Détail de l'auteur
Auteur Jean-Martial POUPEAU |
Documents disponibles écrits par cet auteur (210)
Ajouter à la sélection Affiner la recherche
Colloque Changements climatiques à Blois : Comment s'adapter aux aléas du climat ? ; Évolution du climat : Ajuster les conseils sur le terrain
Jean-Martial POUPEAU, AuteurUne centaine de personnes étaient présentes au colloque organisé par Bio Centre, en février 2023, sur les changements climatiques en grandes cultures bio, sur leurs impacts et sur les adaptations et atténuations possibles. Le premier levier agricole est d'avoir un sol qui fonctionne bien, notamment au niveau de sa capacité de rétention deau. Outre la limitation des labours, la généralisation des couverts est un autre levier important. Lagroforesterie est également un moyen de sadapter. François Marchand, céréalier bio en Meuse depuis 2013 sur 172 ha, pratique lintensification végétale avec le trèfle violet et recourt le moins possible à la charrue pour augmenter la teneur en matière organique de ses sols. Cette technique lui permet de capitaliser non seulement lazote et la potasse, mais aussi la biomasse microbienne du sol et de gagner ainsi en porosité pour une meilleure infiltration de leau. Il apporte également du bois broyé. Depuis quelques années, il est amené à semer son trèfle beaucoup plus tôt. Victor Fouchault, en système céréalier-ovin plein air intégral dans le Loir-et-Cher, mise son système sur limplantation dune prairie de 2 ans après 3 années de céréales. Il pratique également le non labour et il note que la structure et la portance de son sol se sont améliorées. Francis Gitton, céréalier bio dans le Cher, pratique également le non labour et implante le blé dans un couvert permanent de luzerne ou de lotier pour garder le sol couvert le plus longtemps possible. Par ailleurs, selon Olivier Chaloche, céréalier bio dans le Loiret, pour réussir un couvert, il faut vraiment le considérer comme une culture à part entière. Eudes Aarnink, d'Isara Conseil, préconise de mélanger les espèces pour les couverts et de ne pas trop les idéaliser non plus. Avec le réchauffement climatique et les bouleversements qui vont de pair, les conseillers sont, eux aussi, amenés à revoir leurs préconisations : test de nouvelles cultures, avancée des dates de semis et de récolte, mise en place de nouvelles variétés, proposition de plusieurs itinéraires techniques avec plusieurs options selon les scénarii météorologiques, panachage des dates de semis pour limiter les risques, anticipation des façons culturales
Dominique Jacquin, dans l'Yonne : Lexpérience au service de la sérénité
Jean-Martial POUPEAU, AuteurDans lYonne, Dominique Jacquin, céréalier bio depuis près de 25 ans, se passionne pour lagronomie. Cela lui a inspiré le système en place depuis une quinzaine dannées : jachères azotées en tête de rotation (mélange de luzerne et sainfoin ou de trèfle violet et luzerne) qui seront broyées 3 à 4 fois et qui permettent de maîtriser les adventices et dapporter lazote aux cultures suivantes (tout est restitué au sol), suivies par un cycle de cinq ans de cultures. En sols limoneux et argilo-calcaires, ce cycle est composé dun blé dhiver, dune céréale secondaire (triticale, orge de printemps, avoine ou épeautre), dun tournesol, puis d'un protéagineux et, enfin, d'une avoine ou d'un épeautre. En sols crayeux, la succession diffère : orge dhiver, blé noir, protéagineux, avoine, blé noir. Lagriculteur se passe de tout apport de fertilisant (sauf un peu de patenkali et de kiésérite) du fait de la maximisation des légumineuses. Depuis trois ans, il sème le tournesol en association avec le fenugrec, ce qui lui permet davancer sa date de binage et de mieux maîtriser les adventices. Cette plante ne concurrence pas le tournesol pour leau et semble avoir un effet répulsif sur les corbeaux, les pigeons et les lièvres. Côté adventices, seule la folle-avoine se maintient. Dominique utilise un matériel récent, performant et de dimension importante du fait de son autre activité de prestataire, atout non négligeable pour mener les travaux à temps, dautant plus que les créneaux météo sont plus courts depuis quelques années. Il privilégie le labour peu profond et la bineuse, outil le plus efficace avec des interventions curatives tardives possibles. Dominique est, cependant, préoccupé par lévolution climatique et constate une érosion des rendements depuis 15 ans, surtout pour les protéagineux (chute de presque la moitié ). Les céréales dhiver sont plus régulières, même si les pics de rendement observés il y a 20 ans ne se produisent plus. Il sadapte en recentrant son assolement sur les cultures dhiver depuis quelques années.
Dossier : Diversifier : La stratégie gagnante en grandes cultures
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur ; Jean-Martial POUPEAU, Auteur ; Marion COISNE, Auteur ; ET AL., AuteurLa diversification est dans l'ADN de l'agriculture biologique, que ce soit en productions végétales et/ou animales, ou encore à travers des activités complémentaires, comme l'agrotourisme, l'agrivoltaïsme, etc., à l'échelle de la parcelle et/ou de la ferme, sur une campagne et/ou sur une rotation. Ses bénéfices, notamment pour les systèmes de cultures, sont connus : la diversification participe à la régulation des bioagresseurs (maladies, ravageurs et adventices), permettant ainsi de réduire l'usage des produits phytosanitaires (en bio et en conventionnel), fournit des services écosystémiques, et représente un atout indéniable pour la résilience des exploitations, comme en témoigne Jean-Marc Meynard, directeur de recherche émérite à Inrae et président des conseils scientifiques de l'Itab et des Chambres d'agriculture. Toutefois, certaines cultures de diversification, encore peu développées, souffrent d'un manque de références et de recherche à leur égard, et la question des débouchés est encore problématique pour certaines d'entre elles. Dans ce dossier, plusieurs conseillers et producteurs de grandes cultures bio témoignent, reflétant les nombreuses formes de diversification choisies : - en Île-de-France, la diversification prend le pas sur l'hyperspécialisation ; - en Seine-et-Marne, l'EARL La Belle Épine a fait le choix de la diversification (maraîchage, apiculture et travail à façon) pour améliorer le revenu global de l'entreprise et, ainsi, installer le fils du couple d'exploitants ; - dans le Vaucluse, Guillaume Guieu a fait le choix de la culture de chanvre à CBD ; - en Limousin, Nouvelle-Aquitaine et Occitanie, la filière moutarde biologique est en plein essor, sous l'impulsion du transformateur Delouis qui souhaite la relocaliser.
Dossier : Luzerne : La reine des légumineuses cumule les atouts
Jean-Martial POUPEAU, AuteurGrâce à ses atouts agronomiques, économiques et écologiques, et à sa capacité à faire face au réchauffement climatique, la luzerne est peu à peu devenue incontournable sur les exploitations biologiques. Comme en témoignent les différents articles de ce dossier, elle peut être valorisée de multiples façons : en ensilage, en enrubannage, en foin ou en déshydratée pour l'alimentation animale, mais aussi en multiplication de semences ou encore comme fertilisant. Dans une interview, Éric Masset et Yann Martinet, respectivement président et directeur de la Coopération Agricole - Luzerne de France, font le point sur les spécificités de cette culture et sur sa filière. En 2022, en France, elle était cultivée sur 70 000 ha, dont 15 % en bio (contre 10 % de bio en 2019). Aujourd'hui, l'un des principaux défis des producteurs est de faire face aux baisses de rendement imputables aux sécheresses récurrentes. Côté déshydratation, les acteurs de la filière se réjouissent de la diminution drastique du recours aux énergies fossiles (réduction de 90 % des émissions de gaz à effet de serre par tonne de luzerne déshydratée entre 2005 et 2022). Dans un deuxième article, plusieurs semenciers (Cerience, Lidea, Bosc Izarn et Barenbrug) font le point sur leurs offres variétales et leurs stratégies pour répondre au mieux aux besoins des agriculteurs. Les trois derniers articles donnent la parole aux producteurs : - Dans la Sarthe, 10 éleveurs de ruminants et 6 céréaliers forment le GIEE "Promouvoir des échanges commerciaux bio locaux de protéines en Sarthe" ; - En Loire-Atlantique, depuis 2022, Didier Barbarit, de la ferme de Népri, fertilise ses terres avec de la luzerne ensilée ; - En Seine-et-Marne, David Roger, céréalier, a fait le choix de la jachère azotée à base de luzerne.
Grandes cultures dété maïs, soja, tournesol, sorgho, blé noir : Quelle offre variétale pour 2023 ? ; Variétés de tournesol et de sarrasin en bio : Les valeurs sûres ; Cultures dété : fait marquant pour les semis 2023 : Disponibilité mais tarifs en hausse
Jean-Martial POUPEAU, AuteurCes trois articles portent sur les grandes cultures dété (maïs, soja, tournesol, sorgho, sarrasin ) conduites en agriculture biologique. Le premier concerne le choix variétal : résistance aux maladies, résistance à la sécheresse, vigueur au départ, précocité adaptée au terroir Plusieurs semenciers engagés en bio (Saatbau Linz, RAGT Semences, Limagrain, Lidea et Maïsadour) livrent leurs stratégies pour répondre aux besoins des agriculteurs, notamment en matière de nouvelles variétés et de disponibilité. Le deuxième article est dédié aux essais post-inscription de variétés de tournesol et de sarrasin. Le tournesol, qui est largement cultivé en bio, fait lobjet dune recherche variétale dynamique. Terres Inovia a notamment évalué 18 variétés en 2022. Les recherches sur le sarrasin sont, en revanche, nettement moins développées. Une variété principale est cultivée : Harpe. Le dernier article est consacré à la conjoncture 2023 pour lapprovisionnement en semences de cultures dété, adaptées à la bio. Si, à quelques exceptions près, la disponibilité en semences est assurée pour cette campagne, linquiétude porte plutôt sur les tarifs. Ces derniers ont fortement augmenté. Quatre distributeurs de semences apportent leurs témoignages : Agri Bio Conseil (qui distribue des semences dans lOuest), Eureden (coopérative bretonne incontournable pour la filière sarrasin), AB Développement (dont les clients sont basés dans le Centre-Ouest, lEst, le Limousin et la Bourgogne) et Maison Cholat (en Auvergne-Rhône-Alpes).
Grandes cultures : Lutte contre les dégâts d'oiseaux
Jean-Martial POUPEAU, AuteurEn grandes cultures, les producteurs bio sont souvent démunis face aux dégâts doiseaux (corvidés, pigeons ). Témoignages dagriculteurs, résultats du colloque organisé par Terres Inovia et ses partenaires, le 24 novembre 2022, sur ce sujet et présentation de moyens de lutte se succèdent dans ce dossier. La stratégie gagnante consiste souvent à combiner plusieurs moyens de lutte (canons effaroucheurs, cerfs-volants, épaves avec radio, renards empaillés, épouvantails, canons effaroucheurs pyrooptiques qui combinent sonore et visuel, modification de lassolement, plantes de services, agrainage dissuasif, présence humaine), et ce, de façon aléatoire. En effet, ces espèces sont très intelligentes et shabituent très vite. Selon plusieurs agriculteurs, la présence humaine (en bougeant dans la parcelle de façon à être vu) reste le moyen le plus efficace, en particulier pour les corvidés dont la principale menace reste lhomme, mais cest un moyen chronophage. Les pigeons ont tendance à se sédentariser et sont beaucoup moins craintifs, ce qui accentue le problème. Olivier Chaloche, agriculteur bio dans le Loiret, note toutefois que les corbeaux, en dehors des stades jeunes du maïs où ils sont indésirables, sont utiles à lécosystème car ils consomment des insectes et des taupins.
Loïc Guines, président de lAgence Bio : "Il faut se mobiliser tous azimuts" ; Les Culturales : Crise de la bio : quels atouts pour la surmonter ? ; Productions légumières : Une nécessité : optimiser les ventes ; Prince de Bretagne : "Soutenir les nouveaux bio"
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur ; Jean-Martial POUPEAU, Auteur ; Frédéric RIPOCHE, AuteurFace au contexte de crise que traverse aujourdhui la bio, pour Loïc Guines, président de lAgence BIO, « il faut se mobiliser tous azimuts ». En effet, différents leviers sont mobilisables, mais il faut agir maintenant, face aux grandes difficultés des producteurs et des filières. Ainsi, il est nécessaire de dynamiser fortement la consommation, notamment par plus de communication, la campagne BioRéflexe en cours devant être renforcée et relayée au niveau régional. Il faut aussi un soutien plus affirmé de lÉtat, dautant plus si on veut atteindre lobjectif, à lhorizon 2030, de 21 % de SAU en bio. La loi Egalim est aussi un levier et tout doit être fait pour atteindre les objectifs fixés. Les exportations peuvent aussi offrir des débouchés et ainsi limiter les déclassements de produits bio en conventionnel. Le constat est partagé par nombre dacteurs interviewés ici : la bio présente des atouts à mettre en valeur pour surmonter cette crise, comme ses externalités positives. Sil faut renforcer la communication et, notamment, éduquer les enfants, le cahier des charges doit aussi évoluer pour prendre en compte de nouvelles attentes des consommateurs : bien-être animal, certes, mais aussi équité. Chacun a son rôle à jouer, comme, par exemple, pour les légumes en GMS, promouvoir lorigine France malgré le contexte inflationniste et la baisse de consommation. Il faut aussi optimiser loffre pour assurer une vraie reprise du marché et sappuyer sur certains constats : en grande distribution, les îlots bio bien identifiés sont un plus pour les ventes et le drive reste bien placé pour les produits issus de lAB. A noter que les hausses de prix observées sont plus marquées en conventionnel, ce qui peut être aussi un autre argument en faveur de la bio.
Claude Chabot, dans lIndre : Un pionnier de la bio en phase de transmission
Jean-Martial POUPEAU, AuteurIssu dune lignée dagriculteurs, Claude Chabot sest installé en 1981 sur une première ferme (hors cadre familial). Il a ensuite eu loccasion de reprendre les terres familiales en 2000, et a tout passé en bio lannée suivante (2001). Son exploitation est composée de 46 ha groupés, composés de sols favorables aux grandes cultures et avec une bonne portance (ce qui est un atout pour les passages de désherbage mécanique et de fertilisants au printemps). Dès sa conversion, il a souhaité se diversifier avec un atelier délevage reposant sur 100 brebis berrichones de lIndre. Il a alors développé la vente directe dagneaux en caissettes. Sa gamme de produits commercialisés en direct ou en circuits courts (Amap, épiceries...) comprend aussi des légumes secs et des huiles. La vente directe tous ateliers confondus représente dailleurs une part importante de son chiffre daffaires (30 000 ). En 2021, Claude Chabot a choisi de vendre son troupeau pour se dégager du temps et pour pouvoir se consacrer à la production dhuile. A 65 ans, il souhaite prendre sa retraite dici un ou deux ans, et cherche un repreneur en bio. Il est prêt à aider le porteur ou la porteuse de projet, à transmettre son savoir-faire et à faire le lien avec sa clientèle.
Dossier : Désherbage mécanique : Des outils et stratégies multiples
Jean-Martial POUPEAU, Auteur ; Marion COISNE, AuteurEn cultures bio, la gestion des adventices est un point crucial pour la qualité et les rendements. De nombreux outils existent pour faciliter les travaux de désherbage mécanique pour les agriculteurs, et ainsi leur permettre de gagner en efficacité, en confort et en vitesse de travail. Dans le premier article de ce dossier, Séverine Bourrin, de la FR Cuma de l'Ouest, et Christopher Brachet, de la FD Cuma du Morbihan, font le point sur l'investissement collectif en matériel de désherbage mécanique, sur ses avantages et ses limites, et sur les dernières innovations en matière de matériels mais aussi d'organisation des chantiers. La principale limite en Cuma reste la disponibilité des outils lors des fenêtres météo favorables aux interventions. Depuis 2014, le PCAE (Plan de compétitivité et d'adaptation des exploitations agricoles) peut être mobilisé par les agriculteurs ou les groupements pour obtenir une subvention d'investissement. Dans la suite de ce dossier, plusieurs agriculteurs témoignent et partagent leurs pratiques : Xavier Morineau, dans le Loir-et-Cher, a trois bineuses adaptées à ses différentes cultures ; Joël Auger, en Eure-et-Loir, sème et bine en triple-rangs jumelés et utilise le guidage par GPS et caméra ; l'EARL La Belle Épine, en Seine-et-Marne, utilise le guidage par caméra ; Grégory Moreau, dans l'Yonne, utilise un outil autoguidé mécaniquement ; le Gaec des Vallées, en Loire-Atlantique, délègue une partie des travaux de désherbage mécanique. Autres témoignages dans la Marne : la famille Lambin et Damien Blondel sont parmi les premiers utilisateurs français du robot semeur et bineur FarmDroid FD20, guidé par GPS-RTK, de la société Stecomat. Du côté des légumes et des plantes aromatiques et médicinales, l'une des dernières innovations, venue de chez Kult, est le guidage par caméra colorimétrique, qui permet de reconnaître les lignes de semis ou de plantation. Enfin, depuis août 2022, la société Binnove commercialise des bineuses prévues pour passer en toutes conditions.
