- Titre :
- REVUE SUISSE D'AGRICULTURE N° Vol. 27, n° 6 - 01/12/1995
- Type de document :
- Bulletin
- Paru le :
- 01/12/1995
Dépouillements
L'engraissement des porcs au pâturage a son prix
Les coûts de la pâture, ainsi que l'influence de la pâture et du niveau d'alimentation sur la composition de la carcasse font l'objet de cette étude. Un essai avec trois variantes a été réalisé : deux variantes avec garde en stabulation - CONV.800 pour 800 g et CONV 650 pour 650 g de gain moyen quotidien (GMQ) - et une variante au pâturage avec 800 g de grain moyen quatidien. Les animaux de la variante au pâturage avaient quotidiennement 2 heures de sortie au pâturage ou dans une culture de topinambours. Les observations réalisées dans de précédents essais ont été confirmées. La mise au pâturage correspond effectivement aux besoins naturels des porcs. La sortie quotidienne au pâturage favorise la constitution des animaux et améliore la composition de la carcasse, et cela aussi avec un niveau d'alimentation couvrant les besoins. On obtient généralement de bons accroissements de 700 à 800 g/jour. Mais la garde au pâturage comporte aussi le risque d'infections parasitaires. Lorsqu'ils sont infectés par des vers, les animaux ont un métabolisme surchargé, et l'accroissement en viande - ainsi que la proportion de morceaux nobles - est réduit. Pour clarifier les aspects économiques, les coûts pour deux scénarios ont été calculés : la pâture des porcs comme alternative : - à la production de foin et à la vente de celui-ci, - à la jachère verte.
Porcs au pâturage : effets sur la qualité de la viande et de la graisse
63 porcs de la race Grand Porc Blanc sont engraissés jusqu'à un poids moyen d'abattage de 105 kg. Trois frères ou trois soeurs forment un bloc et sont répartis dans trois traitements. Les animaux du groupe témoin sont engraissés de façon conventionnelle avec une croissance de 800 g par jour (CONV.800). Un système de garde avec pâture, en exploitant normalement le potentiel de croissance des animaux (800 g/j), est pratiqué avec le premier groupe de comparaison (PATUR.800). La pâture quotidienne a lieu tout d'abord sur prairie, puis sur un champ de topinambours. Le deuxième groupe (CONV.650) est engraissé en réduisant la vitesse de croissance à 650 g par jour avec un système de garde conventionnel. Les effets de ces différents traitements sur la qualité de la viande et de la graisse sont examinés. Les traitements n'influencent pas le pH, la couleur, ainsi que les pertes de poids de la viande. Une croissance normale des animaux, associée à une augmentation suffisamment importante de l'activité physique (PATUR.800), améliore la tendreté de la viande. Les taux de collagène et la longueur des sarcomères sont modifiés. L'incidence de la pâture sur la qualité de la graisse correspond à une augmentation de l'indice de graisse de 3 %. Une réduction de la vitesse de croissance de 150 g par jour (CONV.650) provoque une diminution de 27 % du taux de graisse intramusculaire et une augmentation de la dureté de la viande. L'indice de graisse augmente de 7 % par rapport au groupe témoin.
Fumure azotée et qualité de trois nouvelles variétés de pommes de terre cultivées dans deux sites de Suisse romande
Un essai de fumure azotée a été réalisé avec les variétés Matilda, Agria et Panda, dans deux sites de Suisse romande. Les apports d'azote de 0 à 140 kg/ha ont été fractionnés à la plantation et au stade 10 à 15 cm des plantes. Les variétés réagissent de manière assez semblable aux différents apports, mais d'importants écarts apparaissent selon les sites. Dans la plupart des cas, le meilleur rendement est atteint avec un apport de 120 kg N/ha. Lorsque les conditions de minéralisation sont favorables, un supplément d'azote ne permet souvent aucune augmentation de rendement. Les apports élevés d'azote augmentent généralement la proportion des tubercules de grand calibre et diminuent légèrement la teneur en amidon, spécialement pour Agria et Panda. A part cela, ni la qualité culinaire ni l'aptitude à la conservation n'ont été influencées par la fumure N.
