Dépouillements
Corse : l'AB en beauté
Etat des lieux de l'Agriculture biologique en Corse. Aux dernières évaluations (1994), le nombre des producteurs pratiquant l'agriculture biologique s'élève à plus de 80 et ce chiffre ne cesse d'augmenter. Aux 600 ha en production, il faut ajouter les parcelles en cours de plantation et en reconversion, estimées à 500 ha. Précisons que ces données ne comprennent pas les espaces nécessaires aux apiculteurs biologiques et à la cueillette des plantes aromatiques et médicinales sauvages. La production biologique insulaire de 1200 tonnes est répartie sur une diversité de produits méditerranéens : clémentines, kiwis, pomelos, avocats, citrons ; mais également des produits plus traditionnels : noisettes, amandes, châtaignes, vignes, donnant lieu à une transformation. Ces productions sont principalement exportées sur le marché national et l'Europe du Nord. Il faut noter l'absence de productions animales, hormis l'apiculture. En Corse, les marques collectives les plus présentes sont : Nature et Progrès et Demeter. Les techniques de production montrent un particularisme régional fort : seulement 5 ou 6 agriculteurs fabriquent leur compost ; l'herbe est maîtrisée pour 8 fermes sur 10 par girobroyage ; les attaques phytosanitaires sur les productions sont relativement bien maîtrisées ; "l'effet maquis" permet d'entretenir un écosystème équilibré ; les traitements à l'huile blanche sont relativement efficaces pour protéger les vergers ; cependant, le problème de la mouche des fruits est très présent, en particulier sur les kakis (des observations et des essais sont en projet). La commercialisation est assurée pour 60 % par la coopérative Aliméa et pour 40 % individuellement par les producteurs. Avec des conversions qui tripleront les surfaces dans les 4 années à venir, l'AB prévoir dès aujourd'hui le développement de sa commercialisation, notamment sur le marché intérieur. Le CIVAM Bio Corse, né en décembre 1992, a pour objectif de répondre aux 4 difficultés majeures que rencontrent les agrobiologistes de l'île, difficultés liées aux techniques culturales, à la mécanisation, l'économie et la commercialisation. Maintenant reconnu par la profession agricole et les Pouvoirs Publics, il est un relai efficace pour le développement de l'AB en Corse, de par la diffusion des connaissances techniques, économiques et sociales, la formation des agriculteurs, l'élaboration et la mise en oeuvre du programme de développement de la filière (6 projets en cours d'élaboration pour l'année à venir, parmi lesquels : création de production et de filière viande, étude de faisabilité d'une unité de compostage pour et dans l'île).
Elevage : les débats européens
Le règlement européen de produits végétaux issus de l'agriculture biologique 2092/91 prévoyait en toute logique son extension aux productions animales. Depuis le printemps 95, un projet de la Commission de l'Union Européenne, proposé par son rapporteur, Mr Bailleux, est en cours de discussion : une rencontre des professionnels des différents pays a notamment eu lieu à Strasbourg les 16 et 17 Juin 95. Où en est-on ? Le point sur la situation : - Que faut-il retenir du projet proposé ? : les points les plus importants - parmi la liste des considérants servant de principes de base pour la pratique de l'élevage en AB - sont rappelés ici, - Réactions des professionnels : remarques et demandes de certaines modifications de ce projet, regroupées en deux documents de synthèse remis à l'administration française et à la Commission européenne (M. Bailleux) par Interprofession bio et Bioconvergence, au début du mois de Juin. - La rencontre des 16 et 17 Juin entre les différentes délégations des pays européens, de l'IFOAM EU et le groupe des parlementaires Verts, a permis de confronter et expliquer les différentes positions des professionnels, ainsi que les diverses tendances au sein de la communauté, mises en évidence par les témoignages des intervenants. Il s'en est suivi un travail sur chaque grand thème du règlement, avec diverses propositions (pas toujours convergentes), dont les principales portent sur la liaison au sol (avec dérogations pour les monogastriques), l'alimentation (10 % MS/Jour en conventionnel), la gestion des effluents en fonction des structures et de l'origine (et du traitement) des matières, l'application de la norme 45011 pour le contrôle dans tous pays, le contrôle de la transformation (distribution exclue), etc... La nouvelle version de ce texte proposé par Mr Bailleux doit être soumise au Parlement cet automne, et, après avis, recueil des remarques, amendements et rédaction finale, soumise au Conseil pour vote. La parution au Journal Officiel est prévue au plus tôt fin 96, voire en 97. Rappelons que ce texte a été fortement influencé par le texte français APCA ITAB Interprofession - concernant les bovins, ovins et caprins - de 1994. Pour Mr Guy Reynard, ce texte donne trop de pouvoirs aux organismes de contrôle, leur alléguant un rôle de juge et de conseil dans l'attribution de dérogations. D'autre part, les considérants marquent précisément l'élevage biologique (liaison au sol, extensif, agriculture durable...) mais sont beaucoup trop souvent atténués ensuite dans leurs transcriptions sous forme de dérogations à la règle générale. La dérogation de 20 % d'aliments conventionnels pour les non ruminants semble excessive compte-tenu des approvisionnements actuels en protéines biologiques. La partie vétérinaire, également, pose le problème de l'usage des médicaments et n'est satisfaisante ni pour l'éleveur ni pour le consommateur. Si ce projet fixe la barre de l'élevage biologique à un niveau assez restrictif, il laisse néanmoins des dérogations pour permettre un développement important. Mais il ne faut pas oublier que certains problèmes ne sont pas réglés par des méthodes alternatives. Un grand nombre de points d'interrogation subsistent donc (notamment concernant des rubriques importantes comme l'alimentation, le chargement, la gestion des effluents, la prophylaxie vétérinaire et les traitements. "Les parlementaires européens devront faire preuve de discernement pour se positionner plus fermement que les professionnels de l'AB et émettre des propositions précises d'amendement à la commission... alors que, selon eux, leur pouvoir est limité ! Vivement 1997 !".