Dossier : Produire des potagères porte-graines : Surmonter les obstacles techniques
Marion COISNE, Auteur ; Jean-Martial POUPEAU, AuteurLa production de semences potagères est particulièrement technique, et c'est d'autant plus vrai en agriculture biologique. Ainsi, les agriculteurs multiplicateurs certifiés bio sont encore trop peu nombreux pour répondre à la demande de leurs collègues maraîchers. Comme l'explique Laura Brun, en charge de l'agriculture biologique à la FNAMS (Fédération nationale des agriculteurs multiplicateurs de semences), les principales difficultés techniques se concentrent sur le désherbage, les rotations (avec des temps de retour sur une parcelle relativement longs) et l'irrigation, incontournable pour décrocher un contrat avec un établissement semencier. Dans la suite de ce dossier, plusieurs agriculteurs multiplicateurs de semences bio témoignent sur leurs pratiques : - du chou sous tunnel chez Lucien Laizé, dans le Maine-et-Loire ; - de la carotte de plein champ chez Benoît Guillaumin, en Eure-et-Loir ; - des salades et des tomates sous tunnels chez Pascal Courilleau, dans les Bouches-du-Rhône ; - de la laitue sous tunnel chez Jean-Luc Judan, dans la Drôme. Pour finir, Nicolas Poiré, installé dans la Vienne, présente son exploitation qui, sur une micro-surface d'1,5 ha, lui permet de dégager une forte valeur ajoutée.
Grandes cultures : Fertiliser dans un contexte tendu : S'adapter en privilégiant l'autonomie ; Quelles alternatives en engrais du commerce ? ; Les engrais perlés végétaux : très controversés ; "Mieux intégrer la disponibilité de l'azote pendant la rotation"
Jean-Martial POUPEAU, AuteurCe dossier, consacré à la fertilisation en grandes cultures bio, comporte 4 articles : - Fertiliser dans un contexte tendu : S'adapter en privilégiant l'autonomie : Les fortes tensions sur les volumes et les prix des fertilisants utilisés en grandes cultures bio remettent en cause les pratiques de fertilisation en vigueur. Pour s'adapter, un nombre croissant de praticiens misent sur l'autonomie ; - Fertiliser dans un contexte tendu : Quelles alternatives en engrais du commerce ? ; - Fertiliser dans un contexte tendu : Les engrais perlés végétaux : très controversés : Depuis 2019, un nouveau type de fertilisant a été introduit en France : les EPV - engrais perlés végétaux -, qualifiés par certains de "billes noires". Ils sont sujets à controverse. Qu'en est-il aujourd'hui ? ; - Fertiliser dans un contexte tendu : "Mieux intégrer la disponibilité de l'azote pendant la rotation" : Gilles Salitot, ingénieur méthodes et références en bio à la Chambre d'agriculture de l'Oise, interpelle sur les stratégies à adopter pour adapter la fertilisation au contexte actuel.
Île-de-France : Top départ pour les pâtes à base de blé dur régional !
Jean-Martial POUPEAU, AuteurUne usine de fabrication de pâtes bio, sèches et fraîches, à partir de blé dur cultivé en Île-de-France, a été inaugurée à Villenoy, près de Meaux, en juin 2022. Porté par la société Fraulis, cet établissement sinscrit dans une filière multi-partenariale comprenant des céréaliers, des coopératives et un moulin. La commercialisation des pâtes se fait pour moitié en restauration hors domicile, le reste étant écoulé dans des épiceries et des magasins bio dÎle-de-France. Les membres de cette nouvelle filière équitable ont dû sadapter : sélection de variétés de blé dur pour la région, tri en fonction de la qualité, adaptation de la meunerie aux caractéristiques du blé dur
Journées Bio Cultures de la Cocebi : Des essais variétaux pour répondre aux besoins
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLa coopérative Cocebi a organisé sa journée annuelle Bio Cultures, dans lYonne, le 14 juin 2022. Jusque-là dédiée uniquement aux présentation dessais variétaux, le format de la journée a évolué pour répondre aux attentes des producteurs bio : lévènement a accueilli trois ateliers thématiques, un village dexposants et une présentation de matériels de travail du sol et de désherbage mécanique (ces derniers sont présentés dans un encart). Près de 130 personnes ont participé à cette journée. La plateforme dessais variétaux en céréales de la Cocebi et de ses partenaires a plus particulièrement présenté des variétés modernes en post-inscription, ainsi que des variétés hétérogènes de blé tendre (CCP populations croisées composites). Seize variétés de tournesol ont aussi été testées par Terres Inovia, en partenariat avec LG Semences. Les critères de choix, pour les variétés de tournesol, se basent plutôt sur la productivité, la précocité, la régularité, le profil sanitaire, la vigueur de départ et le profil en acides gras. Dans le cadre dun réseau national dessais conduit par Arvalis, la plateforme XP89 a aussi mené, avec plusieurs partenaires, des essais sur les biostimulants. Ces essais ont débuté en 2021. Aucun gain significatif de rendement na, pour linstant, été observé sur blé.
Matériels vus au salon Tech&Bio Île-de-France : Plein phare sur le désherbage mécanique
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLa seconde édition du Rendez-vous Tech&Bio Île-de-France sest tenue le 17 juin 2022, en Seine-et-Marne. Parmi les matériels présentés, trois dentre eux ont particulièrement retenu lattention des producteurs bio : 1 le robot semeur et bineur FarmDroid FD20, proposé par la société Stecomat, qui est guidé par GPS-RTK et est alimenté par des batteries électriques couplées à des panneaux solaires ; 2 une gamme de bineuses autoguidées mécaniquement, développée par la société Agri-Structures (basée dans lEssonne), qui contient volontairement très peu de technologie pour être facilement autoréparable ; 3 lécimeuse-collectrice, développée par Bouillé Concept (une société créée par un jeune agriculteur) et fabriquée en série (sous licence de production) par la société allemande Zürn, sectionne les adventices au moyen de double-lames à section, et stocke les graines dadventices dans sa trémie à laide de tapis convoyeurs.
Multiplier le tournesol : Rentable mais contraignant
Jean-Martial POUPEAU, AuteurTanguy Nouzille, agriculteur bio installé en Vendée, a cultivé, pour la première fois, en 2021, du tournesol-semence, culture pour laquelle sa coopérative était demandeuse. Le protocole de semis, en 8-2, soit une alternance de huit rangs femelles avec deux rangs mâles, ainsi que l'itinéraire technique mis en place jusqu'à la récolte sont expliqués. Pour assurer la pollinisation, l'obtenteur exige la mise en place de deux ruches par hectare pendant toute la période de floraison. Bien que ce type de culture s'accompagne de fortes contraintes - pollinisation donc, mais aussi épuration (pour assurer la pureté de la semence) -, elle est rentable et permet de diversifier les assolements.
Produire du soja bio partout en France : Un défi à relever en s'adaptant
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLa demande en soja bio produit en France est croissante, aussi bien pour l'alimentation animale qu'humaine. Pour répondre à celle-ci, de nouveaux producteurs implantent du soja dans le bassin traditionnel du Sud-Ouest, mais aussi au-delà. Plus au Nord, la principale contrainte pour la culture de soja est de pouvoir atteindre la somme de températures nécessaire au développement de la culture. En théorie, cela est possible pour certaines variétés (groupes de précovité 000 et 0000), mais il faut le confirmer sur le terrain. Autre point capital pour la réussite du soja : la bonne inoculation des graines, avec des bactéries indispensables à cette culture mais qui ne sont pas présentes naturellement dans les sols européens. Des retours de terrain - techniques et économiques - pour la campagne 2021, de la part d'agriculteurs ou issus d'essais réalisés dans le cadre du projet Cap Protéines notamment, sont présentés pour la Bourgogne, l'Occitanie, le Maine-et-Loire et les Yvelines. L'année 2021, humide au printemps et relativement fraîche en été, n'a pas été favorable à la culture du soja, et les essais se sont poursuivis en 2022.
Rencontres nationales ABC-A : Des pratiques innovantes au service de la vie du sol
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLagriculture biologique de conservation repose sur trois principes : minimisation des perturbations du sol, mise en place de rotations diversifiées et dassociations culturales et, enfin, une couverture du sol la plus permanente possible. Elle regroupe plusieurs techniques : labour agronomique, semis direct sous couvert ou dans les résidus de récolte, scalpage à faible profondeur Cet article permet davoir un retour sur les rencontres nationales ABC et Agronomie de 2022 (témoignages dagriculteurs et dexperts, exemples de réussites et déchecs). Pour réussir, place à lobservation et à lexpérimentation sur des micro-parcelles ! Les fermes en polyculture-élevage ont également des atouts avec limpact positif de la prairie temporaire sur le salissement et la possibilité denrubanner un méteil trop sale pour être récolté en grain.
Rendez-vous Tech&Bio en Centre-Val de Loire : Consolider les acquis et améliorer les pratiques
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLe Rendez-vous Tech&Bio Centre-Val de Loire sest tenu le 24 mai 2022. Il était dédié aux grandes cultures et aux légumes de plein champ et dindustrie biologiques. Il a eu lieu à Rians, dans le Cher, sur les terres de la SCEA de Rechignon. Cette société vient dêtre reprise par un jeune collaborateur. La structure dispose de 290 ha, compte deux associés et emploie quatre salariés. Le domaine a été converti à la bio de 2008 à 2010. Lirrigation est lun des principaux atouts de cette structure (210 ha irrigables), puisquelle a permis dallonger et de diversifier les rotations en intégrant plusieurs cultures de printemps à cycle court (haricot, flageolet et soja). En revanche, la principale préoccupation des associés est la fertilisation : la structure nest pas autonome en azote et en phosphore. Ce Rendez-vous Tech&Bio a aussi été loccasion daborder plusieurs sujets techniques, dont la fertilisation en phosphore. Les phosphates naturels, parfois employés en bio, sont inefficaces sur des sols au pH inférieur à 6. Lune des pistes est lamélioration de la solubilité du phosphore par le biais des racines des plantes. Autre thématique largement abordée : la production de semences bio. Le Centre-Val de Loire est le leader de la multiplication de semences bio. Lun des producteurs, bien connu dans la région, est le Gaec du Coudray, qui apporte des conseils via son expérience. Un focus est également réalisé sur le désherbage des porte-graines de carottes. La FNAMS teste, en effet, deux pratiques innovantes, depuis 2020, pour améliorer la gestion des adventices. Lune dentre elles semble prometteuse : limplantation de plantes de service. Enfin, un encart est réservé à la marque privée « Asperge verte Chambord », et un autre à la relocalisation (en France) de la production de cornichons bio.
Rendez-vous Tech&Bio Ile-de-France : Se rassurer dans un contexte moins porteur ; Marché des grandes cultures bio : "Privilégier les blés de qualité meunière"
Jean-Martial POUPEAU, AuteurCet article revient sur différentes interventions réalisées lors du Rendez-vous Tech & Bio Ile-de-France, le 17 juin 2022, et en particulier sur la conférence concernant la filière céréalière francilienne bio. Cette filière est actuellement confrontée à une baisse du prix du blé meunier bio et à un tassement de la demande. Pour les intervenants, cette situation est conjoncturelle et le contexte reste porteur pour les blés franciliens. Les importations devraient diminuer à lavenir et, par ailleurs, la loi Egalim tire le marché du pain bio, à Paris, grâce à la restauration hors domicile (RHD). Pour les intervenants, les producteurs doivent privilégier les variétés de qualité meunière et toute la filière doit se mobiliser pour fournir des blés à plus forte teneur en protéines pour la RHD. Dautres conférences et ateliers sur les rotations, la gestion des couverts végétaux, la diversification, le maraîchage ont permis des échanges riches. Un seul regret, la moindre fréquentation du salon, liée sans doute à la canicule, au début des moissons et peut-être à un contexte moins porteur en bio.
Semences de tournesol : Une offre variétale en plein essor
Jean-Martial POUPEAU, AuteurDepuis le 1er janvier 2022, le tournesol est passé au statut hors dérogation, c'est-à-dire que les agriculteurs bio ne peuvent plus utiliser de semences conventionnelles non traitées, mais seulement des semences produites en AB. Combinée à une augmentation des surfaces, cette évolution de la réglementation stimule la production de semences de tournesol bio en France. Plusieurs acteurs de la filière témoignent du dynamisme de cette dernière, avec, en 2022, 26 variétés disponibles et, en 2021, 427 hectares de tournesol implantés pour la production de semences. Ces surfaces se concentrent essentiellement dans la Drôme, les Landes et en Vendée. Les variétés destinées à l'agriculture biologique, dominées par des variétés oléiques comme en conventionnel, sont précoces, voire très précoces, et donc adaptées à des semis tardifs.
Thierry et Marie Chable, dans la Sarthe : Les variétés anciennes : du grain au fournil
Jean-Martial POUPEAU, AuteurThierry Chable et son épouse Marie ont repris la ferme familiale, dans la Sarthe, en 1993. Après quatre ans en agriculture conventionnelle, ils ont démarré une conversion progressive à l'agriculture bio. Les 104 hectares de la ferme sont aujourd'hui consacrés aux grandes cultures : luzerne (en tête de rotation), blé, petit et grand épeautres, sarrasin, lentilles, trèfle violet, maïs grain et chanvre. En céréales, seules des variétés anciennes sont cultivées. Plus digestes, elles sont appréciées par la boulangerie à qui est vendue la farine. Dans cet article, le céréalier présente ses pratiques et leurs évolutions : fertilisation limitée, retour du labour mais à 15 cm de profondeur pour le travail du sol, etc.
Triage, séchage et stockage des grains : Entre minutie et pragmatisme ; Triage, séchage et stockage des grains : « Conserver la valeur ajoutée » ; Conservation des grains sous atmosphère enrichie en CO2 : Nox Storage veille au grain
Robin GUILHOU, Auteur ; Jean-Martial POUPEAU, AuteurCes trois articles sont dédiés au triage, au séchage et au stockage des grains en agriculture bio. Les conditions particulièrement humides de lété 2021 ont rendu ces trois étapes essentielles pour valoriser les récoltes à leur juste valeur. Pour optimiser la conservation et la qualité des grains, certains détails font la différence. Le premier article retranscrit ainsi une interview de Jean-Yves Moreau, ingénieur de recherche stockage des grains chez Arvalis Institut du végétal, qui fait un point sur les matériels recommandés et apporte des préconisations. Cette interview est accompagnée dun encart sur le matériel de tri, de séchage et de stockage utilisé par Agrobio Pinault (13 000 t/an) afin de garantir des grains de qualité. Le deuxième article présente le témoignage de Pascal Letort, un céréalier en bio depuis 2010, installé avec sa femme dans le Maine-et-Loire, sur 100 ha de limons argileux humides. Il cultive près de 15 espèces qui sont toutes vendues en direct, après nettoyage et stockage, à des agriculteurs transformateurs. Le troisième et dernier article est consacré à la conservation des grains sous atmosphère enrichie en CO2, et plus particulièrement au système mis en place par la société Nox Storage. Cette dernière propose un conditionnement en big-bags sous atmosphère modifiée. Cette technique peu coûteuse offre une très bonne protection contre les infestations et les contaminations post-récolte. Cet article est accompagné de trois témoignages de producteurs bio qui utilisent cette technique : le Gaec Pachamama (Maine-et-Loire), la ferme Ty Ar Gall (Finistère), et Marie Ristor et Romain Le Dret (Deux-Sèvres).
