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Auteur Jean-Martial POUPEAU |
Documents disponibles écrits par cet auteur (216)


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Régis de Martrin, en Haute-Garonne : Transformer, pour assurer le revenu
Jean-Martial POUPEAU, AuteurEn bio depuis 20 ans, Régis de Martrin cultive 117 ha de terres hétérogènes à faible potentiel : 73 ha de sols en « boulbènes », limono-sableux, caillouteux et à caractère hydromorphe, ainsi que 44 ha de sols argilo-calcaires sur un terrain pentu. La mise en place d'une rotation type est difficile en raison de cette hétérogénéité. Régis a donc plusieurs astuces permettant de viabiliser son exploitation : - Associer le blé et la féverole pour limiter lapport dengrais organiques ; - Mettre en place une succession luzerne-blé-lin pour favoriser un sol propre et un taux de reliquats azotés élevé, et donc un meilleur rendement ; - Transformer sur lexploitation, du blé en farine et du pois vert en pois cassé. La farine étant vendue aux boulangeries, les variétés de blé (Florence-Aurore et Izalco CS) sont choisies en fonction de leur qualité boulangère. La transformation en farine permet de valoriser trois fois plus le quintal de blé. Concernant le pois vert, il est dépelliculé pour être transformé en pois cassé, puis il est expédié à la société Alliance Seeds pour un passage au trieur optique. Il est ensuite livré à une PME locale et vendu sous la marque Karine & Jeff. La valorisation par la vente de pois cassé est de trois à quatre fois supérieure. Régis a aussi implanté 2 ha dhélichryse qui seront vendus pour produire de lhuile essentielle.
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Thierry Legris, dans les Yvelines : Un assolement en évolution
Jean-Martial POUPEAU, AuteurInstallé dans les Yvelines, Thierry Legris cultive 145 ha. La conversion de l'exploitation à l'agriculture biologique s'est faite progressivement, entre 2001 et 2006. Les premières années, l'agriculteur a conservé une rotation courte, intégrant pour deux tiers des cultures d'hiver et pour un tiers des cultures de printemps. Toutefois, malgré des opérations de désherbage mécanique répétées, la pression des adventices est très vite devenue problématique, notamment avec de fortes présences de folle-avoine, de gaillet et de vulpin. Afin de renverser la tendance, Thierry Legris a apporté plusieurs ajustements à son assolement et à ses pratiques, et ce, de manière la plus adaptée possible aux différents types de sols qui constituent son parcellaire : introduction de la luzerne, semis du blé uniquement derrière des légumineuses (luzerne, lentille, féverole) ou parfois derrière une association pois fourrager-triticale, etc. La présence de maïs dans l'assolement, culture d'été relativement facile à conduire dans les conditions pédoclimatiques de l'exploitation, permet également de lutter contre la folle-avoine en cassant le cycle de l'adventice. Thierry Legris s'est par ailleurs essayé aux techniques culturales simplifiées mais sans succès.
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Travail simplifié et couverts broyés et mulchés : « Technique aboutie »
Jean-Martial POUPEAU, AuteurInstallé à Lannes dans le Lot et Garonne, Daniel Ligneau conduit son exploitation de grandes cultures bio en travail simplifié, depuis presque 10 ans. Il décrit son itinéraire technique. Après un mélange céréalier ou méteil, il implante, début octobre, un couvert (féverole/avoine noire/pois fourrager). Au préalable, un travail superficiel du sol est effectué, via quelques passages de déchaumeur ou cultivateur à pattes doie, et 20 m3/ha de compost de fumier de vaches et poulets sont apportés. En fin dhiver, le couvert est broyé et mulché à 5-10 cm afin de fournir de lazote et de la biomasse au sol. Une tonne par hectare dengrais organique est apportée, puis un semis de soja ou de maïs est effectué un mois après le broyage du couvert. Le maïs est irrigué durant lété. Depuis 5 ans, Daniel Ligneau mène des essais de semis direct sous couvert avec du maïs et du soja irrigué. Le couvert est le même, soja et maïs sont implantés avec un semoir Sola Prosem après roulage du couvert, puis les inter-rangs sont roulés à nouveau après semis. La réussite de la technique est inégale et labsence de travail du sol engage le rendement des cultures suivantes. En 2018, le rendement de maïs était de 25 q/ha, contre 50 en travail simplifié. Sur soja, la différence était plus faible avec un rendement de 32 q/ha, contre 36. Daniel Ligneau affirme que les racines dun couvert ne remplaceront jamais le travail du sol.
