- Titre :
- REUSSIR FRUITS ET LEGUMES, N° 311 - Novembre 2011 - Bulletin N° 311
- Type de document :
- Bulletin : Périodique
- Paru le :
- 01/11/2011
- Année de publication :
- 2011
- Langues:
- Français
- Commande possible de photocopies :
- -
- Appartenance :
- ABioDoc
Dépouillements


Le melon à plein gaz
Guy DUBON, Auteur
L'entreprise Boyer SA traite 25 000 t de fruits par an, dont 20 000 t de melons. Installée à Moissac (82), l'entreprise déclasse 1 000 à 1 500 tonnes de fruits, suite au tri des melons. Le déclassement s'explique par les aspects visuels, fentes et tâches, mais aussi par des taux de sucre trop faibles. Dans les années 1990, Claude Boyer, directeur général de l'entreprise, avait créé une 4ème gamme afin de limiter les déchets, mais cette solution ne permet pas de valoriser les taux de sucre trop faibles. En 2009, il rencontre la société Greenwatt et décide de se lancer dans la méthanisation. Après l'installation d'un mini-pilote, il a installé une unité de biométhanisation de 150 m² pour traiter en moyenne 16 t/jour. L'installation permettra de fournir l'énergie équivalente à la consommation d'électricité de 150 foyers et de chauffage de 100 autres. L'électricité sera revendue à EDF et sera aussi valorisée sur le lieu de l'entreprise. La station accueillera aussi des pelures de pommes et des écarts de tri de pommes. Sylvain Planas, de Greenwatt Ingénierie, estime à 10 millions de tonnes le gisement des co-produits méthanisables générés par la filière fruits et légumes. La généralisation de 9 000 installations semblables à celle de M. Boyer pour la filière fruits et légumes pourrait permettre de produire jusqu'à 900 MW d'électricité, soit l'équivalent d'un réacteur nucléaire.


Le prunier fait l'apprentissage du bio
Emmanuel DELARUE, Auteur
La station d'expérimentation de La Pugère, dans les Bouches du Rhône, mène une partie de son verger de pruniers américano-japonais en agriculture biologique. La récolte 2011 a été correcte et Jean-Michel Montagnon, technicien à La Pugère, revient sur les conditions qui permettent une production et un état sanitaire satisfaisants. La première étape, qui conditionne les trois à quatre premières années du verger, est la qualité des scions. Des scions de qualité permettent une mise à fruit rapide et un bon potentiel de production pour les premières années. Dans le cas de ce verger, le précédent cultural a permis une bonne installation du verger car les sols étaient bien préparés et fertiles. Cependant, les conditions météorologiques de cette année, beaucoup de pluies suivies de vents violents, ont accentué le dépérissement. Une application de chélate de fer, homologué en AB, a permis de limiter ce phénomène. La station a utilisé la méthode Alt'carpo pour la protection contre les bioagresseurs. Malgré les filets, des dégâts de carpocapse et de tordeuse sont à déplorer, s'expliquant par une pose trop tardive des filets. Deux interventions de désherbage mécanique ont été réalisées, mais qui n'ont pas suffit à limiter les adventices.


Les fruits et légumes dans les cantines
Elise TILLET, Auteur
Depuis le 3 octobre 2001, le décret relatif à la qualité nutritionnelle est entré en vigueur dans la restauration scolaire. Le décret a été adopté au vu des chiffres alarmants sur l'obésité enfantine. Il vise à limiter les aliments trop gras ou trop sucrés, à garantir un apport suffisant en fibres, vitamines, protéines et calcium et notamment à privilégier les fruits de saison. Depuis fin août, les restaurants collectifs peuvent intégrer les circuits courts dans leurs appels d'offres et travailler avec les producteurs locaux. Ils privilégient aussi parfois les produits labellisés agriculture biologique. L'intégration de produits bio en restauration collective est en constante augmentation, d'après les chiffres de l'Agence Bio. Le département du Lot-et-Garonne a par exemple fait le choix du bio et du local. L'association Manger Bio 47 regroupe des agriculteurs qui fournissent des cantines du département et, pour Martin Lavoyer, président de l'association, l'approvisionnement auprès des agriculteurs n'entraîne pas forcément un surcoût lié au bio car les cantines peuvent acheter les produits refusés par la grande distribution et donc moins chers (pommes trop petites pour les écoles...).


