- Titre :
- BIOFIL, N° 78 - Septembre / Octobre 2011 - Bulletin N° 78
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/09/2011
- Année de publication :
- 2011
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements


Céréales et oléoprotéagineux : Une récolte à géométrie variable
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
Les résultats de l'Agence bio pour la récolte bio 2011 en céréales et protéagineux montrent que, malgré les prévisions plutôt pessimistes, le bilan des récoltes reste correct. Les conversions ont, par ailleurs, fait augmenter les volumes et surfaces disponibles : les surfaces en céréales et oléoprotéagineux seraient supérieures de 20% à l'année précédente en C2 et bio. La récolte varie en fonction des zones et, dans de nombreuses régions, le printemps très sec a provoqué des baisses de rendement et de teneurs en protéines. En Normandie et en Bretagne, les précipitations de la mi-juin ont limité le recul des rendements et ont permis une qualité satisfaisante, qualité également satisfaisante en Bourgogne et en Italie. Par contre, les résultats sont décevants dans les régions Centre, Poitou-Charentes et en Allemagne. Toutefois, certaines zones s'en sont bien sorties comme dans le Nord de la Vendée, dans le Sud-Est, en Hongrie et en Roumanie où les récoltes ont été satisfaisantes. Un encart montre que les cultures de protéagineux ont été très affectées par la météo avec des chutes de rendements qui ont parfois atteint 80%.


Bretagne : Innova'Bio emballe l'ortie et l'avoine
Frédéric RIPOCHE, Auteur
Le concours Innova'Bio a eu lieu le 7 octobre 2011 pour la deuxième année consécutive lors du Salon professionnel « La Terre est notre métier » à Guichen en Ille-et-Vilaine. Sur 20 candidats, 8 finalistes ont été retenus selon différents critères prenant en compte l'emploi, l'innovation ou l'ancrage territorial local. Le premier prix revient à Laëtitia Cenni, éleveuse de chevaux à Beuvrigny dans la Manche, qui a développé la production d'ortie transformée en poudre et en granulés à destination de l'alimentation animale, humaine ou de l'agriculture. Le deuxième prix a été attribué à Rémi Lucas, gérant d'Algo pack. Il conçoit et fabrique des supports ou emballages à base d'algues, les ingrédients qui composent le matériau pouvant être certifiés bio. Le troisième prix a été attribué à Evelyne Loison, agricultrice en conversion à Goven prés de Rennes. Son projet « Breizh Avoan » porte sur la transformation de l'avoine récoltée sur son exploitation en jus, desserts fermentés et crèmes. Elle prévoit de créer 4 emplois en acquérant son propre outil de transformation, actuellement ses produits fabriqués dans une plate-forme technologique à Rennes sont commercialisés dans une vingtaine de points de vente en frais.


Pays-de-la-Loire : Les vins naturels : atteindre l'harmonie
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
Des viticulteurs bio du Pays-de-la-Loire ont décidé de s'organiser en groupes, suite à l'année catastrophique de 2007 et aux ravages du mildiou. Un premier groupe est situé sur la zone Anjou-Saumur-Sarthe et un autre sur le pays nantais-Vendée. Leur objectif est de trouver collectivement des solutions techniques pour faire face aux maladies de la vigne. Ces groupes, rassemblés au sein de la Cab (Coordination agrobiologique des Pays-de-la-Loire), ont reçu, en 2011, l'appui d'une technicienne, Nathalie Dallemagne, formée en biodynamie et vins sans soufre. Les vignerons bénéficient aussi des conseils de Jacques Néauport, nologue réputé pour son travail d'élaboration des vins sans additifs chimiques. Si la législation interdit d'indiquer la mention « vins naturels » sur l'étiquette, l'objectif des vignerons est d'élaborer un vin naturel en limitant les doses de cuivre, en utilisant du gaz carbonique à la place du soufre ou en valorisant les levures présentes sur la vigne. Un encart présente l'association des vins naturels et sa charte qui regroupe une soixantaine de producteurs.