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Union Bio Semences : Compétences et stockage au top
Jean-Martial POUPEAU, AuteurUnion Bio Semences, marque commerciale Ubios, est lun des principaux opérateurs en production de semences bio de grandes cultures. Cette union de coopératives travaille en collaboration avec 80 agriculteurs-multiplicateurs qui multiplient 60 variétés de 10 espèces sur 2 500 ha. Selon Jean Buet, directeur de Union Bio Semences, être agriculteur-multiplicateur nécessite deux pré-requis : disposer des compétences techniques nécessaires pour mener à bien la production et être en capacité de stocker. Des encarts détaillent les enjeux techniques de la production de semences bio. Concernant les normes qualité pour les semences, Union Bio Semences se positionne au-delà des exigences de la règlementation, notamment pour la pureté spécifique. Jean Buet atteste que la demande en semences bio continue de progresser, seule la production pouvant constituer un facteur limitant. Actuellement, cependant, la production de semences bio de grandes cultures nest pas suffisamment rentable pour une structure dédiée à la bio telle qu'Union Bio Semences qui ne peut pas réaliser d'économies d'échelle sur ses installations. Par ailleurs, selon Jean Buet, lexistence des dérogations ne joue pas en faveur de la bio car certains distributeurs mettent en avant des semences non traitées alors que des équivalents existent en bio.
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Vu au salon Tech&Bio 2019 ; Vu sur autres salons ; Vu au Space ; Vu au salon Sommet de lÉlevage
Jean-Martial POUPEAU, Auteur ; Frédérique ROSE, Auteur ; Frédéric RIPOCHE, AuteurCet article décrit plusieurs innovations exposées à l'occasion des éditions 2019 de divers salons : Tech&Bio (Drôme), Space (Ille-et-Vilaine), Sommet de lÉlevage (Puy-de-Dôme) et autres salons. Il présente : 1 - différents outils de travail du sol, de désherbage (mécanique, électrique) et de guidage GPS ; 2 - divers équipements agricoles : un bâtiment déplaçable pour volailles et pondeuses, une centrale photovoltaïque produisant de lélectricité, des filets paragrêles pour le vignoble, un drone pour pulvériser des traitements dans les vignes, une sonde de température pour matières fermentescibles, un trieur séparateur, aérodynamique, un boîtier à variateur autorégulé sur un fertiliseur ; 3 d'autres innovations plus spécifiques à lélevage : des aliments dallaitement multi-espèces, des aliments minéraux, des produits utilisés en médecines alternatives (homéopathie, phytothérapie, aromathérapie), de la mélasse de betterave bio, un soin pour animaux à base dargile, une gamme de produits permettant de mieux valoriser les fumiers, et un produit naturel de post-trempage pour les vaches laitières.
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Biofil fête ses 20 ans ! : Changement déchelle
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur ; Frédérique ROSE, Auteur ; Jean-Martial POUPEAU, Auteur ; ET AL., AuteurExplosion du nombre de conversions, fortes attentes du marché et exigences du consommateur placent aujourdhui lagriculture biologique à un tournant, un changement déchelle incontournable que doivent appréhender les acteurs de la bio. Biofil, dans ce dossier, pose le cadre et interroge coopérateurs, organisations de producteurs et experts. En introduction : linterview de Stéphanie Pageot, présidente sortante de la Fnab, qui balaie les chantiers en cours (renouer avec le logo AB aux règles françaises, accueil et installation des nouveaux arrivants, juste rémunération du producteur, futur de la Fnab, etc.). De son côté, Bio Loire Océan, association de producteurs de fruits et légumes bio, présente un modèle dorganisation collective et autonome pionnier (en laissant les producteurs libres de choisir leurs prix et débouchés et en proposant un cahier des charges aux valeurs écologiques, économiques, sociales et sociétales). Autre modèle de réussite : celui de la coopérative des agriculteurs bio du Sud-Ouest, Cabso, qui a pérennisé un tissu de producteurs grâce au maintien des prix, élaborés selon les coûts de production des adhérents. Christophe Lecuyer, président de la commission bio de Coop de France, apporte son expérience et fait part de ses satisfactions et craintes sur lavenir de la bio, qui « nest pas la seule à bénéficier des faveurs des consommateurs ». Pour finir, le dossier aborde les défis majeurs de lélevage sur la santé et le bien-être animal (mieux appréhender la santé animale par auto-surveillance et auto-prévention) du point de vue de Catherine Experton, de lItab, et de Thierry Mouchard, de la Frab Nouvelle-Aquitaine. Linterview de la vétérinaire Christine Filliat, en fin de dossier, complète les propos précédents avec léclairage de ses pratiques anti-poux et notamment de lefficacité du Lentypoux (produit ingéré par les poules via leau de boisson, mis au point avec lItavi).