8e Salon Tech&Bio : Le plein en références techniques et économiques ; Pôle Élevage : Des repères dans toutes les filières ; Création de filières agroalimentaires : « Un long fleuve pas si tranquille »
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur ; Frédéric RIPOCHE, Auteur ; Jean-Martial POUPEAU, AuteurCes trois articles effectuent un retour sur la 8ème édition du salon Tech&Bio, qui sest tenue du 21 au 23 septembre 2021, sur le Lycée agricole du Valentin, à Bourg-lès-Valence (Drôme). Cette édition a regroupé 18 000 visiteurs. Le premier article revient sur ce rendez-vous incontournable qui permet de faire le plein en références techniques et économiques, et de voir les dernières innovations. Au total, 375 exposants de lamont et de laval étaient présents, une centaine de démonstrations de matériels innovants ont été organisées, ainsi que de nombreuses conférences, dont certaines ont été prises dassaut. Le fil vert de cette édition a été le Village du Biocontrôle (nouveauté 2021), qui a réuni plus de 16 entreprises. Le second article est consacré au Pôle Élevage. Divers ateliers et conférences ont abordé les principales préoccupations des éleveurs bio. Cet article revient plus précisément sur les conférences consacrées à lautonomie alimentaire des élevages bio, lactualisation des références en ovins lait bio, ladéquation entre loffre et la demande pour la filière ovins viande bio (projet Casdar ReVABio), ainsi qu'au nouveau bâtiment délevage de la ferme du Lycée agricole du Valentin, qui illustre comment réduire les conséquences des évolutions climatiques sur un troupeau laitier. Pour finir, le dernier article regroupe les témoignages de trois opérateurs qui ont participé à la création de filières agroalimentaires bio issues en grandes cultures : la coopérative agricole Duransia (filière légumes secs), le transformateur Ekibio (filière blé dur) et le distributeur Carrefour (filières blé dur et blé tendre).
Atelier fauchage-andainage : Une technique en plein essor
Jean-Martial POUPEAU, AuteurEn grandes cultures, la technique du fauchage-andainage est encore peu répandue en France, mais elle a le vent en poupe. Elle présente, en effet, des avantages non négligeables dans certaines conditions. Un atelier-discussion a été organisé sur cette thématique, lors de lédition 2021 du salon Tech&Bio. Le fauchage-andainage permet de faire sécher la culture en andain avant la récolte. En conditions humides, il peut ainsi permettre de gagner des points dhumidité (jusquà douze points sur du sarrasin), et cest pourquoi cette technique a été plébiscitée en 2021 (année aux conditions particulièrement humides). Cette technique est également employée en cas de forte présence dadventices : le séchage en andain permet de se libérer plus facilement des impuretés. Elle permet également davancer la date de récolte de certaines cultures (ex : blé, orge, triticale), dans le but dimplanter plus précocement une culture dérobée (ex : soja), dans une logique économique. Cette technique est également intéressante pour les plantes à floraison indéterminée (ex : sarrasin, pois chiche), qui ont tendance à repartir en végétation lorsque les étés sont humides : la fauche permet darrêter la fructification et de mettre les graines au même stade dhumidité.
Christophe et Valérie Lecuyer dans lOrne et lEure-et-Loir : Un mot dordre : simplifier
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLEarl de la Rue est gérée par Christophe et Valérie Lecuyer, secondés par Bruno Fortin (salarié). Christophe Lecuyer a repris la ferme familiale en 1989. Avec son épouse, ils ont converti leur ferme à la bio en deux temps, en 1995 et en 2000. Lexploitation de 210 ha, basée dans le Perche, est, en effet, composée de deux sites distants de 26 km, avec des topographies très contrastées : openfield peu boisé, dun côté, et nombreuses forêts vallonnées, de lautre. Après plusieurs années de diversification de leur activité, les agriculteurs souhaitent recentrer leur métier sur la production de céréales et de légumineuses. Après avoir décrit sa ferme et ses objectifs, Christophe Lecuyer revient sur les successions culturales quil met en place, en soulignant le rôle incontournable de la luzerne et celui des associations céréales-légumineuses. Il explique également comment il gère les repousses, le travail du sol, limplantation de ses couverts et de ses céréales semées sous couvert. Il termine en commentant ses rendements ainsi que le salissement de ses parcelles.
Cultiver le blé de printemps : De nombreux atouts
Jean-Martial POUPEAU, AuteurGénéralement moins emblavé que son cousin d'hiver, le blé de printemps présente pourtant des atouts, surtout au Nord de la Loire, comme en témoignent plusieurs agriculteurs bio dans cet article. Si cette culture nécessite de bonnes conditions pour la réussite de son implantation (terres saines, ressuyées...), ce qui n'est pas toujours aisé lors de printemps pluvieux, elle serait moins sensible au salissement que le blé d'hiver et présenterait un taux de protéines plus élevé. Quatre agriculteurs bio dans les Côtes-d'Armor, la Marne, l'Yonne et en Seine-et-Marne, présentent leur conduite du blé de printemps et les bénéfices qu'ils en retirent.
Destruction des couverts végétaux : Choisir un outil efficace
Jean-Martial POUPEAU, AuteurDe plus en plus dagriculteurs sengagent dans lagriculture biologique de conservation, dont lun des piliers est de perturber le moins possible le sol, notamment lors de la destruction des couverts végétaux. A loccasion du salon Tech&Bio 2021, une démonstration a été organisée afin de comparer cinq outils : deux combinaisons différentes de rouleau hacheur (à lavant du tracteur) et de scalpeur (à larrière), un rouleau conçu pour éclater la végétation sur toute sa longueur, un mulcheur à stelles et un déchaumeur. Ces outils ont été testés sur un couvert composé de sorgho fourrager, de tournesol, de moha et de pois fourrager, qui sétait bien développé et avait atteint 10 t/ha/MS le jour de sa destruction. Lobjectif était de détruire superficiellement ce couvert, avec ou sans roulage au préalable. Selon les matériels, le passage sest effectué sur couvert développé ou broyé. Globalement, ces différents outils ont assuré une destruction rapide du couvert, mais le mulcheur à stelles dActisol sest distingué par sa polyvalence.
Dossier : Travail du sol en grandes cultures : Choisir ses outils alternatifs
Jean-Martial POUPEAU, Auteur ; Robin GUILHOU, Auteur ; Stéphanie CAMAZON, AuteurNombre d'agriculteurs, conventionnels et biologiques, cherchent à se passer de charrue : pour réduire leur consommation d'énergie, leur temps de travail, pour lutter contre l'érosion... Toutefois, cela complexifie la maîtrise du salissement, notamment en grandes cultures. Un panel d'outils est aujourd'hui proposé par les fabricants pour aider ces agriculteurs à mieux faire face. Comme le préconise Stéphane Chapuis, de la FN Cuma, en introduction de ce dossier, c'est la combinaison de ces outils qui permet de maîtriser au mieux les adventices. Plusieurs agriculteurs biologiques, installés partout en France, présentent leurs pratiques mobilisant la fraise rotative, le Kvick-Finn, la charrue-déchaumeuse, le Dyna-Drive et la machine à bêcher.
Earl Saint-Germain, en Charente-Maritime : La biodynamie : un tournant
Jean-Martial POUPEAU, AuteurEn 1998, Édouard Rousseau a repris la ferme familiale, lEarl Saint-Germain, avec son épouse Mathilde. Initialement, cette ferme de 185 ha était majoritairement tournée vers le maïs irrigué en rotation avec du tournesol et du blé. Édouard Rousseau la directement convertie en bio et a fortement diversifié son assolement. Ce dernier est maintenant composé de plus dune douzaine de cultures par an. Les prairies reviennent régulièrement (tous les trois à quatre ans) afin de nettoyer les sols. Les fourrages récoltés sont échangés contre du fumier auprès déleveurs locaux. Ce nouveau système de production lui a permis de diminuer lirrigation sur la ferme, de 140 000 m3 d'eau/an à 50 000 m3/an. En 2015, après 17 ans de bio, Édouard Rousseau a décidé de passer en biodynamie. Ceci a entraîné plusieurs changements de taille dans ses pratiques culturales : arrêt du labour, introduction de couverts végétaux (longs et courts), utilisation des préparations biodynamiques 500 (bouse de corne) et 501 (silice de corne), ainsi que du compost de bouse Maria Thun (CBMT). En parallèle, il a créé, avec Nicolas Richonnier (par ailleurs salarié de lEarl Saint-Germain), la Sarl Grains de Soleil, afin de valoriser des graines produites en biodynamie.
La Ferme de la Motte, dans le Loir-et-Cher : Lail, production émergente
Jean-Martial POUPEAU, AuteurDepuis 2019, la SARL Ferme de la Motte développe une production dail bio pour répondre à la demande de plusieurs distributeurs de Paris en ail bio régional. La Beauce ne manque pas datouts pour cette culture (climat sec et venteux, présence dirrigation, sols argilo-calcaires ). La marge nette de cette culture est attractive, mais cest une culture qui est très technique : salissement, nombreuses maladies et travail post-récolte exigeant en main duvre. Aussi, aujourdhui, lail bio importé représente 60 % de la consommation en France. Lenjeu est donc de produire davantage
Inquiétudes face au changement climatique : Des pratiques sont remises en cause
Jean-Martial POUPEAU, AuteurCes cinq dernières années, les aléas liés au réchauffement climatique sintensifient. Des producteurs bio en grandes cultures et des conseillers témoignent. Ils observent des rendements très en deçà du potentiel attendu, un avancement de la date des moissons, une absence de régulation des insectes et une moindre restructuration des sols par le froid, un besoin en irrigation plus fort et plus long, une évolution de la flore, des risques dincendie... Ils cherchent à sadapter en diversifiant leur assolement, en misant sur des cultures plus adaptées, en retardant les semis dautomne, en irriguant davantage, ou encore en augmentant la part des cultures dhiver dans lassolement
Maïs, tournesol, soja, sorgho Quelle offre variétale pour répondre aux besoins ?
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLes cultures dété, telles que le maïs, le tournesol, le soja et le sorgho, sont très présentes dans les rotations des grandes cultures et participent à leur diversification. Dans cet article, plusieurs entreprises semencières expliquent les stratégies quelles mettent en place afin de répondre aux besoins des agriculteurs bio pour ces espèces. Dans un premier temps, Limagrain, RAGT Semences, Saatbau, Maïsadour, Euralis Semences, Caussade Semences et Semences de France répondent chacune à la question « Quels sont les principaux critères de sélection des variétés disponibles en bio, tant au niveau agronomique que celui du marché ? ». Dans un deuxième temps, certaines de ces entreprises expliquent « Dans quelles conditions seffectue la multiplication en bio » et répondent à la question « Faut-il sattendre cette année [2021] à des tensions sur la disponibilité de certaines espèces au vu des conditions climatiques difficiles pour la production de semences en 2020 ? ».
Normandie : Reine Mathilde : nouveau bilan
Jean-Martial POUPEAU, AuteurEn juin 2021, le Gaec Guibert (basé dans le Calvados) a ouvert ses portes pour présenter un premier bilan du troisième volet du programme Reine Mathilde. Alors que les deux premiers volets de ce programme, menés de 2010 à 2018, portaient sur lautonomie alimentaire en bovins bio, le troisième volet, qui a débuté en 2019, est consacré à la préservation et à la stimulation de la fertilité des sols, ainsi quaux effets du non-labour en bio. Pour cela, un essai a été mis en place dans une parcelle de limons sablo-argileux du Gaec Guibert. Lobjectif est de comparer les effets du labour et du non-labour sur deux rotations de 7 et 8 ans (la première étant composée de cultures destinées à lélevage, et la seconde de cultures de vente). Toutes les deux ont débuté par des prairies temporaires en tête de rotation. Actuellement, plusieurs impacts sont déjà visibles en non-labour : la stabilité structurale du sol est meilleure et la biomasse microbienne plus importante, mais il y a aussi davantage dadventices. En revanche, les effets à long terme ne sont pas encore visibles : évolution du stockage de carbone dans les sols, du taux de matière organique, du nombre de vers de terre Il est donc nécessaire de continuer cet essai longue durée.
Philippe Joubert, en Indre-et-Loire : Un maître mot : diversifier
Jean-Martial POUPEAU, AuteurPhilippe Joubert sest installé en grandes cultures, sur 175 ha, en Indre-et-Loire, en 1984, et il est passé en bio en 1994. Son exploitation est composée de trois sites, avec des sols majoritairement constitués de limons sur argile à silex. Avec les aléas climatiques de ces dernières années, Philippe Joubert a de moins en moins de certitudes : alors que sa rotation diversifiée, conçue sur onze ans, lui a donné satisfaction durant vingt ans, la récurrence des aléas climatiques remet en cause sa pertinence. Par exemple, depuis trois ans, il narrive plus à faire lever le colza (après une culture de lentilles), à cause de labsence de pluie et des sols trop secs. Pour essayer de stabiliser son revenu et de rester indépendant, il a développé la transformation, ainsi que la vente directe. Tout au long de cet article, Philippe Joubert fournit également son avis ou des informations sur plusieurs points techniques : la gestion des couverts végétaux, le labour, la faible autonomie en azote de sa ferme, le désherbage thermique, ainsi que le guidage par GPS-RTK.
Rallye en Pays de la Loire : Vitrine de pratiques et matériels innovants
Jean-Martial POUPEAU, AuteurComme chaque année, agriculteurs biologiques et conventionnels, techniciens et concessionnaires ont été invités à se réunir au Rallye Grandes cultures bio, en Vendée, organisé par la Chambre régionale d'agriculture des Pays de la Loire, la coopérative Cavac et le Geda du Sud Vendée. Lors de cette édition du 10 juin 2021, les participants ont notamment pu découvrir les résultats de plusieurs essais dédiés à l'association blé-féverole, association qui, si elle pénalise le rendement en blé, en permet une meilleure valorisation grâce à un taux de protéines plus élevé. Côté récolte, le fauchage-andainage, qui consiste à faucher la culture, puis à la laisser sécher sur pied avant une récolte 2 à 10 jours plus tard, fait de nombreux émules. De nouveaux fertilisants, ainsi que la culture de soja en pays ligérien ont également été présentés.
Alain Fraysse, dans le Tarn-et-Garonne : Quel bilan à lheure de la retraite ?
Jean-Martial POUPEAU, AuteurAlain Fraysse sest installé en 1978, dans le Tarn-et-Garonne, sur 60 ha de terres argilo-calcaires et de boulbènes. Riche dune longue carrière agricole, ce céréalier réalise, dans cet article, un inventaire des principales évolutions qui ont transformé son système de production. Il a converti son exploitation en bio en 2000, à la faveur dun CTE (Contrat territorial dexploitation). Au départ, il a cultivé beaucoup de féverole, notamment pour ses importantes restitutions azotées. Mais, après quelques années, suite à de très faibles rendements et au salissement grandissant de ses parcelles, il a abandonné cette culture pour du trèfle violet (semence fermière). Il a alors mis en place la rotation-type : soja - soja-trèfle violet (un ou deux ans) blé tendre dhiver. Les marges dégagées par le soja et le blé lui permettent dimplanter du trèfle sur une longue durée (ce dernier étant entièrement restitué au sol). Le labour nest pratiqué qu'une seule fois dans la rotation, avant le blé, ce qui permet de faciliter la destruction du trèfle. Jusquen 2019, les intercultures nétaient jamais occupées par des couverts végétaux : Alain Fraysse en profitait pour travailler le sol. En 2019, il a implanté, pour la première fois, un mélange phacélie-trèfle de Perce entre deux blés et il compte bien multiplier les essais de couverts végétaux avant sa retraite, prévue en 2022.
Bourgogne-Franche-Comté : Les fermes du Ravillon ciblent les circuits courts
Jean-Martial POUPEAU, AuteurDans lYonne, quatre fermes biologiques en grandes cultures se lancent ensemble dans la transformation et la vente en circuits courts. Elles étaient déjà regroupées en Cuma intégrale et ont créé, en 2017, la SNC (société en nom collectif) Les Fermes du Ravillon. Si la majeure partie de leurs récoltes reste destinée à la Cocebi (coopérative bio de Bourgogne), une partie est maintenant transformée à la ferme et vendue en direct (huile, farine, pâtes, légumes secs ). Pour cela, des investissements ont été nécessaires : presse à huile, filtreuse, cuves, embouteilleuse, moulin Astrié, machine à fabriquer des pâtes, ensacheuse Actuellement, les activités de transformation seffectuent sur trois fermes, mais un nouveau projet de bâtiment devrait permettre de regrouper ces activités sur seulement deux sites. Chaque ferme est également équipée pour le stockage et le triage du grain. Les produits sont commercialisés en restauration collective, à Biocoop, en grande distribution, en AMAP et sur place (vente mensuelle à la ferme). Les six associés participent à lactivité de la SNC à hauteur de leurs compétences et de leurs disponibilités (entre 7 et 14 heures chacun par semaine). La répartition du résultat de la SNC est ajustée en fonction de la charge de travail de chaque associé.