Ile-de-France : Un "lotissement bio" de 100 ha à Brétigny-sur-Orge ?
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
Suite à l'annonce, en 2009, par l'Etat, de libérer en 2012 la base aérienne 217, à Brétigny-sur-Orge, dans l'Essonne, la profession agricole dont les Chambres d'agriculture et le Gab Ile-de-France ont construit un projet innovant d'agriculture bio. Avec une surface de 740 ha, la base aérienne comporte 490 ha d'un seul tenant de terres agricoles, ce qui permettrait d'installer un « lotissement » regroupant une quinzaine de producteurs bio sur 100 ha. Ce projet permettrait l'installation de 15 fermes bio (14 maraîchers et un éleveur de volailles), d'une pépinière d'agriculteurs et la création de plus de 100 emplois. De plus, la production permettrait de répondre à la forte demande des consommateurs locaux en produits bio, en alimentant, chaque semaine, 750 foyers via des Amap, 8 000 clients via le magasin de proximité et la cueillette, mais aussi la restauration collective locale. La couveuse, en lien avec l'association "Les Champs du possible", aurait comme objectif l'accompagnement des candidats à l'installation : sept candidats ont déjà été accueillis sur deux sites. Ce projet fait face à un autre projet d'urbanisation « d'activité économique et d'agro-industrie », la décision finale devrait être prise en fin d'année.


Nord-Pas-de-Calais : La bio monte en puissance
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
Loin derrière la moyenne nationale, les surfaces en bio dans la région Nord-Pas-de-Calais ne couvrent que 0,7% de la SAU de la région. Il s'agit de la dernière région en termes de surfaces en bio ce qui s'explique par une tradition industrielle, une agriculture basée sur la betterave à sucre, les céréales et la pomme de terre. De plus, les agriculteurs peuvent difficilement changer de systèmes au vu des lourds investissements en matériel qu'ils ont réalisés comme le rappelle Danièle Plouvier d'A Pro Bio, l'interprofession bio régionale. Le développement de l'agriculture biologique tend toutefois à s'affirmer au sein de la restauration collective et la mairie de Lille a par ailleurs assurer qu'en 2014, la moitié des repas servis dans les écoles seront bio. La situation géographique de cette région proche de l'Europe du Nord lui offre une ouverture à l'international appuyée par les opérations de communication et de promotion de l'interprofession A Pro Bio, soutenue par le Gabnor (groupement des producteurs).


Space, salon des productions animales : Des témoignages sur les atouts de l'autonomie
Frédéric RIPOCHE, Auteur
Les éleveurs, techniciens et représentants de groupement ont pu assister du 13 au 16 septembre 2011, à une conférence au Space, salon des productions animales, sur l'autonomie dans les élevages bio. Ce thème choisi par l'Inter Bio Bretagne, Inter Bio Pays-de-la-Loire et le Grab Basse-Normandie, sous l'égide de l'interprofession Brio a réuni prés de 170 participants. Les animateurs de la conférence ont présenté les grands principes de l'autonomie. Par son lien au sol, l'autonomie est un des principes de l'agriculture biologique, celle-ci passe notamment par la maximisation du pâturage et la gestion de l'herbe et du foin. Toutefois, l'autonomie ne veut pas dire autarcie et elle contribue aussi à sécuriser les risques financiers et sanitaires. Le système polyculture-élevage permet une diversification de revenus, comme en témoigne un éleveur des Deux-Sévres et en cas de difficultés comme un manque en céréales, des délais de paiement trop long... les groupements permettent d'assurer un soutien financier ou technique.


3e édition du salon Tech&Bio : Des techniques et du dynamisme
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
Le salon Tech&Bio enregistre, pour cette année, une nette progression de sa fréquentation. Organisé les 7 et 8 septembre, à Bourg-lès-Valence, dans la Drôme, et porté par les Chambres d'agriculture, ce salon a réussi à fédérer les organismes de la filière bio, ainsi que les instances administratives du territoire. Le salon a regroupé 220 exposants, 11 000 visiteurs professionnels sur les 15 ha du lycée du Valentin. Les thèmes des démonstrations et des conférences, au plus près des préoccupations des agriculteurs, ont porté notamment sur le matériel, la fertilisation, le travail du sol ou la recherche. Pour cette 3e édition, plusieurs délégations étrangères ont été reçues : Belges, Danois, Polonais, Croates, Bulgares, Roumains, Slovaques, Tchèques, Suisses, Anglais et Canadiens. Comme le confirme un représentant danois, ce salon technique est complémentaire au salon Allemand Biofach axé sur les marchés.


