- Titre :
- CAMPAGNES SOLIDAIRES, N° 265 - Septembre 2011 - Bulletin N° 265
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/09/2011
- Année de publication :
- 2011
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements
Intrants : L'après-pétrole sera bio, forcément (Dossier : Agriculture et pétrole : Le nécessaire passage à une agriculture paysanne)
CAMPAGNES SOLIDAIRES, Auteur
L'intérêt de cet article, qui fait partie du dossier "Agriculture et pétrole : Le nécessaire passage à une agriculture paysanne" réalisé à partir d'articles de Lucas Hochart, journaliste, réside dans la description chiffrée des consommations d'intrants liés au pétrole et au gaz. On a assisté à un doublement en quatre ans de l'utilisation mondiale des engrais, dont 60% sont des engrais azotés, extrêmement voraces en énergie fossile (gaz et pétrole) pour leur fabrication. Comme les surfaces de légumineuses ont été réduites (par exemple : moins 3,3 millions d'hectares depuis 1960 en France), les besoins en engrais azotés se sont affirmés dans la production agricole. La Chine, premier consommateur d'engrais azotés, risque d'augmenter sa consommation en la matière. Cependant, les ressources fossiles se raréfiant, les prix vont eux aussi continuer d'augmenter
jusqu'à ce que les solutions alternatives deviennent meilleur marché. Quant aux consommations phytosanitaires, le coût énergétique de leur fabrication est moindre que celui des engrais (leurs prix élevés tiennent plus à la politique des firmes), et les problèmes qu'ils engendrent sont davantage liés à la pollution de l'environnement et aux atteintes à la santé humaine. La transition agroécologique est donc inévitable, mais sera plus ou moins rapide et/ou douloureuse selon les politiques d'accompagnement mises en place.
La transition agroécologique n'est pas automatique (Dossier : Agriculture et pétrole : Le nécessaire passage à une agriculture paysanne)
CAMPAGNES SOLIDAIRES, Auteur
Cet article fait partie du dossier "Agriculture et pétrole : Le nécessaire passage à une agriculture paysanne", réalisé à partir d'articles de Lucas Hochart, journaliste. Des exercices de prospectives présagent des avenirs possibles très contrastés. L'après pétrole ne conduira pas forcément et automatiquement vers l'agriculture biologique
Un autre scénario, plausible selon cet article, considère qu'on pourrait assister à une intensification agricole et à une disparition de nombreux paysans. Comme le souligne l'article, « de nombreuses données peuvent faire retomber la pièce d'un côté ou de l'autre ». Parmi ces données, le rôle futur que l'on entend faire jouer aux agrocarburants, sachant que « la demande de maïs américain pour la production d'éthanol entre pour un tiers dans la croissance de la demande mondiale de l'ensemble de céréales (IFRI, 2009) ». C'est dire si cet usage est déterminant. Autres facteurs, avancés par Olivier de Schutter, rapporteur spécial de l'ONU sur le droit à l'alimentation : le modèle dominant suivi par nombre de gouvernements, y compris aujourd'hui les pays émergents ; une propriété foncière inégalement répartie ; des externalités négatives non prises en compte ; une recherche sur les bonnes pratiques sociales et agroécologiques pas suffisamment soutenue ; et enfin des marchés mal à l'aise avec des petits volumes et une agriculture de proximité. Enfin, l'article qui fait face (page VII) décrit, pour l'horizon 2030, quatre scénarios opposés du ministère de l'Agriculture français, depuis l'intensification de l'agriculture, jusqu'à une généralisation de l'agroécologie, en passant par une coexistence inégale de ces deux modèles
Perspective : Moins de pétrole, plus de paysans (Dossier : Agriculture et pétrole : Le nécessaire passage à une agriculture paysanne)
Jacques PASQUIER, Auteur
Cet article fait partie du dossier "Agriculture et pétrole : Le nécessaire passage à une agriculture paysanne" réalisé à partir d'articles de Lucas Hochart, journaliste. Dernier article du dossier, il en constitue une synthèse, mais souligne aussi quelques pistes d'avenir. Synthèse, quand il constate que l'ère de l'après pétrole pas (trop) cher va arriver très vite, et marquer probablement la fin de l'agriculture productiviste. Mais « l'agriculture productiviste est statique par la lourdeur de ses investissements et de ses systèmes de production » prévient-il. Et « l'économie capitaliste n'aide pas à promouvoir les bonnes pistes, contraires à son intérêt, à ses exigences de profits maximum ». Alors, certaines solutions passent sans doute par l'intensification de l'emploi, et pourquoi pas dans certains cas le retour à la traction animale, et la permaculture. Il s'agirait, en tout cas, dès maintenant, d'arrêter la destruction des agricultures paysannes qui, elles, n'utilisent pas encore trop de pétrole et peuvent nous montrer la voie à suivre pour l'avenir.
Des outils pour réduire les émissions de gaz à effet de serre
Anne-Marie CONSTANTIN, Auteur
L'association Solagro travaille, depuis 1981, sur l'interface agriculture/environnement et énergies. Elle a mis en place un outil de diagnostic, baptisé « Planète », pour mesurer l'énergie dépensée dans une ferme ainsi que la production de gaz à effet de serre. 3 500 bilans réalisés entre 1999 et 2009 lui permettent de tirer quelques conclusions (les bilans détaillés sont présentés sur www.solagro.org/site/424.html). Première conclusion : pour des productions similaires, les bilans peuvent varier du simple au double. C'est bien la preuve qu'il existe des marges de manuvres importantes. Les principaux postes de consommation d'énergie sont : les achats d'aliments, les fertilisants et le fioul domestique
Quant aux gaz à effet de serre, le méthane (produit par la rumination et les déjections d'élevage) en représente 43 % ; l'azote (fertilisation et fabrication d'intrants) : 35 % ; et le CO2 (consommation des produits pétroliers et fabrication d'intrants) : 22 %. Enfin, la meilleure économie, c'est l'énergie qu'on ne dépense pas. Avant de penser aux énergies alternatives, conseil est donc donné de bien isoler les bâtiments, installer un prérefroidisseur sur le tank à lait, ou encore passer le moteur du tracteur sur un banc d'essai
Etat-Unis d'Amérique, OGM : Les problèmes s'accumulent
CAMPAGNES SOLIDAIRES, Auteur
Cet article a été rédigé d'après un texte de Eric Meunier, Christophe Noisette et Pauline Verrière, paru dans le journal d'Inf'OGM, en juin 2011. L'équipe de l'association Inf'OGM y fait le point sur la situation des OGM aux Etats-Unis d'Amérique. Dans ce pays où, selon les auteurs, les règles de coexistence OGM/non OGM n'existent pas, où l'étiquetage est absent, et où le texte de loi pose le concept d'équivalence en substance (aucune évaluation requise si une plante GM est reconnue équivalente à son homologue non GM), les OGM se développent sans entrave : 93 % du coton, 86 % du maïs, 86 % du soja
sont transgéniques. Mais les problèmes sont très nombreux aussi : envahissement de mauvaises herbes résistantes, croisements de variétés non autorisées entravant les exportations, concurrence déloyale et guerre commerciale entre firmes
De nombreux citoyens étatsuniens souhaitent de plus en plus un étiquetage
et consomment aussi de plus en plus de produits bio (+ 5.3 % en 2009).