Cultiver du colza : Les clés de la réussite
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLa culture du colza est réputée comme difficile en agriculture biologique. Dans cet article, deux producteurs expérimentés témoignent sur leurs pratiques. Bertrand Gautron est polyculteur-éleveur bio en Loire-Atlantique, installé depuis 1992. Il cultive entre 15 et 20 ha de colza et obtient, en moyenne, un rendement de 20 q/ha, avec une variation allant de 13 à 24 q/ha. Il sécurise sa production au travers de trois leviers : un semis précoce (dès le 10 août) derrière une légumineuse, un apport dazote organique (2 t/ha de fientes de volailles qui peuvent être complétées par 10 t/ha de fumier de bovins) et un recours systématique au binage (le semis est effectué à laide dun combiné herse rotative-semoir, avec un inter-rang de 30 cm pour faciliter le binage et, dans les passages de roues, un inter-rang de 60 cm). Il utilise la variété lignée Beluga (3,5 kg/ha), et la sème avec du trèfle dAlexandrie comme plante compagne (1,5 kg/ha). Richard Vilbert est installé dans la Somme, sur 224 ha, et en bio depuis 2009. Chaque année, il implante entre 10 et 20 ha de colza. Pour lui, la réussite de cette culture repose sur deux points : une légumineuse comme précédent cultural (il met en place un trèfle violet un an avant, puis le broie au mois de juin, avant dactiver sa décomposition à laide de ferments) et un semis précoce à faible densité (40 g/m2). Il utilise, pour cela, un semoir monograine avec 50 cm dinter-rang et il mélange 5 à 6 variétés lignées.
Deux producteurs témoignent : Quels bilans en fin de 1er cycle rotationnel ?
Jean-Martial POUPEAU, AuteurTous les deux convertis à l'agriculture biologique en 2010, Thierry Guérin, céréalier dans l'Essonne, et Jérôme Caille, polyculteur-éleveur dans les Deux-Sèvres, font le point,, dans cet article, au terme de leur premier cycle rotationnel en AB. Dans son contexte favorable de la Beauce, Thierry Guérin a mis en place une rotation de 11 ans, véritable clé de voûte de l'ensemble de son système, qui repose sur trois ans de luzerne en tête de rotation. Malgré un meilleur taux de matières organiques dans ses sols depuis la conversion, l'agriculteur doit porter une attention particulière aux teneurs en potasse et en phosphore, qui ont diminué. La gestion des couverts, implantés plus tardivement en bio, est aussi plus délicate. Toutefois, le revenu de Thierry Guérin s'est nettement amélioré, de même que son intérêt pour le métier. Pour Jérôme Caille, dans les Deux-Sèvres, le contexte pédoclimatique est plus difficile. Sa rotation, sur huit ans, est pensée de façon à minimiser les charges, notamment en matière d'intrants. Tous les deux ont recours au labour, en parallèle à des techniques culturales simplifiées sur les cultures qui le permettent.
Diversifier en oléagineux : Lin-graine : le vent en poupe ; Diversifier en oléagineux : Carthame : difficile, mais de nombreux atouts ; Diversifier en oléagineux : Cameline en mélange et chanvre en pur
Jean-Martial POUPEAU, AuteurCe dossier regroupe des témoignages d'agriculteurs bio portant sur la production de différents oléagineux : le lin graine, le carthame oléique, la cameline et le chanvre. René Batiot et Patrice Bounet sont deux céréaliers basés dans le Gers. Tous deux ont fait le choix dintroduire du lin dans leur rotation. Ce lin est destiné à la production de graines valorisées en huile ou directement utilisées pour lalimentation humaine. Dans leurs témoignages, chacun décrit son itinéraire technique, apporte quelques données technico-économiques et donne des conseils pour la récolte et le stockage. Vanessa Vialettes est, quant à elle, installée dans le Tarn, sur 170 ha. Depuis cinq ans, elle cultive du carthame dont les graines sont principalement destinées aux huileries. Elle décrit les avantages et les inconvénients agronomiques de cette culture (qui présente notamment lavantage dêtre bien adaptée aux conditions séchantes) et donne quelques repères techniques. David Peschard et Marie-Pierre Boutin sont céréaliers dans la Beauce. Ils produisent de la cameline (en mélange avec de la lentille) et du chanvre (en pur) destinés à la fabrication dhuile alimentaire. Ils décrivent l'itinéraire technique et précisent le rendement pour chacune de ces cultures.
Dossier : Légumes secs : Des cultures délicates à sécuriser
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLes légumes secs séduisent un grand nombre dagriculteurs bio. Ils présentent à la fois des avantages agronomiques (diversification des assolements, restitution dazote atmosphérique ) et économiques (valeur ajoutée élevée). Toutefois, leur culture est délicate en AB. Cest pourquoi ce dossier présente différents leviers pour arriver à sécuriser leur production et leur récolte. Il commence par retranscrire une interview de Gwénola Riquet (référente technique lentille chez Terres Inovia) et de Quentin Lambert (référent technique pois chiche dans le même institut technique). Tous deux apportent des conseils pour réussir ces cultures. Larticle suivant est dédié au pois chiche : il détaille les différents verrous techniques qui empêchent le développement de cette culture dans le Sud-Est et le Sud-Ouest : manque de renouvellement variétal, date optimale de semis difficile à déterminer, maladies difficiles à gérer. Il décrit également pourquoi les surfaces en pois chiches sont en hausse à la Corab (coopérative basée dans le Poitou-Charentes). Le troisième article apporte des informations et des conseils techniques pour associer la lentille à dautres espèces : lentille-cameline, lentille-céréales dhiver, lentille-céréales de printemps, lentille-plantain. Enfin, ce dossier est clôturé par deux témoignages dagriculteurs. En Charente, Céline et François Peloquin cultivent 86 ha de terres argilo-calcaires en bio. Les lentilles et les pois chiches occupent en moyenne 15 ha de leur assolement et leurs itinéraires techniques ont évolué suite aux différents aléas climatiques. Raphaëlle et Christian Jorgensen sont, quant à eux, installés en bio dans les Alpes-de-Haute-Provence, sur 28 ha. Ils cultivent 5 à 6 ha de pois chiches et ont créé un atelier de transformation pour mieux valoriser ce légume sec.
Faire face au réchauffement climatique : Semences : quelle offre variétale ?
Jean-Martial POUPEAU, AuteurPour s'adapter aux effets du changement climatique, les céréaliers peuvent jouer, entre autres leviers, sur leurs choix de variétés. Dans cet article, plusieurs entreprises semencières présentent leurs stratégies pour accompagner les agriculteurs dans cette voie pour les grandes cultures. Sont abordées les thématiques de l'adaptation des variétés proposées à la nouvelle variabilité des conditions climatiques, de l'intégration du réchauffement climatique et de ses manifestations dans les programmes de sélection variétale, des difficultés rencontrées dans cette nouvelle approche et, enfin, du type de sélection choisi par espèces.
Gaec Matringhem, dans la Vienne : Les cultures d'été dominent
Jean-Martial POUPEAU, AuteurFrançois et Gilles Matringhem cultivent 330 hectares, en agriculture biologique depuis 2002-2003, dans la Vienne. Sur ces terres hétérogènes, hydromorphes et/ou sensibles à la sécheresse, et qui bénéficient en grande partie de l'irrigation, les cultures d'été sont majoritaires : maïs, soja, haricots secs... La gestion des adventices est problématique, essentiellement en été, mais les deux frères possèdent tout le matériel nécessaire au désherbage mécanique : roto-étrille, herses étrilles, houe rotative, bineuse, écimeuse... Aussi, après un essai en travail simplifié peu concluant, les frères Matringhem sont revenus au labour. Le binage est également pratiqué sur céréales et protéagineux. Ces derniers sont toujours cultivés en association (orge-pois protéagineux, lupin-petit épeautre, lentille-orge de printemps). Ainsi, la rotation-type de l'exploitation s'étale sur 4 à 5 ans. En l'absence de légumineuses pluri-annuelles telles que la luzerne ou le trèfle, peu adaptés aux sols ou aux pratiques, la fertilisation des sols repose essentiellement sur les achats d'engrais organiques du commerce, épandus à deux reprises sur la rotation. Pour assurer une couverture permanente des sols, les repousses spontanées et du précédent sont privilégiées.
Interdiction des effluents délevages industriels : Des pistes pour sadapter
Jean-Martial POUPEAU, AuteurEn 2021, la gestion de la fertilisation dans les systèmes AB va être bousculée par la mise en application dune évolution réglementaire qui interdit lutilisation deffluents provenant délevages industriels. Fin janvier 2020, un colloque a été organisé par Bio Centre-Val de Loire sur lautonomie azotée en grandes cultures bio. Lobjectif était de faire le point sur les leviers mobilisables pour sadapter à cette nouvelle règle. À cette occasion, Vincent Moulin, conseiller agronomique à la FDgeda du Cher, a dressé le bilan de trois années dessais sur la fertilisation de blé bio : dans six essais sur onze, lécart de rendement entre les modalités fertilisées (60 unités dazote) et les témoins non fertilisés nétait pas significatif. Charlotte Glachant (de la Chambre dagriculture dIle-de-France) a effectué une synthèse de 121 essais portant sur lapport dengrais organiques sur blé : dans la moitié des situations, le gain de rendement engendré par les apports nétait pas significatif et les adventices nitrophiles étaient favorisées. Les résultats dun essai sur lapport de luzerne fraîche ensilée (comme fertilisant) ont aussi été détaillés : les rendements obtenus sont satisfaisants, mais la logistique nécessaire à la mise en place de cette méthode est assez contraignante. Enfin, les résultats dessais réalisés à la ferme expérimentale de Boigneville (Essone) et à La Saussaye (lycée agricole dEure-et-Loir) sur des systèmes de cultures bio et autonomes (sans apports extérieurs dengrais organiques) ont été présentés : ils ont montré que lautonomie en azote était possible, mais il nen est pas de même pour le phosphore et la potasse.
Laurent Mothe, dans le Gers : Un objectif : minimiser les charges
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLaurent Mothe est céréalier bio dans le Gers. Il sest installé, en 1996, sur des terres déjà en bio. Il cultive 103 ha et produit de manière à se dégager un revenu tout en limitant ses charges, notamment de fertilisation et de mécanisation (son objectif est de réaliser 180 000 de chiffre daffaires par an, hors aides PAC). La majorité de ses sols sont constitués de terres argilocalcaires assez profondes et à bon potentiel, le reste est plus superficiel. Trente-trois hectares sont irrigables, mais seulement 20 à 25 ha sont irrigués tous les ans. Laurent Mothe a deux rotations-types, une sur ses parcelles irriguées (deux années de soja, puis oignon ou blé-féverole) et une sur ses terres non irriguées (blé-féverole, lentille, pois chiche, tournesol). Même si ses rotations sont courtes, ce céréalier nobserve pas de problèmes particuliers liés aux maladies ou aux ravageurs. Depuis plusieurs années, il diminue le soja car ses rendements ont chuté (de 30-35 q/ha à 25 q/ha) avec le manque de pluie, même si le nombre de tours deau dirrigation a été augmenté. Concernant la fertilisation des cultures, Laurent Mothe emploie des engrais organiques du commerce, mais il en utilise très peu : seul loignon est fertilisé (soit un apport tous les six ans sur les parcelles irriguées). Néanmoins, lintégralité des résidus de récolte est retournée au sol.
Légumineuses sous couvert de tournesol : Deux techniques, plus ou moins abouties
Jean-Martial POUPEAU, AuteurDans le Sud-Ouest, en AB, le tournesol est souvent suivi dun blé tendre. Avec cette succession culturale, très peu dazote est disponible pour le blé, ce qui limite son rendement et sa teneur en protéines. Pour pallier ce manque, il est possible de recourir à des légumineuses. Ces dernières doivent être implantées sous couvert de tournesol afin quelles aient le temps de se développer et de fixer de lazote. De 2015 à 2017, Terres Inovia a effectué des essais en Haute-Garonne, en implantant du trèfle, de la vesce et de la luzerne (seuls ou en mélange), semés à la volée en même temps que le tournesol. Aucun effet bénéfique na été observé : contre les adventices, le pouvoir concurrentiel des légumineuses est moins efficace quun binage, et lassociation de cultures entraîne une diminution de 7 à 15 q/ha de tournesol. Néanmoins, il existe dautres méthodes. Notamment celle dAntoine Henrion, céréalier bio en Moselle : il sème la légumineuse (du fenugrec) sur le rang, en même temps que le tournesol. Le fenugrec limite ainsi le salissement sur le rang et facilite le guidage du premier passage de bineuse puisquil lève plus rapidement que le tournesol. Pour la récolte, Antoine Henrion commence par le tournesol (18 à 20 q/ha), puis le fenugrec (2 à 4 q/ha) quil utilise ensuite comme plante compagne pour le colza ou comme couvert hivernal.
Pays de la Loire : Les semis à l'épreuve de la météo
Jean-Martial POUPEAU, AuteurEntre septembre et novembre 2019, plus du double de la pluviométrie habituelle est tombé sur lOuest de la France. La Bretagne et les Pays de la Loire ont été particulièrement impactés : les récoltes (maïs grain) traînent et les semis sont à larrêt. Quatre agriculteurs bio en TCS expliquent comment ils comptent sadapter face à cette météo difficile. Au 26 novembre, Frédéric Barbot (basé en Indre-et-Loire) na rien pu semer sur ses 160 ha prévus en cultures dautomne. Il attend une période plus favorable pour intervenir. Il compte les semer derrière ses cultures de légumineuses (trèfle et luzerne), et non à la suite de ses cultures dété comme il le prévoyait, pour obtenir une meilleure portance. Benoît Careil, basé en Vendée, a également 60 ha de cultures dautomne non emblavés. Il ne sinquiète pas pour les variétés alternatives (triticale Bikini, féverole Irena) qui pourront être semées plus tard. Il remplacera par contre sa variété dorge typée hiver par une culture de printemps. Bertrand Gautron, basé en Loire-Atlantique, est lui aussi en retard. Il va sûrement reprendre la charrue tant lhorizon de surface est humide et les levées dadventices sont importantes. Johan Lejeau, basé en Vendée, est dans la même situation. De manière générale, un regain dutilisation du blé de printemps est attendu pour 2020, à condition de trouver les semences nécessaires.
Sols vivants : Viser lautonomie en fertilisation
Jean-Martial POUPEAU, AuteurCertains céréaliers bio ont pour volonté dassurer la fertilité de leurs sols sans intrants extérieurs. Pour cela, ils mobilisent différents leviers : restituer les légumineuses fourragères au sol, maximiser le rôle des couverts, utiliser du compost produit sur la ferme Cet article revient sur les pratiques de quatre producteurs bio. Armand Gois est céréalier sur 321 ha, dans lYonne. Il implante une luzerne (en association avec du trèfle violet et du trèfle blanc) en tête de rotation, pour deux ans, et restitue lintégralité de cette culture au sol. Ceci lui permet de ne pas utiliser de fertilisant dans la rotation, à lexception dun apport de compost de déchets verts. Samuel Savaton est installé sur une ferme en polyculture-élevage, en Indre-et-Loire, et travaille des terres à façon (en bio). Ses parcelles sont à la troisième répétition du cycle maïs-tournesol-avoine, pois dhiver-blé et pois dhiver, et ce, sans avoir apporté de fertilisants extérieurs. La fertilisation repose uniquement sur les cultures de pois et sur linsertion dun mélange vesce-avoine détruit avant le maïs. Romain Lhopiteau est céréalier en Eure-et-Loir. Pour gérer la fertilité de ses parcelles non irriguées, il implante de la luzerne quil vend à des éleveurs en échange de fumier. Il réalise ensuite son propre compost à partir de ce fumier et de déchets verts. Toutes les cultures, exceptés les protéagineux, en reçoivent 8 à 20 t/ha. Enfin, Bertrand Gautron est polyculteur-éleveur en Loire-Atlantique. Il est en bio depuis 25 ans. Les apports réguliers de matières organiques, la mise en place de couverts et un assolement diversifié sont pour lui les clés pour obtenir un sol vivant. Il épand, une année sur deux, 500 t de fumier de bovins issu de son cheptel. Il arrive ainsi à maintenir la fertilité de ses sols, voire à laméliorer.
