Dépouillements
L'A.G. de la FNAB à Nîmes
Les 19 et 20 Février 1994, 35 personnes, représentant 16 groupements régionaux d'agriculteurs biologiques, se sont retrouvées à Nîmes pour l'Assemblée Générale de la FNAB. . Un grand débat a eu lieu sur les aides à l'agriculture biologique. La question de fond est : qui doit payer le produit : le consommateur ou le contribuable ? Certaines régions refusent l'attribution d'aides directes aux producteurs ; elles préfèrent des aides à l'ensemble de la filière : recherche, expérimentation, investissements spécifiques, mise en marché... Pour développer l'AB, des aides à la reconversion sont nécessaires. La FNAB refuse d'utiliser le terme d'"aide au maintien", elle préfère parler d'"aide au soutien de l'AB" - Elle est d'accord pour continuer un travail à court terme qui cherche à obtenir des aides aux producteurs, avec une harmonisation entre les régions, - Elle propose que la durée de la reconversion de la totalité d'une exploitation biologique soit de 5 ans, - Elle a pour souci de ne pas mettre en péril des exploitations ayant de forts investissements. Il est également nécessaire de mieux définir l'unité de production avec des parcellaires séparés et des unités de stockage séparées. Un dérogation pourra être envisagée dans des cas très particuliers (atelier hors-sol, quotas de betteraves...) . L'A.G. de la FNAB est favorable à la transparence de la certification et au passage des Dossiers en Commissions locales (COMAC, CORABB). Elle charge le Conseil d'Administration d'essayer de généraliser ce principe, avec une harmonisation de ces Commissions. . L'Assemblée Générale de la FNAB considère que FNAB INFO est l'organe officiel représentatif de la FNAB. Le Conseil d'Administration en est le responsable immédiat, au niveau politique, technique et financier. . Le compte-rendu financier de la FNAB a été approuvé à l'unanimité. Durant cette Assemblée Générale, deux exploitations biologiques de la région ont été visitées : - En Camargue : un producteur-transformateur de céréales sur 107 Ha (35/40 Ha de riz bio, 30/35 Ha de blé dur, 10 Ha de lentilles, 10 Ha de tournesol). Le riz et le blé dur sont stockés, travaillés et conditionnés sur place. Ces deux produits subissent la concurrence croissante des productions italiennes et espagnoles (le riz bio espagnol arrive à Rotterdam à 1 fr de moins le kg que le riz français). Les produits sont commercialisés sous la marque UNIRAB. Cependant : originalité de l'entreprise GRIOTTO : elle a fait une sélection massale de riz rouge, mutation spontanée sur la ferme, reproduite sur place à partir de 30g de riz : exclusivité européenne ! - A Bellegarde, Nicolas REUSE (Vice-Président de l'ITAB et Présidenr du GRAB) a repris une ferme de 20 ha pour y implanter pêchers, abricotiers, et nectarines. Son but est de supprimer tous les insecticides, même végétaux. Il produit lui-même ses insectes auxiliaires. Il pratique le greffage des plants (réussite à 98 %). Pour Nicolas REUSE, en AB, il faut raisonner en bassins de production et produire ce qui est possible régionalement.
Maîtriser les cultures "sarclées" : tout un programme !
