- Titre :
- BIOFIL, N° 75 - Mars / Avril 2011 - Bulletin N° 75
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/03/2011
- Année de publication :
- 2011
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements
Animaux sauvages et domestiques : Focus sur les services rendus
Marie-Christine FAVÉ, Auteur
Les animaux sauvages présents dans l'environnement participent au bien-être, voire à la survie des animaux domestiques. Ainsi, les oiseaux qui font le guet et annoncent l'arrivée de prédateurs permettent aux animaux d'élevage de paître tranquillement, sans avoir à assurer cette surveillance par eux-mêmes. Certains oiseaux participent également au toilettage des herbivores et suppriment leurs parasites externes. De même, les animaux qui facilitent la dégradation des excréments des animaux domestiques stoppent le cycle des parasites qui s'y trouvent. A l'inverse, selon l'auteure, les parasites des animaux sauvages ingérés par les animaux d'élevage participent à leur nettoyage interne. L'écosystème sauvage est en équilibre, et chacun de ses maillons a son utilité. Si l'on agit sur une espèce, cet équilibre est rompu, et des espèces nuisibles apparaissent. Notons par ailleurs que les services rendus par les animaux sauvages ne se limitent pas aux animaux d'élevage. Ils sont également bénéfiques pour l'homme. Leur compagnie participe en effet à la construction, au développement et à l'équilibre des personnes, et particulièrement des enfants.
La fertilisation azotée des céréales : Un raisonnement global
Jean-Martial POUPEAU, Auteur
L'azote est souvent le facteur limitant les rendements en grandes cultures biologiques. Les apports d'engrais organiques sont de plus en plus systématiques, mais leur efficacité est variable. Un essai mis en place sur blé tendre n'a montré aucune différence entre vinasses de betterave, farines de plumes, engrais Derome et fientes. Les rendements se sont trouvés améliorés dans les deux tiers des cas ; par contre, la hausse du taux de protéines était très faible, et ne concernait qu'un quart des cas (ce paramètre pouvant néanmoins être amélioré en fractionnant les apports d'engrais). Cette efficacité limitée, ainsi que la hausse des prix des engrais organiques posent aujourd'hui la question de l'intérêt de leur utilisation. La décision doit tenir compte du type de sol, du précédent, du salissement et de la variété. Un outil d'aide à la décision a été mis en place par la Chambre d'agriculture de Seine-et-Marne, en lien avec l'ITAB (Institut technique de l'agriculture biologique) et Arvalis pour évaluer l'efficacité potentielle d'apports d'azote. Par ailleurs, la nature des engrais organiques a beaucoup évolué, les vinasses sont davantage utilisées, au détriment des farines de plumes, dont le prix a beaucoup augmenté. Les farines de viande, dont l'utilisation est très controversée, sont autorisées en bio mais interdites dans le cahier des charges Bio Cohérence. Quelle que soit la nature des amendements organiques, leurs besoins augmentent, d'autant plus que les fabricants d'aliments privilégient de plus en plus le maïs et le soja au détriment des légumineuses qui apportaient de l'azote dans la rotation. Cet article est complété par cinq témoignages d'agriculteurs et conseillers, de différentes régions françaises.
Noisette : Le casse-tête balanin
Myriam GOULETTE, Auteur
Le balanin est un coléoptère qui fait des ravages dans les vergers de noisetiers biologiques en France. La production de noisettes biologiques se limite donc essentiellement à la Corse, où le coléoptère n'est pas présent. Pour répondre à la demande, bien plus élevée que l'offre, la France importe des noisettes biologiques d'Italie et de Turquie. Des pistes de lutte alternatives existent, mais aucune n'est encore opérationnelle aujourd'hui. Certains champignons antagonistes ou nématodes peuvent être utilisés en lutte intégrée. Cependant, malgré des essais positifs, aucun produit n'a obtenu d'homologation. L'autorisation de mise sur le marché coûte cher, et le marché français est pour le moment inexistant. De plus, le traitement par lutte biologique doit se faire dans des conditions humides, difficilement réalisables en verger. D'autres techniques de lutte sont testées par l'association nationale de producteurs de noisettes, comme les macérations d'origan, utilisées en Turquie, ou la mise en place de haies pour attirer le balanin hors du verger. Les essais réalisés ne sont pour le moment pas fructueux. Autre piste proposée par un producteur biologique : l'installation de poules dans les vergers pour picorer les larves de balanin, si celles-ci ne sont pas enfoncées trop profondément dans le sol.