Les Assises européennes de la bio : Témoigner, partager, et plus si affinités
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
Les agriculteurs bio roumains, Aurel et Mihaï Petrus, et la société Italienne Brio, metteur en marché de la coopérative Primavera, sont venus témoigner, le 8 septembre 2011, aux Assises européennes de la bio. Organisées par l'Agence Bio lors du salon Tech&Bio, les Assises européennes ont rassemblé des acteurs de la bio dans l'objectif de partager les expériences et de nouer des partenariats pour contribuer à l'essor de la bio. Aurel et Mihaï Petrus cultivent 1 300 ha de grandes cultures et possèdent 3 000 poulets de chair et de poules pondeuses. L'alimentation animale est fabriquée sur l'exploitation et les fientes sont utilisées pour fertiliser. Ils ont participé au salon afin de nouer des partenariats à l'export. La société Primavera est venue présenter son activité exclusivement bio, son objectif étant d'améliorer la rentabilité des fermes adhérentes. Cette société possède une structure de mise en marché, ciblée sur des ventes de fruits et légumes bio italiens à l'international. Leur présence sur le salon témoigne de leur volonté de mettre en place des collaborations avec d'autres producteurs européens.


Recherche française et européenne : Définir les enjeux prioritaires
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
Lors du salon Tech&Bio, qui a eu lieu les 7 et 8 septembre 2011, à Bourg-lès-Valence, dans la Drôme, des chercheurs de l'Inra ont présenté leurs travaux et leurs démarches au sein du stand interactif, mais aussi lors d'un colloque sur la recherche européenne. Les projets actuellement en cours, comme « AgriBio3 » à l'échelle nationale ou « Era-net » à l'échelle européenne, ont notamment pour objectif l'amélioration des performances techniques et économiques de l'agriculture bio. La recherche doit permettre de mieux connaître les mécanismes biologiques et écologiques, concernant la santé végétale ou l'architecture des plantes. En santé animale, la recherche porte sur plusieurs thématiques et notamment sur la prévention des maladies ou la lutte contre les parasites. Stéphane Bellon, chercheur à l'Unité Ecodéveloppement de l'Inra Provence-Alpes-Côte d'Azur, revient sur le défi, pour les 21 pays membres, de fixer les priorités de la recherche en lien avec les demandes du terrain. Daniel Neuhoff, chercheur à Bonn, souligne l'importance du transfert des connaissances entre la recherche et les praticiens. Un encart présente un projet innovant portant sur les agrocarburants du polonais Dr Grzegorz Wcislo, lauréat du concours Lépine 2011.


Séminaire Formabio : A l'école de la bio sans frontières
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
Le réseau Formabio, mis en place par la DGER (Direction générale de l'enseignement et de la recherche), a pour objectif de promouvoir l'enseignement bio en France. Le salon Tech&Bio qui a eu lieu les 7 et 8 septembre 2011, à Bourg-lès-Valence, dans la Drôme, a permis de réunir le comité de pilotage de la licence professionnelle « Agriculture biologique conseil et développement » (ABCD) et d'amorcer des échanges avec d'autres pays lors d'un séminaire. Dans certains pays, comme l'Allemagne ou les Pays-Bas, l'enseignement supérieur est très investi et propose notamment un master reconnu en agriculture biologique. En France, les écoles d'ingénieurs ne proposent pas encore de master sur la bio. Mais une réflexion est en cours dans le réseau pour proposer une qualification de type bac +5 sur l'agriculture biologique.


Salon Tech&Bio : 2e Bio'N Days : valoriser les co-produits
Martine COSSERAT, Auteur
Lors du salon Tech&Bio, qui a eu lieu, les 7 et 8 septembre, à Bourg-lès-Valence, dans la Drôme, Organics Cluster a organisé, dans le cadre de ses rendez-vous Bio'N Days, une conférence internationale d'échanges sur la valorisation des co-produits. Les co-produits, qui sont souvent des déchets organiques, possèdent une vraie valeur ajoutée et présentent de nombreux atouts. La technique des fluides supercritiques a été présentée lors de la conférence. Cette méthode permet une extraction sans hexane, mais à base d'eau ou de gaz carbonique. Elle permet notamment d'extraire des principes actifs antioxydants dans des déchets d'oignons ou d'extraire du squalène des résidus de désodorisation de l'huile d'olive qui provient jusqu'à présent de graisse de requin et cause la surpêche de ce dernier. Cette méthode, nécessitant de lourds investissements, est mise en place de façon collective notamment par la région Rhône-Alpes, pionnière dans ce domaine. La région va lancer la plate-forme Extrapôle qui regroupera des projets communs de différentes techniques d'extractions. Toutefois certaines filières hésitent à valoriser les co-produits. Ainsi, la filière lavande, qui produit plus de 30 000 t MS/an, ne bénéficie pas du pouvoir calorifique des pailles de lavande qui pourraient permettre des économies d'énergie dans les distilleries.