Le flétrissement bactérien des graminées fourragères - Situation actuelle
Alors qu'au cours des années 60 et 70 Xanthomonas campestris pv. graminis a fait des ravages parmi les ray-grass (Lolium spp.) et fétuques (Festuca spp.) en Suisse, non seulement dans les stations de sélection mais également dans les prairies des cultivateurs, la situation s'est actuellement bien améliorée, grâce à l'effort de sélection portant sur la résistance au flétrissement. Il semble également que la pression de la maladie se soit fortement atténuée, tout au moins dans le bassin lémanique. En revanche, la maladie est maintenant reconnue partout en Europe, et de plus en plus de sélectionneurs essaient d'améliorer la résistance des graminées fourragères par des infections artificielles. La gamme des plantes-hôtes de X. c. pv. poae doit être revue car, en dehors du pâturin commun (Poa trivialis) et d'autres espèces mineures de pâturins (P. nemoralis, P. fertilis, P. annua), il apparaît que certaines variétés de Poa pratensis d'origine étrangère peuvent également être atteintes de flétrissement bactérien. Toutefois, les écotypes suisses testés se sont révélés hautement résistants à cette bactérie. Une variété de Bromus catharticus s'est montrée très sensible, aussi bien à X. bromi qu'à X. c. pv. poae. Une étude des plantes-hôtes des bactéries des bromes est actuellement en cours, en collaboration entre la Station de Changins et deux Stations françaises de l'INRA.
Les pucerons colonisateurs de la pomme de terre : échantillonnage, biologie, dynamique et prévision
Les pucerons du feuillage de la pomme de terre ne sont généralement pas considérés comme nuisibles dans les cultures destinées à la consommation. Ils jouent par contre un rôle important dans la transmission du virus de l'enroulement (PLRV) dans les cultures de production de plants. Les populations de pucerons peuvent être estimées avec précision à partir d'un échantillon de 100 feuilles. Les feuilles du milieu de la tige sont représentatives qualitativement et quantitativement de la population résidant sur la plante. La composition des espèces varie d'une année à l'autre. Deux espèces, Myzus persicae et Macrosiphum euphorbiae, sont présentes chaque année. Aphis nasturtii peut pulluler certaines années. De 1983 à 1995, le nombre maximal de pucerons par 100 feuilles fluctue entre 100 et 4000. Un modèle de prévision simple, permettant d'estimer la population maximale sur la base d'un échantillon, est décrit. Un seuil de tolérance de 100 pucerons par 100 feuilles au moment de l'apparition des boutons floraux est proposé pour les cultures de consommation.
Modèle épidémiologique des virus de la pomme de terre : validation et application pour la prévision
Un modèle de simulation de l'épidémiologie des virus de la pomme de terre a été développé et intégré dans le système de prévision et d'aide à la décision "TuberPro". Cet article compare les simulations avec les résultats des essais (validation) effectués à Changins et dans 4 lieux de production de plants. Ensuite, les infections moyennes détectées dans la certification des plants de pommes de terre en Suisse romande, ainsi que les proportions de lots qui peuvent être certifiés en classes AS, A ou B, ou doivent être refusés, sont comparées avec les résultats des simulations. Les validations montrent que le modèle est capable de reproduire l'infection par le virus PVY dans la plupart des cas d'une manière satisfaisante, et l'infection par le PLRV avec une précision moindre. Il est possible d'estimer l'infection moyenne par les virus graves pour l'ensemble de la production, ainsi que les proportions des lots qui peuvent être certifiés par classe. Pour des champs particuliers, il est difficile de prévoir l'infection virale avec suffisamment de précision ; il est toutefois possible d'estimer le risque de déclassement. Le système TuberPro peut donc servir d'outil d'aide à la décision pour déterminer les dates de destruction des fanes.
Bilan écologique de différents procédés de désherbage d'une culture de carottes
L'intensification des systèmes de production par l'augmentation exagérée de l'utilisation d'intrants peut mettre en danger l'environnement et la santé humaine. L'analyse du bilan écologique permet de comparer différents procédés de désherbage. Cette analyse décrit la nature du système de production et ses interactions économiques (consommation de ressources et production de biens) et environnementales (extraction de ressources et impacts des intrants). Les modèles conçus pour établir les flux des polluants sont basés sur des paramètres spécifiques pour chaque compartiment de l'environnement. Ils permettent une analyse de la quantité de polluant dégagé dans ces compartiments. Les étapes du travail proposé ici sont : 1- L'établissement du flux d'énergie et des émissions des polluants, 2- L'évaluation globale des impacts d'un herbicide, le chlorbromuron, sur l'environnement. Selon cette approche, les procédés de désherbage uniquement chimiques se montrent plus intéressants que les procédés de désherbage combinant application d'herbicides et sarclages.
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