Les dessous de l'endive : A chacun sa technique de forçage
Gaëlle POYADE, Auteur
L'endive se cultive en deux temps. La première étape en plein champ consiste à obtenir une racine à partir de la graine, la seconde consiste à faire pousser l'endive, par forçage de la racine. Des essais sur différentes variétés ont été effectués par la Plateforme Agrobiologique d'Inter Bio Bretagne à Suscinio. Les résultats portent sur les conditions de culture, les menaces phytosanitaires, et les pratiques de forçage. L'endive n'aime pas les excès d'azote. D'un point de vue phytosanitaire, elle est particulièrement sensible au sclérotinia et au mildiou. Les pucerons lanigères peuvent également entraîner des dégâts. Une préparation de Coniothyrium Minitans (champignon antagoniste) permet de limiter la sensibilité des endives au sclérotinia. Une rotation longue est également efficace. Le désherbage peut être géré en thermique et mécanique. Après leur récolte, les racines sont stockées à l'abri du gel avant de mettre en place le forçage. Au cours de cette étape, la température est déterminante : la tête doit être maintenue au frais et les pieds au chaud, ce qui nécessite parfois un système de chauffage. Cette étape est effectuée en chambre noire, en pleine terre ou dans du sable. Chacune de ces modalités comporte des astuces pour limiter les risques de maladies : isolement des racines dans le sable, application de préparations biodynamiques en pleine terre, forçage plus rapide en chambre noire (3 semaines, contre 5 à 6 semaines dans les autres cas). Pour le producteur, l'endive est une culture bien rémunérée, elle demande peu de moyens financiers, mais nécessite un engagement important en temps.
Maladies du bois de la vigne : Les pratiques culturales en question
Myriam GOULETTE, Auteur
Les maladies du bois de la vigne, l'eutypiose, le black dead arm (BDA) et l'esca, entraînent à plus ou moins long terme la mort du cep. Le fonctionnement de ces maladies, dues à un cortège de champignons, est très complexe et encore incompris. Les vignes biologiques sont touchées, au même titre que les conventionnelles : en moyenne environ 11 % des ceps sont improductifs en raison de ces pathologies. Cependant, les viticulteurs biologiques, qui savent bien maîtriser la vigueur de leur vigne, ont un avantage car les maladies du bois s'expriment davantage dans les parcelles vigoureuses. Quant aux autres facteurs qui expliqueraient la maladie, certains chercheurs indiquent que les maladies du bois s'exprimeraient sur des plantes faibles ou stressées. Des pratiques culturales, comme la taille, ont également une influence. Le « Guide pratique de la taille Guyot » explique les principes d'une bonne taille, qui respecte les flux de sève et évite la formation de cônes de dessèchement. Certaines mesures prophylactiques existent pour éviter l'eutypiose, mais aucune n'est vraiment efficace contre l'esca et le BDA. Enfin, autre inconnue, on ne sait pas pourquoi les symptômes s'expriment, à un moment, alors qu'ils sont restés silencieux pendant plusieurs années. Dans le but de mieux comprendre ces maladies, cinq projets de recherche sont en cours jusqu'à 2012, menés par l'INRA de Bordeaux, l'Institut des Sciences de la Vigne et du Vin, l'Université Reims Champagne Ardennes, les Chambres d'agriculture de Gironde et du Languedoc-Roussillon.
Parcours bio au Sima : La bio et Ecophyto 2018 dopent les ventes
Jean-Martial POUPEAU, Auteur
Un parcours bio a été mis en place au Salon international du machinisme agricole, qui s'est déroulé en février 2011 à Paris. Une cinquantaine de constructeurs ont présenté des matériels à destination, entre autres, des producteurs biologiques. De nombreux agriculteurs conventionnels s'intéressent à ces outils, motivés par le plan Ecophyto 2018, ou afin de mettre en place des techniques culturales simplifiées. Ont été présentés tous types d'outils : bineuses à céréales, avec ou sans dispositifs d'autoguidage, herses étrilles, houes rotatives, matériel de déchaumage et de travail du sol simplifié
Les tracteurs porte-outils sont toujours plébiscités, en particulier pour le binage, mais leur prix reste élevé. Les nouveautés intéressantes sont l'intégration de semoirs sur les herses étrilles, afin d'installer des couverts végétaux ou de semer des légumineuses sous couvert de céréales. La nouvelle houe rotative de Hatzenbichler s'est fait également remarquer, avec un poids plus élevé des étoiles, et le montage des cuillères à l'envers. La herse étrille Treffler renforce également l'efficacité du désherbage mécanique. Sa conception originale permet de travailler toute la surface d'une manière homogène, en limitant la casse des plantes.