Intérêts agronomiques des engrais verts
La pratique des engrais verts est séculaire. Elle consiste à incorporer au sol une culture afin de la fertiliser pour la culture suivante. Outre cette fonction de fertilisation, les engrais verts présentent d'autres intérêts agronomiques vis-à-vis du sol, des adventices et des aspects phytosanitaires. L'introduction d'un engrais vert dans une rotation ou en association avec la culture principale est un atout permanent permettant de valoriser un système agricole. A partir de ce numéro, Alter Agri commence la publication d'un dossier complet sur le sujet, en détaillant l'utilisation des engrais verts pour différents systèmes de culture (maraîchage, arboriculture...). Mais, pour l'heure, et en guise d'introduction à ce dossier, les auteurs font un tour d'horizon de l'intérêt agronomique des engrais verts, détaillé (avec tableaux à l'appui) selon le plan suivant : - Engrais verts et fertilisation : . Ils augmentent la fraction assimilable des éléments fertilisants du sol, . Ils permettent une libération massive d'éléments fertilisants pour la culture suivante, . Ils permettent la remontée d'éléments fertilisants et réduisent le lessivage des nitrates, . A base de légumineuses, ils enrichissent le sol en azote, par fixation symbiotique de l'azote de l'air, . Certains engrais verts d'origine tropicale peuvent également être intéressants. - Engrais verts et sol : . La structure du sol est améliorée ou maintenue (couverture protectrice du sol, travail de fissuration des racines, activité biologique, . Les réserves en eau du sol sont améliorées (meilleure rétention, apport de matières organiques). - Engrais verts et adventices. - Engrais verts et résistance aux pathogènes (bactéries et champignons, nématodes, auxiliaires). - Savoir-faire : faut-il fertiliser, irriguer, enfouir un engrais vert ?...
Blé tendre bio : qualité et fertilisation azotée
Le consommateur de pain recherche une croûte dorée et une mie bien aérée, chargée d'arômes délicats. L'enjeu de la filière bio est donc clair : pour satisfaire cette demande, meuniers, organismes stockeurs et producteurs doivent élaborer des lots de blé qui donneront une farine adaptée à la panification naturelle (sans additifs améliorateurs). Pris individuellement, c'est l'agriculteur bio qui a le plus de "poids" dans la confection finale de la qualité ; les intervenants suivants ne pourront qu'associer différentes qualités complémentaires pour rectifier les imperfections. Gilles Vaute donne donc ici quelques pistes techniques, adaptées au Grand Sud de la France, pour permettre à l'agriculteur d'améliorer la qualité de son blé. (L'article comporte également un encadré présentant le millésime 95 des blés bio du Sud-Ouest).
L'enherbement permanent des vignobles : 2ème partie
Depuis quelques années, l'enherbement permanent des vignobles tend à se développer. Dans une première partie (Voir Alter Agri N° 13, P. 12 à 14), ont été expliqués les objectifs et les raisons scientifiques et technques. Dans cette seconde et dernière partie, sont présentés les résultats d'expérimentation obtenus dans le Vaucluse.
L'AB en Suisse : un exemple à suivre ?
Pendant une semaine, 15 stagiaires du Certificat de Spécialisation "Technicien en Agriculture Biologique", 3 formateurs et l'animatrice du GEPAB (Groupe d'Etudes Pluridisciplinaires Agrobiologie Bretagne) ont rencontré les acteurs de la bio suisse. Bref aperçu des éléments du débat : - La Suisse biologique en chiffres ; la politique agricole gouvernementale ; la place de la Suisse dans l'Europe biologique, - La diversification des productions, - L'organisation des filières, - Recherche, développement, formation.
Suède : produits bio : partout, pour tous
Bien que la pollution de l'environnement ne soit pas préoccupante en Suède, l'ensemble de la population accorde une attention particulière à l'AB, chacun à son niveau. Les consommateurs sont friands de produits biologiques, le gouvernement attribue des financements et les opérateurs économiques s'y convertissent en grand nombre. Récit d'un succès.
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