2es Rencontres des grandes cultures bio : Un défi, consolider loffre
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLes secondes Rencontres des grandes cultures bio ont eu lieu le 22 janvier 2019, à Paris. Elles ont mis l'accent sur les moyens de consolider l'offre, tant au niveau quantitatif que qualitatif. L'enjeu est de répondre à lessor du marché de lalimentation bio. Malgré lenvol des surfaces en 2017, la filière peine à satisfaire la demande en meunerie et en alimentation animale, et elle narrivera pas à être autosuffisante à court terme. Le recours aux importations savère donc indispensable. La sécurisation de ces dernières passe par la mise en place dun système de contrôle interne performant (stockage intermédiaire, analyse déchantillons, méthode HACCP, audits fournisseurs ). Lenjeu est de montrer que le système de contrôle établi par les organismes certificateurs va au-delà de lobligation de moyens. Les questions de stockage et de triage du grain bio présentent également un véritable enjeu afin de préserver ses qualités technologiques et sanitaires. Pour cela, il est nécessaire de stocker des récoltes saines, sèches et propres, de respecter des mesures sanitaires (nettoyage, désinsectisations préventives) et, si besoin, davoir recours à des actions curatives avec de la terre de diatomée. La ventilation, pour descendre la température du grain en dessous de 12 °C (seuil à partir duquel les insectes ne se développent plus), est aussi un facteur de réussite. Les choix variétaux ont également été abordés lors de ces Rencontres : loffre sélargit, dautant plus quà lhorizon 2025, les semences et plants utilisés devront obligatoirement être bio, en prévision de lapplication du règlement bio européen UE 848/2018 qui fixe larrêt des dérogations dici 2035.
Associer les espèces : Des gains multiples
Jean-Martial POUPEAU, AuteurGilles Le Guellaut cultive 27 ha en grandes cultures bio dans le Morbihan. Son objectif principal est la préservation de la qualité des sols. Pour éviter au maximum de perturber le sol, il ne réalise aucun faux-semis, ni désherbage mécanique, et nintervient pas entre le semis et la récolte (à part quelques passages manuels). Son astuce contre les adventices : associer un maximum despèces comme la lentille, le lin et la cameline ou encore ajouter du trèfle blanc qui sert de couvert jusquà lautomne. Le blé noir, la luzerne ou encore le chanvre sont également implantés en tant quespèces étouffantes pour les adventices. Les cultures associées permettent aussi de limiter la fertilisation et favorisent lautonomie. Enfin, Gilles Le Guellaut est très attentif et choisit ses cultures et ses couverts en fonction des adventices présentes.
Associer des espèces tropicales : Lablab et cowpea pour gagner en qualité de fourrage
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLe GAEC de la Pâture, basé en Loire-Atlantique, a associé du lablab (également appelé dolique dEgypte) à son maïs ensilage et du cowpea (ou niébé) à son sorgho. Lobjectif de ces associations est de pallier le manque dazote dans les rations de leurs 60 vaches Normandes et de produire davantage de biomasse. Cette ferme, en biodynamie, exploite 99 ha. En 2018, 4 ha étaient réservés au maïs ensilage et au sorgho fourrager et ont servi de test avec lajout de ces deux légumineuses tropicales. Ces dernières se servent du maïs et du sorgho comme tuteurs pour se développer. Pour le semis, elles ont été mélangées aux semences des céréales à raison de 15 kg/ha pour un surcoût de 50 à 60 /ha. Le semis a été réalisé le 1er juin 2018, à 111 kg/ha pour le mélange maïs-lablab et 170 kg/ha pour le mélange sorgho-cowpea. Pour chaque association, la présence des espèces est irrégulière sur le rang, ce qui est probablement lié à une aspiration inégale des graines lors du semis, ainsi quaux dégâts des corbeaux et des taupins. Toutefois, la couverture reste bonne. Les ensilages ont été récoltés le 8 octobre et ont donné 9 t/ha de MS. Un tableau permet de connaître leur qualité (UFL, PDIN, PDIE, PDIA). Globalement, ils sont de meilleure qualité que ceux obtenus avec des cultures pures. Lassociation sorgho-cowpea a une bonne valeur énergétique et une valeur protéique satisfaisante, mais le maïs-lablab est un peu juste en énergie.
Les avantages du triage : « Un levier contre les adventices et contaminants »
Jean-Martial POUPEAU, AuteurEn bio depuis 2010, le GAEC familial de la Ferme de Prie Dieu, dans le Lot-et-Garonne, dispose de 450 ha en grandes cultures. Afin de limiter les interventions culturales, les cultures sont conduites en association. Les débouchés du GAEC en vente directe sont possibles grâce à une installation de triage et de stockage pouvant accueillir jusquà 1000 tonnes. Après récolte, les grains sont dépoussiérés, puis stockés temporairement. Par la suite, un triage efficace (par changement dalvéoles) permet de séparer les grains, mais aussi déliminer des adventices et des contaminants. Un encart est consacré aux attractifs utilisés contre la bruche de la féverole.Des pièges artisanaux reproduisant les odeurs des gousses mais aussi des fleurs sont à lessai à l'INRA avec des premiers résultats encourageants.
Baisse de la teneur des sols en phosphore : Entre vigilance et inquiétude
Jean-Martial POUPEAU, AuteurRégis Hélias, ingénieur régional pour lOccitanie chez Arvalis-Institut du végétal, alerte sur la baisse des niveaux de phosphore dans les sols en grandes cultures. Ses inquiétudes reposent sur les analyses de sols de ces 10 dernières années, et des études montrent quen bio, les teneurs sont encore plus faibles. Les agriculteurs ont du mal à sen rendre compte car les effets agissent sur le rendement mais à long terme. Le problème semble plus grave en bio, car les conventionnels apportent plus de déjections animales (plus accessibles), ainsi que du super-phosphate (interdit en bio). Les phosphates naturels, autorisés en bio, ont une efficacité très lente. Pour lutter contre la baisse de la teneur des sols en phosphore en bio, Régis Hélias propose un meilleur suivi des analyses de terre et lapport d'amendements (composts de déchets verts...). Charlotte Glachant, responsable de léquipe bio de la Chambre dAgriculture dÎle-de-France, souligne que ce phénomène est moins alarmant dans sa région, du fait de son passé de terres sur-fertilisées. Elle se questionne tout de même sur le sujet, notamment sur le lien entre la teneur en phosphore et le rendement des cultures. Des essais ont été lancés. Enfin, selon Charlotte Glachant, les risques de carences en potasse sont plus préoccupants.
Betterave à sucre chez Joël Auger, en Eure-et-Loir : Des débuts prometteurs
Jean-Martial POUPEAU, AuteurEn Eure-et-Loir, Joël Auger, céréalier à la tête de 256 ha et converti au bio depuis 2000, sest lancé en 2018 dans la culture de betterave à sucre bio. Il dresse un bilan de sa première campagne. Joël Auger a choisi dinclure cette chénopodiacée car elle présente des avantages à la fois agronomiques (casse le cycle des adventices dautomne, bon précédent à blé, valorise bien lirrigation présente sur la ferme) et économiques. Il la implantée sur quatre hectares, dans un sol limono-sableux moyennement profond avec une bonne portance au printemps, dans lesquels il avait préalablement semé un couvert de trèfle dAlexandrie et de cameline. Litinéraire technique est détaillé. Il couvre de limplantation du couvert à la récolte de la betterave (travail du sol, désherbage mécanique, traitement contre loïdium et la cercosporiose, irrigation). Le rendement a atteint 61 t/ha de betteraves à 16 % de sucre, ce qui satisfait entièrement lagriculteur. Un tableau permet dapporter des données technico-économiques sur la culture (charges partielles et produits). Les propos de Pierre Lesage, responsable agronomique chez Cristal Union, sont également recueillis et établissent un bilan plus large de cette première campagne en bio avec 26 producteurs bio du Bassin parisien Sud.
Bretagne : Les Greniers bio d'Armorique changent d'échelle
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLassociation Les Greniers bio dArmorique, créée en 2005 par Gérard Le Goff, a adopté le statut de coopérative en juin 2018. Ce statut de coopérative va permettre à ses membres de vendre directement leurs céréales et ils ne dépendront plus de leur partenaire historique (Agrobio Pinault) qui se chargeait des opérations de stockage, triage et livraison. Les Greniers bio dArmorique comptent 48 adhérents répartis sur la Bretagne et sur quelques départements limitrophes. Ils reçoivent ainsi les céréales de près de 500 ha, avec une dominante davoine nue. Depuis lan dernier, une partie de lhuile de colza (20 000 L) et la farine de blé noir (15 tonnes) sont commercialisées en grandes surfaces sous la charte "Paysans dici", créée par la Scop Ethiquable. Cette dernière travaille avec onze groupements de producteurs dans une démarche de commerce équitable nord-nord. Grâce à ses initiatives, la coopérative Les Greniers bio dArmorique a remporté la quatrième place du concours Innovabio 2018. Elle souhaite également se démarquer sur le marché du bio en affirmant ses valeurs et en durcissant les standards de la bio (proscrire la mixité des fermes et lutilisation de paille ou de matières organiques issues du conventionnel).
Claude Barbet, dans l'Ain : La technique, pour assurer le revenu
Jean-Martial POUPEAU, AuteurClaude Barbet est céréalier dans l'Ain. Son exploitation, convertie en agriculture biologique au début des années 2000, compte 165 hectares, dont 140 sont irrigables. Le principal objectif de l'agriculteur est de "dégager du revenu en misant sur la technique". Cela passe par la mise en place d'une rotation courte, principalement constituée de cultures d'été : soja-maïs-maïs-soja-blé. Deux intercultures longues composées d'espèces gélives assurent la couverture du sol entre les cultures, de même que la luzerne, mise en place sur l'exploitation depuis quelques années et pour des durées de deux ans. Contre les adventices, "bête noire" du céréalier, un panel complet d'outils est utilisé : herse étrille, houe rotative, écimeuse et bineuse. Du côté du travail du sol, Claude Barbet a fait le choix du labour "agronomique", qui consiste à agir à une profondeur de 18 à 20 cm, sans rasettes. Cette modalité est d'ailleurs comparée à un labour traditionnel (30 cm), à un travail du sol réduit sans retournement et à un travail du sol très superficiel ou semis direct sous couvert végétal, dans le cadre d'une expérimentation pilotée par l'Isara et menée depuis 2004, sur l'exploitation de Claude Barbet.
Culturales 2019 dans la Vienne : La bio se fait remarquer
Jean-Martial POUPEAU, AuteurSuite à l'augmentation de 31 % des conversions bio en grandes cultures en un an (selon lAgence BIO), le salon Culturales 2019 (5 et 6 juin 2019) sest fortement ouvert à l'agriculture bio avec notamment la présence dun Village bio. Ce village, entièrement dédié aux techniques bio, sest animé autour de quatre thèmes (systèmes de culture multi-performants, gestion des adventices, fertilisation et fertilité des sols, stockage des grains), illustrés par des stands, des micro-parcelles, des témoignages de céréaliers bio, etc. Dans les nouveautés, la variété Adriatic en blé biscuitier a été présentée, ainsi que de nombreux matériels : la houe rotative Rotaking, la bineuse Phoenix de BC Technique, le mulcheur à stelles Stell-Air, la bineuse à bielles inversées Binov, le rouleau hacheur Treffler TSW.
Dossier : Alternatives au labour
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLe labour est de plus en plus délaissé en agriculture biologique au profit de méthodes alternatives (TCS, strip-till, semis direct sous couvert). Le défi à relever est de taille : il faut continuer à maîtriser le salissement des parcelles et à conserver une dynamique de minéralisation. Ce dossier, constitué de six articles dont cinq sont des témoignages dagriculteurs, apporte quelques exemples et données techniques en lien avec cette problématique. Joseph Pousset, agriculteur bio depuis 1979 et en sans labour depuis 1991, auteur et conseiller agricole, est tout dabord interviewé sur sa vision du labour et sur le concept dagriculture de conservation. Les différentes raisons qui poussent de nombreux agrobiologistes à ne plus utiliser le labour sont ensuite décrites, ainsi que les difficultés que cela entraîne. Le troisième article est consacré au groupe déchanges TCS en bio, créé en 2017 en Vendée. Julien Guéneau, agriculteur appartenant à ce groupe, décrit ses pratiques. Vient ensuite le témoignage de Frédéric Barbot. Il cultive 360 ha en bio en Indre-et-Loire. Son système repose sur un travail du sol superficiel et sur une forte présence des légumineuses. Michel Roesch, agriculteur basé dans le Bas-Rhin et converti au bio depuis 2009, explique comment il arrive à poursuivre le travail du sol simplifié quil a initié en conventionnel. Il décrit aussi limportance des couverts végétaux pour améliorer la fertilité de ses sols. Enfin, Philippe Nouvellon et Luc Devienne exploitent 200 ha dans le Tarn (dont 40 ha en conversion bio). Ils ont arrêté de labourer suite à la baisse de fertilité de leur sol, mais, malgré plusieurs ajustements de leurs itinéraires techniques, leurs rendements ont décroché.
Dossier : Légumes de plein champ : Faire face au boom de la demande
Frédérique ROSE, Auteur ; Jean-Martial POUPEAU, Auteur ; Christine RIVRY-FOURNIER, AuteurLe marché des légumes de plein champ biologiques fait face à une demande croissante, notamment de la part des transformateurs, que l'offre peine encore à couvrir. Dans un tel contexte, il convient de rester prudent afin d'assurer un développement pérenne de la filière : gestion de l'arrivée massive de nouveaux volumes, accompagnement des agriculteurs, etc. Dans ce dossier, Mathieu Conseil, responsable du pôle maraîchage et légumes de l'Itab, revient sur les grands sujets d'actualité de la filière. Pour assurer la maîtrise du développement de la filière, la planification est un outil primordial. Côté technique, les principales difficultés à redouter sont celles liées au climat et à ses variations extrêmes, point sur lequel l'agriculteur n'a pas de prise. Par ailleurs, des améliorations sont à noter du côté de l'accompagnement technique, de la disponibilité en semences bio et de l'agroéquipement, même si de nombreux progrès sont encore possibles. Dans la suite de ce dossier, deux producteurs témoignent : - François-Xavier Durand, céréalier dans les Landes, qui a commencé à cultiver des légumes de plein champ bio en 2010 ; - Didier Leprêtre, installé dans le Cher, sur 171 hectares, et fournisseur de légumes bio de plein champ pour le groupe D'Aucy depuis 2008. Du côté des transformateurs, le groupe Uniproledi, dans le Lot-et-Garonne, présente son fonctionnement et le développement de sa filière bio. Un encart présente l'assistant de récolte automatisé et évolutif développé par un agriculteur de Seine-et-Marne et la start-up Ponchon.
Filière grandes cultures bio de l'Ouest : Besoin en qualité et volumes
Jean-Martial POUPEAU, AuteurDeux enjeux majeurs sont ressortis de la conférence sur la filière grandes cultures bio de lOuest : combler le déficit de production (il est actuellement plus difficile de produire que de vendre les productions végétales biologiques) et améliorer la qualité. Pour ajuster loffre et la demande, Thomas Jullien, de Coop de France, et Carine Maret, de lUfab (leader national en nutrition animale bio), plaident pour la contractualisation des cultures. De son côté, Pierre Le Bris, producteur bio dans le Finistère (association de producteurs « De la terre à la bière »), insiste sur le fait que la contractualisation ne doit pas aboutir à une intégration comme en conventionnel. Hormis la sécurisation de lapprovisionnement, les initiatives mises en place pour améliorer la qualité des grains ont également été évoquées : Agrobio Pinault (entreprise qui collecte des céréales et produit des ufs bio) conduit un travail de repérage et dévaluation de nouvelles variétés bio, notamment autrichiennes, et Terrena (coopérative céréalière) a développé des formations spécifiques pour ses adhérents bio. Dans tous les cas, ces différents organismes para-agricoles constatent que les acheteurs sont de plus en plus exigeants et que la qualité, dans la filière, doit être laffaire de tous les maillons de la chaîne : du producteur au transformateur.
François Rigondet, dans le Cher : 17 ans de recul en non-labour
Jean-Martial POUPEAU, AuteurFrançois Rigondet exploite 236 ha en grandes cultures dans le Cher. Il a entamé sa conversion bio en 2002 et la étalée sur cinq ans (conversion dun cinquième de la surface chaque année). 60 % de ses terres sont des sols argilo-calcaires lourds et profonds (délicats à travailler) et 40 % sont des rendzines superficielles (qui tolèrent les erreurs de travail du sol). Cette dichotomie facilite létalement des travaux mais complique les choix des assolements. François Rigondet nutilise pas de rotation type, mais seulement des successions culturales bien réfléchies. Selon lui, lun des points essentiels à respecter pour choisir ses cultures est lalternance stricte des époques de semis (hiver et printemps). Le choix est ensuite guidé par le salissement de la culture précédente et par une connaissance fine de la malherbologie. Bien que située en zone vulnérable, lexploitation nimplante pas de couverts car les sols gras ne ressuient que sils sont exposés aux éléments durant lhiver (lexploitation bénéficie dune dérogation possible dans ce département). Labsence de labour est quasi-systématique et a eu pour bénéfice de diminuer les carences en manganèse sur blé et tournesol liées à loxydation du sol. La charrue a été remplacée par une machine à bêcher (modèle Bechamatic). Pour le désherbage mécanique, François Rigondet utilise une bineuse, une herse étrille et a auto-construit une écimeuse.