Languedoc-Roussillon : Attention à la marche !
Yann KERVENO, Auteur
La filière biologique de Languedoc-Roussillon s'est réunie le 10 février dernier pour créer son interprofession Sud et Bio, présidée par Jean-Luc Malicorne. Cette interprofession va permettre de mieux structurer la filière, dans un contexte de conversions importantes, notamment en vigne, avec 3000 hectares supplémentaires en 2010. Alors que les fruits et légumes sont très porteurs, les grandes cultures biologiques sont moins développées, malgré un potentiel certain. Les 2 000 hectares existants sont surtout composés de prairies temporaires et de luzerne. Le blé dur est techniquement difficile à cultiver, mais les blés meuniers pourraient être développés avec la démarche Raspaillou. En élevage, il y a un manque de brebis, mais la Bergerie de Lozère travaille à la création d'une nouvelle laiterie. Enfin, la filière des plantes aromatiques et médicinales se développe, avec un potentiel de 200 hectares. La Région a mis fin à l'aide à la certification, et l'a remplacée par un visa bio. Ce dispositif de soutien, à enveloppe égale, permettra de guider les nouveaux arrivants en bio vers les débouchés les plus porteurs correspondant à leur exploitation.
Progression mondiale : La planète toujours plus bio
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
Les derniers chiffres publiés en 2011 par le FiBL (Institut suisse de recherche de l'agriculture biologique) et l'Ifoam (Fédération internationale des mouvements d'agriculture biologique) affichent une hausse de la bio mondiale de 6 % en 2009 par rapport à 2008, soit plus de 2 millions d'hectares supplémentaires. L'Océanie est le premier continent, avec 12 millions d'hectares en Australie, dont 97 % en pâturage. L'Europe, qui compte 9,3 millions d'hectares, est le continent où la bio a le plus augmenté (+ 12 %), encouragée dans certains pays par des aides publiques. L'Amérique Latine compte 23 % des surfaces bio mondiales, l'Asie 10 %, l'Amérique du Nord 7 % et l'Afrique 3 %. L'Asie regroupe 42 % des paysans bio de la planète, et l'Afrique, avec son million d'hectares certifiés, compte 500 000 paysans biologiques. Les deux tiers des surfaces biologiques mondiales sont des prairies, les principales productions sont le café, les olives et le cacao. Le chiffre d'affaires généré par la vente de produits biologiques est en progression et atteint 55 milliards de dollars. Les principaux marchés sont l'Amérique du Nord et l'Union Européenne.
Haute Normandie : 100 hectares en bio pour préserver la ressource en eau
Juliette LAKITS, Auteur
La communauté d'agglomération Seine-Eure, qui regroupe 29 communes autour de Louviers, a décidé de créer une zone de 100 hectares dédiée à l'agriculture biologique autour de ses captages en eau potable. Pour ce faire, elle a racheté les terres (80 % de l'investissement foncier ont été pris en charge par des subventions). Une zone de maraîchage biologique de 30 hectares va être créée, permettant ainsi l'installation de 6 maraîchers. Par ailleurs, 4 des 6 exploitants qui ont actuellement des parcelles sur les périmètres de protection vont signer de nouveaux baux ruraux environnementaux, qui les engageront à se convertir à l'agriculture biologique, au moins sur les parcelles concernées. Ils seront soutenus financièrement pour l'acquisition de matériel spécifique aux pratiques culturales en agriculture biologique. La mutualisation des moyens sera encouragée entre les maraîchers qui s'installeront (moyens de stockage, matériel), afin de créer une dimension collective du projet, et de favoriser l'entraide. Les débouchés des produits seront variés : Min de Rouen, introduction de produits biologiques dans les cantines des écoles, Amap locales
Cette initiative est regardée de près par les autres agglomérations de la région qui réfléchissent à la mise en place de projets de ce type.
