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Auteur Jean-Martial POUPEAU |
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François Rigondet, dans le Cher : 17 ans de recul en non-labour
Jean-Martial POUPEAU, AuteurFrançois Rigondet exploite 236 ha en grandes cultures dans le Cher. Il a entamé sa conversion bio en 2002 et la étalée sur cinq ans (conversion dun cinquième de la surface chaque année). 60 % de ses terres sont des sols argilo-calcaires lourds et profonds (délicats à travailler) et 40 % sont des rendzines superficielles (qui tolèrent les erreurs de travail du sol). Cette dichotomie facilite létalement des travaux mais complique les choix des assolements. François Rigondet nutilise pas de rotation type, mais seulement des successions culturales bien réfléchies. Selon lui, lun des points essentiels à respecter pour choisir ses cultures est lalternance stricte des époques de semis (hiver et printemps). Le choix est ensuite guidé par le salissement de la culture précédente et par une connaissance fine de la malherbologie. Bien que située en zone vulnérable, lexploitation nimplante pas de couverts car les sols gras ne ressuient que sils sont exposés aux éléments durant lhiver (lexploitation bénéficie dune dérogation possible dans ce département). Labsence de labour est quasi-systématique et a eu pour bénéfice de diminuer les carences en manganèse sur blé et tournesol liées à loxydation du sol. La charrue a été remplacée par une machine à bêcher (modèle Bechamatic). Pour le désherbage mécanique, François Rigondet utilise une bineuse, une herse étrille et a auto-construit une écimeuse.
Gaec Le Jeloux, dans le Morbihan : Le défi : vivre à trois sur 42 ha
Jean-Martial POUPEAU, AuteurAprès labandon de lélevage en 2010, le Gaec Le Jeloux, dans le Morbihan, ne travaille plus quavec seulement 42 ha de cultures. Pour en vivre, il a fallu mettre en place des cultures à forte valeur ajoutée et obtenir une bonne maîtrise de ces cultures. La maîtrise du salissement est un des points les plus importants et passe par l'adoption de cultures nettoyantes comme le haricot de conserve, mais aussi par de nombreuses actions de désherbage allant jusquau désherbage manuel. Pour nourrir les sols, le Gaec utilise un compost de déchets verts local, dont la matière est collectée auprès de particuliers et d'entreprises de paysagistes (environ 600 t/an), puis broyée par une ETA, ce qui leur permet d'économiser 2 /t par rapport au même produit acheté dans le commerce. La rotation type de cette exploitation est sur 4 ans : pommes de terre, blé, maïs-grain et haricots, avec environ 11 ha pour chaque sole. La culture phare est le plant de pomme de terre car elle assure 60 à 70 % du revenu. Le retour de cette culture tous les quatre ans peut sembler court, mais Yann Le Jeloux explique quil ne tamise pas le sol et évite donc la déstructuration associée à des risques accrus de maladies. La lutte contre les maladies et les ravageurs est dailleurs importante pour le Gaec. Des interventions sont effectuées contre le mildiou, le rhizoctone, les taupins, les doryphores, etc. Mais le risque est toujours présent. Enfin, en hiver, des couverts davoine et de seigle sont implantés avant les cultures de printemps.
Implanter et entretenir la luzerne : Les 40 ans d'expérience de Guy Menon ; Tour de France des pratiques
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLa luzerne s'est fait une place incontournable dans les champs bio. Elle est en effet régulièrement utilisée comme tête de rotation, permettant d'allonger les rotations et d'enrichir le sol en azote. C'est notamment le cas chez Guy Menon, céréalier dans le Gers, en agriculture biologique depuis 2001 et qui cultive de la luzerne chaque année depuis son installation en 1977. Il sème la luzerne en fin d'hiver, en association avec de l'avoine, de l'orge, ou encore du tournesol. La légumineuse restera alors en place pendant trois ans et demi, et permettra de réaliser 2 à 4 coupes par an selon les conditions climatiques. Le foin est revendu à des éleveurs de bovins, caprins et ovins. Le principal point faible de cette culture est la forte exportation de phosphore et de potasse qu'elle induit, nécessitant généralement des opérations de fertilisation sur les cultures précédentes et suivantes. Dans un second article, quatre conseillers ou directeurs d'usines de déshydratation apportent leurs éclairages techniques sur cette culture : Comment l'implanter ? Comment gérer le salissement ? Quels apports réaliser pour compenser les exportations de potasse et de phosphore ?