Gaec Le Jeloux, dans le Morbihan : Le défi : vivre à trois sur 42 ha
Jean-Martial POUPEAU, AuteurAprès labandon de lélevage en 2010, le Gaec Le Jeloux, dans le Morbihan, ne travaille plus quavec seulement 42 ha de cultures. Pour en vivre, il a fallu mettre en place des cultures à forte valeur ajoutée et obtenir une bonne maîtrise de ces cultures. La maîtrise du salissement est un des points les plus importants et passe par l'adoption de cultures nettoyantes comme le haricot de conserve, mais aussi par de nombreuses actions de désherbage allant jusquau désherbage manuel. Pour nourrir les sols, le Gaec utilise un compost de déchets verts local, dont la matière est collectée auprès de particuliers et d'entreprises de paysagistes (environ 600 t/an), puis broyée par une ETA, ce qui leur permet d'économiser 2 /t par rapport au même produit acheté dans le commerce. La rotation type de cette exploitation est sur 4 ans : pommes de terre, blé, maïs-grain et haricots, avec environ 11 ha pour chaque sole. La culture phare est le plant de pomme de terre car elle assure 60 à 70 % du revenu. Le retour de cette culture tous les quatre ans peut sembler court, mais Yann Le Jeloux explique quil ne tamise pas le sol et évite donc la déstructuration associée à des risques accrus de maladies. La lutte contre les maladies et les ravageurs est dailleurs importante pour le Gaec. Des interventions sont effectuées contre le mildiou, le rhizoctone, les taupins, les doryphores, etc. Mais le risque est toujours présent. Enfin, en hiver, des couverts davoine et de seigle sont implantés avant les cultures de printemps.
Implanter et entretenir la luzerne : Les 40 ans d'expérience de Guy Menon ; Tour de France des pratiques
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLa luzerne s'est fait une place incontournable dans les champs bio. Elle est en effet régulièrement utilisée comme tête de rotation, permettant d'allonger les rotations et d'enrichir le sol en azote. C'est notamment le cas chez Guy Menon, céréalier dans le Gers, en agriculture biologique depuis 2001 et qui cultive de la luzerne chaque année depuis son installation en 1977. Il sème la luzerne en fin d'hiver, en association avec de l'avoine, de l'orge, ou encore du tournesol. La légumineuse restera alors en place pendant trois ans et demi, et permettra de réaliser 2 à 4 coupes par an selon les conditions climatiques. Le foin est revendu à des éleveurs de bovins, caprins et ovins. Le principal point faible de cette culture est la forte exportation de phosphore et de potasse qu'elle induit, nécessitant généralement des opérations de fertilisation sur les cultures précédentes et suivantes. Dans un second article, quatre conseillers ou directeurs d'usines de déshydratation apportent leurs éclairages techniques sur cette culture : Comment l'implanter ? Comment gérer le salissement ? Quels apports réaliser pour compenser les exportations de potasse et de phosphore ?
Jean-Pierre Bouchet, dans le Loiret : Multiplier des semences en bio : un sacerdoce
Jean-Martial POUPEAU, AuteurJean-Pierre Bouchet, installé en bio dans le Loiret, multiplie des semences de céréales à paille (blé, orge, avoine nue) et de protéagineux (pois, féverole) depuis 20 ans. Il témoigne que, si lactivité est intéressante, elle reste contraignante : il faut éviter tout mélange entre espèces et variétés (au minimum 5 m entre deux parcelles de variétés différentes, nettoyage systématique de tous les outils en contact avec les semences), préserver la qualité germinative et la qualité sanitaire des semences (triage immédiat des semences après récolte, stockage en cellules ventilées). Litinéraire technique est similaire aux parcelles destinées à la consommation, avec un suivi au champ plus fréquent notamment pour la détection dépis cariés. À ce jour, les adventices les plus gênantes sur lexploitation sont la ravenelle et la folle-avoine, pour lesquelles un encart détaille les moyens de lutte mis en place par Jean-Pierre Bouchet. Au-delà de la passion de ce travail, Jean-Pierre Bouchet exprime deux intérêts pour la multiplication : il bénéficie de linnovation variétale en premier lieu et il existe un intérêt économique, car la valorisation en semences est plus élevée que pour la consommation. Il faut tout de même noter que les risques pris sont plus importants et que la multiplication peut être plus difficile pour certaines espèces, notamment pour la féverole.
Maîtrise du couvert permanent dans une culture : Une approche nouvelle
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLe semis sous couvert permanent présente de nombreux avantages agronomiques, notamment en bio : fourniture dazote, concurrence avec les adventices et réduction de lérosion. Cependant, très peu dagriculteurs se lancent dans cette pratique, souvent en raison dun manque de références et par crainte que le couvert ne prenne le dessus sur la culture. De 2017 à 2019, Arvalis a conduit des essais sur des semis de blé dans un couvert de luzerne. Ces semis ont été conduits en bio, sur une parcelle en limons superficiels située dans le Tarn. Lexpérimentation a démarré en 2016, avec le semis de tournesol. Le même jour, grâce au guidage par GPS-RTK, la luzerne a été semée entre les rangs de tournesol. La sécheresse, conjuguée à la faible profondeur de sol et à la concurrence de la luzerne pour l'eau ont conduit à un rendement de 12 q/ha de tournesol. Du blé a ensuite été semé entre les rangs de luzerne en novembre 2016, à 30 cm dinter-rang, toujours à laide du GPS-RTK. L'expérimenation a été reconduite 3 années de suite (2017, 2018, et 2019). Pour limiter la compétition entre le blé et la luzerne, cette dernière est broyée après le semis du blé et au printemps. Pour réaliser cette étape, Arvalis avait demandé à des constructeurs de concevoir une tondeuse inter-rang adéquate. Eco-Mulch y a répondu en proposant plusieurs prototypes. Avec cette méthode, les rendements en blé et leurs taux de protéines sont encourageants, mais les interrogations restent nombreuses, dont notamment le devenir de la technique en printemps humide.
Pays de la Loire : Lappel de la diversification
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLe 23 mai 2019, sest tenu le Rallye Grandes cultures bio. Environ 200 personnes se sont ainsi retrouvées au Gaec de la Vergnaie, en Vendée, pour échanger, notamment sur le thème de la diversification avec latelier « Diversifier son assolement ». Avec 3 400 ha bio en 2019, la Cavac, entreprise coopérative, développe la collecte despèces de diversification (chanvre, légumes et haricots secs, légumes industrie, avoine blanche, épeautre et lin). Les légumes secs sont vendus en GMS sous la marque Grain de Vitalité. Les lentilles et les pois chiches ont du succès alors que, pour les haricots verts, le marché est déjà mature. Des marges brutes sont annoncées allant de 1000 /ha (pour la lentille, lépeautre et lavoine) à 3000 /ha (pour la betterave rouge ou le brocoli). Cependant, de telles cultures requièrent de la technicité et de la réactivité afin de pouvoir satisfaire les exigences industrielles. Pour lobtention de contrats, la présence dirrigation est requise pour certaines cultures (haricot, chia, quinoa, etc.). La Cavac est très active en matière de recherche et développement, notamment afin de mettre au point de nouvelles productions en bio.
Régis de Martrin, en Haute-Garonne : Transformer, pour assurer le revenu
Jean-Martial POUPEAU, AuteurEn bio depuis 20 ans, Régis de Martrin cultive 117 ha de terres hétérogènes à faible potentiel : 73 ha de sols en « boulbènes », limono-sableux, caillouteux et à caractère hydromorphe, ainsi que 44 ha de sols argilo-calcaires sur un terrain pentu. La mise en place d'une rotation type est difficile en raison de cette hétérogénéité. Régis a donc plusieurs astuces permettant de viabiliser son exploitation : - Associer le blé et la féverole pour limiter lapport dengrais organiques ; - Mettre en place une succession luzerne-blé-lin pour favoriser un sol propre et un taux de reliquats azotés élevé, et donc un meilleur rendement ; - Transformer sur lexploitation, du blé en farine et du pois vert en pois cassé. La farine étant vendue aux boulangeries, les variétés de blé (Florence-Aurore et Izalco CS) sont choisies en fonction de leur qualité boulangère. La transformation en farine permet de valoriser trois fois plus le quintal de blé. Concernant le pois vert, il est dépelliculé pour être transformé en pois cassé, puis il est expédié à la société Alliance Seeds pour un passage au trieur optique. Il est ensuite livré à une PME locale et vendu sous la marque Karine & Jeff. La valorisation par la vente de pois cassé est de trois à quatre fois supérieure. Régis a aussi implanté 2 ha dhélichryse qui seront vendus pour produire de lhuile essentielle.
Thierry Legris, dans les Yvelines : Un assolement en évolution
Jean-Martial POUPEAU, AuteurInstallé dans les Yvelines, Thierry Legris cultive 145 ha. La conversion de l'exploitation à l'agriculture biologique s'est faite progressivement, entre 2001 et 2006. Les premières années, l'agriculteur a conservé une rotation courte, intégrant pour deux tiers des cultures d'hiver et pour un tiers des cultures de printemps. Toutefois, malgré des opérations de désherbage mécanique répétées, la pression des adventices est très vite devenue problématique, notamment avec de fortes présences de folle-avoine, de gaillet et de vulpin. Afin de renverser la tendance, Thierry Legris a apporté plusieurs ajustements à son assolement et à ses pratiques, et ce, de manière la plus adaptée possible aux différents types de sols qui constituent son parcellaire : introduction de la luzerne, semis du blé uniquement derrière des légumineuses (luzerne, lentille, féverole) ou parfois derrière une association pois fourrager-triticale, etc. La présence de maïs dans l'assolement, culture d'été relativement facile à conduire dans les conditions pédoclimatiques de l'exploitation, permet également de lutter contre la folle-avoine en cassant le cycle de l'adventice. Thierry Legris s'est par ailleurs essayé aux techniques culturales simplifiées mais sans succès.
Travail simplifié et couverts broyés et mulchés : « Technique aboutie »
Jean-Martial POUPEAU, AuteurInstallé à Lannes dans le Lot et Garonne, Daniel Ligneau conduit son exploitation de grandes cultures bio en travail simplifié, depuis presque 10 ans. Il décrit son itinéraire technique. Après un mélange céréalier ou méteil, il implante, début octobre, un couvert (féverole/avoine noire/pois fourrager). Au préalable, un travail superficiel du sol est effectué, via quelques passages de déchaumeur ou cultivateur à pattes doie, et 20 m3/ha de compost de fumier de vaches et poulets sont apportés. En fin dhiver, le couvert est broyé et mulché à 5-10 cm afin de fournir de lazote et de la biomasse au sol. Une tonne par hectare dengrais organique est apportée, puis un semis de soja ou de maïs est effectué un mois après le broyage du couvert. Le maïs est irrigué durant lété. Depuis 5 ans, Daniel Ligneau mène des essais de semis direct sous couvert avec du maïs et du soja irrigué. Le couvert est le même, soja et maïs sont implantés avec un semoir Sola Prosem après roulage du couvert, puis les inter-rangs sont roulés à nouveau après semis. La réussite de la technique est inégale et labsence de travail du sol engage le rendement des cultures suivantes. En 2018, le rendement de maïs était de 25 q/ha, contre 50 en travail simplifié. Sur soja, la différence était plus faible avec un rendement de 32 q/ha, contre 36. Daniel Ligneau affirme que les racines dun couvert ne remplaceront jamais le travail du sol.
Union Bio Semences : Compétences et stockage au top
Jean-Martial POUPEAU, AuteurUnion Bio Semences, marque commerciale Ubios, est lun des principaux opérateurs en production de semences bio de grandes cultures. Cette union de coopératives travaille en collaboration avec 80 agriculteurs-multiplicateurs qui multiplient 60 variétés de 10 espèces sur 2 500 ha. Selon Jean Buet, directeur de Union Bio Semences, être agriculteur-multiplicateur nécessite deux pré-requis : disposer des compétences techniques nécessaires pour mener à bien la production et être en capacité de stocker. Des encarts détaillent les enjeux techniques de la production de semences bio. Concernant les normes qualité pour les semences, Union Bio Semences se positionne au-delà des exigences de la règlementation, notamment pour la pureté spécifique. Jean Buet atteste que la demande en semences bio continue de progresser, seule la production pouvant constituer un facteur limitant. Actuellement, cependant, la production de semences bio de grandes cultures nest pas suffisamment rentable pour une structure dédiée à la bio telle qu'Union Bio Semences qui ne peut pas réaliser d'économies d'échelle sur ses installations. Par ailleurs, selon Jean Buet, lexistence des dérogations ne joue pas en faveur de la bio car certains distributeurs mettent en avant des semences non traitées alors que des équivalents existent en bio.
Vu au salon Tech&Bio 2019 ; Vu sur autres salons ; Vu au Space ; Vu au salon Sommet de lÉlevage
Jean-Martial POUPEAU, Auteur ; Frédérique ROSE, Auteur ; Frédéric RIPOCHE, AuteurCet article décrit plusieurs innovations exposées à l'occasion des éditions 2019 de divers salons : Tech&Bio (Drôme), Space (Ille-et-Vilaine), Sommet de lÉlevage (Puy-de-Dôme) et autres salons. Il présente : 1 - différents outils de travail du sol, de désherbage (mécanique, électrique) et de guidage GPS ; 2 - divers équipements agricoles : un bâtiment déplaçable pour volailles et pondeuses, une centrale photovoltaïque produisant de lélectricité, des filets paragrêles pour le vignoble, un drone pour pulvériser des traitements dans les vignes, une sonde de température pour matières fermentescibles, un trieur séparateur, aérodynamique, un boîtier à variateur autorégulé sur un fertiliseur ; 3 d'autres innovations plus spécifiques à lélevage : des aliments dallaitement multi-espèces, des aliments minéraux, des produits utilisés en médecines alternatives (homéopathie, phytothérapie, aromathérapie), de la mélasse de betterave bio, un soin pour animaux à base dargile, une gamme de produits permettant de mieux valoriser les fumiers, et un produit naturel de post-trempage pour les vaches laitières.
Biofil fête ses 20 ans ! : Changement déchelle
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur ; Frédérique ROSE, Auteur ; Jean-Martial POUPEAU, Auteur ; ET AL., AuteurExplosion du nombre de conversions, fortes attentes du marché et exigences du consommateur placent aujourdhui lagriculture biologique à un tournant, un changement déchelle incontournable que doivent appréhender les acteurs de la bio. Biofil, dans ce dossier, pose le cadre et interroge coopérateurs, organisations de producteurs et experts. En introduction : linterview de Stéphanie Pageot, présidente sortante de la Fnab, qui balaie les chantiers en cours (renouer avec le logo AB aux règles françaises, accueil et installation des nouveaux arrivants, juste rémunération du producteur, futur de la Fnab, etc.). De son côté, Bio Loire Océan, association de producteurs de fruits et légumes bio, présente un modèle dorganisation collective et autonome pionnier (en laissant les producteurs libres de choisir leurs prix et débouchés et en proposant un cahier des charges aux valeurs écologiques, économiques, sociales et sociétales). Autre modèle de réussite : celui de la coopérative des agriculteurs bio du Sud-Ouest, Cabso, qui a pérennisé un tissu de producteurs grâce au maintien des prix, élaborés selon les coûts de production des adhérents. Christophe Lecuyer, président de la commission bio de Coop de France, apporte son expérience et fait part de ses satisfactions et craintes sur lavenir de la bio, qui « nest pas la seule à bénéficier des faveurs des consommateurs ». Pour finir, le dossier aborde les défis majeurs de lélevage sur la santé et le bien-être animal (mieux appréhender la santé animale par auto-surveillance et auto-prévention) du point de vue de Catherine Experton, de lItab, et de Thierry Mouchard, de la Frab Nouvelle-Aquitaine. Linterview de la vétérinaire Christine Filliat, en fin de dossier, complète les propos précédents avec léclairage de ses pratiques anti-poux et notamment de lefficacité du Lentypoux (produit ingéré par les poules via leau de boisson, mis au point avec lItavi).