Lorraine : La bio entraîne la nouvelle AOC vin de Moselle
Martine COSSERAT, Auteur
La Lorraine a compté, historiquement, jusqu'à 34 000 hectares de vignes. Presque totalement rayées de la carte, elles reprennent petit à petit leurs droits. Afin de relancer cette production, l'Inao a attribué en novembre dernier l'AOC Moselle à une zone de 900 ha, alors que le vignoble en compte actuellement à peine 80, dont un tiers en bio. La conduite biologique des vignes en Lorraine est techniquement plus facile qu'en Champagne, car il n'y a pas de pression parasitaire (coteau venté, à 300 mètres d'altitude). Le plus gros problème est la pousse rapide de l'herbe. La viticulture biologique mosellane compte 4 producteurs, dont un en biodynamie. Les possibilités d'installation sont là. La région octroie des droits de plantation, et propose un suivi technique. L'organisme de conseil pour la filière bio est l'Opaba d'Alsace. Un travail pour rechercher les propriétaires, réaliser un remembrement, et créer des réserves foncières est en cours, afin de pouvoir installer de jeunes viticulteurs. Un encart est destiné aux autres productions biologiques de Lorraine : lait, bovins viande, maraîchage, et à l'association Paysans Bio Lorrain, devenue Scic en 2008, qui permet de fournir la restauration collective en produits biologiques locaux.
Edouard Rousseau, président de la commission "Filières bio" de Coop de France : "Les coopératives, acteurs du territoire"
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
Edouard Rousseau, président de la commission « Filières bio » de Coop de France et de la Corab, coopérative bio de St Jean d'Angély, explique l'importance des coopératives pour la structuration des filières biologiques. On compte aujourd'hui 350 coopératives engagées en bio. Un observatoire a été créé par Coop de France afin de mieux connaître l'offre et la demande, les stocks, les flux, ainsi que les besoins des filières animales et végétales biologiques. Ces filières ne doivent pas entrer en concurrence, mais se développer ensemble. La coopération est essentielle à l'échelle d'un territoire, d'autant plus en bio, où le lien au sol est contraignant. Elle constitue un support de développement pour la bio, et de nombreux projets sont en cours. A titre d'exemple, la Corab, en collaboration avec des partenaires régionaux et un réseau de 17 coopératives de Poitou-Charentes, a lancé un projet de création d'un pôle agroalimentaire bio à St Jean d'Angely. Le silo (Silo Bio Ouest), autour duquel sera créé le pôle, et dont la construction commencera en juillet 2011, sera d'une capacité de 5 500 tonnes, extensible à 10 000 tonnes. Un projet de biscuiterie de Léa Nature est aussi prévu sur ce site. L'objectif est de doubler les surfaces collectées par la Corab d'ici deux ans. La coopérative valorise également les produits de ses adhérents en association avec Alter Eco qui a ainsi créé sa première gamme de produits biologiques « Nord-Nord ».
Salon de l'Agriculture : L'incontournable pôle bio
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
L'agriculture biologique est, au fil des ans, de plus en plus présente au Salon de l'Agriculture. Même si, malheureusement, manger bio y reste très difficile, le logo est de plus en plus présent sur les stands régionaux. L'actualité du Salon a été particulière cette année : lancement de la campagne de France Nature Environnement sur les conséquences des pratiques de l'agriculture industrielles sur l'environnement, sortie du « Livre noir de l'agriculture » d'Isabelle Saporta et diffusion de son reportage « Manger peut-il nuire à la santé », juste avant l'ouverture du salon. Dominique Marion, président de la FNAB, soutient la campagne de FNE, tout en défendant les agriculteurs, qui sont victimes du système productiviste. L'Agence Bio explique les nombreuses conversions comme une recherche d'alternatives valorisantes pour le métier d'agriculteur, mais aussi valorisantes pour les produits. Ainsi, les co-gérants des Jardins de l'Orbie, en 2ème année de conversion, sont venus présenter leurs pommes et poires, dont les jus vont désormais concourir en bio.