Jean-Pierre Bouchet, dans le Loiret : Multiplier des semences en bio : un sacerdoce
Jean-Martial POUPEAU, AuteurJean-Pierre Bouchet, installé en bio dans le Loiret, multiplie des semences de céréales à paille (blé, orge, avoine nue) et de protéagineux (pois, féverole) depuis 20 ans. Il témoigne que, si lactivité est intéressante, elle reste contraignante : il faut éviter tout mélange entre espèces et variétés (au minimum 5 m entre deux parcelles de variétés différentes, nettoyage systématique de tous les outils en contact avec les semences), préserver la qualité germinative et la qualité sanitaire des semences (triage immédiat des semences après récolte, stockage en cellules ventilées). Litinéraire technique est similaire aux parcelles destinées à la consommation, avec un suivi au champ plus fréquent notamment pour la détection dépis cariés. À ce jour, les adventices les plus gênantes sur lexploitation sont la ravenelle et la folle-avoine, pour lesquelles un encart détaille les moyens de lutte mis en place par Jean-Pierre Bouchet. Au-delà de la passion de ce travail, Jean-Pierre Bouchet exprime deux intérêts pour la multiplication : il bénéficie de linnovation variétale en premier lieu et il existe un intérêt économique, car la valorisation en semences est plus élevée que pour la consommation. Il faut tout de même noter que les risques pris sont plus importants et que la multiplication peut être plus difficile pour certaines espèces, notamment pour la féverole.
Maîtrise du couvert permanent dans une culture : Une approche nouvelle
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLe semis sous couvert permanent présente de nombreux avantages agronomiques, notamment en bio : fourniture dazote, concurrence avec les adventices et réduction de lérosion. Cependant, très peu dagriculteurs se lancent dans cette pratique, souvent en raison dun manque de références et par crainte que le couvert ne prenne le dessus sur la culture. De 2017 à 2019, Arvalis a conduit des essais sur des semis de blé dans un couvert de luzerne. Ces semis ont été conduits en bio, sur une parcelle en limons superficiels située dans le Tarn. Lexpérimentation a démarré en 2016, avec le semis de tournesol. Le même jour, grâce au guidage par GPS-RTK, la luzerne a été semée entre les rangs de tournesol. La sécheresse, conjuguée à la faible profondeur de sol et à la concurrence de la luzerne pour l'eau ont conduit à un rendement de 12 q/ha de tournesol. Du blé a ensuite été semé entre les rangs de luzerne en novembre 2016, à 30 cm dinter-rang, toujours à laide du GPS-RTK. L'expérimenation a été reconduite 3 années de suite (2017, 2018, et 2019). Pour limiter la compétition entre le blé et la luzerne, cette dernière est broyée après le semis du blé et au printemps. Pour réaliser cette étape, Arvalis avait demandé à des constructeurs de concevoir une tondeuse inter-rang adéquate. Eco-Mulch y a répondu en proposant plusieurs prototypes. Avec cette méthode, les rendements en blé et leurs taux de protéines sont encourageants, mais les interrogations restent nombreuses, dont notamment le devenir de la technique en printemps humide.
Pays de la Loire : Lappel de la diversification
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLe 23 mai 2019, sest tenu le Rallye Grandes cultures bio. Environ 200 personnes se sont ainsi retrouvées au Gaec de la Vergnaie, en Vendée, pour échanger, notamment sur le thème de la diversification avec latelier « Diversifier son assolement ». Avec 3 400 ha bio en 2019, la Cavac, entreprise coopérative, développe la collecte despèces de diversification (chanvre, légumes et haricots secs, légumes industrie, avoine blanche, épeautre et lin). Les légumes secs sont vendus en GMS sous la marque Grain de Vitalité. Les lentilles et les pois chiches ont du succès alors que, pour les haricots verts, le marché est déjà mature. Des marges brutes sont annoncées allant de 1000 /ha (pour la lentille, lépeautre et lavoine) à 3000 /ha (pour la betterave rouge ou le brocoli). Cependant, de telles cultures requièrent de la technicité et de la réactivité afin de pouvoir satisfaire les exigences industrielles. Pour lobtention de contrats, la présence dirrigation est requise pour certaines cultures (haricot, chia, quinoa, etc.). La Cavac est très active en matière de recherche et développement, notamment afin de mettre au point de nouvelles productions en bio.