Dans la plaine du Jura, Pascal MOUGEOT conduit 45 Ha de cultures en bio. Les céréales, les oléagineux et les légumes de pleins champs l'ont amené à essayer la plupart des techniques disponibles : brûlage, binage, hersage, buttage, écimage. Cet article décrit la combinaison des techniques qu'il utilise sur maïs, soja, tournesol et betterave. - Les semis sont réalisés avec un semoir de grande précision d'engrenage pour une levée très homogène (facteur important pour une bonne maîtrise du désherbage sur le rang). L'état de germination est surveillé journellement. - L'opération suivante : désherbage thermique sur le rang en pré-émergence, est délicate mais incontournable. L'appareil choisi s'adapte à l'avant du tracteur ; les brûleurs de la rampe sont réglables entre eux pour appliquer la flamme directement sur le rang ; la pression aux brûleurs doit être réglée en fonction de l'espèce et du stade des mauvaises herbes. Cette opération est effectuée tôt le matin ou tard le soir, lorsque le vent est tombé, car celui-ci est gênant. - L'efficacité du brûlage est vérifiée (couleur des feuilles, consistance...) - L'étrillage est ensuite effectué avec des "soleils" (disques bineurs à dents souples). Cette opération peut être répétée jusqu'à trois fois avant le stade 6/8 feuilles de la culture (pour soja et tournesol). - Puis, la bineuse est passée; But de l'opération : approcher à 2-3 cm du rang. - Au stade de 6 à 10 feuilles (+ de 15 cm de haut), un buttage est fait, ce qui augmente le nombre de radicelles et étouffe les nouvelles levées d'adventices. Ne pas butter le soja (gousses trop basses). - Pour le soja et les betteraves, il est possible de passer un "écimeur" (au stade mi-floraison du soja). Cet appareil est une faucheuse de grande largeur montée à l'avant du tracteur en 2 parties réglables en hauteur. Cette opération diminue le potentiel des graines d'adventices. Malgré ce programme, le 100 % "propre" est rarement atteint ; mais les progrès - évalués sur 3 années- sont conséquents. Exemple : de 25 q/ha le tournesol a atteint 35 q/ha ; de 45 à 65 q/ha pour le maïs ; ceci pour moins de 100 F/ha. A noter que les outils utilisés sont simples et que c'est la maîtrise de chaque technique et non la sophistication des moyens qui procure la réussite.
Faut-il chauler un sol acide ?
Le sol est un partenaire incontournable de l'agriculture biologique. Aussi importe-t-il d'y apporter un soin tout particulier. Après avoir été considéré abusivement comme un simple support, il est de plus en plus perçu aujourd'hui comme un organisme vivant. . De quoi dépend le pH d'un sol ? : Essentiellement de 2 facteurs : - d'une part, de la roche-mère et de sa composition (notamment sa teneur en carbonate et en calcium), - d'autre part, du degré d'évolution du sol. Quelle que soit son origine, un sol évolue, croît, se développe, brunifie, se dégrade. Au cours de cette évolution - qui peut se chiffrer en millions d'années - le niveau de pH a donc tendance à diminuer. Le taux et la qualité de la matière organique jouent également sur le pH. Modifier le pH nécessite une pris en compte de l'ensemble du sol. Comme l'engrais pour la plante, le chaulage n'agit pas que sur le pH mais, avant tout, sur l'ensemble des paramètres du sol, notamment l'activité microbienne. Il peut aussi bien bonifier le sol, s'il est raisonné convenablement, que le dégrader s'il est estimé uniquement en fonction de mesures isolées. Aussi faut-il rappeler sur quoi se raisonne un besoin en carbonates : . Le chaulage : comment l'estimer ? Le pH est variable dans l'année. Sa mesure doit être corroborée par 2 autres tout aussi fondamentales : pH KCL et taux de saturation en alcalino-terreux (Ca-Mg). La différence entre le pH eau et le pH KCL donne l'acide potentiel qui indique le degré d'acidification, donc de dégradation du sol. Celle-ci, mise en relation avec le taux de saturation en bases, permettra de déterminer le besoin en carbonates s'il y a lieu. . Pourquoi chauler ? Objectif essentiel : re-saturer le complexe en ions-calcium. Le chaulage est une opération qui va stimuler les phénomènes dynamiques dans le sol et améliorer les phénomènes d'échange, ce qui entraînera donc une amélioration de l'efficacité des engrais. Ce type d'opération doit être renouvelé tous les 3 à 5 ans selon les cas. Le chaulage doit s'accompagner d'un apport tout aussi régulier de précurseurs d'humus. Souvenons de la sagesse des dictons paysans : "qui chaule sans fumer se ruine sans y penser". En conclusion, n'oublions pas que le sol est un organisme vivant, qu'il importe d'aborder dans sa globalité. Aucune opération ne peut être prise isolément, sans conséquence sur l'ensemble. Plus le sol présente des signes de dégradation, plus les mesures "curatives" devront être raisonnées sur du long terme.