Biofil fête ses 20 ans ! : Se former, sinformer
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur ; Jean-Martial POUPEAU, AuteurLa formation est indispensable à la réussite dun projet agricole bio, qui requiert un haut niveau de technicité. Dans lenseignement agricole, tous les cursus abordent aujourdhui le mode de production bio. Le nombre de fermes ou d'ateliers de lycées agricoles conduits en AB explose, les stages orientés vers la bio augmentent. Jean-Marie Morin, co-animateur de Formabio, revient, dans une interview, sur les étapes de lintégration de la bio dans lenseignement agricole et lévolution de loffre de formations bio depuis 1985, date dentrée des premiers modules bio dans les formations diplômantes. Au Lycée agricole du Valentin, dans la Drôme, les professeurs mettent en avant des pratiques bio, dans une démarche de pédagogie participative consistant à construire, sur mesure, un outil pour le semis direct sous couvert de légumineuses pérennes. Outre la formation diplômante (initiale ou continue), les moyens ancestraux dapprentissage (par lempirisme et le partage de connaissances) continuent de tenir une place prépondérante. Exemple en Inde où lorganisation Sarg Vikas Samiti diffuse les techniques biodynamiques auprès des paysans alentours, grâce à un verger de cinq hectares devenu centre de formation et embauchant une vingtaine de salariés.
Démonstration à Tech&Bio Ile-de-France : Les écimeuses ont le vent en poupe !
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLa démonstration décimeuses lors du salon Tech&Bio Île-de-France a été très suivie, avec plus de 250 personnes au rendez-vous. Cet outil, utilisé pour la gestion des adventices, vise à sectionner lextrémité de ces dernières dans une culture. Pour la démonstration, des écimeuses ont pu être testées sur trois mini-parcelles : lentilles vertes et caméline, lentilles et avoine de printemps, blé de printemps et seigle (ce dernier, plus haut que le blé, a fait office dadventice pour les besoins de la démonstration). Trois constructeurs ont participé à cette démonstration : Bionalan (écimeuse Selac), Just Common Sense (écimeuse Combcut) et Bouillé concept (prototype décimeuse de Romain Jouillé, agriculteur conventionnel en Seine-et-Marne). Chaque constructeur apporte des informations techniques sur son matériel, ainsi que sur les conditions optimales dutilisation. Un bilan de la démonstration est ensuite dressé : Sélac et le prototype de Bouillé Concept font preuve dune très bonne efficacité, notamment sur le seigle. Au contraire, Combcut nest pas à son avantage dans les conditions de lessai en raison de son mode de fonctionnement (le blé et le seigle au stade floraison étaient trop hauts pour Combcut et la machine a coupé les deux céréales).
Denis Valentin, dans la Drôme : "Rien n'est jamais acquis"
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLauréat des Talents Bio du salon Tech&Bio 2015, Denis Valentin est céréalier bio à Beausemblant, dans la Drôme. Il présente son exploitation de 98 hectares, ses pratiques culturales, et comment son expérience l'amène sans cesse à les faire évoluer. Sa rotation courte maïs-soja-blé est fréquente dans la région, où elle valorise bien l'eau en secteurs irrigués (rendements moyens respectifs : 101 q/ha - 32 q/ha - 52 q/ha). En dehors de ces secteurs, il implante du tournesol et parfois des luzernières. Les couverts constitués d'associations d'espèces (2 à 5 différentes) sont considérés comme des cultures à part entière. L'agriculteur a participé à un programme d'expérimentation de réduction du travail du sol, dont les résultats sur dix ans ne l'ont pas incité à poursuivre (forte pression des adventices). Le contexte local est favorable à la céréaliculture en bio : les conditions climatiques et l'irrigation permettent de bons rendements, le mistral diminue les risques de maladie en asséchant l'air. De plus, la présence d'élevages de poules pondeuses assure des débouchés locaux. Denis Valentin retrace également la création du Groupement d'Intérêt Économique et Environnemental (GIEE) AgribioTech Albon dont il fait partie, ses objectifs et l'acquisition de matériel en commun, dont des outils de binage guidés par GPS.
Dossier - Formation continue : Se former sans hésiter
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur ; Cécile MARCUS, Auteur ; Jean-Martial POUPEAU, AuteurLoffre en formations continues bio se développe de plus en plus : tour dhorizon, dans ce dossier, sur les facilités et les freins observés et sur des retours dexpériences. Se former ne va pas de soi chez les indépendants. Aussi, il est important de bien communiquer, de donner envie et de cibler différents réseaux. La formation doit souvent être prescrite et conseillée et se faire sous forme conviviale, avec du concret et pas trop loin de chez les agriculteurs Lidéal serait des formations modulaires avec du collectif mais aussi de la personnalisation. Des facilités existent pour se former : financement pris en charge totalement ou partiellement, crédit dimpôt, services de remplacement avec tarifs préférentiels Un cahier des charges formation fléché bio a été initié, début 2018, en Champagne-Ardenne, par des élus Vivea en lien avec la Frab, afin de mieux cibler les formations et de répondre aux besoins des agriculteurs. Une offre très variée de formations existe actuellement et, parmi elles, des formations stimulantes. Ainsi, la kinésiologie a actuellement du succès, elle permet notamment de changer son regard sur les animaux et aide à lever des blocages physiques et comportementaux. Une formation mise en place par la FNAB pour se réapproprier son prix de vente est également source de remise en question car elle touche à la stratégie de production, à lorganisation et peut induire des changements importants de production. Enfin, certains choisissent de progresser grâce au collectif de façon plus continue en adhérant à un CETA (Centre dEtudes Techniques Agricoles). Le groupe se réunit régulièrement pour mettre en commun ses savoir-faire et réflexions dans les domaines technique, économique ou commercial. Cest un lieu de partage des réussites mais aussi des échecs et tout le monde en tire profit (les anciens comme les novices !).
Éric et Marie-Lise Berjon, en Gironde : Des céréales bio au milieu des vignes
Jean-Martial POUPEAU, AuteurEric et Marie-Lise Berjon, céréaliers bio depuis plus de 30 ans, témoignent de leur expérience. Leur exploitation dispose de 120 ha de SAU (blé dhiver, féverole dhiver, soja, luzerne, tournesol ), de 30 ha de bois en ceinture et dun lac artificiel permettant dirriguer le soja. Leur assolement a beaucoup évolué ces dernières années pour simplifier le travail et la gestion des cultures (8 cultures par an contre 15 avant). La féverole, introduite il y a trois ans, est en plein développement (30 ha en 2018 en pur et 4,5 ha en mélange). Deux coupes annuelles de foin sont réalisées pendant les trois années dimplantation de la luzerne. Le labour a été abandonné depuis 10 ans (sauf pour démonter une prairie) pour des raisons de gain de temps, de lutte contre lérosion et damélioration de la vie microbienne. Le salissement nest pourtant pas plus élevé quavant. Le soja offre plusieurs débouchés : vente directe, approvisionnement de deux sociétés et d'une entreprise. Dès leurs débuts en bio, les exploitants ont décidé de transformer leurs produits à la ferme : toutes les récoltes de blé, épeautre, blé noir et petit épeautre sont transformées en farine et la récolte de tournesol est transformée en majorité en huile (et une partie est vendue en graines). Les circuits de vente sont diversifiés (Amap, Biocoop, magasin à la ferme, cantines ) afin de rester indépendants.
Gestion des adventices : Entre tolérance et lutte sans merci
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLes témoignages de quatre céréaliers bio sur la gestion des adventices sont recueillis dans cet article. Ces agriculteurs ont pour point commun de vouloir préserver leur sol, mais leur tolérance face aux mauvaises herbes diffère. Pierre Bujos est en bio depuis 1998 et cultive 207 ha dans le Gers. Pour lui, la lutte contre les adventices est secondaire et passe après la préservation de ses sols (leur érosion provoque des dégâts considérables dans sa région). Son objectif est de semer et de revenir uniquement pour la récolte. Pour cela, il limite le désherbage mécanique et joue sur les couverts végétaux, l'assolement et les successions culturales. La propreté des parcelles est inégale suivant les années et les cultures, et son système suscite des réactions diverses chez les autres céréaliers (même en bio). Toutefois, il convient à Pierre puisquil est viable économiquement et répond à son objectif premier de protection des sols. Au contraire, au GAEC du Couayroux (125 ha de cultures), également situé dans le Gers, Alain et Didier Daguzan apportent une grande importance à la lutte contre les adventices. Leur premier levier est la rotation et le second est le travail du sol, notamment au cultivateur en période estivale afin de lutter contre les chardons. Ils effectuent plusieurs passages doutils pour le désherbage mécanique : houe rotative, bineuse, herse étrille. Ils pratiquent également le désherbage manuel (en moyenne, cinq jours par an à deux personnes pour 60 ha de blé). Ils ne voient pas cela comme une contrainte mais plutôt comme une occasion de mieux connaître leurs parcelles. Julien Taton est installé en Saône-et-Loire depuis 1998. Seul sur 130 ha, il doit également assurer la transformation de ses céréales en farine et les livraisons, ce qui lui laisse peu de temps pour ses cultures. Sa gestion des adventices est intermédiaire entre tolérance et lutte sans merci. Son exploitation est en sans labour et il ne pratique pas de faux semis (trop chronophages), ni de déchaumages (jugés inutiles). Limpact des adventices est, pour lui, à relativiser suivant les espèces. Pour le blé, il trie parfois la folle-avoine et la valorise en graines à germer auprès d'un éleveur. En ce qui concerne le soja, même avec des adventices, le rendement est de 10 à 15 q/ha, ce qui est suffisamment rémunérateur avec les prix actuels.
En Haute-Garonne et dans l'Aude : Le défi dune production en sec
Jean-Martial POUPEAU, AuteurPierre Gomis, céréalier bio depuis 1989, conduit 125 ha sans arrosage, dans une zone (Aude et Haute-Garonne) souvent marquée par la sécheresse estivale, mais avec 90 % de terres en plaine, souvent en bas-fonds. Il a une double activité, ce qui explique aussi labsence dirrigation. Il a beaucoup investi dans le drainage (sur 45 ha), notamment sur les parcelles de bas-fonds. Sa conduite est présentée (travail du sol, rotation, fertilisation, lutte contre les adventices, assolement ), ainsi que les rendements obtenus.
Jean-Pierre Legros, en Lot-et-Garonne : Strip-till et travail superficiel
Jean-Martial POUPEAU, AuteurJean-Pierre Legros est céréalier dans le Lot-et-Garonne. Engagé en bio depuis 2009, il multiplie les innovations (principalement en matière dimplantation des cultures) tout en gardant pour objectif de préserver la structure de ses sols. Ce céréalier cultive 67 ha répartis sur des sols hétérogènes (argilo-calcaires et boulbènes). Il explique pourquoi il a banni la luzerne de ses rotations, ainsi que ses choix de cultures qui reposent principalement sur les marges prévisionnelles (ce qui peut lamener à cultiver deux légumineuses de suite). Pour lui, le travail du sol est inévitable mais doit rester superficiel : 5 cm maximum. Il peut être amené à utiliser le labour mais de manière occasionnelle et à 5 cm de profondeur (la constitution dune semelle de labour à cette profondeur nest pas problématique car elle est vite éliminée par les racines, le gel ou encore la sécheresse). Il utilise également la technique du strip-till qui consiste à travailler profondément uniquement les futurs rangs de semis. Il ne lutilise que pour les cultures qui sy prêtent (maïs, haricots, soja, tournesol) et les passages sont tracés au GPS-RTK. Il donne un exemple concret via litinéraire technique du maïs quil a implanté en 2017 avec cette méthode. J-P. Legros réfléchit également aux plantes compagnes pour limiter le désherbage mécanique et donne son avis sur les faux-semis au printemps et sur lutilisation du désherbage manuel contre les chardons.
La luzerne fraîche pour fertiliser le blé
Jean-Martial POUPEAU, AuteurEn partenariat avec le GIEE « Fertiliser le blé d'hiver par la luzerne fraîche », avec la coopérative Dijon Céréales et la Chambre d'Agriculture de Côte-d'Or, le GAEC Neuvelle, en agriculture biologique, expérimente l'apport de luzerne fraîche comme fertilisant. Pierre Robin, associé du GAEC, explique les objectifs de la démarche (réponse à l'absence ponctuelle de débouchés pour la luzerne, volonté d'éviter l'exportation des éléments fertilisants), l'itinéraire technique (2ème ou 3ème coupe ensilée, épandage sur chaumes de soja, avant semis de blé). La mise en uvre de l'essai se révèle toutefois compliquée : il faut réaliser simultanément la récolte de la luzerne, son épandage et l'enfouissement superficiel pour perdre le moins d'azote possible par volatilisation. L'essai va être poursuivi quelques années, afin de valider la technique et de vérifier son intérêt économique.
Pays de la Loire, à Thorigné d'Anjou : Rencontre Proléobio
Jean-Martial POUPEAU, AuteurRetour sur le bilan annuel du groupe de travail sur les oléo-protéagineux, Proléobio (ITAB et Terres Inovia), présenté en mars dernier à Thorigné dAnjou (Pays de la Loire). Les travaux étaient axés sur les associations de cultures céréales-protéagineux. Ces dernières présentent des intérêts validés par plusieurs programmes (sécuriser la production des protéagineux, améliorer le taux de protéines du blé), mais suscitent des questions sur leur place dans les rotations et la gestion des maladies et ravageurs. Des moyens de lutte sont explorés : les solutions de biocontrôle testées en conditions bio se sont montrées dune efficacité inexistante à faible, hormis le phosphate ferrique contre les limaces. Selon les espèces de protéagineux et les maladies, des solutions existent : décalage des dates de semis (botrytis sur féverole), variété résistante (ascochytose de la féverole), faible densité de semis associée à un grand écartement entre les lignes (ascochytose du pois), etc.
Produire de lail : Une culture délicate, de la plantation à la vente
Jean-Martial POUPEAU, AuteurDavid Aoueillé est céréalier bio depuis 2001 dans le Tarn-et-Garonne. Il produit 1,5 à 2 ha dail sur sa SAU de 86 ha (ail blanc, ail précoce à bâton et ail violet). Dans ce témoignage, de nombreuses informations sont apportées sur litinéraire technique de lail qui est une culture assez sensible aux maladies et à lenherbement inter-rang. D. Aoueillé explique quels sont les précédents et les terrains (type de sol et orientation) à privilégier, comment réussir sa plantation, comment gérer les adventices, quelles maladies peuvent affecter l'ail (avec un focus sur le waxy, défaut physiologique qui intervient durant le stockage après récolte), ainsi que la prophylaxie à suivre. Il aborde également les modes de récolte possibles, ainsi que les cultures quil recommande dimplanter derrière l'ail. Des données économiques permettant de calculer la marge semi-nette prévisionnelle pour un objectif de quatre tonnes dail par hectare sont également apportées.
Produire du tournesol dans le Sud-Ouest : A chacun son itinéraire technique
Jean-Martial POUPEAU, AuteurDeux agriculteurs bio témoignent sur leurs pratiques culturales de tournesol dans le Sud-Ouest. Chacun possède son propre itinéraire technique, lun depuis 30 ans, lautre depuis 15 ans en non labour. Le premier, Pierre Gomis, vend en coopérative, le second, Jacques Roca, transforme à la ferme en huile. Sont détaillés : la date de semis (impérativement sur sol bien réchauffé), le choix des variétés, la gestion des adventices (binage avec herse étrille en aveugle 1 à 4 jours après le semis), les rendements (16 à 22t/ha pour Pierre Gomis contre 3 à 17t/ha pour Jacques Roca), lintégration dans la rotation (après luzerne, orge, blé dur ou épeautre pour lun, après blé ou triticale pour lautre). La préparation du sol varie fortement. Pierre Gomis déchaume et laboure à lautomne, passe avec le cultivateur et le vibroflex en sortie dhiver, prépare le lit de semences avec une herse lourde ou alternative. Le second implante un couvert (trèfle en février-mars) dans la céréale précédente, le détruit au printemps (cover-crop et chisel) et prépare le lit de semences avec un vibroculteur à pattes doie. Il prépare également un enrobage fait maison de ses semences pour soutenir leur vigueur. Un encart est consacré au colza bio.
Rendez-vous Tech&Bio en Ile-de-France : La bio se répand autour de Paris
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLa première édition francilienne de Tech&Bio, organisée par la Chambre dAgriculture dIle-de-France, sest déroulée le 20 juin 2018, dans lEssonne. Elle a été placée sous le signe des grandes cultures et de la diversification, et a attiré 1000 visiteurs et 70 exposants. Ce salon a été loccasion de parler des betteraves bio qui sont cultivées pour la première fois à grande échelle en Ile-de-France et Centre (2 000 ha) sous linitiative de Cristal Union. Henry de Balathier (ingénieur régional de lInstitut technique de la betterave) précise que les interrogations concernant litinéraire technique de la betterave bio sont encore nombreuses. Le prix dachat au producteur est fixé à 76 /t pour des betteraves à 16 % de sucre et le calendrier darrachage est prévu tôt (fin septembre à début octobre) pour des questions dorganisation et de traçabilité. Les cultures légumières ont également été abordées lors de ce salon avec la présence dun acteur majeur de la restauration collective (Sodexo), d'une coopérative et d'une association de producteurs (Coop Bio dIle-de-France, Nous Paysans Bio), d'un industriel (Daucy) et d'un agriculteur bio (Emmanuel Quillou). Tous ces intervenants confirment une forte hausse de la demande en légumes bio qui émane principalement de la restauration collective, des magasins spécialisés bio et de la grande distribution. Ces cultures légumières séduisent également les producteurs puisquelles offrent des possibilités de diversification et des marges brutes élevées. Néanmoins, la technicité requise est très élevée, notamment en matière de maîtrise des adventices qui nécessite un matériel performant et une forte réactivité. De plus, lobtention de contrats est souvent conditionnée (planification des mises en culture et des récoltes, suivi technique), ce qui ne convient pas forcément à tous les agriculteurs.