Régis de Martrin, en Haute-Garonne : Transformer, pour assurer le revenu
Jean-Martial POUPEAU, AuteurEn bio depuis 20 ans, Régis de Martrin cultive 117 ha de terres hétérogènes à faible potentiel : 73 ha de sols en « boulbènes », limono-sableux, caillouteux et à caractère hydromorphe, ainsi que 44 ha de sols argilo-calcaires sur un terrain pentu. La mise en place d'une rotation type est difficile en raison de cette hétérogénéité. Régis a donc plusieurs astuces permettant de viabiliser son exploitation : - Associer le blé et la féverole pour limiter lapport dengrais organiques ; - Mettre en place une succession luzerne-blé-lin pour favoriser un sol propre et un taux de reliquats azotés élevé, et donc un meilleur rendement ; - Transformer sur lexploitation, du blé en farine et du pois vert en pois cassé. La farine étant vendue aux boulangeries, les variétés de blé (Florence-Aurore et Izalco CS) sont choisies en fonction de leur qualité boulangère. La transformation en farine permet de valoriser trois fois plus le quintal de blé. Concernant le pois vert, il est dépelliculé pour être transformé en pois cassé, puis il est expédié à la société Alliance Seeds pour un passage au trieur optique. Il est ensuite livré à une PME locale et vendu sous la marque Karine & Jeff. La valorisation par la vente de pois cassé est de trois à quatre fois supérieure. Régis a aussi implanté 2 ha dhélichryse qui seront vendus pour produire de lhuile essentielle.
Thierry Legris, dans les Yvelines : Un assolement en évolution
Jean-Martial POUPEAU, AuteurInstallé dans les Yvelines, Thierry Legris cultive 145 ha. La conversion de l'exploitation à l'agriculture biologique s'est faite progressivement, entre 2001 et 2006. Les premières années, l'agriculteur a conservé une rotation courte, intégrant pour deux tiers des cultures d'hiver et pour un tiers des cultures de printemps. Toutefois, malgré des opérations de désherbage mécanique répétées, la pression des adventices est très vite devenue problématique, notamment avec de fortes présences de folle-avoine, de gaillet et de vulpin. Afin de renverser la tendance, Thierry Legris a apporté plusieurs ajustements à son assolement et à ses pratiques, et ce, de manière la plus adaptée possible aux différents types de sols qui constituent son parcellaire : introduction de la luzerne, semis du blé uniquement derrière des légumineuses (luzerne, lentille, féverole) ou parfois derrière une association pois fourrager-triticale, etc. La présence de maïs dans l'assolement, culture d'été relativement facile à conduire dans les conditions pédoclimatiques de l'exploitation, permet également de lutter contre la folle-avoine en cassant le cycle de l'adventice. Thierry Legris s'est par ailleurs essayé aux techniques culturales simplifiées mais sans succès.
Travail simplifié et couverts broyés et mulchés : « Technique aboutie »
Jean-Martial POUPEAU, AuteurInstallé à Lannes dans le Lot et Garonne, Daniel Ligneau conduit son exploitation de grandes cultures bio en travail simplifié, depuis presque 10 ans. Il décrit son itinéraire technique. Après un mélange céréalier ou méteil, il implante, début octobre, un couvert (féverole/avoine noire/pois fourrager). Au préalable, un travail superficiel du sol est effectué, via quelques passages de déchaumeur ou cultivateur à pattes doie, et 20 m3/ha de compost de fumier de vaches et poulets sont apportés. En fin dhiver, le couvert est broyé et mulché à 5-10 cm afin de fournir de lazote et de la biomasse au sol. Une tonne par hectare dengrais organique est apportée, puis un semis de soja ou de maïs est effectué un mois après le broyage du couvert. Le maïs est irrigué durant lété. Depuis 5 ans, Daniel Ligneau mène des essais de semis direct sous couvert avec du maïs et du soja irrigué. Le couvert est le même, soja et maïs sont implantés avec un semoir Sola Prosem après roulage du couvert, puis les inter-rangs sont roulés à nouveau après semis. La réussite de la technique est inégale et labsence de travail du sol engage le rendement des cultures suivantes. En 2018, le rendement de maïs était de 25 q/ha, contre 50 en travail simplifié. Sur soja, la différence était plus faible avec un rendement de 32 q/ha, contre 36. Daniel Ligneau affirme que les racines dun couvert ne remplaceront jamais le travail du sol.