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Biofil fête ses 20 ans ! : Se former, sinformer
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur ; Jean-Martial POUPEAU, AuteurLa formation est indispensable à la réussite dun projet agricole bio, qui requiert un haut niveau de technicité. Dans lenseignement agricole, tous les cursus abordent aujourdhui le mode de production bio. Le nombre de fermes ou d'ateliers de lycées agricoles conduits en AB explose, les stages orientés vers la bio augmentent. Jean-Marie Morin, co-animateur de Formabio, revient, dans une interview, sur les étapes de lintégration de la bio dans lenseignement agricole et lévolution de loffre de formations bio depuis 1985, date dentrée des premiers modules bio dans les formations diplômantes. Au Lycée agricole du Valentin, dans la Drôme, les professeurs mettent en avant des pratiques bio, dans une démarche de pédagogie participative consistant à construire, sur mesure, un outil pour le semis direct sous couvert de légumineuses pérennes. Outre la formation diplômante (initiale ou continue), les moyens ancestraux dapprentissage (par lempirisme et le partage de connaissances) continuent de tenir une place prépondérante. Exemple en Inde où lorganisation Sarg Vikas Samiti diffuse les techniques biodynamiques auprès des paysans alentours, grâce à un verger de cinq hectares devenu centre de formation et embauchant une vingtaine de salariés.
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Démonstration à Tech&Bio Ile-de-France : Les écimeuses ont le vent en poupe !
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLa démonstration décimeuses lors du salon Tech&Bio Île-de-France a été très suivie, avec plus de 250 personnes au rendez-vous. Cet outil, utilisé pour la gestion des adventices, vise à sectionner lextrémité de ces dernières dans une culture. Pour la démonstration, des écimeuses ont pu être testées sur trois mini-parcelles : lentilles vertes et caméline, lentilles et avoine de printemps, blé de printemps et seigle (ce dernier, plus haut que le blé, a fait office dadventice pour les besoins de la démonstration). Trois constructeurs ont participé à cette démonstration : Bionalan (écimeuse Selac), Just Common Sense (écimeuse Combcut) et Bouillé concept (prototype décimeuse de Romain Jouillé, agriculteur conventionnel en Seine-et-Marne). Chaque constructeur apporte des informations techniques sur son matériel, ainsi que sur les conditions optimales dutilisation. Un bilan de la démonstration est ensuite dressé : Sélac et le prototype de Bouillé Concept font preuve dune très bonne efficacité, notamment sur le seigle. Au contraire, Combcut nest pas à son avantage dans les conditions de lessai en raison de son mode de fonctionnement (le blé et le seigle au stade floraison étaient trop hauts pour Combcut et la machine a coupé les deux céréales).
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Denis Valentin, dans la Drôme : "Rien n'est jamais acquis"
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLauréat des Talents Bio du salon Tech&Bio 2015, Denis Valentin est céréalier bio à Beausemblant, dans la Drôme. Il présente son exploitation de 98 hectares, ses pratiques culturales, et comment son expérience l'amène sans cesse à les faire évoluer. Sa rotation courte maïs-soja-blé est fréquente dans la région, où elle valorise bien l'eau en secteurs irrigués (rendements moyens respectifs : 101 q/ha - 32 q/ha - 52 q/ha). En dehors de ces secteurs, il implante du tournesol et parfois des luzernières. Les couverts constitués d'associations d'espèces (2 à 5 différentes) sont considérés comme des cultures à part entière. L'agriculteur a participé à un programme d'expérimentation de réduction du travail du sol, dont les résultats sur dix ans ne l'ont pas incité à poursuivre (forte pression des adventices). Le contexte local est favorable à la céréaliculture en bio : les conditions climatiques et l'irrigation permettent de bons rendements, le mistral diminue les risques de maladie en asséchant l'air. De plus, la présence d'élevages de poules pondeuses assure des débouchés locaux. Denis Valentin retrace également la création du Groupement d'Intérêt Économique et Environnemental (GIEE) AgribioTech Albon dont il fait partie, ses objectifs et l'acquisition de matériel en commun, dont des outils de binage guidés par GPS.