Séminaire international : La bio au-delà des frontières
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
Le Séminaire international de l'Agence Bio, qui s'est tenu au cours du Salon de l'Agriculture, a permis de dresser un panorama des avancées mondiales en matière d'agriculture biologique. Il a, cette année, évoqué également les bénéfices pour des pays plus pauvres (Togo, pourtour méditerranéen, Amérique Centrale et du Sud). Les marchés se concentrent essentiellement en Amérique du Nord et en Europe. Les deux principaux consommateurs européens sont la France et l'Allemagne, les autres pays cherchent à stimuler leur marché intérieur. Cette conjoncture porteuse incite de nombreux pays à développer leur production biologique, notamment en méditerranée (Turquie, Tunisie
). Neuf pays détiennent le régime d'équivalence pour exporter vers l'Union Européenne. Ce sésame certifie l'adéquation des règles de production, de contrôle et de certification avec celles du règlement européen. La Tunisie est le seul pays tiers méditerranéen à l'avoir obtenu. Elle produit oliviers, amandiers, pistachiers, figuiers de barbarie, du maraîchage, et des forêts certifiées pour la cueillette. La quasi-totalité de ces productions est exportée. Au Togo également, la production d'ananas biologiques pour l'exportation permet le maintien d'une agriculture vivrière. Le témoignage d'un producteur togolais confirme qu'il est important de manger bio, même venu d'ailleurs.
Salon Biofach à Nuremberg : Ouverture et sécurisation
Gaëlle POYADE, Auteur
Le salon Biofach s'est tenu à Nuremberg du 16 au 19 février dernier. De nombreux responsables politiques se sont exprimés sur le thème « La bio peut-elle nourrir le monde ? », assurant que l'insécurité alimentaire n'est pas liée à une pénurie de nourriture, mais à des difficultés d'y accéder, en raison bien souvent de politiques défaillantes. L'agriculture à taille humaine, qui fournit par ailleurs actuellement 1,3 milliards d'emplois dans le monde, est un modèle à conserver. Il a également été question des OGM, de la relocalisation des échanges commerciaux et de la visibilité des démarches équitables. Diversité des ingrédients pour assurer une sécurité économique, traçabilité pour apporter des garanties aux clients, sont les maîtres mots des transformateurs. Ce salon professionnel, qui a réuni un public de nombreuses nationalités, a permis aux producteurs et transformateurs présents de multiplier leurs contacts afin de développer leur marché à l'exportation. Sur le pôle viti-vinicole, c'est l'Allemagne qui a remporté le plus de médailles au concours Mundus Vini Biofach, la France en a décroché 19. La fédération nationale interprofessionnelle des vins de l'agriculture biologique (FNIVAB) a communiqué autour de la charte européenne de vinification biologique, CeVinBio, qui vise à fédérer les différentes chartes privées avant la mise en place d'une réglementation communautaire officielle.
L'arbre et l'animal : Une entraide naturelle
Marie-Christine FAVÉ, Auteur
Cet article, généraliste, expose les liens entre la présence d'arbres et le maintien et le développement de la biodiversité générale. Ceci amène à des impacts positifs pour l'homme. En effet, maintenir une diversité d'arbres, par exemple à proximité de bâtiments ou de cultures, permet d'offrir le gîte et le couvert à une forte diversité d'animaux, souvent utiles à l'homme. Par ailleurs, la présence d'arbres peut amener à une occupation moindre d'animaux dans les bâtiments puisqu'ils trouvent leur habitat dans les arbres. Autre exemple : les arbres abritent divers auxiliaires qui contribuent à limiter la présence de ravageurs. Ainsi, la mésange charbonnière est grande consommatrice de chenilles de carpocapse et un couple de ces oiseaux peut ainsi protéger 40 arbres fruitiers. De même, l'arbre présente d'indéniables avantages comme pharmacopée vivante, utile à tous, homme et animaux.
Dossier : Pommes de terre
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
Ce dossier, à travers divers articles et témoignages, fait un état de lieu de la filière pomme de terre bio en France. Cette production a vu ses surfaces en bio augmenter de 25 % en 2009 avec 1112 hectares. Environ 20 000 tonnes seraient produites en France, dont la moitié commercialisée en circuit long. Reste que cette filière rencontre divers problèmes importants : la maîtrise du mildiou et autres ravageurs, le problème de la conservation, la demande du marché en produits lavés (ce qui aggrave le problème de la conservation) et en produits sans défaut. Pour favoriser le développement de la filière, il faut sécuriser le marché, notamment à travers la contractualisation. Il faut aussi travailler au développement de variétés adaptées à la bio, notamment résistantes au mildiou. Certains obtenteurs commercialisent de telles variétés mais qui sont encore peu répandues, surtout face à des variétés très connues, dont on peut utiliser les plants non bio suite à des dérogations. Mais la production de plants bio se développe. De même, les acteurs cherchent à fournir de la pomme de terre toute l'année (d'où un recours moindre aux importations), à travers la maîtrise de la conservation et le développement de variétés en primeur.