Union Bio Semences : Compétences et stockage au top
Jean-Martial POUPEAU, AuteurUnion Bio Semences, marque commerciale Ubios, est lun des principaux opérateurs en production de semences bio de grandes cultures. Cette union de coopératives travaille en collaboration avec 80 agriculteurs-multiplicateurs qui multiplient 60 variétés de 10 espèces sur 2 500 ha. Selon Jean Buet, directeur de Union Bio Semences, être agriculteur-multiplicateur nécessite deux pré-requis : disposer des compétences techniques nécessaires pour mener à bien la production et être en capacité de stocker. Des encarts détaillent les enjeux techniques de la production de semences bio. Concernant les normes qualité pour les semences, Union Bio Semences se positionne au-delà des exigences de la règlementation, notamment pour la pureté spécifique. Jean Buet atteste que la demande en semences bio continue de progresser, seule la production pouvant constituer un facteur limitant. Actuellement, cependant, la production de semences bio de grandes cultures nest pas suffisamment rentable pour une structure dédiée à la bio telle qu'Union Bio Semences qui ne peut pas réaliser d'économies d'échelle sur ses installations. Par ailleurs, selon Jean Buet, lexistence des dérogations ne joue pas en faveur de la bio car certains distributeurs mettent en avant des semences non traitées alors que des équivalents existent en bio.
Vu au salon Tech&Bio 2019 ; Vu sur autres salons ; Vu au Space ; Vu au salon Sommet de lÉlevage
Jean-Martial POUPEAU, Auteur ; Frédérique ROSE, Auteur ; Frédéric RIPOCHE, AuteurCet article décrit plusieurs innovations exposées à l'occasion des éditions 2019 de divers salons : Tech&Bio (Drôme), Space (Ille-et-Vilaine), Sommet de lÉlevage (Puy-de-Dôme) et autres salons. Il présente : 1 - différents outils de travail du sol, de désherbage (mécanique, électrique) et de guidage GPS ; 2 - divers équipements agricoles : un bâtiment déplaçable pour volailles et pondeuses, une centrale photovoltaïque produisant de lélectricité, des filets paragrêles pour le vignoble, un drone pour pulvériser des traitements dans les vignes, une sonde de température pour matières fermentescibles, un trieur séparateur, aérodynamique, un boîtier à variateur autorégulé sur un fertiliseur ; 3 d'autres innovations plus spécifiques à lélevage : des aliments dallaitement multi-espèces, des aliments minéraux, des produits utilisés en médecines alternatives (homéopathie, phytothérapie, aromathérapie), de la mélasse de betterave bio, un soin pour animaux à base dargile, une gamme de produits permettant de mieux valoriser les fumiers, et un produit naturel de post-trempage pour les vaches laitières.
Biofil fête ses 20 ans ! : Changement déchelle
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur ; Frédérique ROSE, Auteur ; Jean-Martial POUPEAU, Auteur ; ET AL., AuteurExplosion du nombre de conversions, fortes attentes du marché et exigences du consommateur placent aujourdhui lagriculture biologique à un tournant, un changement déchelle incontournable que doivent appréhender les acteurs de la bio. Biofil, dans ce dossier, pose le cadre et interroge coopérateurs, organisations de producteurs et experts. En introduction : linterview de Stéphanie Pageot, présidente sortante de la Fnab, qui balaie les chantiers en cours (renouer avec le logo AB aux règles françaises, accueil et installation des nouveaux arrivants, juste rémunération du producteur, futur de la Fnab, etc.). De son côté, Bio Loire Océan, association de producteurs de fruits et légumes bio, présente un modèle dorganisation collective et autonome pionnier (en laissant les producteurs libres de choisir leurs prix et débouchés et en proposant un cahier des charges aux valeurs écologiques, économiques, sociales et sociétales). Autre modèle de réussite : celui de la coopérative des agriculteurs bio du Sud-Ouest, Cabso, qui a pérennisé un tissu de producteurs grâce au maintien des prix, élaborés selon les coûts de production des adhérents. Christophe Lecuyer, président de la commission bio de Coop de France, apporte son expérience et fait part de ses satisfactions et craintes sur lavenir de la bio, qui « nest pas la seule à bénéficier des faveurs des consommateurs ». Pour finir, le dossier aborde les défis majeurs de lélevage sur la santé et le bien-être animal (mieux appréhender la santé animale par auto-surveillance et auto-prévention) du point de vue de Catherine Experton, de lItab, et de Thierry Mouchard, de la Frab Nouvelle-Aquitaine. Linterview de la vétérinaire Christine Filliat, en fin de dossier, complète les propos précédents avec léclairage de ses pratiques anti-poux et notamment de lefficacité du Lentypoux (produit ingéré par les poules via leau de boisson, mis au point avec lItavi).
