- Titre :
- SYMBIOSE, N° 156 - Avril 2011 - Bulletin N° 156
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/04/2011
- Année de publication :
- 2011
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements
La loi de modernisation agricole aura ses conséquences : Les bio face à la contractualisation
Ivan SACHET, Auteur
Lors de l'assemblée générale de la FRAB Bretagne le 15 mars 2011 à Pontivy, les administrateurs et producteurs du réseau ont réfléchi sur les opportunités et menaces liées à l'application de la loi de modernisation agricole, et notamment la contractualisation. Les producteurs (seuls ou regroupés) des filières fruits et légumes et laitière auront l'obligation de contractualiser avec leur premier acheteur. Le conseil important apporté aux producteurs est de ne pas se précipiter, mais d'étudier les propositions. Le 1er mars 2011, un séminaire de travail sur l'organisation des producteurs en filière laitière a permis des échanges entre producteurs et 5 entreprises de collecte ou transformation. Les débats ont également porté sur les nouveaux rôles confiés aux interprofessions. Enfin, les producteurs de lait bio ont rappelé leur volonté de construire une filière où les relations commerciales, basées sur le respect, permettent de sécuriser à la fois le revenu du producteur et les approvisionnements des laiteries.
Données 2010 de la vente bio en circuits courts : 1000 emplois directs grâce aux circuits courts
Ivan SACHET, Auteur
Le réseau GAB-FRAB a mis en place en 2007 un Observatoire de la vente en circuits courts en Bretagne. La seconde édition est parue fin 2010. La vente en circuits courts concerne 51 % des producteurs biologiques bretons, et représente près de 1000 emplois directs. Si plus de la moitié des exploitants qui pratiquent la vente en circuits courts le font de manière exclusive, ces derniers ont néanmoins recours en moyenne à 3 circuits de commercialisation. Le marché représente 32 % des ventes, suivi par les paniers (20 %). Les ventes se font en moyenne dans un rayon de 53 km du lieu de production. Les légumes sont la première famille de produits concernée. Les exploitants travaillent en moyenne plus de 50 heures, et la moitié d'entre eux se disent satisfaits. Les perspectives souhaitées sont de différents ordres : maintenir la production en améliorant l'efficacité (et donc diminuer le temps de travail), augmenter la production et/ou l'activité de production, ou encore se regrouper pour commercialiser ensemble dans un magasin de producteurs ou sur Internet.
Aides à la bio pour 2011 : Incertitudes persistantes sur les montants
Denis ALAMOME, Auteur ;
Virginie JOURDAN, Auteur
Difficile de prévoir les aides que toucheront les agriculteurs biologiques cette année. Depuis le bilan de santé de la PAC de 2009, de nombreuses modifications ont été opérées. C'est le cas pour les aides au maintien de la bio et à la conversion. Les SAB (aides au Soutien de l'Agriculture Biologique) entrent en vigueur et remplacent la MAE CAB pour la prochaine déclaration PAC. En Bretagne, les MAE CAB en cours seront automatiquement basculées vers ce dispositif. Les aides au maintien gardent les mêmes modalités par rapport à l'an dernier. Mais les montants de ces aides (SAB Conversion et SAB maintien) ne sont pas encore connus : les enveloppes qui leur sont allouées sont fixes, et les montants accordés dépendront des surfaces totales engagées. Des montants maximum à l'hectare sont communiqués, tout en sachant qu'ils pourront être revus à la baisse. Pas facile donc de réaliser des prévisions pour les agriculteurs et les conseillers à la conversion...