Le point avec SGS : Amendements utilisables en bio : des précisions
Thierry CRETINON, Auteur
Le cahier des charges européen RCE n° 889/2008 portant sur l'agriculture biologique rappelle que le recours à des amendements ou des engrais doit respecter la liste des fertilisants de l'annexe I. La dernière version du Guide de lecture bio, datant de juillet 2011, apporte quelques précisions sur les engrais et amendements utilisables en agriculture biologique. Les matières organiques non biologiques ne doivent pas provenir d'élevages industriels et la quantité totale d'effluents utilisée ne doit pas dépasser 170 kg d'azote par an/ha de SAU. L'épandage d'effluents bio ne peut se faire que sur des terres conduites selon le mode de production biologique. Concernant les fertilisants, si le nom du produit est identique à un des noms de la liste de l'annexe I, il n'y a pas de garantie particulière à prendre. Par contre, si l'étiquette comporte un nom commercial, l'opérateur doit posséder des garanties non OGM s'il s'agit de matières organiques et la facture et la fiche technique du produit doivent comporter une mention spéciale spécifiant la conformité au règlement européen bio. Pour les effluents, l'opérateur doit être en possession d'une attestation comportant un certain nombre d'indications spécifiées dans le cahier des charges.


Aquaculture : Micro filière pour macro algues bio
Frédéric RIPOCHE, Auteur
Si la production d'algues bio est autorisée par le règlement bio européen datant de 2009, la certification européenne n'a démarré que depuis le 1er juillet 2010. L'entreprise C-Weed Aquaculture, installée sur l'estuaire de la Rance, près de Saint-Malo, est la première à avoir obtenu la certification bio. Jean-François Ardona et Magali Molla précisent que, d'après le cahier des charges, un site de production doit être classé en bon état chimique, écologique et sanitaire, en plus de restrictions de fertilisation ou de matériels. En effet, le site doit être conforme aux critères de l'Inao selon les classements de la Directive Cadre sur l'eau (DCE) et certains facteurs sont déclassants, comme les marées vertes par exemple. Mais les analyses nécessaires au classement d'une zone sont longues et coûteuses et il est ainsi difficile pour un petit récoltant d'obtenir une certification bio s'il n'est pas déjà sur un site bien classé. En attendant des évolutions dans ce domaine, le programme Algmarbion, coordonné par Inter Bio Bretagne (IBB), a pour objectif de structurer cette filière naissante. Un guide de lecture, co-construit avec les scientifiques et les récoltants, est en cours de rédaction. Il concerne 5 variétés d'algues alimentaires et des espèces utilisées en cosmétique et comporte des indications sur les techniques de coupe, dates de récolte, jachère...


Finition des bovins
Christine RIVRY-FOURNIER, Auteur
Depuis 10 ans, la ferme expérimentale des Bordes, située dans l'Indre, est en système naisseur-engraisseur de bufs limousins lourds de 38 mois. Les performances du système ont été présentées lors d'une journée portes ouvertes en juin 2011. La viande de buf bio est bien valorisée car elle bénéficie d'une image positive, en moyenne une carcasse étant valorisée entre 3,90 et 4,10 /kg. Cette ferme atteint l'autonomie fourragère et, pour cela, le pâturage tournant est appliqué à tous les lots et l'état de l'herbe est surveillé grâce à la méthode Herbo-LIS®. Des cultures de mélanges céréales-protéagineux permettent de se rapprocher de l'autonomie alimentaire, même si celle-ci n'est pas totale. Dans la phase de finition, les bufs, à l'étable, reçoivent de l'herbe enrubanée, du foin et du mélange céréales-protéagineux. D'un point de vue économique, la ferme a dégagé une marge brute globale proche de 50 000 de 2008 à 2010 et un EBE (excédent brut d'exploitation) de 26 700 . Le détail des résultats économiques est présenté dans l'article.


