- Titre :
- REUSSIR FRUITS ET LEGUMES, N° 309 - Septembre 2011 - Bulletin N° 309
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/09/2011
- Année de publication :
- 2011
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements


L'agriculture garde l'île de Batz à flot
Chantal PAPE, Auteur
Avec une surface de 357 ha dont 160 ha de SAU, l'île de Batz, située au large de Roscoff, dans le Finistère, compte une vingtaine de producteurs dont la moitié en agriculture biologique. La production est tournée vers le maraîchage avec notamment des cultures d'échalotes, d'oignons, de choux friséx et de pommes de terre. L'agriculture reste un pilier de l'économie car, si l'urbanisme grignote peu à peu les terres agricoles, les revenus du tourisme ne suffisent pas à eux seuls pour faire vivre l'île. Cette agriculture insulaire souffre de plusieurs contraintes comme un foncier onéreux, des exploitations de petites tailles et bien sûr des coûts engendrés par les transports en bateaux. Toutefois, le climat permet une production plus précoce que le continent, ce qui permet notamment de limiter les problèmes de mildiou sur pomme de terre. Les producteurs se sont organisés en Cuma pour regrouper les légumes et les expédier sur le continent. Leurs pommes de terre, qui affichent leur provenance, ont su se démarquer d'un point de vue gustatif auprès des consommateurs.


Diversifier ses clients et passer au bio
Juliette LAKITS, Auteur
En 1999, Dominique et Jean-Marc Gaillard reprennent l'exploitation arboricole de leurs parents, située en Ile-de-France. L'EARL Gaillard regroupe une quarantaine d'hectares et produit des poires, pommes et des petits fruits rouges. Commercialisés au marché de Rungis, leurs produits subissent la concurrence internationale et, suite à de nombreuses crises, les exploitants décident en 2006 de diminuer leur surface et le nombre d'employés et de démarrer la culture hors-sol de fraisiers. Ils se tournent vers la commercialisation en vente directe avec la mise en place d'un point de vente à la ferme. Ils proposent ainsi, en plus de leurs produits, les produits de producteurs voisins. Mais, ils ont choisi d'étoffer leurs circuits de commercialisation avec des ventes dans une Amap, dans les grandes surfaces proches de chez eux, aux restaurateurs et traiteurs parisiens, mais aussi en restauration collective. En 2009, ils se convertissent à l'agriculture biologique (sauf pour les fraises) et intègrent un GAB (Groupement des agriculteurs biologiques).


L'agriculture aux portes de Paris
Guy DUBON, Auteur
L'Agence des espaces verts d'Ile-de-France s'est associée à la Safer (Société d'aménagement foncier et d'établissement rural) afin de maintenir des espaces verts périurbains et développer l'agriculture biologique. Cette action a pour but de redynamiser l'agriculture locale, suite à la diminution de 60% des exploitations agricoles et de 19% des surfaces agricoles en 30 ans, dans cette région. L'AEV a acquis 1 600 hectares et propose les terrains en location à des agriculteurs bio. Cette surface représente près de 13% de la propriété régionale. Un plan bio Etat-Région vient appuyer cette démarche avec un objectif de tripler le nombre d'exploitations bio d'ici 2013.


Fertilisation et sensibilité aux maladies
RÉUSSIR FRUITS ET LÉGUMES, Auteur
La nutrition a un effet sur la sensibilité des cultures aux maladies, mais chaque élément minéral peut avoir un ou plusieurs effets spécifiques dans la relation hôte-pathogène. La nutrition, notamment azotée, agit à plusieurs niveaux : d'une part, sur la croissance et le développement des cultures et, d'autre part, sur le métabolisme des plantes. Ainsi, la fertilisation va agir sur l'architecture de la plante et, de ce fait, sur le microclimat autour du couvert et sur la synthèse de certains composés et notamment les protéines impliquées dans les processus de défense des plantes. Les champignons se nourrissent du contenu en éléments nutritifs des plantes. La nutrition azotée influençant celui-ci, elle agit ainsi indirectement sur le métabolisme de l'agresseur. L'ensemble de ces effets peut jouer sur une culture. Il faut alors étudier l'effet de différents niveaux de fertilisation sur la pression parasitaire. Le travail d'acquisition de références est engagé depuis une vingtaine d'années en grandes cultures et est actuellement en cours pour les productions légumières.


Pastis modélise la minéralisation
RÉUSSIR FRUITS ET LÉGUMES, Auteur
Le modèle Pastis, mis au point par François Lafolie à l'unité de sciences du sol de l'Inra d'Avignon, est un modèle qui simule les flux d'eau, de soluté et de chaleur dans le sol. Ce modèle a été utilisé pour évaluer les risques de lessivage lors de l'incorporation d'engrais verts et de l'apport d'engrais organique. Lors de l'incorporation de matières organiques, une partie importante de ces matières est rapidement minéralisée, ce qui conduit à libérer des nitrates dans le sol. Pour hiérarchiser les sources de variabilité de ce processus, six cent quarante-huit situations de production de laitues sous abris ont été simulées. Les résultats montrent que la minéralisation est variable en fonction de la nature des résidus, des caractéristiques du milieu et des techniques culturales. La minéralisation est très importante dans les 30 premiers jours qui suivent l'enfouissement. Si cette période correspond à de faibles besoins en azote de la culture, les risques de lessivage nitrique sont importants. Ces risques de lessivage sont donc accrus dans la première partie de la culture. Si les engrais verts présentent de nombreux atouts (effet sur la structure donc l'enracinement, activité des micro-organismes du sol...), ils ont également tendance à augmenter notamment les épidémies de Sclérotinia. Si cet effet est encore inexpliqué, l'article conclut que les caractéristiques de l'engrais vert à implanter sont à réfléchir au cas par cas.


Recherche : Des pistes pour faire évoluer des systèmes
RÉUSSIR FRUITS ET LÉGUMES, Auteur
Plusieurs voies sont étudiées par les scientifiques et les professionnels afin de faire évoluer les systèmes de cultures vers un meilleur contrôle des pathogènes. La première voie consiste à optimiser les successions de culture en introduisant des plantes pièges et des plantes peu sensibles. Une autre voie consiste à réfléchir à l'agencement temporel des opérations culturales et des espèces ou à réfléchir aux conséquences des différents actes techniques sur les populations de ravageurs et à mieux gérer leurs effets. Certaines conduites entraînent une augmentation de la sensibilité de la culture à un agresseur, mais pourraient être compensées par des actes techniques. Ces conduites peuvent également permettre de mieux maîtriser la distribution horizontale d'azote minéral dans le sol qui n'est pas seulement dépendante de la fertilisation. Pour le pilotage de l'azote ou le contrôle des pathogènes, les méthodologies multicritères ou des outils d'évaluation peuvent permettre d'évaluer les systèmes de culture. Ces modèles sont actuellement testés sur des systèmes de culture alternatifs et un groupe d'experts constitué de conseillers techniques et d'expérimentateurs a été sollicité dans cet objectif (Aprel, Grab, CA13, CA84, Ceta des Bouches-du-Rhône et du Vaucluse). L'outil DEXi est utilisé dans ce cadre pour évaluer la résistance-résilience des systèmes de culture aux ravageurs et pathogènes. Cependant, les innovations proviennent aussi des agriculteurs qui testent à leur échelle des combinaisons alternatives.