Le point avec Qualité France : Mise en marché des produits bio : Règles et exemptions possibles
Gilles BILLON, Auteur
Conformément à l'article 28 du règlement CE n°834-2007, tout opérateur qui produit, prépare, stocke ou importe des produits biologiques se doit d'être certifié. Par ailleurs, les Etats membres peuvent dispenser de contrôle les opérateurs qui revendent des produits biologiques à l'utilisateur ou au consommateur final à certaines conditions. En France, cette dispense s'applique aux revendeurs de produits biologiques pré-emballés ou en vrac (à condition que le montant d'achat annuel en vrac ne dépasse pas 10 000 euros hors taxe). Tout revendeur de produits en vrac doit néanmoins être notifié à l'Agence Bio. La certification demeure obligatoire pour les revendeurs qui stockent hors du point de vente, qui réalisent des opérations de ré-emballage, ou d'autres modifications du produit, et pour ceux qui revendent à des clients qui ne sont pas des consommateurs ou utilisateurs finaux. L'article détaille les vérifications réalisées lors des contrôles des magasins : référencement des produits et des fournisseurs, identification des produits biologiques, mesures de non-contamination des produits biologiques par des substances interdites, comptabilité matière, étiquetage, conditions de mises en vente, prélèvements éventuels pour analyse, notification à l'Agence Bio.
Méthodes alternatives en protection des cultures : Mobilisation générale
Pierre MITEV, Auteur
Du 8 au 10 mars 2011, à Lille, l'AFPP (Association française de protection des plantes) et de la Fredon (Fédération régionale de défense contre les organismes nuisibles) Nord-Pas de Calais ont organisé une conférence internationale sur les méthodes alternatives en protection des cultures. Près de 100 communications ont été exposées devant plus de 450 participants. Au programme, contrôle des équilibres naturels, auxiliaires, stimulateurs de défense naturelle, lutte physique
Les méthodes alternatives consistent à contrôler les équilibres des populations d'agresseurs via des mécanismes naturels. Cependant, même d'origine naturelle, les produits nécessitent une homologation. Par ailleurs, les modes d'action naturels sont plus complexes à comprendre que ceux des produits conventionnels de synthèse. Ainsi, les stimulateurs de défense naturelle, qui placent la plante au cur du processus d'efficacité, montrent des résultats variables (selon la sensibilité de la variété, le stade physiologique des plantes traitées
). Cette méthode est donc plutôt utilisée en complément d'autres techniques. Parmi elles, le choix variétal, la lutte physique, la prophylaxie, les biotechniques (phéromones, confusion sexuelle), le recours à la biodiversité et les outils d'aide à la décision (OAD) concernent particulièrement l'agriculture biologique. Les OAD permettent de déterminer, à partir notamment des données météorologiques, des observations de l'état sanitaire de la parcelle et des pratiques agricoles, les périodes les plus sensibles pour les cultures.
Agroforesterie et aviculture : Un tandem réussi
Jean-Martial POUPEAU, Auteur ;
Marie-Christine FAVÉ, Auteur
Cet article, à travers divers témoignages d'éleveurs ou de techniciens, présente les avantages de combiner agroforesterie et aviculture. Planter des arbres, en particulier à forte valeur économique, en plus de développer un possible capital pour l'avenir, permet d'obtenir des parcours couverts propices aux volailles. En effet, ces arbres, combinés parfois à des haies, offrent des abris, incitent les volailles à mieux utiliser les parcours, contribuent au bien-être animal, limitent le stress, ou encore sont source d'aliments. Ils contribuent aussi au maintien de la fertilité des sols et servent d'abris à la faune sauvage. Si on veille à bien réussir la phase d'implantation, ils demandent par la suite un entretien limité. Autant d'avantages qui montrent l'intérêt de ces pratiques.