Dépouillements
Interview d'Edgar Pisani : pas d'avenir sans paysans
L'entretien mené avec Edgar Pisani, ministre de l'Agriculture de 1961 à 1966, permet de revenir sur le bilan de la Politique Agricole Commune et sur la nouvelle orientation à donner aux politiques agricoles. Au moment de la négociation de la PAC, le but principal était de rendre l'Europe auto-suffisante avec les risques d'une agriculture productiviste. Pour Edgar Pisani, une autre politique agricole doit voir le jour. Les prix agricoles seraient fixés de telle sorte que les paysans puissent, sans subvention, couvrir leurs coûts de production et vivre de la vente de leurs produits, les consommateurs devraient consentir à payer un peu plus cher leurs aliments, il faudrait raccourcir les circuits de distribution, le rôle de l'entretien du territoire assuré par les agriculteurs serait reconnu et rémunéré. Car les réformes de la PAC prolongent un sytème pervers : institution des Droits à Paiement Unique, prime à l'hectare, prix de "marché" artificiellement bas. Concernant le traitement des produits de l'agriculture par l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC), Edgar Pisani prône la spécificité des biens répondant à des besoins fondamentaux : aliments de base, eau, proposant des pistes d'actions comme l'institution de protections aux frontières par grandes régions du monde, la protection des agricultures peu productives pour leur laisser la possibilité de s'améliorer... S'agissant de l'aptitude du monde à nourrir les neuf milliards d'humains annoncés pour 2050, Edgar Pisani reste pessimiste du fait de la diminution des terres cultivables et de l'explosion démographique. Selon lui, pour nourrir le monde il faudrait produire, d'ici 2050, deux à trois fois plus qu'aujourd'hui, motiver les paysans à produire, diviser les exploitations géantes en nombreuses fermes familiales, trouver et populariser des systèmes agricoles à la fois efficaces et respectueux de l'environnement...
Transformation et valeur ajoutée à la ferme
Selon une estimation de l'Agence Bio, 20% des producteurs bio transforment à la ferme. Mais cette activité de transformation implique une autre organisation du travail à la ferme qui peut aller jusqu'à l'embauche d'une personne. Par ailleurs, les produits fermiers sont notamment identifiables par un marketing attractif et des recettes originales pour lesquels il est recommandé d'avoir un sérieux sens des relations publiques et de l'étude de marché... Concernant le paquet hygiène européen, les ateliers de transformation sont soumis à des mises aux normes drastiques. Dans leur démarche de transformation et de vente, les agriculteurs peuvent être formés et soutenus par les Chambres d'agriculture et les CFPPA. Quant aux consommateurs, ils consacrent 17,8% de leur budget alimentaire aux produits fermiers (étude des Chambres d'agriculture et du Centre d'étude et de valorisation sur la diversification). Enfin, la transformation à la ferme est conçue par les collectivités locales comme un outil de développement du territoire. La coopérative des jardins de la Haute Vallée, dans les Pyrénées, en est une illustration.
Homéopathes sans frontières
Les médecins et les médicaments sont rares au Sud. Face à ce constat, Homéopathes sans frontières - France (HSF - France) veut favoriser "la connaissance de thérapeutiques efficaces, respectant la planète et ses habitants, et peu coûteuses", comme l'explique Michèle Serrand, actuelle présidente de l'association. Elle tient à lever toute ambiguité, précisant que "la thérapeutique homéopathique est complémentaire à toutes celles que les populations utilisent, pas une alternative". Depuis 25 ans, l'association forme sur place les personnels soignants à cette thérapeutique et implique les professionnels de santé du pays dans les soins et secours d'urgence afin de les rendre autonomes. Le faible coût de l'homéopathie s'y prête et les populations locales des pays du Sud trouvent dans la thérapeutique homéopathique une ressemblance avec les médecines traditionnelles pratiquées. HSF - France intervient aussi dans la lutte contre la dénutrition. Au Burkina Faso, un arbre appelé Moringa Oleifera, doté de propriétés nutritionnelles remarquables, intéresse l'association, notamment dans le cadre de sa diffusion auprès des jeunes enfants. Enfin HSF - France s'est lancé, avec le Comité de développement du village de Zowla, au sud-est du Togo, dans la construction d'un marché couvert. Ce marché est une façon de relancer une économie locale qui permette à la population de mieux se nourrir.
Exemplaires (1)
Code-barres | Cote | Support | Localisation | Section | Disponibilité | Ancienne Cote |
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1116164 | AGE | Périodique | Salle de lecture | Périodiques | Disponible |