Salon Tech&Bio en pleine Beauce : La bio s'enracine en région Centre
Jean-Martial POUPEAU, AuteurRetour sur la journée Tech&Bio du 12 avril 2018 en Eure-et-Loir, qui a accueilli un public nombreux et varié à la ferme du Lycée Agricole de Chartres, qui cultive 40 hectares en bio. Larticle aborde le thème du blé bio et propose deux courtes interviews dun agriculteur conventionnel et détudiants en agriculture. Il existe un frein culturel fort au passage en bio. Le "salissement" des parcelles constitue le point de réticence majeur à la conversion en bio. Or, loffre de blé bio français est actuellement insuffisante pour couvrir les besoins en meunerie. La meunerie Moulins du Brasseuil, située dans les Yvelines, a pour objectif de se fournir à 100 % en blé bio et français, dune part car cela devient du point de vue technico-économique plus réalisable (réduction des écarts de prix par rapport à limportation et mobilisation technique de la filière), dautre part car il existe une vraie demande des consommateurs. Les aspects techniques de la culture céréalière bio sont abordés : la gestion des adventices (rotations-introduction de cultures de printemps) et les risques de carences en phosphore et soufre en bio, à compenser par les fertilisations (kiésérite, patenkali) et la mobilisation des ressources du sol.
Soja dans du blé de printemps : "un demi-échec"
Jean-Martial POUPEAU, AuteurEn 2016, le GAEC bio de Neuvelle, en Côte-d'Or, a expérimenté le semis de soja dans du blé de printemps. L'objectif était d'effectuer une récolte et demie dans la même année, soit 25 q/ha de soja, comme en culture pure, auxquels s'ajouterait une demi-récolte de blé. Frédéric Rossignol présente l'itinéraire technique de l'essai (variétés, dates, doses et écartements de semis...), en indiquant la difficulté de semer le soja exactement au milieu des rangs de blé, même avec un guidage par RTK du semoir semi-porté. Normalement, la récolte du blé se fait en premier, mais, suite aux aléas climatiques de l'année (printemps humide et froid), le soja a dépassé le blé. Ils ont pu être récoltés simultanément à la mi-septembre, avec un rendement global de 25 q/ha, composé à 80 % de soja et 20 % de blé.
Variétés de blé : Faire le bon choix
Jean-Martial POUPEAU, AuteurDepuis le 1er juillet 2018, le blé tendre est soumis au statut « hors dérogation », cest-à-dire quil est obligatoire dutiliser des semences biologiques et quaucune dérogation nest possible. Il bénéficie dun large choix variétal et loffre en bio sest étoffée ces dernières années : 26 variétés en 2012 contre 39 en 2018, et de nouvelles variétés bio devraient être inscrites dici un à trois ans. Linscription de nouvelles variétés fait suite notamment aux travaux du réseau de criblage variétal de céréales bio, créé en 2000, qui regroupe 40 partenaires et intervient sur une cinquantaine de sites dessais. Toutefois, certaines variétés sont toujours utilisées de manière préférentielle : les dix premières variétés représentent 57,5 % des surfaces. Elles diffèrent suivant les régions : Tengri, Wiwa et Atlass dominent dans lOuest ; Tengri, Capo et Adesso dans lEst ; Renan et Hendrix dans le Sud-Ouest. De manière générale, les blés dhiver sont privilégiés, excepté dans lOuest et sur la bordure maritime Nord, où les variétés alternatives et de printemps sont répandues pour leur capacité à rester propres en raison de leur cycle court. Lassociation de différentes variétés est également de plus en plus courante. Dans un encart, le témoignage de Bruno Papa (céréalier bio depuis 2000 dans le Tarn-et-Garonne) apporte plus dinformations à ce sujet. Enfin, pour Laurence Fontaine, responsable du pôle grandes cultures de lItab et animatrice du réseau de criblage variétal, la campagne 2018-2019 est charnière pour le blé bio : les surfaces et lintérêt des obtenteurs augmentent, mais il existe des incertitudes quant à la disponibilité de semences bio alors que le statut hors dérogation rend donc obligatoire leur utilisation.
Bruno Joguet, en Vendée : Entreprendre et rester indépendant
Jean-Martial POUPEAU, AuteurBruno Joguet, céréalier en Vendée, a entamé la conversion à l'AB de son exploitation en 1998, après 20 ans en agriculture conventionnelle. Entrepreneur dans l'âme, il a peu à peu développé ses propres circuits de commercialisation. Ainsi, il vend son blé meunier directement à plusieurs meuneries et paysans-boulangers locaux. Ses légumes secs (haricots lingots, haricots coco, quinoa...) et, plus récemment, des pois et haricots pour la conserverie et le surgelé, sont vendus à différents grossistes et industriels via le GIE Légumes secs bio de Vendée, créé entre autres par Bruno Joguet lui-même. Pour répondre à une demande croissante en quinoa français, les acheteurs souhaitant limiter les importations, le céréalier implante de plus en plus de quinoa dans son assolement, même si le rendement fluctuant de cette culture fragile représente un certain risque économique.
Christophe Gonet, dans l'Aube : Du chanvre dans la rotation
Jean-Martial POUPEAU, AuteurChristophe Gonet est céréalier en agriculture biologique sur 130 hectares, situés à Pont-sur-Seine, dans lAube. Son système témoigne dune bonne maîtrise technique et dune recherche de productivité. Il effectue une rotation longue (9 à 10 ans) avec, en tête, une luzernière de deux ou trois ans, suivie de sept cultures, dont un chanvre sur la cinquième année. Le principal facteur de réussite est une levée rapide qui évite toute concurrence des adventices. Mais sa récolte est technique, elle demande un matériel adapté et un séchoir à proximité. La coopérative la Chanvrière de lAube, avec qui Christophe travaille, valorise les chènevis (graines) en huile alimentaire et les fibres en papier à cigarettes. Le bio représente 5% de son activité, une tendance qui augmente. Produire du chanvre demande de la place et de la trésorerie, commente le céréalier (stockage de la paille sur lexploitation). Larticle fournit des données techniques (semis, fertilisation, fauche, récolte et rendements) pour les différentes cultures mises en place. Christophe nest pas contre le labour, utile en bio pour le désherbage, mais préconise des pratiques raisonnables (faible vitesse, à 20 cm de profondeur maximum). Pour ses couverts, il utilise un mélange de minette et de trèfle blanc. En 2012, Christophe a commencé à planter des pommiers sur son exploitation ; aujourdhui, il teste différents systèmes dagroforesterie avec ses 400 arbres couvrant sept hectares.
Dossier Conversions : Changer de système : A chacun son parcours vers la bio
Cécile MARCUS, Auteur ; Jean-Martial POUPEAU, Auteur ; Stéphanie CAMAZON, AuteurEn 2016, 21 nouvelles fermes bio sont apparues en France chaque jour. Cette vague de conversions se poursuit en 2017. Ainsi, l'enjeu pour la filière bio est important, notamment en termes d'accompagnement des agriculteurs. Dans un premier article, ce dossier fait le point sur les dispositifs d'accompagnement existants en région. Si leur rôle est reconnu, ils manquent bien souvent de moyens pour mettre en place un accompagnement sur le long terme, au-delà des étapes de diagnostic et d'étude des modalités de conversion. Les articles suivants rapportent des témoignages d'agriculteurs en conversion, dans différentes régions et différentes filières : maraîchage de plein champ, grandes cultures, cultures diversifiées (grandes cultures, tomates, pommes), viticulture, plantes aromatiques et médicinales, ou encore élevages de porcs et de bovins laitiers. Tour à tour, ces agriculteurs abordent différentes thématiques qui leur tiennent à cur dans leur démarche vers l'AB, de la conversion non-simultanée à la transmission de leur système, ou encore concernant les défis techniques à relever, notamment en matière de protection phytosanitaire.
Earl du Chemin blanc en Seine-et-Marne : Expérimenter, toujours et encore
Jean-Martial POUPEAU, AuteurAprès avoir travaillé pendant plusieurs années dans linformatique, Dominique Collin sest installé en 2002 sur les 105 hectares de la ferme familiale en Seine-et-Marne et a converti 80 % des terres en bio. En 2014, la surface passe à 222 ha avec la reprise de terres en conversion. Le potentiel des terres est élevé notamment en blé (rendements moyens de 50 q/ha), malgré leur sensibilité à la battance. Les sols sont également sujets au salissement, en particulier par le vulpin. Aussi, la priorité du céréalier est la maîtrise des adventices. Cela passe par : - une rotation de 9 ans intégrant de la luzerne pendant 2 ans ; - la pratique du labour (même si le céréalier cherche à en réduire la fréquence, le labour semble incontournable) ; - la mise en place de couverts végétaux en mélange. Lors de son installation, Dominique sest senti très isolé au niveau professionnel. Mais son expérience a fait des émules car, aujourdhui, plus de 1000 ha sont en bio dans un rayon de 15 km autour de la ferme. Cela favorise les démarches collectives (semis, récoltes, outils en commun ). Dominique continue dinnover en faisant partie dun pôle de compétitivité technique en AB.
Ecartement inter-rang : Innover pour gagner en potentiel
Jean-Martial POUPEAU, AuteurDans l'objectif d'améliorer le potentiel de rendement des grandes cultures biologiques, l'élargissement de l'écartement inter-rang est une piste creusée par plusieurs agriculteurs. Ils y voient plusieurs avantages : - possibilité de passer la bineuse entre les rangs ; - moindre autoconcurrence entre les pieds, notamment pour le blé noir ; - meilleur tallage et donc gain de productivité ; - meilleure circulation de l'air entre les plants et donc moindre propagation des maladies ; - économie sur l'achat des semences. Quatre agriculteurs bio du Grand Ouest témoignent, dans cet article, de leur mise en uvre de cette pratique sur blé noir, féverole d'hiver et lupin blanc de printemps.
Échos des moissons : 2017, un bon cru
Jean-Martial POUPEAU, AuteurDes agriculteurs bio, interrogés lors du salon Tech&Bio (septembre 2017) ou joints par téléphone, donnent leur avis sur les moissons de lannée 2017. Dans lensemble, les résultats sont satisfaisants, voire très bons, avec des rendements supérieurs à 2016 du moins pour les céréales à paille et les protéagineux.
Au fil du salon... une filière en effervescence
Jean-Martial POUPEAU, Auteur ; Frédéric RIPOCHE, Auteur ; Frédérique ROSE, AuteurLe salon Tech&Bio de 2017 a accueilli une multitude daméliorations et dinnovations en matériels, en techniques, mais également en démarches dentreprises et de filières. Une vingtaine de produits, récemment mis au point ou en cours de développement, sont présentés. En élevage : - de nouveaux mélanges fourragers à base de lablab ; - des variétés de maïs conçues pour lagriculture biologique ; - des concentrés azotés sans gluten ; - des toasteurs mobiles ; - une filière bio et locale dAngus ; - des "massaïs" conservés par voie anaérobie, pour les monogastriques, qui associent des broyats de graines ou ensilages avec une légumineuse fourragère. Pour les cultures spécialisées : - divers matériels (tracteurs électriques, pulvérisateur enjambeur à traction animale) ; - des filets antidérive pour exploitation mixte ; - un jeu collectif édité par lINRA pour développer la mycorhization. En grandes cultures : - de nombreux outils et matériels (herse étrille, écimeuse à couteaux, bineuse, charrue, déchaumeur-scalpeur, semoir de semis direct, houe rotative) ; - de nouvelles semences et variétés sélectionnées en bio.
Gaec Postic, dans le Finistère : La simplicité au service de l'efficacité
Jean-Martial POUPEAU, AuteurDans le Finistère, le Gaec Postic, en bio depuis 2000, cultive de l'orge de brasserie, des mélanges blé-pois protéagineux et du blé noir, culture pour laquelle l'itinéraire technique est détaillé. Dans cet article, Stéphane Postic, l'un des associés, décrit son système, basé sur une rotation courte de trois ans, et explique les choix qui ont été faits pour le mettre au point : - adaptations aux conditions pédoclimatiques locales, les conditions océaniques limitant la possibilité de mettre en place certaines cultures ; - suppression des cultures d'hiver à cause d'une pression trop importante des adventices comme la vesce ; - labour systématique, là encore pour maîtriser le salissement ; - omniprésence des couverts hivernaux, un mélange moutarde brune-radis chinois-phacélie. Côté fertilisation, sans élevage sur le Gaec, les associés se fournissent chez des éleveurs, en achat ou en échange paille-fumier. Un encart présente la cellule sécheuse Sukup, utilisée pour sécher l'ensemble des grains récoltés.
Matériel pour céréaliers : Investir collectivement
Jean-Martial POUPEAU, AuteurAfin d'avoir accès à du matériel récent et performant à moindre coût, les agriculteurs peuvent s'équiper en commun via les Cuma, les coopératives d'utilisation de matériel agricole. Cela concerne aussi bien les agriculteurs biologiques que conventionnels, comme le montrent les témoignages de trois Cuma bourguignonnes rapportés dans cet article. Outre du matériel spécifique pour l'un ou l'autre de ces deux modes de production, ces trois Cuma possèdent également du matériel commun à tous leurs adhérents. Dans ce contexte, l'agriculture biologique et l'agriculture conventionnelle peuvent s'avérer complémentaires, notamment en termes de calendrier (semis et récoltes généralement plus tardifs en bio). Au-delà de la mutualisation du matériel, l'adhésion à une Cuma présente d'autres avantages liés au travail en collectif, comme rompre l'isolement, notamment à l'occasion d'une installation ou d'une conversion en bio.
Matériels pour grandes cultures : Toujours des améliorations
Jean-Martial POUPEAU, AuteurCet article aborde les améliorations apportées par les constructeurs aux matériels de grande culture, ainsi que les nouveaux outils disponibles, présentés lors du Sima 2017. Les domaines concernés sont le travail / la préparation du sol, le semis, le nettoyage et la séparation des grains, la fertilisation, le désherbage. Une plate-forme de location de matériel agricole via une application est présentée.
Premières rencontres des grandes cultures bio : Améliorer la qualité, du champ à l'assiette
Jean-Martial POUPEAU, Auteur250 acteurs de la recherche et du développement, producteurs, collecteurs, transformateurs, etc., se sont réunis à Paris le 24 novembre 2016 à l'occasion des premières rencontres des grandes cultures bio, co-organisées par l'Itab, Arvalis-Institut du Végétal et Terres Inovia. Consacrées à la qualité des productions pour l'alimentation humaine et animale, trois sessions étaient organisées sur les associations céréales-légumineuses, le soja et le blé meunier. Déjà bien connues des agriculteurs biologiques, les associations céréales-légumineuses posent encore de nombreuses questions, notamment concernant la composition du mélange à la récolte, difficilement prévisible selon le contexte de l'année. Ainsi, la surproduction d'une espèce une année donnée peut déstabiliser les filières. Du côté du soja, la demande croissante des consommateurs a facilité le développement des surfaces, qui ont plus que doublé entre 2012 et 2016 (9 003 à 20 165 ha). Les deux principaux critères de qualité considérés pour cette culture sont le taux de protéines (supérieur à 40 %) et la teneur en humidité (inférieure à 14 %). Enfin, en ce qui concerne le blé panifiable, le taux de protéines reste le critère de qualité le plus considéré. Pourtant, son intérêt est remis en cause, des blés ayant des taux de protéines inférieurs à 11 % s'avérant avoir des notes de panification élevées.
Quid du robot de binage ?
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLe robot de binage est une innovation récente en matière de désherbage mécanique. Déjà employé en maraîchage, son utilisation en grandes cultures semble possible, au vu des recherches menées par les constructeurs. Cet article présente les projets des marques Carré, avec le robot Anatis, utilisé en maraîchage ; Naïo Technologies, qui propose une version grandes cultures du robot Dino, et EcoRobotix, marque de robot conçu pour les grandes cultures. Encore au stade de recherche-développement pour le désherbage sur céréales, lutilisation de robots devrait se développer.