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Dossier - Formation continue : Se former sans hésiter
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur ; Cécile MARCUS, Auteur ; Jean-Martial POUPEAU, AuteurLoffre en formations continues bio se développe de plus en plus : tour dhorizon, dans ce dossier, sur les facilités et les freins observés et sur des retours dexpériences. Se former ne va pas de soi chez les indépendants. Aussi, il est important de bien communiquer, de donner envie et de cibler différents réseaux. La formation doit souvent être prescrite et conseillée et se faire sous forme conviviale, avec du concret et pas trop loin de chez les agriculteurs Lidéal serait des formations modulaires avec du collectif mais aussi de la personnalisation. Des facilités existent pour se former : financement pris en charge totalement ou partiellement, crédit dimpôt, services de remplacement avec tarifs préférentiels Un cahier des charges formation fléché bio a été initié, début 2018, en Champagne-Ardenne, par des élus Vivea en lien avec la Frab, afin de mieux cibler les formations et de répondre aux besoins des agriculteurs. Une offre très variée de formations existe actuellement et, parmi elles, des formations stimulantes. Ainsi, la kinésiologie a actuellement du succès, elle permet notamment de changer son regard sur les animaux et aide à lever des blocages physiques et comportementaux. Une formation mise en place par la FNAB pour se réapproprier son prix de vente est également source de remise en question car elle touche à la stratégie de production, à lorganisation et peut induire des changements importants de production. Enfin, certains choisissent de progresser grâce au collectif de façon plus continue en adhérant à un CETA (Centre dEtudes Techniques Agricoles). Le groupe se réunit régulièrement pour mettre en commun ses savoir-faire et réflexions dans les domaines technique, économique ou commercial. Cest un lieu de partage des réussites mais aussi des échecs et tout le monde en tire profit (les anciens comme les novices !).
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Éric et Marie-Lise Berjon, en Gironde : Des céréales bio au milieu des vignes
Jean-Martial POUPEAU, AuteurEric et Marie-Lise Berjon, céréaliers bio depuis plus de 30 ans, témoignent de leur expérience. Leur exploitation dispose de 120 ha de SAU (blé dhiver, féverole dhiver, soja, luzerne, tournesol ), de 30 ha de bois en ceinture et dun lac artificiel permettant dirriguer le soja. Leur assolement a beaucoup évolué ces dernières années pour simplifier le travail et la gestion des cultures (8 cultures par an contre 15 avant). La féverole, introduite il y a trois ans, est en plein développement (30 ha en 2018 en pur et 4,5 ha en mélange). Deux coupes annuelles de foin sont réalisées pendant les trois années dimplantation de la luzerne. Le labour a été abandonné depuis 10 ans (sauf pour démonter une prairie) pour des raisons de gain de temps, de lutte contre lérosion et damélioration de la vie microbienne. Le salissement nest pourtant pas plus élevé quavant. Le soja offre plusieurs débouchés : vente directe, approvisionnement de deux sociétés et d'une entreprise. Dès leurs débuts en bio, les exploitants ont décidé de transformer leurs produits à la ferme : toutes les récoltes de blé, épeautre, blé noir et petit épeautre sont transformées en farine et la récolte de tournesol est transformée en majorité en huile (et une partie est vendue en graines). Les circuits de vente sont diversifiés (Amap, Biocoop, magasin à la ferme, cantines ) afin de rester indépendants.