Biofil fête ses 20 ans ! : Se former, sinformer
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur ; Jean-Martial POUPEAU, AuteurLa formation est indispensable à la réussite dun projet agricole bio, qui requiert un haut niveau de technicité. Dans lenseignement agricole, tous les cursus abordent aujourdhui le mode de production bio. Le nombre de fermes ou d'ateliers de lycées agricoles conduits en AB explose, les stages orientés vers la bio augmentent. Jean-Marie Morin, co-animateur de Formabio, revient, dans une interview, sur les étapes de lintégration de la bio dans lenseignement agricole et lévolution de loffre de formations bio depuis 1985, date dentrée des premiers modules bio dans les formations diplômantes. Au Lycée agricole du Valentin, dans la Drôme, les professeurs mettent en avant des pratiques bio, dans une démarche de pédagogie participative consistant à construire, sur mesure, un outil pour le semis direct sous couvert de légumineuses pérennes. Outre la formation diplômante (initiale ou continue), les moyens ancestraux dapprentissage (par lempirisme et le partage de connaissances) continuent de tenir une place prépondérante. Exemple en Inde où lorganisation Sarg Vikas Samiti diffuse les techniques biodynamiques auprès des paysans alentours, grâce à un verger de cinq hectares devenu centre de formation et embauchant une vingtaine de salariés.
Démonstration à Tech&Bio Ile-de-France : Les écimeuses ont le vent en poupe !
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLa démonstration décimeuses lors du salon Tech&Bio Île-de-France a été très suivie, avec plus de 250 personnes au rendez-vous. Cet outil, utilisé pour la gestion des adventices, vise à sectionner lextrémité de ces dernières dans une culture. Pour la démonstration, des écimeuses ont pu être testées sur trois mini-parcelles : lentilles vertes et caméline, lentilles et avoine de printemps, blé de printemps et seigle (ce dernier, plus haut que le blé, a fait office dadventice pour les besoins de la démonstration). Trois constructeurs ont participé à cette démonstration : Bionalan (écimeuse Selac), Just Common Sense (écimeuse Combcut) et Bouillé concept (prototype décimeuse de Romain Jouillé, agriculteur conventionnel en Seine-et-Marne). Chaque constructeur apporte des informations techniques sur son matériel, ainsi que sur les conditions optimales dutilisation. Un bilan de la démonstration est ensuite dressé : Sélac et le prototype de Bouillé Concept font preuve dune très bonne efficacité, notamment sur le seigle. Au contraire, Combcut nest pas à son avantage dans les conditions de lessai en raison de son mode de fonctionnement (le blé et le seigle au stade floraison étaient trop hauts pour Combcut et la machine a coupé les deux céréales).
Denis Valentin, dans la Drôme : "Rien n'est jamais acquis"
Jean-Martial POUPEAU, AuteurLauréat des Talents Bio du salon Tech&Bio 2015, Denis Valentin est céréalier bio à Beausemblant, dans la Drôme. Il présente son exploitation de 98 hectares, ses pratiques culturales, et comment son expérience l'amène sans cesse à les faire évoluer. Sa rotation courte maïs-soja-blé est fréquente dans la région, où elle valorise bien l'eau en secteurs irrigués (rendements moyens respectifs : 101 q/ha - 32 q/ha - 52 q/ha). En dehors de ces secteurs, il implante du tournesol et parfois des luzernières. Les couverts constitués d'associations d'espèces (2 à 5 différentes) sont considérés comme des cultures à part entière. L'agriculteur a participé à un programme d'expérimentation de réduction du travail du sol, dont les résultats sur dix ans ne l'ont pas incité à poursuivre (forte pression des adventices). Le contexte local est favorable à la céréaliculture en bio : les conditions climatiques et l'irrigation permettent de bons rendements, le mistral diminue les risques de maladie en asséchant l'air. De plus, la présence d'élevages de poules pondeuses assure des débouchés locaux. Denis Valentin retrace également la création du Groupement d'Intérêt Économique et Environnemental (GIEE) AgribioTech Albon dont il fait partie, ses objectifs et l'acquisition de matériel en commun, dont des outils de binage guidés par GPS.