- Titre :
- CULTIVAR, N° 23 - Juillet / Août 2011 - Bulletin N° 23
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/07/2011
- Année de publication :
- 2011
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements
Interculture d'été : Les déchaumeurs se spécialisent
Nicolas CHEMINEAU, Auteur
Il existe un grand choix de déchaumeurs et, s'il existe bien sûr des différences entre outils à disques et outils à dents, le choix de la marque peut également s'avérer déterminant. Plusieurs éléments sont à prendre en compte pour le choix d'un déchaumeur, comme l'explique Damien Brun, spécialiste du travail du sol à Arvalis : la taille et la forme du disque vont influencer la profondeur du travail, mais aussi, de ce fait, la taille des mottes, alors que de plus petits disques formeront davantage de terre fine. Pour la forme, des dents crénelées auront tendance à s'user plus vite, mais auront plus d'accroche. Enfin, l'angle que forme le disque par rapport à l'avancement permet de moduler les contraintes et la puissance nécessaire. Le poids par disque ou par dent, ainsi que l'utilisation simultanée de différentes formes de disque, permettent également de moduler le travail en fonction du type de sol. Pour un travail superficiel et notamment pour les travaux d'interculture, Nicolas Millet, responsable produit chez Grégoire Besson, conseille les outils à dents. Un tableau récapitule les effets du déchaumage selon la profondeur du travail et des témoignages permettent de faire le point sur les stratégies de travail du sol de différents agriculteurs.
Grands écartements : Un mode de semis qui séduit de plus en plus
Catherine MILOU, Auteur
La technique du semis de colza à « large écartement » permet de ne pas entamer le potentiel du colza mais à condition de respecter un certain nombre de choix techniques. Le semis se réalise en monograine. Il est possible de boucher des descentes sur un semoir à céréale mais, dans ce cas, la maîtrise de la densité sera plus difficile. Les écartements vont de 40 cm à 75-80 cm (équivalent au maïs) avec une augmentation de la densité sur la ligne de semis. Le potentiel de rendement est en effet conditionné par le niveau de biomasse atteint avant l'hiver. Dans des conditions non limitantes de croissance, le colza compense la plus faible densité au niveau des ramifications secondaires et tertiaires. Par contre, en conditions limitantes, le colza n'exprime pas son pouvoir compensateur. Avec de grands écartements, le désherbage mécanique se fait avec une bineuse. Le Cétiom a néanmoins constaté que, lorsque la densité linéaire est augmentée, l'élongation d'automne et le risque de verse au printemps sont accrus. Suite à des essais, le Cétiom situe l'optimum de densité entre 10 et 15 plantes par mètre linéaire, soit entre 15 et 25 plantes par mètre carré selon l'écartement.
Dossier : Lutte contre les vivaces - Lutte mécanique : Sécher et épuiser
Catherine MILOU, Auteur
Le désherbage mécanique permet de réduire et/ou de maintenir la pression des adventices à condition de l'utiliser en condition pédoclimatique sèche et d'adapter sa stratégie au système racinaire des vivaces présentes. Contre les vivaces, le désherbage permet d'affaiblir les organes souterrains et oblige les vivaces à puiser dans leurs ressources pour se développer. Ainsi, Joseph Pousset propose un itinéraire contre le chardon des champs (ou autre vivace à système racinaire profond) en travaillant le sol de plus en plus profondément à l'aide de déchaumeur, engrais vert, labour alliant stratégie d'extraction à celle d'épuisement. L'extraction permet, en remontant les organes, de dessiquer la plante. Cependant, la stratégie à adopter doit tenir compte du mode de reproduction de la plante visée. Contre les graminées, un déchaumage précoce permet d'extraire et de dessiquer les plantes au système racinaire peu profond comme le chiendent rampant. Comme en témoignent les membres du Gaec de la Champagne en Charente-Maritime, le choix d'outils adaptés allié à des conditions météorologiques chaudes permettent une lutte efficace.
Impacts technico-économiques du non-labour : Réduction des charges de mécanisation et du temps de chantier
Sébastien WEYKMANS, Auteur
Une étude menée à l'échelle d'un réseau d'agriculteurs organisés en association, Greenotec en Wallonie, a permis de comparer les résultats technico-économiques de 27 exploitations d'élevage et de culture pratiquant le non-labour à divers degrés : une stratégie « non-labour partiel » avec pratique de non-labour opportuniste, « non-labour maximum » avec labour occasionnel et pour des cas exceptionnels, « non-labour total (quasi) » avec absence de charrue sur l'exploitation et « non-labour rapide » où tout le parc matériel adapté au labour a été revendu de même que la herse rotative pour investir en contrepartie dans un semoir rapide et un outil polyvalent. Les résultats de l'étude montrent que l'adoption de TCSL permet de réduire les charges de mécanisation et les réductions les plus importantes sont observées dans le cas du « non-labour rapide » et pour les cultures de céréales. L'adoption de pratique sans-labour se traduit également par un gain de temps, avec une réduction moyenne de 45 minutes/ha et par an. Il faut néanmoins prendre en compte les coûts d'investissement dans le matériel ou la vente de matériels pour les stratégies les rendant obsolètes.