Première plate-forme bio Vitalis
RÉUSSIR FRUITS ET LÉGUMES, Auteur
Près d'une centaine de maraîchers, techniciens et producteurs de plants se sont rendus en Loire-Atlantique, sur l'exploitation du maraîcher Jean Dureau, pour découvrir la gamme du semencier spécialisé en semences biologiques, Vitalis. 60 variétés de salades, légumes, fruits et radis adaptés au créneau printemps été automne ont été présentées. A noter dans les nouveautés : Bonaly et E 15 9950, variétés de batavias blondes ouvertes, tolérantes à la montaison et aux nécroses ; pour les romaines : Totana, destinée à remplacer Corbana, car résistante à la race 28 du Brémia, et E 01C.6444, feuille de chêne rouge aux mêmes résistances et qui devrait remplacer Lunix. Côté courgettes, Kopana F1 est tolérante à l'oïdium et, côté radis, E 6296 est un demi long hybride homogène de couleur rouge vif. Pour les courges, trois variétés de courges hybrides, deux hybrides de courge Butternut ont été présentés. En aubergine, E 83.1690 F1 est une variété qui se distingue par sa productivité et sa tolérance au botrytis, alors qu'en poivron, Vitalis a présenté une variété destinée à remplacer Fiesta car résistante aux races 0 à 3 de la mosaïque du tabac.


Conserver sans traitement chimique
Pascale WESTER-CAMP, Auteur ;
Vincent MATHIEU-HURTIGER, Auteur ;
Philippe BONY, Auteur ;
ET AL., Auteur
Des solutions alternatives sont à l'étude pour maîtriser l'échaudure de prématurité (scald) pendant la conservation des pommes. Celles-ci sont actuellement à l'étude pour la conservation longue durée. Le Ctifl de Saint-Rémy-de-Provence, le Cefel et La Morinière testent le traitement à l'eau chaude après récolte et la réduction des teneurs en oxygène et en éthylène dans une atmosphère contrôlée dynamique (ACD) au cours du stockage. L'atmosphère contrôlée dynamique consiste à adapter le taux d'oxygène à la réaction du fruit. Cette méthode présente de meilleurs résultats que la technique d'AC « classique ». Le Cefel a testé la technique d'Extrème ULO (Ultra Low Oxygen) avec un taux inférieur à 1 %, le taux utilisé étant usuellement de l'ordre de 2 à 3%. Par ailleurs, plusieurs essais ont été mis en place pour tester différents taux d'oxygène (1,1 à 1,8%), variant en fonction des années et des variétés. Les résultats sont variables, mais les techniques « Extrème ULO » et « AC + 1-MCP » ont été les plus efficaces. L'article présente dans un encart la base de données iQualie du Ctifl. Cette base, accessible sur site www.fruits-et-legumes.net, est destinée aux professionnels de l'aval de la filière et contient des références pour le maintien de la qualité post-récolte de 17 espèces.


La carotte se mange bio
RÉUSSIR FRUITS ET LÉGUMES, Auteur
En Allemagne, 21% des ventes de carottes concernent la carotte biologique, alors que la tomate biologique ne concerne que 5% des ventes et les concombres, poivrons et oignons atteignent 2 à 3% des ventes. L'écart de prix entre la carotte issue d'agriculture conventionnelle et celle issue de l'agriculture biologique tend à diminuer. Ainsi, en août 2010, la carotte biologique était vendue au consommateur 0,18 euro/kg de plus que la carotte conventionnelle.