Itinéraire de conversion : "Une démarche sociale et environnementale"
Virginie JOURDAN, Auteur
Ce témoignage de Pascal DALLE, éleveur laitier bio en Ille-et-Vilaine, poursuit la série de portraits publiée par Symbiose depuis fin 2010. Installé en GAEC à la suite de ses parents en 1990, Pascal DALLE est passé en système herbager entre 2000 et 2003, avant de se convertir à l'agriculture biologique en 2007. Son changement de système s'est fait progressivement, bien avant sa conversion. Pendant cette période, ses résultats technico-économiques ont évolué, et ses charges de structure ont été réduites. Il a également atteint l'autonomie alimentaire. Son passage en bio a été motivé par les aides à la conversion, et par le marché qui paraissait porteur. La conversion lui a permis de mieux valoriser ses productions, et d'atteindre aujourd'hui des résultats économiques très satisfaisants. Il s'est très bien adapté à sa baisse de rendement, et concentre beaucoup d'attention à la qualité de l'alimentation, qui est pour lui à la base de la réussite (état sanitaire du troupeau, qualité du lait
). Son temps de travail est moins important qu'avant de passer en système herbager. Pour lui, la conversion nécessite beaucoup de patience, de persévérance, et l'accompagnement de groupes d'échanges entre producteurs, afin de surmonter les obstacles techniques.
Gestion sanitaire en élevage : Prévention et mini-guêpes contre les mouches
David ROY, Auteur
La gestion des mouches est un problème récurrent dans les élevages biologiques. Certaines sont vectrices de maladies (mammite estivale, kérato conjonctivite infectieuse des bovins), et la plupart importunent les animaux dans les pâturages et les bâtiments, au point d'en affecter la production. Afin de lutter contre ces diptères, différentes méthodes peuvent être combinées. A titre préventif, le nettoyage et la gestion appropriée de la matière organique des étables constitue la base des actions. On peut également couvrir la litière ou les murs des bâtiments de chaux ou de terre de diatomées, afin de réduire la ponte d'asticots, ou encore installer un système de ventilation ou de brumisation en salle de traite. Enfin, certaines huiles essentielles appliquées sur les animaux ont un effet répulsif. Les méthodes curatives font intervenir les pièges englués. Parmi eux, le plus efficace semble être le piège en « corde à linge », qui s'avère toutefois dangereux pour les hirondelles et les chauves-souris. Des appâts à base de pyrèthre permettent également d'attraper des mouches adultes, mais tous ces pièges ne sont pas sélectifs. La lutte biologique est pratiquée par certains éleveurs. Des miniguêpes parasitoïdes pondent leurs ufs dans les pupes de mouches, ce qui les fait mourir. Ce sont des insectes indigènes, qui ne piquent ni les animaux, ni les hommes. D'une efficacité certaine, les lâchers doivent néanmoins être réalisés à une période favorable (température, degré d'infestation en mouches) pour que leur effet soit optimal.
Faire son propre plant : Savez-vous planter des choux... à la ferme ?
Manu BUÉ, Auteur
La station d'expérimentation en Cultures Légumières SEPL de Pleumeur-Gautier travaille depuis 6 ans pour permettre aux producteurs d'être autonomes en plants. Cet article présente les essais sur le chou, également transposables au poireau. Trois méthodes d'élevage de plants de choux ont été comparées : les plaques hors sol, les plaques posées au sol sous tunnel et couvertes d'un filet, et les plaques posées au sol, en plein champ, avec ou sans protection contre la mouche. Par ailleurs, différents substrats ont été testés. Après 50 jours, les résultats sont encourageants sous tunnel. La croissance est bonne, mais il faut soulever les plaques à deux reprises, afin de casser les racines et éviter un étiolement trop important. Il est possible d'obtenir par cette méthode 800 plants par mètre carré de tunnel. Si l'élevage en extérieur ne nécessite pas de tourbe, l'élevage hors sol demande une complémentation en engrais. L'élevage au sol produit des plants plus développés, et plus précoces. Concernant la mouche, l'utilisation d'une demi-dose de Spinosad sans rattrapage est efficace. Par contre, la mise en place d'un couvert de Fabacées sensé camoufler le chou n'a pas été efficace.