- Titre :
- REUSSIR FRUITS ET LEGUMES, N° 304 - Mars 2011 - Bulletin N° 304
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/03/2011
- Année de publication :
- 2011
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements


Dossier : Protection intégrée
Guy DUBON, Auteur ;
Franck VIAL, Auteur
Ce dossier porte sur la lutte intégrée en maraîchage. Il compte trois articles. Le premier fait un état des lieux de l'utilisation de la lutte intégrée en France, de ses avantages et de son frein principal, son coût. Néanmoins, ce type de lutte pour maîtriser les ravageurs se développe globalement en France, sur de plus en plus de productions, même si la tomate reste la culture ayant recours le plus souvent à cette technique. L'article précise le besoin de développer de nouvelles stratégies s'appuyant sur une approche globale des systèmes, notamment en menant de front la réflexion sur la conduite culturale et la protection contre les ravageurs. Le second article présente un programme en cours mené par l'INRA pour étudier la présence d'auxiliaires naturels, issus de l'environnement, dans des cultures sous tunnels et leurs avantages pour la production. L'idée est de voir ici comment utiliser au mieux les ressources environnementales naturelles dans la maîtrise des ravageurs. Enfin, le dernier article présente les principaux auxiliaires utilisés en maraîchage, aussi bien prédateurs que parasitoïdes. Pour chaque espèce, sont précisés ses intérêts et un tableau reprend les principales périodes d'activité de ces auxiliaires.


Le long parcours de la conversion en bio
RÉUSSIR FRUITS ET LÉGUMES, Auteur
Au nord des Alpilles, l'exploitation du Mas de Florent, (famille Ayme), surtout tournée vers l'arboriculture, entame une conversion progressive en cultures bio dans les années 1990. Lorsque le fils s'installe à son tour sur Graveson (13) en 1999, l'exploitation s'adapte au marché avec des produits issus du maraîchage et notamment la salade. Le Mas de Florent exploite aujourd'hui en bio une soixantaine d'hectares (toutes cultures) dont une partie encore en conversion, compte 1,8 ha de serres tunnel, et produit environ 450 à 500 000 têtes de salades bio/an. Pour sa commercialisation de salades, l'exploitation s'est surtout tournée vers l'export et l'Allemagne en particulier. L'exploitation commercialise aussi en circuits courts et au travers du réseau Le Campanier qui travaille en flux tendus sur Paris et l'Ile-de-France. Le bassin provençal de production de salades est compétitif en bio et ce marché porteur est devenu très concurrentiel. Pour proposer des produits à ses acheteurs tout au long de l'année, la production maraîchère de la famille Ayme s'appuie aussi sur l'épinard (120 t/an).


Le gouvernement réaffirme son engagement
RÉUSSIR FRUITS ET LÉGUMES, Auteur
Selon les ministres de l'Ecologie et de l'Agriculture, 84 millions d'euros accompagneront la production biologique en 2011 contre 71 millions d'euros en 2010. La dynamique de conversion constatée en 2009 s'amplifie en 2010 avec 15 conversions quotidiennes. Outre un rapide exposé sur les production de légumes et de fruits certifiés en AB en France (données 2009), l'article revient, en particulier, sur le réengagement du gouvernement en faveur de la bio. A compter de 2011 et dans le cadre du bilan de la PAC, l'ensemble de ces aides européennes pour l'agriculture biologique bascule sur le premier pilier de la PAC, sécurisant leur financement : 50 millions d'euros sont distribués en 2011 pour le maintien de l'agriculture bio et 34 millions pour l'aide à la conversion. Les exploitations continueront, par ailleurs, à bénéficier du crédit d'impôt jusqu'en 2012 inclus, à hauteur de 2 000 euros par exploitation, cumulable avec les aides européennes jusqu'à 4 000 euros au total. Le plan met également l'accent sur la structuration des filières avec le fonds Avenir bio, doté de trois millions d'euros par an.


L'artichaut teste la solarisation
Guy DUBON, Auteur
Très utilisée en maraîchage dans le Roussillon, la solarisation est notamment efficace en culture de salade contre le sclérotinia, le pythium et les mauvaises herbes. Cette méthode peut aussi présenter un intérêt pour l'artichaut. Deux producteurs conventionnels de Salanque (Pyrénées Orientales) l'ont adoptée depuis quatre à cinq ans. Si la date de bâchage du sol varie entre les deux producteurs de mi-juin à début juillet, tous deux sont d'accord pour que le débâchage s'effectue début août, de manière à pouvoir réaliser la suite des opérations dans les délais. Avec cette méthode, les producteurs remarquent une meilleure reprise des plants, qui sont plus vigoureux. L'enherbement est également plus faible, mais ils réalisent toutefois un passage de désherbant (interdit en bio). Par ailleurs, la technique est intéressante contre les rats taupiers et les surmulots.


Ça chauffe pour le photovoltaïque
Jean-Luc ALLIER, Auteur
Dans le Gard, sur la commune de Bellegarde, les propriétaires du Domaine des Aveylans, porteurs d'un projet de construction de serres photovoltaïques sur neuf hectares, se sont vu refuser, par deux fois (en juillet 2010 et octobre 2010), les permis de construire requis. La raison tient au "Plan d'occupation des sols (POS)" pour lequel la commune encadre les constructions du plateau : ne peuvent être autorisées que les constructions relevant de l'activité agricole. Les agriculteurs avaient signifié au maire leur hostilité à ce projet. Sur ce secteur d'Appellation d'origine protégée Costières de Nîmes, de nombreux producteurs sont en agriculture biologique (déjà environnés d'une décharge de 60 hectares, d'une carrière de 80 hectares, d'une installation photovoltaïque au sol, projet de lotissement). Bertrand Féraut, président de la coopérative de fruits et légumes bio Covial, énonce "ne plus oser amener un client sur le plateau...". Pour Laurent Paillat, à la pollution visuelle s'ajoute le risque de friches industrielles...