Produire du maïs grain : Culture maîtrisée, débouchés en hausse
Jean-Martial POUPEAU, Auteur
Le maïs grain va connaître des débouchés croissants du fait du changement de la règlementation portant sur l'agriculture biologique en 2012. En effet, l'obligation de donner une alimentation en totalité bio aux monogastriques va encore faire augmenter les surfaces, déjà en forte progression depuis 2 ans d'après l'Agence Bio. Cette hausse s'explique par une conduite facilitée en bio notamment avec l'utilisation du désherbage mécanique, par des conversions des surfaces en agriculture biologique, mais aussi par des conversions d'élevages entraînant une augmentation de la demande en maïs, comme en témoigne Carine Maret, directrice commerciale de l'Ufab. Toutefois, certains freins apparaissent comme l'exigence en eau de la plante ou la préférence de certains producteurs pour destiner leurs cultures à l'alimentation humaine. De plus, les producteurs se plaignent de l'offre variétale trop restreinte en agriculture biologique et regrettent le manque d'intérêt des semenciers pour cette culture. Du côté des semenciers, ils expliquent ce constat par le coût et la difficulté technique de la sélection. L'article présente un mélange destiné à être ensilé : l'association maïs-soja. Un encart présente les caractéristiques du maïs dans différentes régions (Alsace, Drôme et Sarthe).


Lutte contre la carie du blé : La recherche avance
Jean-Martial POUPEAU, Auteur
La carie du blé provoque des pertes importantes sur blé car les lots contaminés sont impropres à la panification voire à la commercialisation. De plus, ce champignon se dissémine de manière exponentielle. Si l'observation des cultures à l'épiaison permet de déceler une contamination et de détruire la récolte avant le développement du grain, un programme de recherche est cependant en cours de réalisation sur la prévention de la maladie. Ce projet, mené par l'Itab en association avec le Sedarb, la Chambre d'agriculture de l'Yonne, les réseaux Fredon et Fredec, Arvalis, Coop de France, SCA Qualisol, ainsi que l'Inra, a permis de mettre en place des essais de traitement de semences à base de bactéries, de farine de moutarde, d'oligoéléments et de cuivre à dose réduite. Les résultats ont montré une efficacité de 96 %, 84 %, 97 %, respectivement. Ce projet porte également sur l'évaluation variétale. Il est recommandé de faire des analyses et de combiner les moyens de lutte comme la rotation ou la date de semis. Un encart présente la méthode innovante de thermothérapie ou traitement des semences par la vapeur. Cette méthode, déjà utilisée dans les pays scandinaves, montre de bons résultats sur différentes maladies cryptogamiques, comme la carie commune, la septoriose, la fusariose ou l'helminthosporiose.


Conduite alternative : L'écueil du mur fruitier
Myriam GOULETTE, Auteur
La conduite des vergers en mur fruitier a comme avantage de réduire les charges en permettant une mécanisation de certaines interventions : taille, éclaircissage, récolte... Toutefois, la rentabilité de cette conduite est dépendante de la surface totale, du fait de l'investissement nécessaire à réaliser dans du matériel spécifique (barre de coupe, éclaircisseuse mécanique). Laurent Roche, responsable de la conduite en mur fruitier au Ctifl, estime qu'il faut 10 ha pour rentabiliser un mur. Certains producteurs voient un vrai bénéfice dans cette conduite : elle permet une réduction de l'alternance, une bonne maîtrise de la charge, un bon retour à fleurs et un verger homogène. Cependant, la conception du verger est déterminante pour assurer la rentabilité de la conduite et la charge de travail est importante, au démarrage, pour tailler les arbres. D'autres producteurs ont fait marche arrière car cette conduite provoquait trop de pertes qualitatives sur les fruits. L'arbre est en effet affaibli par la taille et les plaies peuvent aussi, par ailleurs, occasionner des chancres ou servir de refuge à certains ravageurs. Le Ctifl a réalisé des essais sur la qualité gustative des fruits et préconise des rognages plus précoces. Un encart présente cette conduite sur verger de quetsches bio.


