- Titre :
- CULTIVAR, N° 21 - Avril 2011 - Bulletin N° 21
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/04/2011
- Année de publication :
- 2011
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements


Erosion : un phénomène territorial à intégrer
Bertille LECOCQ, Auteur
Les problèmes d'érosion sont souvent traités de manière secondaire dans la réglementation. Il existe néanmoins deux outils permettant aux collectivités d'intervenir sur leur territoire. L'un d'eux est la déclaration d'intérêt général (DIG), qui permet de financer par de l'argent public (dont le bon usage est garanti par la DIG) des aménagements sur des emprises privées (les propriétaires participant également souvent au financement). Le deuxième outil est la définition par le préfet « d'espaces agricoles soumis à des contraintes environnementales », pour lesquels un programme d'action est établi, avec des objectifs à cinq ans. En cas de non atteinte des objectifs, un arrêté peut rendre obligatoires les mesures prescrites dans le programme d'action. Laurent Fleutry, chargé de mission érosion à la Chambre d'agriculture de l'Aisne, explique les enjeux de ces outils réglementaires sur le terrain. Il précise notamment le mode de répartition des coûts des aménagements collectifs entre les différents propriétaires dans son département. D'autres outils réglementaires pourraient favoriser les actions de lutte contre l'érosion, notamment la transposition en droit français à venir de la directive européenne « inondation » de 2007.


Gestion cynégétique : Et au milieu courent les lièvres
Hélène GRARE, Auteur
Cet article présente l'expérience de Michel Dubret, agriculteur dans la Meuse et chasseur, qui travaille depuis plusieurs années au développement de la petite faune sauvage sur son exploitation (conventionnelle). Ainsi, afin de maintenir les corridors écologiques sur son exploitation, il conserve et entretient les haies et les bosquets, implante des bandes enherbées et des jachères environnement et faune sauvage. Il a également adapté ses pratiques agricoles : installation d'une barre d'effarouchement sur sa faucheuse, fauche centrifuge, implantation de couverts végétaux. Enfin, impliqué dans le groupement d'intérêt cynégétique du val Dunois, il pratique l'agrainage pour favoriser la présence d'avifaune, et est piégeur agréé de nuisibles. Un contrat Avifaune, qui devrait être mis en place l'an prochain, ainsi que l'obligation d'au moins 5 % d'éléments topographiques, devraient aider à motiver les agriculteurs du secteur. D'autant plus que ces actions montrent leur efficacité : Michel Dubret a noté une progression des populations de petit gibier depuis l'adoption de ces pratiques.


Blé noir Tradition Bretagne : Une filière redonne vie au blé noir breton
Danielle BODIOU, Auteur
Le blé noir ou sarrasin, culture emblématique de la Bretagne au XIXème siècle a, petit à petit, laissé sa place au blé tendre. En 1980, 90 % du sarrasin étaient importés de Chine et des pays de l'Est. Afin de redévelopper la production de blé noir en Bretagne et de valoriser le savoir-faire régional, l'association Blé noir Tradition Bretagne a été créée en 1987. L'implication dans l'association à la fois des producteurs, des collecteurs et des meuniers a permis de structurer la filière qui dispose, depuis 2000, d'un cahier des charges et, depuis juin 2010, d'une IGP (Indication Géographique Protégée). Aujourd'hui, l'association regroupe 350 producteurs, qui cultivent 3 200 hectares de blé noir (dont environ un quart en agriculture biologique). Ces surfaces sont contractualisées en volume et en prix, les producteurs sont donc assurés d'un prix stable. Pour encourager la production, et ainsi répondre à la demande croissante depuis l'obtention de l'IGP, les prix seront valorisés pour la récolte 2011. Cette augmentation permettra aux producteurs d'atteindre une marge brute équivalente au blé tendre.


EARL de la Fringale, Yonne : Agriculteurs-boulangers : un gagne-pain gourmand
Nicolas CHEMINEAU, Auteur
L'installation en 2005 de Quentin Joubert sur l'exploitation céréalière de son père a été à l'origine de la mise en place d'une activité boulangerie. Ce choix a été préféré à l'agrandissement, afin de sécuriser leurs revenus, face au climat et à des cours agricoles de plus en plus incertains. Le développement de cette activité, qui demande beaucoup de temps mais qui génère une valeur ajoutée très correcte, a également permis l'installation d'un troisième associé en 2009. Autodidactes dans la fabrication du pain, leur statut d'agriculteur ne leur a imposé aucun diplôme particulier pour l'ouverture de leur commerce, car leurs produits sont issus des productions de la ferme. Si la vente sur les marchés mobilise une personne pendant 9 heures chaque jour, elle représente 90 % du chiffre d'affaires lié à la boulangerie, le reste étant généré par des commerces et des restaurants et la vente à la ferme. Afin de répondre à la demande, les associés diversifient leur production, et proposent aujourd'hui des pâtes, des ravioles et de la farine, en plus du pain et des viennoiseries. Afin de passer le plus de temps au fournil, le parc de matériel agricole a été renouvelé complètement depuis cinq ans. L'exploitation agricole est donc plutôt suréquipée, ce qui pénalise les résultats économiques. Pour des raisons personnelles, et pour répondre à la clientèle, les exploitants ont prévu de se convertir à l'agriculture biologique.


Déchaumeurs à dents : De la polyvalence et du choix
Mathieu LECOURTIER, Auteur
L'offre de déchaumeurs à trois rangées de dents et plus est très diversifiée. Utilisés pour des opérations de déchaumage ou de pseudo labours, ces outils de travail du sol à dents permettent un meilleur dégagement, avec moins de risque de bourrage. Efficaces pour détruire les résidus et les repousses, ils peuvent être utilisés en surface ou en profondeur, et permettent un bon mélange du sol en surface. Les caractéristiques de 26 modèles sont comparées dans l'article. Un focus est fait sur le Grubber, de la marque Treffler.


Philippe L'Hote, Meurthe-et-Moselle : "Le strip-till est mon assurance récolte"
Cécile WALIGORA, Auteur
L'article présente l'expérience de Philippe L'hote, producteur conventionnel de Meurthe-et-Moselle, qui, ayant expérimenté à la fois le labour et les techniques sans labour, a porté son choix sur le strip-till. Cette méthode lui a permis d'améliorer incontestablement ses rendements de maïs, car elle favorise le réchauffement de ses sols froids, sans présenter les inconvénients du labour. Il souhaite également la mettre en uvre sur colza. Le strip-till consiste à réaliser un travail uniquement dans la future ligne de semis, l'inter-rang restant intact. Intermédiaire entre les techniques sans labour et le semis direct, il présente de nombreux avantages : profil de sol intact en inter-rang pour le développement de la vie biologique, conservation des débris végétaux pour un apport de matière organique et une limitation des pertes en eau, meilleur réchauffement de la ligne de semis, fissuration qui facilite l'enracinement, meilleur contact terre-graine, remontée capillaire au printemps. A noter que si l'état structural du sol n'est pas satisfaisant, cette technique risque de l'empirer. Un passage d'ameublisseur est alors nécessaire.