuis 5 ans, Daniel Ligneau mène des essais de semis direct sous couvert avec du maïs et du soja irrigué. Le couvert est le même, soja et maïs sont implantés avec un semoir Sola Prosem après roulage du couvert, puis les inter-rangs sont roulés à nouveau après semis. La réussite de la technique est inégale et labsence de travail du sol engage le rendement des cultures suivantes. En 2018, le rendement de maïs était de 25 q/ha, contre 50 en travail simplifié. Sur soja, la différence était plus faible avec un rendement de 32 q/ha, contre 36. Daniel Ligneau affirme que les racines dun couvert ne remplaceront jamais le travail du sol.
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Union Bio Semences : Compétences et stockage au top
Jean-Martial POUPEAU, AuteurUnion Bio Semences, marque commerciale Ubios, est lun des principaux opérateurs en production de semences bio de grandes cultures. Cette union de coopératives travaille en collaboration avec 80 agriculteurs-multiplicateurs qui multiplient 60 variétés de 10 espèces sur 2 500 ha. Selon Jean Buet, directeur de Union Bio Semences, être agriculteur-multiplicateur nécessite deux pré-requis : disposer des compétences techniques nécessaires pour mener à bien la production et être en capacité de stocker. Des encarts détaillent les enjeux techniques de la production de semences bio. Concernant les normes qualité pour les semences, Union Bio Semences se positionne au-delà des exigences de la règlementation, notamment pour la pureté spécifique. Jean Buet atteste que la demande en semences bio continue de progresser, seule la production pouvant constituer un facteur limitant. Actuellement, cependant, la production de semences bio de grandes cultures nest pas suffisamment rentable pour une structure dédiée à la bio telle qu'Union Bio Semences qui ne peut pas réaliser d'économies d'échelle sur ses installations. Par ailleurs, selon Jean Buet, lexistence des dérogations ne joue pas en faveur de la bio car certains distributeurs mettent en avant des semences non traitées alors que des équivalents existent en bio.
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Vague de conversions en Bourgogne-Franche-Comté : "Partir sur de bonnes bases"
Jean-Martial POUPEAU, AuteurAvec 230 agriculteurs et 20 000 hectares supplémentaires en bio par rapport à 2015, la région Bourgogne-Franche-Comté a connu, en 2016, une vague importante de conversions, comme partout en France. Dans la région, cela concerne notamment les grandes cultures. Dans cet interview, Pierre Robin, conseiller à la Chambre d'agriculture de Côte-d'Or, apporte son point de vue sur ce contexte : - profils des agriculteurs en conversion ; - leviers techniques qu'ils seront amenés à mobiliser, notamment pour la gestion des adventices ; - etc.