Vinification bio : Bientôt un cahier des charges européen ?
Myriam GOULETTE, Auteur
Yves Dietrich est vigneron en Alsace et préside le groupe de convergence français sur le cahier des charges européen sur la vinification bio. Il intervient sur le nouveau texte présenté par la Commission Européenne. Il précise la différence entre ce nouveau texte et celui qui avait été abandonné en juin 2010 et explique qu'il devient urgent pour la profession d'avoir un texte règlementaire pour les vendanges 2012 et que celui-ce ne contienne pas de zonage. Le groupe de convergence demande par ailleurs que, concernant les intrants, le sulfate d'ammonium et le bisulfite d'ammonium soient autorisés et que l'acide métatartrique soit interdit.


Fruits et légumes d'été : Une saison sous tension
Myriam GOULETTE, Auteur
La filière fruits et légumes bio a connu de nombreux aléas cet été : les conditions météorologiques du printemps ont provoqué une précocité des fruits et légumes, ces derniers sont tous arrivés à maturité en même temps provoquant de gros pics de production. Cela a eu des conséquences économiques pour les producteurs qui ont vu leurs produits baisser de 15 à 20% par rapport à la saison passée, mais les rendements supérieurs ont sans doute compensé la baisse des prix. Cependant, la demande est stable voire à la baisse, comme en témoigne Henri de Pazzis, président de la société ProNatura. Cette baisse de la demande s'explique difficilement, mais le climat et la crise de la bactérie Escherichia coli n'y seraient pas étrangers. De plus, l'offre est en progression du fait des conversions qui arrivent à terme. Pour contrecarrer la concurrence étrangère, Jean-Luc Charbonneau, directeur de Biogaronne, pense qu'il faut miser sur une forte identité régionale et voudrait mettre en place une gamme région Sud-Ouest et de saison.


Salon Tech&Bio 2011 : Matériel : toujours des améliorations
Jean-Martial POUPEAU, Auteur
Lors du salon Tech&Bio, qui a eu lieu, les 7 et 8 septembre 2011, à Bourg-lès-Valence, dans la Drôme, de nombreuses techniques alternatives ont été présentées et dans tous les secteurs de production. Le salon a été l'occasion d'assister à de nombreuses démonstrations en plein champ et de voir des constructeurs nationaux, mais aussi internationaux. En grandes cultures, les démonstrations étaient tournées uniquement sur le désherbage mécanique et six outils étaient présentés (herse étrille, houe rotative, bineuse). On peut noter la progression de l'utilisation du guidage par GPS. En élevage, du matériel d'épandage et plusieurs outils d'entretien mécanique des prairies et de sur-semis ont été présentés, ce qui correspond aux attentes et demandes d'éleveurs qui portent un soin de plus en plus attentif à l'entretien de leurs prairies. En viticulture, en arboriculture et en maraîchage, les matériels présentés étaient en cohérence avec la problématique des producteurs : l'entretien entre ou sur le rang. En maraîchage, des matériels d'épandage de fertilisants organiques plus maniables et permettant une meilleure répartition des fertilisants sur la planche ont également été présentés. Enfin, en plantes à parfum, aromatiques et médicinales, deux outils innovants se sont démarqués : un prototype de bineuse « intégrale » et l'Actiflex de la société Actisol, outil de reprise de planche.


Dossier : Fabrication des aliments à la ferme
Frédéric RIPOCHE, Auteur
Ce dossier présente, d'une part, les atouts de la fabrication d'aliments à la ferme (Faf) et, d'autre part, des témoignages d'éleveurs qui y ont recours, appelés aussi « fafeurs ». La fabrication d'aliments à la ferme offre divers avantages, notamment en bio : la traçabilité, l'autonomie ou encore la maîtrise des coûts des matières premières. Il faut cependant garder en tête que c'est un métier en soi. Cette pratique se développe en particulier en élevage porcin, et/ou dans des régions historiques de groupements de producteurs ou à fort potentiel céréalier. Ce dossier donne divers repères sur les matières premières à produire ou à utiliser, sur l'importance de la qualité à la récolte, à la réception et au stockage, le risque lié aux mycotoxines, l'importance de bien raisonner son investissement (l'idéal étant de rester autour de 25 euros la tonne) ou encore le respect de la réglementation. Ce dossier montre aussi la diversité des stratégies possibles, de l'éleveur qui formule lui-même les recettes qu'il fabrique au recours à un conseiller en nutrition ou à une entreprise qui, à partir d'une unité mobile, peut venir sur l'exploitation assurer la phase de fabrication.