Agriculture et monde rural
Conclusions du 2ème Symposium International (Développement, Solidarité, Environnement et Alimentation du Réseau Européen des Alliances) de Girona (11-13 Novembre 1993) : - Il est nécessaire de construire une nouvelle politique agricole, rurale et commerciale, avec un large débat démocratique ouvert à tous, - Le monde agricole et rural doit être mieux intégré dans la société, ce qui valorisera ses activités, - Il faut définir et obtenir des normes de production, afin d'assurer le maintien de la biodiversité, - Le travail de l'agriculteur doit être rémunéré en tenant compte des coûts réels de production agricole, - Le modèle d'agriculture intensive et productiviste doit être reconsidéré par des mesures économiques et désintensificatrices, notamment par des limites à la production, - Le commerce international doit être régi différemment.(Le GATT n'est pas acceptable dans sa forme actuelle). Désir d'un marché international sans dumping ; disparition progressive des restitutions aux exportations et maintien de la préférence communautaire, - Chaque pays a le droit de protéger son agriculture et d'assurer la sécurité alimentaire de sa population par des réponses adaptées à sa consommation de base, - La qualité de la vie en milieu rural doit être un objectif prioritaire, notamment dans les régions défavorisées et menacées de désertification (éducation, santé, services sociaux, infrastructures...), Le réseau Européen des Alliances pour une agriculture durable s'engage à développer tous ses efforts pour faire avancer les conclusions du 2ème symposium de Girona. Il se veut un interlocuteur et une force de regroupement pour un ample mouvement en faveur d'une agriculture soutenable, de l'environnement, d'une alimentation de qualité, d'un monde rural vivant et de la solidarité avec le tiers-monde.
BIOCAT
Près de Clisson (44), au "Fief du parc", BIOCAT - c'est son nom - est un Centre d'Aide par le Travail (CAT) qui fonctionne depuos 3 ans. L'Etablissement accueille aujourd'hui 50 adultes ayant une déficience intellectuelle plus ou moins marquée et dont les capacités de travail ne demandent qu'à être développées. La culture biologique de légumes constitue l'activité principale de l'établissement. BIOCAT c'est la rencontre de l'écologie et du social qui, en y regardant de près, ont des valeurs communes : le respect de l'environnement c'est, par nature interposée, le respect des hommes ; c'est la mise en évidence d'un équilibre fragile (écosystème) dans lequel l'homme est inscrit. Des légumes et des fleurs sont cultivés ensemble dans un jardin de 5,5 Ha : un grand nombre d'espèces - dans le but de faire une vente de détail et de proximité - chacune en petite quantité mais en continu. La méthode de culture pratiquée a pour base la biodynamie. La fumure apportée est exclusivement du composant fabriqué sur place à partir de fumier de cheval (50 %), de déchets végétaux et fumier de bovins. Ce composant, dont les éléments sont mélangés et mis en andain avec un épandeur à fumier et une fourche hydraulique frontale, est vivifié par les préparats biodynamiques et retourné une fois. Au bout de 10 à 12 mois, est obtenu un compost mûr, souple mais non gras. Viennent s'ajouter un amendement annuel de lithotanne et, ponctuellement, un amendement de poudre de basalte micronisée. Ainsi, avec cette méthode, associée à de bonnes rotations et sans autre traitement, les problèmes de maladie et de parasitisme sont presque inexistants ; l'objectif étant d'offrir au consommateur un légume bien "vivant" (sans fongicide ou insecticide "naturel"). BIOCAT s'est orienté sur la vente directe, tout en maintenant certains débouchés sur la place de Nantes. L'ensemble des produits est vendu sous la marque "Nature et Progrès".
Exemplaires
Code-barres | Cote | Support | Localisation | Section | Disponibilité |
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aucun exemplaire |