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Gestion des adventices : Entre tolérance et lutte sans merci
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLes témoignages de quatre céréaliers bio sur la gestion des adventices sont recueillis dans cet article. Ces agriculteurs ont pour point commun de vouloir préserver leur sol, mais leur tolérance face aux mauvaises herbes diffère. Pierre Bujos est en bio depuis 1998 et cultive 207 ha dans le Gers. Pour lui, la lutte contre les adventices est secondaire et passe après la préservation de ses sols (leur érosion provoque des dégâts considérables dans sa région). Son objectif est de semer et de revenir uniquement pour la récolte. Pour cela, il limite le désherbage mécanique et joue sur les couverts végétaux, l'assolement et les successions culturales. La propreté des parcelles est inégale suivant les années et les cultures, et son système suscite des réactions diverses chez les autres céréaliers (même en bio). Toutefois, il convient à Pierre puisquil est viable économiquement et répond à son objectif premier de protection des sols. Au contraire, au GAEC du Couayroux (125 ha de cultures), également situé dans le Gers, Alain et Didier Daguzan apportent une grande importance à la lutte contre les adventices. Leur premier levier est la rotation et le second est le travail du sol, notamment au cultivateur en période estivale afin de lutter contre les chardons. Ils effectuent plusieurs passages doutils pour le désherbage mécanique : houe rotative, bineuse, herse étrille. Ils pratiquent également le désherbage manuel (en moyenne, cinq jours par an à deux personnes pour 60 ha de blé). Ils ne voient pas cela comme une contrainte mais plutôt comme une occasion de mieux connaître leurs parcelles. Julien Taton est installé en Saône-et-Loire depuis 1998. Seul sur 130 ha, il doit également assurer la transformation de ses céréales en farine et les livraisons, ce qui lui laisse peu de temps pour ses cultures. Sa gestion des adventices est intermédiaire entre tolérance et lutte sans merci. Son exploitation est en sans labour et il ne pratique pas de faux semis (trop chronophages), ni de déchaumages (jugés inutiles). Limpact des adventices est, pour lui, à relativiser suivant les espèces. Pour le blé, il trie parfois la folle-avoine et la valorise en graines à germer auprès d'un éleveur. En ce qui concerne le soja, même avec des adventices, le rendement est de 10 à 15 q/ha, ce qui est suffisamment rémunérateur avec les prix actuels.
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En Haute-Garonne et dans l'Aude : Le défi dune production en sec
Jean-Martial POUPEAU, AuteurPierre Gomis, céréalier bio depuis 1989, conduit 125 ha sans arrosage, dans une zone (Aude et Haute-Garonne) souvent marquée par la sécheresse estivale, mais avec 90 % de terres en plaine, souvent en bas-fonds. Il a une double activité, ce qui explique aussi labsence dirrigation. Il a beaucoup investi dans le drainage (sur 45 ha), notamment sur les parcelles de bas-fonds. Sa conduite est présentée (travail du sol, rotation, fertilisation, lutte contre les adventices, assolement ), ainsi que les rendements obtenus.
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Jean-Pierre Legros, en Lot-et-Garonne : Strip-till et travail superficiel
Jean-Martial POUPEAU, AuteurJean-Pierre Legros est céréalier dans le Lot-et-Garonne. Engagé en bio depuis 2009, il multiplie les innovations (principalement en matière dimplantation des cultures) tout en gardant pour objectif de préserver la structure de ses sols. Ce céréalier cultive 67 ha répartis sur des sols hétérogènes (argilo-calcaires et boulbènes). Il explique pourquoi il a banni la luzerne de ses rotations, ainsi que ses choix de cultures qui reposent principalement sur les marges prévisionnelles (ce qui peut lamener à cultiver deux légumineuses de suite). Pour lui, le travail du sol est inévitable mais doit rester superficiel : 5 cm maximum. Il peut être amené à utiliser le labour mais de manière occasionnelle et à 5 cm de profondeur (la constitution dune semelle de labour à cette profondeur nest pas problématique car elle est vite éliminée par les racines, le gel ou encore la sécheresse). Il utilise également la technique du strip-till qui consiste à travailler profondément uniquement les futurs rangs de semis. Il ne lutilise que pour les cultures qui sy prêtent (maïs, haricots, soja, tournesol) et les passages sont tracés au GPS-RTK. Il donne un exemple concret via litinéraire technique du maïs quil a implanté en 2017 avec cette méthode. J-P. Legros réfléchit également aux plantes compagnes pour limiter le désherbage mécanique et donne son avis sur les faux-semis au printemps et sur lutilisation du désherbage manuel contre les chardons.
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La luzerne fraîche pour fertiliser le blé
Jean-Martial POUPEAU, AuteurEn partenariat avec le GIEE « Fertiliser le blé d'hiver par la luzerne fraîche », avec la coopérative Dijon Céréales et la Chambre d'Agriculture de Côte-d'Or, le GAEC Neuvelle, en agriculture biologique, expérimente l'apport de luzerne fraîche comme fertilisant. Pierre Robin, associé du GAEC, explique les objectifs de la démarche (réponse à l'absence ponctuelle de débouchés pour la luzerne, volonté d'éviter l'exportation des éléments fertilisants), l'itinéraire technique (2ème ou 3ème coupe ensilée, épandage sur chaumes de soja, avant semis de blé). La mise en uvre de l'essai se révèle toutefois compliquée : il faut réaliser simultanément la récolte de la luzerne, son épandage et l'enfouissement superficiel pour perdre le moins d'azote possible par volatilisation. L'essai va être poursuivi quelques années, afin de valider la technique et de vérifier son intérêt économique.